Noms de domaine : affirmer et sécuriser sa présence sur internet - Economie.gouv
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Ressources de l’immatériel Cahier pratique Noms de domaine : affirmer et sécuriser sa présence sur internet En bref... Dans le secteur public, le nom de domaine est, pour les usa- Toute réservation doit par ailleurs être précédée de re- gers, le point d’entrée à l’administration en ligne. Il est aussi cherches permettant de s’assurer que les noms de domaine un outil de communication qui peut être mis en avant en tant envisagés ne portent pas atteinte à des droits antérieurs. que tel. Par exemple, le nom de domaine du portail de l’ad- Internet est également le lieu de nombreuses pratiques ministration française « www.service-public.fr » est connu abusives (« cybersquatting ») contre lesquelles il convient de tous, non pas comme une simple adresse mais comme la de se prémunir et se défendre. Les personnes publiques dénomination d’un service public, moderne et efficace. peuvent ainsi réserver préventivement certains noms de À ce titre, le choix du nom de domaine s’avère stratégique domaine stratégiques et recourir, en cas de réservation abu- et doit être pensé, le cas échéant, en cohérence avec la poli- sive d’autres déclinaisons, aux procédures spécifiques qui tique de marque. De plus, le nommage des sites internet peuvent permettre, sous certaines conditions, de récupérer des administrations centrales et des services déconcentrés des noms de domaine qui leur reviennent légitimement. est encadré par la Charte de l’internet de l’État.
Table des matières Qu’est-ce qu’un nom de domaine ?....................................................3 Définition.........................................................................................3 Composition....................................................................................4 Constitution et gestion du portefeuille de noms de domaine.............................................................................7 Enjeux pour l’administration et objectifs..................................7 Réserver un nom de domaine.....................................................7 Gérer son portefeuille de noms de domaine......................... 14 Défendre ses droits : anticiper et résoudre les conflits.............. 15 Anticiper....................................................................................... 15 Surveiller...................................................................................... 15 Agir................................................................................................ 16
Qu’est-ce qu’un nom de domaine ? Définition Suite à la saturation des noms de domaine en [.com], de nouvelles extensions géné- Techniquement, le nom de domaine est la riques personnalisées ont été créées, tota- traduction alphanumérique d’une adresse lisant 28 millions de sites répartis en 1 200 IP (c’est-à-dire la série de chiffres qui iden- extensions (soit 8 au total). tifie toute machine sur internet), plus facile Parmi ces nouvelles extensions, la plus à mémoriser par l’internaute. réservée est le [.xyz] avec 6,7 millions de À l’origine simple adresse, il s’analyse au- noms de domaine. jourd’hui avec le développement de l’écono- L’extension [.paris] totalise quant à elle mie numérique comme un véritable signe plus de 22 000 noms de domaine. distinctif, élément d’identification à part entière des acteurs, publics ou privés, sur Le premier nom de domaine en [.fr] a été internet. enregistré en septembre 1986 et on en dé- nombre plus de 3 millions en 2017. En chiffres Fin 2016, on comptait 338 millions de noms de domaine réservés dans le monde dont 131 millions en [.com], extension qui reste toujours très largement en tête en repré- sentant 39 % de l’ensemble des noms de domaine, et 15,3 millions en [.net]. ZOOM Noms de domaine et marques, des actifs complémentaires Marques et noms de domaine constituent des signes distinctifs, véritables repères pour le citoyen, outils de mise en valeur de l’action publique. Marques et noms de domaine doivent donc faire l’objet d’une réflexion conjointe. Même si les marques et les noms de domaine sont régis par des règles distinctes (périodi- cité des renouvellements, classification de Nice pour les marques, absence de procédure d’opposition en cas de réservation d’un nom de domaine identique ou similaire), ils doivent faire l’objet d’une gestion commune. Une marque peut constituer un obstacle juridique à l’adoption d’un nom de domaine et inversement. Complémentaires sur le plan de la protec- tion, ces actifs sont étroitement liés. Il conviendra de veiller à leur protection, leur renou- vellement, leur défense. Détenir une marque ne crée pas de facto un droit sur le nom de domaine et réciproque- ment. Le dépôt d’une marque peut s’accompagner de la réservation de noms de domaine, lorsque la marque donne lieu à un site internet dédié par exemple. À l’inverse, la simple exploitation d’un nom de domaine pour un site internet peut, dans certaines circonstances, s’accompagner utilement d’un dépôt de marque, afin notamment de protéger plus effica- cement la dénomination. Cahier pratique Nom de domaine : affirmer et sécuriser sa présence sur internet 3
Composition Un nom de domaine se compose traditionnellement de trois éléments distincts, séparés les uns des autres par un point. Chaque élément séparé par un point correspond à un domaine. www.gouvernement.fr 1 2 3 1 world wide web (« toile mondiale »), désigne le système hypertexte www permettant de naviguer sur internet. (world wide web) Aujourd’hui, ce préfixe tend à disparaître. Ainsi, les adresses impots.gouv.fr et www.impots.gouv.fr sont associées à la même adresse IP. Si certains sites sont inaccessibles sans le préfixe « www », c’est que l’opération de conversion du nom de domaine en adresse IP n’a pas été effectuée. 2 Choisi par le déposant, il peut être constitué : Le radical (ou « domaine de u d’une suite de lettres (de A à Z), deuxième niveau » / u de chiffres (de 0 à 9), SLD « second-level domain ») u de tirets, u de caractères accentués (selon les extensions), u de caractères d’autres alphabets (selon les extensions). À noter : le radical choisi peut être descriptif (ex : www.service-public. fr). Contrairement au droit des marques, il n’y a aucune exigence de distinctivité en matière de nom de domaine. 3 Elle peut être de plusieurs natures : L’extension u Les extensions génériques (gTLD) ont une fonction d’identification (ou « domaine de premier niveau » / d’un secteur mais sont généralement ouvertes à tous ou ont des condi- TLD « top-Level do- tions d’attribution peu strictes : [.com], [.net], [.org], [.info], etc. main ») u Les extensions géographiques (ccTLD) ont une fonction d’identifica- tion géographique : [.fr] pour la France, [.be] pour la Belgique, [.eu] pour l’Union européenne, etc. Les conditions d’accès à ces extensions sont plus ou moins fermées (lien avec le territoire notamment). Le [.fr] est ouvert depuis le 6 dé- cembre 2011 à toute personne physique ou morale domiciliée sur le territoire de l’Union européenne. u Les extensions sponsorisées (sTLD) ont une fonction d’identification d’une activité dans un secteur particulier, indépendamment de la locali- sation dans le monde : par exemple, le [.mobi] concerne les applications mobiles, le [.aero] vise le secteur aéronautique, le [.museum] est réservé aux musées, etc. Les conditions d’accès sont strictes : l’appartenance du demandeur au secteur concerné est généralement vérifiée. 4 Nom de domaine : affirmer et sécuriser sa présence sur internet Cahier pratique
Les extensions, en constante ZOOM évolution Le cas particuler de [.gouv. fr] Les extensions du territoire français L’extension [.gouv.fr] est strictement Depuis 2011, dix extensions géographiques réservée à l’État français. Un nom de correspondant aux territoires français domaine enregistré sous le domaine d’outremer, dites extensions « ultrama- [.gouv.fr] constitue une garantie pour rines », ont été ouvertes et viennent s’ajou- l’internaute que le site est bien un site ter au [.fr] : officiel de l’administration française. Île de la Réunion [.re], Martinique [.mq], Administré par le Service d’information Guadeloupe [.gp], Guyane française [.gf], du gouvernement (SIG), l’utilisation de Mayotte [.yt], Nouvelle-Calédonie [.nc], cette extension est obligatoire pour les Terres australes et antarctiques françaises sites créés par des service de l’État, sauf [.tf], Wallis et Futuna [.wf], Polynésie fran- en cas de dérogation expresse du SIG. çaise [.pf], Saint-Pierre et Miquelon [.pm]. Les extensions personnalisées (newTLD) Quelques exemples : Elles sont créées et attribuées à l’issue - l’extension [.tv] (archipel de Tuvalu) d’une procédure de sélection administrée a rapidement intéressé les télévisions par l’ICANN (cf. page 5) Il peut s’agir d’ex- mondiales ; tensions représentant une communauté - l’extension [.fm] (île de Micronésie fran- géographique ou culturelle ([.bzh], [.cor- çaise) est très prisée par les radios ; sica], [.paris], etc.), un secteur ([.green], - l’extension [.co] (Colombie) joue sur [.eco], [.bank], [.immo], etc.) ou une marque les multiples significations possibles de ([.audi], [.sncf], etc.). [.co] : « company », « corporation », « com- Les extensions dites « marketées » merce », etc. et a l’ambition de concur- Il s’agit d’extensions géographiques qui rencer l’extension [.com] qui est saturée ; s’ouvrent à la réservation sans restriction - l’extension [.me] (Monténégro) joue sur d’appartenance géographique au territoire sa signification en langue anglaise. Des concerné, du fait de la valeur symbolique noms de domaine génériques (contact. (et donc économique) de leur suffixe. me, save.me, date.me) ont été mis aux enchères et se sont vendus plusieurs Outre l’intérêt que représente la significa- milliers de dollars ; tion de ces extensions, celles-ci sont consi- dérées comme des extensions génériques - l’extension [.io] (territoire britannique par Google et sont par conséquent très bien de l’Océan Indien) intéresse notamment référencées. Leur adoption pour des sites les startups informatiques car le sigle publics officiels semble toutefois devoir « io » est identifié comme l’abréviation être évitée. de « Input/Output » (entrées-sorties) en informatique. À noter Le domaine de deuxième niveau est le niveau immédiatement situé en dessous du premier niveau. Ainsi, dans le cas du nom de domaine www.economie.gouv.fr, gouv est le domaine de deuxième niveau et le radical economie est le domaine de troisième niveau.
LES PRINCIPAUX ACTEURS Le système de nommage est organisé par l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), régulateur mondial de l’internet. Cette association américaine de droit privé créée en 1998 a pour fonction de gérer le système de noms de domaine de pre- mier niveau ; elle confie notamment la gestion des extensions à des registres. Son mandat a été renouvelé par le gouvernement américain pour une durée de 7 ans (soit jusqu’en 2019). Registres / Offices AFNIC [.fr], Verisign [.com], etc. La mission de chaque registre (ou office d’enregistrement) est d’organiser, administrer et gérer l’extension dont il a la charge. Cela inclut notamment la création de bases de données répertoriant les noms de domaines et les informations les concernant (base « Whois ») mais également l’accréditation des bureaux d’enregistrement. L’organisme actuellement en charge du [.fr] est l’AFNIC (Association française pour le nom- mage internet en coopération). Son mandat a été renouvelé pour 5 ans à compter du 25 juin 2017 par un arrêté daté du 5 avril 2017 « prorogeant la désignation de l’office d’enregistre- ment chargé d’attribuer et de gérer les noms de domaine au sein du domaine de premier niveau du système d’adressage par domaines de l’internet correspondant au [.fr] ». Bureaux d’enregistrement « registar » Les bureaux d’enregistrement sont des prestataires techniques, accrédités par les re- gistres, assurant l’enregistrement et la gestion des noms de domaine. Revendeurs prestataires, CPI, avocats Peuvent également intervenir des prestataires de services, CPI ou avocats, appelés reven- deurs, qui proposent l’enregistrement de noms de domaine à leurs clients via un bureau d’enregistrement accrédité tout en proposant des services complémentaires (surveillance des échéances, surveillance des enregistrements de noms de domaine postérieurs, etc.). 6 Nom de domaine : affirmer et sécuriser sa présence sur internet Cahier pratique
Constitution et gestion du portefeuille de noms de domaine Enjeux pour l’administration ZOOM et objectifs Les périodes de « sunrise », ex- ception au principe du « premier Vitrine de l’administration sur internet ou arrivé, premier servi » service public en ligne, la présence des Lors de l’ouverture d’extensions (création d’une personnes publiques sur internet repré- nouvelle extension, élargissement des conditions sente un enjeu considérable en termes de d’enregistrement dans une extension préexis- communication, de visibilité et de service tante), le registre met généralement en place rendu aux usagers. des périodes d’enregistrements prioritaires Ainsi, le premier objectif lors de la réser- (« sunrise period ») réservées aux titulaires de vation de noms de domaine est de se doter droits antérieurs, de marques notamment. Elles d’une adresse sur la toile, point d’accès à permettent de réserver prioritairement des noms l’administration en ligne pour les usagers. de domaine avant l’ouverture généralisée de l’ex- Celle-ci doit être efficace, facilement mé- tension, soumise ensuite à la règle du « premier morisable, explicite. arrivé, premier servi ». Mais si la finalité première est bien d’ex- ploiter le nom de domaine réservé pour y u u u En pratique héberger un site internet, la réservation de noms de domaine revêt également un objec- Il est fondamental de réserver les noms tif de protection. En effet, puisque chaque de domaine pertinents (et de déposer les nom de domaine est unique, la réservation marques correspondantes, le cas échéant) peut être effectuée à titre défensif. L’occu- avant toute communication publique sur un pation préventive de noms de domaine per- nouveau projet. t t t met d’empêcher que ces derniers ne soient Préalablement à la réservation, il convient réservés par un tiers de mauvaise foi pour de s’assurer que le nom de domaine est des activités de « cybersquatting », suscep- disponible, c’est-à-dire qu’il est libre (per- tibles d’induire les usagers en erreur. Les sonne ne l’a déjà réservé) et que sa réser- noms de domaine ainsi réservés peuvent vation ne porte pas atteinte à des droits être redirigés vers le site internet exploité antérieurs (tels que notamment un nom de par l’administration. L’enjeu est double : il domaine, une marque, des droits d’auteur s’agit tant d’assurer une bonne visibilité à ou des droits de la personnalité). l’action publique que de prémunir les usa- gers contre des sites illicites ou trompeurs. La vérification de la disponibilité s’effec- tue selon les principes de spécialité et de Réserver un nom de domaine territorialité : seront opposables à l’enre- gistrement d’un nom de domaine dans Un nom de domaine peut être réservé en l’extension [.fr] les droits antérieurs visant ligne, en quelques clics et à peu de frais, la France (marque française, de l’Union selon la règle du « premier arrivé, premier européenne ou internationale désignant la servi ». France ou l’Union européenne, nom de do- maine renvoyant à un site internet visant le public français, etc.) et exploités pour une activité semblable, s’il existe un risque de confusion pour le public. Cahier pratique Nom de domaine : affirmer et sécuriser sa présence sur internet 7
Il est donc important, avant l’adoption défi- u u u En pratique nitive d’une dénomination, de s’assurer que Les administrations centrales et les ser- les noms de domaine correspondants sont vices déconcentrés de l’État sont soumis disponibles. En effet, une fois un nom adop- à une procédure d’agrément avant toute té et la communication lancée, il peut être réservation de noms de domaine. L’agré- extrêmement dommageable de devoir en ment est délivré par le Service d’informa- changer si les noms de domaine sont déjà tion du gouvernement (SIG) (règle n° 92 de réservés ou susceptibles de porter atteinte la Charte de l’internet de l’État). à des droits antérieurs (notamment des marques de tiers). Avant toute demande de création d’un nou- veau nom de domaine, les administrations La disponibilité est un facteur déterminant sont invitées à vérifier sa disponibilité au- dans le choix d’une dénomination lorsque près de l’APIE (Procédures d’agrément des plusieurs pistes sont envisagées. projets internet et numériques de l’État, VI L’accomplissement de recherches d’anté- « Formulaires d’agrément », annexe 2 de la riorités sur la ou les dénominations envisa- Charte de l’internet de l’État). t t t gées doit donc être systématisé. 8 Nom de domaine : affirmer et sécuriser sa présence sur internet Cahier pratique
n Identification du titulaire du nom Attention de domaine En cas de recours à un prestataire dans Il est important de bien renseigner le titu- le cadre d’un marché de communication, laire du nom de domaine au moment de sa il faut toujours vérifier que le nom de do- réservation afin qu’il soit clairement identi- maine est bien enregistré au nom de l’ad- fié dans la base « Whois ». ministration et non au nom du prestataire. Dans le cas d’un service de l’État, la réser- En outre, le nom de domaine ne doit pas vation doit être faite au nom de la personne être réservé au nom d’une personne phy- morale, à savoir l’État français et non au sique travaillant dans un service de l’admi- nom de ce service ou du ministère. nistration, mais bien au nom de l’adminis- tration ! Ainsi, de la même façon que pour les dépôts de marque, les réservations effectuées par les administrations agissant au nom de l’État français, devront l’être au nom de l’« État français, représenté par (…) » (voir le tableau ci-dessous). Administration Désignation de l’État dans les formalités de dépôt Ministère et secrétariat d’État État français, représenté par le ministre de ......... (État) Service à compétence nationale sans délé- État français, représenté par le ministre de ......... (État) gation de compétence (création par décret simple ou par arrêté) Service à compétence nationale avec délé- État français, représenté par le directeur (ou le directeur gation de compétence (création par décret général) de ......... (État) en Conseil d’État) Autorité administrative indépendante non État français, représenté par le président de ......... (État) dotée de la personnalité morale Source : circulaire relative aux dépôts et à la gestion des marques de l’État du 5 mars 2010 Cahier pratique Nom de domaine : affirmer et sécuriser sa présence sur internet 9
Attention Les informations des bases « Whois » Le nouveau règlement européen relatif aux données à caractère personnel (RGPD), Une base « Whois » est une base de don- qui vise à renforcer la protection des don- nées fournie par les registres permettant nées à caractère personnel, entrera en vi- d’obtenir des informations sur un nom de gueur le 25 mai 2018. Or, les bases Whois domaine : sont conçues pour diffuser publiquement - Nom de domaine : son état (actif / inac- l’identité ainsi que d’autres informations tif, etc.) ; le bureau d’enregistrement qui relatives aux propriétaires de noms de en assure la gestion ; sa date de création ; domaine. Certains offices d’enregistrement sa date de renouvellement ; les serveurs comme l’AFNIC ont déjà mis en place des sur lesquels il est hébergé. procédures d’anonymisation des coordon- - Titulaire : nom et coordonnées du réser- nées des titulaires de noms de domaine vataire. Pour la plupart des extensions lorsqu’il s’agit de personnes physiques, et (sauf en [.fr]), il est possible d’anonymi- une réflexion est actuellement en cours ser ces données pour les personnes phy- sous l’égide de l’ICANN pour envisager des siques et pour les personnes morales. modifications globales au fonctionnement des bases Whois. - Contact administratif : nom et coordon- nées de la personne qu’il convient de contacter pour toute question concernant l’utilisation du nom de domaine. À noter Pour certaines extensions (notam- - Contact technique : nom et coordonnées ment le [.fr]), les données personnelles de la personne qui gère la maintenance des personnes physiques (titulaire et du nom de domaine et qu’il convient de contact administratif) transmises au re- contacter pour toute demande technique gistre sont automatiquement protégées (serveur, adresses IP, etc.). et n’apparaitront pas sur la base Whois. Ces données sont donc en « diffusion u u u En pratique restreinte ». Des formulaires de contact Il est important de maintenir à jour l’en- sont alors généralement prévus par les semble de ces informations ! registres, ainsi que des procédures de Il peut être utile d’ouvrir une boîte mail demande de levée de l’anonymat des générique, consultable par plusieurs per- titulaires. Par définition, cette protection sonnes du service concerné, pour recevoir ne s’applique pas aux contacts repré- les notifications du registre même en cas sentant une personne morale. de vacances, voire de départ ou de change- ment de service du contact administratif du nom de domaine. t t t 10 Nom de domaine : affirmer et sécuriser sa présence sur internet Cahier pratique
ZOOM La Trademark Clearing House (TMCH) Dans le cadre de la création des nouvelles extensions (newTLD), un service payant de pro- tection des marques a été mis en place, dénommé Trademark Clearing House (TMCH). La TMCH consiste dans une base de données mondiale dans laquelle un titulaire de marques (marques dûment enregistrées et valides, marques protégées par une loi ou un traité et marques validées par un tribunal) peut y enregistrer les siennes en transmettant des pièces justificatives. L’inscription d’une marque dans la « TMCH » a deux intérêts principaux : u D’une part, pendant toute la durée d’enregistrement dans la TMCH, elle permet au titu- laire d’une marque d’être prioritaire pour la réservation du nom de domaine correspon- dant à sa marque dans les nouvelles extensions (phase intitulée « sunrise period » d’une durée de 60 jours minimum) avant l’ouverture de ces nouvelles extensions au public. Exemple : si l’Agence du patrimoine immatériel de l’État inscrivait sa marque « APIE » dans la TMCH pour une durée de 5 années, l’APIE accèderait à la possibilité de réserver prioritairement le nom de domaine « apie » dans toutes les nouvelles extensions ouvertes au cours de ces 5 années. u D’autre part, elle permet au titulaire d’une marque qui n’aurait pas réservé le nom de domaine correspondant à sa marque dans l’une des nouvelles extensions à l’issue de la phase d’enregistrement prioritaire (« sunrise period ») d’être alerté en cas de tentative de réservation de celui-ci par un tiers. Ce service de notification est mis en place pendant une période de 90 jours minimum par le registre. Le tiers est également informé qu’une marque identique est inscrite dans TMCH et devra confirmer que la réservation de ce nom de domaine ne porte pas atteinte aux droits sur la marque antérieure. En cas de confirmation de sa réservation, le titulaire de la marque inscrite dans la TMCH sera averti de l’enregistrement identique et pourra, le cas échéant, s’y opposer grâce à la procédure extrajudiciaire de règlement des litiges, dénommée « Uniform Rapid Suspension ». Les nouvelles extensions génériques personnalisées (newTLD) appellent une certaine vigilance. Toutefois, l’opportunité de réserver des noms de domaine dans celles-ci et de protéger ses marques dans la TMCH doit être étudiée au cas par cas. Cahier pratique Nom de domaine : affirmer et sécuriser sa présence sur internet 11
Choisir un ou des noms plus de 90 % des recherches par moteur en de domaine : France), l’importance du choix du nom est la stratégie de nommage à relativiser. Certes, les composantes du nom sont prises en compte par le moteur, Au vu des nombreuses combinaisons pos- mais elles comptent parmi de nombreux sibles et du nombre croissant d’extensions, autres mots-clés qui figurent dans le code il peut être difficile de savoir quels noms de ou le contenu des pages du site. Et tous les domaine réserver. sujets ne pouvant pas être contenus dans La stratégie de nommage consiste à défi- le radical, il faut aussi compter sur l’accès nir le nom de domaine qui sera le support direct aux pages concernées par la des- d’un site internet et à établir un périmètre cription de chaque service spécifique dans de protection, incluant les différents radi- les niveaux inférieurs de l’url (ex. urssaf.fr/ caux et les extensions pertinentes. Elle doit employeur/le-statut-social-du-salarie). être élaborée dans l’optique de permettre Puisqu’il n’est pas possible ni approprié une excellente lisibilité de l’action publique de réserver toutes les variantes possibles pour les usagers tout en protégeant et d’un nom de domaine dans toutes les ex- valorisant les noms et les marques pu- tensions, il convient de définir un périmètre bliques. de protection raisonnable, en évaluant les Bien qu’en recul, la navigation directe (type- risques, les enjeux, les moyens de recours in = saisie de l’adresse url dans la barre disponibles en cas d’atteintes, les coûts, de navigation ou par le biais d’un favori) etc. Ce périmètre se définit au cas par cas. représente encore aujourd’hui une part La définition d’un périmètre de sécurité rai- non négligeable de l’accès aux sites (envi- sonnable est parfaitement compatible avec ron 1/3 pour les sites e-commerce dans le un objectif de rationalisation du nombre de monde). Souvent relativement descriptifs sites publics, puisque ces noms de domaine du service proposé, les noms de domaines ne seront pas exploités individuellement publics doivent donc avant tout porter du mais renverront, le cas échéant, au site sens, être clairs, et mémorisables. internet exploité (un portail ministériel par Concernant le référencement naturel, vi- exemple). sant à optimiser la mise en avant du site lors de la recherche par un moteur (Google pour À noter : des « termes soumis à examen préalable » pour l’extension [.fr] L’AFNIC élabore et tient à jour une liste évolutive de termes dont l’enregistrement à titre de noms de domaine est soumis à un examen préalable. Le nom de domaine sera accordé s’il ne porte pas atteinte à l’ordre public, aux bonnes mœurs ou à des droits garantis par la Constitution ou la loi, si le demandeur justifie d’un intérêt légitime et s’il en fait un usage de bonne foi. En cas de cession d’un nom de domaine comprenant un terme soumis à examen préalable, l’AFNIC procède à un nouvel examen. Certains de ces termes ont trait à l’État et à l’administration et ont fait l’objet d’une réservation préven- tive par le SIG. Pour aller plus loin : Les termes soumis à examen préalable sont disponibles à cette adresse : www.afnic.fr/fr/ressources/documents-de-reference/chartes/termes-soumis-a-examen-prealable/ 12 Nom de domaine : affirmer et sécuriser sa présence sur internet Cahier pratique
u u u En pratique doivent être le moins ambigus possibles/ limiter les interprétations multiples. La stratégie de nommage s’adapte à la fi- nalité de la réservation : En tout état de cause, il est conseillé en gé- néral de préférer les mots courts, d’éviter Le choix du radical : les chiffres et les majuscules, et de limiter 1. Dans le cas de la détention d’une marque le nombre de tirets (pénalité Google sur un distinctive, il est évidemment préférable de nombre de tirets trop important dans le privilégier le nom de celle-ci, seul (ex. louvre. nom de domaine). fr ; ameli.fr) ou associé à la marque-mère Nota : outre le nom du domaine, la recon- lorsque celle-ci est forte (ex. pour Creative naissance du site est également assurée France : creative.businessfrance.fr). par le favicon, cet « icône favori » à gauche Les noms de domaine défensifs repren- de l’url et porté sur l’onglet d’affichage du dront les marques déposées, les noms des site. La plupart des services publics uti- institutions ou les dénominations publiques lisent le logo associant Marianne et drapeau dans leurs principales déclinaisons. Dans tricolore, ou la partie graphique du logo ce cas, le succès du domaine est lié direc- de la marque concernée. Cependant, il est tement au travail de notoriété réalisé sur la possible d’utiliser d’autres éléments sym- marque par ailleurs. boliques, comme par exemple le Louvre 2. Dans le cas d’un nom plus descriptif, un avec un pictogramme de la pyramide. savant équilibre est à trouver pour obte- Le choix des extensions : nir un bon positionnement (10 premières Outre le [.fr], privilégier les extensions po- places) sur la (première) page de résultats pulaires ([.com], [.net]), géographiques per- de recherches. Notons que le référence- tinentes ([.eu], [.paris]), spécifiques liées à ment naturel s’obtient quoi qu’il en soit sur un usage donné ([.mobi] pour une applica- un temps long. D’abord, les mots doivent tion mobile). correspondre à ceux utilisés le plus sou- vent par les usagers lorsqu’ils recherchent Les sites des administrations centrales et le service donné. En même temps, ils ne des services déconcentrés seront hébergés doivent pas être trop génériques, car s’il en [.gouv.fr] afin de permettre une identi- y a trop de « concurrence » sur ces mots, fication sans ambiguïté des sites publics, le site risque d’être noyé dans un grand en lesquels les usagers pourront avoir nombre de résultats. Et enfin, pour garantir confiance. Il ne peut d’ailleurs être dérogé la pertinence (c’est bien ce sujet ou ce ser- à cette règle qu’avec l’accord du SIG. t t t vice que l’utilisateur cherchait), les mots
Gérer son portefeuille domaine supprimé par le registre (notam- de noms de domaine ment, en cas de restructuration, de change- ment d’adresse, etc.). Les noms de domaine doivent être renou- Enfin, il convient de veiller à transmettre velés régulièrement, ce qui suppose une les noms de domaine à la nouvelle entité en gestion active du portefeuille de noms de cas de changement de titulaire, de restruc- domaine, qui passe notamment par la sur- turation ou de fusion d’entités. veillance des échéances. Lorsqu’un nom de domaine n’est plus ex- ploité (abandon de l’activité, regroupement À noter de sites au sein d’un portail, etc.), l’admi- Il est désormais possible d’enregis- nistration peut décider de l’abandonner. S’il trer un nom de domaine en [.fr] pour n’est pas renouvelé, le nom de domaine re- plusieurs années. La durée maximale devient disponible et toute personne peut le d’enregistrement d’un nom de domaine réserver. Il convient dès lors d’être vigilant, en [.fr] a été fixée à 10 ans, conformé- le nom de domaine abandonné pouvant ment aux « spécifications techniques et être réapproprié par un tiers, soit pour cap- fonctionnelles du multi-années pour les ter le trafic résiduel, soit pour y conduire noms de domaine en [.fr] » de l’AFNIC une activité portant atteinte à l’adminis- datant de décembre 2014. tration ou à ses usagers. En cas de théma- tique sensible, particulièrement exposée Gérer efficacement un portefeuille de noms ou ayant drainé beaucoup de trafic, le nom de domaine suppose également de veiller à de domaine pourra utilement être conservé ce que les informations renseignées lors de pendant quelques années. la réservation soient à jour (nom et coordon- nées du contact administratif ou technique u u u En pratique notamment) (cf. « Au moment de la réserva- Un nom de domaine, tout comme une tion, comment bien identifier le titulaire du marque, peut faire l’objet d’un contrat de nom de domaine ? », page 9). En effet, afin cession. de lutter contre la fourniture d’informations fausses ou fantaisistes lors de la réserva- En cas de cession d’une marque, il est im- tion de noms de domaine (in fine pour lut- portant de vérifier si les noms de domaine ter contre le cybersquatting), les registres rattachés à cette marque ont été réservés mettent en place des procédures de vérifi- et le cas échéant, s’ils sont bien cédés avec cation aléatoires ou suite à une plainte, au la marque. terme desquelles le nom de domaine peut Attention : les informations concernant le être supprimé si le réservataire ne répond nouveau propriétaire du nom de domaine pas. Il est donc indispensable de fournir des doivent être mises à jour auprès du re- informations précises et de les maintenir à gistre ! t t t jour pour ne pas risquer de voir son nom de 14 Nom de domaine : affirmer et sécuriser sa présence sur internet Cahier pratique
Défendre ses droits : anticiper et résoudre les conflits Tout comme les entreprises privées, l’ad- ZOOM ministration peut être la cible de réserva- Internet, lieu de nom- tions abusives de noms de domaine par des breuses pratiques abusives tiers. De telles usurpations peuvent être On appelle cybersquattage (ou cy- particulièrement dommageables, pour la bersquatting) la pratique consistant personne publique mais surtout pour l’usa- en la réservation de noms de domaine ger qui peut être trompé sur la nature offi- correspondant à une marque, une déno- cielle d’un site internet. mination sociale, un nom connu afin de négocier sa rétrocession auprès de son Anticiper véritable titulaire, d’altérer son image Les litiges peuvent être évités ou limités ou de capter son trafic en renvoyant vers une page de parking contenant des par une action préventive. Anticiper, c’est liens sponsorisés qui rapportent des d’abord établir un périmètre de sécurité revenus au cybersquatteur. et réserver en amont les noms de domaine pertinents (cf. page 7). Les pratiques courantes : C’est aussi s’imposer sur la toile comme u Typosquatting : réservation de noms l’émetteur légitime. Cela passe par une de domaine à la syntaxe très proche bonne visibilité (grâce à un référencement de celle d’une marque ou d’un nom de optimal), par une reconnaissance immé- domaine connu, afin de profiter des erreurs de frappe ou d’orthographe des diate du site comme étant un site public internautes (ex : www.economie.gcuv.fr officiel (Charte de l’internet de l’État) et par avec un c à la place du o). une communication efficace. u Dotsquatting : réservation de noms de Surveiller domaine profitant de l’oubli par l’inter- naute du point séparant les éléments Afin de pouvoir agir promptement, sans du nom de domaine, par exemple entre attendre qu’un préjudice se réalise, il est [www] et le radical ou entre le radical et important d’être alerté dès la réserva- [.gouv.fr] (wwweconomie.com ou www. tion abusive de noms de domaine par les diplomatiegouv.fr). tiers. Il est possible de mettre en place une u Phishing ou hameçonnage : pratique surveillance portant sur la réservation de visant à tromper les internautes sur noms de domaine postérieurs similaires (et l’origine d’un site internet via un nom non sur le contenu du site). de domaine très proche et la copie des Cette surveillance peut être réalisée par un pages du site original, afin d’obtenir des prestataire (CPI, avocat ou prestataire de informations confidentielles, telles que des données personnelles et/ou ban- services liés aux noms de domaine). caires. L’APIE est habilitée à effectuer des pres- tations de veille à la demande et pour le compte des services de l’État (article 4, I, 2° du décret n° 2015-716 du 23 juin 2015 relatif au service à compétence nationale dénommé « Agence du patrimoine imma- tériel de l’État »).
Agir À noter Préalable : qu’est-ce qu’un nom de do- Pour les noms de domaine en [.fr] dont maine litigieux ? les données personnelles du réserva- taire sont en diffusion restreinte, l’AFNIC Il est important de se poser les bonnes a mis en place un formulaire permettant questions pour déterminer si la réserva- d’envoyer un message électronique au tion d’un nom de domaine doit appeler une contact administratif enregistré, acces- réaction de la part d’une entité publique. sible sur le lien suivant : www.afnic.fr/ En effet, en matière de noms de domaine, fr/resoudre-un-litige/actions-et-proce- c’est la règle du « premier arrivé, premier dures/joindre-le-contact-administratif- servi » qui s’applique, dans le respect de la d-un-domaine/ liberté d’expression. Ainsi, il n’est en prin- Il est également possible d’adresser cipe possible d’agir à l’encontre d’un nom à l’AFNIC une demande motivée de di- de domaine que si le contenu du site qui lui vulgation des données personnelles : est associé cause un préjudice à une entité www.afnic.fr/fr/resoudre-un-litige/ac- publique, par exemple en portant atteinte tions-et-procedures/demande-de-divul- à des droits antérieurs qu’elle détient. gation-de-donnees-personnelles-12.html En d’autres termes, il n’est pas possible d’incriminer la réservation d’un nom de Une troisième possibilité consiste à sai- domaine inactif, c’est-à-dire ne renvoyant sir la justice pour obtenir une ordon- vers aucun site internet. nance sur requête de levée d’anonymat. Quelques questions peuvent guider et ali- En outre, il est possible de demander à menter cette réflexion : l’AFNIC une vérification des informations concernant un titulaire (éligibilité du ré- 1. Le nom de domaine reproduit-il une servataire au regard de son territoire et marque ? Le nom de domaine est-il similaire joignabilité) : www.afnic.fr/fr/resoudre- à la dénomination d’un service public ? Le un-litige/actions-et-procedures/de- contenu du site internet porte-t-il atteinte à mande-de-verification-15.html. la marque ou à la dénomination publique ? (nota : le nom du service public ou de la Cette procédure peut être suivie d’une marque peut être légitimement utilisé par modification des informations du titu- des tiers au sein d’un nom de domaine dans laire, d’un blocage et d’une suppression un but informatif, sans constituer une at- du portefeuille du titulaire si les infor- teinte à cette dénomination ou cette marque.) mations s’avèrent être erronées. 2. Le nom de domaine est-il générique (par exemple : economie.fr) ? Il peut être plus difficile d’agir à l’encontre de la réservation le contenu du site internet ? Des actions d’un nom de domaine composé d’un terme judiciaires peuvent être envisagées mais générique. Une intervention ne pourra être elles ne seront pas dirigées à l’encontre du engagée que si le contenu du site qui lui est nom de domaine, celles-ci ne seront donc associé est problématique. pas développées dans cette fiche). 3. La marque ou la dénomination publique L’APIE peut aider les services de l’État n’est pas reproduite dans le nom de do- dans cette analyse. maine mais en tant qu’onglet du site ou dans 16 Nom de domaine : affirmer et sécuriser sa présence sur internet Cahier pratique
Dès le constat d’une réservation litigieuse aucun droit sur le nom de domaine et l’ait de noms de domaine par un tiers, la pre- enregistré ou l’utilise de mauvaise foi. mière étape est d’entrer en contact avec Cette procédure coûte entre 1 500 et 5 000 $, le réservataire du nom de domaine, grâce selon le nombre de noms de domaine aux coordonnées enregistrées dans la concernés et le nombre d’experts sollicités. base Whois, dans le but de régler le litige à l’amiable afin de négocier la transmission u Pour les extensions françaises ([.fr] ou la suppression du nom de domaine. notamment), l’AFNIC propose et administre deux procédures : À défaut d’avoir réussi à contacter le réser- vataire ou de résolution du litige, l’adminis- - la procédure Syreli (abréviation de SYs- tration peut engager des procédures afin tème de REsolution des LItiges), acces- de faire cesser l’atteinte et éventuellement sible en ligne sur www.syreli.fr. Les de récupérer le nom de domaine. décisions sont rendues par le Collège de l’AFNIC. n Des procédures alternatives Les frais de procédure sont à la charge du Des procédures alternatives de règlement requérant et s’élèvent à 250 euros H.T. des litiges (ou « PARL ») sont mises en Cependant, le requérant qui obtient une place par chaque registre. décision favorable peut demander dans En effet, l’ICANN a adopté en 1999 des prin- les 3 mois suivant la notification de la dé- cipes directeurs régissant le règlement cision, le remboursement d’une somme uniforme des litiges relatifs aux noms de forfaitaire de 150 euros. domaine, dits principes « UDRP » (Uniform Par ailleurs, la procédure est gratuite domain name dispute resolution policy). quand elle est initiée par certains opé- Ces principes UDRP sont imposés aux re- rateurs de l’État tels que la DGCCRF, la gistres qui gèrent les noms de domaine et DGDDI ou le SIG par exemple; qui vont eux-mêmes les imposer contrac- - laprocédure PARL EXPERT en colla- tuellement aux titulaires de noms de do- boration avec le Centre d’arbitrage et de maine au moment de la réservation par le médiation de l’OMPI, accessible en ligne biais de contrats d’adhésion. sur www.parl-expert.fr. Les décisions Chaque registre peut, tout en respectant sont rendues par des experts sélection- les principes UDRP, élaborer sa propre nés sur dossier par l’AFNIC et l’OMPI. procédure de règlement des litiges, prévue La taxe de cette procédure s’élève à généralement dans sa charte de nommage. 1 500 euros TTC et se compose d’une u Pour les extensions génériques (gTLD) taxe administrative de 500 euros desti- (dont notamment l’extension [.com]), la née au Centre d’arbitrage et de médiation procédure est administrée par le Centre de l’OMPI et de 1000 euros d’honoraires d’arbitrage et de médiation de l’Organisa- destinés à l’expert. Contrairement à la tion mondiale de la propriété intellectuelle procédure Syreli, il n’y a pas de rembour- (OMPI) : la procédure UDRP permet d’obte- sement en cas de décision favorable ni nir le transfert ou la radiation d’un nom de gratuité pour certains opérateurs de de domaine identique ou similaire à une l’État. marque antérieure enregistrée ou non en- registrée, sous réserve que le titulaire n’ait Cahier pratique Nom de domaine : affirmer et sécuriser sa présence sur internet 17
Ces procédures permettent de demander le - identique ou apparenté à celui de la transfert ou la suppression d’un nom de do- République française, d’une collectivité maine (article L. 45-2 du Code des postes et territoriale ou d’un groupement de col- des communications électroniques (CPCE)) : lectivités territoriales ou d’une institu- tion ou service public national ou local, - susceptible de porter atteinte à l’ordre si le titulaire ne justifie pas d’un intérêt public, aux bonnes mœurs ou à des droits légitime et agit de mauvaise foi. garantis par la Constitution ou par la loi ; - susceptible de porter atteinte à des droits L’APIE est habilitée à mettre en œuvre les de propriété intellectuelle ou de la person- procédures précontentieuses et alterna- nalité, si le titulaire ne justifie pas d’un inté- tives nécessaires à la protection des noms rêt légitime et agit de mauvaise foi ; de domaine des services de l’État (article 4, I, 3° du décret n° 2015-716 du 23 juin 2015 précité). 18
n L’intérêt légitime du titulaire du n La mauvaise foi du titulaire du nom de domaine nom de domaine Toute procédure UDRP suppose que le titu- Dans toutes les procédures fondées sur laire du nom de domaine n’ait pas d’intérêt l’atteinte à un droit antérieur, le demandeur légitime, c’est-à-dire qu’il ne détient pas de devra démontrer la mauvaise foi du titu- droits sur celui-ci. laire du nom de domaine litigieux. L’article R. 20-44-46 du CPCE applicable L’article R. 20-44-46 du CPCE fixe une liste aux procédures relatives aux extensions non exhaustive d’actes susceptibles de ca- françaises précise que : « Peut notamment ractériser cette mauvaise foi, notamment caractériser l’existence d’un intérêt légi- « le fait, pour le demandeur ou le titulaire time, pour l’application des 2° et 3° de l’ar- d’un nom de domaine : ticle L. 45-2, le fait, pour le demandeur ou - d’avoir obtenu ou demandé l’enregistre- le titulaire d’un nom de domaine : ment de ce nom principalement en vue - d’utiliser ce nom de domaine, ou un nom de le vendre, de le louer ou de le transfé- identique ou apparenté, dans le cadre d’une rer de quelque manière que ce soit à un offre de biens ou de services, ou de pou- organisme public, à une collectivité lo- voir démontrer qu’il s’y est préparé ; (par cale ou au titulaire d’un nom identique ou exemple : business plan, achats divers, apparenté sur lequel un droit est reconnu plan du site web, études de marchés, etc.) ; et non pour l’exploiter effectivement ; - d’avoir obtenu ou demandé l’enregistre- - d’être connu sous un nom identique ou ment d’un nom de domaine principale- apparenté à ce nom de domaine, même en ment dans le but de nuire à la réputation l’absence de droits reconnus sur ce nom ; du titulaire d’un intérêt légitime ou d’un - de faire un usage non commercial du nom droit reconnu sur ce nom ou sur un nom de domaine ou d’un nom apparenté sans apparenté, ou à celle d’un produit ou ser- intention de tromper le consommateur ou vice assimilé à ce nom dans l’esprit du de nuire à la réputation d’un nom sur le- consommateur ; quel est reconnu ou établi un droit » (par - d’avoir obtenu ou demandé l’enregistre- exemple : mention sur le site « site de fan, ment d’un nom de domaine principale- site non officiel de la commune », etc.). » ment dans le but de profiter de la renom- Cette liste de circonstances démontrant mée du titulaire d’un intérêt légitime ou l’intérêt légitime du titulaire n’est pas d’un droit reconnu sur ce nom ou sur un exhaustive. nom apparenté, ou de celle d’un produit ou service assimilé à ce nom, en créant une confusion dans l’esprit du consom- mateur ». Les principes UDRP (paragraphe 4b) citent également plusieurs circonstances permet- tant de caractériser la mauvaise foi. À retenir Si la procédure Syreli et la procédure PARL EXPERT permettent de récupérer un nom de domaine litigieux en invoquant d’autres droits qu’une marque antérieure, tel n’est pas tou- jours le cas des procédures applicables aux autres extensions. Notamment, un nom de domaine enregistré dans l’extension [.com] ne pourra être récu- péré qu’en invoquant une marque antérieure enregistrée ou non enregistrée. Cahier pratique Nom de domaine : affirmer et sécuriser sa présence sur internet 19
n Des procédures judiciaires rieures, le dépôt d’une marque peut être envisagé pour certaines dénominations Des procédure judiciaires peuvent égale- particulièrement exposées. De plus, être ti- ment être mises en œuvre, telles que l’ac- tulaire d’une marque ouvre l’accès aux pé- tion en contrefaçon lorsque l’administration riodes d’enregistrement prioritaires mises détient une marque déposée, ou l’action en en place par les registres lors de l’ouver- responsabilité civile. Ces procédures sont ture de nouvelles extensions. Dans certains toutefois longues et coûteuses. Il convient cas, une inscription préalable dans la TMCH de privilégier les procédures alternatives sera nécessaire (voir page 11). lorsqu’elles celles-ci sont possibles. Cette solution engendre toutefois des coûts Dans la mesure où ces procédures sont, et une gestion spécifique et ne peut, de ce dans la majorité des extensions ouvertes fait, être généralisée. aux seuls titulaires de marques anté- Ce qu’il faut retenir 1. Anticiper : avant d’adopter définitivement une nouvelle dénomi- nation (label, service, campagne de communication, etc.), vérifier que les noms de domaine et marques correspondants sont dispo- nibles et ne portent pas atteinte à des droits antérieurs. 2. Avant toute communication publique, réserver les noms de do- maine et, le cas échéant, réfléchir à l’opportunité de déposer une marque. 3. Le nom de domaine exploité doit être pensé pour garantir sa lisibilité et son référencement. 4. Créer un périmètre de sécurité raisonnable autour du nom de domaine exploité. 5. Ne pas abandonner immédiatement les noms de domaine non exploités mais liés à un sujet d’actualité ou présentant une sensi- bilité ou des enjeux particuliers. 20 Nom de domaine : affirmer et sécuriser sa présence sur internet Cahier pratique
Pour aller plus loin Publications de l’APIE • Cahier pratique Sites internet publics et droits de propriété intellectuelle • Cahier pratique Droit d’auteur, droit à l’image à l’ère du numérique Charte de l’internet de l’État, circulaire NOR : PRMX1205366C du16 février 2012 Les textes • Circulaire NOR : ECEZ1007479C relative aux dépôts et à la gestion des marques de l’État du 5 mars 2010 • Décret n° 2015-716 du 23 juin 2015 relatif au service à compétence nationale dénommé « Agence du patrimoine immatériel de l’Etat » • Code des postes et des communications électroniques, articles L. 45 et suivants • Loi n° 2011-302 du 22 mars 2011 portant diverses dispositions d’adaptation de la législation au droit de l’Union européenne en matière de santé, de travail et de communications électroniques • Décret n° 2011-926 du 1er août 2011 relatif à la gestion des domaines de premier niveau de l’internet correspon- dant aux codes pays du territoire national • Ordonnance n° 2014-329 du 12 mars 2014 relative à l’économie numérique • Décret n° 2015-1317 du 20 octobre 2015 pris en application des articles L. 33-6 et L. 45 du Code des postes et des communications électroniques n Directeur de la publication : Danielle Bourlange n Rédacteurs : Camille Buisson Contact Anastasia Mourot Agence du patrimoine immatériel de l’État Licence : CC-BY-NC Atrium - 5 place des Vins-de-France Date de publication : décembre 2012 75573 PARIS Cedex 12 Mise à jour : novembre 2017 Téléphone : 01 53 44 26 00 Télécopie : 01 53 44 27 39 apie@apie.gouv.fr www.economie.gouv.fr/apie @APIE_gouv
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