Master of Science in Physical Oceanography and Applications.
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WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN) International Chair in Mathematical Physics and Applications. (ICMPA-UNESCO Chair) Master of Science in Physical Oceanography and Applications. Présenté par : NGUEKEU DJIOKENG Yannick Brice Faculté des Sciences et Techniques (FAST) Université d’Abomey-Calavi (UAC) Cotonou, République du Bénin © CIPMA Publishing 2018
Université d’Abomey-Calavi (UAC), BENIN Faculté des Sciences et Techniques (FAST) Chaire Internationale en Physique Mathématique et Applications CIPMA-Chaire UNESCO ) M.Sc No .......... M.Sc/CIPMA/FAST/UAC/2018. WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN) Mémoire de Master of Science En Océanographie Physique et Applications Présenté par : NGUEKEU DJIOKENG Yannick Brice Superviseurs : Dr. Rafael Almar (IRD/LEGOS) Dr.Erwin Bergsma (LEGOS) Dr. Frederic Bonou (IROHB) Jury : Président : ............... Examinateur : ............... Rapporteur : ............... Cotonou, Rép. du Bénin, septembre 2018
Dédicaces i Dédicaces À ma mère madame DJIOKENG Marthe Florence épse NGUEKEU. WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
Remerciements ii Remerciements Tout d’abord je tiens à rendre grâce à DIEU, instigateur de toute science, pour m’avoir donné la force et le courage d’accomplir ce travail. Travail qui a également été réalisé, grâce à l’aide et aux conseils de plusieurs autres per- sonnes. Leur soutien moral, pédagogique et matériel s’est avéré capital dans la réalisation de ce travail. C’est donc avec une grande joie que je remercie : Dr Rafael ALMAR, et Dr Erwin BERSGMA pour leur encadrement et leurs idées qui m’ont permis de prendre en main mon projet de stage. Travailler avec vous fut un grand honneur en plus de cela m’a permis de développer des aptitudes personnelles que je n’avais pas avant et qui me seront désormais très bénéfiques pour mon avenir. Je vous rassure d’ailleurs que je reste très disposé et disponible à aborder d’autres thématiques avec vous. Pr Norbert MAHOUTON HOUNKONNOU, président titulaire de la Chaire Interna- tionale de Physique Mathématiques et Applications. Je remercie grandement tous mes enseignants : Gaël ALORY,Yves Morel, Rémy CHU- CHLA, Nick HALL, Frederic BONOU, Casimir DA ALLADA, François LACAN, Moacyr ARAUJO, Marie-Hélène RADENAC, Donatus, Alexei Kouraev, Ezinvi BALOÏTCHA, Ursula SCHAUER. Merci pour votre volonté, votre disponibilité et surtout votre capacité à transmettre. Sans oublier Serge THOMETY et Fréderic Bonou pour leur assistance. Dr.Ing Raphael Onguéné, coordonnateur JEAI- RELIFOME pour son soutien et son investissement pour ce stage. Je remercie M. Mama Crépin, enseignant chercheur à l’ISH, et Grégoire ABESSOLO pour les conseils et les encouragements. Je remercie également mes collègues chercheurs, étudiants de la même promotion : GNAMAH Magnim, GOZINGAN Sylvain, MAYE Augustin, LOEMBA Dorelle, NGOMO Roland, NGAKALA Roy, POMALEGNI Yves, SAMOU Marcellin et RAPP Pierre. Mes Mamans YIMELE Pauline, DJIOKENG Marthe, NGUENANG Martine, DONGMO Gisele, TSAGUE Antoinnete, MAKA Henriette. Toute ma grande famille NGUEKEU Gilles, NGUEKEU Armel, ASOPDONG Deovie, Geraldine, Maurice, Yannick, Carole, Horlye, Merveille, Davine, Michel, Pierre, Paul, Fleure, Romuald ainsi que ceux dont les noms ne sont pas mentionnés. Les prêtres de la paroisse Saint Antoine de Padou de Zogbo ainsi que tous les fidèles, les groupes en particulier le mouvement JEC ; Le grand frère et compatriote MELONG WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
Remerciements iii Fridolin pour son accueil et son aide ; la grande famille JIGOT pour leur soutien. Je remercie encore les ainés BAHINI Armand et MABIALA B. Guy Rodier pour leur disponibilité. Je remercie enfin tous nos camarades de promotion ITOE, MEBENGA, SIGNE, TOCHE, ESSOLA, GOK, Karol, Joseph, Félix, Ace, LOWE, Nourdi, OMGBA et ceux dont les noms ne sont pas mentionnés. WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
Résumé iv Résumé Cette étude présente la combinaison de deux méthodes différentes pour l’estimation d’une composante hydrodynamique : le paramètre hauteur significative de la houle. Il est question ici d’une part d’utiliser une formule empirique (celle du runup) développée dans la littérature [36], et d’autre part d’utiliser les données d’un système vidéo fournissant le runup puis combiner les deux en inversant la formule empirique pour obtenir la hau- teur significative. Le site d’étude choisit est Grand-POPO (Bénin,Golfe de guinée) où le système vidéo caméra a été installé en février 2013. Les résultats obtenus montrent une assez bonne tendance d’évolution journalière concer- nant entre les paramètres période et runup. Malgré les écarts notés pour les courbes de variations horaires. Nous avons des corrélations journalières de R2 = 0.54 pour les runup journaliers et de R2 = 0.83 pour les périodes journalières avec respectivement des erreurs quadratiques moyennes de 0.13m et 0.94s. Par contre on enregistre une faible corréla- tion pour la hauteur significative journalière R2 = 0.21 avec une erreur quadratique de RM SE = 0.41m. Nous avons montré en comparant les différents paramètres (période, runup et hauteur significative) à chaque fois pour les deux méthodes que la formule inversée mise en exergue dans ce travail pourrait avoir des limites et qu’il faudrait certainement un prolongement des travaux dans cette optique pour arriver à un résultat escompter et pourquoi pas aboutir à des prévisions de hauteurs de houle grâce à cette formule. WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
Abstract v Abstract This course presents two differents methods which can be used to estimate a hydrody- namic component : height significant of the swell. Here, on one side, we use a developed empirical formula in litterature(that of runup), on the other side, we use data collected from a video system, giving the runup, then combine the two by reversing the empirical formula to obtain, the significant height. The chosen site for this research is Grand-POPO (Benin, Gulf of Guinea) where the video system was installed in February 2013. The results obtained show a relatively good daily evolution concerning the parameters period and runup. Despite the discrepancy noticed on the periodic variation curves. We have gotten daily correlations of R2 = 0.54 for daily runup and R2 = 0.83 for daily period with mean quadratic error 0.13m and 0.94s respectively. On the other hand, a low correlation is recorded for the daily significant height R2 = 0.21 with a quadratic error of RM SE = 0.41m. We have shown by comparing the different parameters (period, runup and significant height) for both methods that the inverted formula highlighted in this work could have limits and that it would certainly be necessary to extend the work in this respect. to arrive at a result to be discounted and why not arrive at forecasts of swell heights thanks to this formula. WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
Liste des tableaux vi Liste des tableaux 4.1 Caractéristiques du paramètre T (Période) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 4.2 Caractéristiques du paramètre runup . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 4.3 Caractéristiques de la hauteur significative . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
Table des figures vii Table des figures 1.1 Schéma de la zone littorale et des échelles de temps impliqués dans sa dy- namique (d’après (Cowell et al., 1999)[11] modifié par (Dehouck, 2006))[13] 2 1.2 Contribution des systèmes de houles sur la baie du bénin d’après (Almar et al., 2015)[4] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 1.3 Schéma illustrant les différents paramètres entrant en compte dans l’esti- mation des niveaux d’eau extrêmes (d’après Komar, 1998)[21] . . . . . . . 4 2.1 Localisation de la plage de Grand-POPO (a et c), vue en temps réel de la plage (b). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 2.2 ADCP (à gauche) et positionnement du mouillage (à droite). . . . . . . . . 7 2.3 Fonctionnement de l’ADCP[40] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 2.4 Fonctionnement du DGPS[41] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 2.5 Système vidéo : sémaphore(a), position de la caméra(b), salle d’enregistre- ment et pré-traitement des images(c). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 2.6 (Haut) Hauteurs sigificatives ;(Bas) période de pic . . . . . . . . . . . . . . 10 2.7 Variations du niveau d’eau dues à la marée . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 2.8 (A) image instantanée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 2.9 (B) image moyennée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 2.10 (C)Time-stack cross-shore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 3.1 Schéma explicatif du principe de géoréférencement d’image vidéo obliques [17] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 3.2 Sélection d’une ligne pixel (à gauche), image spatio-temporelle résultant de la ligne pixel(à droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 3.3 Délimitation des oscillations d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 4.1 Evolution temporelle de la période sur 10 jours . . . . . . . . . . . . . . . . 19 4.2 Regression linéaire de la période . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 4.3 Évolution journalière de la période moyenne . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 4.4 Evolution temporelle du runup sur 10 jours . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 4.5 Évolution journalière du Runup . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
Table des figures viii 4.6 Comparaison entre les valeurs de runup observées sur le terrain et les va- leurs obtenues avec l’équation(3.2) sur 10 jours . . . . . . . . . . . . . . . 22 4.7 Évolution temporelle de la hauteur significative sur 10 jours . . . . . . . . 23 4.8 Évolution journalière de la Hauteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 4.9 Comparaison entre les valeurs de Hauteurs significatives observées sur le terrain et les valeurs obtenues avec l’équation(3.3) sur 10 jours . . . . . . . 24 1 Classification morphologique des plages selon les indices Ω et RTR (d’après Masselink and Short, 1993[23] ;modifié) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 2 Types de déferlement en fonction du nombre d’Iribarren . . . . . . . . . . . 33 WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
Liste des Acronymes et Abréviations ix Liste des Acronymes et Abréviations ADCP . . . . . . . . Acoustic Doppler Current Profiler D50 . . . . . . . . . . . . Médiane granulométrique (mm) DGPS . . . . . . . . Differential Global Positioning System GPP . . . . . . . . . . Grand-POPO GPS . . . . . . . . . . Global Positioning System Hb . . . . . . . . . . . . . Hauteur des vagues au déferlement Hs . . . . . . . . . . . . . Hauteur significative IFEN . . . . . . . . . Institut Français de l’Environnement Km . . . . . . . . . . . Kilomètre LTT . . . . . . . . . . Low Tide Terrace Tp . . . . . . . . . . . . . Période pic WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
Liste des annexes x Liste des annexes Annexe 1 : Classification semi-quantitative de la morphologie des plages. Annexe 2 : Nombre d’Iribarren et type de déferlement. WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
Table des matières xi Table des matières Dédicaces i Remerciements ii Résumé iv Abstract v Liste des tableaux vi Table des figures vii Liste des Acronymes et Abréviations ix Liste des annexes x 1 INTRODUCTION 1 1.1 Contexte général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1.2 Problématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 1.3 Objectifs du stage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 1.4 Généralités sur les plages et classification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 2 SITE D’ÉTUDE, MATÉRIELS ET DONNÉES 6 2.1 Présentation et description du site . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 2.2 Matériels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 2.2.1 Mouillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 2.2.2 Principe de mesure de l’ADCP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 2.2.3 Echosondeur et GPS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 2.2.4 Système vidéo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 2.3 Données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 2.3.1 Paramètres hydrodynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 2.3.2 Données vidéo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
Table des matières xii 3 METHODES 13 3.1 Estimation du Runup par la Formule empirique . . . . . . . . . . . . . . . 13 3.1.1 Termes de la formule empirique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 3.1.2 Inversion de la Formule empirique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 3.2 Traitement d’images pour la détection des runup . . . . . . . . . . . . . . . 14 3.2.1 Principe général du géoréférencement . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 3.2.2 Estimation du Runup par la vidéo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 4 RESULTATS 18 4.1 Évaluation de la période des houles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 4.1.1 Lien entre la période observée et la période mesurée . . . . . . . . . 18 4.2 Évaluation du runup . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 4.3 Évaluation de la hauteur significative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 5 DISCUSSIONS, CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES 25 Bibliographie 27 WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
Introduction 1 Chapitre 1 INTRODUCTION 1.1 Contexte général Les littoraux sont d’une part des milieux en constante évolution, dont l’équilibre est contrôlé par divers facteurs environnementaux (vagues, courant, marée, vent, etc.). D’autres part, les enjeux socio-économiques (tourisme, industrie, agriculture, aménage- ment portuaire, etc.) décris dans (Crossland et al., 2005)[12], font que plus de la moitié de la population mondiale actuelle 66% habite à moins de 100 km de la côte (Nicholls et al., 2007)[28]. Les côtes peuvent donc être affectées par des influences externes. L’anthropisation et l’urbanisation rapide des zones côtières ont de nombreuses conséquences. Par exemple, l’agrandissement des bras de mer naturels et le dragage des voies navigables pour la navigation, les installations portuaires et les pipelines exacerbent l’intrusion d’eau salée dans les eaux de surface et souterraines. Ainsi le retrait croissant du littoral et risque d’inondation des villes côtières en Thaïlande ((Durongdej, 2001)[14] ; Saito, 2001)[31]), Inde (Mohanti, 2000)[24], Vietnam (Thanh et al., 2004)[37] et États-Unis (Scavia et al., 2002)[32] ont été attribués à la dégradation des écosystèmes côtiers par les activités hu- maines, illustrant une tendance généralisée. L’érosion côtière est observée sur de nombreux littoraux à travers le monde, mais on ne sait généralement pas dans quelle mesure ces pertes sont associées à l’élévation relative du niveau de la mer due à l’affaissement et à d’autres facteurs humains de perte de terres et dans quelle mesure ils résultent du réchauffement climatique (Nicholls et al., 2007)[28].De nombreuses côtes subissent une érosion et des pertes d’écosystème, mais peu d’études ont quantifié sans ambiguïté les relations entre la perte de terres côtières observée et le taux d’élévation du niveau de la mer (Zhang et al., 2004)[39]. Nicholls, 2006)[27]. Les plages sableuses qui représentent environ 33% des côtes mondiales sont extrême- ment touchées par ce phénomène d’érosion côtière : 50% des côtes sableuses en France WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
Introduction 2 métropolitaine (IFEN,2006)[19] ; 66% du linéaire côtier sableux du golfe de Mexique est en recul (Morton et al, 2004)[25]. Celles-ci évoluent naturellement en fonction de l’énergie de la houle au large et de la granulométrie (Irribaren and Nogales, 1949[20] ; Short and Wright, 1983[34]). Plus la houle est énergétique, plus le déferlement sera puissant. La plage s’adapte en diminuant sa pente (et inversement) pour dissiper l’énergie des vagues (on parle de plage dissipative). Ainsi, les vagues déferlent plus longtemps sur la pente adoucie et libèrent leur énergie qui est progressivement dissipée. La granulométrie a aussi une influence car la pente des plages augmente avec la taille des grains. Une plage de galet a une pente élevé par rapport à une plage de sable fin. Les côtes sableuses possèdent une grande résilience, ce qui signifie qu’elles s’adaptent très rapidement ( jour-semaine) aux changements environnementaux. L’évolution d’une plage peut se caractériser à différentes fréquences temporelles : annuelle, mensuelle, événementielle, etc. Une bonne compréhen- sion de sa dynamique à haute fréquence est d’une importance capitale (Fig. 1.1, Coco et al., 2014[10]). Figure 1.1 – Schéma de la zone littorale et des échelles de temps impliqués dans sa dynamique (d’après (Cowell et al., 1999)[11] modifié par (Dehouck, 2006))[13] Le golfe de guinée est un environnement ouvert et exposé à deux systèmes anticyclo- niques à savoir : l’anticyclone de Sainte-Hélène générant des vents marins de secteur S à W (Nord) et l’anticyclone du Sahara, entretenant des vents continentaux de secteurs N à E (Sud) (Abessolo et al., 2017)[2]. A ces flux régionaux, s’ajoutent les vents locaux liés aux brises thermiques (Laïbi, 2011)[22]. Ces vents locaux vont générer de courtes houles, et les vents soufflant des régimes dépressionnaires aux hautes latitudes dans l’Atlantique Sud seront responsables de longues houles (Fig. 1.2, Almar et al., 2015)[4]. Celui-ci, dans sa dynamique, est soumis à l’érosion à la vue des observations sur les différentes plages qui WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
Introduction 3 le compose. Les phénomènes d’érosion et de submersion du littoral interviennent généra- lement lorsque le niveau d’eau à la côte devient suffisamment haut pour respectivement attaquer le pied de dune, ou franchir un cordon littoral (Bellomo et al., 1999[8] ; Ruggiero et al., 2001[30] ; Benavente et al., 2006[9]). Sur le littoral, la quantification des niveaux d’eau extrêmes est donc primordiale car elle permet de définir la cote d’arase d’ouvrages côtiers ou encore de déterminer les niveaux altitudinaux de référence (i.e., d’occurrence centennale) de zones potentiellement inondables par la mer (Garry et al., 1997[15] ; Be- navente et al., 2006[8] ; Peeters et al., 2009[29]). Figure 1.2 – Contribution des systèmes de houles sur la baie du bénin d’après (Almar et al., 2015)[4] 1.2 Problématique L’urbanisation des zones littorales est de plus en plus importante. Dans de nombreux pays sous-développés, celle-ci est très souvent laissée à la merci de la population. Ce qui implique une débrouillardise ainsi qu’un anarchisme grandiose qui se manifeste par la non prise en compte des multiples caractéristiques (morphologie, hydrodynamisme, etc.) de ces zones. Le littoral, hors mis l’action anthropique, est également soumis à plusieurs processus naturels qui sont : la dérive sédimentaire (courants côtiers) ; les marées ; les vagues ; etc. Les vagues sont la source de toute l’énergie qui met en mouvement la zone littorale. Le déferlement de celles-ci à la côte induit un phénomène de runup, dont l’am- plitude verticale est définie comme étant la différence entre le niveau maximum atteint WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
Introduction 4 par le jet de rive et le niveau moyen de la mer observé sans agitation (Stockdon et al., 2006 [36] ; Fig.1.3). Il est donc influencer par la Hauteur significative de la houle au large, la longueur d’onde de la houle mais aussi par la pente de la plage. Le runup est la somme de deux phénomènes distincts : l’élévation liée à une accumulation d’eau entre la zone de déferlement et la plage, appelée wave setup, et une série d’élévations maximales atteintes par le jet de rive nommée swash runup (Komar, 1998)[21]. Celui-ci est un phénomène très important dans le domaine de l’ingénierie côtière pour la construction et la réalisation des ouvrages et donc à prendre en compte pour un aménagement prompt des zones littorales. D’où tout l’intérêt à lui accordé. Seulement, vue les coûts extrêmes liés à l’utilisation (achats, entretient et maintenance) d’une bouée ancrée pour l’obtention des paramètres (période, hauteur significative, etc.) de houle au large, il s’avère plus que jamais opportun de s’intéresser de plus près à d’autres moyens d’acquisition de ces données. L’intérêt de ce travail est dès lors de desceller le paramètre hauteur significative de la houle au large en particulier à l’aide d’une méthode combinée associant une formule empirique du runup et le système de vidéo caméra. Figure 1.3 – Schéma illustrant les différents paramètres entrant en compte dans l’esti- mation des niveaux d’eau extrêmes (d’après Komar, 1998)[21] 1.3 Objectifs du stage L’objectif principal de ce stage est d’estimer les hauteurs de vagues au large en inver- sant la formule empirique du runup arrêtée par (Stockdon, 2006)[36]. Ceci à partir des données issues du système de vidéo camera installé à GPP. Il s’agit donc plus spécifique- ment de : WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
Introduction 5 — Traiter les images issues du système vidéo pour obtenir le runup vidéo ; — Estimer la hauteur des vagues avec la formule inversée du runup ; — Comparer la hauteur des vagues estimée à la celle obtenue par mesure directe avec l’ADCP. 1.4 Généralités sur les plages et classification Par définition une plage correspond au domaine intertidal, c’est-à-dire au domaine de balancement des marées. Dans sa partie émergée, la plage est généralement délimitée par des dunes ou une falaise. Partant de la mer ver la terre il y a d’abord la zone de levée des vagues ou « shoaling zone » qui s’étend du point de formation des vagues au point de déferlement (« breaking point »). Ensuite, la zone de déferlement ou de surf (« surf zone ») qui s’étend depuis le point de déferlement des vagues vers le haut de plage. Enfin, le haut de plage ou « swash zone » correspond à la zone de la pente affectée par le jet de rive (Fig.1). La classification la plus communément utilisée divise les plages en six catégories avec deux extrêmes : dissipatif (plage plate et peu profonde) et réflectif (plage avec une pente forte) (Wright and Short, 1984)[38] ; et cette classification est basée sur des paramètres tels que Ω (vitesse de chute adimensionnelle) et RTR (Relative Tidal Range) avec : Hb T idal Range Ω= ; RT R = (1.1) ωs T Hb Où Hb : Hauteur des brissants(m) ; T : Période des vagues(s) ; ωs : Vitesse de chute du sédiment (m/s). Le manuscrit est organisé comme suit : Tout d’abord, l’introduction générale du contexte scientifique (variations multi-échelles évènementiel et saisonnier du littoral) ca- drant avec le stage dans le premier chapitre ; chapitre qui comporte également en grandes lignes les principaux objectifs de ce stage. Ensuite, le deuxième chapitre présente les caractéristiques hydro-morphologiques de la plage de Grand-POPO. Nous y décrivons également la campagne de mesures de 2013 dont les observations sont faites par mesures vidéo et ADCP. Le troisième chapitre quant à lui se consacre aux méthodes vidéo utilisées durant ce stage. Méthodes qui vont permettre d’estimer les paramètres hydrodynamiques et mor- phologiques. Enfin, le quatrième chapitre révèle les résultats des estimations faites sur l’évolution multi-échelle et l’équilibre de la plage. Ceci pour laisser la place à une discussion des résultats dans les cinquièmes et sixièmes chapitres ; et une conclusion générale. WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
SITE D’ÉTUDE, MATÉRIELS ET DONNÉES 6 Chapitre 2 SITE D’ÉTUDE, MATÉRIELS ET DONNÉES 2.1 Présentation et description du site Située dans le golfe de Guinée, au Bénin, près de la frontière avec le Togo, la plage de Grand-POPO est une étendue de côte sablonneuse ouverte sur l’océan Atlantique Sud (Abessolo et al., 2016)[1]. Elle est localisée autour de 6,2°N et 1,7°E, et est très peu anthropisée donc idéale pour étudier ses évolutions morphodynamiques naturelles(Fig. 2.1). Composée de grains moyens (0.4 à 1 mm, D 50 = 0.6mm), elle est ouverte à marée semi-diurnes avec une fourchette microtidale de 0,8 à 1,8 m pour les marées terrestres et les marées de printemps, respectivement (Abessolo et al., 2017)[2]. Le climat des vagues est dominé par des houles permanentes, d’incidences moyenne S-SW, de longues périodes avec un maximum moyen de 9,4s (Tp) et une hauteur significative (Hs) moyenne de 1,36 m (Almar et al., 2014)[3], responsable d’une puissante dérive littorale dirigée vers l’Est. La plage de Grand-POPO est une plage intermédiaire de type terrasse de bas de plage (ou Low Tide Terrace LTT) à caractère réfléchissant (Abessolo et al., 2016)[1], selon la classification proposée dans (Wright and Short,1984)[38]1. 2.2 Matériels 2.2.1 Mouillage Lors de la campagne de mesures menée à Grand-POPO du 17 au 28 février 2013, un mouillage constitué d’un ADCP -WHS 1200 kHz (RDI WORKHORSE) (Acoustic Doppler Current Profiler) a été déployé au-delà de la zone de déferlement à une profondeur de 10 m. Celui-ci était soutenu par les bouées de surface et ballasté au fond. WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
SITE D’ÉTUDE, MATÉRIELS ET DONNÉES 7 Figure 2.1 – Localisation de la plage de Grand-POPO (a et c), vue en temps réel de la plage (b). Figure 2.2 – ADCP (à gauche) et positionnement du mouillage (à droite). 2.2.2 Principe de mesure de l’ADCP L’ADCP est un profileur de courant permettant de mesurer des courants sur une verticale. Son fonctionnement est basé sur le principe de l’effet Doppler. A l’instant initial, il émet simultanément un bref train d’ondes de fréquences υ, sur ses 4 transpondeurs inclinés, composés de 4 faisceaux sonores inclinés de 20 degrés par rapport à la verticale. Ensuite, le profileur reçoit le signal écho dû à la réflexion de l’onde émise par des particules en suspension dans l’eau. La fréquence du signal de retour dépendant de la mobilité des particules. Elle est différente de υ si les particules sont mobiles et égale dans le cas contraire WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
SITE D’ÉTUDE, MATÉRIELS ET DONNÉES 8 (Fig. 2.3). La fréquence du signal retour des particules dans un courant marin est donc affectée d’un double décalage Doppler dû à la réflexion (aller et retour) du signal : ∆υ = 2(V/C) × υ Avec C la célérité du son et V la vitesse du courant. Figure 2.3 – Fonctionnement de l’ADCP[40] 2.2.3 Echosondeur et GPS Un échosondeur bi-fréquences (GARMIN GPS MAP526S), embarqué à bord d’une pirogue de pêche le dernier jour de l’expérience, a été utilisé pour une levée bathymétrique à grande échelle. L’évolution topographique a été étudiée à l’aide d’un GPS différentiel ou DGPS de précision centimétrique et relié à une base stationnaire. Celle-ci, liée à différents satellites, permet le réajustement des mesures faites par le GPS, en temps réel (Bahini, 2015)[6](Fig. 2.4). 2.2.4 Système vidéo Durant cette expérience, trois caméras ont été utilisées. Les deux premières (SONYHDR- CX 250, 30 Hz, 1920x1080 pixels, figure 4), caméras vidéo haute fréquence HD, sortis juste pour l’occasion ceci pour contrôler la surface de l’eau et les niveaux verticaux du lit, contrairement à La troisième caméra,permanente. Caméra VIVOTEK IP7361, 1600×1200 pixels (figure 2), elle est installée sur un sémaphore de 15 m de haut appartenant à la marine de la République du Bénin. Ce dernier est situé à environ 80 m de la côte ou de la limite moyenne d’eau. Ce système d’étude de la morpho-dynamique des plages par imagerie vidéo a pris de l’ampleur ces deux dernières décennies (Murray et al., 2013)[26]. Cet outil, en plus d’être à coût réduit dans son fonctionnement, ceci grâce à un système WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
SITE D’ÉTUDE, MATÉRIELS ET DONNÉES 9 Figure 2.4 – Fonctionnement du DGPS[41] d’acquisition quasi automatique des données, offre la possibilité d’observer des change- ments spatio-temporels du littoral sur de larges échelles (haute fréquence) et de façon continue. Figure 2.5 – Système vidéo : sémaphore(a), position de la caméra(b), salle d’enregistre- ment et pré-traitement des images(c). 2.3 Données Un grand nombre de paramètres in situ a été mesuré pendant la campagne de mesures à Grand-POPO, du 19 au 28 février 2013. Il s’agit des paramètres hydrodynamiques, sédimentaires, de vent, morphologiques et les données vidéo. Seulement, l’étude s’intéresse particulièrement aux paramètres hydrodynamiques et aux données vidéo. WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
SITE D’ÉTUDE, MATÉRIELS ET DONNÉES 10 2.3.1 Paramètres hydrodynamiques Les paramètres considérés sont ceux de la houle et de la marée. Paramètres de la houle Les spectres directionnels de vagues ainsi que les paramètres moyens associés (Hs, Tp) ont été calculés à partir des vitesses orbitales mesurées par les différents faisceaux de l’ADCP pendant 40 minutes d’acquisition. Hs correspond à la hauteur significative des vagues définie comme la moyenne des distances crête-creux du tiers des plus hautes vagues, la hauteur significative de la composante houle (Hs swell) est calculée à partir du spectre pour des fréquences allant de 0.04 Hz à 0.1 Hz. La période du pic énergétique (Tp) est calculée pour des fréquences supérieures à 0.1 Hz. Figure 2.6 – (Haut) Hauteurs sigificatives ;(Bas) période de pic Paramètres de la marée Les variations du niveau d’eau, dues à l’onde de marée, ont été mesurées à l’aide du capteur de pression de l’ADCP. La hauteur d’eau est calculée selon l’équation : M arée = Htot − Hmoy (2.1) WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
SITE D’ÉTUDE, MATÉRIELS ET DONNÉES 11 Où Hmoy est la moyenne de Htot , Htot = H + HADCP avec H hauteur d’eau mesurée par ADCP et HADCP hauteur de l’ADCP par rapport au fond soit 0,4 m. PADCP − Patm Hauteur d0 eau = (2.2) (ρ × g) Avec : g la constante gravitationnelle, PADCP la pression mesurée, Patm la pression atmosphérique et ρ la masse volumique de l’eau. Figure 2.7 – Variations du niveau d’eau dues à la marée 2.3.2 Données vidéo Les données vidéo sont enregistrées en continu (7h – 18h), à une fréquence de 2 images par seconde sous forme de métrage vidéo. Ces métrages sont ensuite traités automatique- ment à l’aide des routines informatiques afin de générer plusieurs types d’images, notam- ment les images instantanées, moyennées sur 15 minutes et des images « Time-Stack » (évolution temporelle des pixels d’une ligne-image préalablement définie). WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
METHODES 12 Figure 2.8 – (A) image instantanée Figure 2.9 – (B) image moyennée Figure 2.10 – (C)Time-stack cross-shore WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
METHODES 13 Chapitre 3 METHODES 3.1 Estimation du Runup par la Formule empirique De nombreux travaux réalisés en laboratoire et sur le terrain ont permis de mieux caractériser le phénomène du runup. le plus récent et le plus abouti (Stockdon et al., 2006)[36] s’est basé sur l’ensemble des données acquises sur le terrain aux cours des études sur dix sites dont le régime marégraphique variait de microtidal à mésotidal. Les différentes formules de runup s’appliquent en fonction du contexte hydrodynamique exprimé par le nombre d’Iribarren (1) (Hunt, 1959)[18]. La formule préconisée par l’étude est tirée des conclusions de (Stockdon et al., 2006). Dans ledit article, les formules arrêtées sont liées à des caractéristiques particulières à chaque plage (morphologie, régime marégraphique, pente, etc.) (voire Fig.1). Le runup a été calculé à partir des données de houles au large et de pente en utilisant une formule issue de la littérature. Ainsi pour la plage de Grand- POPO, avec un nombre d’Iribarren compris entre 0.3 et 1.25, la formule empirique retenue est l’équation : [H0 L0 (0.563βf2 + 0.004)]1/2 1/2 R2 = 1.1 0.35βf (H0 L0 ) + (3.1) 2 Il est à noter que dans la formule empirique du calcul du runup, seule la deuxième partie de l’équation est retenue. Il s’agit du « swash runup » car c’est le seul paramètre issu de l’équation que la caméra vidéo permet de détecter. Il sera donc conservé comme formule empirique pour l’étude l’équation : R2 = 0.55[H0 L0 (0.563βf2 + 0.004)]1/2 (3.2) 3.1.1 Termes de la formule empirique Hauteur significative Représentée dans l’équation par H0 , elle est considérée comme la moyenne des hauteurs (mesurées entre crête et creux) du tiers des plus fortes vagues. Cette mesure statistique de la hauteur des vagues est le paramètre conventionnellement utilisé pour les études en WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
METHODES 14 océanographie littoral, notamment études de submersion ou d’érosion. Elle est exprimée en mètre (m). Longueur d’onde Représentée dans l’équation par L0 , elle correspond à la distance en mètre séparant deux points identiques de la vague (crête, creux). Elle dépend d’un autre paramètre qui est la période pic des vagues. Cette dernière correspond à la durée en secondes entre deux crêtes de vagues dominantes(le nombre de secondes qui sépare le passage de 2 crêtes successives). Elle est également conventionnellement utilisé dans les études littorales. Pente de la zone intertidale C’est le paramètre βf dans l’équation. Elle correspond à la pente de la plage, qui pour cette étude a été considérée comme la pente de l’estran et sera représentée comme la tangente de la pente ci-après. La pente de la plage à l’instant marée c’est-à-dire qu’elle a été calculé avec les coordonnées des points correspondant aux élévations d’eau dû à la marée tout en considérant le niveau zéro de la mer comme niveau initial. 3.1.2 Inversion de la Formule empirique Il s’agit ici de déterminer le paramètre H0 dans l’équation inscrit plus haut. Le pro- cessus se fait mathématiquement et à l’aide des techniques de base acquises, l’inversion de la formule a permis d’obtenir une équation. Cette équation s’écrit : 4R22 H0 = (3.3) 1.21L0 (0.563βf2 + 0.004) Les méthodes illustrées plus haut sont combinées par la suite pour permettre l’obtention du paramètre H0 . Dans l’équation ci-dessus, le runup (R2 ) considéré est celui observé par la caméra ainsi que la longueur d’onde utilisée. 3.2 Traitement d’images pour la détection des runup 3.2.1 Principe général du géoréférencement L’utilisation des images à des fins scientifiques, particulièrement géophysiques, telles que l’étude de la morpho-dynamique des plages et de l’hydrodynamisme côtier ou la localisation des phénomènes particuliers est indispensable et nécessite une calibration spatiale de l’outil vidéo. La technique de géoréférencement des images qui consiste à déterminer les coordonnées réelles (X, Y, Z) d’un phénomène à partir de ses coordonnées WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
METHODES 15 pixels sur l’image (origine : centre de l’image), dépend de la position réelle du centre optique de la caméra (X0 , Y0 , Z0 ), de sa distance focale Df et son orientation définie par ses angulaires d’Euler (l’inclinaison τ , l’azimut ϕ et la rotation σ). Figure 3.1 – Schéma explicatif du principe de géoréférencement d’image vidéo obliques [17] Les méthodes photogrammètriques (Bailey and Shand, 1993 [7] ; Holland et al., 1997[17]) standards, permettant de passer des coordonnées (X, Y, Z) aux coordonnées (x, y), uti- lisent les équations colinéaires traduites en rotation matricielles suivantes : X = (Z − Z0 )Q + X0 (3.4) Y = (Z − Z0 )P + Y0 (3.5) où, m11 x + m21 y − m31 Df Q= (3.6) m13 x + m23 y − m33 Df et, m12 x + m22 y − m32 Df P = (3.7) m13 x + m23 y − m33 Df où les coefficients mij sont éléments de la matrice des rotations successives M définit par : cos σ − sin σ 0 1 0 0 cos τ − sin τ 0 M = sin σ cos σ 0 0 cos ϕ − sin ϕ sin τ cos τ 0 0 0 1 0 sin ϕ cos ϕ 0 0 1 Les angles sont déterminés en utilisant des points de référence dont les positions sont WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
METHODES 16 connues dans le système de coordonnées réelles et dans le système de coordonnées de l’image. 3.2.2 Estimation du Runup par la vidéo La rectification des images à partir de pixels en coordonnées réelles a été réalisée par transformation linéaire directe à l’aide de points d’inventaire GPS (Holland et al., 1997)[17] après correction de la distorsion radiale de la lentille (Heikkila et Silven, 1997)[16]. Les images obtenues sont utilisées pour déterminer l’évolution temporelle de la ligne d’eau, la bathymétrie et le profil de la plage intertidale, la période des vagues ainsi que le runup qui est le nœud de cette étude. Trois images spatio-temporelles sont générées, 2 sur la côte, pour faire face à la non-uniformité du littoral, et une le long de la côte, au large de la terrasse visible en marée basse (Almar et al., 2014)[3]. L’image spatio-temporelle extraite sur une section perpendiculaire à la plage, à une fréquence de 2 Hz durant 15 min correspond à la mesure de la surface de l’eau au cours du temps à une multitude de positions dans une direction (similaire à une rangée resserrée de capteurs de pression). Les crêtes et les creux des vagues sont par exemple clairement visibles. Les paramètres de vagues sont observables et sont par conséquent mesurables. Figure 3.2 – Sélection d’une ligne pixel (à gauche), image spatio-temporelle résultant de la ligne pixel(à droite) Routine informatique La routine informatique permet de déterminer à la fois valeur horizontale du runup et la période des vagues. Celle-ci peut être faite soit automatiquement soit manuellement. De façon manuelle il a été question de cliquer sur les sommets et creux (rundown) successifs WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
METHODES 17 (5 vagues dans le cas échéant) comme le montre la figure ci-dessous(Fig.3.3). Le script développé calcule d’abord les différences entre ces points, puis dans le vecteur de données obtenu, il cherche la médiane de l’ensemble et conserve cette valeur(considérée comme l’extension horizontale). L’expérience est répétée ici 376 fois nombre qui représente la quantité d’images spatio-temporelles stockées durant les 10 jours de campagne. Chaque valeur sur une image étant reliée à un indexe dans le nouveau système de coordonnées, un lissage est donc réalisé par la suite pour obtenir la valeur recherchée du runup horizontale. L’obtention de la valeur finale (runup vertical) qui nous sera utile est beaucoup moins rugueuse. Il s’agit pour le cas d’effectuer juste une multiplication entre le runup horizontal donné plus haut et la pente modulable de la plage (pente de la zone intertidale). Pour la période, elle se calcule dans le domaine temporel par une approche "vague à vague". Plusieurs périodes peuvent être calculées, la demi-période allant des minima aux maxima successifs, ou l’inverse. Après application d’un filtrage temporel, une période est calculée individuellement entre les vagues successives et une période unique T est ensuite calculée pour l’ensemble de la série temporelle. Figure 3.3 – Délimitation des oscillations d’eau WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
RESULTATS 18 Chapitre 4 RESULTATS 4.1 Évaluation de la période des houles Le croisement des valeurs de période (observées et mesurées) a permis d’obtenir des informations assez intéressantes sur la plage de Grand-POPO. Tableau 4.1 – Caractéristiques du paramètre T (Période) Paramètres Période observée (s) Période mesurée (s) Caractéristiques [Min ; Max] [8.09 ; 14.61] [8.50 ; 18.10] Moyenne 11.45 s 12.01 s corrélation horaire 0.45 corrélation journalière 0.83 Erreur quadratique moyenne 1.3 s Le tableau 4.1 a été réalisé à partir des données brutes récoltées lors de la campagne GPP 2013. Ces données sont celles des périodes observée (caméra vidéo) et mesurée (ADCP) . Il présente des périodes de houle allant 8,09s à 14,61s pour les observées et de 8,50s à 18,10s pour les mesurées, la variation étant respectivement de l’ordre de 6s et 10s ; aussi il fait état de la moyenne de chaque période et le constat visible est qu’elles ne sont pas très éloignés ; par ailleurs la corrélation entre les deux paramètres est de R2 = 0.45 qui ne laisse pas entrevoir une bonne correspondance entre ces paramètres, ce qui est encore confirmé par l’erreur quadratique moyenne donnée en fin du tableau. 4.1.1 Lien entre la période observée et la période mesurée La période est un paramètre conservatif des vagues, qui en première approximation est constant du large à la côte, donc à priori on peut comparer TADCP avec Tvidéo . La figure 4.1 représente l’évolution journalière de la période de houle observée et la période de houle mesurée moyenné sur des pas de temps de 40 minutes. Elle confirme ainsi les résultats du tableau 1 sur les tendances d’évolution-temporelle des deux paramètres. Néanmoins il est à remarquer sur la figure 4.3, présentant à la fois les variations horaires et journalières WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
RESULTATS 19 du paramètre une certaine concordance sur les courbes moyennées. Notamment du jour 2 au jour 8, celles ci ont des tendances identiques avec une domination de la période mesurée par l’ADCP. Contrairement les jours 1, 9 et 10 présentent une domination de la période observée. On note ici une corrélation entre période moyennée journalièrement de R2 = 0.83. Ce résultat laisse voir deux phases de marée différentes (mortes eaux et vives eaux) les deux périodes moyennées malgré ces ressemblances, présentent un léger écart d’amplitude entre elles. La figure 4.2 outille encore plus sur cette possible corrélation entre les deux périodes de Figure 4.1 – Evolution temporelle de la période sur 10 jours houle qui sont traitées. 4.2 Évaluation du runup Le tableau 4.2 met en exergue les caractéristiques de chaque runup (observé et calculé) développé lors de ce travail. Tableau 4.2 – Caractéristiques du paramètre runup Paramètres Runup vidéo (m) Runup calculé (m) Caractéristiques [Min ; Max] [0.01 ; 2.12] [0.38 ; 1.13] Moyenne 0.64 m 0.67 m corrélation horaire 0.51 corrélation journalière 0.54 Erreur quadratique moyenne 0.22 m Du tableau 4.2 présentant les différentes caractéristiques (intervalle de variation, moyenne, WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
RESULTATS 20 Figure 4.2 – Regression linéaire de la période Figure 4.3 – Évolution journalière de la période moyenne etc.) des runup observé (vidéo) et calculé (formule empirique), il en ressort une bonne cor- rélation (R2 = 0.51) entre ces paramètres ; aussi il faut noter que les moyennes de ceux ci sont très proches. Ceci est clairement visible sur la figure 4.5 présentée. WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
RESULTATS 21 Figure 4.4 – Evolution temporelle du runup sur 10 jours Figure 4.5 – Évolution journalière du Runup Les Fig. 4.4 et 4.5 présentent clairement l’évolution temporelle des différents runup (vidéo et calculé). Les courbes des moyennes 4.5 sont assez rapprochées avec une corréla- tion de (R2 = 0.54) et hors mis la très forte variabilité de la courbe du runup vidéo et le WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
RESULTATS 22 déphasage en début de campagne, la tendance d’évolution-temporelle de ces paramètres est identique. Il est vrai que la courbe du runup vidéo pour certains jour (21-22/02), surestime la courbe du runup calculée, mais pendant les autres jours de la campagne, la courbe du runup calculée reste soit dominante, soit presque identique à la courbe du runup calculée. D’ailleurs l’erreur quadratique sur la moyenne (RMSE = 0,22 m) rassure à ce niveau. Aussi la figure4.6 permet une visibilité assez claire par rapport à la corrélation d’un runup à un autre. Figure 4.6 – Comparaison entre les valeurs de runup observées sur le terrain et les valeurs obtenues avec l’équation(3.2) sur 10 jours 4.3 Évaluation de la hauteur significative Le tableau 4.3 laisse paraître les éléments caractéristiques de comparaison entre les valeurs de hauteurs significatives mesurées avec l’ADCP et de hauteurs significatives es- timées. L’élément remarquable d’entrée de jeu est la faible corrélation qui existe entre les deux paramètres (R2 = 0.09). Cette remarque est criarde sur la figure4.7 qui laisse voir juste deux variations de tendance identiques le troisième et le huitième jour de la campagne. Toujours dans la même lancée, la figure 4.8 laisse transparaître sur les courbes des données moyennées de façon journalière quelques tendances d’évolution identiques (du jour 3 au jour 6). La figure 4.9 laisse découvrir une droite de régression pas très fiable (ne touche pas le maximum de points) surtout pour des valeurs allant de 0.8 à 1 m. Aussi, les points du nuage très dispersés s’accorde avec la corrélation presque nulle (R2 = 0.09) et fait transparaître une non dépendance de ces deux paramètres. WAVE HEIGHT INVERSED FROM RUNUP FORMULA(Grand POPO at BENIN). NGUEKEU D. Y. Brice ? CIPMA@2018
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