Mission Jeanne d'ARC 2021

 
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Mission Jeanne d'ARC 2021
Mission Jeanne d'ARC 2021
                                                              19 février 2021

Le PHA Tonnerre et la frégate Surcouf ont appareillé le 18 février 2021 de
Toulon, pour conduire la 12ème édition de la mission Jeanne d’Arc, en
présence du chef d'état-major de la Marine Nationale, l'amiral Pierre Vandier.

Tous les anciens qui étaient à bord du Chevalier Paul, lors de sa dernière
campagne, constateront que ce parcours ressemble beaucoup au nôtre,
dans sa première partie asiatique !
On notera que l'ile de Ceylan, où nous avions fait escale à Colombo, le 14
juillet 1970, s'appelle maintenant le Sri-Lanka !

Ce déploiement de cinq mois répond à trois objectifs : parachever la
formation des officiers-élèves, déployer des capacités opérationnelles dans
des zones d’intérêt stratégique et conduire des opérations de coopération
avec les pays riverains des régions traversées. Cette année, le groupe
amphibie assurant la mission Jeanne d’Arc évoluera en Méditerranée, en mer
Rouge, en océan Indien et jusque dans le Pacifique, en passant par la mer de
Chine méridionale.
Mission Jeanne d'ARC 2021
Départ du Tonnerre © photo Jacquot

En plus des équipages (200 marins pour le Tonnerre et 150 pour le Surcouf),
le groupe accueille 148 officiers-élèves (École navale, officiers sous contrat
long, commissaires), dont 8 étrangers suivant le cursus de l’École navale (de
nationalités allemande, camerounaise, ivoirienne, malgache, togolaise et
vietnamienne) et 5 autres invités (ils viennent d’Égypte, d’Éthiopie,
d’Indonésie, de Malaisie et du Maroc).
S’y ajouteront pour des périodes courtes 61 stagiaires (administrateurs des
Affaires maritimes, médecins des armées, ingénieurs de la DGA et étudiants
de l’EDHEC). Pour le volet opérationnel, le PHA compte à son bord des
éléments de l’armée de Terre, avec un groupe tactique embarqué (GTE)
comprenant 155 militaires de la 6ème brigade légère blindée. Il est composé
d’une compagnie de commandement du 2e régiment étranger d’infanterie,
une compagnie de commandement du 2e régiment étranger d’infanterie, un
peloton blindé du 1er régiment de spahis, deux sections de combat du 31e
régiment de génie, une section d’artillerie sol-air du 54e régiment d’artillerie
et une équipe JTAC (joint terminal attack controller) du 3e régiment
d’artillerie de marine. S’y ajouteront deux hélicoptères Gazelle et 30
personnels de la 4ème brigade d’aérocombat. Les moyens terrestres
pourront être mis en œuvre par la batellerie du Tonnerre, constituée d’un
engin de débarquement amphibie rapide (EDAR) et deux chalands de
transport de matériel (CTM). Les moyens aériens sont par ailleurs complétés
par un hélicoptère Panther de la flottille 36F embarqué sur la frégate Surcouf.
Pour ce qui est de la mission, le groupe Jeanne d’Arc, à l’issue d’une période
d’entrainement initial, va mettre le cap sur la Méditerranée orientale et
franchira le canal de Suez avec, en sortie, un passage prévu à Safaga et des
manœuvres avec la marine égyptienne en mer Rouge.
Mission Jeanne d'ARC 2021
Départ du Surcouf au coup de canon © photo Jacquot

Le Tonnerre et le Surcouf arriveront ensuite à Djibouti, où se déroulera
l’exercice amphibie Wakri. Les deux Gazelle ainsi qu’une grande partie du
groupe tactique embarqué quitteront alors le PHA, qui ne conservera à son
bord qu’une section du génie et une section d’infanterie. Après Djibouti,
l’État-major des armées considère en effet que si intervention il doit y avoir
pour la suite de la mission, le scenario privilégié est une opération
d’assistance aux populations, ne nécessitant pas la présence à bord du GTE.
Après Djibouti, le groupe amphibie partira pour l’Inde, avec une escale
prévue à Cochin, en Inde, et une participation à Varuna exercice régulier
entre les marines française et indienne auquel doit également se joindre le
groupe aéronaval emmené par le porte-avions Charles de Gaulle.
Le Tonnerre et le Surcouf mettront ensuite le cap sur l’Indonésie, avec
chemin faisant l’exercice Lapérouse organisé au large de Sumatra avec les
Indiens, les Japonais et les Américains, et une escale programmée à Sabang.
Les bâtiments français descendront ensuite le détroit de Malacca pour après
pénétrer en mer de Chine méridionale. Une importante séquence est alors
prévue au Vietnam, avec des passages à Cam Ranh et Haiphong, avant que le
groupe poursuive au nord vers le Japon. Il ne passera normalement pas par
le détroit de Taïwan, afin d'éviter de trop provoquer la Chine qui devrait déjà
être suffisamment agacée par les manœuvres des Français et de leurs alliés
(les Australiens devraient être aussi présents). Le PHA et son escorte
passeront donc juste au sud de Taïwan pour doubler l'île par l’Est et rejoindre
le Japon, d’abord Sasebo puis Okinawa. Les bâtiments reviendront ensuite
en mer de Chine, en participant au passage au contrôle international de
l’embargo pesant sur la Corée du nord, comme le fait actuellement la frégate
Vendémiaire.
Après le déploiement de celle-ci, du SNA Émeraude et du BRS Seine dans la
zone ces derniers mois, l’importante partie asiatique de la mission Jeanne
d’Arc permet de continuer à marquer la présence navale tricolore dans cette
région dont la France est riveraine. Paris veut ainsi montrer son attachement
à la liberté de naviguer dans les eaux internationales, notamment dans le
secteur contesté de la mer de Chine, et renforcer la coopération avec alliés
et partenaires régionaux, dont l'Australie et le Japon, mais aussi les forces
américaines présentes dans la zone indopacifique. Sans oublier les
Britanniques, qui déploieront au second semestre leur groupe aéronaval
jusqu'en Asie. La séquence régionale de la mission Jeanne d'Arc se
terminera par un important moment diplomatique puisque le Tonnerre et le
Surcouf doivent être présents à Singapour au moment de la tenue du
prochain Shangri-La Dialogue, prévu pour s’y dérouler les 5 et 6 juin.
À l’issue, le groupe Jeanne d’Arc retraversera l’océan Indien, avec en cours
de route une escale prévu au Sri Lanka, avant de participer aux opérations
européenne (Atalante) et internationale (CTF 150) de lutte contre la piraterie,
les trafics illicites et le terrorisme au large de la corne d’Afrique.
Puis ce sera la remontée de la mer Rouge et une dernière escale prévue en
Égypte, cette fois à Alexandrie. Une présence très marquée dans ce pays
alors que Paris et Le Caire sont de nouveau en discussion pour des
commandes d'équipements militaires. Enfin, avant le retour des bâtiments à
Toulon, prévu le 14 juillet, se déroulera Étendard, le grand exercice de
synthèse des officiers-élèves qui mettront en pratique tout ce qu’ils ont
appris durant la campagne. On notera enfin qu’à l’instar des marins du
groupe aéronaval, tous les personnels participant à la mission Jeanne d’Arc
ont été vaccinés contre le Covid-19.

Le groupe amphibie déployé dans le cadre de la mission Jeanne d’Arc
assurera le maintien d’une présence navale française en Asie, alors que le
GAN se concentrera sur le Proche et le Moyen-Orient cette année !
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