OSS - l'Observatoire du Sahara
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« Enrichir le savoir de tous pour agir mieux et de manière concertée » OSS OBSERVATOIRE DU SAHARA ET DU SAHEL OBSERVATOIRE DU SAHARA ET DU SAHEL Un atout pour la région circumsaharienne Stratégie 2020 de l’OSS • Une valorisation du capital informationnel pour tous • Un amplificateur d’échange d’expériences et de résultats en matière de gestion des ressources partagées en eau et de mise en oeuvre des AME • Un système favorisant l’exploitation des données communes • Un outil de concertation et de partenariat NordSudSud • Un Observatoire régional de veille et de suivi des tendances à longterme Observatoire du Sahara et du Sahel OSS Boulevard du Leader Yasser Arafat BP 31, 1080 Tunis, Tunisie Tél. : (216) 71 206 633 Fax : (216) 71 206 636 Courriel : boc@oss.org.tn www.ossonline.org
Sommaire Préambule....................................................................................................................................................5 Problématique et enjeux horizon 2020 .........................................................................................................5 L’horizon 2020 de la Zone Sahara Sahel : Problématique et enjeux ...................................... 5 Contexte .................................................................................................................................5 Cadre politique sous-régional ................................................................................................. 8 Approche de la Stratégie 2020 de l’OSS ..................................................................................................... 11 Leçons apprises et approche de la stratégie 2020................................................................ 11 De la création de l'OSS à la stratégie 2020 : continuité de l'action et nouveau contexte ........ 11 Approche de la Stratégie 2020 .............................................................................................. 11 Axe Scientifique et Technique .................................................................................................................... 15 Axe Eau ...............................................................................................................................15 Enjeux de l'Eau dans la zone d'action de l'OSS ...................................................................... 16 Outils de la Gestion Intégrée et Concertée des Ressources en Eau ........................................20 Appui aux mécanismes de concertation ................................................................................ 23 Activités nouvelles ................................................................................................................ 25 Axe Terre .............................................................................................................................27 Acquis de l'OSS et Perspectives ............................................................................................ 27 Renforcement des systèmes d’observation africains ............................................................. 30 Développement et Gestion Durable des Terres : ................................................................... 33 Études et développement ..................................................................................................... 34 Interactions Climat, Société et services écosystémiques ......................................................35 Acquis de l'OSS ..................................................................................................................... 36 Vulnérabilité et adaptation aux impacts du changement climatique ..................................... 36 Biodiversité et services écosystémiques ................................................................................ 37 Sociétés et socio-économie de l'Environnement ................................................................... 39 Energie.................................................................................................................................. 39 Axe Informationnel .................................................................................................................................... 41 Gestion des connaissances ..................................................................................................41 Circulation de l'information et diffusion des acquis de l'OSS ................................................. 41 Renforcement des capacités .................................................................................................42 Veille et prospective ..............................................................................................................42 3
Communication institutionnelle ............................................................................................42 Place et rôle de l’OSS dans le contexte institutionnel africain et mondial, Partenariats.........43 Au plan thématique............................................................................................................... 43 Au plan stratégique : aspects socio-économiques, renforcement du partenariat et capitalisation des connaissances ...........................................................................................45 Accompagnement des grandes initiatives panafricaines et méditerranéennes .................... 46 Rôle de l'Observation de la Terre dans le stratégie 2020 de l'OSS ......................................... 47 L’OSS est-il viable dans sa structure actuelle pour faire face à tous ces défis ?....................... 47 Renforcement du partenariat ............................................................................................... 48 4
PREAMBULE La stratégie 2020 de l'OSS est élaborée sur la base des 20 années d'acquis de l'institution, l'écoute des besoins des membres de l'OSS (exprimés à travers les rencontres organisées par l'OSS) et du rôle de l'organisation dans le contexte de la coopération internationale et régionale, notamment les conventions cadre des Nations unies (CNULCD, CCNUCC et CNUBD) et des politiques sectorielles d'intégration sous-régionales et régionale en Afrique. Cette stratégie constitue le fruit d'une synergie entre le secrétariat exécutif, le Comité d'orientation stratégique et les instances de l'OSS. Elle se situe à la fois dans la continuité et l'évolution des activités de l'OSS. Elle a pour objectif de consolider les acquis de l'institution et de cadrer, autant que faire se peut, avec les stratégies sectorielles des membres et partenaires sous-régionaux de l'OSS à l'horizon 2020. PROBLEMATIQUE ET ENJEUX HORIZON 2020 L’HORIZON 2020 DE LA ZONE SAHARA SAHEL : PROBLEMATIQUE ET ENJEUX Contexte La zone du circum-Sahara couverte par l’OSS est caractérisée par des climats arides, semi arides et sub humides secs où le déficit hydrique annuel est quasiment permanent. Les écosystèmes fragiles de ces zones sont en constante dégradation à la fois sous l'effet de la pression anthropique et de la forte variabilité climatique (inondations et sécheresses) exacerbée par les changements climatiques. La végétation naturelle dominante va de la steppe herbacée, à partir de 100 à 200 mm d’eau par an, à la savane arborée à 1000 mm d’eau en passant par tous les stades de la steppe arbustive, la savane herbeuse, arbustive et arborée. Ces zones sont des réserves de biodiversité incomparables, leurs sols et leurs végétations captent du carbone atmosphérique et contribuent ainsi à l’atténuation des gaz à effet de serre alors que le continent africain n’est que très faiblement émetteur. Par ailleurs, les zones arides et semi-arides contiennent des espèces endémiques très utiles (Acacia, Gommier, Moringa, Karité, Arganier …) qui peuvent valoriser économiquement ces espaces et des réservoirs de gènes de plantes utiles (sorgho, mil..) capables de participer à l’amélioration génétique des semences locales. Dans ces zones fragiles, les populations rurales, qui tirent l'essentiel de leurs revenus de l'exploitation des ressources naturelles sont celles qui sont aussi les plus touchées par les changements climatiques. Ainsi, l’agriculture, l’élevage et la pêche constituent une composante essentielle sinon centrale des économies africaines. L’Afrique est la seule région au monde où l’insécurité alimentaire est appelée à s’aggraver pendant les prochaines décennies. Au sud du Sahara le problème se pose avec acuité. Le rythme de la croissance démographique va accentuer les tensions en matière de sécurité alimentaire dans une région où environ 30% de la population souffrent de la faim et de la malnutrition chronique. Au nord 5
du Sahara, la forte mobilisation des ressources en eau renouvelables et la surexploitation de celles peu renouvelables va conduire les États à repenser leurs politiques de l'eau afin d'accompagner le processus de développement et la croissance de la demande en eau des divers secteurs socio- économiques et environnementaux, avec une hiérarchisation des priorités selon les pays et les phases de développement (AEP, irrigation, tourisme, industrie, environnement, etc.). Les derniers épisodes de crises alimentaires ont rappelé à la communauté internationale que la région est loin d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), dont le premier vise à réduire de moitié la proportion de la population vivant dans l’extrême pauvreté à l’horizon 2015. Face à un constat qui ne fait que se confirmer/s’aggraver, la relance de l’agriculture a constitué la première réponse/mesure partagée par tous les États de la région et par leurs partenaires de développement. Ainsi, le secteur agricole en Afrique doit affronter aujourd’hui des défis considérables. Le premier d’entre eux est de parvenir à satisfaire la croissance de la demande alimentaire régionale, exacerbée par une croissance démographique qui se poursuit à un rythme élevé. En 2010 la population de la zone OSS compte environ 580 millions d'habitants dont 250 en milieu rural ; compte tenu des taux de croissance actuels, et de leur inertie, cette population, hors zones côtières et milieu urbain, devrait se situer autour de 400 millions en 2030. Quelles que soient les hypothèses retenues sur les taux de croissance respectifs des populations urbaines et rurales, deux faits sont acquis : d’une part, les urbains seront plus nombreux que les ruraux ; d’autre part, la part de la population rurale (et donc celui des actifs agricoles) va continuer de décroître. 6
Au cours des deux prochaines décennies, l’agriculture africaine devra donc produire davantage, commercialiser une part accrue de cette production (puisque la part des consommateurs non producteurs va augmenter) et assurer un revenu décent aux actifs agricoles tout en rationalisant l'utilisation des ressources naturelles dont l'eau, dans un contexte de variabilité et de changements climatiques, et tout en restaurant et en réhabilitant les milieux naturels. Instaurer une agriculture productive et sauvegarder l’environnement constitue un défi majeur. Ce défi quantitatif1 et qualitatif devra être relevé en surmontant plusieurs contraintes, les plus importantes d’entre elles sont : Le caractère non reproductible du modèle de croissance « extensif » qui a prévalu au cours des dernières décennies. Même s’il reste d’importantes surfaces cultivables disponibles, cette croissance « extensive » de la production a trois conséquences préoccupantes : d’une part, la mise en culture de terres marginales et fragiles; d’autre part, la diminution des durées de jachère et donc une réduction de la reconstitution des taux de matière organique et enfin des conflits d'usage de la terre entre acteurs. La détérioration des conditions climatiques, caractérisée par une forte variabilité de la pluviométrie (au Sahel, par exemple : déplacement globale des isohyètes vers le Sud et alternance de saisons sèches et humides depuis le début des années 2000) et par une aggravation de certains phénomènes extrêmes (pics de température, inondations, etc.), conséquence probable du processus global de changement climatique. Illustration : Tendances récentes de la pluviométrie au Sahel, en Afrique de l'Ouest : Les isohyètes de la période 1990 - 2007 sont représentées en plein (échelle en niveau de gris à droite), celles de la période humide (~ < 1970) sont représentées par les lignes noires tandis que celles de la période sèche (~ 1970 - 1990) sont représentées en tiretés rouge. Les contours de la période récente correspondent à ceux de la période sèche pour la partie occidentale et centrale du Sahel. Dans la partie orientale, les isohyètes de la période récente sont à mi-chemin entre celles de la période sèche et celle de la période humide (Lebel, T., Ali, A. Recent trends in the Central and Western Sahel rainfall regime (1990–2007). J. Hydrol (2009). 1 En Afrique de l'Ouest, globalement, les productions céréalières (Mil, Maïs, Sorgho) ont accompagnées les fortes croissances démographiques de ces pays, sans gains notables en terme de rendement donc en accroissant les surfaces cultivées au détriment des zones de parcours et les jachères. 7
Le caractère massif de la pauvreté rurale, qui constitue encore trop souvent un frein à l’adoption d’innovations technologiques (restauration des terres, semences améliorées, énergies renouvelables), à la réalisation d’investissements et, dans nombre de cas, accentue la surexploitation des ressources naturelles. Difficultés que rencontrent certaines institutions, notamment celles en charge de la circulation de l'information fiable et du partage de connaissances sur l'état des ressources naturelles au profit des décideurs politiques. Une exposition accrue des producteurs aux risques de marché (variabilités inter et intra- annuelles des prix), que ce soit ceux des filières destinées en priorité aux marchés nationaux et régionaux ou ceux des filières d’exportation. Ainsi, selon le rapport sur le développement dans le monde (BM, 2008) 2, l’avenir de l’agriculture sera fondamentalement lié à une meilleure gestion des ressources naturelles, au regard des pénuries croissantes de terres et d’eau et des pressions supplémentaires exercées par le changement climatique. En effet, dans les vingt prochaines années, la zone OSS verra sa population doubler, son urbanisation s’accélérer, dans un contexte d’aggravation des pressions climatiques et de la dégradation des terres. Dans ces contextes, l'aménagement et la conservation des sols agricoles, la sécurité alimentaire, et les approvisionnements énergétiques seront considérés comme des éléments cruciaux du développement durable de ces régions. Cadre politique sous-régional Le lancement, en juillet 2003, du Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) du NEPAD est une des traductions de cette nouvelle prise de conscience politique. Depuis, l’Afrique de l’Ouest a formulé, en janvier 2005, une politique agricole régionale (ECOWAP) qui a défini trois programmes prioritaires dont le second «Promotion d’un environnement global favorable au développement agricole régional» couvre les domaines tels que les systèmes d’information et le renforcement des capacités humaines et institutionnelles, l’adaptation au changement climatique et la gestion des ressources naturelles partagées (réserve de biodiversité, eaux de surface et souterraines, etc.). De même, en Afrique du Nord, l'UMA a élaboré une vision régionale stratégique pour l’avenir de l’agriculture pour la décennie (2010-2020). Cette stratégie vise essentiellement à assurer la sécurité alimentaire à l’horizon 2030, en encourageant notamment la production des céréales, le développement du niveau général des échanges entre les pays de l’Union et la gestion durable des ressources naturelles. 2 Banque Mondiale, 2008. Rapport sur le développement dans le monde 2008: L’agriculture au service du développement. Abrégé, 27p . 8
Une démarche similaire est en cours dans la zone IGAD notamment au travers de sa stratégie en matière d’environnement et de gestion des ressources naturelles et plus particulièrement de son objectif stratégique 2 par la mise en place d’une infrastructure informationnelle sur l’environnement. Après deux décennies successives durant lesquelles l’agriculture a été reléguée à la périphérie des priorités politiques, elle apparaît aujourd’hui comme étant un des secteurs prioritaires et le point d’entrée de choix pour des stratégies à moyen et à long terme visant la sécurité alimentaire, la croissance économique et la réduction de la pauvreté dans les pays de la zones d’action de l’OSS. Ainsi, ces politiques d'intégration sous-régionales mettent en avant le rôle de l'agriculture et celui de la bonne gouvernance environnementale pour le développement économique de l'Afrique. Elles sont le cadre concret idéal de la mise en place d'une plate-forme partenariale (plate forme pluridisciplinaire intégrant des acteurs nationaux, sous-régionaux et internationaux) et la mise en synergie des Accords multilatéraux sur l'environnement notamment en adoptant une stratégie de gestion intégrée des ressources naturelles au profit des populations et l'atteinte des OMD. Ainsi donc dans sa stratégie 2020, l'OSS devra impérativement infléchir son cadre stratégique pour intégrer ces politiques sectorielles sous-régionales en adoptant un Axe scientifique et technique centré sur la gestion rationnelle concertée des ressources naturelles autour de quatre thèmes clés que sont la Terre, l'Eau, le Climat et les Populations et un Axe transversal orienté vers le principe du partage des connaissances. Mesurer en permanence ces phénomènes, les suivre et les décrire avec précision, en évaluer les conséquences, essayer de les anticiper pour alerter les décideurs et les populations : telles sont les missions futures de l’OSS en appui à ses pays et Organisations membres du Sud et pour consolider le partenariat Nord-Sud sur ces questions essentielles. 9
APPROCHE DE LA STRATEGIE 2020 DE L’OSS LEÇONS APPRISES ET APPROCHE DE LA STRATEGIE 2020 De la création de l'OSS à la stratégie 2020 : continuité de l'action et nouveau contexte La Stratégie 2000 de l'OSS adoptée lors de son Assemblée générale de 1997 à Niamey et confirmée par celle de Rabat, en mars 2000, s'était située dans un contexte africain et international marqué par l'adoption, en juin 1994, de la Convention des Nations unies de Lutte Contre la Désertification « CNULCD » et le démarrage de sa mise en œuvre. Elle était basée sur le bilan de l'action de la jeune « AIOSS » pour la période 1993-1996 notamment en termes d’observation, d’information et d'aide à la gestion des ressources naturelles. Les Stratégies 20003 puis 2000+4 ont constitué, d'une part, la réponse aux besoins spécifiques des pays africains de se doter de Programmes d'Action Nationaux (PAN) et Sous-Régionaux (PASR) de Lutte contre la Désertification (LCD) dans le cadre de leurs engagements pour la mise en œuvre de la CNULCD et, d'autre part, une volonté de positionner la jeune AIOSS dans le contexte post-Rio à travers la consécration de l'Agenda 21 et de la CCD comme référentiel stratégique pour son action. Adoptée en 2004, quatre années après le transfert de l'OSS à Tunis, c'est à dire au plus près de sa zone d'action, la stratégie 2010 fixe les principaux objectifs opérationnels à atteindre. Elle vise à consolider les acquis de l’organisation des précédentes périodes et à renforcer ses capacités afin de relever de nouveaux défis. Cette stratégie confirme l’engagement de l’institution au soutien de la mise en œuvre de l’Agenda 21 et de la CNULCD dans la zone d’action, tout en s’élargissant aux autres conventions environnementales internationales (CCNUCC et CNUCBD), et à l’initiative environnementale du NEPAD. La stratégie 2020 de l'OSS consolidera les acquis des périodes précédentes, apportera des réponses aux besoins réels des pays de sa zone d'action et ainsi adoptera un cadre stratégique comportant à la fois une plate-forme synergique des trois conventions de Rio, le NEPAD et les politiques sectorielles d'intégration des différentes sous-régions économiques de la zone d'action de l'OSS (UMA, CEDEAO et IGAD) et enfin en gardant les OMD5 comme critère de développement. Approche de la Stratégie 2020 Tenant compte de l’analyse du cadre stratégique dans lequel doivent s’insérer les activités scientifiques et techniques et les acquis spécifiques durant les deux précédentes décennies, la stratégie 2020 de l’OSS doit conduire au développement d’un programme scientifique et 3 Période 1997-2000 4 Période 2000-2004 5 OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement : notamment les objectifs 7 (assurer un environnement durable) et 1 (réduire l'extrême pauvreté et la faim). 11
technique, d’intérêt pour tous et insuffisamment abordé par les multiples institutions existantes, ayant pour finalité d’une part son appropriation par les acteurs nationaux, sous-régionaux et régionaux et d’autre part de consolider la mise en œuvre des stratégies de développement sus évoquées. Ainsi, l’Axe scientifique et technique de la stratégie 2020 de l’OSS est constitué d'un unique programme appelé Gestion rationnelle et Concertée des Ressources Naturelles. Ce programme s'attachera à décloisonner la structuration en deux programmes majeurs6 de la période précédente. Il s’articulera autour des deux piliers fondateurs de l'OSS que sont les axes horizontaux « Eau » et « Terre » (ou environnement) intégrant deux axes transversaux « Climat » et « Populations ». La stratégie 2020 opérera un changement significatif par rapport à la période précédente : au delà de l'appui aux pays pour la production d'information environnementale à caractère scientifique et technique, elle s'attachera à construire un cadre permettant le suivi de l'intégration de cette information dans le processus décisionnel. La stratégie 2020 veillera à une meilleure implication de la communauté scientifique dans l’ensemble des projets et programmes afin de consolider les approches et de définir les axes de développement des actions de l’OSS. Ce programme unique mettra en place une ou des boîtes à outils permettant une Gestion Concertée et Intégrée des Ressources Naturelles pour la zone d'action de l'OSS. Cette boîte à outil est constituée des éléments, parfois disparates, accumulés par l'OSS depuis 20 années et provenant de ses projets fondateurs tels que le ROSELT et le SASS ou disponibles chez les partenaires et membres de l'OSS. Les éléments de cette boîte à outils sont aussi bien des Systèmes d'Information ou de circulation de l'Information, des méthodologies, des bases de données ou des modèles mathématiques, des modules de renforcement des capacités ou, en amont, des réflexions sur des sujets porteurs. Aujourd'hui Demain Boîte à Outils et cadre opérationnel de Gestion Intégrée des Ressources Naturelles Des outils existants mais souvent dispersés et peu opérationnels Meilleure intégration Utiliser l'existant Illustration 1: Gestion intégrée des Ressources Naturelles 6 Programmes Gestion Concertée des Ressources en Eau partagée et Suivi Environnemental. 12
Les projets inclus dans ces axes devront être exécutés de concert afin de mobiliser réellement l'ensemble de l'expertise disponible au sein de l 'OSS et ainsi augmenter l'effet de réplication des bonnes expériences dans les différents projets menés par l'institution. Les axes transversaux « Climat » et « Population » et leurs interactions avec les Écosystèmes seront systématiquement intégrés dans les programmes et projets de l’Axe scientifique et technique et à travers des notes et rapports spécifiques se rapportant à : l’étude et au suivi de l’impact de la variabilité et des changements climatiques sur les ressources ; la synergie entre les conventions environnementales ; la valorisation des pratiques d’adaptation notamment au niveau national et local ; l’intégration des aspects socio-économiques liés à la gestion des ressources en eau ; l’intégration des thèmes liés aux migrations dans l’espace circum-saharien et leurs liens avec la dégradation des ressources naturelles. la prise en compte de l'aspect genre ; en prenant en considération la nature sexospécifique de la vulnérabilité aux changements environnementaux qui se traduisent par une différence dans la capacité d'adaptation et d'atténuation ; Les sections suivantes décrivent les enjeux et les objectifs de l'Axe Scientifique et Technique et de ses sous-axes « Eau », « Terre » et « Interactions Climat, Sociétés et Services Ecosystémiques ». Les sections VI et VII décrivent respectivement la stratégie adoptée de l’Axe Informationnel, de la Place et du Rôle de l’OSS dans sa zone d’action à l’horizon 2020. 13
AXE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE AXE EAU La vision de l’OSS dans le domaine des eaux partagées a envisagé « une gestion concertée des eaux internationales des aquifères partagés comme l’élément clé de la réalisation de la sécurité hydrique, de la réduction de la pauvreté et de la consolidation de la coopération régionale pour un développement durable de la région circum saharienne de l’Afrique ». A cet effet, fidèle à sa mission d’être à l’écoute des préoccupations de ses pays membres, l’OSS s’est engagé, à travers sa nouvelle stratégie 2020, à : aider ses pays membres à atteindre les objectifs du Millénaire pour le Développement, contribuer à l’opérationnalisation des décisions des Chefs d’Etat et de Gouvernement d’Afrique convaincus de la nécessité de combler les écarts en vue de faire avancer la Vision Africaine de l’Eau pour l’an 2025. En matière de gestion intégrée et le développement de ressources en eau partagées/transfrontalières en Afrique, l’OSS : poursuivra les activités en cours dans les systèmes aquifères du Sahara Septentrional (Algérie, Libye, Tunisie), d’Iullemeden (Mali, Niger, Nigeria), et ceux de la sous-région de l’IGAD (Djibouti, Ethiopie, Erythrée, Kenya, Ouganda, Somalie), étendra le système aquifère d’Iullemeden au Taoudéni/Tanezrouft et leurs interactions avec le fleuve Niger y compris son delta intérieur ; développera de nouveaux systèmes aquifères transfrontaliers de sa zone d’action comme celui du Sénégalo-Mauritanien, développera des outils de la gestion des risques (surexploitation, dégradation de la qualité de l’eau, les impacts négatifs de la variabilité/changements climatiques) pour alerter les décideurs en charge de l’eau, facilitera aux pays partageant les mêmes systèmes aquifères ne disposant pas encore de cadre juridique et institutionnel de gestion concertée, le développement et la mise en place opérationnelle du mécanisme de concertation en relation avec les organismes de bassins (ABN, OMVS, CBLT, …) et les institutions économiques sous-régionales (CEDEAO, IGAD, UMA, …) assister le mécanisme de concertation sur le plan scientifique et technique dans la mise en place et le fonctionnement du réseau d’observations des eaux souterraines partagées, le développement des outils de gestion et d’échanges de données et d’informations, renforcer les capacités des techniciens des pays membres en outils de gestion concertée des ressources en eau des aquifères partagés. 15
Illustration : Aquifères étudiés ou en cours d’étude La stratégie 2020 de l’OSS fixe les objectifs à atteindre selon les horizons temporels projetés (court, moyen et long terme). Les moyen et long termes couvrent les périodes au-delà de 2020. Enjeux de l'Eau dans la zone d'action de l'OSS Dans un contexte de changements climatiques qui aura des impacts significatifs sur la disponibilité des ressources en eau de surface et notamment les débits des grands fleuves africains, l’utilisation rationnelle des ressources en eau souterraines peu renouvelables restent d’actualité. Ainsi, les principaux enjeux de l'eau sur la zone d'action de l'OSS sont multiples : En Afrique du Nord, les demandes en eau ont presque doublé dans la deuxième moitié du 20e siècle. Dans de nombreux pays, les prélèvements en eau approchent le niveau limite des ressources disponibles. La production d’eau « non durable » est ainsi estimée à 16 km3/an, dont 66 % issus de prélèvements d’eaux fossiles et 34% de surexploitations de ressources renouvelables. L’agriculture représente environ 80 % de la demande totale en eau et ne permet pas d'atteindre l'autosuffisance de ces pays. Ainsi la région se distingue par un déséquilibre entre une offre en ressources en eau de plus en plus limitée et une demande rapidement croissante. Les origines de ce déséquilibre ont, entre autre, des causes physiques, socio-économiques, institutionnelles et environnementales. Les causes physiques et structurelles résultent d'une part du fait que les pays maghrébins ont déjà mobilisé les ressources en eau les plus accessibles et d’autre part que celles qui restent à mettre en valeur nécessitent des investissements lourds et coûteux et ont une qualité médiocre (salinité pour les eaux souterraines et turbidité pour les eaux de surface). Les causes socio-économiques peuvent se résumer globalement par une faible valorisation de la 16
ressource, des subventions excessives des États, se traduisant par des pertes et une sous-utilisation des équipements à usage hydro-agricole. Enfin, les causes institutionnelles sont liées à la pression excessive sur les ressources en eau du fait de leur libre accès par les utilisateurs. La seule issue durable à cette crise annoncée serait une réorientation profonde des politiques liées à l'usage des ressources en eau par la conception de mécanismes économiques, juridiques et institutionnels, susceptibles d’infléchir la croissance de la demande en eau tout en accroissant l'efficience de cette ressource et en intégrant dans les plans d'investissement agricole des solutions technologiques pour la mobilisation des ressources en eau non conventionnelles. Dans cette région, il n’existe aucune institution sous-régionale de nature à promouvoir la coopération entre les pays concernés, excepté le mécanisme du SASS mis en place par l’OSS. Le rôle de l’OSS dans cette région peut être mis à profit pour développer cette coopération utile à tous les pays. En Afrique de l'Ouest, la gestion des ressources en eau doit faire face à des défis importants : tout d'abord au niveau quantitatif, l’augmentation de la demande liée à la croissance démographique, et au développement économique (notamment agricole). Elle se heurte à la diminution de la ressource disponible due aux impacts de la variabilité et des changements climatiques et à une gestion souvent peu efficiente des ressources en eau ; et au niveau qualitatif, la dégradation de la qualité des eaux atteint des proportions préoccupantes. Par ailleurs, la quasi-totalité des ressources en eau d’Afrique de l’Ouest est partagée entre plusieurs Etats, tant au niveau des bassins hydrologiques (Niger, Sénégal, Volta, Gambie...) que des systèmes aquifères tels que ceux du Iullemeden/Taoudéni ou du Sénégalo-Mauritanien. Ainsi, une concertation entre les pays ayant en partage les mêmes ressources en eau s’avère déterminante pour faire face à ces enjeux et éviter d’aboutir à une compétition dans l’exploitation de ces ressources, voire de déboucher sur des conflits. Désormais, la plupart des bassins versants transfrontaliers disposent de mécanismes et d’institutions intergouvernementales mettant en œuvre une gestion concertée des eaux de surface mais il reste encore beaucoup à faire dans le domaine des eaux souterraines. De plus, les liens entre eaux de surface et eaux souterraines ont été explorés mais demandent à être mieux investigués afin de mieux prévoir ce que pourra être l'impact d'une diminution des précipitations sur cette ressource. En Afrique de l'Est, la région d'IGAD représentée par Djibouti, l'Erythrée, l'Ethiopie, le Kenya, la Somalie, l'Ouganda et le Soudan, couvre une superficie de 5.2 millions de km2. La population actuelle (2010) est estimée à 204 millions d'habitants et atteindra 302 millions à l'horizon 2025. Environ 80% de la région est aride et semi-aride et reçoit moins de 400 millimètres de précipitations par an. Les terres cultivées représentent seulement 7% de la surface ; les forêts 19% et 28% sont des 17
zones de pâturages permanents. Les 46% restants ne sont apparemment pas d'utilisation productive. Bien que la sous-région soit dotée de potentialités en ressources en eau se trouvant dans des bassins fluviaux et systèmes aquifères transfrontaliers, qui restent encore à développer et à mettre au service du développement socio-économique et des objectifs de gestion environnementale, elle est une des régions les plus vulnérables à la variabilité climatique et aux sécheresses récurrentes. La stratégie7 de l'IGAD a identifié la gestion durable des ressources naturelles et la protection de l'environnement comme défi majeur duquel dépend le fondement du développement socio- économique. La région a été sujette à des crises économiques persistantes dont les causes sont, dans une large mesure, liées à la sévère dégradation des ressources naturelles et de l’environnement. Aggravée par des sécheresses récurrentes et d'autres désastres naturels ou anthropiques, cette situation a eu pour conséquence l’aggravation de la pauvreté et le sous- développement qui accélère alternativement la dégradation des ressources naturelles et de l'environnement. L'objectif des pays membres est de briser ce cycle infernal en assurant spécifiquement la durabilité environnementale dans leurs activités économiques et sociales. Illustration : moyenne pluviométrique annuelle (mm) 7 IGAD (2003) IGAD Strategy, Intergovernmental Authority on Development, IGAD Secretariat, Djibouti. 18
Acquis de l'OSS La mise en œuvre de la stratégie 2010 de l’OSS a permis de conforter l’institution dans son rôle d’acteur clé dans le domaine de la gestion des aquifères transfrontaliers. Sur la période, le programme a porté sur trois (3) projets majeurs: Système aquifère du Sahara septentrional (SASS), Système aquifère Iullemeden (SAI) et ressources en eau dans la région de l’Inter Governmental Authority on Development (IGAD). Le programme SASS, capitalisant sur sa première phase (1999-2003), a permis: (i) d’approfondir la connaissance de la ressource en eau et de renforcer les capacités des institutions en charge de la gestion des eaux souterraines transfrontalières par la mise à disposition d’outils de gestion de la ressource (bases de données communes, modèles hydrauliques, cartes d’occupation des sols, etc.) (ii) de mettre en place un Mécanisme de concertation pour une gestion commune de la ressource rendu possible par la forte appropriation des autorités compétentes et la pertinence des résultats et (iii) d’exploiter les images satellitales pour permettre une évaluation exhaustive des prélèvements sur le SASS. Le programme SAI, bâti sur le modèle du SASS, a abouti à identifier les risques hydrogéologiques et l’état de la ressource. Récemment, un protocole d’accord a été adopté par le Conseil des ministres en charge de l’eau pour la mise en place du mécanisme de concertation permanent de cet aquifère. Enfin, le programme IGAD, financé par la FAE/BAD depuis 2007 au profit de l’IGAD et mis en œuvre par l’OSS, a démarré réellement en 2009 et porte à la fois sur les eaux souterraines et les eaux de surface. Il ouvre de nouvelles perspectives en termes d’expertise et d’opportunités de partenariat. Il est à noter que le travail entrepris par l'OSS dans ce domaine bénéficie du soutien affirmé de ses membres et partenaires dans la mesure où il répond clairement à des besoins identifiés et exprimés. L'axe Eau de la stratégie 2020 de l'OSS se traduira ainsi par deux pôles d'action principaux : Outils de la Gestion Intégrée et Concertée des Ressources en Eau (GICRE); Appui aux Mécanismes de concertation : systèmes d'aide à la prise de décision et aspects usage. L'approche adoptée par cet axe se fera essentiellement sur une base sous-régionale, en capitalisant le travail entrepris par l'OSS. L’Afrique du Nord apparaît ainsi naturellement comme zone pilote dans laquelle l’OSS intégrera progressivement le suivi de l’ensemble des ressources en eau (eaux souterraines, eaux de surface et eaux non-conventionnelles). 19
SASS Poursuivre le programme : usages de l’eau, politiques de développement du IGAD bassin Développer les outils Appuyer le fonctionnement d’amélioration de la du mécanisme : Réseau connaissance (eau de d’observatoires, base de surface et souterraine), données renforcer les réseaux d’observation et de collecte des données Appuyer la création de mécanismes de concertation SASM Amélioration de la connaissance Développer des outils de gestion SAI- GICRESAIT Initier la création Améliorer la d’un mécanisme connaissance des liens de concertation entre eaux de surface et eaux souterraines Accompagner la création du Mécanisme de concertation Cette approche se développera sur la base d’une plate-forme multi-partenariale intégrant les organismes scientifiques, techniques et politiques nationaux (universitaires, services techniques, etc.), sous-régionaux et internationaux (UNESCO, etc) et étendu à la société civile. Enfin, l'action de l'OSS sur les aquifères transfrontaliers doit intégrer la résolution adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies portant sur un projet de loi sur les aquifères transfrontaliers (63/124 du 11/12/2008) et qui promeut notamment la mise en place de mécanismes de concertation. Outils de la Gestion Intégrée et Concertée des Ressources en Eau Sur le court terme (2012-2016) Sur cette période, le travail de l'OSS et de ses partenaires aura pour objectif principal de capitaliser les acquis des périodes précédentes tout en étendant le champ d'expertise à d'autre(s) aquifère(s) transfrontalier(s) et en intégrant progressivement de nouvelles thématiques : (i) sur le SASS : renforcer les aspects usages et efficience de l'eau (ii) sur le SAI/SAIT : améliorer la connaissance sur les interactions entre eaux de surface et eaux souterraines et (iii) sur la région IGAD : consolider les acquis sur la connaissance et la cartographie de la ressource. De manière générale, l'OSS poursuivra le renforcement des capacités des structures nationales de ses partenaires sur les outils de la gestion intégrée des ressources en eau. 20
Objectif CT1 : Poursuivre les activités du programme Système Aquifère du Sahara Septentrional CT L'intégration progressive des aspects socio-économiques liés à l'usage et à l'efficience de l'eau, particulièrement pour l'agriculture et de la qualité de l'eau (pollutions liées aux activités humaines, intrusion saline des nappes) dans les programmes de l'OSS renforceront l'approche intégrée de la gestion de cette ressource. Court terme Du fait de la rareté de la ressource dans ce bassin, des réflexions devront être menées afin d'initier d'autres approches de mobilisation de la ressource (dessalement etc.). Une attention particulière devra être apportée (i) à l'actualisation de la base de données SAGESSE des points d'eau commune aux trois pays, (ii) à la pérennisation du réseau optimal de suivi piézométrique et qualité des eaux de manière à rendre ce dernier représentatif de l'évolution des prélèvements et (iii) à la mise en place d'outils basés sur les données d'Observation de la Terre pour l'aide à l'estimation des prélèvements en eau du bassin. CI CT Illustration : Carte de situation du Système Aquifère du Sahara Septentrionnal (CI : Continental Intercalaire ; CT : Complexe Terminal) Objectif CT2 : Poursuivre les activités initiées sur le Système Aquifère Iullemeden Etendu aux systèmes aquifères Taoudéni et Tanezrouft englobant 7 pays (contre 3 dans la première CT phase), le lien entre les eaux de surface et les eaux souterraines, qui sera abordé dans la seconde phase en cours de démarrage du projet SAI, est crucial afin de déterminer leurs apports respectifs. Court terme Par ailleurs, les impacts des changements climatiques sur les ressources en eaux souterraines peu renouvelables seront évalués. Pour ce faire, l'OSS consolidera ses liens avec l'ABN, le BGR, le BGRM ainsi qu’avec l’UNESCO. 21
Illustration : Carte de situation des systèmes aquifères Iullemeden, Taoudéni et Tanezrouft et du bassin du fleuve Niger. Objectif CT3 : Poursuivre les activités d'amélioration de la connaissance des ressources en eau (surface et souterraine) sur la zone IGAD Illustration : Carte Hydrogéologique de la zone IGAD et zoom 22
Le travail de capitalisation et de cartographie des ressources en eaux à l'échelle de cette sous-région notamment devra permettre de dégager les axes d'une seconde phase en y intégrant les aspects variabilité et changements climatiques et les aspects socio-économiques en liaison avec l’IGAD et l'initiative ClimDev Afrique8. Une requête a été élaborée par l’OSS et soumise en Novembre 2011 à l’appréciation de l’IGAD. Dés finalisation, elle sera soumise à des partenaires de coopération. Objectif CT4 : Étendre le champ d'action de l'OSS aux autres aquifères transfrontaliers de la zone d'action de l'OSS CT Notamment sur l'aquifère côtier du sénégalo-mauritanien qui comporte l'originalité (par rapport aux SASS et SAI) d'être très fortement menacé dans les prochaines décennies par l'intrusion d'eau salée du fait de l'augmentation prévue du niveau moyen des mers et dont la pression sur la ressource s'exerce à la fois par l'agriculture, mais aussi et dans une proportion non négligeable par l'alimentation des centres urbains présents dans ce bassin (Dakar, Nouakchott, Banjul, etc.). Court terme Une requête de financement a été élaborée dans ce sens et déjà soumise à l’appréciation de l’UNESCO avant sa soumission au GEF. Objectif CT5 : Participer à la rédaction de la monographie des ressources en eaux de la zone de la CEN-SAD Ce programme, initié par la CEN-SAD en partenariat avec l’OSS, a été soumis à la FAE/BAD. Il est à rappeler que par le passé, en 1995 et 2000, l'OSS et l'UNESCO ont déjà publié une monographie préliminaire sur les ressources en eau de la zone OSS. Une actualisation en 2015 de cette monographie est souhaitable pour renforcer la maîtrise de l'information par les pays africains. A défaut d'aboutissement du projet CEN-SAD, l'OSS envisagera une coopération avec l'UNESCO sur ce sujet. Appui aux mécanismes de concertation La mise en place de ces mécanismes constitue une grande avancée et une approche innovante de la gestion concertée des ressources en eau souterraines partagées au niveau du continent africain. Le Programme SASS de l’OSS en a été l’initiateur au travers de ses deux premières phases qui se sont déroulées de 1999 à 2007; un processus identique est en cours de démarrage sur le SAI et le SAIT. La stratégie 2020 verra cette expérience consolidée et déployée à d'autres zones (particulièrement celle de l'IGAD) où la gestion concertée des ressources en eau est un préalable à la garantie d'une durabilité de la ressource. 8 ClimDev Africa: Programme sur les changements climatiques de la CEA, la BAD et la l’Union Africaine. 23
Sur le court terme (2012-2016) Objectif CT1 : Appuyer le fonctionnement du mécanisme de concertation du SASS CT Le mécanisme de concertation du SASS a démarré ses activités en se focalisant sur les thématiques prioritaires que constituent la connaissance de la ressource en eau, de son exploitation et de son suivi, et la mise en route effective des processus de réunions régulières de son Comité de pilotage permanent. Les missions assignées au mécanisme de concertation nécessitent toutefois, dans la phase de démarrage avancé, de conforter la connaissance, le positionnement et le fonctionnement du mécanisme et de son secrétariat notamment sur les axes suivants : Une identification détaillée des enjeux et résultats attendus des politiques nationales de développement pour ce qui concerne la zone du SASS ; Une amélioration de la connaissance des enjeux d’investissements sectoriels ; Une application progressive de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies sur les aquifères transfrontaliers sur la base d’une analyse approfondie des législations nationales ; L'évolution institutionnelle de ce mécanisme en un véritable observatoire permanent du Court terme SASS se concentrant sur le suivi des prélèvements et de la qualité des eaux. Illustration : Cadre institutionnel du Système Aquifère du Sahara Septentrional 24
Objectif CT2 : Accompagner la création du mécanisme de concertation du SAI : Accompagner le Mali, le Niger et le Nigeria dans la mise en place d’un mécanisme de concertation du SAI en étroite collaboration avec l'Autorité du Bassin du Niger (ABN) et en veillant à impliquer les 4 pays qui ont rejoint la seconde phase du programme SAI (GICRESAIT) : l'Algérie, le Bénin, le Burkina Faso et la Mauritanie. Sur le moyen et long terme (2016-2020) Objectif MLT3 : Initier la création d’un mécanisme de concertation pour le Système Aquifère MLT sénégalo-mauritanien : Initier la création d'un mécanisme de concertation pour le Système Aquifère Sénégalo Mauritanien. La mise en place d'un mécanisme de concertion pour le Moyen et long terme Système Aquifère sénégalo-mauritanien sera développé en coopération avec l'Organisation pour la mise en valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), en fonction de l'état de réalisation des activités portant notamment sur l'amélioration des connaissances. Objectif MLT4 : Appuyer la création de mécanismes de concertation des différents aquifères de l’IGAD : En coopération avec l’IGAD, ces mécanismes pourraient concerner de nouveaux systèmes aquifères transfrontaliers d’extension moindre que les grands systèmes aquifères d’Afrique du Nord et de l’Ouest :l’aquifère de la vallée d’Awash ; l' aquifère du Rift ; l’aquifère d’Ogaden-Juba ; l’aquifère du Mont Elgon ; l’aquifère de Merti ; et l’aquifère du Kagera. Activités nouvelles Court terme Moyen et Long terme Gestion intégrée des ressources en eau au Formation Maghreb Coalition sur l’eau Paquet technologique innovant Transfert inter- 2012- 2020 bassins Lien eaux Mobilisation souterraines eaux non /surface convention nelles 25
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