MONTPELLIER MÉDITERRANÉE MÉTROPOLE
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Compte rendu d’évaluation de terrain : MONTPELLIER MÉDITERRANÉE MÉTROPOLE Evaluateurs : Laure CORMIER, École d’urbanisme de Paris, Université Paris Est – Louis TISSIER, AITF – Gaëlle AGGERI, CNFPT INSET Montpellier – Gilles LECUIR, Natureparif – Gwendoline GRANDIN, Élève ingénieure AgroParisTech Date de la visite : Lundi 29 août 2016 Personnes rencontrées : Stéphanie JANNIN – Vice-présidente Développement et aménagement durable du territoire et de l'espace public, habitat, Montpellier Métropole Christophe COUR - Adjoint au maire de Montpellier délégué à l’écologie urbaine Jean-François AUDRIN - Président délégué de la commission biodiversité et de la culture scientifique et technique de Montpellier Métropole, Maire de Saint-Georges-d’Orques Nicole Plancke – adjointe au Maire de Lattes, déléguée à l'environnement Fabien BLASCO – Directeur adjoint du foncier et de l’aménagement opérationnel, Service aménagement, Montpellier Métropole Michel BONNET - Responsable Patrimoine et Développement, Direction du Paysage et de la Biodiversité, ville de Montpellier Laurent GUILLAUME – Directeur adjoint Paysage et Biodiversité, ville de Montpellier Anne-Sophie MUEPU – Chef de projets d'aménagement, Agriculture et Biodiversité, Montpellier Métropole Emilie SALLES - Chef de projet Energie, Climat, Environnement, Montpellier Métropole Nicolas ZUMBIEHL - Chef du service Eau et Aménagement du territoire, Gestion intégrée de l'eau / Direction de l'eau et de l'assainissement, Montpellier Métropole Alan VERGNES - Attaché temporaire d'enseignement et de recherche (ATER) - Centre d'Écologie Fonctionnelle et Évolutive (CEFE), CNRS. Marie-Pierre DELTEIL – animatrice environnement, responsable du programme ÉcoMétropole de l'Écolothèque Dominique LUC – Chargé de mission du secteur agricole, technicien, animation pédagogique de l’Écolothèque Nicolas SCHREYECK – Animateur Nature et environnement à l'Écolothèque Patricia REEB – Directrice de l'Écolothèque Florence MOUSSET – Directrice adjointe de l'Écolothèque Nicole PLANCKE – Adjointe à l’environnement, mairie de Lattes Gwenaëlle FAUCON – Directrice de la Maison de la Nature, Lattes Jérôme HIRIGOYEN – chargée de mission Conservatoire du Littoral Montpellier Méditerranée Métropole, Languedoc-Roussillon-Midi- Pyrénées (430 000 habitants, 44 000 ha, catégorie des intercommunalités) 1
Déroulé de la journée de la journée de visite 10h : Réunion en salle : présentation de la politique de la Métropole en matière de biodiversité, approfondissement du questionnaire et des éléments manquants 12h30 : visite de l’Écolothèque à Saint-Jean-de-Védas 14h - 17h : passage devant le Chenal de la Lironde et à la zone commerciale « ODE à la Mer », visite de la Maison de la Nature à Lattes Éléments de contexte sur la collectivité Montpellier Méditerranée Métropole (MMM) a été mise en place le 1er janvier 2015, remplaçant l’ancienne intercommunalité Montpellier Agglomération. Elle regroupe aujourd’hui 31 communes avec comme ville-centre Montpellier, et compte 430 000 habitants, soit 40 % de la population départementale sur 7 % de la superficie du département. Avec environ plus de 4 500 nouveaux hab/an, la Métropole connaît une importante dynamique démographique. Le territoire se caractérise actuellement par une occupation du sol relativement équilibrée : 32 % dédié à l’agriculture, 37 % d’espaces naturels et 31 % de sols urbanisés. Une des particularités du territoire est qu’il n’a pas connu de révolution industrielle. De ce fait, il compte peu de friches industrielles, et les sols ne sont pas pollués autrement que par l’utilisation de produits phytosanitaires. Les principales friches sont d’origine militaire ou cléricale. À défaut d’avoir eu un passé industriel, le développement économique s’est axé sur la santé, le numérique, le tourisme, la recherche, l’innovation. Le territoire de la Métropole a donc conservé beaucoup de ses espaces naturels, ce qui participe de sa grande attractivité actuelle. Le territoire est irrigué par deux fleuves côtiers, la Mosson et le Lez, il est dominé au nord par le Pic Saint-Loup, à l'ouest par les collines de la Moure, et se prolonge à l'est vers la Petite Camargue. La paysage est façonné par un riche réseau hydrographique, et est caractérisé par : le littoral constitué de lagunes (ou étangs), et du lido (cordon dunaire) face à la Méditerranée au Sud ; les garrigues et les coteaux au Nord ; la vaste plaine centrale, cultivée et habitée. Ces identités paysagères fragiles sont sources d’une grande biodiversité, et font partie d’un des 35 « points chauds » de la biodiversité mondiale (le bassin méditerranéen). La Métropole accueille aujourd’hui 10 sites Natura 2000 (dont un marin), sur une surface d’environ 6 830 ha soit près de 16% du territoire. Le climat est caractérisé par les épisodes climatiques « cévenols » exposant le territoire à un très fort risque d’inondation rapide et violente ; le risque de submersion marine et le risque incendie sont les deux autres menaces environnementales majeures sur le territoire. Éléments relatifs à la politique globale de la collectivité en faveur de la biodiversité Avant le passage en Métropole de janvier 2015, l’ensemble des documents d’urbanisme était déjà en cours de révision. A leur arrivée en 2014, Philippe Saurel et son équipe ont mis en place la démarche Montpellier Métropole Territoire (MMT) avec les maires du territoire pour poser les bases de son aménagement : un document servant de socle à l’ensemble des documents de planification qui sont tous à renouveler (SCoT, PLUi, PDU, PCET, PLH) à plus ou moins long terme. Le projet MMT définit le sol et la biodiversité comme patrimoine du 2
territoire, et veut répondre aux trois enjeux suivants : la croissance démographique (désormais issue du solde naturel plus que du solde migratoire) et le besoin d’habitat, d’infrastructures et d’activités économiques qui y sont liés, la vulnérabilité aux effets du changement climatique et la préservation de la qualité de vie associée à la biodiversité et aux espaces naturels. Ces enjeux ne sont pas hiérarchisés, et sont pris en compte à part égale dans l’élaboration des futurs documents d’urbanisme. Le SCOT de 2006 avait déjà généré une véritable inversion du regard, en donnant à penser la ville sur l’armature des espaces naturels et agricoles, en imposant la conservation de 2/3 des espaces naturels et agricoles, et en limitant l’extension urbaine sur 1/3 du territoire. Le projet MMT prévoit de conforter cet objectif dans le nouveau SCOT. Au-delà de sa politique de densification incluant une plus grande importance à la nature en ville, la Métropole affirme vouloir faire cohabiter agriculture et biodiversité, inverser la déprise agricole pour tendre vers l’autosuffisance alimentaire (cf. action 1). De plus, elle mène dans le cadre de la lutte contre les inondations plusieurs projets de désimperméabilisation et de création de zones de stockage des eaux pluviales et de restauration des zones d’expansion des crues, autant d’actions qui peuvent participer à préserver la biodiversité du territoire. Action 1 : Volet foncier de la Politique agroécologique et alimentaire Extrait du dossier fourni par la collectivité : « Depuis 2014 Montpellier Méditerranée Métropole (MMM) co-construit avec ses 31 communes et les acteurs de la profession agricole sa politique agroécologique et alimentaire, selon une démarche participative. L’un des enjeux prioritaires de cette action est la (re)mobilisation du foncier public et privé. L’objectif principal est de renforcer le tissu économique rural des exploitations agricoles en mobilisant du foncier dormant et en soutenant de nouvelles formes d’agriculture. L’augmentation des emplois et de la valeur ajoutée à l’hectare se conjugue alors avec des méthodes culturales favorables à la vie des sols, permettant ainsi de (re)conquérir des espaces agricoles estimés jusqu’à lors non rentables. Cette démarche se déploie en cohérence avec la révision du SCOT, qui vise à préserver les 2/3 des sols agricoles et naturels du territoire. Un diagnostic agricole a été réalisé en 2016 afin d'alimenter la révision du SCOT et le projet Montpellier Métropole Territoires, dont l'une des ambitions est notamment de préserver et valoriser le patrimoine environnemental (via par exemple un projet d'Observatoire d'Agroforesterie sous climat méditerranéen au Mas Nouguier). Ainsi, en 2016 les parcelles non cultivées à fort potentiel agroécologique et nourricier sont identifiées et caractérisées afin d’être remis en culture par des porteurs de projets selon les objectifs suivant : 1. Mobilisation du foncier maîtrisé par les collectivités locales ou leur groupement (métropole, communes) ; 2. Action conjointe avec la Chambre d’Agriculture sur la transmission des exploitations sans repreneur ; 3. Action foncière spécifique sur les parcelles privées valorisables, via de l’animation active auprès des propriétaires pour dénouer les résistances et stimuler l’adhésion au projet. 3
Dès septembre 2015 une première action de « Consolidation du tissu des fermes nourricières » a été lancée afin de remettre en culture 14 ha de parcelles publiques métropolitaines. Il s’agit pour les deux fermes du projet : d’optimiser la ressource foncière mobilisée en faveur des fermes en attribuant à chaque porteur de projet la surface minimale nécessaire et suffisante au démarrage et/ou à la consolidation de son activité; relocaliser la production alimentaire au bénéfice de la restauration collective en s'orientant vers la vente directe et les circuits courts. Les attentes minimales attendues des agriculteurs sont : la production labellisée en agriculture biologique, 50% des débouchés en circuits courts de proximité, et l’accueil à la ferme (scolaires, centres de loisirs, particuliers…). Cette démarche d'appel à projets expérimentale intègre au processus d'installation une phase de co-construction avec les candidats retenus en première phase (avril 2016). Le dispositif prévoit de donner les meilleures garanties aux preneurs via un état des lieux initial complet afin qu'ils puissent investir dans leur outil de production et consolider progressivement leur activité. Une attention particulière est notamment portée à la restauration de sols vivants via les modes de production mis en œuvre, en adéquation avec les objectifs du SCOT et de la politique agroécologique et alimentaire. La vocation agricole à long terme de ces terres a d'ores et déjà permis le maintien des espèces présentes et le fonctionnement écologique des deux sites, ce qui facilitera les démarches de conversion AB. L’action a permis également le maintien des haies, des lisières, la « mise au repos » des sols et d’entrer dans une phase de transition favorable à la reconstitution de la vie du sol. Cependant, la reconstitution d'un écosystème à l'échelle de la ferme, participant à un système plus global (armature des espaces naturels et agricoles, trames verte et bleue...) reste à mettre en place.» Entre 2000 et 2010, la déprise agricole a entrainé la perte de 17 % des surfaces consacrées à l’agriculture. Aujourd’hui plus de 75 % des agriculteurs âgés de plus de 55 ans ne trouvent pas de repreneurs, et arrêtent l’exploitation sans pouvoir transmettre leur activité. Nombre d’entre eux, également propriétaires, souhaitent assurer leur retraite par la vente de leurs terrains en espérant qu’ils soient classés en « constructible » d’ici là. Du fait de cette spéculation foncière, les parcelles s’enfrichent ou font l’objet de cultures d’attente souvent intensives. Partant du postulat que l’agriculture relève de l’économie et du constat que la protection réglementaire (zonage A du PLU) n’est pas suffisante pour maintenir la vocation agricole des terres, la métropole cherche à favoriser les conditions d’une activité agricole pérenne à même de préserver la vocation agricole des terres tout en participant à la qualité de l’environnement. La Métropole a élaboré une stratégie agro-écologique et alimentaire selon les 5 finalités suivantes : - offrir une alimentation saine et locale au plus grand nombre ; - soutenir l’économie et l’emploi agricoles et agro-alimentaires ; - préserver le patrimoine paysager, et les ressources naturelles ; - limiter les émissions de GES et s’adapter au changement climatique ; 4
- favoriser la cohésion sociale, en soignant le lien avec la nature, les liens entre ville et campagne. Les axes opérationnels de la stratégie agro-écologique et alimentaire sont : 1. Consolider le tissu de fermes nourricières en vente directe. 2. Favoriser l’approvisionnement local de la ville, en particulier de la restauration scolaire. 3. Promouvoir la diversité des produits emblématiques du territoire, et développer l’agro/oenotourisme. 4. Soutenir les entreprises innovantes dans le domaine de l’agroalimentaire et des services à l’agriculture. 5. Mobiliser les citoyens autour de l’alimentation et du lien producteur/consommateur. 6. Construire une démarche cohérente d’intégration de l’agriculture dans les projets intégrés. Pour remobiliser une partie du foncier agricole dormant, la Métropole a diffusé des appels à projet pour les terres à fort potentiel « agroécologique et nourricier », potentiel défini selon le diagnostic agricole. Ce diagnostic ne donne pas une valeur agronomique de la parcelle. Il se base sur une analyse géographique et sur la géologie du lieu pour déterminer la nature des sols. Après diffusion des appels à projets, 2 journées de visites ont été organisées sur les sites d’intérêt, après quoi les candidats ont pu élaborer leur dossier de candidature. Figure 1. Visite des terrains faisant l’objet d’appels à projet ©MMM Les 17 dossiers reçus ont été analysés par deux experts en agroécologie et en droit rural mandatés dans le cadre de missions d’assistance à maîtrise d’ouvrage, et par l’équipe-projet qui rassemble des compétences en agronomie, géographie, développement agricole et aménagement. L’expertise du paysan-maraicher, installé en agroécologie depuis 8 ans, a apporté une véritable plus-value en ce qu’elle a permis de connaître à la fois la logique de raisonnement et les principaux besoins des candidats potentiels. Le comité de sélection des candidatures est constitué par le Président de Montpellier Méditerranée Métropole et le Maire de la commune d’accueil du projet (ou leurs représentants). Les porteurs de projets sélectionnés co-construisent avec le comité de sélection leurs projets en définissant la part d’investissement de chacun et les conditions de mise en œuvre. L’objectif de la deuxième phase (actuellement en cours), est d’aboutir à un accord par la signature de contrats de bail (18 ans) et de conventions de partenariat. Ces documents établissent les conditions de mise à disposition de l’outil de production entre la Métropole, en 5
sa qualité de propriétaire, et les preneurs. Un état des lieux sera annexé à chacune des conventions. Celui-ci inclura un volet « sols » dont l’état initial est en cours de définition via une analyse pédologique. Ces documents cadres, en phase d’élaboration, doivent permettre de gérer les relations contractuelles entre la Métropole et les futurs preneurs. Ainsi, toute reprise anticipée des terres donnera lieu à une indemnisation classiquement calculée à partir de l’état des lieux initial et des investissements réalisés. Le Domaine de Viviers Un des appels à projet concernait une parcelle de 9 ha (répartie en deux lots de surface équivalente) sur le Domaine de Viviers. Un seul candidat a été retenu lors de la première vague d’appels à projets, les autres candidatures ne présentant pas les qualités requises. Il s’agit de Sébastien Soufflet, un agriculteur en AB installé depuis 8 ans à Guzargues. Il commercialise la totalité de sa production via une association pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP) dans le quartier des Beaux-Arts à Montpellier. Son bail arrivant à échéance mi-2017, il cherchait activement des terres disponibles. Sur le terrain de 4,5 ha du Domaine de Viviers, il prévoit de diversifier ses cultures (verger et petits fruits) et de développer la permaculture. Il est prêt à partager son expérience avec d’autres producteurs, des porteurs de projets en cours d’installation et, à moyen terme, les enfants (scolaires) et les familles (grand public). Figure 2. Situation de la parcelle du Domaine de Viviers sur la commune de Jacou ©MMM Le Domaine de La Condamine Le projet « Champs libres », est porté par un collectif de 8 associés coopérateurs qui cherchaient un site de production pour y mettre en œuvre une production biologique (permaculture), d’accueil à la ferme à visée pédagogique et un espace de restauration. Ce collectif appartient à un important réseau local alimentaire citoyen de l’économie sociale et solidaire et de l’éducation populaire : Caravan’Olla (restauration libre), Ouvre-tête (AMAP de la fac de sciences), la Cagette (supermarché coopératif et collaboratif de Montpellier), « Le petit débrouillard » (association nationale d’éducation à la science). 6 des 8 membres expérimentent collectivement depuis un an la production agricole sur une parcelle de 2 600 m² à Fabrègues, au sud-est de la métropole, les deux autres membres venant en appui. 6
Cette candidature à forte dimension coopérative possède un fort ancrage local en circuits courts de proximité et animation. Malgré une expérience de production agricole non professionnelle jusqu’à présent, ce projet peut aussi, au même titre que celui de Sébastien Soufflet, devenir un élément clé du futur archipel des fermes-ressources, la fonction de transmission des savoirs et du bien commun étant des objectifs explicites du projet. Figure 3. Le collectif à l’œuvre sur sa première parcelle expérimentale à Fabrègues ©MMM Action 2 : ODE à la MER secteur Fenouillet - Résilience hydraulique et reconstitution d’un corridor écologique Extrait du dossier fourni par la collectivité : « Dans le périmètre de l’Écocité, la zone commerciale « Ode à la mer », située dans le secteur Fenouillet de Pérols, est constituée de grands centres commerciaux structurés autour d’une voie rapide, et largement transformée par l’arrivée de la ligne 3 du tramway. Traversée par trois cours d’eau cette zone est soumise aux risques d’inondations et classée en zone rouge au PPRI communal. L’enjeu de renaturation de la zone est double : 1/ recomposer ce secteur autour du tramway et 2/ restaurer des zones humides et de réparer les négligences urbaines et hydrographiques passées. Le projet consiste à reconstituer des zones inondables et des milieux naturels tout en articulant l’aménagement par des déplacements doux. Cette transformation se fera par succession d’opérations tiroirs qui auront pour but de : - créer des espaces ayant une fonction récréative et paysagère permettant à la fois d’accueillir la biodiversité locale et de former une zone tampon en cas de crue ; - revaloriser le tissu commercial et dégager des capacités constructives supplémentaires pour la production de logements afin de restructurer le quartier en équilibrant les fonctions commerciales, de logement, de loisirs et de nature. L’action s’inscrit également dans le projet urbain défini par la communauté d’agglomération, et vise à répondre aux objectifs suivant : - construire la ville de la biodiversité en intégrant les espaces naturels et agricoles, avec pour enjeux le renforcement de la trame verte et bleue et sa restitution lorsque cela sera possible ; - intégrer les enjeux hydrauliques dans la conception de projet, et lorsque cela s’y prête d’assurer la « réparation » hydraulique des secteurs imperméabilisés ; 7
- assurer un suivi faune/flore de la recolonisation du site (espèces indicatrices de l'état des milieux). Les étapes du projet se dérouleront comme suit : - Acquisition de la nue-propriété d’une partie du secteur : novembre 2015 (pleine propriété 2020) - Début des délocalisations dans le projet ÉcoPôle d’une partie des commerces existants : année 2020 - 1ere phase de démolition et d’aménagement : 2020 - Fin des délocalisations et rachats des commerces existants : 2025 - 2ème phase de démolition et d’aménagement : 2025 Cette renaturation permettra d’augmenter les surfaces de zones humides par désimperméabilisation et renaturation d'environ 10 ha. Actuellement, le ruissellement des zones imperméabilisées existantes, notamment des zones commerciales et d’activités, s’écoule sans traitement vers le milieu récepteur et les étangs. Les différents bassins prévus au schéma directeur sur le bassin versant permettront d’intercepter et de traiter ces eaux de ruissellement avant rejet dans le milieu naturel. De plus, la gestion dynamique des principaux bassins permettra d’améliorer encore la dépollution en optimisant les temps de décantation des eaux pluviales. En effet, les volumes de rétention des bassins sont très largement supérieurs aux besoins nécessaires à la dépollution des eaux. Cette gestion dynamique permettra aussi de contenir les éventuelles pollutions accidentelles dans les bassins et ainsi de mieux protéger les sols. Les bassins prévus au schéma directeur diminueront donc de manière considérable la pollution diffuse rejetée dans le milieu naturel par rapport à la situation actuelle.» Les commerces de centre-ville se sont délocalisés dans les années 60 autour des grands axes routiers péri-urbains. La zone commerciale « ODE à la Mer » s’est alors installée sur un ancien delta, composé de marais asséchés dès le Moyen-Âge. Il s’agit d’un espace où la ville n’a pas été pensée, et où la fonctionnalité hydraulique du site a été oubliée. Aujourd’hui cette zone d’activité vieillissante génère néanmoins 650 millions €/an de chiffre d’affaires, et emploie plus de 3 500 salariés. Les enjeux du projet sont doubles : - Renaturer le secteur du Fenouillet en créant des zones humides, et un bassin d’expansion des crues. Le futur bassin servira également de lieu de décantation des eaux pluviales issues de l’écoulement le long de la voirie. Il permettra de dépolluer les eaux, avant qu’elles ne se jettent dans les bassins en aval à forte valeur patrimoniale et biologique. - Délocaliser les commerces du secteur Fenouillet, dans le secteur haut de la zone commerciale. Pour se faire, la Métropole anime depuis 10 ans les négociations avec les propriétaires des magasins, et les acteurs commerciaux. Cette délocalisation permet de densifier la zone commerciale déjà existante et de l’organiser autour de la voie de tramway. Les aménageurs seront contraints par la Métropole à un cahier des charges doté d’un volet environnement. Un des objectifs futurs étant de faire de cette zone commerciale une zone mixte d’habitation, où les bâtiments accueilleront également bureaux et commerces. Cette opération de grande ampleur qui s’inscrit dans le projet plus large d’Ecocité en est à ses débuts. Si le programme de renaturation prévu promet des avancées majeures en matière 8
d’application des principes et techniques de génie écologique à grande échelle en milieu urbain, les modalités de mise en œuvre ne sont pas encore définies. Figure 4. Ligne de tramway traversant ODE à la Mer ©GillesLecuir Action 3 : L'Écolothèque : Centre de Ressources -Accueil de Loisirs-Centre d’Education à l’Environnement et au Développement Durable Extrait du dossier fourni par la collectivité : « À travers son Accueil de Loisirs et son Centre de Ressources, l'Écolothèque proposent aux enfants une découverte ludique et scientifique de l’environnement. Les actions pédagogiques menées par l'Écolothèque s'intègrent dans un dispositif d'éducation à l'environnement porté par la Métropole et la Ville de Montpellier. Installée sur la commune de Saint Jean de Védas, aux portes de Montpellier, ce centre permet de mieux connaître la nature sauvage et apprivoisée, la culture et l'élevage respectueux de l'environnement, l'écologie urbaine et les grands enjeux environnementaux. L’Écolothèque accueille des groupes constitués (centres de loisirs, scolaires, centres spécialisés, centres médico-sociaux et crèches situés sur le territoire de la Métropole), et fonctionne en accueil de loisirs les mercredis et pendant les vacances scolaires. Ce service de MMM met à la disposition des enfants un domaine agricole à vocation pédagogique de 4 ha (verger, serres, jardins et animaux de la ferme), une médiathèque, des salles équipées d'un matériel pédagogique scientifique (astronomie, géologie, météorologie, biologie...), des salles de restauration et d’hébergement. La pédagogie utilisée permet de privilégier l'expérience et l'action sur le terrain et est animée par une équipe pluridisciplinaire. Au cœur du domaine agricole, les enfants participent aux activités de la ferme pédagogique : du soin des différents animaux de la ferme (poules, canards, dindons, lapins, chevaux, ânes, cochons, chèvres, moutons...) à l'entretien du potager, des jardins et des serres et du verger, sans oublier la cuisine à partir de fruits et légumes fraîchement récoltés et cultivés dans des pratiques agro-écologiques. 9
De nombreuses activités peuvent être également proposées autour de la mare pédagogique, des ruches, du jardin des insectes, sentier d'interprétation, station météorologique, médiathèque spécialisée "Nature-Environnement", mallettes pédagogiques, boites jeux de découverte... Les animations menées sur les potagers et jardins permettent de sensibiliser le public à l'importance des sols et de leur préservation (vie du sol, méthodes de cultures favorables à la biodiversité...). » Ferme pédagogique dans les années 80, l’Écolothèque devient un centre d’éducation à l’environnent en 1992. Elle se compose aujourd’hui d’une équipe de 20 personnes engagées à temps plein, et de 3 enseignants missionnés par l’Académie de Montpellier. L’Écolothèque sensibilise plus de 23 000 enfants par an. Elle intervient de plus « hors ses murs » dans le cadre du programme ÉcoMétropole qui sur la dernière année, a déjà accompagné et formé à l’EEDD, 52 agents de 13 communes et a ainsi bénéficié à plus de 1 500 enfants dans le cadre des activités péri-scolaires. Elle offre un parc aménagé pour réaliser de nombreuses activités avec les enfants : plantations, compostage, capture et identification d’insectes…). L’Écolothèque est équipée de panneaux éducatifs expliquant de nombreuses notions en lien avec l’agriculture, l’environnement et la biodiversité. Les animateurs créent chaque année de nouveaux jeux, kit animations ou mallettes pédagogiques à raison d’une dizaine par an. Près de 60 sont téléchargeables gratuitement sur le site internet. Figure 5. Les oies dans le verger de l’Écolothèque ©GillesLecuir 10
Figure 6. Une des mares pédagogiques de l’Écolothèque ©GillesLecuir L’Écolothèque constitue de plus un centre de ressources documentaires (ouvrages, fiches d’animation, panneaux explicatifs, photothèque, pédagothèque, médiathèque…), ressources qui sont disponibles en ligne. Figure 7. Documentation sols et biodiversité sélectionnée de la médiathèque de l’Écolothèque ©GillesLecuir 11
Parmi les animations, et sujets proposés, en rapport avec les sols, par le centre d’éducation on peut citer : les aménagements refuges pour la faune ; l’agroécologie ; culture des vivaces et des plantes locales ; le pâturage extensif ; comment nourrir, protéger et régénérer le sol ; activités sur les arthropodes ; cycle de vie de la faune du sol ; la faune du sol ; activités sur les vers de terre ; composition des sols ; compostage ; vermicompostage ; réalisation de buttes « sandwich » ; les fertilisants naturels ; le cycle de la matière ; planter au potager ; le paillage… Bien que le centre ne fasse pas l’objet d’un suivi faune/flore régulier, en 2010 une étudiante ingénieur agronome a notamment réalisé dans le cadre d’un stage une étude de la qualité des sols de L’Écolothèque dont les préconisations sont encore Figure 8. Outil pédagogique sur les sols mises en œuvre pour le traitement des sols de créé par l’Écolothèque ©GillesLecuir l’Écolothèque Depuis 2006, le magasin Botanic de Saint Jean de Védas fournit à l'Écolothèque les végétaux retirés de la vente. Le magasin apporte aussi ses déchets verts au Centre où ils sont recyclés sous forme de compost ou de paillage, il participe aux côtés de l’Écolothèque, de l’Accadémie, du Département, à l’opération annuelle « petits jardins saugrenus ». Cette action a pour objectif de favoriser la création de jardins au sein même des écoles et dans tout lieu à usage collectif. Elle propose aux enseignants un accompagnement personnalisé de leur projet de jardin, des formations à caractère technique, scientifique, historique et artistique, des mises en réseau de pédagogues-jardiniers, des publications et des mallettes pédagogiques. Figure 9. Découverte de la faune du sol et du compost à l’Ecolothèque ©MMM 12
Figure 10. Atelier composition du sol ©MMM Autres actions en lien avec le thème « Sols et biodiversité » Lombricompostage : La Métropole subventionne à hauteur de 150 € les lombricomposteurs, et l’Écolothèque en assure le suivi pour tout foyer en faisant la demande. Le chenal de la Lironde : Le chenal a été mis en place pour maitriser les crues du Lez. Le le projet s’est décomposé en deux parties : le chenal dans la zone Natura 2000 donnant sur l’étang lagunaire (500 m de largeur sans creusement) et le chenal hors zone sensible (200 m de largeur pour 1,5 m de profondeur). Dans la partie Natura 2000 les principales dispositions retenues sont les suivantes : Eviter de détruire les habitats et les stations botaniques sensibles en adaptant le projet (pas de terrassement du secteur naturel). A la suite des inventaires, un débroussaillage préventif a été mis en place pour empêcher l’installation d’oiseaux nicheurs avant les travaux. Les populations de reptiles et d’amphibien ont également été délocalisées sur les zones de travaux. Réduire les impacts des aménagements par le choix du tracé du chenal comme le moins pénalisant pour le milieu. Pour se faire un suivi environnemental a été mis en place pendant et après les travaux. Compenser les pertes du milieu par transfert de foncier au Conservatoire du Littoral, amélioration de la gestion hydraulique, contrôle des accès, suppression d’un parking, enfouissement de ligne électrique, reconstitution de zone humide… Le chenal au Nord de la zone sensible a été quant à lui terrassé. La zone d’expansion des crues s’étend sur 70 ha et est composée de prairies humides et de roselières. Avant d’être aménagée, cette zone était occupée par des exploitants exerçant une agriculture intensive en intrants. Maintenant, le site est géré par un autre exploitant agricole soumis à une convention de fauche. Celle-ci impose une culture fourragère selon un mélange grainier adapté par un écologue, un planning de fauche (évitant les périodes de nidification de l’avifaune), l’interdiction de retourner le sol et de réensemencer les prairies, interdiction de fertiliser et d’utiliser des produits phytosanitaires. 13
Cet aménagement a été qualifié de meilleur exemple pour la conservation d’un site Natura 2000 en Languedoc-Roussillon. Figure 11. Chenal de la Lironde au Nord de la zone Natura 2000 ©GillesLecuir Figure 12. Risque de submersion près du chenal de la Lironde ©GillesLecuir Forts partenariats scientifiques entre la MMT/ ville et les centres de recherche locaux Thèse sur la séquence Eviter-Réduire-Compenser appliquée au territoire métropolitain La Métropole accueille une thèse CIFRE de 3 ans avec le CEFE-CNRS sur la prise en compte de la biodiversité dans l’aménagement du territoire via la séquence Éviter-Réduire-Compenser appliquée au territoire métropolitain. Celle-ci a débuté en mai 2015 et comprend une première phase d’identification et de collecte des données d’observation naturaliste à 14
l’échelle de la métropole. L’objectif de la thèse est d’aider la métropole à élaborer sa stratégie d’anticipation des impacts de l’aménagement sur la biodiversité (espèces, milieux et fonctionnalité). Il s’agit notamment d’identifier d’une part les zones non-compensables à préserver prioritairement en cohérence avec la trame verte et bleue (évitement), et d’autre part les secteurs à fort potentiel de restauration pouvant accueillir des mesures de compensation des opérations d’aménagement (compensation), afin de les prendre en compte dans le futur SCOT. Thèse sur la biodiversité des sols des espaces verts montpelliérains La ville de Montpellier (et non la Métropole) accueille et accompagne des travaux de recherche du centre d’Écologie fonctionnelle et Évolutive (CEFE-CNRS). Les sujets d’étude sont : - Connaitre la qualité et la biodiversité des sols des parcs urbains montpelliérains à travers l’usage des collemboles comme bio-indicateurs. - Connaitre les effets de la gestion différenciée sur les vers de terre. Ces deux études permettront d’acquérir des connaissances sur les propriétés physico- chimique et biologique des sols des espaces verts de la ville. De plus, le couplage de ces deux travaux améliorera la connaissance sur la relation entre gestion/environnement et nature/qualité des sols. Au final, les résultats doivent permettre d’orienter les pratiques de gestion. Etudes trame verte et bleue métropolitaine La révision du SCOT permet d’y intégrer la Trame Verte et Bleue, élaborée au 1/25000e, échelle intermédiaire entre celle du Schéma Régional de Cohérence Ecologique et celle du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal, également en cours d’élaboration (nouvelle compétence depuis le passage en Métropole). Il s’agit de définir un état initial de l’environnement qui expose l’armature des espaces naturels et agricoles protégés. La TVB dessinée aujourd’hui va maintenant faire l’objet d’un travail d’appropriation par les communes, notamment au travers d’un atelier technique programmé à l’automne 2016 avec les partenaires locaux, qui doit permettre de l’enrichir de préconisations. Autres actions en lien avec la biodiversité mais sans lien direct avec le thème Sols Maison de la Nature – Site naturel protégé du Méjean : L’étang du Méjean est situé au cœur des étangs palavasiens classés Natura 2000 et Zone Humide selon la convention de Ramsar. Autrefois, une ancienne station d’épuration, territoire menacé par un projet d’urbanisation, le préfet du département interdit toutes constructions sur cette zone. Il est protégé depuis 1980 par acquisition des terrains par la commune de Lattes et par le Conservatoire du Littoral. Le site du Méjean est essentiellement sous la gestion et la protection de la ville de Lattes. La surface de protection concerne 193 ha, et est gérée par 6 agents de la ville à temps plein, autour d’une Maison de la nature communale. La commune collabore étroitement avec le Conservatoire du Littoral notamment pour la mise en place du plan de gestion du site. L’objectif étant de protéger, restaurer l’espace naturel tout en l’ouvrant au public de manière contrôlée. Parmi les actions mises en œuvre, l’ancienne station d'épuration a été déconstruit avec l’aide de la métropole en 2006, les anciens bassins de décantation sont aujourd’hui rendus à la nature et abritent une roselière. Cette zone est actuellement traversée par un platelage, et est devenue un des lieux préférés des promeneurs. 15
Figure 13. Renaturation de la station d'épuration ©GillesLecuir Le plan de gestion, en plus de définir les objectifs de conservation de chaque zone et les mesures d’ouverture au public, permet la cohabitation des activités traditionnelles comme la chasse, les promenades ou l’élevage de taureau. Enfin, le sentier de promenade est accessible à toutes les personnes quel que soit leur handicap éventuel et est labélisé Tourisme et Handicap. La Métropole subventionne la commune de Lattes dans ses travaux de gestion et de restauration, ou intervient lors de la mise en place de ses projets hydrauliques. Figure 14. Maison de la Nature à Lattes ©GillesLecuir Projets de renouvellement urbain Le Parc Montcalm 16
La Métropole a récemment acquis une caserne militaire désaffectée en cœur de ville de Montpellier. Les futurs logements, équipements et activités seront construits à l’emplacement des anciens bâtiments. Le parc de 20 ha anciennement dévolu aux entrainements sera entièrement préservé mais transformé en bassins paysagés de rétention des eaux, accessible au public. Ce projet est l’aboutissement d’un travail avec les association et les citoyens qui a permis de faire évoluer le projet initial afin de mieux concilier enjeux de développement urbain et prise en compte du capital naturel existant tout en améliorant fortement la prévention du risque d’inondation voire résoudre une majeure partie des problèmes hydrauliques du bassin versant. Les travaux essayeront de préserver au mieux la flore et la faune existante, et les nouvelles essences plantées seront d’origine locale. Ce projet urbain de 2500 logements entre en phase opérationnelle, il arrivera à terme en 2020. Figure 15. Projet du parc Montcalm ©MMM Le parc René Dumont La Métropole a acquis des friches ferroviaires de 15 ha pour accueillir 1 500 nouveaux logements dans le cadre de la ZAC Saint-Roch, dont le cœur sera transformé en parc urbain. Le parc sera composé d’une pelouse rase, de prairies et d’espaces arborés, permettant de désimperméabiliser 1,2 ha d’anciens parkings. Les prairies sèches et humides en partie basse feront aussi fonction de bassins de rétention des eaux de pluie. La création de ce parc méditerranéen favorisera les espèces locales et une gestion raisonnée sera mise en place (zéro phyto, fauche tardive, peu d’arrosage, pas d’engrais ni de désherbant…). Les travaux s’étaleront de 2017 à 2025. Figure 16. Projet du parc René Dumont 17
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