PROGRAMME D'APPUI A LA STRATEGIE DE REDUCTION DE LA PAUVRETE - PHASE II - RWANDA (PASRP) - African Development Bank

 
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FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT           Langue: Français
                                          Original: Français

                            RWANDA

               PROGRAMME D’APPUI A LA STRATEGIE
             DE REDUCTION DE LA PAUVRETE - PHASE II
                            (PASRP)

DEPARTEMENT DE LA GOUVERNANCE,                               OSGE
DES REFORMES ECONOMIQUES ET FINANCIERES                   JUIN 2007

SCCD: G.G.
TABLE DES MATIERES
                                                                                                Page
          Liste des annexes ; Fiche du programme ; Equivalences monétaires ; Poids et mesures ; i-xii
          Exercice budgétaire ; Sigles et abréviations ; Matrice des résultats du programme ;
          Résumé analytique

1.        INTRODUCTION                                                                                                              1
1.1       Origine et historique du programme                                                                                        1
1.2       Performance des opérations similaires                                                                                     2

2.        CONTEXTE ECONOMIQUE                                                                                                       3
2.1       Evolution récente de l’économie                                                                                           3
2.2       Efforts de réformes antérieures                                                                                           5
2.3       Problèmes persistants et besoins de réformes                                                                              9

3.        STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET DE REDUCTION                                                                     14
          DE LA PAUVRETE
3.1       Objectifs à moyen et long termes de la SDERP                                                                              14
3.2       Description détaillée de la SDERP du Gouvernement                                                                         14
3.3       Mécanisme de suivi et principaux indicateurs retenus                                                                      17

4.        PREALABLES A L’APPUI BUDGETAIRE                                                                                           17
4.1       Stabilité politique et économique et engagement du Gouvernement                                                           17
4.2       Pré-requis techniques                                                                                                     18

5.        STRATEGIE D’AIDE AU PAYS DU GROUPE DE LA BANQUE                                                                           20
5.1       Document de Stratégie Pays                                                                                                20
5.2       Complémentarités et convergence du PASRP-II avec les autres bailleurs de fonds                                            20

6.        PROGRAMME D’APPUI A LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT                                                                         21
          ECONOMIQUE ET DE REDUCTION DE LA PAUVRETE (PASRP-II)
6.1       Conception, formulation et bien-fondé du Programme                                                                        21
6.2       Objectif et description du Programme                                                                                      22

7.        DON D’APPUI A LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET                                                                 27
          DE REDUCTION DE LA PAUVRETE
7.1       Besoins et sources de financement                                                                                         27
7.2       Financement et Objectifs du don FAD                                                                                       28
7.3       Acquisition des biens et services                                                                                         28
7.4       Dispositions relatives aux décaissements                                                                                  29
7.5       Exécution et suivi du programme                                                                                           29
7.6       Coordination avec les autres bailleurs de fonds                                                                           30

8.        JUSTIFICATION, IMPACTS ET RISQUES                                                                                         30
8.1       Justification                                                                                                             30
8.2       Impact du programme                                                                                                       31
8.3       Principaux risques et facteurs d’atténuation                                                                              32

9.        CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS                                                                                             33
9.1       Conclusion                                                                                                                33
9.2       Recommandations                                                                                                           33

Le présent rapport a été rédigé suite à la mission d’évaluation effectuée au Rwanda, du 14 au 28 avril 2007, par Mme N. Obayashi ,
économiste OSGE.2, Mme G. Kyokunda, chargé d’investissement OPSM.4, M. J. Ndenzako, économiste-pays OREA, un consultant en
passation des marchés publics et un consultant macro-économiste. La mission a pris part à la revue conjointe du Groupe d’appui budgétaire
durant son séjour, avec des missions sectorielles OSHD et OWAS. La mission de préparation a été effectuée au Rwanda du 2 au 16
décembre 2006 par Mme N. Obayashi. Toute question afférente à ce rapport pourra être adressée à M. G. Negatu, Directeur OSGE (poste
2077) et Mme M. Kanga, Chef de Division OSGE.2 (poste 2251).
i

                                 LISTE DES ANNEXES

1.    Carte administrative du Rwanda

2.    Lettre de politique de développement

3.    Matrice des mesures

4.    Principaux indicateurs macro-économiques et financiers

5.    Tableau des opérations financières de l’Etat

6.    Situation monétaire

7.    Balance des paiements

8.    Liste des biens non éligibles

9.    Résumé des opérations du portefeuille actif du Groupe de la Banque

10.   Objectifs du Millénaire pour le du Développement

11.   Indicateurs socio-économiques comparatifs
ii

                       SIGLES ET ABREVIATIONS

AID         :   Association Internationale de Développement
BAD         :   Banque africaine de développement
BNR         :   Banque nationale du Rwanda
BRD         :   Banque rwandaise de développement
CDMT        :   Cadre des dépenses à moyen terme
CPIP        :   Country Procurement Issues Paper
CEPEX       :   Bureau central des investissements publics et des financements extérieurs
COMESA      :   Marché commun de l’Afrique de l’Est et du Sud
DFID        :   Department For International Development
DSP         :   Document de stratégie par pays
DSRP        :   Document de stratégie de réduction de la pauvreté
EAC         :   East African Community
SDERP       :   Stratégie pour le développement économique et la réduction de la pauvreté
FAD         :   Fonds africain de développement
FARAP       :   Financial Accountability Review and Action Plan
FMI         :   Fonds Monétaire International
FRPC        :   Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance
FWR         :   Franc rwandais
GFP         :   Gestion des Finances Publiques
IDH         :   Indicateur de développement humain
MINAGRI     :   Ministère de l’Agriculture
MINALOC     :   Ministère de l’Administration Locale et des Affaires Sociales
MINECOFIN   :   Ministère des Finances et de la Planification économique
MINICOM     :   Ministère de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme
MININFRA    :   Ministère des Infrastructures
MINISANTE   :   Ministère de la Santé
NTB         :   National Tender Board
OCDE        :   Organisation de Coopération et de Développement Economique
ODM         :   Objectifs de Développement du Millénaire
PAS         :   Programme d’ajustement structurel
PME         :   Petites et Moyennes Entreprises
PIB         :   Produit intérieur brut
PIP         :   Programme d’investissements publics
PNUD        :   Programme des Nations unies pour le développement
PPTE        :   Pays pauvres très endettés
RDC         :   République Démocratique du Congo
SRP         :   Stratégie de Réduction de la Pauvreté
UC          :   Unité de compte
UE          :   Union européenne
USAID       :   Agence des Etats Unis pour le développement international
VAN         :   Valeur actualisée nette
iii
         FICHE DU PROGRAMME
                                            DATE : Juin 2007

        Les renseignements ci-dessous ont pour but de fournir quelques indications générales à tous
fournisseurs, entrepreneurs, consultants et autres personnes intéressées par la fourniture de biens et
services au titre des projets approuvés par les Conseils d'Administration du Groupe de la Banque. De
plus amples renseignements peuvent être obtenus auprès de l'organe d'exécution de l'Emprunteur

1.     Pays                           :        Rwanda

2.     Titre du Programme             :        Programme d’Appui à la Stratégie de Réduction
                                               de la Pauvreté, phase II (PASRP-II)

3.     Donataire                      :        Gouvernement du Rwanda

4.     Lieu d’exécution               :        Territoire national

5.     Organe d’exécution             :        Ministère des fiances et de la planification
                                               économique

6.     Description du Programme       :        Le Programme contient les deux composantes
                                               suivantes :

                                      (i)      Amélioration de la gestion des finances publiques

                                      (ii)     Contribution à la création d’un environnement
                                               favorable au développement des affaires et à la
                                               promotion des exportations

7.     Coût total                     :        S.O.

8.     Source du Don                  :        FAD             :      33 millions UC

9.     Autres sources                 :        IDA/BM          :      66,46 millions UC
                                               UE              :      31,6 millions UC
                                               DFID            :      91,02 millions UC
                                               Suède           :      14,42 millions UC
                                               Allemagne       :      2,64 millions UC
                                               Pays-Bas        :      4,46 millions UC

10.    Date d’approbation             :        Juillet 2007

11.    Date de démarrage et durée     :        Août 2007 pour 16 mois

12.    Acquisition des biens et services:      Conformément à la procédure adoptée dans le cadre de
                                               l’appui budgétaire, la Banque s’appuiera, à l’instar des
                                               autres bailleurs de fonds du Groupe d’appui budgétaire,
                                               sur les règles nationales d’acquisition de biens et
                                               services en vigueur

13.    Décaissements                  :        Le Don sera décaissé en deux tranches respectives de
                                               20 millions UC en 2007 et 13 millions UC en 2008

14.    Consultants requis             :        S.O.
iv

EQUIVALENCES MONETAIRES

 1 UC         =     1 DTS
 1 UC         =     1,51 USD
 1 UC         =     825,39 Frw

    POIDS ET MESURES

        Système métrique

        ANNEE FISCALE

    1er janvier-31 décembre
v

       MATRICE DU CADRE LOGIQUE DU PROGRAMME D’APPUI A LA STRATEGIE DE REDUCTION DE LA PAUVRETE
                                       PHASE II (PASRP-II) 2007-2008

Pays                                      :         République du Rwanda
Date                                      :         Juin 2007
Equipe de conception                      :         N. Obayashi, économiste OSGE.2 et un consultant macro-économiste

      Hiérarchie des              Résultats escomptés                Portée                         Indicateurs de                       Indicateurs, Objectivement vérifiables et                           Hypothèses
      objectifs (HO)                                              (Bénéficiaires)                    performance                                       échéanciers                                            Risques
 1. Objectif global              Résultats à plus long terme
 Promouvoir la croissance        Amélioration du bien être et    Population rwandaise      Taux de croissance économique            En 2007et 2008,le taux de croissance annuel atteint
 économique pour réduire         du niveau de vie de la          dont, en particulier,,    annuel                                   respectivement 4,5% et 4,7% qui se situent dans la perspective
 durablement la pauvreté         population                      les couches les plus                                               du taux objectif à long terme de la Vision 2020 qui est de 7%
                                                                 démunies                  Taux d’investissement national           environ

                                                                                           % Population vivant en dessous du
                                                                                           seuil de pauvreté                        En 2007-2008, le taux d’investissements national est de 23%
                                                                                                                                    contre 21,5% en 2006 dont pour la composante « privés » il est
                                                                                                                                    de, 13% du PIB en moyenne contre 12,8% du PIB en 2006
                                                                                           Source : Statistiques nationales,
                                                                                           rapports de revue des programmes
                                                                                           par les Institutions de Bretton          Le pourcentage de la population pauvre baisse en 2007-2008 en
                                                                                           Woods                                    dessous du taux de 56,9% au niveau national et de 62,5% à la
                                                                                                                                    campagne, en 2005-2006.
 2. Objectifs spécifiques        Résultats à moyen terme                                                                                                                                                A. Risques

 2.1       Améliorer        la   2.1.1 Dans le cadre du          -           Population    - % des Ministères et districts qui      - 75% au moins des CDMT des Districts et Ministères sont basés      - Stabilité politique dans
 programmation et l’exécution    Budget      unique intégrant    rwandaise            et   réalisent cette intégration au cours     sur les objectifs sectoriels stratégiques définis dans EDPRS en     la sous/région
 du Budget                       celui du fonctionnement et      particulièrement les      de l’exercice budgétaire 2008            2008
                                 celui du développement au       couches pauvres et                                                                                                                     -     Stabilité    macro-
                                 niveau national et dans les     les           groupes     - % des dépenses consacrées aux          - En 2007-2008, les dépenses consacrées aux secteurs prioritaires   économique              et
                                 administrations locales, la     vulnérables               secteurs prioritaires couvrant les       représentent, en moyenne , 52% des dépenses publiques contre        vulnérabilité aux Chocs
                                 priorisation des dépenses en                              besoins des populations pauvres          49,7% en 2006                                                       exogènes (sécheresse,
                                 faveur des couches pauvres                                                                                                                                             fluctuation des cours de
                                 est renforcée                           idem                                                                                                                           produits d’exportations
                                                                                                                                                                                                        (thé, café,coltan etc.)
                                 2.1.2 La gestion budgétaire
                                 est entièrement informatisée                              - Le délai de circuit de la chaîne des   - Le nombre de dossiers engagés et ordonnancés traités par          - Imprévisibilité des flux
                                 au niveau des quatre phases                               dépenses est réduit                      semaine s’est accru fortement                                       d’aide extérieure
                                 de la chaîne des dépenses de
                                 façon           décentralisée                                                                                                                                          - Risques fiduciaires
                                 (engagement,      liquidation
                                 ordonnancement et paiement)
vi

     Hiérarchie des              Résultats escomptés                 Portée                        Indicateurs de                      Indicateurs, Objectivement vérifiables et                             Hypothèses
     objectifs (HO)                                               (Bénéficiaires)                   performance                                      échéanciers                                              Risques
2.2 Consolider le cadre        2.2.1 Gestion transparente        -Population               - Unicité de caisse de l’Etat est      - 25% au moins des comptes des projets de développement sont          B. Mesures
fiduciaire et renforcer la     des circuits budgétaires et       rwandaise, entreprises    consolidée                             intégrés dans le Compte unique du Trésor à la BNR en 2008             d’atténuation :
transparence dans la gestion   financiers au niveau national     adjudicataires     des
des Finances publiques         et dans les Administrations       marchés publics et                                                                                                                     -   Dialogue sur les
                               décentralisées                    opérateurs                -Disponibilité des Manuels       de                                                                              politiques dans le
                                                                 économiques               procédures comptables                  - 100% des comptes publics de l’exercice de l’année 2007 sont             cadre de l’appui
                                                                                                                                  soumis à l’Auditeur Général au plus tard à la fin du 1er trimestre        budgétaire avec le
                                                                 - L’ensemble de                                                  de 2008                                                                   FMI et les autres
                               2.2.2 Les contrôles internes et   l’Administrations         - Disponibilité des Format de                                                                                    BDF;
                               externes sont renforcés et        centrales         et      « reporting » au MINECOFIN à           - 100% des 123 entités publiques ont soumis leurs rapports            -   Développement
                               améliorés                         décentralisées            l’intention des entités publiques      comptables à fin février 2008 pour la gestion de l’exercice 2007          économique à long
                                                                                                                                                                                                            terme du pays grâce
                                                                                                                                  - le taux de couverture de la diffusion des Manuels de procédures         à l’élargissement des
                                                                                                                                  aux entités publiques chargées de la gestion comptables dans les          partenaires         au
                                                                                                                                  Ministères et administrations décentralisées est de 100% à fin            développement
                                                                                                                                  3ème trimestre 2007                                                   -   Les mesures du
                                                                                           Nombre de missions de Bureau de                                                                                  Programme        ayant
                                                                                           l’Auditeur général                     - Les missions de l’Auditeur général dans les ministères                  trait       à        la
                                                                                                                                  techniques, Instituts autonomes et districts passent de 100 en            consolidation      du
                                                                                                                                  2007 à 135en 2008 ;                                                       cadre fiduciaire

                                                                                                                                  - Les cadres comptables recrutés et formés au nombre de 145
                                                                                                                                  - L’effectif du Personnel du Bureau de l’Auditeur général passe
                                                                                                                                  de 65 à 135 entre 2008 et 2009

                               2.2.3 Les procédures de           -     Les     hommes      -Les textes d’application de la Loi
                               passation     des   marchés       d’affaires du pays et     portant Code des marchés sont          - Les textes d’application de la Loi sur les des marchés publics
                               publics sont codifiées selon      les       investisseurs   adoptés                                sont mis en vigueur dans tous les centres décentralisés des
                               les normes de pratiques           privés étrangers                                                 marchés publics en 2008
                               internationales            et                               -Les    documents-type d’appels
                               transparentes                                               d’offres et autres manuels de          - Les entités décentralisées pour les acquisitions de biens et
                                                                                           procédures sont préparés               services dans le cadre des marchés publics sont opérationnelles à
                                                                                                                                  partir de la mise en vigueur des textes d’application de la loi sur
                                                                                           - La loi créant l’Agence rwandaise     des marchés publics en 2008
                                                                                           des marchés publics est adoptée
                                                                                                                                  - Les agents des marchés publics sont formés selon un
                                                                                                                                  programme établi et approuvé par le Ministère en charge des
                                                                                           Sources : Journal officiel, Extraits   marchés publics à partir de janvier 2008
                                                                                           des Décisions du Conseil         des
                                                                                           Ministres et Rapports d’activités de
                                                                                           Rapports de revue du FMI et de la
                                                                                           Banque        mondiale,      rapport
                                                                                           d’exécution du Programme FAD
vii

     Hiérarchie des                Résultats escomptés                   Portée                       Indicateurs de                      Indicateurs, Objectivement vérifiables et                          Hypothèses
     objectifs (HO)                                                   (Bénéficiaires)                  performance                                      échéanciers                                           Risques
                                 2.2.4 Les capacités du système                               Délai et fiabilité des traitements
                                 informatique de traitement des                               des informations économiques,          - La qualité et la fiabilité du traitement des comptes publics par le
                                 informations sont accrues                                    financières et comptables de l’Etat    logiciel « Sage Pastel » et la mise en place des interfaces pour
                                                                                                                                     intégrer les données concernant les recettes, les Budgets de
                                                                                                                                     Districts et les marchés publics dans le logiciel SmartGov sont
                                                                                                                                     réalisées à partir de 2008
2.3 Améliorer le cadre légal     2.3.1 Les capacités en              - idem                   -     Dotation     des     nouvelles
et institutionnel des affaires   ressources humaines des                                      juridictions en ressources humaines    - 22 juges de l’assistance technique sont recrutés dans les pays
                                 nouvelles        juridictions                                adéquates                              ayant une législation similaire à celle du Rwanda
                                 commerciales et civiles sont
                                 renforcées                                                                                          - 22 juges rwandais sont formés sur une période de 3 ans (2008-
                                                                                                                                     2010)

                                                                                              - Le nombre de résolution des
                                                                                              différents commerciaux par la voie     - 60% des différents commerciaux sont réglés par les nouveaux
                                                                                              judiciaire                             tribunaux de commerces en 2008 et plus de 80%¨en 2009 et
                                                                                                                                     100% en 2010

                                                                     - idem
                                 2.3.2         Le         système                             - Mise en place effective et
                                 d’enregistrement       et     les                            opérationnalisation de l’Agence        - La durée des formalités d’enregistrement est ramenée de 16
                                 formalités pour entrer en                                    nationale d’enregistrement assortie    jours à 4 à partir de 2008
                                 affaires sont simplifiés                                     d’un guichet unique

                                 2.3.3 La loi N° 08/2005 du          -           Population   -    Adoption        des décrets
                                 14/07/05 déterminant les            rwandaise en zone        d’application de la loi sur la         - Les décrets relatifs à la méthode d’établissement des titres de
                                 conditions d’usage et de            urbaine comme en         gestion de la terre.                   propriété, le décret relatif aux procédures d’allocation et de
                                 gestion de la terre est mise en     zone rurale                                                     location des terres et le décret relatif à la durée de location des
                                 application                                                                                         terres sont mis en vigueur à partir de janvier 2008

                                                                                                                                     - La feuille de route pour l’usage et la gestion des terres est
                                                                                                                                     établie en août 2007 et le plan directeur des terres dans la région
                                                                                                                                     EST est établi en juin 2008
                                 2.3.4 La promotion des              - Les Opérateurs         - Accroissement de la part des
                                 exportations est désormais          économiques              exportations dans les échanges         - Les exportations augmentent en moyenne de 16,8% en 2008
                                 engagée par des mesures             exportateurs et les      extérieurs du pays.                    contre 14% en 2006
                                 concrètes                           producteurs      des
                                                                     produits de base
                                                                                              - Taux de pénétration du système
2.4              Renforcer       2.4.1 Le secteur financier est      - idem                   bancaire dans le pays
l’intermédiation financière      renforcé et le crédit bancaire                                                                      - 80% des agences bancaires sont assurées par L’union des
et consolider le système         est beaucoup plus accessible                                 - % des prêts non performants dans     banques populaires (UBP)
bancaire                         au monde des affaires                                        le portefeuille des banques
viii

      Hiérarchie des                 Résultats escomptés                Portée                       Indicateurs de                       Indicateurs, Objectivement vérifiables et                     Hypothèses
      objectifs (HO)                                                 (Bénéficiaires)                  performance                                       échéanciers                                      Risques
                                                                                                                                     - Le pourcentage du volume des prêts non performants dans le
                                                                                                                                     portefeuille des banques passe à 15% en 2007, 10%¨en 2008
                                                                                            - Accroissement de la part du            contre 20% en 2006
                                                                                            crédit au secteur privé
                                                                                                                                     - Le crédit au secteur privé connaît un accroissement de 15% en
                                                                                                                                     2007-2008 contre seulement 9,4% en 2006.

3. Réalisations                    Réalisation à court terme

3.1 La gestion budgétaire est      - Amélioration du                - Population            - Cohérence entre les allocations        - En 2008, les Budgets intégrés des Administrations centrales et
entièrement informatisée           fonctionnement des circuits      rwandaise et, en        budgétaires et les stratégies            des districts sont disponibles à partir de janvier 2008
                                   financiers de l’Etat             particulier, les        sectorielles et nationales de vision à
3.2 Le système de passation                                         couches pauvres et      long terme de développement du
des marchés est entièrement                                         les groupes             pays
rénové      et    les    textes                                     vulnérables
d’application de la loi sur les                                                             Sources : Statistiques nationales,
marchés publics sont adoptés                                                                Lois de finances, Rapports
et mis en vigueur                                                                           d’exécution du budget, et rapports
                                   - Renforcement des capacités     - Administration        de revue des partenaires au              - 140 comptables sont recrutés et affectés dans les structures
3.3 Le recrutement et la           institutionnelles des services   publique rwandaise      développement et                         comptables de l’Administration centrale et dans les structures
formation de comptables sont       financiers et comptables dans                                                                     décentralisées
réalisés                           les Administrations centrales
                                   et décentralisées
3.4 Une nouvelle Agence de
régulation des marchés publics
(RPPA) est mise en place

3.5 Le plan directeur des          - Clarification des procédures   - Opérateurs                                                     - Les délais d’approbation des marchés publics sont réduits
terres dans la région Est établi   d’acquisition des biens et       économiques et
                                   services de l’Etat               entreprises                                                      - Délai de passation des marchés par les services compétents est
                                                                    adjudicataires des                                               réduit significativement
3.6 Le Secrétariat chargé de la                                     marchés publics
mise en œuvre de la Stratégie
du secteur financier est en
place
                                   - Valorisation des terres        - Les populations de
                                                                    la région Est du pays                                            - Les rapports annuels du Bureau de l’Auditeur général sont
                                                                                                                                     régulièrement élaborés et publiés
ix

     Hiérarchie des              Résultats escomptés              Portée              Indicateurs de        Indicateurs, Objectivement vérifiables et                      Hypothèses
     objectifs (HO)                                            (Bénéficiaires)         performance                        échéanciers                                       Risques
                               - Atténuation des cas de       - Administration
                               malversations et de mauvaise   publique rwandaise
                               gestion
                                                              - Le système bancaire

                               - Protection des épargnants    - Les Institutions de
                                                              microfinance

                                                              - Le monde des
                                                              affaires

                                                              - idem

3.7 Les    Tribunaux      de                                  - Le monde des                           - 60% des différends commerciaux sont réglés par les nouveaux
commerce sont établis                                         affaires et en                           tribunaux de commerces en 2008 et plus de 80%¨en 2009 et
                                                              particulier les                          100% en 2010
3.8 Le     Guichet    unique                                  exportateurs
commercial est établi et est
opérationnel

      Ressources Financières
           (2007-2008)                                                                                                                                                 Financement adéquat du
-FAD :            33 M UC                                                                                                                                              programme.
-IDA :        66,46 M UC
-UE :         31,6 M UC
-Pays-bas : 4,46 M UC
- DFID :      91,02 M UC
- Suède : 14,42 M UC
- Allemagne : 2,68 M UC
x

                                  RESUME ANALYTIQUE

       Contexte

1.      Au terme de l’exécution du DSRP 2002-2006, le Gouvernement s’est engagé dans
l’élaboration d’une seconde génération de DSRP qui accorde une plus grande importance aux
secteurs porteurs de croissance et de création d’emplois à savoir notamment le secteur agricole,
la promotion du secteur privé et les investissements aussi bien en infrastructures qu’en capital
humain. Soucieux de mettre en œuvre avec succès cette nouvelle stratégie intitulée « Stratégie
de développement économique et de réduction de la pauvreté » (SDERP) pour 2007-2011, le
Gouvernement a sollicité l’appui des bailleurs de fonds dont le FAD. Ce dernier a répondu
positivement à la requête du Gouvernement en initiant une nouvelle opération d’appui
budgétaire, sous la dénomination de Programme d’Appui à la Stratégie de Réduction de la
Pauvreté, phase II (PASRP-II), dont les objectifs sont circonscrits à l’amélioration de la gestion
des Finances publiques (GFP) et à celle de l’environnement des affaires et de la promotion des
exportations.

       Objectifs et description du PASRP-II

2      Les mesures et les indicateurs du PASRP-II sont articulés à partir de la SDERP du
Gouvernement et du DSP de la Banque. Ils s’inscrivent dans le prolongement du premier
programme d’appui budgétaire de la Banque au Rwanda, le Programme d’appui à la stratégie
de réduction de la pauvreté, phase I (PASRP-I), en complémentarité avec d’autres opérations
de la Banque et avec les ciblages faits par les autres bailleurs de fonds du Groupe d’appui
budgétaire. L’objectif global du Programme est de promouvoir la croissance économique
pour réduire durablement la pauvreté. Les objectifs spécifiques du programme sont de : (i)
améliorer la gestion des finances publiques, à travers l’amélioration de la programmation et
de l’exécution budgétaire, et le renforcement du cadre fiduciaire et de la transparence ; (ii)
contribuer à la création d’un environnement favorable au développement des affaires et à la
promotion des exportations, à travers l’amélioration du cadre légal et institutionnel et le
renforcement de l’intermédiation financière et la consolidation du système bancaire. Sur la
base de ces considérations et suite aux concertations avec les autres bailleurs de fonds, le
PASRP-II portera sur : (i) l’amélioration de la gestion des Finances publiques ; et (ii) la
contribution à la création d’un environnement favorable au développement des affaires et à la
promotion des exportations.

       Justification de l’utilisation de l’appui budgétaire

3.      Les progrès réalisés jusqu’ici par le Gouvernement dans la mise en œuvre de réformes
pour promouvoir la bonne gouvernance, notamment à travers l’amélioration de la gestion des
finances publiques, le renforcement de la participation des populations à la conception et à la
mise en œuvre des politiques de développement, et enfin les efforts de réformes fiduciaires
tels que la réforme du système de passation des marchés justifie une nouvelle intervention de
la Banque sous forme d’appui budgétaire. A travers le PASRP-II, le don du FAD de 33
millions UC soutiendra, en liaison avec les autres partenaires du Groupe d’appui budgétaire
(Banque mondiale, UE, DFID, Suède, Allemagne), le budget de l’Etat dans la mise en œuvre
du programme du Gouvernement qui découle de la SDERP. Plus spécifiquement, la
contribution du FAD aidera le Gouvernement à mettre en œuvre les réformes décrites dans le
chapitre VI du rapport d’évaluation. La Banque accordera, cependant, une attention
particulière à la mise en œuvre des réformes sur le cadre fiduciaire, notamment au volet de
réforme de marchés publics.
xi

       Besoins et sources de financement

4       Sur la base du cadrage macroéconomique du programme conclu avec le FMI, les
besoins en ressources de financement s’élèvent à : 206,7 milliards Frw en 2007 et 208,4
milliards Frw en 2008, soit un montant cumulé équivalent à 415,1 milliards Frw, à combler
par les appuis budgétaires et les appuis projets des partenaires au développement. La
contribution cumulée du Groupe des appuis budgétaires s’élève, pour la période 2007-2008, à
250,3 milliards de Frw, soit 303,24 millions UC, ce qui correspond à 60% des besoins totaux
de financement. Le financement du FAD pour le PASRP-II, qui s’élève à 33 millions UC,
représente 10,8% des contributions du Groupe des appuis budgétaires et 6,6% des besoins de
financement.

       Exécution du Programme

5.      Le MINECOFIN assumera la responsabilité première de l’exécution du PASRP-II. A
cet effet, il veillera à ce que les Ministères et les structures concernés jouent pleinement leurs
rôles respectifs dans la mise en œuvre des réformes et mesures qui relèvent de leurs domaines
d’actions. Plus particulièrement, le Secrétaire Général du MINECOFIN veillera au suivi de
l’exécution du programme et de ses mesures. Sous sa responsabilité, le suivi-évaluation et les
rapports périodiques du Groupe d’appui budgétaire sont assurés par l’Unité financement
extérieur, qui coordonne les appuis budgétaires de l’ensemble des partenaires au
développement, en qualité de Secrétariat du Groupe d’appui budgétaire et d’harmonisation.
L’Unité financement extérieur sera ainsi chargée des activités suivantes dans le cadre du
PASRP-II : (i) les rapports périodiques sur l’état d’exécution budgétaire des secteurs
prioritaires du DSRP et de SDERP; (ii) le suivi de la mobilisation des ressources et de
l’exécution du programme pour le compte du FAD et des autres bailleurs de fonds. Par
ailleurs, les rapports annuels de l’exécution budgétaire et les rapports annuels de l’Auditeur
général seront transmis à la Banque aussitôt après l’approbation par le Parlement.

       Acquisition des biens et services

6.      Les acquisitions dans le cadre du PASRP-II se feront selon le système national en
vigueur. Le système national d’acquisition de biens et services en vigueur est jugé acceptable
par l’ensemble des bailleurs de fonds du Groupe d’appui budgétaire (Banque mondiale,
Union Européenne, DFID, Suède, Allemagne). La nouvelle loi sur la passation des marchés
publics qui a été publiée le 15 avril 2007 est considérée comme conforme aux normes
internationales et sera progressivement appliquée. (cf. § 2.3.7 et § 6.2.9)

       Décaissements

7.      Les ressources du don FAD seront décaissées en deux tranches respectives de 20 et 13
millions UC au cours de la période 2007-2008. Le montant des deux tranches et le calendrier
de leur décaissement ont été déterminés : (i) en fonction des besoins annuels en ressources
tels que prévus dans le cadrage macroéconomique sur les budgets 2007 et 2008 ; et (ii) en
tenant compte de la prévision de flux de ressources prévues pour appuyer les budgets 2007 et
2008. La première tranche, qui couvrira une partie des besoins de 2007 sera décaissée dès la
signature de l’accord de don et le respect des conditions préalables au premier décaissement.
Le FAD effectuera le versement des deux tranches du don au compte du Trésor auprès de la
BNR.
xii

       Coordination avec les autres bailleurs de fonds

8.      Le cadre institutionnel des appuis budgétaires au Rwanda est régi par l’accord sur les
principes d’un cadre commun pour un programme d’appui budgétaire multidonneurs (MOU)
signé en novembre 2003 entre le Gouvernement et les bailleurs de fonds concernés.
L’approche adoptée par le Groupe d’appui budgétaire au Rwanda est basée sur la
complémentarité et l’alignement des programmes, à travers les mécanismes de coordination
étroite mis en place. Le PASRP-II fait ainsi suite aux résultats de coordination du PASRP-I
avec la Banque mondiale, l’Union européenne, le DFID, la Suède, ainsi qu’avec les nouveaux
membres du Groupe d’appui budgétaire que sont l’Allemagne et les Pays-Bas. La Banque
participe activement au cadre de coordination des bailleurs de fonds en appui budgétaire, à
travers les réunions biannuelles du Groupe, ainsi qu’à travers les réunions trimestrielles du
Groupe d’appui budgétaire et d’harmonisation.

       Conclusion et recommandations

9.      Conclusion : Les efforts engagés par le Gouvernement dans le cadre du DSRP 2002-
2006 n’ont pas permis de réduire significativement la pauvreté, dont le taux est passé de
60,4% en 2001 à 56,9% en 2006. L’économie rwandaise, caractérisée par les coûts de
transaction élevés d’un petit pays enclavé, est peu diversifiée et essentiellement agricole, et
reste très vulnérable aux chocs exogènes que sont notamment les conditions climatiques et la
fluctuation des cours des matières premières sur le marché international. A cela s’ajoute la
faiblesse de l’épargne nationale qui maintient le pays sous la dépendance des flux d’aide
extérieure. Conscient que seule une croissance économique forte et durable impulsée par un
secteur privé dégagé des contraintes peut contribuer fortement à la lutte contre la pauvreté, le
Gouvernement a adopté la nouvelle Stratégie de Développement Economique et de
Réduction de la Pauvreté (SDERP) en mettant davantage l’accent sur les secteurs porteurs de
croissance et d’emplois. Le PASRP-II qui s’inscrit dans le prolongement du PASRP-I appuie
la mise en œuvre de la SDERP. Dans ce cadre, les réformes prévues dans le programme
poursuivront et approfondiront celles déjà engagées dans le cadre du PASRP-I. Le PASRP-II
s’appuie également sur la stratégie d’intervention de la Banque au Rwanda, telle que définie
dans le DSP 2005-2007. Il est également en cohérence avec les politiques de la Banque en
matière de lutte contre la pauvreté et de promotion de la bonne gouvernance dans les pays
membres régionaux et avec ses directives en matière d’appui budgétaire.

10.     Recommandations : Compte tenu de ce qui précède, il est recommandé d’octroyer au
Gouvernement du Rwanda, sur les ressources du FAD-X, un don de 33 millions UC sous
forme d’appui budgétaire, afin de soutenir la mise en œuvre de réformes telles que décrites
dans le présent rapport.
1

I.     INTRODUCTION

1.1    Origine et historique du Programme

1.1.1 Treize ans après le génocide de 1994 dont les séquelles ne sont pas encore effacées, le
Rwanda a fait, avec l’aide de la Communauté internationale, des progrès significatifs dans la
reconstruction, la réconciliation et la justice sociale. Le Gouvernement a en effet adopté et
mis en œuvre, à partir de 1995, des programmes successifs de réformes économiques et
structurelles et de renforcement de la gouvernance aussi bien politique qu’économique. Ces
réformes ont été orientées, à partir de 2002, avec l’adoption du Document de Stratégie de
Réduction de la pauvreté (DSRP) et la Vision 2020 à long terme de développement, vers la
satisfaction des besoins des populations les plus démunies du pays. Le bilan de la mise en
œuvre de ce DSRP appuyée par la Communauté des bailleurs de fonds a révélé que sur le
plan économique le taux de croissance enregistré au cours de la période a été de 5,6%, ce qui
est au-dessus de la moyenne sub-saharienne, mais en deçà des objectifs du DSRP et de la
Vision 2020 qui sont de 6 à 7%. De manière générale, l’allocation budgétaire aux secteurs
prioritaires et pro-pauvres a augmenté sensiblement et les progrès ont été réalisés pour une
meilleure priorisation des dépenses notamment pour les secteurs de l’éducation, la santé,
l’agriculture et l’eau. Ces efforts se sont traduits par une amélioration de l’accès aux services
sociaux, ce qui rend plausible l’atteinte de l’objectif de l’éducation universelle d’ici 2015.
Ces quelques résultats encourageants ne se sont pas traduits par une réduction significative de
la pauvreté, qui a été réduit seulement de 60,4% en 2001 à 56,9% en 2006, et sont donc
insuffisants pour atteindre les objectifs à long terme de développement et de la réduction de
la pauvreté de 50% esquissés dans la Vision 2020.

1.1.2 C’est pourquoi, le Gouvernement s’est engagé dans l’élaboration d’une seconde
génération de DSRP qui accorde une plus grande importance aux secteurs porteurs de croissance
créateurs d’emplois à savoir notamment le secteur agricole, la promotion du secteur privé et les
investissements aussi bien en infrastructures qu’en capital humain. Le Gouvernement a sollicité
l’appui des bailleurs de fonds dont le FAD pour mettre en œuvre cette nouvelle stratégie
intitulée « Stratégie de développement économique et de réduction de la pauvreté » (SDERP)
pour 2007-2011. La Banque a répondu positivement à la requête du Gouvernement en initiant
une nouvelle opération d’appui budgétaire, le Programme d’appui à la stratégie de réduction de
la pauvreté, phase II (PASRP-II), dont les objectifs sont circonscrits à l’amélioration de la
gestion des Finances publiques (GFP) et à celle de l’environnement des affaires et de la
promotion des exportations.

1.1.3 L’évaluation du PASRP-II a été réalisée sur la base des discussions menées avec les
autorités et des informations recueillies au cours de la mission de la Banque qui a séjourné à
Kigali du 14 au 28 avril 2007. Bien que des efforts restent encore à réaliser, les progrès
significatifs enregistré par le Gouvernement dans les domaines de la gouvernance, des
réformes structurelles, de la rationalisation de la gestion des ressources publiques ainsi que
des réformes de gestion des finances publiques permettent d’envisager une nouvelle phase de
l’appui budgétaire pour soutenir la mise en œuvre de la SDERP 2007-2011. Cette nouvelle
intervention de la Banque en matière d’appui budgétaire au Gouvernement du Rwanda
constituera le prolongement de précédente opération de l’appui budgétaire, le Programme
d’appui à la stratégie de réduction de la pauvreté, phase I (PASRP-I). Les leçons du PASRP-I
ont été prises en compte dans la conception du PASRP-II tant en ce qui concerne les
conditionnalités de décaissement du don que pour ce qui est de la couverture du programme
en terme de mesures.

                                               1
2

1.2     Performance des opérations similaires

1.2.1 Programmes d’appui aux réformes et à la balance des paiements : le PASRP-I
faisait suite à des appuis antérieurs de la Banque et des autres bailleurs de fonds pour
accompagner le Gouvernement du Rwanda dans ses efforts de réformes. La Banque y a
contribué à travers une série de programmes d’ajustement structurel : le PAS I (1991-93), le
programme d’appui à la balance des paiements (1995-1996) et le PAS II (1998-2000). La
mise en œuvre du PAS I, d’un montant de 11 millions UC, a été entravée par la guerre
entraînant la suspension du décaissement de la deuxième tranche. En concertation avec les
institutions de Bretton Woods, l’appui à la balance des paiements, d’un montant de 25,28
millions UC, constituait alors une aide d’urgence après la guerre et le génocide, pour
stabiliser le taux de change et soutenir les importations de base (aliments, médicaments,
carburant, etc.), dans le cadre du Programme de réconciliation nationale, de réhabilitation et
de développement engagé par le Gouvernement. Dès 1998, la reprise du programme FASR
avec le FMI a permis de relancer le PAS II pour la Banque, d’un montant de 15,28 millions
UC. En dépit des retards dans la mise en œuvre de certaines mesures structurelles, le
programme a permis de soutenir le pays dans les réformes de stabilisation macroéconomique,
à travers notamment le programme de privatisation, de restructuration et de renforcement des
capacités de l’administration. Le PAS II a été exécuté de manière satisfaisante.

1.2.2 Programmes d’appui budgétaire : La Banque a entrepris son premier programme
d’appui budgétaire au Rwanda, le PASRP-I, pour les exercices 2004-2006. Le PASRP-I a fait
l'objet de coordination avec le FMI, l'IDA, l’Union européenne, le DFID, la Suède et d’autres
bailleurs de fonds bilatéraux. Le PASRP-I s’insère dans l’accord sur les principes d’un
cadre commun pour un Programme d’Appui budgétaire Multidonneurs (PABMD) qui a
été adopté en 2003 entre le Gouvernement et la Banque, la Banque mondiale, l’UE, le DFID,
et la Suède. Le programme a été évalué en juillet 2004, en coordination avec les parties
prenantes du PABMD. L’approche adoptée de l’appui budgétaire au Rwanda est basée sur la
complémentarité et l’alignement des programmes des bailleurs de fonds, plutôt que sur une
approche de programme conjoint. Le prêt FAD d’un montant de 21,9 millions UC destiné à
l’appui du PASRP-I a été décaissé en deux tranches en avril 2005 et novembre 2006. Le
PASRP-I a contribué à la mise œuvre de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP) du
Gouvernement, qui a reposé sur six domaines prioritaires, à savoir : (i) le développement
rural et la transformation agricole ; (ii) le développement des ressources humaines ; (iii) le
développement des infrastructures économiques ; (iv) la promotion de la bonne
gouvernance ; (v) le développement du secteur privé ; et (vi) le renforcement des capacités
institutionnelles. En participant à la mise en œuvre des actions en vue de (a) renforcer les bases de
la croissance et de la compétitivité à travers l’amélioration et la diversification agricole, le
développement du secteur privé et financier ; (b) améliorer les infrastructures socio-
économiques et protéger l’environnement ; (c) améliorer et renforcer la gouvernance ; et (d)
renforcer le système de suivi-évaluation, le PASRP-I a contribué efficacement aux domaines
prioritaires (i), (iii), (iv) et (v) de la SRP.

1.2.3 Principales leçons : Le rapport d’achèvement élaboré par la Banque a révélé que la
mise en œuvre du PASRP-I a contribué efficacement à la SRP du Gouvernement, grâce
notamment à la bonne coordination du groupe des bailleurs de fonds pour l’appui budgétaire.
Les leçons qui se dégagent de cette expérience montrent : (i) la nécessité de poursuivre les
efforts de réformes en matière de gestion des finances publiques ; (ii) la nécessité de
consolider le processus de la SRP, notamment à travers une meilleure programmation et
exécution budgétaire parallèlement à l’amélioration des stratégies sectorielles et des CDMT
sectoriels ; (iii) le besoin d’efforts supplémentaires pour renforcer la base de la croissance à

                                                 2
3

travers la diversification et la promotion du secteur privé et des exportations ; (iii) le besoin
de renforcement des capacités institutionnelles et humaines du pays ; et, (iv) la nécessité d’un
meilleur ciblage de l’intervention de la Banque pour stimuler la croissance tirée par le secteur
privé.

1.2.4 Les leçons ont également été tirées du PASRP-I pour une meilleure adaptation de la
méthodologie de l’instrument d’appui budgétaire, à savoir : (i) la nécessité de renforcer la
complémentarité avec les autres bailleurs de fonds, parallèlement à la mobilisation d’une équipe
multidisciplinaire en fonction des secteurs à couvrir ; (ii) les efforts d’harmonisation de
procédures et de conditions préalables. Concernant le premier point, compte tenu du large
éventail de secteurs couverts par le PASRP-I, il a été noté le besoin d’un meilleur ciblage du
programme, en fonction de complémentarité de ciblage avec les autres bailleurs de fonds, ainsi
que des expertises à mobiliser pour le programme. En effet, le PASRP-I couvrant la plupart des
domaines du DSRP, il aurait fallu mobiliser une large équipe pluridisciplinaire pour assurer un
suivi approfondi dans chaque secteur. Ainsi, le PASRP-II se propose, d’une part, de limiter le
nombre de secteurs ciblés, en fonction de complémentarité et de la valeur ajoutée de la Banque, et
d’autre part, de constituer une équipe multidisciplinaire pour les secteurs couverts, à travers la
participation des experts des autres départements de la Banque à la mission d’évaluation.
Concernant le deuxième point, le nombre de conditions préalables aux décaissements et les
rapports du Gouvernement exigés ont été jugés excessifs et contraignants, allant contre le principe
de l’harmonisation et la déclaration de Paris. L’instrument de l’appui budgétaire étant supposé
alléger les coûts de transaction des pays bénéficiaires, il est ainsi préconisé d’alléger la charge de
procédures multiples de chaque bailleurs de fonds à travers les efforts de simplification et
d’harmonisation de la part également de la Banque. Le PASRP-II se propose donc de limiter le
nombre de conditions préalables aux décaissements, et de considérer les rapports du
Gouvernement soumis dans le cadre du Groupe d’appui budgétaire et d’harmonisation comme les
rapports périodiques et le rapport d’achèvement.

II. CONTEXTE ECONOMIQUE

2.1     Evolution récente de l’économie

2.1.1 Croissance économique : Depuis le rétablissement de la paix en 1995, une série de
réformes a été mise en œuvre, permettant l’instauration du climat de sécurité et de stabilité
économique, ainsi que l’amorce d’une transition progressive de la reconstruction au
développement. Le pays a ainsi enregistré un taux de croissance réel annuel moyen de 7,4% de
1995 à 2005. Par ailleurs, par sa taille et sa position géographique, l’économie rwandaise est
particulièrement vulnérable aux chocs exogènes, tels que les conditions climatiques et les cours
des principaux produits de base. Elle se caractérise par l’importance du secteur primaire, qui
compte pour 41% du PIB, tandis que le secteur tertiaire représente 38% et le secteur
secondaire, 21%. Ainsi, ces chocs exogènes ont affecté les secteurs primaire et secondaire en
2003, où le taux de croissance n’a été que de 0,9%. C’est en 2005 seulement que le secteur
agricole a pu retrouver une bonne production après deux années de stagnation. Ce qui a
permis de ramener l’inflation à un chiffre. Dans les autres secteurs les activités économiques
ont repris dès 2004, avec 4% de croissance, et 6% en 2005, et 5,3% en 2006. Cette
performance globale en matière de croissance économique a été rendue possible grâce à un taux
d’investissements bruts global relativement élevé qui s’est accru, de 18,4% du PIB en 2003 à
21,4% en 2006, couverts notamment par les flux d’aide publique extérieures et par les capitaux
privés étrangers. Les investissements bruts privés sont restés stables, avec 12,8% en 2006.
L’épargne national qui s’est accru sensiblement, de -0,8% du PIB en 2003 à 3,8% en 2006, reste
faible et crée une dépendance excessive du pays vis-à-vis des ressources extérieures pour son

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développement. Cette vulnérabilité constitue une préoccupation majeure du Gouvernement et
l’un des défis à relever dans le cadre de la SDERP.

2.1.2 Monnaie, crédit et inflation : Le taux d’inflation avait été globalement contenu, à
l’exception de 2004 où il a atteint 10,2% en raison de la combinaison de la crise énergétique
et de la sécheresse en 2003. Néanmoins, en 2006, l’expansion de la masse monétaire (M2),
tirée par la demande, a fortement augmenté par rapport aux années précédentes, atteignant
31,5%. Ce qui a ramené le taux d’inflation à deux chiffres, à près de 12%, L’objectif du
Gouvernement est de ramener le taux d’inflation à 5% en 2007. Le crédit intérieur s’est
accru de 10,2% en 2006, contre une contraction en 2004 et 2005, avec le crédit à l’économie
qui s’est accru de près de 14% en 2006. Cette situation a été combinée à une relative
dépréciation du Frw, le taux par rapport au USD passant de 444,20 Frw en 2002 à 545,58 Frw
actuellement, mais qui a été contenue par un régime de taux de change rigide, de facto. Les
autorités se préparent progressivement à admettre plus de flexibilité, notamment pour éviter
qu’un accroissement de flux d’aide se traduise par l’inflation ou par l’augmentation de la
dette intérieure. En effet, afin de maintenir la réserve internationale, à autour de 12% du PIB,
la BNR a tendance à recourir aux instruments de dette intérieure pour résorber la liquidité.

2.1.3 Le secteur financier reste limité, puisque le taux de pénétration est bien en deçà de la
moyenne sub-saharienne, avec le total des actifs équivalant à 34% du PIB. Le degré de
diversification de risques en terme de répartition d’actifs reste faible. Ce sont en effet les
secteurs du commerce, du tourisme, du foncier et du manufacturier qui sont les principaux
secteurs bénéficiaires. Or, le secteur agricole, qui contribue pour environ 41% du PIB, ne
reçoit que 3% du crédit bancaire. Le secteur des assurances est peu développé, avec
seulement 4 compagnies (dont une publique). Les institutions financières non bancaires telles
que les Compagnies d’assurances et la Caisse de Sécurité Sociale du Rwanda (CSSR)
constituent les sources rares de financement à long terme dans le pays. La CSSR, en
particulier, présente un bilan s’élevant à près de 15% du PIB et dispose d’une capacité de
fonds à investir de près de 10% du PIB pou les cinq années à venir. Mais cette institution ne
dispose ni d’expertise en matière d’investissements ni de politique de gestion de ses
liquidités. Elle détient en effet sur l’Etat une créance équivalant à près de 6% du PIB qui n’est
ni remboursée jusqu’ici ni libellée en titres négociables.

2.1.4 Situation des finances publiques : Elle enregistre une amélioration progressive depuis
2000. Les recettes (dons exclus) sont passées de 12,2 % du PIB en 2002 à 15% en 2006, mais
reste en deçà de la moyenne sub-saharienne d’environ 20%. Cette performance résulte de
l’introduction de réformes fiscales et structurelles dont la privatisation et la mise en œuvre des
mesures visant l’accroissement de la base fiscale, la collecte systématique des arriérés et des
dividendes auprès des entreprises publiques, la rétrocession des dettes, l’augmentation du taux
de la TVA qui est passé de 15% à 18% depuis juillet 2002. Plus récemment, dans le cadre du
programme FRPC en cours, le Gouvernement a pris des mesures pour augmenter les recettes,
telles que l’introduction des taxes sur les téléphones, l’augmentation des taxes sur les cigarettes,
et surtout l’augmentation des prix des produits pétroliers. Toutefois, en dépit de ces efforts, le
déficit budgétaire (dons exclus) reste élevé, à 12,7% du PIB en 2006, et ce, en raison
principalement du maintien des dépenses prioritaires et des dépenses en capital.

2.1.5 Balance des paiements : La balance des paiements se caractérise par les déficits
chroniques des deux balances, commerciale et des services, reflétant les contraintes
structurelles d’un petit pays enclavé. Le déficit du compte courant (transferts exclus) a ainsi
été maintenu autour de 19% du PIB de 2003 à 2005, avec une amélioration en 2006 à 17,6%,
grâce notamment à un accroissement substantiel des recettes d’exportation du café et à

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