Marianne, les visages de la République sur le timbre-poste français - Musée de la Poste

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Marianne, les visages de la République sur le timbre-poste français - Musée de la Poste
Marianne, les visages de la République

                              sur le timbre-poste français

Lors de la Première République, la Convention nationale décide que « le sceau de l’Etat
serait une figure de la liberté ». Les républicains radicaux associent l’image de la
République avec le bonnet phrygien, tandis que les républicains modérés l’associent avec
une couronne végétale (le bonnet phrygien étant jugé subversif). Vers 1890, le régime
républicain de la France est associé avec la déesse au bonnet de la liberté. Il faut donner
un nom à la République. Le nom de Marianne, titre d’une chanson politique d’un jacobin,
apparaît en 1792. C’est la contraction de deux prénoms sacrés : Marie, pour un
catholique et Anne, prénom usuel dans le monde rural, femme du peuple (donc de la
Révolution). Dans le nord de la France, des sociétés secrètes républicaines l’utilisent
comme nom de code de la République à défendre. Le nom de Marianne se popularise
donc dans la France entière.
En 1848, la seconde République s’installe mais sans violence. Deux tendances
s’affrontent : celle de la République sage, de l’ordre, de la loi, celle préférée des
bourgeois ; l’autre, la République révolutionnaire violente, du mouvement, des
barricades, celle préférée du peuple.
Mais comment représenter la République ? Une République rouge avec le bonnet
phrygien ou une République modérée avec une couronne végétale ?
Pour les premiers timbres-poste émis en 1849, la République est représentée par Cérès,
déesse romaine des moissons, qui incarne la vision nourricière d’une France encore
rurale. Le symbole du bonnet phrygien n’est pas retenu, car il est jugé trop
révolutionnaire.

                                    .
                                    République (Cérès), 1849

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Marianne, les visages de la République sur le timbre-poste français - Musée de la Poste
A la fin du XIXème siècle, après le timbre-poste intitulé « le Commerce et la Paix unis et
régnant sur le monde » dit type Sage, du nom de son créateur, la République décide de
s’identifier à une femme ailée portant la balance de la Justice et le miroir de la Vérité,
dessinée par Joseph Blanc et également « Les Droits de l’Homme », œuvre d’Eugène
Mouchon. En 1903, la Semeuse, création d’Oscar Roty incarne la « République en
marche, semeuse d’idées et soleil levant ». Coiffée d’un bonnet phrygien, elle préfigure
Marianne.

                     La Semeuse, 1903                     Marianne de Dulac, 1944

La série des Marianne commence en exil. A Londres, la Marianne de Dulac porte dans
l’angle supérieur gauche, le monogramme RF (République française) et, à droite, une
Croix de Lorraine, emblème de la France libre.

A la Libération, le général de Gaulle choisit la Marianne de l’artiste Pierre Gandon. C’est
une Marianne au port de tête énergique. En 1955, elle cède la place à la « République de
l’Espérance » créée par Louis Muller. C’est une Marianne sans bonnet phrygien, un
symbole de paix, sans olivier. Pour l’avènement de la Vème République, le général de
Gaulle souhaite un timbre symbolique : c’est la « Marianne à la nef », à nouveau coiffée
du bonnet phrygien et qui se tient debout à la proue d’un bateau. Une Marianne tête nue
dessinée par Decaris lui succède en 1960.
Puis en 1961, on commande à Jean Cocteau le profil d’une Marianne au bonnet phrygien
orné d’une cocarde tricolore, sur un air du 14 juillet. La Marianne de Cheffer affranchit le
courrier de 1967 à 1970.
En janvier 1971, le président Georges Pompidou choisit une Marianne résolument
contemporaine dessinée par Béquet. En 1977, l’effigie choisie par le Président Valéry
Giscard d’Estaing est créée par Pierre Gandon d’après un célèbre tableau de David. En
1982, le visage du timbre-poste du septennat de François Mitterrand a les traits de « la
Liberté guidant le peuple » peinte par Eugène Delacroix. Puis, en 1989, c’est sur
ordinateur que Louis Briat compose la Marianne du Bicentenaire.

En 1997, le président Jacques Chirac, choisit pour la première fois l’œuvre d’une femme,
Eve Luquet, et en 2005, après un concours national, il désigne le lauréat de la
« Marianne des Français ». Enfin, en janvier 2008, le président de la République Nicolas
Sarkozy distingue le dessin de l’artiste graveur Yves Beaujard pour illustrer la nouvelle
Marianne et l’Europe. L’héritière de la lointaine Cérès.

       « Marianne s’affirme plus que jamais, républicaine, pérenne et européenne. »

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Marianne de Gandon, 1945

                                 Dessin : Pierre Gandon
                                 Gravure : Henri Cortot
                                 Impression : typographie rotative
                                 Emission du 15 février 1945 au 15 octobre 1955

Parmi les projets de trois artistes - Henry Cheffer, Charles Mazelin et Pierre Gandon - le
général de Gaulle choisit la Marianne de Gandon pour symboliser la nouvelle France
républicaine.

« C’est pendant la Libération de Paris que j’ai fait le dessin de la Marianne » dira Pierre
Gandon. En fait, il recevra la commande en septembre 1944. C’est le portrait de Mme
Raymonde Gandon qui a posé pour le timbre. Mais, ne voulant pas exécuter un portrait
fidèle, il garde d’elle les grandes lignes du visage, le port de tête, l’expression des yeux
regardant plus loin que l’horizon.
Cette « Marianne des barricades », très aimée des Français affranchira le courrier
jusqu’en 1954. Elle célèbre la IVème République en cours d’instauration, la victoire en
marche, la reconstruction commencée.

Dix ans après son émission, l’artiste évoque sa Marianne en ces termes : « On a
beaucoup critiqué cette Marianne, son air hagard, ses yeux cernés. Ce n’est pas, il est
vrai , une image de la vie facile. Si je faisais une autre effigie de Marianne aujourd’hui,
elle ne ressemblerait pas à celle-là. »

Marianne, maquette du timbre-poste,                      Epreuve de luxe collective comprenant
dessinée par Pierre Gandon, 1945 (Inv. 3267)             9 timbres de la série d’usage courant, 1945
                                                         (Inv. Yv.712.4)

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Le concours de 1954

Le ministre des PTT, Pierre Ferri, à la recherche d’un nouveau symbole pour exprimer
« l’âme de la France » et traduire « la grandeur impérissable du pays », organise en
1954 un concours ouvert aux principaux artistes travaillant pour la Poste. La direction
générale des postes demande des conseils à des académiciens, notamment Emile
Henriot, Georges Duhamel, André Siegfried pour résumer les principaux thèmes de la
France qui seront soumis aux artistes. Les thèmes retenus sont : la France au travail, le
labeur journalier (agriculture et industrie), la reconstruction, les arts et les sciences, la
France reste la lumière du monde, le symbole : homme ou femme. De nombreux artistes
sont consultés. Le musée de La Poste possède tous les projets de ce concours.

Projet de timbre-poste République, Paul Lemagny,   Projet de timbre-poste République,
1954 (Inv. 17589)                                  A.Spitz, 1954 (Inv.2008.161.17)

                                                   Projet de timbre, R.Serres,

Projet de timbre,

                                                   Projet de timbre,

Projet de timbre, Decaris

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Marianne, les visages de la République sur le timbre-poste français - Musée de la Poste
Marianne de Muller, 1955

                                   Dessin : Louis-Charles Muller
                                   Gravure : Jules Piel
                                   Impression : typographie rotative
                                   Emission du 22 février 1955 au 18 février 1961

En juin 1954, le nouveau secrétaire d’Etat aux PTT André Bardon examine les dessins du
concours lancé par son prédécesseur. Il retient en décembre 1954 un des projets de
Louis-Charles Muller. La Marianne de Gandon est ainsi remplacée par celle de Muller
désignée par la presse philatélique la « République de l’espérance ».

C’est le profil droit d’une jeune femme sans bonnet phrygien couronnée des feuilles et
des fruits du chêne. C’est un symbole de paix sans olivier mais avec le chêne, symbole
de force. On dit qu’elle symbolise la République idéale : celle « de la paix, du progrès
social et du progrès humain ». Cette Marianne au « long cou » est un peu solennelle.

République, projet du timbre-poste dans le cadre du     Feuille modèle de carnets de 20 timbres d’usage
concours de 1954, dessiné par Louis Muller, 1954        courant, 1956 (Inv. Yv 1011.1)
(Inv.9213/3)

                                                        Essai de couleur (Inv. 2009.0.104)
Maquette du timbre-poste, Muller
(Inv MP AT 957.1)

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République (ou Marianne) à la nef, 1959

Dessin : André Regagnon
                              Gravure : Jules Piel
                              Impression : typographie rotative
                              Emission du 27 juillet 1959 au 18 février 1961

En 1959, le ministre des PTT Bernard Cornut-Gentille souhaite doter la France d’un
timbre-poste de grande consommation, obtenu en typographie, mais en deux couleurs
vert-noir et rouge-brun. Le peintre André Regagnon réalise son unique timbre-poste. La
République se tient à la proue d’un navire qui représente l’Etat. Ce timbre sera surchargé
« Fréjus + 5 F » en décembre 1959 pour aider les victimes de la catastrophe du barrage
de Fréjus. A l’apparition du nouveau franc, le 1 er janvier 1960, la Marianne à la nef est à
0,25 NF avec de nouvelles couleurs : du bleu pour Marianne et son bateau, du rouge
pour le fond. Ce timbre qui ne plaît pas, appelé « la batelière » ou « la figure de proue »
ou « la bonne femme au bateau », est très vite, remplacé par la Marianne de Decaris.

                                                    Marianne à la nef, émission en nouveau franc,
                                                    timbre-poste, 1960

Marianne à la nef, maquette du      timbre-poste,
dessinée par André Regagnon, 1959
(Inv.10112)

                                                    Feuille modèle pour 8 carnets de timbres
                                                    (Inv. 2009.0.102)

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Marianne, les visages de la République sur le timbre-poste français - Musée de la Poste
Marianne de Decaris, 1960

                                 Dessin : Albert Decaris
                                 Gravure : Jules Piel
                                 Impression : typographie rotative
                                 Emission du 15 juin 1960 au 17 juillet 1965

Le ministre des PTT Michel Maurice-Bokanowski décide que le timbre dont la valeur
correspond à l’affranchissement de la lettre simple doit être désormais imprimé en taille-
douce : si le procédé typographique est plus économique, il donne en effet un aspect
moins séduisant.

En attendant, Albert Decaris dessine un timbre pour se substituer provisoirement à la
République à la nef. C’est une Marianne « pure qui présente un joli profil aristocratique »
ou « une gentille ».

La Marianne de Decaris, tête nue, « Marianne aristocratique » affranchira les lettres
pendant cinq ans.

Projet du timbre de la Marianne de Decaris, 1959,
(Inv.10152)                                           Marianne de Decaris, bon à tirer du timbre-poste pour
                                                      la production industrielle, signé Vanet, chef du bureau
                                                      des émissions, 20 mai 1960
                                                      (Inv. Yv 1263.1)

Poinçon typographique, Decaris
(Inv.2009.0.112)                                      Poinçon typographique , Decaris
                                                      (Inv.2009.0.113)

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Marianne de Cocteau, 1961

                         Dessin : Jean Cocteau
                         Gravure : Albert Decaris
                         Impression : taille-douce rotative
                         Emission du 23 février 1961 au 27 juillet 1967

Sous l’impulsion d’André Malraux, ministre des affaires culturelles, le nouveau timbre-
poste d’usage courant est demandé à Jean Cocteau. Le ministre des PTT Michel Maurice-
Bokanowski suit personnellement l’affaire. De nombreuses relations épistolaires
s’ensuivent, avec de nombreux croquis, esquisses et dessins réalisés par l’artiste. La
Marianne est l’un de ses sujets de prédilection. Au résultat, la Marianne est un profil de
jeune éphèbe au long cou, la tête casquée d’un bonnet phrygien orné d’une cocarde
tricolore, sur un fond de guirlandes, de fleurs, de drapeaux et de RF (République
française) qui fait souffler « un petit air du 14 juillet ». Cocteau est ravi de son œuvre
« une Marianne poétique » préférant « ce visage familier à quelque froide Minerve ».

C’est le premier timbre-poste, petit format, d’usage courant imprimé en taille-douce sur
les presses six couleurs. Il affranchit les cartes postales.

Marianne, dernier projet du timbre-poste,
dessiné par Cocteau, 1960
Inv. 2008.37.14

                                                                                   (Recto)
                                                       Bon à tirer du timbre du 22 septembre 1960
                                                       signé Jean Cocteau (Inv. 2008.37.1)

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Marianne, les visages de la République sur le timbre-poste français - Musée de la Poste
(Verso)

Lettre de Jean Cocteau du 13 juin 1960 adressée
au ministre des PTT (Inv. 2008.37.1)

                            République (ou Marianne) de Cheffer, 1967

                                  Dessin : Henry Cheffer
                                  Gravure : Claude Durrens
                                  Impression : taille-douce rotative
                                  Emission du 6 novembre 1967 à janvier 1971

En 1967, le nouveau ministre des PTT, Yves Guéna, lance un concours pour renouveler le
timbre-poste d’usage courant. Parmi les artistes, Claude Durrens échoue. Yves Guéna
propose à celui-ci de reprendre les dessins du concours de 1954 réalisés par Henry-
Lucien Cheffer, décédé en 1957. Il réadapte la Marianne de son confrère. Treize ans
après, l’administration postale lui rend donc un hommage posthume. Le nouveau timbre
reçoit le grand prix de l’art philatélique français.
Plus Cérès que Marianne, mais sans l’aspect rural ; cette Marianne respire la confiance et
la prospérité.

Elle sera là pour illustrer la réforme du système tarifaire de la poste en 1969 : deux tarifs
différenciés par les couleurs rouge (tarif lettre) et verte (tarif économique).

                                                        Marianne de Cheffer, épreuve de luxe collective
                                                        modèle, 1969 (Inv.2000.199.1716)

Projet de timbre Marianne de Cheffer, C. Durrens, Inv

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Marianne, les visages de la République sur le timbre-poste français - Musée de la Poste
Marianne de Béquet, 1971

                                   Dessin et gravure : Pierre Béquet
                                   Impression : taille-douce rotative
                                   Emission du 2 janvier 1971 au 7 juillet 1978

C’est une véritable création philatélique, malgré un cahier des charges très précis
puisque le timbre-poste répond exclusivement à des considérations utilitaires. C’est le
timbre message ou « le timbre numéro » déclare le ministre des PTT, Robert Galley.

Depuis la réforme du système tarifaire de janvier 1969, il est en effet nécessaire de
pouvoir séparer rapidement les deux catégories de correspondances : lettres (timbre-
poste rouge avec trois barres phosphorescentes) et plis non urgents (timbre-poste vert
avec une barre phosphorescente). Ce timbre-poste avec une valeur faciale indiquée en
gros caractères parfaitement lisibles se distingue facilement. C’est la « Marianne
utilitaire ».
Mais le public ne l’apprécie pas. On l’appelle « le ticket-prime » ou « le roi des
laiderons ». Les lettres de protestations affluent à la nouvelle présidence de la
République en 1974.

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Marianne de Béquet, projet du timbre-poste en        Marianne de Béquet, maquette du timbre, 1970
hommage à Cheffer, dessiné par Pierre Béquet, 1970   (Inv.12606)
(Inv. 17950)

                  A la recherche d’un nouveau timbre-poste :
                           les essais de 1975 à 1977

                                        Dessin : Roger Excoffon
                                        Gravure : Claude Durrens

                                        Dessin et gravure : Pierre Béquet

                                        Dessin : Compagnie de l’esthétique industrielle
                                        Gravure : Claude Durrens

Le nouveau président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, souhaite un autre
visage pour représenter la République. Une centaine de projets de timbre-poste sont
réalisés entre 1975 et 1977, dont certains iront jusqu’à la fabrication du matériel
d’impression et même jusqu’à l’impression en feuilles.
Parmi les artistes, Roger Excoffon est remarqué avec sa Marianne. L’administration des
postes retient deux modèles de la Marianne d’Excoffon, l’un avec la valeur faciale en haut
du timbre, l’autre avec la valeur faciale en bas. Les poinçons taille-douce sont gravés par
Durrens. Après les divers essais de couleurs, les timbres à 1,00 F sont imprimés en 1976
en monochromie rouge ou vert sur la rotative taille-douce six couleurs. Mais, l’Imprimerie
s’aperçoit que les cylindres d’impression s’usent trop vite. Le projet Excoffon est donc
abandonné.
D’autres essais, jusqu’au timbre imprimé, ont été réalisés en 1976 : un 0,80 F Marianne
dessiné et gravé par Béquet : un 0,80 F Marianne dessiné par la Compagnie de
l’esthétique industrielle et gravé par Durrens.

Marianne de Roger Excoffon, feuille d’essai du 1 F, non
dentelée, 1976                                            Lettre adressée au ministre des PTT avec un
(Inv. 18730/57)                                           projet de timbre réalisé par la Compagnie de
                                                          l’Esthétique industrielle, 1973, (Inv.18722/23)

L’Adresse Musée de La Poste                     11                                         P. Rabier
Conservation du Patrimoine                                                                 Mai 2011
Sabine, 1977

                              Dessin et gravure : Pierre Gandon, d’après Jacques-Louis David
                              Impression : taille-douce rotative
                              Emission du 17 décembre 1977 au 3 septembre 1982

Le remplacement de la Marianne de Béquet est à l’ordre du jour. Mais malgré deux
années passées à demander à de nombreux artistes des dessins et de réaliser des essais
infructueux, l’administration des postes sollicite le grand dessinateur - graveur de
l’époque, Pierre Gandon. Sa Marianne de 1945 restait la préférée des Français. Une de
ses anciennes maquettes est présentée. Le président Giscard d’Estaing choisit
personnellement cette « Sabine », d’après un tableau de Jacques-Louis David, conservé
au musée du Louvre : « les Sabines arrêtant le combat entre les Romains et les Sabins »,
de 1799.
C’est le symbole de la réconciliation nationale. Pierre Gandon a dû « redresser » la tête
de la Sabine pour le timbre-poste. Une autre version, non adoptée, montre le visage
moins en arrière mais levant le bras gauche.
De 1977 à 1981, tous les timbres au type « Sabine de Gandon » comportent la mention
« France » et non plus « République française ».

L’Adresse Musée de La Poste                    12                                          P. Rabier
Conservation du Patrimoine                                                                 Mai 2011
Les Sabines arrêtant le combat entre les Romains et
les Sabins, tableau de Jean-Louis David, carte
maximum, 1977
(Inv.2006.143.2)                                      Sabine, projet du timbre-poste, Sabine levant le bras
                                                      gauche, dessinée par Pierre Gandon, 1977
                                                      (Inv.14362/2)

                              République, type Liberté, 1982

                                Dessin et gravure : Pierre Gandon, d’après Eugène Delacroix
                                Impression : taille-douce rotative
                                Emission du 4 janvier 1982 au 20 septembre 1990

Le nouveau président de la République, François Mitterrand, demande à l’administration
des postes de lui proposer un choix d’effigies pour les timbres d’usage courant. On lui
présente les divers projets de timbres réalisés entre 1975 et 1977.
A cette époque, Pierre Gandon proposait deux maquettes : une « Sabine », d’après le
tableau de Louis-David et une « Liberté », d’après le tableau de Delacroix, « la Liberté
guidant le peuple (28 juillet 1830) » conservé au musée du Louvre. François Mitterrand
opte pour la seconde proposition. Pierre Gandon a incliné la tête de la figure centrale vers
la droite pour le timbre-poste.
La dénomination officielle de cette nouvelle figurine est « République, type Liberté », les
philatélistes la dénomment « Liberté de Gandon ».

En 1988, la poste émettra un timbre à 2,20 F surchargé 0,31 ECU, unité monétaire
européenne. La France est ainsi le premier Etat membre de la Communauté à manifester
son engagement pour l’Europe.

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Conservation du Patrimoine                                                                    Mai 2011
République, type Liberté, maquette du timbre-poste,
                                                  dessiné par Pierre Gandon, 1982
                                                  (Inv.1983.3.1)

                              Marianne du Bicentenaire, 1989

                                      Dessin : Louis Briat
                                      Gravure : Claude Jumelet
                                      Impression : taille-douce rotative
                                      Emission du 31 décembre 1989 au 12 mars 1998

En janvier 1989, un concours est ouvert à tous, dans le cadre du renouvellement du
timbre-poste d’usage courant et du bicentenaire de la Révolution française. Plus de 700
projets sont reçus. Un jury retient après sélection, sept maquettes. Ces dernières sont
présentées à l’exposition philatélique mondiale Philexfrance 89.
Le président François Mitterrand retient la maquette, composée sur ordinateur de Louis
Briat, professeur à l’Ecole supérieure des arts décoratifs. Le graveur Claude Jumelet est
dans l’obligation d’adapter la maquette aux impératifs de l’impression taille-douce.
Appelée officiellement la « Marianne du Bicentenaire », elle paraît à l’occasion du
changement de tarif prévu pour le 1er janvier 1990.
Pour la première fois, Marianne regarde de face. « Les trois bandes verticales et la
cocarde suffisent à affirmer le caractère républicain de l’effigie. Pour la coiffure, j’ai voulu
suggérer plus que montrer le bonnet, afin de donner au visage un caractère aussi
contemporain que possible » précise Louis Briat.

Le timbre sans valeur faciale, à validité permanente, apparaîtra en 1993.
L’Adresse Musée de La Poste                  14                                         P. Rabier
Conservation du Patrimoine                                                              Mai 2011
Epreuve de luxe collective de 11 timbres-poste, 1989
                                                    (Inv. Yv 2614.3)

Marianne du Bicentenaire, épreuve ORMAG        du
poinçon sans valeur faciale, 21 août 1989,
(Inv. Yv.2614.1)

                              Marianne du 14 juillet, 1997

                               Dessin : Eve Luquet
                               Gravure : Claude Jumelet
                               Impression : taille-douce rotative
                               Emission du 14 juillet 1997 au 27 mai 2005

En 1996, un concours est ouvert à une trentaine de créateurs familiers des techniques du
timbre-poste. Après sélection, le jury national retient la maquette d’Eve Luquet, choix
confirmé par le président de la République, Jacques Chirac.
C’est le premier timbre d’usage courant créé par une femme, dessinateur-graveur. A
l’exception des timbres « Arc de Triomphe » imprimés aux Etats-Unis en 1944, c’est le
seul timbre-poste à porter la devise de la République : « Liberté, Egalité, Fraternité ».
Cette nouvelle Marianne affiche également sa fibre européenne, symbolisée par les
étoiles qui parsèment le ciel du timbre.
La date symbolique du 14 juillet, jour de la fête nationale, est retenue pour le
changement d’effigie du timbre d’usage courant.

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Conservation du Patrimoine                                                                 Mai 2011
Marianne du 14 juillet, gravure collective de 3
                                               timbres-poste, impression en bleu nuit, 1997
                                               (Inv. PO AT 997.868)

                      Concours Marianne des Français, 2004

Pour le renouvellement du timbre Marianne, La Poste lance, en décembre 2003, un
concours national invitant l’ensemble des Français à devenir les créateurs du futur
timbre-poste qui sera choisi par le Président de la République. Pour la toute première
fois, le concours est ouvert à tous, de 4 à 94 ans.

Sur le thème « L’engagement de Marianne en faveur de l’environnement et des valeurs
fondamentales de la République », plus de 50 000 dessins sont adressés à La Poste. Des
sélections régionales retiennent 500 dessins, puis un jury national présidé par une
comédienne Véronique Genest, choisit les 100 finalistes. Puis un vote du public recueillant
250 000 participants désigne les 10 projets finalistes. Ces derniers sont exposés sur les
grilles de l’Assemblée nationale, à Paris.

                                               Marianne des Français, projet de timbre-poste parmi
L’Adresse Musée de La Poste               16                                         P. Rabier
Conservation du Patrimoine                                                           Mai 2011
les 10 finalistes, dessiné par Dorothée Zuliani, 25
                                                      ans, 2004. (Inv.2004.73.8)

                              Marianne des Français, 2005

                        Dessin : Thierry Lamouche
                        Gravure : Claude Jumelet
                        Impression : taille-douce rotative
                        Emission du 10 janvier 2005 à juin 2008

Le 13 juillet 2004, le dessin retenu par le président Jacques Chirac est dévoilé sur la
colonnade de l’Assemblée nationale, à Paris. C’est celui créé par le graphiste Thierry
Lamouche. Une Marianne fleur, le visage tourné vers le ciel, qui « respire un air pur » est
élue. L’artiste précise « J’ai immédiatement pensé que Marianne devait être une fleur, car
c’est ce qu’il y a de plus beau pour représenter l’environnement. Pour fixer l’idée, j’ai fait
de nombreux croquis qui au début, ressemblaient plus à des cartoons. Les premières
esquisses, en effet, contenaient des feuilles, des pétales, des arbres disposés autour
d’une fleur au visage de femme, auxquels se sont ajoutées des silhouettes d’oiseaux.
Petit à petit, j’ai donc enlevé tous les éléments qui alourdissaient l’ensemble. Ainsi, le
dessin s’est peu à peu transformé en un simple profil ».

L’Adresse Musée de La Poste                      17                                         P. Rabier
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Solidarité Asie, timbre-poste Marianne avec vignette
Marianne des Français, maquette du timbre-poste,       grevée d’une surtaxe de 0,20 € au profit de la Croix-Rouge
dessiné par Thierry Lamouche, 2005 (Inv. 2004.92.1)    française pour les sinistrés du raz de marée (tsunami)
                                                       d’Asie du Sud, 14 janvier 2005

                              Marianne et L’Europe, 2008

                               Dessin et gravure : Yves Beaujard
                               Impression : taille-douce rotative
                               Emission du 1er juillet 2008

Dans le second semestre de l’année 2007 et dans le plus grand secret, 41 artistes
réguliers du timbre concourent sur le thème de la République et l’Europe. Le nouveau
président de la République française, Nicolas Sarkozy, souhaite une nouvelle Marianne à
l’occasion de la présidence française de l’Union européenne le 1 er juillet 2008. Cette
nouvelle iconographie veut affirmer le rôle moteur de la France dans la dynamique
européenne. Le président choisit le 17 décembre 2007, l’œuvre d’un dessinateur-graveur,
Yves Beaujard, dont une partie de sa carrière a été de créer des timbres et des billets de
banque pour les Etats-Unis d’Amérique. L’artiste a conçu une Marianne, de profil avec

L’Adresse Musée de La Poste                     18                                          P. Rabier
Conservation du Patrimoine                                                                  Mai 2011
son bonnet phrygien et sans cocarde, mais cheveux aux vents, humaine et réaliste,
populaire et gentille. Sans doute sa fille l’a-t-il inspiré ? Pour l’artiste, c’est une
« Marianne de philatéliste, l’héritière lointaine de la Cérès ou de la Semeuse, de la
Marianne de Dulac ou de Cocteau ».
Marianne regarde l’avenir, un ciel constellé d’étoiles, symbole des nations européennes.

Marianne et l’Europe, maquette du timbre-poste,
dessinée par Yves Beaujard, 2008 (Inv.2009.85.1)

                                Orientations bibliographiques

Bonte, Agulhon, Marianne, les visages de la République, éditions découvertes Gallimard,
1992
La République fête son bicentenaire à la Monnaie, catalogue de l’exposition, Musée de la
Monnaie, 1992
C.Laurent, « L’effigie postale de Marianne : une image austère de la République », Cultures
et folklores républicains, éditions du Centre des lettres et sciences humaines, Aix en
Provence, 1995, pp.243-352
La République au fil du timbre, livre timbré, La Poste, 1997
Le Patrimoine du timbre-poste français, éditions Flohic, 1998
M.Costes, Panorama des timbres, La Poste, 2002
JM.Renault, Les fées de la République, éditions création du Pélican, 2004
Impressions / Expressions, livre timbré, La Poste, 2004
Chronique du timbre-poste français, éditions Chroniques, La Poste, 2005
Catalogue de l’exposition du GAPS, 25ème anniversaire du Cercle des Amis de Marianne,
Hors série, Association philatélique du Boulonnais, Boulogne sur Mer, 2010
http://amisdemarianne.free.fr

L’Adresse Musée de La Poste                   19                                 P. Rabier
Conservation du Patrimoine                                                       Mai 2011
Carnet de 12 timbres-poste auto-adhésifs émis en 2008

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Conservation du Patrimoine                                                        Mai 2011
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