11 Pièce - NOTE DE PRESENTATION Approuvé le 26 octobre 2011 - Blaye

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11 Pièce - NOTE DE PRESENTATION Approuvé le 26 octobre 2011 - Blaye
Pièce

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 NOTE DE PRESENTATION

Approuvé le 26 octobre 2011
11 Pièce - NOTE DE PRESENTATION Approuvé le 26 octobre 2011 - Blaye
11 Pièce - NOTE DE PRESENTATION Approuvé le 26 octobre 2011 - Blaye
PPRMT de Blaye                                                                                                                                                           Note de présentation

   SOMMAIRE
     PREAMBULE..............................................................................................................................                                          p5

     I. LE CONTEXTE GENERAL..........................................................................................................                                                 p7
         A. Mouvements de terrain et Plans de Prévention des Risques
             1. Mouvements de terrain
             2. Cadre réglementaire
             3. Démarche de l'élaboration du PPRMT................................................................................................................                     p8
         B. Présentation de la zone d'étude.........................................................................................                                                  p9
             1. Situation et contexte géographique
             2. Contexte socio-économique...............................................................................................................................              p 10
             3. Contexte géologique.........................................................................................................................................          p 11
         C. Présentation des trois secteurs d'étude............................................................................... p 14
             1. Paulin
             2. La Citadelle
             3. Bacalan............................................................................................................................................................   p 15

     II. LES PHENOMENES NATURELS................................................................................................ p 16
         A. Les chutes de pierres ou de blocs
             1. Définition
             2. Conditions d'apparition et conséquences
             3. Les chutes de pierres et de blocs sur les trois secteurs d'étude ............................................................................                         p 17
         B. Les glissements de terrain................................................................................................. p 19
             1. Définition
             2. Conditions d'apparition et conséquences
             3. Les glissements de terrain sur les trois secteurs d'étude......................................................................................                       p 20
         C. Les affaissements / effondrements de galeries et cavités souterraines................................... p 21
             1. Définition
             2. Conditions d'apparition et conséquences
             3. Les affaissements / effondrements de galeries et cavités souterraines sur les trois secteurs d'étude
         D. La carte informative des phénomènes naturels.................................................................... p 22

     III. LA NOTION D'ALEA.............................................................................................................. p 23
         A. Définition de l'aléa de référence
         B. Qualification de l'aléa........................................................................................................ p 24
             1.   Les chutes de pierres ou de blocs......................................................................................................................             p 25
             2.   Les glissements de terrain
             3.   L'érosion régressive..........................................................................................................................................      p 26
             4.   Les affaissements / effondrements de galeries et cavités souterraines
         C. Elaboration de la carte des aléas........................................................................................ p 27
             1. La notion de zone d'aléa
             2. La carte des aléas.............................................................................................................................................       p 28
             3. La description des zones d'aléa..........................................................................................................................             p 29

     IV. ENJEUX, VULNERABILITE ET RISQUES................................................................................... p 39
         A. Définitions
             1. Enjeu
             2. Vulnérabilité
             3. Risque
         B. Cartographie des enjeux exposés....................................................................................... p 40
             1. La méthode de détermination
             2. Présentation de la carte
             3. L'analyse des enjeux exposés............................................................................................................................              p 41
         C. Traduction des aléas en zones de risque............................................................................. p 43

     ANNEXES.................................................................................................................................. p 45

RISQUE et TERRITOIRE – Octobre 2011                                                                                                                                                          3
11 Pièce - NOTE DE PRESENTATION Approuvé le 26 octobre 2011 - Blaye
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PPRMT de Blaye                                                                               Note de présentation

   PREAMBULE

  L’Etat et les communes ont des responsabilités respectives en matière de prévention des risques naturels.
  L’Etat doit informer et notamment porter à la connaissance des communes le risque auquel elles sont
  soumises (localisation, caractéristiques identifiées...). Les communes doivent prendre en considération
  l’existence des risques naturels sur leur territoire, notamment lors de l’élaboration de documents
  d’urbanisme et de l’examen des demandes d’autorisation d’occupation ou d’utilisation des sols. Enfin, l'Etat
  ainsi que les communes doivent veiller aux respects des prescriptions édictées dans les Plans de Prévention
  des Risques (PPR) notamment.

  La commune de Blaye est concernée, entre autres, par des risques de mouvements de terrain pouvant se
  traduire, selon les lieux, par des chutes de pierres ou de blocs, par des glissements de terrain, par une
  érosion régressive de la falaise ou par des effondrements de galeries et cavités souterraines.

  Aussi, une délimitation des zones exposées à ces risques naturels a été réalisée dans le cadre du Plan de
  Prévention des Risques de mouvements de terrain établi en application des articles L.562-1 à L.562-9 et
  R.562-1 à R.562-12 du Code de l'Environnement (Cf. annexe n° 1).

  On notera que les lois n° 87-565 du 22 juillet 1987 et n° 95-101 du 2 février 1995 ont respectivement été
  remplacées par les articles L.562 et L.561 du Code de l’Environnement (paru au Journal Officiel du 21
  septembre 2000).

  En permettant la prise en compte :
     ● des risques naturels dans les documents d’aménagement traitant de l’utilisation et de l’occupation des
        sols,
     ● des mesures de prévention, de protection et de sauvegarde à mettre en œuvre par les collectivités
        publiques et par les particuliers,
  les textes de loi en vigueur permettent de réglementer le développement des zones concernées, y compris
  dans certaines zones non directement exposées aux risques, par des prescriptions de toute nature pouvant
  aller jusqu’à l’interdiction.

  En contrepartie de l’application des dispositions du PPR, le mécanisme d’indemnisation des victimes des
  catastrophes naturelles prévu par la loi n° 82-600 du 13 juillet 1982, modifiée par l’article 18 et suivants de
  la loi n° 95-101 du 2 février 1995, et reposant sur un principe de solidarité nationale, est conservé.
  Toutefois, le non respect des règles de préventions fixées par le PPR ouvre la possibilité pour les
  établissements d’assurance de se soustraire à leurs obligations.

  Les PPR sont établis par l’Etat et ont valeur de servitude d’utilité publique (article L562-4 du Code de
  l'environnement) ; ils sont opposables à tout mode d’occupation et d’utilisation du sol. Conformément à
  l'article L.126-1 du Code de l'urabnisme, Les Plans Locaux d'Urbanisme (PLU) doivent comporter en annexe
  les servitudes d'utilité publique. Aussi, après approbation, le présent PPR devra faire l'objet d'une annexion
  au document d'urbanisme conformément à l'article R.126-2 du Code de l'urbanisme.

  L’arrêté préfectoral du 5 février 2007 prescrit l’établissement d’un PPR sur la commune de Blaye et
  délimite le périmètre mis à l’étude (Cf. Annexe n° 2).

RISQUE et TERRITOIRE – Octobre 2011                                                                          5
11 Pièce - NOTE DE PRESENTATION Approuvé le 26 octobre 2011 - Blaye
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PPRMT de Blaye                                                                                        Note de présentation

I. Le contexte général
   A. MOUVEMENTS DE TERRAIN ET PLANS DE PREVENTION DES RISQUES

   1. Mouvements de terrain

  Les risques mouvements de terrain concernent en France près de 7 000 communes. L'apparition et l'évolution de ces
  mouvements de terrain sont conditionnées par de nombreux facteurs naturels ou anthropiques (hydrogéologie,
  géologie, urbanisation, …).

  Outre le risque pour la vie des personnes directement exposées, les conséquences des mouvements de terrain
  peuvent être les suivantes :
            - dégradation plus ou moins importante des logements (dégâts sur les structures porteuses, fissuration, …),
            - coupures électriques, gaz, téléphone ou chauffage,
            - destruction partielle ou ruine des voies de communication (routes, voies ferrées).

  Le coût pour la société engendré par les mouvements de terrain s'alourdit si l'on prend aussi en compte les
  perturbations des activités situées dans le secteur touché.

   2. Cadre réglementaire

  En vue de protéger les personnes et les biens situés dans les zones à risques et ainsi réduire les coûts précédemment
  évoqués, l'Etat élabore et met en application des Plans de Prévention des Risques mouvements de terrain. Cet outil de
  la politique du risque permet d'aménager les territoires qui sont soumis au risque mouvements de terrain.

  Ces PPR Naturel et mouvements de terrain en particulier font l'objet d'une réglementation dense depuis leur apparition
  en 1995 :
        –   articles L.562-1 à L562-9 du Code de l'environnement relatifs aux plans de prévention des
            risques naturels prévisibles (loi n°95-101 du 2 février 1995 modifiée et codifiée),
        –   loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et naturels
            et à la réparation des dommages,
        –   loi n° 2004-811 du 13 août 2004 sur la modernisation de la sécurité publique (institue les PCS
            avec obligation pour une commune dotée d'un PPR de le réaliser),
        –   circulaire du 3 juillet 2007 relative à la consultation des acteurs, à la concertation avec la
            population et à l'association des collectivités territoriales dans les plans de prévention des risques
            naturels prévisibles.

  Au regard de l'ensemble de cette réglementation, le PPRMT a pour objectifs principaux :
            - d'assurer la sécurité des biens et des personnes en tenant compte du phénomène naturel
              mais aussi de l'aménagement du territoire déjà existant,
            - de limiter les dommages aux biens,
            - de réglementer l'occupation et les usages du sol et qui pourraient aggraver ou engendrer
              l'apparition de nouveaux phénomènes.

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11 Pièce - NOTE DE PRESENTATION Approuvé le 26 octobre 2011 - Blaye
PPRMT de Blaye                                                                                                  Note de présentation

   3. Démarche de l'élaboration du PPRMT

  L'étude réalisée conjointement par le bureau d'études et les services de l'Etat s'est déroulée en plusieurs étapes,
  chacune d'entre elles ayant fait l'objet d'une validation par les communes et les chambres consulaires dans le cadre de
  leur association au Comité de pilotage (Cf. § ci-dessous).

  Les différentes étapes de cette étude ont consisté à :
              -   recenser et décrire les phénomènes historiques,
              -   caractériser les aléas et les hiérarchiser,
              -   identifier les différents enjeux des secteurs concernés par l'étude,
              -   élaborer le zonage et le règlement associé.

  En fin de chaque étape, pour observations et validations, différentes pièces (diaporamas, cartographies, règlements)
  ont été proposées au Comité de pilotage :
         • Comité de pilotage n° 1 : présentation de la démarche d'élaboration et du rôle du comité de pilotage,
         • Comité de pilotage n° 2 : présentation et validation des évènements historiques et des cartes
                                                   informatives en résultant,
         •   Comité   de   pilotage   n°   3   :    présentation et validation des aléas et de leur hiérarchisation,
         •   Comité   de   pilotage   n°   4   :    présentation et validation des enjeux situés dans le périmètre d'étude,
         •   Comité   de   pilotage   n°   5   :    présentation d'un premier projet de règlement et des plans de zonages associés,
         •   Comité   de   pilotage   n°   6   :   présentation et validation du règlement et des cartes de zonages associés.

  Enfin, en vue d'informer la population de l'avancée du projet, deux réunions publiques ont été réalisées en commune
  de Blaye :
        –     le 24 novembre 2010 en vue de présenter la démarche de révision, les différentes étapes
              validées et de répondre aux différentes interrogations des administrés du secteur,
        –     le 26 janvier 2011 pour présenter l'ensemble du dossier et plus particulièrement le règlement et
              les plans de zonages qui lui sont associés.

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PPRMT de Blaye                                                                                       Note de présentation

   B. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

   • Climat

   Le climat de la région étudiée, et plus globalement du département de la Gironde, est de type océanique tempéré,
   c'est-à-dire, marqué par de faibles écarts de températures entre l'hiver et l'été : hivers doux, étés chauds et de longs
   automnes ensoleillés.

   Dans le département, les précipitations annuelles sont comprises entre 700 et 1 000 millimètres, d'Ouest en Est. Elles
   sont modérément fréquentes, rarement violentes et plus abondantes en hiver. En toute saison, la bande littorale
   est peu pluvieuse et très tempérée. A Bordeaux, le total annuel des précipitations atteint 820 mm et on y compte
   150 jours pluvieux. L'ensoleillement dépasse le plus souvent 2000 heures annuelles.

   Les températures moyennes varient entre 5 et 7 °C en janvier et entre 19 et 21 °C en juillet-août. Des gelées se
   manifestent en moyenne trente jours chaque année. Les températures maximales atteignent ou dépassent 30 °C
   quinze à vingt journées par an.

   Les vents océaniques, soufflant du Nord-Ouest au Sud-Ouest, dominent largement. Ils sont rarement très forts.

   Les événements climatiques les plus marquants ont été l'hiver 1956, exceptionnel pour sa rigueur (- 18 °C), la
   tempête Martin de décembre 1999 et la tempête Klaus de janvier 2009, toutes deux responsables de dégâts
   importants dans la commune.

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PPRMT de Blaye                                                                                        Note de présentation

   • Orographie

  Peu étendu, le territoire communal se compose principalement de terres basses et marécageuses situées en bordure
  de l'estuaire, face aux îles Nouvelle et Paté.

  La ville elle-même est bâtie en bordure de l'estuaire, au pied d'une éminence ayant accueilli au fil des siècles plusieurs
  édifices défensifs, dont le château des Rudel et la Citadelle, érigée au XVIIe siècle par Vauban.
  La partie orientale du territoire forme un ensemble plus vallonné, caractérisé par des coteaux argilo-calcaires propices
  à la culture de la vigne.

   • Occupation du sol

  Du fait de son climat et de son relief vallonné, une large part du territoire communal est recouvert de vignobles
  produisant des crus réputés. Les zones de pacages occupent elles une large partie du territoire restant, tandis que
  quelques arpents de forêt subsistent dans la partie méridionale de la commune. L'espace urbanisé se décompose en
  un centre urbain ancien, des faubourgs et des lotissements aux alentours et, en face du centre-bourg, la Citadelle.

   2. Contexte socio-économique

  Située à environ une heure de Bordeaux et une heure et demi de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, la ville de Blaye
  constitue un pôle économique et culturel : elle est la principale agglomération du Pays Gabay, et, depuis 2001,
  intégrée au Pays de Haute-Gironde regroupant une soixantaine de communes.

   D'une superficie de 6,42 km², la commune de Blaye possède 4 687 habitants (recensement de la population de 2006)
   et voit sa population se maintenir en augmentant même ces dernières années (+ 8,5 % entre 1990 et 2006).

   L'activité économique est tout à la fois marquée par le tourisme, le négoce des produits vinicoles et les activités
   portuaires :
     - de part sa situation en bord de Gironde, la ville possède une zone portuaire formant l'un des six terminaux du Port
       Autonome de Bordeaux. Longtemps spécialisée dans le trafic des produits pétroliers, elle cesse cette activité
       après la fermeture du dépôt TOTAL en 1978, se recentrant sur le stockage de céréales et de produits chimiques.
       Après des travaux de rénovations qui avaient permis l'envol de l'activité de ce port, et l'explosion de silos
       céréaliers en 1997, le trafic du terminal de Blaye oscille entre 300 000 et 400 000 tonnes.
     - le commerce du vin quant à lui bénéficie du périmètre d'Appellation d'Origine Contrôlée des Côtes de Blaye. La
        Maison du vin se charge de la promotion des productions locales du Blayais, dites « Les cinq côtes de Bordeaux
        ». Blaye regroupe environ 800 viticulteurs répartis à parts à peu près égales entre la Cave coopérative et des
        caves particulières (au nombre de 9).
     - enfin, le tourisme, porté par le classement de la citadelle au patrimoine mondial de l'UNESCO et la présence de
       nombreuses caves sur le territoire de la commune, représente une fréquentation annuelle de 200 000 personnes.

  Par ailleurs, du fait de la faible superficie de la commune, les différentes zones d'activité et la zone commerciale
  débordent sur les communes avoisinantes. Ainsi, les Z.A. de Labarre et de Bois-Redon sont en grande partie situées
  sur la commune de Saint-Martin-lacaussade. Un centre commercial (Gruppe) regroupe plusieurs enseignes
  commerciales, un hypermarché et un établissement de restauration rapide. Il se situe en sortie d'agglomération et
  déborde largement sur la commune de Cars.

  Au total ce sont environ 315 entreprises qui sont réparties sur le territoire communal. 95 d'entre elles sont des
  entreprises de service, d'aide aux entreprises ou aux particuliers (30,3 %), 90 sont spécialisées dans le commerce
  (28,7%) et 69 sont tournées vers l'éducation, la santé ou l'action sociale (22%) [Source : Wikipédia - 2004] .

  En 2009, le taux de chômage était de 12 %, c'est-à-dire supérieur à la moyenne nationale (9,8 %). Les actifs
  représentaient 2 150 personnes, soit 45,8 % de la population communale, pour un taux d'emploi de 60,7 %, c'est-à-
  dire légèrement inférieur à la moyenne nationale d'environ 62 % [Source : INSEE – RP2006] .

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   3. Contexte géologique

   • Géologie

   La commune de Blaye est située dans un contexte géologique calcaire qui, de part son caractère exceptionnel a pris
   son nom : le calcaire de Blaye.

   Les formations continentales du Blayais sont en effet les seules en Aquitaine permettant d'observer sur le terrain une
   partie des formations paléogènes (début de l'ère tertiaire) de la basse plaine maritime : là se perdaient les eaux des
   affluents qui, à partir de l'Eocène supérieur, venait du Quercy, du Périgord et peut-être aussi du système fluvial qui,
   entre l'actuel Dôme de la Grésigne et l'actuelle Montagne Noire, drainaient les eaux des reliefs languedociens. Cet
   ensemble deltaïque avec ses plaines palustres, ses systèmes lacustres avait certainement ici une partie de ces
   terminaisons en zone littorale bordée de vasières à huîtres plus ou moins ouvertes sur la mer, avec de petits chenaux
   fluviatiles où les eaux du continent s'échappaient. Par ailleurs, ces formations sont le fruit d'une accumulation de
   multiples actions morpho-climatiques quaternaires.

   Depuis l'Eocène inférieur (milieu de l'ère tertiaire, - 53 à - 50 millions d'années) où les matériaux issus de l'érosion des
   reliefs continentaux se sont accumulés dans les plaines maritimes telles que le Blayais (kaolin blancs, calcaires
   maestrichtiens sur 100 m d'épaisseur environ), jusqu'au début de l'Oligocène (- 35 à - 37 millions d'années), les lignes
   du rivages se sont successivement déplacées entraînant alors l'apparition de formations géologiques aux contours
   instables, c'est-à-dire se déplaçant également avec les variations des lignes de rivage (Cf. illustration suivante). Cette
   caractéristique, ajoutée aux aléas des érosions et dépôts explique les très divers affleurements de formations que l'on
   peut observer aujourd'hui sur le territoire communal.

                  - Variation des lignes de rivage des mers tertiaires dans le Nord de l'Aquitaine d'après Fabre - 1939
                                        (extrait de la notice géologique de Blaye et Sainte-Luce) -
                                                              Source : BRGM

   Les déformations subies par le Massif Central ont ensuite provoqué le modelage d'une aire de sédimentation marine
   très particulière, longue et large d'une centaine de kilomètres, avec l'apparition d'une formation calcaire à Astéries.

   A la fin de l'Oligocène (vers - 25 millions d'années), suite à de nouvelles déformations du Massif central, toute forme
   de sédimentation (marine et continentale) a cessé dans le Blayais, le laissant alors totalement dépourvu de terrain
   tertiaire postérieur à l'Oligocène.

   Sans connaître précisément l'histoire géologique des 15 à 20 millions d'années suivantes, il est reconnu qu'une
   surélévation de la rive droite de la Garonne (ressentie jusque la Montagne Noire) a entraîné de réels phénomènes
   érosifs sculptant de manière très accentuée le paysage qui, une fois rempli de colluvions, correspond au profil actuel
   du Blayais.

   Enfin, les plus anciens dépôts, de l'époque quaternaire, laissés en Blayais, sont inscrits dans la topographie actuelle.
   Les plus récents sont des formations consolidées sous l'effet d'actions anthropogènes dans l'estuaire au XVIIe et même
   au XIXe siècle.

RISQUE et TERRITOIRE – Octobre 2011                                                                                           11
PPRMT de Blaye                                                                                               Note de présentation

   La carte suivante présente la géologie de la commune de Blaye :

               - Carte géologique de la commune de Blaye (extrait de la feuille au 1/50 000e de Blaye et Sainte-Luce) -
                                                        Source : BRGM - InfoTerre.

RISQUE et TERRITOIRE – Octobre 2011                                                                                        12
PPRMT de Blaye                                                                                            Note de présentation

   • Tectonique

   Comme la plupart des régions de plaine éloignées des reliefs montagneux, le Blayais est marqué par un calme
   tectonique important où les pendages sont sub-horizontaux. De plus, le substratum argilo-sableux, parfois calcaire,
   enregistre mal les marques d'éventuels accidents tectoniques cassants.

   Mise à part la présence de la faille, dont la trace est visible près de la gare de Saint-Antoine, aucune autre cassure
   n'est directement observable. Quelques failles, peu nombreuses, sont cependant déductibles des levés
   cartographiques. Elles sont peu importantes et orientées N 20°E et N 40°E. Mais l'accident majeur est constitué par le
   dôme anticlinal de Blaye.

                              - Schéma tectonique du Blayais et de ses environs d'après Pratviel - 1967
                                     (extrait de la notice géologique de Blaye et Sainte-Luce) -
                                                            Source : BRGM

   • Hydrogéologie

   Le Blayais appartient au bassin versant (zone d'alimentation des réservoirs aquifères du Crétacé et de l'Eocène) limité
   à l'Est par les affleurements crétacés de la retombée anticlinale et Jonzac.

   • Mines et carrières

   A Blaye, le calcaire grossier lutétien a été abondamment exploité, en particulier au XVIIe siècle pour la construction de
   la Citadelle. Les carrières de ce matériaux sont aujourd'hui totalement épuisées.

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PPRMT de Blaye                                                                                        Note de présentation

   C. PRESENTATION DES TROIS SECTEURS D'ETUDE

   Les trois secteurs d'étude qui constituent le périmètre du PPR prescrit sont :
         - Paulin : secteur englobant une ancienne carrière à ciel ouvert réhabilitée en jardin et étang, et un lotissement
                    datant des années 80 ;
         - la Citadelle : secteur historique englobant la Citadelle elle-même ainsi que ses remparts jusqu'en bordure de
                          Gironde ;
         - Bacalan : secteur urbanisé situé en bas et en haut de la falaise longeant le cours du même nom (RD 669).

   1. Paulin

   • Orographie
   Le secteur de Paulin, situé au Nord-Est du centre-bourg, est composé d'un versant en légère pente orienté au Nord,
   d'un front de taille d'une ancienne carrière à ciel ouvert, de 8 à 10 mètres de hauteur et mesurant 200 m de long en
   arc de cercle, et d'une zone quasi plane en son sein, en partie occupée par un étang résultant de l'activité extractive.

   • Géologie
   La carrière elle-même a permis d'exploiter un calcaire bréchique non homogène (brèches de remaniement et brèches
   de dessication alternant avec des faciès plus argileux) traduisant les différentes phases de dépôts liées aux variations
   du niveau des lacs littoraux.

   La falaise du front de taille est composée d'une formation calcaire datant du Lutécien Supérieur (Eocène, - 53 à - 33
   millions d'années), le calcaire de Blaye, constituée d'une alternance de bancs rocheux durs et de couches altérées
   argilisées plus tendres.

   Les alentours de cette carrière ont été concernés par un remaniement colluvionnaire entraînant, sous les effets du
   ruissellement, l'accumulation de formations de pentes, éboulis et matériaux essentiellement argileux qui ont, par
   solifluxion, encombré les fonds. Ces derniers, lorsqu'ils sont à moins de 5 mètres d'altitude, sont d'ailleurs ennoyés par
   le bri flandrien.

   2. La Citadelle

   • Orographie
   Le secteur de la Citadelle est composé de la Citadelle elle-même, construite « en escaliers » sur une butte calcaire
   d'une trentaine de mètres, et de ses alentours. Il est situé au Nord-Ouest du centre-bourg en bordure de Gironde. Du
   côté de l'estuaire, la citadelle repose sur une falaise de 600 m de long. Le pied des remparts est alors à une cote
   voisine de 5 m NGF tandis que la citadelle elle-même avoisine les 35 m NGF.

   • Géologie
   La falaise elle-même est composée d'une formation calcaire datant du Lutécien Supérieur (Eocène, - 53 à - 33 millions
   d'années), le calcaire de Blaye, constituée d'une alternance de bancs rocheux durs et de couches altérées argilisées
   plus tendres.

   Les parties hautes de la Citadelle sont implantées sur un calcaire bréchique non homogène (brèches de remaniement
   et brèches de dessication alternant avec des faciès plus argileux) traduisant les différentes phases de dépôts liées aux
   variations du niveau des lacs littoraux.

   Enfin, la partie haute du versant côté continent est formée de dépôts artificiels qui correspondent au glacis dont le
   profil terrassé ennoie l'église de Saint-Romain.

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PPRMT de Blaye                                                                                      Note de présentation

   3. Bacalan

   • Orographie
   La falaise, d'une hauteur maximale d'une quinzaine de mètres, longe, sur 650 m, la RD 669, appelée Cours Bacalan
   dans l'agglomération de Blaye. Elle constitue la terminaison Nord de l'abrupt des plateaux calcaires de Bourg et de
   Blaye.

   • Géologie
   La falaise est composée d'une formation calcaire datant du Lutécien Supérieur (Eocène, - 53 à - 33 millions d'années),
   le calcaire de Blaye, constituée d'une alternance de bancs rocheux durs et de couches altérées argilisées plus tendres.

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PPRMT de Blaye                                                                                        Note de présentation

II. Les phénomènes naturels
   A. LES CHUTES DE PIERRES OU DE BLOCS

   1. Définition

  Les chutes de masses rocheuses sont des mouvements gravitaires rapides, discontinus et brutaux résultant
  de l'action de la pesanteur et affectant des matériaux rigides, durs et fracturés. Ces chutes se produisent à
  partir de falaises, escarpements ou affleurements rocheux ou de blocs provisoirement immobilisés dans une pente. Les
  masses peuvent rouler et rebondir, puis se stabiliser dans une zone dite d'épandage.

  Nous pouvons distinguer les chutes de pierres lorsque leur volume unitaire ne dépasse pas le dm3, les blocs désignent
  des éléments rocheux de volume supérieur.

  Il est relativement aisé de déterminer les volumes des instabilités potentielles, il est par contre plus difficile de
  définir la fréquence d’apparition. La trajectoire la plus fréquente est statistiquement la ligne de plus
  grande pente mais des paramètres tels que la forme de la masse détachée, sa vitesse, la présence de pistes, routes
  ou talus faisant tremplin, la nature du sol, la densité de végétation, ... influent sur la trajectoire adoptée par la masse
  en mouvement.

  Les écroulements, phénomènes rares et de grande ampleur, concernent généralement un pan entier de falaise.
  Il peuvent mobiliser des quantités phénoménales de rochers. La dynamique de ces phénomènes ainsi que les énergies
  développées n'ont plus rien à voir avec les chutes de blocs isolés.

  La Carte informative des phénomènes naturels présente l'état des falaises et escarpements de la commune et recense
  les événements passés (zones où des masses rocheuses se sont écroulées).

   2. Conditions d'apparition et conséquences

   L’état de la fracturation d’un escaprement rocheux reste la principale condition d’apparition des
   éboulements. Ses caractéristiques géologiques (nature de la roche et orientation de stratification pour l'essentiel)
   comptent aussi énormément. Les chutes de pierres ou de blocs se déclenchent toutefois sous les effets :
     - de l'altération chimique (dissolution des interstices) et/ou mécanique (érosion hydrique, éolienne, cycles gel-
       dégel) du rocher ;
     - de la décompression du rocher (appel au vide), cette dernière pouvant être favorisée par la présence de
       surplombs ;
     - du rôle de vérin des racines des arbres dans les fissures.

  Les valeurs atteintes par les masses et les vitesses peuvent représenter des énergies cinétiques importantes et donc
  un fort pouvoir destructeur. Les instabilités rocheuses constituent alors des dangers pour les vies
  humaines, même pour de faibles volumes (chutes de pierres). Vis-à-vis des constructions et structures
  aménagées, les éboulements peuvent causer des dommages importants voire même leur ruine.

  Enfin, une zone concernée par un écroulement, subit une destruction totale.

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PPRMT de Blaye                                                                                         Note de présentation

   3. Les chutes de pierres ou de blocs sur les trois secteurs d'étude

   • Paulin

   Le front de taille est en partie végétalisé et présente quelques écailles rocheuses et blocs en cours
   d'individualisation.

   Aucun événement d'éboulement rocheux n'a été recensé dans ce secteur.

   Notons par ailleurs, que des traces d'exploitation d'anciennes carrières à ciel ouvert sont également visibles en certains
   points de la commune mais que celles-ci laissent subsister des terrains en déblai de quelques mètres seulement qui ne
   présentent pas, en règle générale, de signes de manifestations rocheuses.

   Les éboulements qui peuvent occasionnellement se produire à partir du front de taille constituent des chutes
   ponctuelles d'écailles rocheuses et de blocs de l'ordre du décimètres cubes tout au plus.

   • La Citadelle

   La comparaison de clichés datant de 1903 et avec la situation actuelle montre que, à grande échelle, la falaise de la
   Citadelle a peu évolué.

   Cependant, il y a fort longtemps, quelques blocs seraient déjà tombés en tête de falaise (au pied des remparts) au
   Sud de la Tour de l'Eguillette et un effondrement de plusieurs mètres cubes de matériaux a déjà eu lieu. Plus
   récemment, le 26 février 2006, un effondrement affectant la totalité de la hauteur de falaise (soit 6 à 8 mètres
   environ) a de nouveau été constaté au pied de la Tour de l'Eguillette. Ainsi, le pied du rempart a été emporté sur
   quelques mètres. Il s'agit d'un effondrement en masse dont les rochers en mouvement représentaient environ 60 m3.
   Il a fait suite à une période de seulement quelques jours de pluie qui en sont le facteur déclenchant.

   Très récemment, début janvier 2011, deux blocs
   éboulés (5 m x 2 m x 1 m environ) ont été retrouvés
   non loin de la Tour de l'Eguillette.

   L'on peut retenir quelques éléments marquant de l'évolution morphologique de la falaise :
      - un effondrement de plusieurs mètres cubes de matériaux s'est produit sous les effets conjugués de la stratification
        horizontale, de l'altération et de la décompression du rocher, cette dernière étant liée à la présence de surplombs,
        et du rôle de vérin des racines des arbres dans les fissures ;
      - un phénomène régressif de sous-cavage en pied de falaise ;
      - la détérioration avancée de deux parties de remparts ;
      - la présence de bancs fissurés en surplomb ;
      - la fissuration de certains surplombs, les rendant susceptibles de libérer des blocs ou des écailles
        pluridécimétriques à métriques isolées par des fissures de décompression ;
      - l'altération en paroi (action météorique) donnant lieu à l'individualisation d'écailles centimétriques à
        décimétriques.

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PPRMT de Blaye                                                                                        Note de présentation

   Par ailleurs, de façon générale, la végétation est actuellement beaucoup plus abondante qu'en 1903 et ce jusqu'en
   bordure de la Gironde. A l'époque, les remparts devaient être plus ou moins régulièrement entretenus par les militaires
   mais depuis quelques années, la fermeture du sentier en pied de falaise ainsi que celle du site d'escalade a amplifié
   l'envahissement de cette végétation.

   Trois ouvertures ont été repérées à mi-hauteur dans la falaise. Deux d'entre elles sont murées. D'après l'état des
   connaissances, il ne s'agit pas d'accès à des carrières souterraines mais de galeries isolées communiquant avec les
   souterrains de la Citadelle.

   • Bacalan

   Sur les 650 m qu'elle mesure, la falaise naturelle est soit à nu (rocher visible), soit protégée en pied par des murets de
   pierres, soit marquée par des murs de soutènement en pierres, soit enfin, recouverte par des filets de protection ou
   soutenue par des contreforts en béton. En plusieurs points des caves ou abris sous roche ont été creusés dans le
   rocher en partie inférieure. Leur présence contribue à accroître son instabilité naturelle à moyen ou long terme.

   Pour sa partie à nu, quelques désordres peuvent être recensés :
      - blocs ou écailles instables : leur taille peut varier de quelques centimètres à quelques décimètres et le volume des
        écailles est de l'ordre du mètre cube. Leur origine est souvent liée à des phénomènes géologiques (fractures
        subverticales, altération) et mécaniques (surcharge). Ils sont aujourd'hui stabilisés par des ouvrages de protection
        de type boulonnage, filet d'ancrage, et contrefort béton.
      - surplombs : liés au sous-cavage par érosion ou faisant suite à une chute d'écaille rocheuse sous-jacente, quelques
        surplombs de l'ordre du mètre carré existent ci et là le long de la falaise.
      - décollement des premiers bancs du toit des caves / fracturation de bancs du toit : résultant essentiellement d'une
        flexion des bancs sous l'effet de la gravité, ce phénomène est favorisé par la stratification subhorizontale de la
        falaise et, de fait, par le creusement des caves elles-mêmes. 10 caves ont été aujourd'hui recensées au pied de
        cette falaise.

   Par ailleurs, des habitations adossées au relief masquent en partie la falaise (sur 200 m environ en allant vers la ville)
   et se trouvent, par la même occasion, directement concernées par son évolution morphologique.

   Plusieurs chutes de pierres et de blocs de taille relativement conséquente (notamment sur les parcelles AK 26 et AK
   141) ont poussé à la construction d'ouvrage de protection. Seulement eux-mêmes sont sujets à une dégradation
   naturelle du fait de circulations d'eau localement importantes (pluie, mauvais fonctionnement du système de collecte
   des eaux pluviales, source) et de la poussée des terres.

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PPRMT de Blaye                                                                                       Note de présentation

   B. LES GLISSEMENTS DE TERRAIN

   1. Définition

   Un glissement de terrain est un déplacement gravitaire, donc selon la ligne de plus grande pente, d'une masse
   de matériaux meubles ou rocheux, suivant une ou plusieurs surfaces de rupture. Ce déplacement entraîne
   généralement une déformation plus ou moins prononcée des terrains de surface.

   Sont distingués les glissements actifs , où les fissures sont visibles et le terrain à nu, des glissements anciens où
   seules subsistent des déformations, les fissures et arrachements n'y sont plus visibles et le terrain est revégétalisé.

   D'autre part, nous distinguons des glissements superficiels ou profonds, selon que la surface de rupture semble
   située à plus ou moins deux mètres de la surface.

   Le terme de glissement de terrain peut aussi être associé à un phénomène déclenché très soudainement et qui peut
   durer de quelques heures à quelques jours. Il est caractérisé par des décrochements, des affaissements, des
   bombements, des crevasses, ... Sa dimension peut varier de quelques m² (talus de route), à plusieurs hectares.

   Enfin, sur un même glissement, on pourra observer des vitesses de déplacement variables en fonction de la pente
   locale du terrain, créant des mouvements différentiels.

   Par ailleurs, certains glissements de terrain, dans certaines conditions (géologie, teneur en eau) peuvent donner lieu à
   des coulées boueuses, écoulements de matériaux solides mêlés à de l'eau.

   En effet, les coulées boueuses issues de glissements de terrains tirent leur origine à la fois d'une granulométrie
   particulière des terrains (généralement argileuse) et d'une saturation en eau de ces mêmes terrains.

   2. Conditions d'apparition et conséquences

  Le développement des instabilités est à rechercher dans la conjonction de plusieurs facteurs :
            -   la nature et la structure géologique des terrains représentés sur le site,
            -   la morphologie et la topographie,
            -   le contexte hydrologique (aérien et souterrain),
            -   les conditions climatiques et, en particulier, les précipitations.

  Ajoutés à ces facteurs « naturels », des facteurs anthropiques peuvent également être déterminants : excavations,
  surcharges, rejets excessifs d'eau dans les sols, diminution de butées de pied, déboisement, …

  Les fissures et déformations du terrain peuvent entraîner des dégâts importants aux constructionssituées
  dans le corps du glissement. Celles-ci pourront être soumises à des efforts de type cisaillement, compression,
  dislocation liés à leur basculement, à leur torsion, leur soulèvement, ou encore à leur affaissement. Ces efforts peuvent
  entraîner la ruine de ces constructions.

  La formation d'une niche d'arrachement peut également être à l'origine de la ruine complète de la construction.

  Enfin, une construction située à l'aval d'un glissement ou d'une coulée de boue peut subir une poussée des terres
  incompatible avec la résistance mécanique de sa structure et s'en trouver détruite.

  Par ailleurs, les zones de fluage que la lenteur des déplacements rend souvent peu perceptible à l’œil nu et non
  quantifiable sans instrumentation, peuvent influer, à long terme, tout type d'ouvrage mal adapté au contexte
  (construction, route).

  L'expérience montre que les accidents de personnes sont peu fréquents mais possibles (phénomène
  relativement brutal, survenant de nuit, ...).

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PPRMT de Blaye                                                                                   Note de présentation

  Concernant les coulées boueuses, les écoulements suivent grossièrement la ligne de plus grande pente. Les vitesses
  d'écoulement sont fonction de la pente, de la teneur en eau, de la nature des matériaux et de la géométrie de la zone
  d'écoulement (écoulement canalisé ou zone d'étalement).

  Les biens et équipements exposés aux coulées boueuses subiront une poussée dynamique sur les façades directement
  exposées à l'écoulement mais aussi à un moindre degré une pression sur les façades situées dans le plan de
  l'écoulement. Les façades pourront également subir des efforts de poinçonnement de part les matériaux déplacés.

  Par ailleurs les constructions pourront être envahies par les coulées boueuses. Toutes ces contraintes peuvent
  entraîner la ruine des constructions.

   3. Les glissements de terrain sur les trois secteurs d'étude

   Seul le secteur de Paulin a déjà été concerné par ce phénomène.

  La partie exposée au Nord du front de taille a en effet été remodelée suite à son exploitation. Les grands talus de
  terre apportée ont alors tendance à glisser localement.

  Par ailleurs, ont été repérées en crête de falaise quelques rares empreintes de glissements de terrain de faible
  amplitude, certainement liés à l'appel au vide qu'a créée l'exploitation de cette carrière.

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PPRMT de Blaye                                                                                       Note de présentation

   C. LES AFFAISSEMENTS / EFFONDREMENTS DE GALERIES ET DE CAVITES SOUTERRAINES

   1. Définition

  Les affaissements sont des dépressions topographiques en forme de cuvette à grand rayon de courbure dues au
  fléchissement lent et progressif des terrains de couverture avec ou sans fractures ouvertes. La composante
  verticale du mouvement est prépondérante. Dans certains cas, les affaissements sont les signes annonciateurs
  d’effondrements.

  Les effondrements sont des mouvements gravitaires à composante essentiellement verticale qui se
  produisent de façon plus ou moins brutale. Ils résultent de la rupture des appuis ou du toit d’une cavité souterraine
  préexistante. Cette rupture initiale se propage verticalement jusqu’en surface en y déterminant l’ouverture d’une
  excavation grossièrement cylindrique dont les dimensions dépendent du volume du vide, de sa profondeur et du mode
  de rupture. L’effondrement peut être ponctuel ou généralisé sur une surface au contexte uniforme.

   2. Conditions d'apparition et conséquences

   Sur le territoire d’étude, ces mouvements concernent les parties sus-jacentes des massifs calcaires dans
   lesquels des galeries et cavités ont été creusées par l'homme au cours du temps.

   Hormis le simple appel au vide créé par l'existence de la galerie ou de la cavité, la circulation hydrique souterraine
   (roche soluble dans l’eau) et les mouvements du sous-sol (tectonique) conditionnet l'apparition de ces mouvements de
   terrains.

   En cas d’affaissement, des efforts de flexion, de traction et de cisaillement ainsi que des tassements
   différentiels préjudiciables aux structures, peuvent se manifester en bordure.

   L’effondrement d’une partie de terrain sur laquelle a été installé une construction peut entraîner la destruction
   partielle ou totale de cette construction soit par basculement soit par enfoncement.

   3. Les affaissements / effondrements de galeries et cavités souterraines sur les trois secteurs d'étude

   • Paulin

   Aucun signe et aucune donnée dispoinible ne permette de recenser quoit que ce soit sur ce secteur.

   • La Citadelle

   A l'occasion des études préalables au présent PPRMT, l'inventaire du réseau de galeries souterrains de la Citadelle a
   été précisé et certaines galeries visitées. Leur localisation est précisée sur la Carte informative des phénomènes
   naturels.

   Il s'agit pour la plupart de galeries creusées à l'occasion de l'exploitation du calcaire (carrières). D'autres sont des
   passages souterrains bâtis dont certaines parties restent encore aujourd'hui inaccessibles.

   • Bacalan

   Suite à des témoignages de riverains, un certain nombre de caves ont pu être localisées au pied de la falaise de
   Bacalan. La plupart mesurent quelques mètres de larges et de profondeur mais certaines, bien plus grandes (une
   dizaine de mètres de profondeur) étaient autrefois utilisées comme chai. Elles sont localisées sur la Carte informative
   des phénomènes naturels.

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PPRMT de Blaye                                                                                        Note de présentation

   D. LA CARTE INFORMATIVE DES PHENOMENES NATURELS

  Un certain nombre de règles ont été observées lors de l'établissement de cette carte. Elles fixent la nature et le degré
  de précision des informations présentées et donc le domaine d'utilisation de ce document. Rappelons que la carte de
  localisation se veut avant tout, être un état des connaissances - ou de l'ignorance - concernant les
  phénomènes naturels sur un territoire et à un moment donné.

  Sur un fond cadastral, au 1/2 500e pour le secteur de la Citadelle, et au 1/1 000e pour les secteurs de Paulin et
  Bacalan, sont représentés, d’une part, tous les événements qui se sont produits d’une façon certaine et,
  d’autre part, les événements supposés, anciens ou potentiels, déterminés par photo-interprétation et prospection
  de terrain mais dont on ne possède pas de témoignage irréfutable.

  Par ailleurs, pour préciser cet état de la connaissance, la Carte informative des phénomènes naturels présente
  également l'ensemble des données descriptives de l'état actuel des falaises et escarpements avec notamment :
     - les secteurs où un mur (rempart, mur en pierres sèches) occupe tout le dénivelé ;
     - les secteurs où la falaise devient talus ;
     - les secteurs subverticaux de falaise où les blocs produits sont de taille décimétrique ;
     - les secteurs subverticaux de falaise où les blocs produits sont de taille métrique ;
     - les secteurs verticaux de falaise ou en surplomb, où les blocs produits sont de taille métrique ;
     - les débouchés des passages souterrain (Citadelle) ;
     - les secteurs où des dégâts ont été constatés sur la citadelle elle-même (Citadelle) ;
     - les secteurs protégés par un mur de soutènement (Bacalan) ;
     - les secteurs protégés par un filet de protection (Bacalan) ;
     - le réseau connu de galeries souterraines (secteur de la Citadelle), en distinguant les galeries creusées des galeries
        bâties ;
     - les caves et cavités connues (secteur de Bacalan).

  Même si des observations ont été pratiquées hors du périmètre, la représentation graphique des phénomènes
  observés s’est limitée à ce périmètre ou à ses abords immédiats.

  L'échelle retenue pour l'élaboration de la Carte informative des phénomènes naturels (1/2 500e, soit 1 cm pour 25 m
  pour la Citadelle et le 1/1 000e, soit 1 cm pour 10 m) impose quelques simplifications. Il est en effet impossible de
  représenter certains éléments à l'échelle (zones glissées, petits escarpements, …). Les divers symboles et figurés
  utilisés ne traduisent donc pas strictement la réalité mais la schématisent. Notons notamment que si le trait
  de crête des falaises a été précisément localisé, l'emplacement des ouvrages de protection a été, pour des raisons de
  représentation graphique, défini de manière plus schématique.

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