Occupation et réseau viaire de la Préhistoire au - Garom
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Occupation et réseau viaire de la Préhistoire au haut Moyen Âge autour d’Amplepuis Rapport de prospection inventaire diachronique Commune d’Amplepuis Lieux dits : Le Terrail, Pimpia et Rousson Code patriarche n° 22 13645 Arrêté d’autorisation de fouille archéologique n° 2020/72 Jean LASSUS, chercheur associé à l’UMR 5138 ArAr avec la contribution de Mireille BROUILLET et Gilles GUTTY Décembre 2020
Table des matières Autorisation de prospection diachronique ........................................................................................ 5 Générique de l’opération ................................................................................................................. 7 Remerciements................................................................................................................................ 8 Notice Scientifique ........................................................................................................................... 9 1 Contexte scientifique de l’opération ....................................................................................... 11 1.1 Problématique générale ......................................................................................................... 11 1.2 Contexte géographique.......................................................................................................... 12 1.3 Contexte géologique .............................................................................................................. 13 2 Les prospections réalisées en 2020....................................................................................... 13 2.1 Méthode de prospection ........................................................................................................ 13 2.2 Résultats des prospections .................................................................................................... 13 3 Le Terrail ................................................................................................................................ 14 3.1 Historique des recherches ..................................................................................................... 14 3.2 Les prospections 2020. .......................................................................................................... 15 3.3 Parcelles 80 et 82 .................................................................................................................. 16 3.4 Parcelle 72 ............................................................................................................................. 19 3.5 Mobilier lithique des parcelles 72, 80 et 82 ............................................................................ 20 3.6 Parcelle 190 ........................................................................................................................... 20 3.7 Parcelle 189 ........................................................................................................................... 22 3.8 Éléments de réflexion sur l'apport des prospections sur la connaissance du site du Terrail et sur les perspectives de recherche ................................................................................................... 24 4 Le site Rousson ..................................................................................................................... 26 4.1 Historique des recherches ..................................................................................................... 26 4.2 Inventaire du mobilier de la réserve du musée Thimonnier ................................................... 27 4.3 La prospection 2020. ............................................................................................................. 27 5 Le site de Pimpia ................................................................................................................... 29 5.1 Historique des recherches ..................................................................................................... 29 5.2 Les prospections 2020. .......................................................................................................... 30 5.3 Le mobilier céramique du site de Pimpia recueilli en 2020. ................................................... 31 5.4 Étude des tegulae trouvées sur le site de Pimpia .................................................................. 32 5.5 Proposition de datation et de nature du site........................................................................... 33 5.6 Le site du Truchet .................................................................................................................. 34
5.7 Perspectives pour le site de Pimpia. ...................................................................................... 35 6 Bilan et perspectives de recherche ........................................................................................ 35 7 Bibliographie .......................................................................................................................... 37 8 Table des figures ................................................................................................................... 38 9 Planches ................................................................................................................................ 39 ....................................................................................................................................................... 40 4
Générique de l’opération Phase préparatoire, suivi administratif Karim GERNIGON, Emmanuelle BOISSARD et Laure DEVILLARD (DRAC Rhône-Alpes - Service Régional de l’Archéologie) Financement DRAC Dates d’intervention 2, 4 et 5 août - 9,10, 16, 23, 24 et 30 septembre – 20 octobre 2020 Responsable d'opération Jean LASSUS (Chercheur associé à l’UMR 5138 ArAr, Université Lumière Lyon 2) Équipe de prospection Jean LASSUS Mireille BROUILLET, Gilles GUTTY, Thomas CERISAY et François CHABAT , Études spécialisées Jean LASSUS Gilles GUTTY, étude des silex Dessins, DAO Jean LASSUS 7
Remerciements Je souhaite remercier toutes les personnes et institutions suivantes, qui ont contribué à la réussite de cette opération : • le Service Régional de l’Archéologie, son Conservateur en chef Karim GERNIGON, Emmanuelle BOISSARD et Laure Devillard pour le suivi administratif ; • Mireille BROUILLET pour son implication dans le projet et les contacts avec les propriétaires et exploitants des parcelles prospectées ; • Gilles GUTTY pour sa contribution à l’étude des silex ; • Delphine BELLANCA-PENEL du SRA pour nous avoir fourni des éléments de la carte archéologique concernant les communes objets de notre opération ; • Cécile BATIGNE VALLET, Armand DESBAT, Tony SILVINO et Clémence MÈGE pour leurs conseils concernant l’étude de la céramique ; • Mme DECHAMPS ainsi que MM. O. LABROSSE, A. ROLLIN, MAGNIN, T. GONIN et A. LABROSSE, propriétaires et exploitants des terrains, pour avoir bien voulu nous permettre d’y mener les prospections ; • Mmes Paulette BOURBON et Dominique GOUILLY ainsi que M. Henri BURNICHON, pour nous avoir permis d’étudier le mobilier et les archives entreposées dans les réserves du musée Barthélémy Thimonnier d’Amplepuis ; • Bastien DUBUIS pour avoir bien voulu nous fournir de précieuses informations sur les recherches qu’il a menées sur le territoire concerné. 8
Notice Scientifique Auteur : Jean LASSUS (Chercheur associé UMR ArAr 5138) Numéro d’OA : 22 13645 Responsable d’opération : Jean LASSUS Nature de l’opération : prospection diachronique Couverture géographique : Rhône-Alpes > Rhône>Amplepuis Code INSEE de la commune : 69006 Mots clés du thésaurus : Néolithique, La Tène, gallo-romain, céramique, tuiles, fossé Chronologie : Préhistoire, La Tène finale, Haut-Empire, Bas-Empire, Antiquité tardive, haut Moyen-Âge Peuples et cités : Gaulois, Gallo-romains Keywords : – Titre : Occupation et réseau viaire de la Préhistoire au haut Moyen Âge autour d’Amplepuis Les prospections prévues au printemps 2020 et les recherches dans les réserves du musée Thimonnier d’Amplepuis ont été annulées suite au confinement lié à la Covid -19. Concernant le site du Terrail, les parcelles 72, 80, 82, 189 et 190 pont été prospectées par temps très sec après un simple griffage des terrains. Des concentrations de tegulae, de tessons d’amphore et de céramique ont été détectées et revisitées dans de meilleures conditions après une pluie. Une localisation précise des artefacts remarquables a pu être réalisée avec un GPS. Une concentration inédite a été détectée dans la parcelle 190, à 130 m. à l’ouest de l’enclos, contenant des amphores italiques, des tessons de céramique et des tegulae, il s’agit vraisemblablement de la partie orientale du gisement trouvé par B. Dubuis dans la parcelle 193 juste de l’autre côté de la route. Dans la parcelle 189, la prospection a montré que le site s’étend jusqu’à 100 m. au nord-ouest de l’enclos, voire au-delà de façon plus ténue. En revanche la prospection des parcelles 72, 80 et 82, qui contiennent l’enclos, montre qu’il n’y a plus d’artefact au-delà d’une quarantaine de mètres au nord, à l’est et au sud du fossé, avec cependant une concentration d’amphores à 40 mètres dans cette dernière orientation. Il est établi ainsi que le site s’étend sur 7,5 ha principalement au nord-ouest et à l’ouest de l’enclos de 0,6 ha, il pourrait être interprété comme un établissement aristocratique vu l’abondance des tessons d’amphore vinaire italique D1A, voire de gréco-italique de transition et peut-être pourvu de toit en tuile dès le IIe siècle avant J.-C. à en croire la datation de quelques tegulae, si la méthode adoptée s’avère fiable de ce côté-ci du Beaujolais. Une première visite a été menée sur la parcelle 132 jouxtant le « site Rousson » connu depuis les années 1980 pour avoir livré un lot important d’amphores gréco-italiques et D1A ainsi qu’un lot de poteries gauloises de qualité. Simplement griffé, le nord du terrain a livré, en prospection, un petit nombre de tessons d’amphores D1A et D1B ainsi que quelques céramiques en mauvais état et deux tegulae. Il s’agit vraisemblablement de la partie occidentale du site évoqué ci-dessus. Le site de Pimpia encore inédit (en fait signalé au XIXe siècle mais perdu), redécouvert en 2013, a livré des céramiques gallo-romaines et des tegulae lors de la prospection 2020 réalisée aussi par 9
temps sec une première fois, une seconde visite après une pluie et terrain griffé a permis d’obtenir plus d’informations. Lors de la découverte du site, il a été trouvé, notamment, une lèvre d’amphore vinaire D1A, deux panses de coupe Drag 37 de Lezoux et trois lèvres de bol de Roanne permettant ainsi de proposer une fourchette d’occupation allant de La Tène D1B aux IIe/IIIe s. ap. J.-C. pour cet établissement situé sur un replat qui domine l’enclos du Terrail à 800 m. côté ouest. Sur tous ces sites nous avons recueilli des fragments de silex dont certains taillés, importés car il n’y a pas de gisement dans cette zone. 2021 sera consacrée, après les labours, à la suite des prospections aux alentours de ces sites, à l’étude du mobilier qui y a été trouvé avant cette campagne de prospection et celui entreposé dans les réserves du musée d’Amplepuis et à la recherche de nouveaux gisements. 10
1 Contexte scientifique de l’opération 1.1 Problématique générale L’objectif de cette opération est d’approfondir la connaissance de l’occupation et du réseau viaire de la Préhistoire au haut Moyen Âge autour d’Amplepuis. Une première phase concerne (cf. figure 1) : • à Amplepuis, les alentours des sites connus du Terrail, de Rochefort, de Rousson, de Mioland et du Pray ; • à Ronno, le site des Salles ; • à Valsonne, le site de la Chapelle des Fous. Il s’agit de reprendre les recherches en compilant les archives (rapports et carnets de fouille, inventaire du mobilier et dessins) et en étudiant le mobilier encore accessible et bien identifié, quand cela n’a pas été fait ou quand les documents correspondants ont été perdus. Ces études sont complétées et enrichies par des opérations de prospection pédestre étalées sur plusieurs années pour repérer de nouveaux sites et revisiter les sites mentionnés ci-dessus, pour en affiner la superficie et recueillir du mobilier permettant d’en élargir la chronologie. L’opération bénéficie également de survols aériens dans le cadre du projet dirigé par Peter LEATHER ayant pour objet l’étude des voies romaines Lyon-Vienne et Lyon-Roanne, auquel participe l’auteur de la présente demande. Pour 2020, l’objectif est de cibler les prospections dans la zone entourée de tirets rouges dans les figures 1 et 2. Il concerne quatre lots de parcelles situées aux alentours des sites du Terrail, de Rousson, de Rochefort et de Pimpia, sans s’interdire d’intervenir sur d’autres parcelles de la zone globale selon opportunité. 11
Figure 1: sites aux alentours d'Amplepuis objets de l'étude et zone cible pour 2020 1.2 Contexte géographique La figure 2 précise les zones cibles prévues en 2020. Figure 2 : aire de prospection avec les quatre zones prioritaires 12
1.3 Contexte géologique Les quatre aires de la figure 2 se trouvent sur une zone de tufs anthracifères du Viséen supérieur, et plus précisément d’ignimbrite « tuf Picard ». 2 Les prospections réalisées en 2020 2.1 Méthode de prospection Les prospections sont menées, avec l’autorisation des propriétaires et des exploitants, une fois les terrains labourés et si possible hersés, les périodes privilégiées sont ainsi le printemps et l’automne. Il est à noter que l’ensemencement des cultures se fait de nos jours dans un délai très court après les labours, voire après un simple griffage comme cela a été systématiquement le cas pour cette année. Le terrain est parcouru par les prospecteurs en ligne répartis tous les dix mètres voire moins si la concentration de mobilier nécessite un maillage plus fin. Les objets recueillis sont conditionnés dans un sac propre à chaque traversée. Une fois qu’un site est suspecté, son pourtour est relevé par GPS et la prospection se fait en maille plus serrée. La localisation des artefacts importants est faite par GPS. Les tessons de céramique sont prélevés à l’exception de ceux qui, manifestement, ne rentrent pas dans la fourchette chronologique concernée. Les tegulae et imbrices de taille significative sont recueillis et comptés mais seuls les fragments de tuiles avec rebord sont conservés. Les objets métalliques sont prélevés ainsi que les tessons de verre et les outils lithiques tels que ceux fabriqués en silex. La céramique est étudiée selon la méthode de classement par famille : amphore, céramique fine - sigillée, peinte, terra nigra, campanienne, métallescente -, céramique commune développée selon la couleur de la paroi extérieure (claire et rouge pour la cuisson oxydante, grise pour la cuisson réductrice) et le mode de fabrication (tournée ou non), selon la typologie retenue dans l’ACR « Céramique de cuisine » (cf. bibliographie). 2.2 Résultats des prospections Nous présentons, site par site le bilan des prospections accompagné de l’historique des recherches le concernant. Les restrictions sanitaires liées à la pandémie Covid-19 ont rendu impossibles les prospections du printemps ainsi que celles que nous aurions pu entreprendre début novembre. Pour respecter les mesures barrières, nous avons limité l’équipe à 4 personnes maximum. Le deuxième confinement ne nous a pas permis, d’une part, de travailler en équipe pour l’étude du lot de tessons de céramique et, d’autre part, de consulter ouvrages ou spécialistes au fait de la typologie des céramiques d’époque laténienne propres à ce territoire. Nous avons 13
ainsi limité nos références aux ouvrages accessibles sur internet ou en notre possession. Avant de présenter le résultat de nos prospections, il convient de signaler les fiches découvertes rassemblées par B. Dubuis dans trois documents adressés au SRA 1. Nous n’avons pas reconnu ces sites dans les éléments de la carte archéologiques qui nous ont été aimablement transmis par le SRA. Nous en avons eu connaissance suite à un contact avec B. Dubuis, notamment à propos des lots de céramique étudiés par C. Lemaistre (cf. infra). A cette occasion, il nous a demandé d’attirer l’attention du SRA sur ces documents qui n’ont peut-être encore été exploités et a prévu de nous transmettre, début 2021, le mobilier recueilli lorsque la situation sanitaire le permettra. 3 Le Terrail 3.1 Historique des recherches Le site du Terrail se trouve à 600 m environ au sud du château de Rochefort au bord d’un chemin emprunté au Moyen Âge pour relier Lyon à Roanne (CAG 69/1, p.126). Le site a été découvert par Paul de Varax, propriétaire du terrain, en 1889. Il entreprit des sondages et mis au jour, de 1891 à 1894, les quatre côtés d’un enclos fossoyé quadrangulaire (84x70x90x73 m) qu’il interpréta comme un oppidum avec un puit à l’intérieur dans lequel il trouva une monnaie d’argent de Marseille et de la poterie gauloise. La fouille n’a été décrite que dans ses ouvrages sur l’histoire d’Amplepuis. Sa famille a légué la plus grande partie du mobilier, datable de La Tène, aux Facultés Catholiques de Lyon. Peu après (1900 à 1903), Alamartine repris des fouilles sans les publier mais le mobilier mis au jour a été conservé dans la collection Guesdon. Il faut attendre 1963/1965 pour que de nouvelles recherches soient entreprises par Robert Périchon, professeur à l’université de Lyon, qui retrouve l’enclos avec une quantité considérable de céramiques gauloises et d’importation telle que la campanienne A accompagnée d’un grand nombre d’amphores italiques Dressel 1A témoignant d’échanges avec le monde méditerranéen. Ces fouilles et le mobilier correspondant ont été publiés en 19852. A. Périchon interprète le site comme un lieu de culte et considère que sa période d’occupation couvrirait largement la première moitié du Ier s. av. J.-C.3 Il étudie et publie le mobilier trouvé lors de ses fouilles et, également celui mis au jour par de Varax conservé aux Facultés Catholiques de Lyon. Bien qu’abandonné au milieu du Ier s. av. J.-C. suite à un probable incendie (charbons de bois dans le comblement du fossé pouvant provenir de la combustion d’une palissade intérieure4), Périchon postule que le site a été occupé à l’époque romaine car P. de Varax avait remarqué des tuiles à rebord ainsi qu’un four de tuilier. L’endroit a été occupé au Néolithique, la collection d’objets de cette époque trouvés sur le plateau de Rochefort est publiée en 1958 par Périchon 5. Enfin, Bastien Dubuis a publié, dans un article en 20166, une photographie aérienne montrant l’enclos à cheval sur les parcelles 72, 80 et 82 ce qui est confirmé par les photographies aériennes du site de l’IGN prises en 1960 et en 2013 (cf. figures 4 et 5). Il a revisité les parcelles 1 DUBUIS 2010, DUBUIS 2011a et DUBUIS 2013. 2 PERICHON, JACQUET 1985. 3 PERICHON, JACQUET 1985, p. 68 et. 87-89. 4 PERICHON, JACQUET 1985, p. 156. 5 PERICHON, JACQUET 1985, p. 101-105 et pl. 135-137. 6 DUBUIS 2016, p. 25, fig. 3 14
du site (cf. supra) et confié le mobilier laténien pour étude à Cindy Lemaistre dans le cadre d’un mémoire de master 2 à l’Université Lumière Lyon 2. En s’appuyant sur ces nouvelles données, B. Dubuis complète le plan7 du site en y incorporant les aires ayant livré des tessons d’amphores hors de l’enclos8. L’hypothèse d’un site cultuel ne lui semble pas convaincante, il propose d’y voir un site rural de fort statut9 situé à proximité de voies interrégionales commerciales importantes. 3.2 Les prospections 2020. La topographie du lieu est présentée dans la figure 3. Figure 3 : vue aérienne du Terrail avec n° parcelles et emplacement enclos (cliché J. Lassus) Le résultat des prospections est présenté synthétiquement par la figure 6. Un premier passage qui a eu lieu en août par temps très sec sur des terrains simplement griffés, a été complété début septembre, par une autre visite, après une pluie, limitée aux concentrations repérées la première fois. Figure 4 : enclos en 1960 Figure 5 : enclos en 2013 Il est désormais acquis qu’il n’y a aucune structure proche de l’enclos côté est et nord-est. En revanche, la présence de tesson d’amphore, de tegulae et de tessons de céramique de cuisine témoigne de l’existence d’un établissement couvert pourvu d’un certain confort aux nord-ouest et à l’ouest du site. 7 DUBUIS 2011, p. 37. 8 DUBUIS 2011 p. 42. 9 DUBUIS 2011, p. 44 15
Dans les parcelles 72, 80 et 82 qui contiennent l’enclos, les tessons d’amphore suivent le bord de celui-ci, certains d’entre eux ont peut-être été rejetés par DeVarax ou Périchon lors de leurs interventions. Figure 6 : localisation du mobilier significatif recueilli au Terrail en 2020 Nous présentons ci-après le mobilier céramique et TCA parcelle par parcelle. Nos découvertes complètent les informations transmises au SRA par B. Dubuis (cf. supra), à l’exception d’une concentration dans la parcelle 190, inédite à notre connaissance. Il convient de noter que la plupart des bords sont limités à la lèvre sans un départ de panse sur lesquelles existent fréquemment des décorations permettant de reconnaitre le type du vase concerné. La figure 6, visant à montrer l’étendue de toutes les parcelles prospectées, est complétée par la figure 8 qui en présente une vue plus rapprochée. 3.3 Parcelles 80 et 82 Ce sont les parcelles qui ont livré le plus de tessons d’amphore malgré les conditions difficiles. Cela provient essentiellement du fait que ce sont elles qui contiennent la plus grande partie de l’enclos. Il est également à noter que l’ensemble des sondages de Périchon y ont été réalisés 10. Les emplacements de ces derniers sont peut-être mal positionnés car le plan du fossé produit dans son ouvrage est incorrect, nous ne les avons pas inclus dans nos schémas en conséquence. Nous regroupons le mobilier des deux parcelles car leur limite sur le terrain n’est plus visible, le 10 Périchon 1985, p. 12 et 16. 16
chemin d’accès au transformateur mentionné par Périchon n’existant plus11. La répartition du mobilier céramique est donnée dans le tableau 1 et les dessins dans les planches I et II, où chaque artefact est identifié ci-après par « planche_n° », exemple I_1. Il convient de se reporter à la figure 8 pour la localisation du mobilier significatif. Famille/catégorie NMI % NMI NR % NR Amphore 12 52% 156 !69% ITA 10 43% 130 58% ITA-Campanie 1 4% 17 8% ITA-Étrurie 1 4% 9 4% Céramique Fine 2 9% 2 1% Campanienne A 1 4% 1 0% Peinte 1 4% 1 0% Céramique Commune 9 39% 67 30% Claire 1 4% 7 3% Tournée grise 2 9% 10 4% Non tournée grise 2 9% 18 8% Tournée rouge 2 9% 10 4% Non tournée rouge 1 4% 20 9% Dolium 1 4% 2 1% Jeton 1 Total général 23 100% 226 100% Tableau 1 : répartition par famille et catégorie du mobilier céramique des parcelles 80 et 82 Les deux parcelles ont livré 226 tessons dont 23 individus Les amphores, provenant toutes d’Italie, arrivent en tête avec 156 tessons soit 69 % du total et 12 individus soit 52 % du total. Parmi les individus, on décompte 2 amphores gréco-italiques de transition (II_27 et 28), 9 amphores D1A (I_1/3/4/11/17/18/20/21/25 et 1 amphore D1B (I_29). Parmi les autres tessons, il y a 19 anses de D1A, 4 de D1B et 3 de forme indéterminée car un de leur bord étant cassé, on ne peut pas en mesurer la largeur. À cela s’ajoutent deux pieds, 1 d’une D1A de Campanie en bouton (I_9) et 1 possible fragment de pied non dessiné. 116 panses sont, par nature, de forme indéterminée mais leurs pâtes montrent leur origine italienne. 8 % des tessons proviennent de Campanie (pyroxène) et 4 % des tessons présentent les nodules blancs typiques de l’Étrurie. La céramique fine est représentée par 2 individus (9 % du total des NMI et 1 % du nombre de restes). Il s’agit d’un bol Lamb. 31 de céramique campanienne A à engobe noir brillant et pâte orangée ($_16) et 1 tout petit tesson de bol de Roanne ($_17) de diamètre indéterminé. La céramique commune totalise 67 tessons (30 % du total) dont 9 individus (39 % du total). Parmi les 9 individus, on trouve 1 pot à lèvre évasée allongée en commune claire (II_3), une jatte à bord rentrant en commune rouge non tournée à pâte grossière (II_5), un couvercle à lèvre simple en commune tournée rouge (II_7), un petit vase à lèvre plate (II_9) de la même catégorie, une jatte ou écuelle à bord rentrant en tournée grise (II_11), un petit récipient à lèvre simple en non tournée grise 11 Ibidem 17
(FAC, II_14) et un dolium (II_15). Deux individus, un plat à bord droit avec 2 stries (II_19) et un bouton de préhension (II_21), sont peut-être attribuables à une période plus tardive (haut Moyen- Âge ?). Parmi les fonds, anses et panses présentées par catégorie dans la planche II, le tesson le plus intéressant est le n° II_12, une panse avec des cercles comme décor à l’intérieur typiquement protohistorique. Ce lot de céramique à majorité laténienne, prouve l’existence d’une activité culinaire à proximité de l’enclos vers l’ouest (cf. fig. 8). Les deux parcelles ont livré 5 tegulae dans les 4 premiers rangs de prospection en partant de la limite avec la parcelle 190 en allant vers l’est, soit une distance de 70 mètres. Les profils de celles qui ne sont pas trop érodées sont donnés dans la planche II (Tx). Les mesures sont fiables pour les T1 et T2, pour les autres, nous avons supposé que la cassure se situe au niveau de l’amorce de la tuile. Datation Unité cm sauf Hauteur Épaisseur Épaisseur Profondeur Arrondi Rang Type proposée gorge rebord rebord tuile gorge (mm) rebord Av. J.-C. 80_T1 RG3 4,6 2,8 2,3 2 80_T2 RG3 B1 90/60 av. 4,5 3,2 2,5 0,5 1 80_T3 RG2 4,7 3,3 2,3 Ind 80_T4 RG1 A2 120/90 av. 6,1 3,5 3,2 1 80_T5 RG4 A1 150/120 av. 4,3 2,25 2,5 1,4 Tableau 2 : métrologie des tegulae des parcelles 80 et 82 Le site étant laténien, il nous parait intéressant de comparer les caractéristiques de ces tegulae, présentées dans le tableau 2, avec les critères retenus par B. Cément pour dater ce type de matériel 12 d’époque tardo-républicaine (arrondi du rebord et profondeur de la gorge). La première a un arrondi hors gabarit13, la suivante relève du type B1 (90/60 av. J.-C.), la troisième est trop abimée pour cette mesure, la quatrième relève du type A2 (120/90 av. J.-C.) et la cinquième a un arrondi légèrement supérieur au type A1 (150//120 av. J.-C.). Les autres tuiles ne peuvent pas être associées à cette recherche. Ces datations semblent cohérentes avec l’existence d’amphores gréco-italiques de transition (milieu du IIe s. av. J.-C.). Il est ainsi possible d’envisager que des tuiles romaines aient été présentes au Terrail dès la seconde moitié du IIe s. av. J.-C, si les critères retenus par B. Clément restent valables pour le Haut-Beaujolais. Il convient de noter que deux petits fragments de meule (59 gr. et 11,9 gr.) ont été trouvés dans la même aire que pour les tegulae. Sur ces deux parcelles, B. Dubuis a recueilli et fait étudier par C.Lemaistre14, 134 tessons de céramique commune et fine laténienne dont 12 individus pas toujours identifiables et 84 tessons d’amphore dont 3 lèvres ont pu être identifiées comme étant des D1A de transition. 12 CLEMENT 2013, p. 87. 13 Cf. la réserve exprimée par B.CLEMENT sur la régularité de l’arrondi (CLEMENT 2013, p. 88). 14 LEMAISTRE 2014, p.112 et p. 119. 18
3.4 Parcelle 72 Cette parcelle a été prospectée les mêmes jours que les précédentes avec les mêmes conditions de visibilité. Elle contient la partie nord de l’enclos. Le tableau 3 donne la répartition des tessons de céramique recueillis dans cette parcelle, il convient de se reporter à la figure 8 pour la localisation des principaux artefacts et à la planche III pour leur dessin. Famille/catégorie NMI % NMI NR % NR Amphore 4 57% 32 62% ITA 3 43% 18 35% ITA-Campanie 1 14% 12 23% ITA-Étrurie 0% 1 2% Indéterminée 0% 1 2% Céramique Commune 3 43% 20 38% Grise fine 1 14% 1 2% Tournée grise 1 14% 7 13% Non tournée grise 0% 2 4% Tournée rouge 1 14% 1 2% Non tournée rouge 0% 9 17% Total général 7 100% 52 100% Tableau 3 : répartition par famille/catégorie du mobilier céramique recueilli dans la parcelle 72 Comme pour les parcelles 80/82, la parcelle a livré plus de tessons d’amphore que de céramique commune, cette famille comprend 32 restes (62 % du total) dont 4 individus (57 % du total), il s’agit de 4 bords de D1A (III_1, 2, 10 et 11). Un pied cylindrique de D1A campanienne est à signaler (III_3). Parmi les 4 anses d’amphore trouvées, une, de couleur claire recueillie à 70 m. au nord de l’enclos, est d’origine indéterminée et une autre est une D1A de transition (III_6). Il convient de noter que 23 % des tessons proviennent de Campanie, 1 seul comporte les nodules blancs typiques de l’Étrurie. Les 20 tessons restant concernent la céramique commune (38 % du total) dont 3 NMI. On décompte 1 assiette fine micacée, imitation de Lamboglia 5/7 (III_14) présente dès le Ier s. av. J.-C. jusqu’à la fin de l’horizon 8 (70 ap. J.-C.) à Roanne15, 1 couvercle en tournée grise (III_13), et un plat en tournée rouge dont le diamètre ne peut être déterminé (III_15). Anses et fonds sans caractéristique particulière complètent ce lot de céramique commune (cf. pl. III). L’activité culinaire à proximité de l’enclos concernerait plutôt la parcelle 80. Deux tegulae ont été trouvées à l’entrée du champ (limites parcelle 80 et 189, cf. figure 8) dont 1 seule, sans gorge, présente des caractéristiques mesurables (planche III_T1). Son rebord a pour hauteur 4,7 cm, la largeur de ce dernier est de 2,8 cm, avec un arrondi de 0,6 cm, ces mesures ne correspondent pas exactement avec un type défini par B. Clément 16 mais elles se rapprochent du type B1, datable de 90 à 60 av. J.-C. Une même hypothèse que pour les parcelles 80/82 peut être faite concernant la possibilité d’apparition précoce de tuiles romaines au Terrail pour cette parcelle. 15 GENIN, LAVENDHOMME 1997, p. 133. 16 Déjà cité supra. 19
B.Dubuis17 signale la présence de 8 tessons de céramique et 30 tessons d’amphore à pâte rouge non identifiables observés lors d’un passage sur le terrain après culture18. 3.5 Mobilier lithique des parcelles 72, 80 et 82 Nous donnons ci-après les résultats d’une analyse de ce type de mobilier ramassé avant et pendant les prospections 2020. Figure 7 : mobilier lithique des parcelles 72, 80 et 82 Le bruit de fond de silex du territoire environnant est bien présent au Terrail, un atelier de fabrication de haches polies est envisagé dans l’ouvrage de Périchon (cf. réf dans la figure). 3.6 Parcelle 190 Malgré les mauvaises conditions de prospection (cf. supra), nous avons pu mettre en évidence une concentration inédite de tesson d’amphores italiques et de tegulae dans la partie nord du terrain sur 30 mètres vers l’est. Se reporter à la figure 8 pour la localisation des principaux artefacts. Ce § fait office, en conséquence de fiche de découverte pour cette parcelle (X = 803670, Y = 6538843, surface site dans la parcelle = 2 000 m², implantation dans figure 8). Le tableau 4 et la planche IV donne la composition du lot de céramique et de tegulae recueilli dans la parcelle 190. A ces tessons, s’ajoute un jeton (IV_3) cassé en deux et un probable fond de bouteille bleutée 17 DUBUIS 2011a, p. 10. 18 Mobilier non étudié par C. Lemaistre à notre connaissance. 20
(IV_8) de type Isings 50/51 (2ème moitié du Ier s. ap. J.-C.) avec une inclusion blanche et des bulles. Famille/catégorie NMI % NMI NR % NR Amphore 1 25% 6 32% ITA 2 11% ITA-Campanie 1 25% 4 21% Céramique Commune 3 75% 13 68% Claire 1 5% Tournée grise 1 25% 1 5% Non tournée grise 1 25% 6 32% Tournée rouge 4 21% Non tournée rouge 1 25% 1 5% Total général 4 100% 19 100% Tableau 4 : répartition du mobilier céramique de la parcelle 190 par famille/catégorie Le nombre de tessons est modeste en comparaison des autres parcelles du site (cf. supra et infra). Les amphores ne sont pas ici majoritaires avec 6 tessons (32 % du total) dont 1 seul individu limité au sommet d’une lèvre de D1A campanienne (IV_1), région d’origine majoritaire. Un pied de D1 de même origine (IV_1) est recensé, auquel s’ajoutent 4 panses. La céramique commune domine le lot avec 13 tessons (68 % du total) dont 3 individus (75 % du total). Un couvercle en tournée grise avec une petite moulure est recensé ainsi qu’une jatte à bord rentrant en non tournée rouge à pâte grossière et un plat à lèvre plate en tournée grise dont la période de production reste à préciser. Un lot de 21 fragments de tegulae, souvent érodés, ont été recueillis. Leur profil est présenté dans la planche IV (Tx) et leurs caractéristiques dans le tableau 5. À noter qu’il ne reste de la tegula T17 que l’encoche arrière. Nous pouvons proposer une datation19 à partir de l’arrondi et de la profondeur de l’encoche pour 6 d’entre elles (cf. tableau 5). 3 relèvent du type B1 (90/60 av. J.- C.), 2 du type B2 (60/30 av. J.-C.) et 1 du type A1 (150/120) avec un arrondi de1,4 cm. supérieur au gabarit le plus élevé du référentiel (cf. supra). Toutes les tuiles sont situées à moins de 30 mètres de la route qui longe la parcelle à l’ouest, à l’exception de la T19 trouvée près du virage du chemin à la limite de la parcelle 80 (cf. fig. 8). Nous faisons la même constatation que pour les parcelles précédentes concernant la présence précoce de tuile romaine. Il est probable que cette petite concentration soit la partie orientale de celle recensée par B. Dubuis20 dans la parcelle 193 de l’autre côté de la route. Pour la parcelle 193, C.Lemaistre21.a recensé 63 tessons de céramique commune laténienne dont 6 individus, 18 tessons de céramique fine laténienne dont 2 individus et 54 tessons d’amphores dont 4 individus. Les deux lèvres d’amphore identifiables relèvent du type D1A de transition. Des tegulae sont signalées pour la période gallo-romaine. Il n’est pas fait de mention de la présence de mobilier céramique ou 19 Selon méthode CLEMENT 2013, p. 87. 20 DUBUIS 2011a, p. 8. 21 C. LEMAISTRE 2014, p. 121. 21
TCA dans cette parcelle 190 dans le mémoire de C. Lemaistre. Unité Profondeur Type Décro- Emplct/ cm Hauteur Largeur Arrondi Épaisseur Parcelle Rang Type gorge encoche prof. sauf rebord rebord rebord tuile chage (mm) avant encoche gorge T1 190 RG1 B1 5,5 3 0,8 3,3 0,5 0,2 Avg/5 T2 190 RG1 3 ind T3 190 RG1 ind 3,5 0,5 T4 190 RG1 ind 2,78 1 T5 190 RG1 5 3,4 0,8 2,7 T6 190 RG1 B1 4,8 2 0,9 3,1 T7 190 RG1 ind 2,6 0,5 T15 190 RG1 B1 4,5 2,9 0,9 2,6 0,5 T16 190 RG2 2,6 ind 3,4 2,5 T17 190 RG2 1,5 ind 2,7 Ard/>3 T37 190 RG2 3,1 2 ind 2,5 triangle 0 Avg>2,9 T38 190 RG2 2,5 ind T18 190 RG3 ind T19 190 RG7 B2 5,3 1,9 0,7 3 1 0 Avg>3 T20 190 RG2 4,8 2,8 ind 2,5 T21 190 RG2 4,2 2,8 1,1 2,9 1 triangle 0 Avg>4 T22 190 RG2 A1 5,7 4,5 1,4 4,2 droite 0,2 Avg>1,5 T23 190 RG2 4,7 2,4 0,6 3,2 T24 190 RG2 4,9 2,4 0,9 3,3 3 T25 190 RG2 B2 4,8 3 1 3 2 T26 190 RG2 3,9 2,5 ind 2 Tableau 5: métrologie des tegulae recueillies dans la parcelle 190. 3.7 Parcelle 189 La parcelle 189 a livré 75 tessons dont 9 individus présentés dans le tableau 6, voir aussi la figure 8 et la planche V. C’est la céramique commune qui domine avec 46 tessons (62 % du total) dont 7 individus (88 % du total). En ce qui concerne la commune claire (4 NR et 1 NMI), on décompte un plat à lèvre plate à pâte mi-fine (V_11), une anse mi-fine avec un engobe micacé (V_10) et une autre à pâte grossière et engobe blanc micacé (V_9). Une panse de commune grise fine est présente, un pot à bord convergent à pâte gris clair très fine (V_12) pourrait relever du type KAOL A15 du DICOCER 22 (-10 av./20 ap. J.-C.) dans la mesure où l’orientation retenue est correcte malgré la petite taille du tesson. À ces deux exemplaires particuliers, il convient d’ajouter les 30 tessons de commune non tournée rouge (41 % du total) dont 2 individus (33 % du total). Il s’agit d’une jatte à bord rentrant moulurée à pâte fine dégraissée micacée (V_6) et d’un pot à bord droit à pâte mi-fine (V_7) complétés par deux anses (V_8 et 16). Vient ensuite, en commune tournée rouge, une écuelle à bord rentrant à pâte 22 DICOCER LATTARA 6, p. 490. 22
brune micacée (V_17) accompagnée de deux anses (V_18 et 19). Une jatte à lèvre épaissie digitée en céramique non tournée grise (V_15) et un couvercle en tournée grise à pâte fine micacée (V_13) complètent le lot qui semble bien représentatif de La Tène. Les amphores sont représentées par 28 tessons (13 % du total) dont 1 individu (13 % du total, il s’agit d’une D1A campanienne (V_2). Un pied en bouton (V_1) du même type d’amphore est recensé ainsi d’ailleurs qu’un supposé fragment de pied d’amphore italique (V_15). Le modèle D1B italique est représenté par 4 anses (V_3, 4,5 et 14). Le pied V_16, s’il est bien creux, car très érodé, relève d’une amphore D2/4 italique plus tardive mais restant dans la fourchette d’occupation donnée par les céramiques et les autres amphores. Un jeton (V_20) trouvé en limite est de la parcelle est également recensé. Famille/catégorie NMI % NMI NR % NR Amphore 1 13% 28 38% ITA 0% 15 20% ITA-Campanie 1 13% 4 5% ITA-Etrurie 0% 5 7% Indéterminée 0% 4 5% Céramique Commune 7 88% 46 62% Grise fine 0% 1 1% KAOL ? 1 13% 1 1% Claire 1 13% 4 5% Tournée grise 1 13% 6 8% Non tournée grise 1 13% 2 3% Tournée rouge 1 13% 2 3% Non tournée rouge 2 25% 30 41% Total général 8 100% 74 100% Tableau 6 : répartition du mobilier céramique de la parcelle 189 par famille/catégorie La parcelle a livré 17 fragments de tegulae avec rebord présentés dans le tableau 7. Les profils sont fournis dans la planche VI. Nous pouvons proposer une datation basée sur la méthode de B.Clément à partir de l’arrondi et de la profondeur de gorge lorsque ceux-ci sont mesurables pour 6 tuiles de la liste : T2 et T8 relèvent du type A2 (120/90 av. J.-C.), (T14) du type B1 (90/60 av. J.- C.), (T11) d’une transition entre B1 et B2 (90/30 a. J.-C.), enfin, T3 et T10 du type B2 (60/30 av. J.-C.). Ceci suggère qu’il y a pu avoir, comme pour les autres parcelles du site, des structures couvertes de tuiles concomitamment à l’apparition des amphores vinaires D1A. 23
Unité cm Hauteu Arrond Profondeu Type Emplct et Parcell Typ Épaisseu Épaisseu sauf Rang r i r gorge encoch prof.encoch e e r rebord r tuile gorg rebord rebord (mm) e avant e e RG1 (T9) 189 4,3 3,5 2,6 2,05 4 (T10) 189 RG4 6 4,1 3,3 T1 189 RG7 4,5 2,6 2,5 1 (T8) 189 RG8 (T13) 189 RG6 4,7 3 3,45 (T14) 189 RG6 B1 5,1 2,5 0,9 2,3 1 B1/ (T11) 189 RG4 3,7 3,9 0,7 2,15 2 0,5 (T12) 189 RG4 2,1 2,6 0,5 Arg/>5,5 T2 189 RG1 A2 4 2,1 1 2,4 Triangl T3 189 RG1 B2 4,3 3,2 0,7 2,4 1,5 e Avg T4 189 RG1 3,2 3 T5 189 RG2 2,5 2,7 Arg ? T6 189 RG2 2,8 T7 189 RG1 4,8 3,95 2,1 T8 189 RG1 A2 3,6 3 1,1 2,6 T9 189 RG2 4,9 3,2 3,7 T10 189 RG2 B2 5,5 2,6 0,8 3,1 1 Tableau 7 : métrologie des tegulae de la parcelle 189 B. Dubuis a confié le mobilier qu’il a recueilli sur cette parcelle23 à C. Lemaistre qui y a recensé, pour la période laténienne, 54 tessons de céramique commune dont 14 individus, 20 tessons de céramique fine dont 8 individus et 16 tessons d’amphore dont 1 individu très probablement de type gréco-italique. 3.8 Éléments de réflexion sur l'apport des prospections sur la connaissance du site du Terrail et sur les perspectives de recherche À partir des informations recueillies sur le terrain par B. Dubuis et nous-mêmes, nous pouvons formuler les suggestions suivantes pour l’interprétation du site : • le site ne se limite pas à l'enclos compte tenu des gisements d'amphore, de céramiques et de tegulae au nord-ouest et à l’ouest de celui-ci ; • la présence de tegulae susceptibles d’être datées du milieu du IIe s.à la fin du Ier s. av. J.-C. peut suggérer, avec toutes les précautions d’usage, que des bâtiments ont été construits avec ce type de couverture, signe d'une certaine aisance, peut-être à partir du début de son occupation daté par les amphores de transition gréco-italique, d’autres tuiles peuvent 23 DUBUIS 2010, p. 5. 24
être plus tardives mais elles ne sont pas en assez bon état pour être datées (manque d’encoche) ; • l'abondance de céramique de cuisine laténienne suggère la présence d'un habitat ou d'un hébergement avec cuisine ; • en revanche, s'il n'y a pas d'avancée majeure dans la compréhension du rôle du site, l'hypothèse d'un domaine aristocratique émise par B. Dubuis en 201624 est cohérente avec le mobilier recueilli et l’existence de bâtiments annexes à l’enclos. Nous pouvons proposer ainsi une carte du site dans la figure 8. Nous ignorons si les deux aires se rejoignent compte tenu de la présence du chemin qui perturbe les observations. L’aire entourée de traits rouges a une surface de 7,5 ha pour un enclos de 0,6 ha. De telles structures ont été observées en Gaule. Figure 8 : emprise du site du Terrail proposée Nous poursuivrons en 2021 et au-delà, nos recherches sur les parcelles du site, dont la 193 pour localiser le mobilier, et celles aux alentours en fonction des cultures. L’utilisation d’un drone serait bien utile avec, si possible, un LIDAR pour détecter les anomalies de terrain dont d’éventuels fossés/enclos. Il est indéniable que pour aller plus loin encore, il faudrait envisager 24 DUBUIS 2016, p. 25. 25
une fouille de l’intérieur de l’enclos, avec les techniques modernes, pour y rechercher des structures, telles que des trous de poteaux, habituellement non détectées à l’époque des interventions passées. Des sondages après prospection géophysique pourraient être à envisager au niveau des concentrations de tuiles (parcelles 190, 189 et peut-être 193) pour vérifier notre hypothèse d’apparition précoce. L’exploitation des réserves du musée Thimonnier continuera dès que les conditions sanitaires le permettront, les tessons y sont en bien meilleur état que ceux recueillis sur le terrain cette année. 4 Le site Rousson 4.1 Historique des recherches La figure 9 montre une vue aérienne de la parcelle prospectée avec l’emplacement du « site Rousson ». Figure 9 : vue aérienne du site Rousson (cliché J. Lassus) Le site a été découvert fortuitement au début des années 1980 lors de travaux effectués sur le chemin menant de Rochefort au bourg d’Amplepuis sur le flanc septentrional du plateau de Rochefort. Le mobilier céramique et amphorique correspondant (collection Patay et musée Thimonnier à Amplepuis) est publié dans l’ouvrage de R. Périchon25 et a fait l’objet d’une étude récente par C. Lemaistre 26. La présence d’amphores gréco-italiques de transition est confirmée, diffusées au milieu du IIe s. av. J.-C., le site est peut-être contemporain avec celui du Terrail sur lequel elles sont également attestées. Cette fourchette est compatible avec celle évoquée par B. Dubuis (La Tène D1, voire la Tène D1b). 25 PERICHON 1985. 26 LEMAISTRE 2014, p. 103. 26
La CAG 69/1 p. 126 signale au lieu-dit la Julianerie, à 350 mètres environ au nord du site Rousson, la découverte de « poteries gauloises d’une richesse décorative extraordinaire » lors de travaux de fondation d’un mur de clôture. Nous n’avons pas encore pu consulter de publication à ce sujet et vérifier sur le terrain. À noter que la localisation du site Rousson dans la base du SRA est trop au sud (vers la Crozette). Les coordonnées Lambert 93 correctes sont X = 803311,2, Y = 6540419,4. B.Dubuis27 a relevé la présence de 4 tessons d’amphore à pâte rouge en 2011 dans la parcelle 132. 4.2 Inventaire du mobilier de la réserve du musée Thimonnier Cet inventaire a été suspendu par la pandémie Covid-19. Il a déjà permis de retrouver des tessons illustrés dans l’ouvrage de Patay28. La figure 10 donne l’exemple d’un tesson retrouvé et son dessin dans l’ouvrage évoqué. La recherche reprendra le plus rapidement possible. Figure 10: dessin du tesson n° 54 dans PATEY 1985 et photo (J. LASSUS) prise au musée Thimonnier 4.3 La prospection 2020. Les parcelles 118 et 132 ont été prospectées le 20 octobre après qu’elles aient été griffées. Le mobilier recueilli à cette occasion est présenté dans le tableau 8 et la planche VII. Il comporte 44 tessons dont 6 individus. Si son existence permet de proposer une aire périphérique au site « Rousson », son effectif est trop faible pour nous éclaircir sur la nature de ce dernier. La céramique commune vient en tête avec 24 tessons (55 % du total) dont 5 individus (83 % du total). Trois de ces individus sont en tournée grise : un couvercle à lèvre moulurée (VII_11) dont la pâte mi-fine est gris clair, une lèvre de cruche (VII_9) à pâte bien cuite et une marmite ou un plat à lèvre plate (VII_8). Un col de cruche est à signaler (VII_10). Les 2 autres sont en tournée rouge : un pot à lèvre déversée (VII_13), une lèvre éversée d’une cruche ou d’un pichet (VII_14) avec un départ d’anse, deux anses (VII_15 et 17), un fond plat (VII_16) et 3 panses complètent la catégorie. Il n’y a que des panses en non tournée rouge. 27 DUBUIS 2011a, p. 7. 28 FOUILLANT, PATAY 1985, p. 32. 27
Ce vaisselier suggère la présence d’une structure pourvue d’une cuisine, vraisemblablement lié au « site Rousson » qui jouxte la parcelle au nord-ouest (cf. figures 9 et 11). Famille/catégorie NMI % NMI NR % NR Amphore 1 17% 19 43% ITA 1 17% 19 43% Céramique Fine 1 2% Peinte 1 2% Céramique Commune 5 83% 24 55% Tournée grise 3 50% 8 18% Non tournée grise 1 2% Tournée rouge 2 33% 7 16% Non tournée rouge 8 18% Total général 6 100% 44 100% Tableau 8 : répartition du mobilier céramique de la parcelle 132 par famille/catégorie Avec 19 tessons (43 % du total) et 1 individu (17 % du total) suivent les amphores. Le seul NMI est un bord d’amphore italique Dressel 1B, deux anses (VII_3 et4) relèvent également de ce dernier type en usage entre 70 et 30 av. J.-C. Une anse de D1A (VII_1), 2 anses (VII_5 et 7) et un pied (VII_6) d’amphore italique de type indéterminé complètent la famille. La présence d’amphore D1A et D1B est confirmée dans le mémoire de C. Lemaistre29, mais ce sont des lèvres de gréco-italique de transition qui datent le début d’occupation du site (milieu du IIe s. av. J.-C.). Une panse de céramique peinte représente la céramique fine, elle est trop petite pour en caractériser le vase. Deux silex ont été trouvés sur le site (VII_S1 et S2). Deux fragments de tegula ont été recueillis dont un, avec une trace de gorge, est trop érodé pour donner des informations. La seconde a un rebord de hauteur 4 cm et de largeur 3,9 cm sans gorge. Son arrondi de 1,4 cm sort des mesures utilisées pour dater les amphores tardo- républicaines30. Elle se rapproche du type A1 (milieu du IIe s. av. J.-C. en cohérence avec la datation des amphores gréco-italiques). La figure 11 illustre l’étendue du site avec l’emplacement du « site Rousson » sur plan cadastral. Elle complète la fiche de découverte étable par B. Dubuis (cf. supra). En 2021 et au-delà, la parcelle 132 et les autres à proximité seront visitées. À l’aide de photos aériennes et satellites, la recherche d’anomalies tels que des fossés/enclos sera entreprise, les sites laténiens en comportant dans beaucoup de cas. 29 LEMAISTRE 23014, p. 106. 30 CLEMENT 2013, p. 87. 28
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