MILLÉSIME SYNTHÈSE DU 2019 - BIVB
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S O M M A I R E Synthèse du MILLÉSIME 2019 04 CONDITIONS CLIMATIQUES DU MILLÉSIME 08 UNE SÉCHERESSE HÉTÉROGÈNE 10 BILAN PHYTOSANITAIRE 12 CYCLE VÉGÉTATIF 14 MATURITÉ 18 COMPARAISON DE MILLÉSIMES 22 CONCLUSION 23 SITUATION ÉCONOMIQUE SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 3
LES CONDITIONS CLIMATIQUES DU MILLÉSIME LES TEMPÉRATURES Ecart à la normale (%) Episode de gel Hormis pour le département de l’Yonne, le mois de janvier est relativement conforme 70 aux normales saisonnières. Par contre, février 5-13 4-5 -14-15 -6-7 brille par sa douceur (+ 2 °C en moyenne), tout 60 comme le mois de mars, dans une moindre 50 mesure (+ 1,4 °C en moyenne). Avril revient 40 dans la normale, suivi par un mois de mai plus frais (- 1,7 °C en moyenne). Des épisodes de 30 gel de printemps surviennent les 5, 13, 14 et 20 15 avril ainsi que du 4 au 7 mai. Celui du 5 avril 10 provoque de nombreux dégâts dans le Sud de la Côte de Beaune, en Côte Chalonnaise et 0 surtout dans le Mâconnais. A partir de juin, les -10 mois suivants sont marqués par la douceur, -20 voire la chaleur, allant de + 1 à + 2 °C selon les Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. mois. Deux épisodes caniculaires, de courte Yonne Côte-d’Or Saône-et-Loire durée, surviennent, l’un en juin (du 25 au 30), l’autre en juillet (du 21 au 26). Températures moyennes mensuelles (°C) JAN FEV MARS AVRIL MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCT Auxerre 3,0 6,4 8,7 10,6 12,3 19,9 22,0 21,0 16,6 13,6 Chablis 2,6 5,5 8,2 10,5 12,4 19,9 22,0 20,8 16,0 13,1 Dijon 2,2 5,3 8,6 10,4 12,8 20,1 23,1 21,4 17,2 13,2 Beaune 2,2 5,5 8,7 10,5 12,9 20,0 22,6 20,8 17,1 12,7 Rully 2,6 6,1 9,2 11,0 13,6 20,6 23,7 21,9 17,9 16,6 Mâcon 2,9 6,1 9,6 11,3 13,7 20,6 23,9 21,5 17,9 14,0 Ecart Plus froid Normale Plus chaud par rapport à la normale en % -35 -25 -15 -5 +5 +15 +25 +35 +45 Source : Climéo / Météo France SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 4
LES PRÉCIPITATIONS Ecart à la normale (%) Episode de grêle La principale caractéristique de 2019 est le déficit 80 chronique de précipitations. Si avril est excédentaire en Côte-d’Or et Saône-et- 60 26 8 19 6-7 18 Loire, ainsi qu’octobre, les autres mois sont Grésil Grésil -14-20 40 déficitaires. De gros orages en juin (51 mm le 14/6) et août dans le Sud de la Saône-et-Loire 20 viennent gonfler les cumuls mais tout le département n’est pas ainsi arrosé de manière 0 homogène. Il en résulte un déficit pluviométrique -20 voisin de 30 % à la fin octobre. Le printemps est ponctué de plusieurs orages, -40 accompagnés de grésil, sans gros dégâts. Par -60 contre, les orages de grêle des 6, 7, 14 et 20 juillet entraînent des dommages en Côte de Beaune -80 ainsi qu’en Côte Chalonnaise, allant parfois -100 jusqu’à 70 %. Un autre épisode de grêle survient le Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. 18 août sur le secteur Tournus / Mancey, de façon Yonne Côte-d’Or Saône-et-Loire très localisée mais très violente. Cumuls mensuels de précipitations (mm) JAN FEV MARS AVRIL MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCT Auxerre 41 26 46 59 71 31 13 26 22 121 Chablis 50 24 64 52 69 40 20 18 43 136 Dijon 40 8 30 84 28 26 34 52 29 102 Beaune 30 13 56 84 41 64 83 35 27 106 Rully 35 10 36 70 34 43 37 40 41 105 Mâcon 35 15 33 77 43 72 29 105 23 125 Ecart Plus sec Normale Plus humide par rapport à la normale en % -100 -60 -20 +20 +60 +100 +140 Source : Climéo / Météo France SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 5
LES CONDITIONS CLIMATIQUES DU MILLÉSIME L’INSOLATION Ecart à la normale (%) L’insolation est quasiment excédentaire sur 120 toute la campagne, à l’exception du mois de janvier pour l’Yonne et la Côte-d’Or, ainsi qu’en 100 octobre. Sur la période janvier – octobre, 80 l’excédent d’insolation est de 20 % en moyenne. 60 40 20 0 -20 -40 Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Yonne Côte-d’Or Saône-et-Loire Insolation mensuelle (h) JAN FEV MARS AVRIL MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCT Auxerre 43 157 178 182 211 271 331 273 213 85 Dijon 58 176 198 183 221 302 285 272 229 90 Mâcon 75 183 211 199 224 296 344 282 235 105 Ecart Plus nuageux Normale Plus ensoleillé par rapport à la normale en % -45 -35 -15 -5 +5 +15 +35 +45 Source : Climéo / Météo France SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 6
COMPARAISON MÉTÉOROLOGIQUE DES MILLÉSIMES L’année 2019 est encore une année chaude. Sur la température et insolation sont proches de celles de période végétative, elle arrive au troisième rang, 2003, mais les précipitations en 2019 auront été un après 2018 et 2003. Les moyennes annuelles de peu plus généreuses. Température moyenne annuelle (°C) Plus chaud Plus chaud 13,2 Plus sec Plus humide 13 12,8 2011 2018 12,6 2014 12,4 2003 2019 12,2 2000 2002 12 2015 2009 2012 11,8 2006 2016 2017 2007 11,6 11,4 2004 2001 2005 2008 11,2 11 Normale 2013 10,8 2010 10,6 10,4 Plus froid Plus froid Plus sec Plus humide 10,2 575 675 775 875 Cumul annuel de précipitations (mm) La taille de la bulle est proportionnelle à l’insolation annuelle. Source : Climéo / Météo France SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 7
UNE SÉCHERESSE HÉTÉROGÈNE EN 2019 Après une année 2018 sèche, ensoleillée et finalement généreuse en raisins et en vin pour les vignobles du nord-est de la France, 2019 met en exergue les défis auxquels fait face la viticulture dans un contexte de changement climatique : des vignes qui débourrent plus tôt, exposées au gel du 5 avril 2019 ; deux vagues de chaleur, certes plus courtes (4 à 6 jours avec des maximales qui dépassent 35°C) qu’en 2003 (12 à 14 jours), mais affichant des températures record induisant un asséchement des sols superficiels remarquable, atteignant un record bas pour la France fin septembre 2019. Une récente étude (1) met en évidence une hausse cinquième année la plus sèche sur cette période significative de périodes de sécheresse sur depuis le début des enregistrements à Chablis l’Europe, ce qu’illustre très bien 2019. Avec 213 mm (1963). A Beaune (station de Savigny-lès-Beaune / d’avril à mi-septembre, Chablis affiche un déficit de Beaune) et à Mâcon, le cumul des précipitations précipitations de 30 % par rapport à la moyenne en saison végétative, en 2019, s’approche de la des 30 dernières années (1990-2019). C’est la moyenne (Figure 1). Précipitations 1er avril - 15 septembre [mm] 700 1983 650 600 2013 2013 550 1994 500 450 400 Moy. 350 Moy. Moy. Moy. 2019 2019 300 250 2019 2019 2015 200 2003 1976 1991 150 Chablis Dijon Savigny Mâcon Figure 1 : Cumul des précipitations du 1er avril au 15 septembre pour 4 stations en Bourgogne. Chaque barre horizontale correspond à un millésime. Périodes de mesures : Chablis 1963-2019, Dijon 1961-2019, Savigny-lès-Beaune / Beaune 1973-2019 et Mâcon 1961-2019. Source des données : Météo-France et Climéo (réseau BIVB/Chambre d’Agriculture de Bourgogne Franche-Comté). (1) Screen, J.A., Simmonds, I., 2014. Amplified mid-latitude planetary waves favour particular regional weather extremes. Nature Clim. Change 4, 704–709. https://doi.org/10.1038/nclimate2271 SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 8
Figure 2 : Cartes de l’indicateur δ13C (prononcé « delta C13 ») dans l’Yonne (carte en haut à Gauche) et en Côte-d’Or & Saône-et- Loire, issues de l’analyse des isotopes 12C et 13C dans les moûts de raisins. Quand la vigne manque d’eau, elle ferme les stomates (pores de la face inférieure des feuilles) pour limiter la transpiration. L’air est par conséquent moins renouvelé au niveau des feuilles et la vigne fixe δ13C sur moûts [‰] davantage de 13C lors de la photosynthèse. Aussi, en -27.12 - -27 analysant le 13C dans les -27 - -26.5 moûts, on peut savoir si la -26.5 - -26 vigne a peu ou beaucoup -26 - -25.5 fermé ses stomates. Un δ13C moins négatif indique -25.5 - -25 une plus forte contrainte -25 - -24.5 hydrique. Les analyses ont -24.5 - -24 été réalisées au Laboratoire -24 - -23,5 Biogéosciences (Université de Bourgogne) à partir de -23,5 - -23 moûts fournis par le BIVB et -23 - -22.63 par plusieurs exploitations Vignobles vitivinicole de Bourgogne. Ce gradient nord-sud de précipitations croissantes carte que le régime hydrique de la vigne est très en saison végétative a conduit à des écarts variable à l’échelle de la Bourgogne, mais semble substantiels de contrainte hydrique subie par la relativement homogène à l’échelle d’un petit territoire vigne en période de maturation du raisin : c’est ce viticole (village ou groupe de villages voisins). que révèle la mesure du rapport isotopique du carbone dans les moûts de raisin, qui produit un La disponibilité en eau étant un élément essentiel du indicateur pertinent de la contrainte hydrique subie potentiel œnologique du raisin, il est probable que par la vigne entre véraison et récolte (Figure 2). 2019 offre une grande diversité de profils de vins. Le secteur de Beaune affiche une faible contrainte hydrique subie par la vigne (ronds bleus) alors que le Benjamin Bois stress hydrique était marqué (ronds rouges) dans les Agroclimatologue secteurs d’Irancy et Saint-Bris. On remarque sur cette Université de Bourgogne Franche-Comté SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 9
LE BILAN PHYTOSANITAIRE MALADIES Pression Mildiou Très rares taches détectées fin mai. Fréquence Situation très saine. Intensité Pression Détection précoce sur feuilles (fin avril/début mai) et sur grappes (fin juin/ début juillet) Oïdium en secteurs historiques. Fréquence Pression élevée tout au long de la campagne, plus particulièrement en Côte-d’Or et Saône-et-Loire. Intensité Situation globalement bien maîtrisée. Pression Black Rot Très rares taches sur feuilles début juillet. Fréquence Situation très saine dans l’ensemble du vignoble. Intensité Pression Botrytis Fréquence Situation très saine. Intensité Pression Maladies du Bois Fréquence Année à faible expression. Intensité Pression Excoriose Fréquence Situation très saine. Intensité Pression Flavescence Dorée : aucun cas positif dans l’Yonne. Flavescence Dorée 2 nouvelles communes en Côte-d’Or et 23 en et Bois Noir Fréquence Saône-et-Loire (dont 7 nouvelles) avec des cas positifs. Intensité Très fréquents cas de Bois Noir. Court-noué Fréquence Enroulement Des viroses toujours présentes au vignoble. Intensité Fréquence : nombre de pieds ou de parcelles touchés Intensité : quantité de dégâts par pied ou par parcelle Pression : synthèse de la fréquence et de l’intensité SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 10
RAVAGEURS Pression Vers de la grappe Vols et pontes faibles à nuls sur les 2 générations. Fréquence Peu ou pas de dégâts. Dégâts Pression Araignées rouges Des attaques très ponctuelles en Côte-d’Or et Fréquence Saône-et-Loire. Dégâts Pression Pyrale Fréquence Présence très discrète. Dégâts Pression Mange-bourgeons Fréquence Peu ou pas de dégâts observés. Dégâts Pression Cicadelle Verte Fréquence Présence rare. Dégâts Pression Cochenilles Quelques infestations très ponctuelles dans le Sud Fréquence Mâconnais. Dégâts Pression Coulure et millerandage parfois marqués, dus ACCIDENTS à des conditions météorologiques défavorables PHYSIOLOGIQUES Fréquence au moment de la floraison. Carences induites en potassium en raison Dégâts de la sécheresse estivale. Bilan réalisé à partir des bulletins techniques des Chambres d’Agriculture départementales de Bourgogne. SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 11
LE CYCLE VÉGÉTATIF LE DÉBOURREMENT Le maintien de températures supérieures aux normales de saison pendant une bonne partie du valeurs de saison et des nouvelles gelées sévissent mois de mars a favorisé une reprise précoce de la entre le 12 et 15 avril. L’évolution de la végétation végétation, dès les derniers jours du mois. Ainsi, s’en trouve ralentie. Dans les secteurs ou cépages les secteurs ou cépages les plus en avance plus en retard, le stade mi-débourrement est atteint atteignent le stade mi-débourrement au cours des après la mi-avril, suite à la remontée exponentielle premiers jours d’avril. Mais un rafraîchissement des températures. s’amorce dès le 5 avril au matin, accompagné de Les dates estimées du stade mi-débourrement gel, provoquant des dégâts plus ou moins marqués sont proches celles observées en 2017 en Côte- en fonction des secteurs, des températures et du d’Or et Saône-et-Loire. Dans le département de stade d’évolution de la végétation. Jusqu’au 15 du l’Yonne, les dates moyennes présentent quelques mois, les températures peinent à atteindre des jours de retard par rapport à cette même année. LA FLORAISON Les deux premières décades de mai sont fraîches. A partir du 22, les températures moyennes journalières significativement qu’à partir de cette date. remontent au-dessus des normales saisonnières et Les toutes premières fleurs sont observées dans les s’y maintiennent jusqu’à début juin. Mais un premiers jours du mois de juin en secteurs précoces. rafraîchissement intervient du 6 au 12, ralentissant Les stades mi-floraison estimés sont proches de l’évolution de la floraison. Celle-ci n’évoluera ceux observés en 2010. LA VÉRAISON Les toutes premières baies vérées sont observées à partir de la mi-juillet. Toutefois, son évolution est ralentie par les fortes chaleurs et le manque de précipitations. Il faut attendre les pluies de début août (du 9 au 11) pour qu’elle s’enclenche réellement. Le maintien de températures au-delà des normales de saison ne permet son achèvement que dans les derniers jours du mois d’août. SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 12
STADES PHÉNOLOGIQUES DE LA VIGNE (mi-débourrement, mi-floraison, mi-véraison) Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Année 2019 11 18 19 Chardonnay 12 13 18 Moyenne 1994-2018 YONNE Année 2019 18 10 18 Pinot Noir 15 14 14 Moyenne 1994-2018 Année 2019 02 12 11 Chardonnay 09 06 11 Moyenne 1994-2018 COTE-D’OR Année 2019 11 14 11 Pinot Noir 12 08 11 Moyenne 1994-2018 Année 2019 03 14 15 Chardonnay 12 09 12 Moyenne 1994-2018 CÔTE CHALONNAISE Année 2019 06 14 11 Pinot Noir 13 08 14 Moyenne 1994-2018 Année 2019 03 12 16 Chardonnay 08 08 14 Moyenne 1994-2018 MÂCONNAIS Année 2019 16 15 Absence Gamay 09 09 Moyenne de données 1994-2018 Source : Observatoire du Millésime BIVB SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 13
LA MATURITÉ Le suivi de maturité réalisé par le BIVB repose sur données de suivis de maturité. Les résultats plusieurs sources : servent à la rédaction des BIVB Infos maturité ODG Côte-d’Or et Saône-et-Loire. 3 Réseau de parcelles de référence : 39 parcelles Les résultats des prélèvements de l’Yonne (35 du réseau de référence du BIVB + 4 du réseau sont gérés par sa Chambre d’Agriculture et Vinipôle Sud Bourgogne) prélevées 2 fois par mis en ligne sur Extranet sous forme d’un semaine. Les résultats de ces contrôles de BIVB Infos maturité Yonne. maturité servent à la rédaction des BIVB Infos maturité Bourgogne. 3 Réseau Crémant : plus d’une centaine de parcelles (réseau UPECB, Chambre d’Agriculture 3 Réseaux de parcelles des ODG : plusieurs de l’Yonne, réseaux ODG) prélevées 2 fois par centaines de parcelles prélevées 2 fois par semaine dans les 3 départements. semaine par les professionnels dans les 3 départements. Des caves coopératives ou Les résultats servent à la rédaction des BIVB des négoces fournissent également leurs Infos maturité Bourgogne spécial Crémant. SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 14
TENEURS EN SUCRES Au cours du mois d’août, et malgré le manque de précipitations, l’évolution des teneurs en sucres progresse sur un rythme soutenu, notamment sur Chardonnay plus en retard que les cépages noirs. Elle connaît ensuite un léger ralentissement dans les premiers jours de septembre, pour poursuivre de nouveau sa progression. Les teneurs finales atteintes sont d’un très bon niveau. Seul, l’Aligoté de l’Yonne aura été pénalisé par le manque de précipitations. CHARDONNAY ET ALIGOTÉ 260 Gain moyen journalier : Gain moyen journalier : + 4,4 g/l/j + 3,2 g/l/j 240 220 200 Sucres (g/l) 180 160 Yonne (Aligoté) 140 Yonne (Chardonnay) 120 Côte de Beaune 100 Côte Chalonnaise 80 Mâconnais 60 13 16 19 22 25 28 31 3 6 9 12 15 Août Août Août Août Août Août Août Sept. Sept. Sept. Sept. Sept. PINOT NOIR ET GAMAY 260 Gain moyen journalier : Gain moyen journalier : + 3,7 g/l/j + 2,6 g/l/j 240 220 200 Sucres (g/l) 180 Yonne 160 Côte de Nuits 140 Côte de Beaune 120 Côte Chalonnaise 100 Mâconnais (Gamay) 80 Beaujolais (Gamay) 60 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 2 4 6 8 10 12 14 16 Août Août Août Août Août Août Août Août Août Août Sept. Sept. Sept. Sept. Sept. Sept. Sept. Sept. Source : Observatoire du Millésime BIVB SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 15
LA MATURITÉ ACIDITÉ TOTALE Sous l’effet des températures élevées du mois d’août, les acidités totales diminuent fortement jusque dans les premiers jours de septembre. Elles se maintiennent ensuite à un bon niveau, généralement supérieur à 4 g/l H2SO4, grâce à la présence nécessaire et suffisante d’acide tartrique dans les moûts. Ce dernier permet de maintenir les valeurs de pH à un niveau tout à fait acceptable au regard des niveaux de maturité atteints. CHARDONNAY ET ALIGOTÉ 16 14 12 Acidité totale (g/l H2SO4) 10 8 Yonne (Aligoté) 6 Yonne (Chardonnay) Côte de Beaune 4 Côte Chalonnaise 2 Mâconnais 0 13 16 19 22 25 28 31 3 6 9 12 15 Août Août Août Août Août Août Août Sept. Sept. Sept. Sept. Sept. PINOT NOIR ET GAMAY 16 14 12 Acidité totale (g/l H2SO4) 10 Yonne 8 Côte de Nuits 6 Côte de Beaune Côte Chalonnaise 4 Mâconnais (Gamay) 2 Beaujolais (Gamay) 0 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 2 4 6 8 10 12 14 16 Août Août Août Août Août Août Août Août Août Août Sept. Sept. Sept. Sept. Sept. Sept. Sept. Sept. Source : Observatoire du Millésime BIVB SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 16
ACIDE MALIQUE Tout comme l’acidité totale, les teneurs en acide malique diminuent fortement pendant le mois d’août jusqu’à début septembre, avant d’amorcer un ralentissement. Les teneurs à l’approche de la récolte sont voisines de 2 g/l, voire en-dessous, signe d’une très bonne maturité. CHARDONNAY ET ALIGOTÉ 20 18 16 14 Acide malique (g/l) 12 10 Yonne (Aligoté) 8 Yonne (Chardonnay) 6 Côte de Beaune 4 Côte Chalonnaise 2 Mâconnais 0 13 16 19 22 25 28 31 3 6 9 12 15 Août Août Août Août Août Août Août Sept. Sept. Sept. Sept. Sept. PINOT NOIR et GAMAY 20 18 16 14 Acide malique (g/l) 12 Yonne 10 Côte de Nuits 8 Côte de Beaune 6 Côte Chalonnaise 4 Mâconnais (Gamay) 2 Beaujolais (Gamay) 0 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 2 4 6 8 10 12 14 16 Août Août Août Août Août Août Août Août Août Août Sept. Sept. Sept. Sept. Sept. Sept. Sept. Sept. Source : Observatoire du Millésime BIVB SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 17
LA COMPARAISON DE MILLÉSIMES TENEURS EN SUCRES ET ACIDITÉ TOTALE Remarque : ces graphiques sont élaborés à partir du dernier prélèvement maturité présentant encore un nombre significatif de parcelles par département 50 Chardonnay Yonne Pinot Noir 2019 fait partie des millésimes à 2019 45 2019 forte maturité de cette dernière 2003 2018 décennie, avec des teneurs en 2016 sucres conséquentes. Indice de maturité 2018 2006 40 2015 2012 2003 2015 2006 35 2011 2017 2005 2009 2016 2012 2010 1998 2011 1999 2004 30 2009 2000 2013 2005 1999 2002 2008 2004 2010 2014 2002 1998 2008 25 2007 2014 2000 2001 20 150 160 170 180 190 200 210 220 230 Sucres (g/l) 50 Chardonnay 2015 2019 Côte-d’Or Pinot Noir 2018 2015 La maturité du Pinot Noir est l’une 2019 45 2016 des plus aboutie de ces dernières 2009 2018 2006 2003 2016 années, avec des teneurs en sucres 2005 2003 2017 remarquables. Indice de maturité 2005 40 2017 2009 Ce phénomène est un peu moins 2011 2006 marqué pour le Chardonnay, même 35 2011 2004 2014 si sa maturité exceptionnelle est à 2004 2014 souligner. 2002 1999 2013 30 2007 2010 1999 1998 2001 2013 2012 2010 2000 1998 2008 2007 2008 2012 25 2001 2000 2002 20 150 160 170 180 190 200 210 220 230 Sucres (g/l) Source : Observatoire du Millésime BIVB SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 18
50 Chardonnay Saône-et-Loire Pinot Noir 2019 est, là encore, dans le trio 45 de tête des millésimes à forte maturité. Indice de maturité 40 2003 2017 2015 2018 2017 2015 2018 2019 2019 2009 2003 35 2016 2009 2016 2011 2006 2011 2005 2012 2005 30 2002 2012 2006 2014 2007 2014 2002 1998 2000 25 2004 2000 2004 1998 2010 2007 2008 2001 2013 2008 1999 2010 1999 2001 2013 20 150 160 170 180 190 200 210 220 230 Sucres (g/l) DÉGUSTATION DES BAIES La première dégustation de baies met en évidence Pinot Noir : des écarts importants entre parcelles sur les deux Les parcelles de Pinot Noir sont, dans la plupart des cépages. Ces écarts ne sont pas nécessairement liés cas, plus avancées en maturité que celles de à la précocité de celles-ci mais plutôt à la différence Chardonnay. Dès les premières dégustations, une de climatologie vécue par ces parcelles. belle harmonie entre sucres et acidité est présente, ainsi que les arômes variétaux. Pour les parcelles plus Chardonnay : en retard, il faudra patienter une dizaine de jours pour Les parcelles les plus avancées en maturité atteindre un stade similaire. Par contre, quelles que présentent dès le départ un bel équilibre, avec des soient les parcelles, les pellicules restent difficiles à arômes variétaux déjà présents, qui vont s’intensifier dilacérer jusqu’en fin de campagne. Les premières rapidement. Les parcelles les plus en retard caractéristiques aromatiques de surmaturation arriveront à ce stade 10 à 15 jours plus tard, vers la apparaissent peu après la mi-septembre mais ces mi-septembre. parcelles seront rapidement récoltées. Source : Observatoire du Millésime BIVB SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 19
LA COMPARAISON DE MILLÉSIMES COMPOSÉS PHÉNOLIQUES 2,3 2015 2,1 2006 2003 1,9 1999 1,7 2005 Tanins (g/kg de baies) 2002 1,5 2011 2008 2009 2001 2010 1,3 2004 2007 2019 2000 2017 2016 1,1 2018 0,9 2013 2012 0,7 2014 0,5 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 Anthocyanes (g/kg de baies) Les premières analyses montrent une similitude avec plus la comparaison avec 2005. C’est alors le millésime 2005 et celle-ci se maintient au cours des prélèvements 2009 qui sera le plus proche et se maintiendra sur les suivants. Mais la phase plateau des anthocyanes est deux paramètres. atteinte un peu avant la mi-septembre et ne permet Source : Observatoire du Millésime BIVB SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 20
CONCLUSION Le premier trimestre de l’année se révèle plus doux du mois d‘août. La maturation évolue alors sur un rythme que la normale, notamment en raison des mois soutenu, notamment sur les cépages blancs, plus en de février et mars particulièrement cléments retard. L’évolution des teneurs en sucres connaît un (respectivement + 2 °C et + 1.4 °C en moyenne). Par point d’inflexion dans les premiers jours de septembre contre, les précipitations ne sont pas au rendez-vous mais les sucres poursuivent leur progression pour et le trimestre se termine avec un déficit atteindre un très bon niveau. Néanmoins certains pluviométrique de plus de 30 %. secteurs, notamment dans l’Yonne, ont été pénalisés Les températures supérieures aux normales de par le manque récurrent de précipitations. Les fortes saison en mars favorisent une reprise précoce de la chaleurs ont fait craindre un manque d’acidité mais la végétation, dans les derniers jours du mois, et le présence nécessaire et suffisante d’acide tartrique dans stade mi-débourrement est atteint dans les premiers les moûts a permis de maintenir des valeurs de pH très jours d’avril pour les secteurs les plus précoces. correctes et de bons équilibres. Si avril est globalement conforme aux normales, un Du point de vue phytosanitaire, seul l’oïdium a tenté rafraîchissement survient dès le 5, de jouer les troubles fêtes. En effet, provoquant des dégâts liés au gel, 2019 est la maladie a été détectée de façon plus ou moins importants en la troisième année précoce sur feuilles (début mai) et fonction de l’état d’avancement de sur grappes (fin juin). Si la pression la plus chaude depuis la végétation. Le début du mois de est restée élevée tout au long de la le début du XXème siècle mai est également plus frais que campagne, notamment en Côte- en France. Sur la période la normale mais les températures d’Or et Saône-et-Loire, la situation remontent au-delà de celle-ci d’avril à septembre, + 0.7 °C a globalement été bien maîtrisée. à partir du 22. Un nouveau sur les températures, La sécheresse estivale a induit des rafraîchissement intervient du 6 au - 35 % sur les précipitations carences en potassium, gênant 12 juin, ralentissant l’évolution de et + 230 h d’ensoleillement. parfois l’évolution de la maturité la floraison. Si les toutes premières sur les secteurs concernés. fleurs sont observées dans les premiers jours du Les vendanges des parcelles destinées à l’élaboration mois de juin, le stade mi-floraison n’est atteint que de Crémant de Bourgogne débutent dans les premiers vers la mi-juin. Ces conditions météorologiques jours de septembre, suivies quelques jours plus tard chaotiques entraînent des phénomènes de coulure et par les parcelles les plus précoces de vins tranquilles. millerandage parfois marqués selon les secteurs. La douceur qui perdure en septembre autorise Le maintien de températures supérieures aux normales l’étalement des vendanges pour une recherche de favorise une bonne activité de la vigne et les toutes maturité optimale. premières baies vérées sont observées dès la mi- 2019 se classe (encore) parmi les millésimes chauds juillet. Mais le déficit chronique de précipitations et secs et à forte maturité. depuis le mois de mai, couplé aux fortes chaleurs, Même si la quantité de récolte est faible, notamment ralentit l’évolution de la véraison. Les pluies du 9 au 11 en raison de phénomènes climatiques et accidents août sont salvatrices et permettent enfin son réel physiologiques, il n’en reste pas moins que ce enclenchement. Elle s’achève dans les derniers jours millésime restera dans les mémoires. Source : Observatoire du Millésime BIVB SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 22
SITUATION ÉCONOMIQUE La Bourgogne poursuit sa dynamique sur les marchés La récolte record de l’année 2018 a permis de attendant la chute due aux taxes (+ 25 % ad valorem) conserver la dynamique enclenchée en 2017, tout en imposées par les USA. permettant de reconstituer des stocks à la production. La Bourgogne résiste et fait plus que maintenir sa La sagesse sur les prix, qui a prévalu à la position sur les circuits de la Grande Distribution commercialisation, a eu des effets certains sur le (GD), alors même que la consommation en France se marché intérieur. Celui-ci reste bien orienté dans un modifie profondément, avec une désaffection pour contexte de baisse générale de consommation et ces circuits et un repli net sur les vins rouges. d’achat des vins AOC. A l’export, l’Amérique du Nord La récolte 2019, estimée à 1,2 million d’hectolitres, conforte sa place de première destination, avec une aura un impact limité sur les marchés. Très qualitative, activité soutenue. elle arrive alors que les entreprises ont un joli Sans surprise, les sorties de propriété ont atteint disponible avec le millésime 2018. Chablis préserve des records, grâce au Crémant de Bourgogne et ses volumes grâce au VCI (Volume Compensatoire aux vins blancs. A noter : un accroissement des Individuel). Le reste de la Bourgogne, en dehors du stocks à la propriété. Mâconnais qui perd 40 % sur une année moyenne, Sur les huit premiers mois 2019, l’export poursuit ses aura les stocks nécessaires pour répondre à la belles performances, en volume comme en valeur, en demande de ses clients. Source : Observatoire du Millésime BIVB SYNTHÈSE DU MILLÉSIME 2019 PAGE 23
CITVB Tél. 03 80 26 23 74 technique@bivb.com https://extranet.bivb.com 6 rue du 16e chasseurs - 21200 Beaune PÔLE TECHNIQUE ET QUALITÉ DU BIVB Site extranet (réservé aux adhérents du BIVB) : www.esprit-archibald.com • Imprimé, avec encres végétales, sur papier produit selon une gestion responsable des forêts, chez un imprimeur www.esprit-archibald.com • Imprimé, avec encres végétales, sur papier produit selon une gestion responsable des forêts, chez un imprimeur Crédit photos : BIVB / www.armellephotographe.com / Aurélien Ibanez / JL Bernuy / Sébastien Narbeburu
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