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ORGANISATION MONDIALE WT/TPR/M/270 27 novembre 2012 DU COMMERCE (12-6535) Organe d'examen des politiques commerciales 15 et 17 octobre 2012 EXAMEN DES POLITIQUES COMMERCIALES BANGLADESH Compte rendu de la réunion Président: S.E. M. Eduardo Muñoz Gómez (Colombie) Page I. REMARQUES INTRODUCTIVES DU PRÉSIDENT 3 II. DÉCLARATION LIMINAIRE DU REPRÉSENTANT DU BANGLADESH 5 III. DÉCLARATION DU PRÉSENTATEUR 8 IV. DÉCLARATIONS DES MEMBRES 14 V. RÉPONSES DU REPRÉSENTANT DU BANGLADESH ET OBSERVATIONS ADDITIONNELLES 35 VI. REMARQUES FINALES DU PRÉSIDENT 43 Note: Les questions écrites communiquées à l'avance par les Membres de l'OMC et les réponses du Bangladesh figurent dans le document WT/TPR/M/270/Add.1 et seront disponibles en ligne à l'adresse suivante: http://www.wto.org/french/tratop_f/tpr_f/tp_rep_f.htm.
WT/TPR/M/270 Page 3 I. REMARQUES INTRODUCTIVES DU PRÉSIDENT 1. Le quatrième examen de la politique commerciale du Bangladesh a eu lieu les 15 et 17 octobre 2012. Le Président, S.E. M. Eduardo Muñoz Gómez (Colombie), a souhaité la bienvenue à la délégation bangladaise, dirigée par S.E. M. Md. Ghulam Hussain, Secrétaire du Ministère du commerce, ainsi qu'au présentateur, S.E. M. Faizel Ismail (Afrique du Sud). 2. Le Président a rappelé l'objet des examens de politique commerciale et les principaux éléments de procédure concernant la réunion. Le rapport du Bangladesh avait été publié sous la cote WT/TPR/G/270 et celui du Secrétariat, sous la cote WT/TPR/S/270. 3. Les questions posées par les délégations ci-après avaient été communiquées par écrit au moins deux semaines avant la réunion et avaient été transmises à la délégation bangladaise: États-Unis; Canada; Turquie; Australie; Taipei chinois; Singapour; Union européenne; Pakistan; Japon; Thaïlande; Philippines; Norvège; Argentine et Malaisie. Les délégations suivantes avaient communiqué leurs questions écrites après l'expiration du délai de deux semaines: Chine et Inde. 4. Le Président a fait observer que d'après les rapports établis en vue de cette réunion par le Bangladesh et le Secrétariat, l'économie bangladaise était sortie relativement indemne de la crise économique mondiale, mais le pays restait vulnérable car ses exportations n'étaient pas diversifiées et il dépendait largement des envois de fonds des travailleurs émigrés. Les exportations demeuraient fortement concentrées tant sous l'angle des produits que sous celui des destinations – ce qui comportait un certain risque; les exportations de vêtements de confection vers l'UE et les États-Unis en constituaient la composante essentielle. Le Bangladesh avait bénéficié d'une vigoureuse croissance durant la période à l'examen, et compte tenu de ses forces intrinsèques – notamment un dynamique secteur privé et un vaste bassin de main-d'œuvre à bon marché, les perspectives de maintien de cette croissance étaient relativement bonnes. 5. Toutefois, les flux d'IED restaient modestes selon la plupart des paramètres, en raison de différents facteurs dont le régime commercial, l'inadéquation des infrastructures et de l'offre énergétique, les questions de gouvernance et un climat d'affaires difficile. D'après la conclusion qui semblait se dégager des deux rapports, les perspectives de croissance à plus long terme étaient subordonnées à la production de ressources suffisantes pour desserrer les goulots d'étranglement infrastructurels, de même qu'à l'instauration d'un climat d'affaires concurrentiel favorisant les activités à forte intensité de main-d'œuvre. Les Membres seraient certainement intéressés à en savoir davantage sur les dispositions que le Bangladesh comptait prendre pour progresser dans ces domaines en vue de répondre à l'intensification de la concurrence extérieure. 6. L'examen offrait aux Membres la possibilité d'échanger des vues sur des questions qui présentaient de l'intérêt pour l'OEPC, y compris les constatations suivantes: Le Bangladesh était conscient du fait qu'il devait améliorer le climat d'investissement et poursuivre les réformes liées au commerce en vue de favoriser l'investissement national et étranger, tout en stimulant le commerce en vue d'une croissance plus rapide. Dans ses efforts de réforme, le gouvernement devait notamment réduire les distorsions commerciales, minimiser les éléments défavorables aux exportations en poursuivant la réforme tarifaire et assurer une plus large intégration du pays dans le système commercial multilatéral. Étant donné que le gouvernement prenait des mesures dans ce sens, quelles mesures s'étaient avérées fructueuses jusque-là? La réforme du cadre juridique et réglementaire était devenue essentielle dans certains domaines pour faciliter la croissance économique et le développement social. Depuis le dernier examen, outre les principes directeurs en matière d'importation et
WT/TPR/M/270 Page 4 d'exportation, le Bangladesh avait adopté une importante législation nouvelle portant sur diverses questions liées au commerce, par exemple les normes et la certification, les mesures SPS, les marchés publics, les droits de propriété intellectuelle, les zones économiques, le blanchiment d'argent, les assurances, le tourisme, les télécommunications et la concurrence. De même, la Loi de 2008 sur les marchés publics renfermait de nombreux éléments des bonnes pratiques internationales dans ce domaine. Un nouveau cadre législatif en matière de concurrence avait été instauré, ce qui était louable. Toutefois, on notait également la persistance d'une intervention étatique à grande échelle au sein de l'économie; les entreprises publiques étaient largement engagées dans les activités commerciales et exerçaient une influence dominante dans les secteurs clés tels que le jute, le textile, la sidérurgie, les produits chimiques et engrais, le sucre, les services publics et les transports. Le tarif douanier du Bangladesh était son principal instrument de politique commerciale, de même qu'une source importante, bien que décroissante, de recettes publiques. Presque tous les droits étaient ad valorem, de sorte que le tarif avait un haut degré de transparence. Par contre, le Bangladesh avait consolidé 17,8% du total de ses lignes tarifaires mais seulement 2,7% des lignes tarifaires industrielles, ce qui rendait incertaines les conditions d'accès au marché pour les produits en question. Une protection additionnelle avait été maintenue sous forme d'autres impositions et de taxes internes, notamment des droits régulateurs et droits supplémentaires qui s'appliquaient à près de 20% des lignes tarifaires. Plusieurs Membres avaient évoqué cet enjeu dans leurs questions écrites. Une vaste modernisation douanière était en cours; elle visait à faciliter un dédouanement rapide grâce à l'automatisation et à rehausser la transparence du processus de dédouanement. Le port de Chittagong, par lequel passaient plus de 90% des importations et exportations du pays, avait grandement amélioré sa compétitivité et son efficacité en comparaison d'autres ports de la région, qu'il s'agisse des coûts, du temps de rotation des navires ou de la productivité des opérations de manutention des conteneurs. L'élimination du système d'inspection avant expédition (IAE) se faisait graduellement, pour permettre aux fonctionnaires des douanes d'assumer progressivement des responsabilités plus grandes en vue de l'abandon total du système à la fin de 2012, après l'expiration des contrats passés avec les agences d'IAE.
WT/TPR/M/270 Page 5 II. DÉCLARATION LIMINAIRE DU REPRÉSENTANT DU BANGLADESH 7. Le Bangladesh est résolument attaché au système commercial multilatéral et accorde une grande importance au commerce pour son développement socioéconomique, qui passe par la création d'emplois et la réduction de la pauvreté. Démocratiquement élu, le gouvernement conduit par l'Honorable Premier Ministre Sheikh Hasina a adopté récemment le sixième plan quinquennal, qui place le commerce au cœur du programme global de développement. Dans les années qui ont suivi le dernier examen de la politique commerciale, effectué en 2006, l'économie bangladaise a fait preuve d'une résilience considérable. Durant cette période, la croissance du PIB est restée stable, à un rythme annuel moyen de plus de 6%. Ce résultat a été obtenu en dépit de certains facteurs exogènes et endogènes défavorables tels que la crise économique mondiale, la forte hausse des prix internationaux des produits essentiels et des combustibles, ainsi que de fréquentes catastrophes naturelles. La période à l'examen se caractérise aussi par une réduction de la dépendance de l'économie à l'égard de l'agriculture et par une croissance soutenue du secteur industriel. 8. Comme tous les pays du monde, indépendamment de leur niveau de développement économique, le Bangladesh a subi le contrecoup de la longue crise économique et financière mondiale. Il a toutefois pu résister fortement à cette crise grâce aux mesures prudentes – macroéconomiques et autres – instaurées par le gouvernement. Malgré le ralentissement de la plupart des économies industrielles, les exportations bangladaises ont affiché une croissance positive même au plus fort de la crise en 2008 et 2009; en fait, si l'on exclut ces années, les exportations ont enregistré une croissance à deux chiffres. De même, les envois de fonds sont demeurés stables, contribuant ainsi à un solde positif de la balance courante. Le ratio commerce/PIB a évolué à la hausse pour atteindre 55% en 2011/12. 9. Le Bangladesh a fait des progrès notables par rapport aux OMD durant la décennie écoulée, et il est en passe d'atteindre la plupart des cibles. La réduction de la pauvreté a toujours constitué un objectif gouvernemental prépondérant. Le pays a pu réduire l'incidence de la pauvreté absolue, qui est tombée de 40,4% en 2005 à 31,5% en 2010. Par ailleurs, l'indice d'écart de la pauvreté a été ramené à 6,5 alors que la cible fixée pour 2015 est de 8. 10. L'une des principales tâches auxquelles doit s'atteler le gouvernement bangladais est la mobilisation de ressources internes. Le gouvernement a fourni des efforts concertés pour relever le coefficient de pression fiscale. Ces efforts de grande ampleur, dont l'automatisation de l'administration fiscale, les changements d'orientation, l'élargissement de l'assiette fiscale et les réformes administratives, ont permis de faire passer ce coefficient de 8,3% en 2005/06 à 10,5% en 2011/12. Pour sa part, le ratio recettes/PIB est passé de 10,5% à 12,9%. La réussite la plus remarquable est d'avoir progressivement réduit la dépendance à l'égard des droits d'importation tout en augmentant les recettes internes tirées de la taxe sur la valeur ajoutée et de l'impôt sur le revenu; en 2011/12, ces recettes représentaient 53% du total des recettes fiscales. 11. Le Bangladesh applique un régime très libéral en matière d'IED. Durant la période à l'examen, ses entrées d'IED ont oscillé autour de 1% du PIB et ont donc été largement inférieures à leur potentiel. Pour attirer l'IED, le gouvernement met en œuvre tout un arsenal de mesures, dont la création de zones économiques spéciales. Sur le front macroéconomique, la gestion de l'inflation constitue un défi majeur de l'action gouvernementale. Dans le passé récent, la hausse des prix des produits essentiels dont les aliments et les combustibles sur les marchés internationaux a créé des pressions inflationnistes sans précédent. Le taux d'inflation a atteint les deux chiffres en 2011/12. 12. Permettez-moi d'évoquer maintenant les réformes institutionnelles et changements d'orientation auxquels le gouvernement a procédé durant la période à l'examen. Le gouvernement applique une politique commerciale ouverte, et une vaste libéralisation s'est produite depuis le dernier examen. Conformément à l'engagement contracté dans le cadre de l'OMC, le Bangladesh a
WT/TPR/M/270 Page 6 progressivement éliminé toutes les restrictions qu'il appliquait à des fins de balance des paiements, et ce processus s'est achevé en 2009. Par ailleurs, le droit d'importation moyen est passé à 14,85% en 2010/11, contre 16,39% en 2005/06. 13. Diverses questions aux multiples facettes influent directement sur la formulation de la politique tarifaire bangladaise. La rationalisation de la structure tarifaire revêt une importance capitale pour les réformes entreprises par le gouvernement. La politique tarifaire vise deux objectifs primordiaux: garantir des recettes publiques pour étayer les activités de développement, et promouvoir la croissance industrielle. Étant donné que le pays est tributaire des importations pour les produits essentiels, les matières premières et les biens d'équipement, le gouvernement s'efforce de maintenir les prix de ces produits à des niveaux raisonnables par le jeu des réductions tarifaires. 14. Depuis 2006, la procédure de dédouanement a fait l'objet de modifications profondes: automatisation du dédouanement, saisie directe de la déclaration par le négociant, possibilité de dépoter les marchandises expédiées par conteneur complet et d'effectuer la livraison dans un dépôt de conteneurs privé à l'intérieur du pays. Le système SYDONIA est actuellement utilisé dans les principaux postes de douane du Bangladesh et pour environ 90% de ses échanges commerciaux, et son utilisation sera élargie aux autres grands postes de douane terrestres. Des scanners de conteneurs plus rapides ont déjà été installés dans le port de Chittagong, et il est prévu d'installer des équipements similaires dans d'autres grands postes de douane. Depuis avril 2012, le gouvernement a instauré un autre dispositif pour régler les différends portant sur les questions fiscales et douanières. 15. Le Bangladesh tient grandement à profiter des possibilités d'accès aux marchés qu'offre le système commercial multilatéral. Cependant, sa base d'exportation demeure étroite. Le textile et les vêtements représentent environ 80% de ses exportations totales. Même si nous avons commencé, sur une échelle modeste, à exporter d'autres produits, la diversification tant désirée ne s'est pas encore produite. Le gouvernement reconnaît bien l'importance d'une diversification des produits comme des marchés, mais il est nécessaire et urgent d'opérer une diversification intrasectorielle dans le secteur du textile et du vêtement en développant le volet design et en créant un label national pour passer à une chaîne de valeur d'un plus haut niveau. 16. En Asie du Sud, tous les membres de l'ASACR, dont le Bangladesh, mettent en œuvre l'Accord sur la ZLESA depuis janvier 2006. Ayant pris l'engagement de mieux s'intégrer dans l'économie régionale, le Bangladesh a appliqué un programme de réduction tarifaire conformément à l'échéancier prévu par cet accord, et il accorde actuellement une préférence tarifaire d'environ 50% à l'ensemble des membres de l'ASACR pour les produits ne figurant pas sur les listes de produits sensibles. Récemment, l'Inde a accordé l'accès en franchise de droits à tous les PMA de la ZLESA pour tous les produits, à l'exception des boissons alcoolisées et des produits du tabac, qui sont repris sous 25 lignes tarifaires. En 2010, le Bangladesh a signé et ratifié l'Accord-cadre de l'ASACR sur le commerce des services. La première ronde de négociations sur les listes d'engagements a débuté en 2010 et devrait s'achever en 2012. 17. Durant la période à l'examen, les pays membres de l'Accord commercial Asie-Pacifique (APTA) ont lancé (en 2007) la quatrième ronde de négociations. Dans l'intervalle, trois accords subsidiaires portant respectivement sur la facilitation des échanges, le commerce des services et la promotion/protection des investissements ont été signés par l'ensemble des membres. Ces derniers n'ont pas encore conclu la quatrième ronde de négociations commerciales. Par ailleurs, le Bangladesh coopère étroitement avec ses voisins d'Asie du Sud pour rehausser la connectivité sous-régionale en vue de promouvoir le commerce. 18. Le Bangladesh est engagé envers l'OMC et participe activement à toutes les discussions. Il attache un intérêt capital aux négociations du Cycle de Doha et continuera d'y jouer un rôle constructif. Nous reconnaissons l'appui et la coopération que tous les Membres ont apportés au
WT/TPR/M/270 Page 7 Bangladesh pendant qu'il pilotait le Groupe des PMA à titre de coordonnateur en 2007 et 2011. En novembre 2009, le Bangladesh a adhéré au Cadre intégré renforcé (CIR) dans le but d'accroître ses capacités du côté de l'offre. La Banque mondiale procède actuellement à la réalisation de l'EDIC, et nous devrions recevoir le rapport d'ici à la fin de 2012. 19. Au cours de la période considérée, le Bangladesh a promulgué la Loi de 2009 sur la protection des droits des consommateurs et la Loi de 2012 sur la concurrence. Une nouvelle Loi sur les assurances a été promulguée en 2010. En 2011, la Direction du développement et de la réglementation du secteur des assurances (IDRA) a été créée en vertu de cette loi pour assurer la réglementation du secteur. En 2006, l'Office de réglementation du microcrédit (MRA) a été créé par voie législative pour promouvoir et favoriser le développement durable du secteur du microfinancement en créant un environnement porteur pour les ONG et les IMF du pays. Créée en 2007, la Fondation pour les petites et moyennes entreprises a pour vocation d'intégrer les entrepreneurs locaux dans le courant général du développement économique. Durant la période considérée, le Bangladesh a adopté la politique agricole nationale et une nouvelle politique industrielle. De plus, le gouvernement a déjà pris des mesures pour modifier la Loi sur les sociétés, la Loi sur l'organisation du commerce et la Loi sur la Commission tarifaire du Bangladesh afin de les rendre plus favorables aux entreprises. 20. Le gouvernement bangladais est résolu à poursuivre ses réformes économiques et sociales en vue de renforcer la croissance du PIB, de réduire davantage la pauvreté et les inégalités et d'accélérer le développement économique. Il a inscrit le commerce électronique et la gouvernance électronique dans son programme d'action prioritaire axé sur l'objectif d'un "Bangladesh numérique à l'horizon 2021". À cet égard, il a adopté un plan prospectif pour définir ses objectifs socioéconomiques et faire du Bangladesh un pays à revenu intermédiaire d'ici à 2021. Le commerce est un facteur important pour la concrétisation de ces objectifs. Par conséquent, le gouvernement a pris l'initiative de formuler une politique commerciale exhaustive pour assurer une meilleure coordination et une plus grande cohérence entre les différents organismes intervenant dans les activités liées au commerce. 21. Nous remercions vivement les Membres qui ont accordé l'accès FDSC aux PMA. L'accès préférentiel aux marchés a favorisé la croissance des exportations du Bangladesh. Il a aussi aidé le pays à créer des possibilités d'emploi pour plus de 3 millions de femmes, leur ouvrant ainsi la voie de l'autonomie. Je saisis cette occasion pour inviter instamment les Membres qui n'ont pas encore rempli leurs engagements à accorder l'accès FDSC aux PMA. Afin de mieux intégrer son économie dans le marché international, le Bangladesh a urgemment besoin d'un soutien technique et financier pour lever les contraintes du côté de l'offre, y compris sur le plan des infrastructures physiques, du développement des installations douanières et portuaires, de la valorisation des ressources humaines et du transfert de technologie. 22. Pays importateur net de produits alimentaires, le Bangladesh est grandement préoccupé par la sécurité alimentaire. La productivité du secteur agricole augmente de manière soutenue, mais cela ne suffit pas pour satisfaire la demande d'une population de 150 millions d'habitants. Le Bangladesh est donc vulnérable au regard de toute hausse de prix ou toute contraction de l'offre sur le marché international des produits alimentaires. Nous reconnaissons avec une profonde gratitude la contribution des partenaires/organismes de développement à nos efforts d'accélération de la croissance et du développement. Nous reconnaissons aussi la contribution de l'OMC à cet égard. 23. Je tiens à remercier les Membres de leur intérêt et de leur engagement. Nous croyons que cet examen nous aidera à comprendre les perspectives des Membres et nous guidera dans la formulation d'un meilleur régime de politique commerciale. Nous remercions particulièrement les pays qui ont porté un intérêt sérieux à notre politique commerciale et nous ont transmis des questions à l'avance en vue de l'examen.
WT/TPR/M/270 Page 8 III. DÉCLARATION DU PRÉSENTATEUR (S.E. M. FAIZEL ISMAIL (AFRIQUE DU SUD)) 24. Après avoir lu le rapport du Secrétariat sur les résultats commerciaux et économiques du Bangladesh durant les six dernières années, je suis persuadé que Jim O'Neill, célèbre économiste de Goldman Sachs, a eu raison de prédire que le Bangladesh sera l'un des onze prochains pays émergents du XXIe siècle. Seul PMA dans ce groupe de pays en développement, le Bangladesh est en bonne voie pour relever ce défi. Regardons les preuves. 25. Le rapport du Secrétariat indique que la croissance moyenne du PIB du Bangladesh s'est établie à plus de 6% au cours des six dernières années – malgré les revers provoqués par les ravages du cyclone Sidr en 2007 et par la récession économique mondiale en 2008-2009. Durant cette période, le Bangladesh a fait de grandes avancées dans la réduction de la pauvreté tant rurale qu'urbaine. D'après la Stratégie d'aide-pays 2011-2012 de la Banque mondiale, le pays est en passe d'atteindre en 2015 les Objectifs du millénaire pour le développement en ce qui concerne le taux de mortalité infantile et l'égalité entre les sexes dans l'éducation. Il se maintient en effet sur une trajectoire de croissance depuis les deux dernières décennies, de sorte que son taux de pauvreté est tombé de 57% en 1990 à un chiffre estimatif de 31,5% en 2010. C'est une réalisation très impressionnante. 26. Le Bangladesh a pu obtenir des taux de croissance spectaculaires tout en faisant de grands progrès au regard des défis sous-jacents que sont la pauvreté et le développement! Je l'invite à partager avec les autres pays les enseignements qu'il a pu tirer de cette trajectoire de développement plus inclusive sur le plan social. 27. Sur le plan économique également, le Bangladesh a vécu une profonde transformation structurelle. Lorsqu'il a accédé à l'indépendance en 1971, l'agriculture générait plus de la moitié de son PIB, le secteur manufacturier relativement modeste en fournissait à peine 10%, et le reste provenait du secteur des services. Depuis lors, la contribution de l'agriculture au PIB est tombée à 15%, mais le secteur emploie encore plus de 52% de la population et conserve une importance cruciale relativement aux préoccupations de sécurité alimentaire et de développement économique du pays. Le secteur des vêtements de confection a été l'un des principaux vecteurs de la croissance, et sa part de PIB s'est accrue, dépassant les 17% en 2010. Au cours de la décennie écoulée, le secteur des services a accru lui aussi sa part de PIB, qui est passée à plus de 50%. Il s'agit là d'une transformation structurelle importante sur un horizon historique relativement court. 28. Durant les six dernières années, les trois grands secteurs – agriculture, industrie et services – ont affiché une croissance vigoureuse. D'après le rapport de l'OMC, en 2011 la croissance du secteur agricole s'est chiffrée à 5%, celle des services à 6,6% et celle du secteur industriel à 8,2%. Par ailleurs, le Bangladesh a opéré des réformes très louables au chapitre de la politique commerciale. Il s'intègre de plus en plus dans l'économie mondiale, comme en témoigne la progression de son ratio commerce/PIB qui est passé à 55% en 2012. La politique commerciale a été marquée par des réformes impressionnantes durant les six dernières années. Les droits de douane sont ad valorem dans leur quasi-totalité, ce qui confère un haut niveau de transparence au tarif douanier. La moyenne des droits NPF appliqués est tombée de 15,5% en 2005 à 14,9% en 2011, et le tarif douanier comprend essentiellement quatre paliers – 3%, 5%, 12% et 25%, tandis qu'un droit nul s'applique aux produits tels que le riz, le froment, l'oignon, les légumineuses, les huiles alimentaires, les semences, les engrais, les médicaments et le coton. En outre, des efforts considérables ont été investis dans la modernisation douanière. D'après le rapport de l'OMC, le port de Chittagong, par lequel passent 90% des échanges du Bangladesh, a "beaucoup amélioré sa compétitivité et son efficacité par rapport à d'autres ports de la région s'agissant des coûts, du temps de rotation des navires et de la productivité des opérations de manutention des conteneurs". Le pays s'emploie aussi à moderniser sa législation en matière de propriété intellectuelle; il a adopté une nouvelle Loi sur les marques en 2009, et deux
WT/TPR/M/270 Page 9 nouvelles lois portant respectivement sur les brevets et sur les dessins et modèles industriels sont au stade de la rédaction. Parmi les autres réformes notables figure l'adoption d'une nouvelle Loi sur la concurrence en 2012. 29. L'an dernier j'ai eu le privilège d'être le présentateur de l'EPC du Nigéria, et à l'instar du Bangladesh, le Nigéria avait de grands progrès à son actif. Je me souviens d'avoir dit que le Nigéria était un "lion d'Afrique en marche", paraphrasant ainsi le titre d'un rapport du McKinsey Global Institute. Aujourd'hui, je crois pouvoir affirmer que le Bangladesh est un tigre asiatique ou – devrais-je dire, le tigre du Bengale en marche! 30. Toutefois, le développement du Bangladesh pose des défis considérables. Comme le souligne le rapport-pays de la Banque mondiale, "avec environ 55 millions d'habitants qui vivent encore dans la pauvreté et les deux tiers des enfants qui souffrent de malnutrition chronique, les besoins de développement demeurent importants et pressants". C'est le défi le plus crucial pour le développement du pays. Deux autres défis, exogènes ceux-là, pourraient continuer d'assombrir ses perspectives de croissance; il s'agit du changement climatique et de l'instabilité économique mondiale. 31. Premièrement, le Bangladesh figure parmi les pays les plus densément peuplés de la planète, et sa situation géographique le rend particulièrement vulnérable aux inondations, à la sécheresse et aux cyclones. On estime qu'un réchauffement climatique mondial de quatre degrés ferait monter les eaux de la Baie du Bengale de 100 centimètres vers 2100, de sorte que 15% des terres émergées du Bangladesh seraient inondées et qu'il faudrait déplacer 20 millions de personnes. Les effets négatifs du changement climatique peuvent effacer tous les gains que le Bangladesh a obtenus dans la réalisation des OMD. 32. Deuxièmement, le Bangladesh est encore tributaire des principaux marchés développés, soit l'UE (plus de 50% des exportations) et les États-Unis (plus de 20%). La conjoncture économique défavorable au sein de l'UE et la fragile reprise de l'économie des États-Unis rendent ces marchés hautement imprévisibles et instables. Le Bangladesh a déjà souffert d'une croissance moins forte de ses exportations vers l'UE durant l'année écoulée. Quelles mesures prend-il pour diversifier ses marchés d'exportation? 33. J'aimerais me concentrer sur quelques enjeux cruciaux concernant le secteur manufacturier, l'agriculture et les services. Le secteur manufacturier du Bangladesh comprend un secteur formel relativement moderne – composé de grandes entreprises qui assurent environ 70% de la production – et un secteur informel regroupant une multitude de microentreprises non immatriculées. Ses principaux sous-secteurs sont le vêtement, le jute (filés et cordes), les produits pharmaceutiques, les produits du tabac, les boissons, le ciment et la construction navale. Fait intéressant, la construction de petits navires est un domaine prometteur sous l'angle de l'avantage concurrentiel. Le Bangladesh dispose également de capacités importantes dans le sous-secteur pharmaceutique. En 2010, ses exportations de produits pharmaceutiques se sont chiffrées à 27 millions de dollars EU. En revanche, il a aussi importé des produits pharmaceutiques pour un montant de 389 millions de dollars EU. 34. Le secteur manufacturier est dominé par le vêtement de confection, à savoir les vêtements tissés (chemises, T-shirts et pantalons) et les articles de bonneterie (sous-vêtements, chaussettes, bas et chandails). Dans le cas des articles de bonneterie, environ 90% des tissus sont de fabrication locale, mais de nombreux tissus et filés sont importés. La compétitivité du secteur tient en grande partie à la modicité des salaires au Bangladesh (environ 64 dollars EU par mois). En Chine, les salaires sont plus de deux fois plus élevés. Le Bangladesh compte plus de 5 000 usines de vêtements qui emploient environ 3,6 millions de personnes, des femmes pour la plupart. D'après le rapport du Secrétariat, le secteur du vêtement devrait demeurer la principale source de croissance de la production dans un avenir prévisible.
WT/TPR/M/270 Page 10 35. Le gouvernement bangladais a défini sa vision pour le secteur manufacturier dans sa nouvelle politique industrielle (2010). Il est conscient de la nécessité de diversifier la production et les exportations du secteur. D'après la Vision 2021, la croissance annuelle du secteur devrait atteindre 8% d'ici à 2015, et sa part de PIB devrait passer à 28%, contre 17% à l'heure actuelle. La production du secteur s'est caractérisée jusqu'ici par une base étroite; elle se concentre dans un petit nombre de sous-secteurs – le textile, le vêtement, le cuir, ainsi que les aliments congelés et les boissons. 36. Le sixième plan quinquennal désigne la diversification des produits et des marchés comme un objectif primordial. Il renferme des stratégies détaillées pour les "secteurs à fort potentiel de croissance" de l'industrie manufacturière, dont le vêtement de confection, le textile hors confection, le jute, la chaussure, le cuir, la mécanique légère, les produits pharmaceutiques, l'agroalimentaire, la construction navale, l'électronique, la sidérurgie et l'ingénierie, les logiciels et les produits des TIC, le textile maison, la construction de navires de haute mer et autres. Le plan souligne la nécessité pour le Bangladesh de se tailler une place dans les chaînes d'approvisionnement régionales et de gravir les échelons pour s'engager dans la production de biens intermédiaires. En vue d'aider le pays à diversifier sa production et ses marchés d'exportation, le Ministère du commerce s'est associé au secteur privé pour créer des conseils de promotion des entreprises dans plusieurs des secteurs de produits ci-dessus. 37. Il s'agit là d'une vision et d'un plan d'action à la fois ambitieux et impressionnants de la part du gouvernement. D'après le célèbre économiste Dani Rodrik, la politique industrielle est un processus d'autodécouverte plutôt qu'un processus consistant à définir des objectifs d'aide gouvernementale difficiles à atteindre. De toute évidence, les secteurs de produits (32 secteurs répertoriés) sont trop nombreux pour que le gouvernement puisse les soutenir tous d'une manière efficace. Il serait intéressant d'entendre les observations de la délégation bangladaise sur la manière dont progresse ce processus de développement industriel. Comment le Bangladesh entend-il profiter de la hausse des coûts de production en Chine et attirer des producteurs de vêtements de confection? Quelles actions sont menées à l'heure actuelle pour améliorer et diversifier la production de sorte que tant les travailleurs que le gouvernement puissent tirer un meilleur parti des gains engendrés par les exportations de vêtements? 38. L'agriculture contribue moins largement au PIB, mais elle demeure un grand pourvoyeur d'emplois et de revenus et un important facteur de sécurité alimentaire. De plus, elle apporte un soutien considérable au secteur manufacturier et à celui des services. Les productions végétales, dont le riz et le froment, sont le sous-secteur dominant. Le riz représente environ 90% de la production de céréales alimentaires. Le Bangladesh occupe le quatrième rang des pays producteurs de riz à l'échelle mondiale. L'objectif primordial du gouvernement est la sécurité alimentaire – garantir une offre suffisante et stable d'aliments nutritifs, ce qui inclut le recours à ses propres filets de sécurité sociale en matière d'alimentation. Le gouvernement a donc maintenu les programmes de subvention concernant les engrais et le carburant diesel. Ces programmes semblent se situer dans les limites des engagements que le pays a souscrits dans le cadre de l'OMC. Les importations alimentaires représentent environ 13% des importations totales et font du Bangladesh un importateur net de produits alimentaires. Le pays produit suffisamment d'aliments pour nourrir sa population, mais les importations sont nécessaires pour faire face aux catastrophes naturelles telles que la sécheresse et les inondations. La production rizicole est passée de 6 millions de tonnes en 1971 à 33 millions en 2010. Le Bangladesh applique des tarifs élevés sur les crevettes et le poisson congelés, le jute, les légumes, les fruits, les noix et les épices. Comment peut-il renforcer sa sécurité alimentaire tout en continuant d'ouvrir son marché? 39. Les services ont été le secteur le plus prospère de l'économie, comme en témoigne leur croissance moyenne de 6-7%. Les principaux sous-secteurs sont la vente en gros et au détail, les transports, l'entreposage et les communications. Le gouvernement a consacré des efforts particuliers au développement du secteur, notamment pour tirer parti des capacités du pays en matière de
WT/TPR/M/270 Page 11 délocalisation, ce qui inclut les centres d'appel. Les services financiers, les télécommunications et les transports ont été grandement libéralisés durant les six dernières années. Toutefois, le secteur des services est encore à un stade de développement précoce et offre un vaste potentiel de croissance. J'aimerais m'attarder sur certains aspects de ce potentiel et sur les mesures novatrices qui ont déjà été prises à cet égard. 40. Dans le secteur bancaire, les banques commerciales privées, y compris les banques étrangères, ont accru leur participation à l'activité économique. Un très faible pourcentage de la population (à peine plus de 13%) utilise le système bancaire formel. En revanche, le Bangladesh compte plus de 610 institutions de microfinancement (IMF) agréées. Le gouvernement a créé un Office de réglementation du microcrédit, qui assure la surveillance des ONG intervenant dans ce domaine. Les IMF jouent un rôle prépondérant dans le pays, et d'après le rapport du Secrétariat le montant total de leurs prêts correspond à 3% du PIB. Bien entendu, la plus célèbre et la mieux connue de ces IMF est la Grameen Bank, qui compte plus de 8 millions d'emprunteurs. La Grameen Bank mène ses activités dans plus de 81 000 villages; elle est la propriété de ses emprunteurs pauvres, des femmes pour la plupart. 41. Dans le secteur des télécommunications, la participation des capitaux tant nationaux qu'étrangers a eu pour effet d'accroître la pénétration de la téléphonie mobile – auparavant négligeable, qui atteignait les 90 millions d'abonnés au début de 2012. La téléphonie mobile crée de nouvelles possibilités pour les services bancaires, le commerce, la télémédecine et l'enseignement à distance. Le gouvernement et le secteur privé ont-ils mis à profit ces possibilités nouvelles pour fournir des services aux pauvres? 42. Le secteur des TI est un autre secteur émergent prometteur pour le Bangladesh. D'après le rapport du Secrétariat, le secteur des TI et des services qui en sont tributaires emploie actuellement 20 000 personnes et est évalué à 250 millions de dollars EU. Le niveau des salaires est nettement moins élevé que dans les autres centres de délocalisation établis tels que l'Inde et les Philippines. Comment le Bangladesh met-il ce facteur à profit pour faire croître son secteur des TI? 43. Le rapport du Secrétariat indique par ailleurs que le Bangladesh dispose d'un réseau de transport vaste et diversifié comprenant des routes, des voies ferrées, des voies de navigation intérieures, deux ports de navigation maritime et des installations d'aviation civile. Le réseau routier assure actuellement plus de 80% du transport de passagers et de marchandises. Le réseau ferroviaire, sous-utilisé, n'en assure que 7%. Le Bangladesh compte également plus de 700 rivières et affluents qui forment l'un des plus vastes réseaux de voies de navigation intérieures du monde; ce réseau est sous-utilisé pour ce qui est du transport intérieur. Quels modèles d'investissement novateurs sont explorés à l'heure actuelle pour permettre au gouvernement de partager le fardeau que constitue l'amélioration des infrastructures du pays? 44. La population du Bangladesh est sa plus grande ressource. Dans le domaine des services, la question primordiale est celle de l'incidence des envois de fonds. Ces envois ont plus que doublé pour passer en 2012 à environ 12,8 milliards de dollars EU, soit plus de 10% du PIB; ils dépassent largement les flux d'aide, ainsi que l'IED. Le Bangladesh se classe au septième rang mondial des bénéficiaires d'envois de fonds, derrière l'Inde, la Chine et les Philippines. Toutefois, sur une base individuelle les envois de fonds des travailleurs bangladais se chiffrent à seulement 2 000 dollars EU et sont donc largement inférieurs à ceux des travailleurs d'autres pays asiatiques. Les Bangladais émigrent surtout vers les pays du Golfe, où ils occupent principalement des emplois peu qualifiés. Comment le Bangladesh peut-il valoriser davantage ses ressources humaines en augmentant le salaire social perçu par ces travailleurs et les envois de fonds reçus par le gouvernement? 45. Le Bangladesh est confronté à de nombreux enjeux de développement – plus que sa juste part, comme je l'ai indiqué au début. Que fait la communauté internationale, et qu'est-ce qui peut être fait
WT/TPR/M/270 Page 12 de plus? La Banque mondiale est le plus grand donateur du pays, y compris en matière d'Aide pour le commerce. Son plus récent rapport-pays fait état d'engagements IDA de plus de 2 milliards de dollars EU, dont 1,2 milliard pour le pont Padma, le financement d'une capacité additionnelle de production d'énergie (750 MW) et une aide au développement des zones économiques et aux partenariats public-privé. 46. L'UE apporte un soutien au Bangladesh pour le renforcement de ses capacités commerciales. L'appui qu'elle lui a fourni pour l'élaboration des normes relatives aux exportations de crevettes – dans le cadre du Programme d'appui à la qualité des produits du Bangladesh – est une excellente illustration de la manière dont l'Aide pour le commerce peut contribuer au développement des exportations. Le Bangladesh s'est montré proactif, et pour une mise en œuvre efficace de l'Accord sur les ADPIC il a présenté au Conseil des ADPIC une demande détaillée d'Aide pour le commerce assortie d'un budget de 71 millions de dollars EU. Si les donateurs répondent de manière positive, ce pourrait être une autre illustration de l'efficacité de l'Aide pour le commerce. Y a-t-il eu une réponse à cette demande présentée en 2007? Quels efforts additionnels la communauté internationale peut-elle faire pour appuyer le Bangladesh et pour s'associer à lui dans les efforts qu'il déploie pour affronter ses problèmes d'infrastructure? 47. Bien entendu, l'Aide pour le commerce ne saurait remplacer l'accès aux marchés. Le programme TSA de l'UE – qui accorde l'accès en franchise de droits et sans contingent – et la simplification de ses règles d'origine ont entraîné des retombées appréciables pour le Bangladesh. En revanche, d'après le rapport du Secrétariat, le SGP (2009) des États-Unis n'inclut toujours pas les produits dont l'exportation présente un intérêt pour le Bangladesh, comme les vêtements, les chaussures et les articles en cuir. De ce fait, 99,6% des exportations du Bangladesh vers les États-Unis étaient assujetties aux droits NPF en 2009. Dans le cas du Japon, 98% des exportations bangladaises étaient admissibles à la franchise de droits en 2010. Dans le cas de la Chine, 92% des exportations bangladaises ont bénéficié, en 2010, du système d'accès en franchise de droits et sans contingent pour les PMA. D'après le Secrétariat, le régime d'accès en franchise de droits et sans contingent que l'Inde a établi en faveur des PMA englobe 85% de ses lignes tarifaires à compter de 2012. Dans ce domaine – l'accès en franchise de droits et sans contingent, quels efforts additionnels de la part des principaux marchés intéressant le Bangladesh seront les plus fructueux sous l'angle des défis que la création d'emplois et la réduction de la pauvreté posent pour le pays? 48. D'après la Vision 2021, le Bangladesh occupe une position stratégique pour devenir une plaque tournante économique et commerciale au niveau régional. Cette vision a de très bonnes chances de se concrétiser. Le 17ème Sommet de l'ASACR, tenu en 2011, a été marqué par des avancées importantes dans plusieurs domaines qui présentent un intérêt crucial pour le Bangladesh: un accord régional sur le transport ferroviaire, des travaux concernant un service de traversier pour passagers et marchandises sur l'océan Indien, un projet d'accord-cadre intergouvernemental pour la coopération énergétique, et un Fonds de développement de l'ASACR. Par ailleurs, le Bangladesh a adhéré en 2009 à l'Accord sur le réseau de la Route d'Asie. C'est là que se trouvent peut-être ses plus grandes potentialités pour un développement rapide et durable. 49. Avec l'Inde dans le cadre de l'ASACR et la Chine dans le cadre de l'Accord commercial Asie-Pacifique (APTA), le Bangladesh a accès à deux des économies émergentes les plus vastes et les plus dynamiques de la région. D'après le rapport du Secrétariat, l'Inde et la Chine ont déjà accordé des lignes de crédit assorties de conditions favorables pour des projets régionaux. Il est permis de croire qu'une approche d'intégration du développement conjuguant l'intégration des marchés à la coopération pour le développement des infrastructures et pour le renforcement des capacités industrielles dans le cadre des chaînes de valeur régionales – comme celle qui est en cours d'élaboration dans la région du Delta du Mékong et en Afrique australe et orientale – engendrera les plus grands avantages pour le Bangladesh. Quels efforts le Bangladesh fait-il pour tirer parti de cette possibilité d'accélérer la coopération économique régionale?
WT/TPR/M/270 Page 13 50. De toute évidence, le Bangladesh a une vision, et il a un plan. Le "Plan prospectif 2010-2021: concrétiser le programme Vision 2021" le montre clairement. Dans le Plan prospectif comme dans le sixième plan quinquennal, le pays a défini un certain nombre d'objectifs de développement qui concernent, entre autres, la diversification des produits et des échanges, le développement des infrastructures et le développement économique régional. La créativité ne fait pas défaut au Bangladesh, l'innovation non plus. Le pays est bien connu pour sa créativité dans les domaines de la littérature contemporaine, de la musique et de l'art. Il a vu naître le célèbre poète et écrivain Rabindranath Tagore – gagnant du Prix Nobel de littérature en 1913. Il fait partie du patrimoine dont se réclame le professeur Amartya Sen, philosophe et économiste titulaire d'un prix Nobel. C'est aussi le pays du célèbre fondateur de la Grameen Bank, le professeur Yunus Mohammed – un autre titulaire de prix Nobel. Nous pouvons donc avoir la certitude que ce tigre du Bengale est en marche! Il définira sa propre trajectoire de développement par un processus d'"autodécouverte". Il atteindra son objectif de devenir un pays à revenu intermédiaire d'ici à 2021. Il deviendra une économie émergente du XXIe siècle.
WT/TPR/M/270 Page 14 IV. DÉCLARATIONS DES MEMBRES ÉTATS-UNIS 51. Cet examen vient à point nommé, car il coïncide avec une rapide consolidation des liens bilatéraux de commerce et d'investissement entre les États-Unis et le Bangladesh. En témoignent notamment les solides partenariats forgés par des producteurs de vêtements bangladais et de nombreux chefs de file du commerce de détail aux États-Unis, qui répondent à la demande croissante de vêtements bangladais sur le marché des États-Unis tout en contribuant à l'accroissement des recettes en devises et à l'établissement de bonnes pratiques d'affaires et de gestion de main-d'œuvre au Bangladesh. Avec nos échanges bilatéraux de marchandises qui augmentent au rythme annuel de 20% et la croissance correspondante de l'investissement étranger direct bilatéral, les États-Unis espèrent bien renforcer encore davantage ces solides relations économiques bilatérales. Nous prenons note, par ailleurs, de la croissance soutenue – 6% par an – que l'économie bangladaise a enregistrée récemment, de l'impressionnante réduction de la pauvreté sur les 20 dernières années et de la Vision 2021 du gouvernement, qui nous inspire de l'optimisme quant à sa concrétisation. 52. Les États-Unis constatent que le Bangladesh a fait des efforts pour mettre sa politique de commerce et d'investissement – formulée en concertation avec des organismes consultatifs du secteur privé – au service de ses importants objectifs de développement économique. À cet égard, ils félicitent le Bangladesh pour les mesures concrètes qu'il a prises en vue de simplifier et de moderniser son régime douanier, notamment les mesures qui ont permis d'abréger considérablement les délais de dédouanement. Non seulement ces améliorations et les autres mesures de facilitation des échanges envisagées par le gouvernement facilitent grandement les exportations de produits bangladais vers les marchés extérieurs, mais elles réduisent aussi le coût d'importation des marchandises utilisées comme intrants et peuvent ainsi contribuer au développement des branches de production nationales consommatrices d'intrants, dont l'important secteur du vêtement. Le cas du Bangladesh illustre bien l'importance de la facilitation des échanges. 53. Ces mesures positives dans le contexte des douanes et de la facilitation des échanges seraient renforcées si elles se conjuguaient à des mesures similaires en matière de droits de douane, de taxes et d'impositions. Le rapport du Secrétariat souligne l'important écart entre les droits consolidés et les droits appliqués, ainsi que le recours grandissant aux droits et impositions supplémentaires et aux prélèvements à caractère de protection. Ces caractéristiques du régime d'importation du Bangladesh ajoutent un coût d'imprévisibilité aux droits NPF relativement élevés qui sont déjà en place; de ce fait, elles alourdissent considérablement le fardeau imposé aux négociants et limitent les avantages que l'on peut tirer des améliorations douanières instaurées par le pays. 54. Les États-Unis saluent la croissance soutenue du secteur des services du Bangladesh et le rôle croissant de ce secteur dans le développement de l'économie bangladaise. Les gains engendrés par l'ouverture du secteur des télécommunications, notamment la forte augmentation de la connectivité et la baisse radicale des coûts de communication, témoignent des potentialités que recèle encore le secteur des services pour la réalisation des objectifs de développement du pays. Les États-Unis invitent le Bangladesh à prendre les mesures appropriées pour reproduire ces gains dans d'autres sous-secteurs en ouvrant davantage son marché des services, surtout dans les domaines tels que l'énergie, les transports et les services financiers. Non seulement cette ouverture peut créer des possibilités commerciales dans ces domaines, mais elle peut avoir d'importantes retombées positives en facilitant l'investissement et l'activité de fabrication dans d'autres secteurs. 55. Les États-Unis reconnaissent que l'investissement étranger occupe une place cruciale dans le plan que le Bangladesh a élaboré pour la concrétisation de ses objectifs de développement économique, et ils partagent son objectif consistant à créer l'environnement approprié pour attirer l'investissement étranger. Certes, les changements d'orientation dont nous avons discuté ici ce matin
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