Méthodes de recensement de l'avifaune & Applications à la Biologie de la conservation

La page est créée Yannis Cordier
 
CONTINUER À LIRE
Méthodes de recensement de l'avifaune & Applications à la Biologie de la conservation
Méthodes de recensement de l’avifaune
                      &
Applications à la Biologie de la conservation

                          Sébastien Dugravot
                           bat 25 – 4ème étage
           http://perso.univ-rennes1.fr/sebastien.dugravot/

« La biodiversité est l ’une des plus grandes richesse de la planète, et
pourtant la moins reconnue comme telle » (EO Wilson, Biodiversity, 1992)
Méthodes de recensement de l'avifaune & Applications à la Biologie de la conservation
Plan du TD
 Pourquoi recenser les oiseaux ??
Conditions de mise en place d’une méthode
Les méthodes de recensements des vertébrés
Choix d’une méthode de terrain
Les méthodes utilisées pour recenser l’avifaune
   1- Cartog raphie des territoires
   2- Méthode des Points d’écoute - IPA
   3- Transect en ligne - IKA
   4- Comptage des oiseaux coloniaux
   5- Comptage hors période de reproduction
   6- Comptage des migrateurs
   7- La technique de capture
   8- La repasse
   9- Comptage des leks
  10- L’individualisation vocale
Introduction à la Biologie de la Conservation
Des mesures de protection efficaces
Pourquoi recenser les oiseaux ??

Information de base sur l’écologie d’une espèce
= acquisition de connaissances sur l’éco-ethologie de l’animal

Information de base sur une zone naturelle
= mise en place de mesures de protection

Évolution de la population au cours du temps
= Dynamique des Populations et/ou Biologie de la conservation
Conditions de mise en place d’une méthode
Le choix d’une méthode dépend des objectifs à atteindre !!

      Estimation d’une abondance relative ou absolue ??

      Comment déterminer la zone d’étude ??
      - Doit-on couvrir toute la zone d’intérêt ou faire un échantillonnage ??
      - Dans le cadre d’un échantillonnage, comment sélectionner les sites
      d’étude ??
      - Quelle est l’unité géographique de l’échantillonnage, une grille quadrillé ?
      Un bloc forestier ? Un champ ? Un étang ?

      Quelle méthode de terrain utiliser ??
      Recensement mono- ou polyspécifique, individus, mâles chanteurs, nids,
      territoires

       A quoi et comment seront utilisés les résultats ??
Les méthodes de recensements des Vertébrés

1- Méthodes absolues ou directes
Recenser directement l’ensemble des individus de la population =
comptage direct
faune visible, espèces de grande taille, pop limitées naturellement
Pb : grands effectifs, double comptage, milieux inaccessibles…

2- Méthodes relatives ou indirectes
       -   Indice de présence (IPP)
       -   Capture par unité d’effort (CPUE)
       -   Épuisement des stocks
       -   Capture marquage recapture
       -   Surface échantillon = quadrats
       -   Itinéraire échantillon = transect
Choix d’une méthode de terrain

                   Survey design

                                   Sampling strategy
      Survey objectives

                                   Field method

                                       D’après Gregory et al. 2004

Saison et heure de la journée
Taille de la zone d’étude
Nombre de visites nécessaires dans la zone
Protocole de comptage (vitesse de déplacement, durée d’écoute…)
Paramètres à prendre en compte (âge, sexes, nids, chants, cris…)
Les méthodes utilisées pour recenser l’avifaune
     1- Cartographie des territoires
     2- Transect en ligne - Indice Kilométrique d’Abondance (IKA)
     3- Points d’écoute – Indice Ponctuel d’Abondance (IPA)
     4- Comptage des oiseaux coloniaux
     5- Comptage des groupes hors période de reproduction
     6- Comptage des migrateurs
     7- Les techniques de capture
     8- La repasse
     9- Comptage des leks
     10- L’individualisation vocale

Plusieurs méthodes peuvent être combinées pour une même étude !!
1- Cartographie des territoires
Principe de la méthode
En période de nidification :
- Zones de faibles tailles occupées
- Défense active du territoire
- Présence importante à proximité du nid

Suffisamment de visites = permet de regrouper sur une carte les
différentes observations et ainsi estimer le nombre de couples et/ou de
territoires occupés pour chaque espèce présente.

Nécessité d’utiliser des codes pour décrire les comportements des oiseaux
observés et/ou entendus
Analyse post-expérience permet alors de définir approximativement les
frontières entre les territoires adjacents
1- Cartographie des territoires

Avantages de la méthode :
Production d’une carte détaillée de la distribution et de la taille des territoires +
mise en relation possible de la distribution des oiseaux en fonction des habitats
(aménagements des habitats pour une réserve naturelle)

Désavantages de la méthode :
- Nécessite l’élaboration d’une carte très précise de la zone d’étude
- Étude longue (un minimum d’une dizaine de sortie)
- Utilisable pour des zones de faible taille (< 4 km2)
- Nécessité de compétences ornitho importantes
- Interprétation des résultats difficile et subjective
- Pas utilisable pour espèces non territoriales, semi-coloniales
- Moins utilisable sous les tropiques (période de nidification - synchrone +
comportements sociaux complexes)
1- Cartographie des territoires

                 Un exemple concret : la station de Paimpont
1- Cartographie des territoires

                           Notation sur la carte

                                                   Déplacement
         T       Présence

                                                   Affrontement au chant
                 Male chanteur

                  Couple                           Bagarre

                  Nid

                  Jeunes hors du nid
1- Cartographie des territoires

                 Un exemple concret : la station de Paimpont
1- Cartographie des territoires

                  Un exemple concret : la station de Paimpont

   Validité d’1 territoire
        (en théorie)
3 contacts + 1 affrontement
2- Méthode des Points d’écoute - IPA

Méthode reposant sur le principe des points transect
Les points d’écoute forment un réseau permettant de couvrir
toute la zone échantillonnée

                                 +
                     +
                                                 +
                                     +
                         +
             +                                       +
                             +           +
                 +                                       +
       +                                     +
                     +           +
                                         +
2- Méthode des Points d’écoute - IPA

  Méthodologie
  Observateur demeure pendant une période fixée (5-20 min) au niveau
  d’un point échantillonnage et note tous les individus qu’il détecte (voit
  et/ou entend)
  Mode opératoire peut être complété en incluant la distance et la
  direction de la localisation de l’animal ainsi qu’1 certain nb d’infos
  écologiques (male, femelle, chant alimentation)

  Minimum de 2 visites par zone à échantillonner :
  - 1 visite avant l’arrivée des espèces migratrices
  - 1 visite après l’installation des migrateurs

  En France, entre le 15 avril et le 15 mai
2- Méthode des Points d’écoute - IPA

  Méthodologie
  En fin de saison, le chiffre le plus élevé parmi les 2 IPA simples (ou
  IPA unité) est retenu comme valeur pour une espèce donnée
  La liste complète des IPA unités permet de calculer un IPA moyen par
  espèce et par milieu et d’effectuer des comparaisons intra- et inter-
  milieux

   Précautions à prendre
   - Relevés le matin (max. d’activité) par temps calme
   - Distance mini de 200m entre les stations (= éviter les doublons)
   - Nb de stations dépend du degré de précision et de justesse recherché

  Utilisée en France pour le programme STOC et atlas nationaux et
  régionaux
2- Méthode des Points d’écoute - IPA

               Le programme STOC – EPS en France
            Suivi Temporel des Oiseaux Communs - Echantillonnages Ponctuels Simples

  Objectif & Méthodes
  Évaluer les variations spatiales et temporelles de l’abondance des populations
  nicheuses d’oiseaux communs (coordination F. Jiguet – MNHN - CRBPO)

  Sélection des sites avec plan d’échantillonnage, basé sur un tirage aléatoire =
  représentativité maximale des différents habitats et résultats généralisables à
  l’ensemble des populations nationales

  Attribution d’un carré de 2km/2km avec 10 points de comptage répartis de manière
  homogène et proportionnellement aux habitats présents

  2 relevés de 5 min chaque printemps, à au moins 4 semaines d’intervalle, avant et après
  la date charnière du 8 mai

  Tous les oiseaux vus et entendus sont notés + relevé d’habitat

  Fonctionnement du réseau national sur la base de coordinations locales assurant une
  liaison entre la coordination nationale et les observateurs
2- Méthode des Points d’écoute - IPA

               Le programme STOC – EPS en France

      Localisation des 1524 carrés suivis au moins une fois entre 2001 et 2007
2- Méthode des Points d’écoute - IPA

               Le programme STOC – EPS en France

                      Pouillot fitis - 52% de 1989 à 2007, déclin
2- Méthode des Points d’écoute - IPA

                 Le programme STOC–EPS en France
               Production d’indicateurs de spécialistes d’habitats
3- Transect en ligne - IKA

Principe de la méthode
Échantillons – Itinéraires (= transect en milieu homogène)
Détermination d’un tracé type
Le tracé est parcouru à pied à une vitesse fixée (1km/h) et
détection des oiseaux des deux cotés du chemin
Estimation de la distance des oiseaux perpendiculairement au
chemin = nécessaire pour estimation des densités aviennes
Donne des indices d’abondance proportionnels à la densité
3- Transect en ligne - IKA

     Avantage de la méthode
     Moins d’effet de saturation qu’avec les IPA

     Inconvénients de la méthode
     Nécessite la présence d’un chemin existant d’où une
     utilisation très difficile dans des milieux d’accès difficile
     Ex : milieu montagnard ou garrigue méditerranéenne

      Problèmes de détectabilité identiques aux autres méthodes
      Ex: Un Bruant fou sera beaucoup plus difficile à détecter qu’une Bouscarle de
      cetti ou un Troglodyte mignon

        Utilisée au RU pour le « breeding bird survey »
3- Transect en ligne - IKA
Comment choisir : IPA Vs IKA ?

D’après Gregory et al. 2004 In Bird Ecology & Conservation
4- Comptage des oiseaux coloniaux
Oiseaux coloniaux = 15 % des espèces
Falaises, arbres, sol, grottes, terriers
Comptage généralement facile car les colonies sont très visibles

           Colonie de Fou de bassan - Bass Rock, Écosse
4- Comptage des oiseaux coloniaux

          Comptage généralement facile car les colonies sont très
          visibles
          Mais quelques problèmes peuvent se poser !
           Oiseaux coloniaux = 15 % des espèces
           Falaises, arbres, sol, grottes, terriers

       - Très grand nombre d’oiseaux rendant le comptage difficile
       d’où échantillonnage puis extrapolation
       - Cas de nidification asynchrone, tous les oiseaux n’étant alors
       pas présents au même moment
       - Présence de non reproducteurs nécessitant le comptage des
       nids
       - Cas difficile des oiseaux à reproduction hypogée
4- Comptage des oiseaux coloniaux

Exemple de la réserve naturelle des 7-iles (Cotes d’Armor)

      Macareux moine                Puffin des anglais   Océanite tempête
4- Comptage des oiseaux coloniaux

    La station LPO Ile-
  Grande associée à la RN
 des 7-iles a chaque année
 besoin de bénévoles pour
   son centre de soin ou
     animation nature
   Avis aux amateurs !!
4- Comptage des oiseaux coloniaux

Exemple de la réserve naturelle des 7-iles (Cotes d’Armor)

  Toutes les méthodes utilisées sont standardisées à l’échelle internationale
  permettant un suivi à long terme des populations

  Cas des espèces à reproduction hypogée

 - SAO (sites apparemment occupés) = définis par la présence d'oiseaux adultes
 (individuel ou paire) avec des attitudes d'oiseaux reproducteurs (parade
 nuptiale, défense du territoire, couveur...) + Présence d'un nid fraîchement
 construit avec ou sans oeuf(s) ou jeune(s).

 -TAO (terriers apparemment occupés) = définis par la présence d'indices
 d'occupation du terrier par un oiseau,
 Ex : traces de creusement, fientes...
4- Comptage des oiseaux coloniaux

Exemple de la réserve naturelle des 7-iles (Cotes d’Armor)

         Cas des espèces à reproduction hypogée
         Complexité accentuée par l'occupation des terriers par les macareux, les puffins
         des Anglais, les océanites ou les lapins

        1- Le Macareux moine (109-182 TAO en 2008 sur les 7-îles)
        Recensement des reproducteurs dans les derniers jours de mai, période
        située peu après le pic d'éclosion
        Terriers sont préalablement marqués (piquet) et cartographiés
        Traces d'occupation (oeufs, adultes, terrassement, plumes) sont
        relevés permettant la détermination non pas d’une reproduction
        certaine ou probable mais d’un taux d'occupation apparent
4- Comptage des oiseaux coloniaux

Exemple de la réserve naturelle des 7-iles (Cotes d’Armor)

       Cas des espèces à reproduction hypogée
       Complexité accentuée par l'occupation des terriers par les macareux, les puffins
       des Anglais, les océanites ou les lapins

       2- L’Océanite tempête (48-51 SAO en 2008 sur les 7- îles)
       L'oiseau marin le plus difficile à recenser, par ses moeurs nocturnes, sa
       reproduction souterraine et la présence de non-reproducteurs sur les
       colonies.
       Recherche visuelle à la lampe torche des adultes et/ou des jeunes sous les
       rochers, dans les terriers...
       Des indices olfactifs peuvent aussi indiquer la présence de l'espèce.
       Réalisée de jour dans la deuxième moitié de la période d'élevage, soit dans
       les premiers jours de juillet.
5- Comptage hors période de reproduction
Le comptage des groupes d’oiseaux hors période de reproduction pose le même
type de problème que pour les colonies mais en plus :
- Les perturbations peuvent provoquer un déplacement définitif
- Les distances entre oiseaux sont très réduites d’où un comptage difficile
- Possibilité de groupes poly-spécifiques
- Cas des agrégations temporelles généralement tardives = dortoirs

 Rassemblement d’Oies des neiges et d’Oies de Ross – Merced, Californie, USA
5- Comptage hors période de reproduction

    Wetlands international : dénombrer les hivernants
     Programme de protection des oiseaux d’eau :
     Comptage simultané le même weekend des oiseaux d’eau présents sur le
     continent européen
     En France coordination des dénombrements depuis 1967 concernant à
     l’origine les foulques et les anatidés.
     Maintenant 150 espèces concernées sur 1500 sites
6- Comptage des migrateurs
Comptage des grands migrateurs diurnes tels que les rapaces, les grues et
les cigognes lors de leur passage migratoire sur des sites traditionnels
Méthode plus facile et plus efficace que les recensement en période de
reproduction ou ils sont dispersés.
Nécessite plusieurs observateurs particulièrement bien coordonnés
Comptage année après année sur les sites traditionnels de passage peut
donner des informations sur l’évolution des effectifs

               Camp de migration – Organbidexka, France
7- Les techniques de capture
Certaines espèces vivants dans les broussailles denses ou la canopée des
forets ne permettent pas d’être vues ou entendues d’où mise en place de
méthodes alternatives pour leur recensement consistant à les capturer à
l’aide de filets

2 méthodes différentes :
- Capture – marquage – recapture
- Capture par unité d’effort
7- Les techniques de capture

Méthodes de capture nécessitent compétences pour manipuler les oiseaux,
Le respect de la santé des oiseaux étant primordial
En France : Géré par le Muséum d’Histoire Naturelle – CRBPO

Programme STOC capture
Méthodes fournissant d’importantes infos sur les paramètres
démographiques = survie des adultes + succès reproducteur des oiseaux
mais également sur les déplacements des individus

          Cap Fréhel, Cotes d’Armor   Marais de Sougéal, Ille et Vilaine
7-1 Capture - marquage - recapture

Principe
Les ratios de capture entre oiseaux individuellement marqués et oiseaux non
marqués permettent d’estimer la taille de la population.

Ex : le 1er jour de capture, 100 oiseaux sont capturés, marqués puis libérer
1 semaine + tard, 50 oiseaux sont capturés dont 25 ont été marqués le 1er jour
En supposant la pop fermée et un mélange des oiseaux marqués avec les non marqués
durant la semaine on peut alors estimer la pop d’oiseaux sur le site à 200

                               P = n1n2/m2      (100x50)/25 = 200

                 Avec n1 : nb d’oiseaux marqués le 1er jour
                      n2 : nb d’oiseaux capturés ds un 2ème temps
                      m2 : nb d’oiseaux marqués et recapturés

 En pratique, la 2ème capture n’est pas forcément nécessaire, les bagues étant
 visibles à distance, la proportion d’oiseaux marqués Vs oiseaux non marqués
 peut être déterminée
7-2 Capture Par Unité d’Effort (CPUE)

Principe
L’évolution de la densité des populations d’oiseaux peut être estimée de façon
fiable si l’effort de capture est constant à la même saison chaque année
Plusieurs programmes sont en cours :
- RU : « Constant Effort Sites scheme of the British Trust for Ornithology
- USA : « The Monitoring Avian Productivity and Survival »

Ces programmes permettent d’estimer :
  La dynamique des populations basée sur le nombre de captures
  Le succès reproducteur de la saison avec le ratio de juvéniles Vs adultes en
  fin de saison
  Le taux de survie des adultes d’une année sur l’autre

  Technique particulièrement adaptée aux oiseaux discrets vivants en milieu
  dense telle que les roselières
7- Les techniques de capture

 En France, ces dernières années le baguage a permis de montrer :
 - Le très fort déclin des populations nicheuses de Pouillot fitis
 - Les jeunes cigognes blanches mourraient fréquemment électrocutées lors
 de leur migration vers les quartiers d’hiver (plus de 300 Cigognes baguées ont
 été retrouvées sous des lignes électriques en France entre 1990 et 1999 sur un total
 de 500 reprises)

 - Qu’il existait une forte corrélation entre la période de migration post-
 nuptiale et le lieu de nidification chez le phragmite des joncs

                                                              Sources MNHN - CRBPO
8- La technique de la repasse
Principe
Basée sur le comportement territorial des oiseaux
Utilisation de bande son avec chant ou cris d’un oiseau et attente
de la réponse
Précautions à prendre pour ne pas perturber le comportement des
oiseaux
Permet de déterminer la présence d’un oiseau dans un habitat et
même produire des estimations de la densité de la population

Ex du Puffin des anglais sur la réserve des 7-iles
(118-199 TAO en 2008 sur les 7îles)
Devant chaque terrier, diffusion du chant de l’espèce
 une réponse signifie que le terrier est occupé
8- La technique de la repasse

Exemple de l’enquête Chevêche d’Athéna en Bretagne

 2 passages à effectuer entre 1er mars & 15 avril
  - Toujours en début de nuit avec météo calme
  - 1 km de distance entre les points
  Le fichier son : 15" de chants, puis 1 mn de blanc total (pour l'écoute),
 puis 30" de chants, puis 1 mn de blanc, puis 1 mn de chants, puis 2'15 de
 blanc, puis une dernière minute de chants (= 7 mn)
8- La technique de la repasse

Exemple de l’enquête Chevêche d’Athéna en Bretagne
9- Comptage des leks
Période de rassemblement des mâles où ils entrent en compétition pour
l’accès aux femelles

Un très grand nombre de mâles peut donc être détecté sur quelques sites
traditionnels de rassemblement

Les comptage de leks peuvent donc fournir une bonne approximation de la
densité de mâles présents sur une zone

                     Combattants varié males en lek
10- L’individualisation vocale

       Principe
       Les sons produits sont propres à chaque oiseau qui peut donc être ainsi
       individualisé à l’aide d’enregistrement et de sonagramme

      Utilisé pour les oiseaux difficile à marquer ou très sensible au dérangement
      Ex Râle des genets, Butor étoilé
      A permis de déterminer les taux de survie et produire un modèle de viabilité
      de la population britannique

Gilbert et al. (2002) Local annual survival of booming male Great Bittern in Britain, in the period 1990-99. Ibis 144, 51-61
Introduction à la Biologie de la Conservation
Discipline de « gestion de crise » traitant des questions de perte, de
maintien ou de restauration de la biodiversité

Objectif :
Identifier les populations en déclin
et les espèces en danger :
 Déterminer les causes du déclin,
 Proposer, tester et valider des
moyens de remédier à ce déclin

 Pourquoi ?
 Actuellement perte des espèces à un
 rythme 1000 à 10000 fois supérieur à
 celui des temps géologiques
Introduction à la Biologie de la Conservation

2 composantes : Biologie et Conservation qui en font à la fois une science et un
champ d’application (avec choix des moyens, mais obligation de résultat)

 Une dimension théorique
 Biologie, Écologie, Éthologie : comprendre les causes, les modalités et les étapes
 du déclin de certaines espèces ou populations, ainsi que leurs probabilités et
 conditions de survie, de maintien ou de restauration.

 Évaluation de la population minimale viable (MVP ou Minimum Viable Population)
 Dépend du nombre d'individus et de leur capacité à se rencontrer et à se
 reproduire + conservation d’une diversité génétique suffisante
Introduction à la Biologie de la Conservation

2 composantes : Biologie et Conservation qui en font à la fois une science et un
champ d’application (avec choix des moyens, mais obligation de résultat)

 Une dimension applicative concrète (aspect conservation)
 Inventaire et Évaluation des mesures de la dynamique d'une population et
 de son état génétique.

 Mise en place de gestion restauratoire ou conservatoire des habitats,
 réintroduction d‘espèces ou renforcement de population.

 Cette dimension inclut certains aspects de protection légale (réserve
 naturelle, parcs nationaux, réseau écologique, etc…)
Introduction à la Biologie de la Conservation

  Principe
  - Inventaire biologique
  - “Monitoring” d’espèces, d’habitats ou de populations témoin
      Apportent les bases nécessaires pour évaluer l'état dynamique d'une
      population, et les menaces ou les risques d’extinction

 Objectif
 Chercher à éviter que le nombre d'individus d'une population ne chute en
 dessous d'un seuil critique (aire de répartition, homogénéité génétique).

 Pour les vertébrés dont les oiseaux une loi générale est celle du seuil des
 50/500 (Lodé & Peltier, 2005) :
 - 50 individus suffiraient à éviter la dépression consanguine
 - 500 suffiraient à conserver un potentiel évolutif

 Sous la barre d'un total de 500 individus, la population ne peut survivre
 dans la nature (sauf à bénéficier de mesures proactives de protection ex situ, avec par
 exemple reproduction en captivité ou en milieu protégé)
Introduction à la Biologie de la Conservation

                       La liste rouge de l’UICN
          (Union Internationale pour la Conservation de la Nature)
  ONG fondée en 48; 83 États, 114 agences gouvernementales, plus de 800 ONG et plus
  de 10 000 experts et de scientifiques de plus de 180 pays
  Incite et Aide ainsi la communauté internationale à agir dans le sens de la réduction
  du taux d'extinction des espèces menacées

  La Liste rouge de l’UICN créée en 63, constitue l'inventaire mondial
  le plus complet de l’état de conservation global des espèces végétales
  et animales
A. Réduction de la taille de la population suivant les modèles suivants :
          1. Réduction des effectifs ≥ 90 % constatée, estimée, déduite ou supposée, depuis 10 ans ou trois générations, selon la plus longue des deux périodes, lorsque les
          causes de la réduction sont clairement réversibles ET comprises ET ont cessé, en se basant sur l’un des éléments suivants (à préciser) :
                     a) l’observation directe ;
                     b) un indice d’abondance adapté au taxon ;
                     c) la réduction de la zone d’occupation, de la zone d’occurrence et/ou de la qualité de l’habitat ;
                     d) les niveaux d’exploitation réels ou potentiels ;
                     e) les effets de taxons introduits, de l’hybridation, d’agents pathogènes, de substances polluantes, d’espèces concurrentes ou parasites.
          2. Réduction des effectifs ≥ 80% constatée, estimée, déduite ou supposée, depuis 10 ans ou trois générations, selon la plus longue des deux périodes, lorsque la
          réduction ou ses causes n’ont peut-être pas cessé OU ne sont peut-être pas comprises OU ne sont peut-être pas réversibles, en se basant sur l’un des éléments a)
          à e) mentionnés sous A1 (à préciser).
          3. Réduction des effectifs ≥ 80 % prévue ou supposée dans les 10 années ou trois générations prochaines, selon la période la plus longue (maximum de 100 ans), en
          se basant sur l’un des éléments b) à e) mentionnés sous A1 (à préciser).
          4. Réduction des effectifs ≥ 80 % constatée, estimée, déduite ou supposée, pendant n’importe quelle période de 10 ans ou trois générations, selon la plus longue
          des deux périodes (maximum de 100 ans dans l’avenir), la période de temps devant inclure à la fois le passé et l’avenir, lorsque la réduction ou ses causes n’ont
          peut-être pas cessé OU ne sont peut-être pas comprises OU ne sont peut-être pas réversibles, en se basant sur l’un des éléments a) à e) mentionnés sous A1 (à
          préciser).
B. Répartition géographique, qu’il s’agisse de B1 (zone d’occurrence) OU B2 (zone d’occupation) OU des deux :
          1. Zone d’occurrence estimée inférieure à 100 km2 et estimations indiquant au moins deux des possibilités a) à c) suivantes:
                     a) Population gravement fragmentée ou présente dans une seule localité.
                     b) Déclin continu, constaté, déduit ou prévu de l’un des éléments suivants :
                                i) zone d’occurrence ;
                                ii) zone d’occupation ;
                                iii) superficie, étendue et/ou qualité de l’habitat ;
                                iv) nombre de localités ou de sous-populations ;
                                v) nombre d’individus matures.
                     c) Fluctuations extrêmes de l’un des éléments suivants:
                                i) zone d’occurrence ;
                                ii) zone d’occupation ;
                                iii) nombre de localités ou de sous-populations ;
                                iv) nombre d’individus matures.
          2. Zone d’occupation estimée à moins de 10 km², et estimations indiquant au moins deux des possibilités a) à c) suivantes:
                     a) Population gravement fragmentée ou présente dans une seule localité.
                     b) Déclin continu, constaté, déduit ou prévu de l’un des éléments suivants:
                                i) zone d’occurrence ;
                                ii) zone d’occupation ;
                                iii) superficie, étendue et/ou qualité de l’habitat ;
                                iv) nombre de localités ou de sous-populations ;
                                v) nombre d’individus matures ;
                     c) Fluctuations extrêmes de l’un des éléments suivants :
                                i) zone d’occurrence ii) zone d’occupation ;
                                iii) nombre de localités ou de sous-populations ;
                                iv) nombre d’individus matures.
C. Population estimée à moins de 250 individus matures et présentant l’un ou l’autre des phénomènes suivants :
          1. Un déclin continu estimé à 25 % au moins en trois ans ou une génération, selon la période la plus longue (maximum de 100 ans dans l’avenir), OU
          2. Un déclin continu, constaté, prévu ou déduit du nombre d’individus matures ET l’une au moins des caractéristiques (a, b) :
                     a) Structure de la population se présentant sous l’une des formes suivantes:
                                i) aucune sous-population estimée à plus de 50 individus matures, OU
                                ii) 90 % au moins des individus matures sont réunis en une seule souspopulation.
                     b) Fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures.
D. Population estimée à moins de 50 individus matures.
E. Analyse quantitative montrant que la probabilité d’extinction à l’état sauvage s’élève à 50 % au moins en l’espace de 10 ans ou 3 générations, selon la période la
plus longue (maximum de 100 ans).
Introduction à la Biologie de la Conservation

                       La liste rouge de l’UICN

           Exemples d’espèces aviennes du WP menacées

CR : Ibis chauve, Vanneau sociable, Puffin des baléares

EN : Percnoptère d’Égypte ; Erismature à tête blanche ; Faucon sacre ;
Bernache à cou roux

VU : Faucon crécerellette ; Vautour oricou ; Aigle ibérique ; Grande outarde ;
Oie naine ; Phragmite aquatique

NT : Busard pâle ; Milan royal ; F. kobez ; Râle des genets ; Barge à queue noire ;
Fuligule nyroca, Outarde canepetière ; Puffin fuligineux ; Rollier d’Europe ;
Vautour moine

Action sur la protection des habitats et sur la protection des espèces
Introduction à la Biologie de la Conservation

Des accords internationaux en faveur de la protection des espèces

   Convention on Global Biodiversity (issue du « Sommet de la Terre », Rio 1992)
   Ratifiée par 183 pays, création de zones protégées, restauration
   d’écosystèmes, lois de protection d’espèces menacées

   Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore
   sauvages menacées d’extinction (CITES; Washington 1973)

   Convention sur les zones humides d’importance internationale : Convention de
   RAMSAR (1975); 1150 sites couvrant 97millions d’ha ; ex grand lieu

   Convention de Bonn (1983) relative à la conservation des espèces migratrices

   Directive oiseaux du Conseil de l’Europe (1981) relative à la conservation des
   oiseaux sauvages

    Directive habitats, faune, flore du Conseil de l’Europe (1992) prévoit la
    création de zones protégées, Natura 2000 assurant le maintien ou le
    rétablissement des habitats des espèces concernées
Des mesures de protection efficaces

Les rapaces et l’exemple de l’Aigle royal
Début 70, les populations des rapaces étaient tombées au niveau le plus faible =
tir, piégeage, empoisonnement
En 72 tous les rapaces de France sont officiellement protégés (FIR)
Des mesures de protection efficaces

La cigogne blanche
Programme de réintroduction en Alsace, puis pose de plateforme
sur la façade Atlantique
En 20 ans le nombre de couple nicheur a été multiplié par 20
Des mesures de protection efficaces
Un exemple de réintroduction réussie : Le Gypaète barbu
Disparu des Alpes au début du XXème

Programmes internationaux de réintroduction dans les
Alpes depuis 70

1ère réintroduction en 86 à partir d’animaux nés en
captivité dans un zoo autrichien.

Depuis 86, 137 gypaètes barbus ont été réintroduits avec
formation d’une 20aine de couples.
Depuis 27 jeunes sont nés ainsi et se sont envolés.

Aujourd’hui une population autonome et naturelle de Gypaètes barbus peuple
l'ensemble des Alpes
Des mesures de protection efficaces
                    oui mais…!!

Ex du Râle des genets et de l’Outarde canepetière
En 30 ans les pop ont été réduites de dix fois
Perte et dégradation des milieux agricoles avec intensification
des pratiques
Pour en savoir plus
W. Sutherland, I Newton, R.E. Green (2004) Bird Ecology and Conservation,
a Handbook of technique. Oxford University Press 385 pp.

Muséum National d’Histoire Naturelle – Centre de Recherche sur la Biologie
des Populations d’Oiseaux (MNHN - CRBPO)
www2.mnhn.fr/crbpo
Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO)
www.lpo.fr
International Union for Conservation of Nature (IUCN)
www.iucn.org
Birdlife International
www.birdlife.org
Site de suivi de la migration en France et/ou en Europe
www.migraction.net www.trektellen.nl

Assoces bretonnes
www.gob.fr www.bretagne-vivante.org/
5- Comptage hors période de reproduction

    Wetlands international : dénombrer les hivernants

    - Coordonner les protocoles de suivi et d'évaluation
    - Revoir les priorités de conservation, initier des projets de
    protection des espèces menacées, de gestion rationnelle des
    zones humides et des oiseaux d'eau
    - Promouvoir et apporter une assistance technique aux
    conventions internationales de Ramsar et de Bonn
    - Diffuser les connaissances à travers des publications et des
    conférences pour la vulgarisation des résultats des comptages
Vous pouvez aussi lire