P. 6ZNT Les moyens pour limiter la dérive de la pulvérisation - Axema

 
CONTINUER À LIRE
P. 6ZNT Les moyens pour limiter la dérive de la pulvérisation - Axema
n° 22

                                                                                             TRIMESTRIEL
                                                                                             NOVEMBRE 2019

                        LE MAGAZINE DES ACTEURS INDUSTRIELS DE LA FILIÈRE DES AGROÉQUIPEMENTS ET DE L’AGROENVIRONNEMENT

DOSSIER          P. 6

ZNT
Les moyens pour
limiter la dérive
de la pulvérisation
03                           09                              10

BRÈVES                      PORTRAIT                        FOCUS
Nouvelle identité et        Vitibot : accompagner           Label Pulvé :
nouvelle signature,         la révolution viticole          pour une filière
le SIMA se réinvente                                        viticole raisonnée
P. 6ZNT Les moyens pour limiter la dérive de la pulvérisation - Axema
02

                                                                                                       SOMMAIRE
ÉDITO                                                                                                  BRÈVES                            03

                             Les constructeurs                                                         INDICATEURS
                             interagissent avec leur                                                    ET PERFORMANCES                  05
                             environnement et
                             les citoyens dans le but                                                  DOSSIER                           06
                             de les protéger au mieux.                                                 ZNT : LES MOYENS
                                                                                                       POUR LIMITER
Glyphosate, plan Écophyto, loi EGalim, ZNT... Quelle que soit la nature                                LA DÉRIVE DE
des débats, ces sujets permettent de nourrir les échanges sur les
produits phytopharmaceutiques et leur utilisation. Représentant
                                                                                                       LA PULVÉRISATION
des industriels de l’Agroéquipement, AXEMA ne pouvait que rebon-
dir sur cette actualité pour montrer, une fois de plus, comment les
constructeurs interagissent avec leur environnement et les citoyens
dans le but de les protéger au mieux.
Dans cet objectif, ce numéro traite de plusieurs sujets relatifs à
­l’ambition de nos adhérents de contribuer efficacement à la transition
 écologique : en développant des solutions technologiques perfor-
 mantes en matière de réduction de la dérive, en travaillant dans le
 cadre du Contrat de Solutions en partenariat avec des ITA (instituts
 techniques agricoles) afin de classer les technologies de manière
 ­scientifique et lisible pour les utilisateurs et le grand public, ou encore
  en communiquant de façon positive et rassurante auprès des
  ­consommateurs et des autorités locales.
                                                                                                       PORTRAIT                          09
   En dix ans, des progrès notables ont été faits en matière de recherche                              VITIBOT : ACCOMPAGNER
   et développement : les matériels d’aujourd’hui, avec les nouvelles                                  LA RÉVOLUTION VITICOLE
   technologies embarquées, parviennent à réduire la quantité des pro-
   duits phytopharmaceutiques de manière significative et permettent
   d’ores et déjà de répondre aux exigences du plan Écophyto 2 : réduire                               FOCUS                              10
   de 50 % les volumes employés d’ici à 2025.                                                          LABEL PULVÉ : POUR UNE
                                                                                                       FILIÈRE VITICOLE RAISONNÉE
   Loin de l’influence et des prises de position partisanes, il est essentiel
   d’accompagner les utilisateurs sur les dispositifs de précision, de les
   former aux bonnes pratiques et de les associer, si besoin, dans la mise
                                                                                                       AGENDA                              11
   en œuvre de dispositions correctives. Face à ces sujets stratégiques
   aux enjeux environnementaux et politiques très forts pour le
   ­gouvernement, avec en ligne de mire l’arrêt de l’utilisation des produits                          POINT DE VUE                       12
    phytopharmaceutiques, c’est toute une filière qui s’engage et s’adapte                             CHRISTIAN HUYGHE,
    pour satisfaire la réglementation et promouvoir des pratiques alliant                              DIRECTEUR SCIENTIFIQUE
    durabilité et respect de l’environnement.                                                          AGRICULTURE À L’INRA

FRÉDÉRIC MARTIN, président d’AXEMA
                                                                                                   Union des industriels de l’Agroéquipement
CONTRIBUTEURS                                                                                      19, rue Jacques-Bingen – 75017 Paris
Guillaume Bocquet, responsable du pôle technique AXEMA – Bernard Boxho, directeur général          +33 (0)1 42 12 85 90 infos@axema.fr
Vitibot – Laurent Dahiné, ingénieur conseil pôle technique AXEMA – Jean-Paul Douzals, ingénieur       www.axema.fr Éditeur : AXEMA
IRSTEA – Christian Huyghe, directeur scientifique Agriculture INRA – Mickaël Jacquemin, éleveur-   Directeur de la publication : Frédéric Martin
agriculteur (Marne), vice-président et ambassadeur association AgriDemain – Valérie Lescaut,       (président d’AXEMA) Conception, rédaction
responsable du pôle international & salons AXEMA – Anne-Sophie Marchais, chargée de mission
                                                                                                   et réalisation : Comfluence Photo de
salons pôle international & salons chez AXEMA – Mathilde Mari, secrétaire général Aprodoma
– Julien Saint-Laurent, directeur marketing John Deere – David Targy, responsable du pôle          couverture : © Charly Gouttenoire pour
économique AXEMA – Sébastien Tremblay, directeur général de Berthoud et président du               Berthoud Imprimé à l’imprimerie Compédit
Groupe Produits Marchés Protection des cultures AXEMA – Ronan Vigouroux, expert                    Beauregard à La Ferté-Macé ISSN 2647-4948
Environnement et Agriculture durable UIPP.

AXEMAG                                                                                                                     N°22 – NOVEMBRE 2019
P. 6ZNT Les moyens pour limiter la dérive de la pulvérisation - Axema
BRÈVES                03

      INTERNATIONAL

AXEMA POURSUIT
SES MISSIONS DE PROSPECTION
ET DE VEILLE EN AFRIQUE
AXEMA s’est rendu en avril dernier en Égypte pour visiter des exploitations
de productions végétales et rencontrer des importateurs. L’occasion pour
AXEMA lors de cette mission Business France de donner de la visibilité au
secteur de l’Agroéquipement français et de poser des jalons sur un marché
plutôt bien structuré au niveau du réseau de distribution, avec des entreprises
agricoles tournées vers l’exportation, et de gros projets de bonification de
terres désertiques associés à des investissements importants. Plus au sud,
et en partenariat cette fois avec l’ADEPTA, AXEMA a mené des missions de                                L’AGRICULTURE
veille au Rwanda et en Ouganda, deux pays porteurs où l’agriculture, faiblement
mécanisée, offre des perspectives de croissance au vu des terres arables
                                                                                                        EN MOUVEMENT
encore non exploitées. Par exemple, si l’Ouganda exploitait son potentiel                                              Nouvelle identité
agricole, il pourrait nourrir 200 millions de personnes. Le Rwanda affiche                                             visuelle, nouvelle
le meilleur environnement des affaires en Afrique, et son image de « Suisse                                            signature, nouvelles
africaine » laisse entrevoir une mutation agricole rapide, largement soutenue                                          dates : le SIMA se
par son gouvernement. Alors que l’Afrique importe 20 % de son alimentation                                             réinvente ! Vitrine de
pour un budget annuel estimé entre 30 et 50 milliards de dollars et qu’elle                                            la première puissance
compte 250 millions d’hectares arables non cultivés (soit l’équivalent de                               agricole européenne, le SIMA
60 % des terres mondiales), il est urgent de prendre conscience du potentiel                            prend un nouveau tournant.
que représente ce continent pour le développement agricole et le système                                L’objectif ? Mieux répondre aux
alimentaire mondial.                                                                                    enjeux sociétaux et économiques
                                                                                                        de la filière et révéler des
                                                                                                        solutions et technologies
                                                                                                        innovantes au service d’une
                                                                                                        agriculture performante
                                                                                                        et durable. Une « agriculture
                                                                                                        en mouvement » où l’humain
                                                                                                        est au cœur de toutes les
                                                                                                        préoccupations. Désormais
                                                                                                        programmé en novembre les
                                                                                                        années paires, le nouveau
                                                                                                        positionnement du salon répond
                                                                                                        à la périodicité du cycle des
                                                                                                        affaires. Un choix collégial et
                                                                                    © Valérie Lescaut

                                                                                                        unanime, fruit d’une concertation
                                                                                                        large et officielle menée avec
                                                                                                        les industriels du secteur.

                                           RÉSEAUX SOCIAUX
                                    #FRAGTW
                                    L’association France Agri Twittos fédère agriculteurs et proches du milieu agricole,
                                    tous aficionados de Twitter. Son objectif ? Parler du métier en toute transparence
                                    pour répondre aux grandes problématiques sociétales du moment. Glyphosate,
                                    bien-être animal, sécurité alimentaire… L’ensemble des sujets est exploré à travers
                                    des vidéos sur Twitter. L’occasion de répondre aux critiques dont ces acteurs de la
                                    filière sont la cible, de donner à voir des réalités méconnues et de promouvoir une
                                    communication positive sur le monde agricole.

AXEMAG                              LE MAGAZINE DES ACTEURS INDUSTRIELS DE LA FILIÈRE DES AGROÉQUIPEMENTS ET DE L’AGROENVIRONNEMENT
P. 6ZNT Les moyens pour limiter la dérive de la pulvérisation - Axema
04             BRÈVES

                  HOMOLOGATION DES VÉHICULES NEUFS
            DES DÉLAIS PRÉJUDICIABLES
            Suite à la demande portée par AXEMA de différer d’un an
            le dispositif imposé aux véhicules neufs, le ministère
            campe sur sa position, à savoir qu’au 1er janvier 2020
            tous les véhicules agricoles neufs devront être
            réhomologués selon de nouvelles prescriptions
            techniques. Si les constructeurs ont pu anticiper la

                                                                              © Sulki
            fabrication des machines concernées, elles ne pourront
            pas être produites en série ni commercialisées, faute de                          PLUGFEST
            temps suffisant pour remettre à jour tous les dossiers
            d’homologation avant la fin de l’année. Le surcoût pour                     UNE BELLE RÉUSSITE POUR ISOBUS
            la filière, estimé à plus de 20 millions d’euros au total,
            pourrait donc contraindre certaines entreprises à                           Du 17 au 19 septembre s’est tenu à Antibes le rendez-
            répercuter cette hausse sur les prix de vente pour ne pas                   vous incontournable de l’AEF (Agricultural Industry
            aggraver leur situation, pénalisant une fois de plus les                    Electronics Foundation). AXEMA a beaucoup œuvré
            agriculteurs désireux d’investir dans du matériel neuf.                     pour permettre le retour en France de cet événement
                                                                                        majeur pour le secteur de l’Agroéquipement. L’occasion
                                                                                        de contribuer au déploiement des standards ISOBUS
                                                                                        dans le machinisme agricole (des stations tests TIM et
                                                                                        UT 3.0 disponibles pour l’occasion), et d’accompagner
                                                                                        la fiabilisation et la crédibilité de ses fonctions.
                                                                                        Ce rendez-vous fut l’occasion pour nos adhérents et
                                                                                        notre écosystème de démontrer l’implication de la
                                                                                        France dans cet effort, et de mettre en lumière
                                                                                        l’expertise de KEREVAL, seul laboratoire accrédité par
© Fotolia

                                                                                        l’AEF dans l’Hexagone.

            TRANSITION                                        « L’État est engagé dans l’accompagnement financier des exploitations via
                                                              le volet agricole du grand plan d’investissement (GPI), en cohérence avec la
            AGROÉCOLOGIQUE                                    stratégie et les moyens mis en œuvre dans le cadre du plan Écophyto 2+ [...].
            QUESTION PARLEMENTAIRE                            En 2014, les cofinanceurs nationaux ont déterminé conjointement quatre axes
                                                              d’intervention, fixant plusieurs objectifs pour soutenir les projets les plus
            Réponse écrite de Didier Guillaume le 18 juin
                                                              transformants et les plus performants, du point de vue économique,
            dernier à la question d’Yves Daniel,
                                                              environnemental et social… La performance économique et environnementale
            député LREM de Loire-Atlantique.
                                                              du secteur végétal par, notamment, la réduction des intrants et les
                                                              investissements dans les agroéquipements en est un [des axes]. »

                  FORMATION

            18e édition DES UNIVERSITÉS D’ÉTÉ
            Le constructeur français Pellenc a accueilli les 9, 10 et 11 juillet
            derniers la 18e édition des universités d’été, orchestrées par
            l’Aprodema. Un rendez-vous incontournable pour recréer
            les conditions favorables au recrutement dans le secteur de
            l’Agroéquipement, qui pâtit d’une pénurie de main-d’œuvre.
            Chaque année, ce sont 7 000 emplois qui restent non pourvus,
            faute de candidats formés et informés. Un circuit pédagogique
            de 5 ateliers coorganisés avec d’autres constructeurs était
            proposé aux 90 enseignants venus de toute la France.
            « Ces universités prouvent que le monde industriel se met au
            service de l’éducation pour attirer les jeunes, être au plus près des
                                                                                                                                                 © Aprodema

            besoins des industriels et transmettre l’envie d’intégrer une filière
            d’avenir », se félicite Philippe Girard, président de l’Aprodema.

            AXEMAG                                                                                                            N°22 – NOVEMBRE 2019
P. 6ZNT Les moyens pour limiter la dérive de la pulvérisation - Axema
INDICATEURS
   ET PERFORMANCES                                                                                                                                                            05

   La France : premier marché
   des agroéquipements
   en Europe !               ROYAUME-UNI
                                   2 510

   Les investissements en équipements
   agricoles (neufs et occasion) ont atteint                                  PAYS-BAS
   32,1 milliards d’euros en 2017 à l’échelle                                    2 060
   de l’Union européenne des 28.
                                                                          ALLEMAGNE
   Cela représente environ 7,5 % de                                            6 166
   la production de la branche agricole                                      FRANCE
   (les revenus des exploitations).                                            6 177
   La France est, à égalité avec l’Allemagne,
                                                                              ESPAGNE
   le premier marché des agroéquipements,                                        1 498
   avec un montant d’investissement
   de 6,2 milliards d’euros. La France,
   l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas,                                                                                 ITALIE
   l’Espagne et le Royaume-Uni                                                                                          4 946
   concentrent à eux six près de 75 % des
                                                                                                                                                       En millions d’euros
   acquisitions de matériel agricole en Europe.                                                 0        500       1 000 4 000 6 000              7 000
   Source : EUROSTAT

   Envol des immatriculations de machines agricoles neuves
   au premier semestre 2019
   Toutes les familles de produits sont concernées, sans exception.
   Les tracteurs, qui représentent 42 % du parc immatriculé au 1er semestre, progressent de 23 %.
   La famille « Travail du sol » est celle qui affiche la plus forte progression (+ 48 %).

   Le tableau ci-dessous intègre la série corrigée ( + 21 %)*

                                                                S1 2019            S1 2019 /            S1 2019            S1 2019 /                                 Juin 2019 /
                                                                                                                                                     Juin 2019
                                                              (série brute)         S1 2018         (série corrigée*)       S1 2018                                   juin 2018

   Tracteurs                                                    13 634                 48 %             13 944                 23 %                     3490                 43 %

   Transport / manutention1                                       5 589                20 %               5589                 20 %                    1 154                  2%

   Matériels espaces verts                                        2 308                11 %              3 722                   3%                       525                 1%

      Dont tracteurs espaces verts                                1 418                  7%              2 832                 -1%                        320                -2%

      Dont tondeuses autoportées                                    890                17 %                 890                17 %                       205                 6%

   Chargeurs télescopiques                                        2 178                53 %              2 336                 30 %                       399                23 %

   Presses à balles rondes                                        1 765                31 %              1 765                 31 %                       397                 1%

   Matériels de fenaison2                                         1 376                12 %              1 376                 12 %                       288                -7%

   Matériels de récolte                                           1 297                19 %              1 297                 19 %                       372                10 %

      Dont moissonneuses-batteuses                                  745                  8%                 745                  8%                       263                 5%

   Matériels sol – semis – fertilisation           3              1 219                48 %              1 219                 48 %                       234                16 %

   Matériels d’élevage4                                             716                20 %                 716                20 %                       108                10 %

   Pulvérisateurs (automoteurs/traînés)                             648                38 %                 648                38 %                       100                39 %

   Autres                                                           876                33 %                 876                33 %                       165                10 %

   TOTAL                                                        31 606                 34 %             33 488                 21 %                    7 232                 21 %

   * Série corrigée des effets de surimmatriculations.
   1. Bennes, bétaillères, plateaux, épandeurs de fumier, tonnes à eau et à lisier. – 2. Andaineurs, faneuses, faucheuses. – 3. Outils non animés à dents ou à
   disques, outils animés, semoirs, distributeurs d’engrais et pulvérulent, charrues, rouleaux. – 4. Pailleuses, mélangeuses, désileuses.
   Unités : nombre de véhicules agricoles et forestiers immatriculés au cours du mois (hors quads, véhicules utilitaires et matériels d’entretien des routes).
   Sources : AXEMA / DIVA

AXEMAG                                                 LE MAGAZINE DES ACTEURS INDUSTRIELS DE LA FILIÈRE DES AGROÉQUIPEMENTS ET DE L’AGROENVIRONNEMENT
P. 6ZNT Les moyens pour limiter la dérive de la pulvérisation - Axema
06           DOSSIER

                         5 et 10 mètres,
                                                                                      En 60 ans, les doses
                                                                                      moyennes des nouvelles
                                                                                      substances homologuées
                         c’est la distance minimale à respecter,
                                                                                      pour protéger 1 hectare
                         selon le type de culture, entre les
                                                                                      ont été divisées par
                         habitations et les zones d’épandage
                         de produits phytopharmaceutiques
                         (recommandations ANSES)                                      34      (source UIPP)

ZNT      : LES MOYENS
POUR LIMITER LA DÉRIVE
DE LA PULVÉRISATION
         La récente consultation publique sur un projet de décret relatif aux mesures
         de protection des personnes lors de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques
à proximité des zones d’habitation est l’occasion de montrer que les constructeurs d’agroéquipement
travaillent et échangent avec leur écosystème, avec pour objectifs, la protection de l’environnement et
des personnes. Décryptage.
                                                                                                                   © IFV

AXEMAG                                                                                      N°22 – NOVEMBRE 2019
P. 6ZNT Les moyens pour limiter la dérive de la pulvérisation - Axema
07

                              Plus de

                              300 000 km

                                                                                                                                                                       © Farre
                              de bandes enherbées séparent
                              les cours d’eau français des parcelles
                              agricoles (source UIPP)

D
                                                                                                                                        3 QUESTIONS À…
             ifficile d’échapper au sujet, tant le fameux acro-
             nyme « ZNT » occupe ces dernières semaines le
             devant de la scène médiatique. Pour les uns,                                                                               MICKAËL JACQUEMIN,
                                                                                                                               éleveur-agriculteur (Marne), vice-président
             il suffirait de créer ces zones tampons dites
                                                                                                                              et ambassadeur de l’association AgriDemain
             « zones de non-traitement » pour échapper aux
             risques liés aux traitements phytopharmaceu-                                                                                              1
tiques des parcelles agricoles. Pour les autres, l’idée d’aug-
menter à 150 mètres la distance entre terres agricoles et                                                                    DE QUELLE MANIÈRE LES AGRICULTEURS
                                                                                                                             ABORDENT-ILS LA QUESTION DES ZNT ?
riverains est arbitraire et sans fondement technique. Du grain
à moudre pour le débat actuel sur la transition écologique.                                                                    Si le sujet est aujourd’hui très médiatisé, il n’est
                                                                                                                                  pas nouveau pour les agriculteurs. En tant
                                                                                                                                qu’utilisateurs et premiers concernés par les
L’innovation industrielle au service                                                                                                risques sanitaires, nous appliquons déjà
de la protection environnementale                                                                                               les recommandations de l’ANSES concernant
 Une transition écologique essentielle à laquelle prennent                                                                         les distances minimales à respecter entre
 part les constructeurs d’agroéquipement en produisant des                                                                     les habitations et les zones d’épandage, de 5 à
 matériels qui limitent la dérive et qui facilitent la récupération                                                          30 mètres selon les produits phytopharmaceutiques
 des produits. « Depuis des années, la problématique des ZNT                                                                  utilisés et les types de culture. Aujourd’hui, il est
                                                                                                                              question de 150 mètres tous produits confondus,
 incite les industriels des agroéquipements à innover sans                                                                    une aberration sans risque avéré ! La question de
 cesse pour proposer des solutions simples en phase avec la                                                                  la distance ne correspond à rien, surtout s’il s’agit
 réglementation, souligne Sébastien Tremblais, directeur                                                                         d’augmenter les parcelles où les mauvaises
 ­général de Berthoud et président du Groupe Produits ­Marchés                                                                              herbes vont se multiplier.
  Protection des cultures au sein d’AXEMA. Grâce à l’intelligence
artificielle, nous tentons d’aller toujours plus loin dans la pro­                                                                                     2
tection environnementale. Certains capteurs très innovants                                                                   QUELLES SONT LES BONNES PRATIQUES
permettent par exemple de reconnaître une plante spécifique                                                                   EN MATIÈRE DE RESPECT DES ZNT ?
et la densité du feuillage pour moduler la pulvérisation.                                                                             Quand on pulvérise des produits
­D emain, des systèmes permettront de faire fluctuer les                                                                      phytopharmaceutiques, les premières bonnes
 doses en viticulture et en arboriculture et des capteurs iden­                                                                pratiques relèvent du bon sens : traiter dans
 tifieront les maladies à différents stades via des caméras                                                                      de bonnes conditions hygrométriques et
 multispectrales pour pulvériser en temps réel uniquement                                                                     en l'absence de vent, soit tôt le matin soit tard
                                                                  i                                                            le soir, et utiliser des dispositifs particuliers
                                                                                                                              comme des buses antidérive, une technologie
                                                                                                                                    qui permet d’obtenir de plus grosses
                                                                                                                                 gouttelettes, moins propices à la dérive.

                                                                                                                                                       3
                                                                                                                               QUELS SONT LES PROGRÈS NOTABLES
                                                                                                                                  RÉALISÉS AUJOURD'HUI POUR
                                                                                                                                UN MEILLEUR RESPECT DES ZNT ?
                                                                                                                                J’ai personnellement la chance de disposer
                                                                                                                              d’un appareil à pulvérisation avec des options,
                                                                                          © Aurélien Chalaye pour Berthoud

                                                                                                                              comme la coupure du tronçon par GPS, ce qui
                                                                                                                               garantit que je ne vais pas traiter la parcelle
                                                                                                                                  de mon voisin. Pour utiliser les produits
                                                                                                                             phytopharmaceutiques, chaque agriculteur doit
                                                                                                                             se former tout au long de sa vie pour obtenir le
                                                                                                                             Certiphyto. Ce permis d’utilisation des produits
                                                                                                                              phyto délivré par les services publics couvre
Pulvérisateur automoteur Berthoud équipé de caméras associées à un système                                                     toute la réglementation technique, sanitaire,
d’intelligence artificielle pour détecter et traiter uniquement les adventices en temps
réel (capture écran carte). En fonction du taux d’infection de la parcelle, cette
                                                                                                                             santé, mécanique... et préconise de plus en plus
technologie permet d’économiser de 50 % à 90 % de produit phytopharmaceutique.                                                 des solutions alternatives à la pulvérisation.

AXEMAG                                              LE MAGAZINE DES ACTEURS INDUSTRIELS DE LA FILIÈRE DES AGROÉQUIPEMENTS ET DE L’AGROENVIRONNEMENT
P. 6ZNT Les moyens pour limiter la dérive de la pulvérisation - Axema
08           DOSSIER

                 i les zones concernées. En arbori­                                                   et développe de nombreux outils et
                 culture plein champ, l’usage de drones                                               solutions pour réduire l’utilisation des
                 permettra de traiter en hauteur en se             La problématique                   produit s phy topharmaceutiques.
                 rapprochant au plus près de la cible. »           des ZNT incite les                 C’est le cas notamment avec BLISS,
                 Les innovations sont également au                                                    nouveau pulvérisateur de qualité pour
                 cœur des problématiques grandes                     industriels des                  la viticulture, mis au point par l’IRSTEA
                 cultures, qu’il s’agisse d’optimiser les        agroéquipements à                    et financé par la SATT AxLr et Agropolis
                 traitements ou de leur substituer               innover sans cesse                   Fondation et récompensé par le SITEVI
                 d’autres méthodes telles que le guidage          pour proposer des                   Innovation Awards 2019 (médaille
                 du binage par GPS. « Notre entreprise a                                              d’argent). « L’IRSTEA mène des activités
                 généralisé la gestion par GPS des cou­            solutions simples                  de recherche sur la dérive pour définir
                 pures de tronçons lorsque l’agriculteur              en phase avec                   des protocoles et participe à des acti­
                 sort de la parcelle à traiter. La pulvérisa­     la réglementation.                  vités de normalisation réglementaire en
                 tion se met en marche uniquement là où                                               évaluant des matériels qui demandent
                 elle est nécessaire. Un système qui                                                  à être reconnus comme dispositifs
                 contribue à une agriculture raisonnée,                                               antidérive, résume Jean-Paul Douzals,
                 se félicite Julien Saint-Laurent, directeur marketing de John ingénieur au sein d’IRSTEA. Les études réalisées sur la vigne
                 Deere. Nous travaillons actuellement à des solutions avec artificielle EvaSPray Viti (photo) montrent qu’un mauvais choix
                 capteurs (embarqués ou par drone) portant sur la détection ou un mauvais réglage des appareils de pulvérisation sont des
                 visuelle d’interrangs très sales au sein de parcelles de maïs. éléments déterminants qui peuvent conduire à des pertes dans
                 Ces solutions permettraient à terme de réduire de 60 % les l’air de l’ordre de 15 à 40 % de produits phytopharmaceutiques,
                 intrants. Le challenge est de parvenir à définir les bons en fonction des produits et du matériel utilisés, des conditions
                 indicateurs pour déclencher rapidement et au bon moment météorologiques (vent, conditions atmosphériques…) et du
                 la pulvérisation. »                                            type de culture. En appliquant la bonne dose, au bon endroit,
                                                                                le risque de dérive et de dispersion des produits dans
                 Penser autrement pour innover                                  l’environnement est maîtrisé. Dans le cadre de l’optimisation
                 Modulation du volume du produit par hectare, correction des applications pour la protection des plantes et la réduction
                 GPS, coupure buse à buse, porte-buses à pulsations… Les des impacts, nous développons, avec nos partenaires indus­
                 solutions apportées par l’agriculture de précision permet- triels, une approche “écosystémique” autour du biocontrôle,
                 tant d'effectuer des pulvérisations « propres » tendant en faisant jouer les concurrences et complémentarités
                 vers le « zéro dérive » ne manquent pas. L'Institut national biologiques entre organismes vivants. Un domaine en plein
                 de recherche en sciences et technologies pour l'environ- essor qui donne de nouvelles voies d’évolution pour une
                 nement et l'agriculture (IRSTEA) est expert dans le domaine agriculture raisonnée. »
© iStockPhotos

                                                     ZOOM SUR…
                                                     OptiPhytO : une appli pour
                                                     diagnostiquer les bonnes pratiques
                                                         Engagée depuis plusieurs décennies dans l’amélioration du profil des produits en
                                                          matière de sécurité et dans l’encouragement des bonnes pratiques d’utilisation,
                                                          l'Union des industries de la protection des plantes (UIPP) milite pour une agriculture
                                                          durable. « En termes de bonnes pratiques, l’UIPP propose de longue date la mise en
                                                          place de bandes enherbées afin de réduire la dérive et de protéger ainsi la ressource
                                                          en eau, les utilisateurs et les riverains. Du dispositif Phyto Mieux (années 1990) au
                                                          programme européen TOPPS sur la prévention de la pollution auquel l’UIPP participe
                                                          depuis 2006, nous poursuivons notre travail d’expertise sur les critères jouant sur la
                                                          dérive, explique Ronan Vigouroux, expert Environnement et Agriculture durable au
                                                          sein de l’UIPP. Avec notre application OptiPhytO, proposée aux conseillers agricoles,
                                                         les agriculteurs sont sensibilisés aux pollutions ponctuelles (dont la dérive de pulvé)
                                                      et peuvent obtenir un bilan de leurs pratiques de traitement (préparation-pulvérisation-
                                                   nettoyage du matériel) de façon à identifier, si besoin, les actions correctives à mettre en
                                                  œuvre liées au respect de la réglementation et aux bonnes pratiques agricoles. »

                 AXEMAG                                                                                                       N°22 – NOVEMBRE 2019
P. 6ZNT Les moyens pour limiter la dérive de la pulvérisation - Axema
PORTRAIT                      09

                                                   Accompagner
                                                   la révolution viticole

Créée en 2016 par
Cédric Bache, jeune
ingénieur passionné de
robotique, et par son père,
Dominique Bache, viticulteur
en Champagne, la start-up
Vitibot bouscule le modèle
des constructeurs en proposant
un robot capable de gérer
seul l’entretien d’un vignoble.
Rencontre...

                                                                                                                                          ©Vitibot
               « Notre technologie apporte aux viticulteurs une alternative
          à la fois efficace, compétitive et respectueuse de l’environnement. »
                                           BERNARD BOXHO, directeur général de Vitibot

     « À l’origine de Vitibot, il y a le           nel à la conception de solutions          clients. « Notre technologie contri­
     regard d’un jeune étudiant ingé-              ­p ermettant aux viticulteurs de          bue à créer de nouvelles pratiques,
     nieur, féru de robotique, sur les              ­travailler dans des conditions          plus collaboratives, au sein de la pro­
     conditions de travail de ses parents            sereines et acceptables sur les         fession viticole, souligne Bernard
     viticulteurs : un métier difficile, réa­        plans environnemental et écono-         Boxho. Progressivement, nous
     lisé avec des moyens et des techno­           mique, lesquels ne sont pas toujours      allons doter Bakus de moyens inno­
     logies non adaptés ne permettant              faciles à concilier. C’est ainsi qu’est   vants afin de permettre aux viti­
     pas de répondre aux enjeux d’une                né Bakus, robot 100 % électrique        culteurs de se concentrer sur des
     viticulture durable dans des condi­             sans conducteur et 100 % auto-          travaux à forte valeur ajoutée, au
     tions d’hygiène et de sécurité viables,         nome (jusqu’à 10 heures), s’adaptant    profit de leurs vignes et de leur vin. »
     résume Bernard Boxho, directeur             à des terroirs contraignants (vignes
     général de la start-up. Le paradoxe         étroites) et à des topographies
     aujourd’hui, c’est qu’on demande            ­d ifficiles (jusqu’à 45 % de pente).          FICHE TECHNIQUE
     aux viticulteurs de supprimer les            « Bakus est né dans un environ­              Vitibot est une start-up industrielle
                                                                                               qui a conçu Bakus, un robot 100 %
     intrants au profit de machines fortes        nement aux capacités d’expérimen­            électrique et 100 % autonome.
     consommatrices d’énergies fossiles           tation intéressantes et a ainsi pu           En éloignant l’homme de la machine,
     avec un niveau de pollution sonore           bénéficier d’une levée de fonds de           le robot diminue les risques
                                                                                               pour la santé et la sécurité tout
     élevé. Cela multiplie par seize le           3 millions d’euros en juin 2018,             en préservant la rentabilité
     temps nécessaire aux travaux à               ­permettant l’accélération du dévelop­       des entreprises grâce à un coût
     effectuer dans les vignes. De plus,        pement de ce produit ­inédit. Conçu            d’exploitation très faible.
     les viticulteurs sont à la peine pour      ­intégralement en interne, il garantit         Vitibot, c’est :
     trouver de la main-d’œuvre, le pilo­          un travail et une surveillance des
                                                                                               – une start-up champenoise créée
     tage des machines étant complexe              vignobles à un coût compétitif. »              en 2016 ;
     et délicat. »                                 Vitibot est une fabuleuse entreprise        – 50 collaborateurs, dont 43 ingénieurs
     Son diplôme d’ingénieur en robo-              de R&D appliquée, à vocation indus-            en électronique, en informatique
                                                                                                  et en mécanique ;
     tique en poche, Cédric Bache décide           trielle, capable de répondre avec           – 4 000 m2 de locaux industriels.
     de consacrer son projet profession-           rapidité et agilité aux besoins de ses

AXEMAG                                  LE MAGAZINE DES ACTEURS INDUSTRIELS DE LA FILIÈRE DES AGROÉQUIPEMENTS ET DE L’AGROENVIRONNEMENT
P. 6ZNT Les moyens pour limiter la dérive de la pulvérisation - Axema
10           FOCUS

Label Pulvé
Pour une filière viticole raisonnée
Réduire l’utilisation et l’impact des intrants phytopharmaceutiques en viticulture, évaluer
les performances agroenvironnementales des pulvérisateurs, développer une viticulture
de précision... Autant de raisons qui ont conduit à la création d’un label pour noter la qualité du matériel
et éclairer le viticulteur dans ses choix, pratiques et réglages.

L
           abel Pulvé est issu des ré-

                                                                                                                                             © IRSTEA / IFV
           flexions d’un groupe de travail
           créé en 2018, sous l’égide de
           l’IFV (Institut français de la
           vigne et du vin) avec l’IRSTEA
           (Institut national de recherche
en sciences et technologies pour l’envi-
ronnement et l’agriculture), la DGAL
(Direction générale de l’alimentation),
AXEMA, les chambres d’agriculture et
les Régions de France. Dévoilée le
18 juin dernier, cette labellisation fait
suite aux essais menés dès 2013 sur
EvaSprayViti, une vigne artificielle
­d éveloppée par l’UMT EcoTechViti de
 Montpellier, l’IFV et l’IRSTEA.
 Les différentes campagnes d’expéri-
 mentation réalisées en partenariat avec
 les constructeurs (520 essais menés
 sur 35 pulvérisateurs) ont démontré
 tout l’intérêt de la démarche visant à
 délivrer un standard d’évaluation des
 performances des matériels de pulvé-
 risation et de leur potentiel de réduction   exergue la capacité des gammes ac­            de compétitivité et d’adaptation des
 des quantités appliquées.                    tuelles d’équipements à répondre aux          ­exploitations agricoles), la DGAL et les
                                              objectifs du plan EcoPhyto2 de réduire         Régions de France étant par ailleurs par­
« Les constructeurs sont en première          d’ici à 2025 de 50 % les quantités             ties prenantes du comité de pilotage de
ligne sur ces préoccupations environ­         de produits phytopharmaceutiques               Label Pulvé. Actuellement, nous sommes
nementales, d’où leur forte implication       ­employés. Une liste détaillée de tous         dans une phase de transition avec d’un
dès l’origine sur ce projet de label, sou-     les matériels et options permettant           côté des viticulteurs dans l’attente de
ligne Sébastien Tremblais, directeur           d’atteindre ces niveaux a par ailleurs été    ­nouveaux cahiers des charges pour re­
général de Berthoud et président du            documentée par le Groupe de protection         nouveler si nécessaire leurs appareils et,
Groupe Produits Marchés Protection             des cultures d’AXEMA dans le cadre du          de l’autre, des autorités locales devant
des cultures au sein d’AXEMA. Les com­         contrat de solutions et en réponse à ce        définir les règles de subvention en
paraisons fiables ayant pu être établies       plan gouvernemental. »                         ­fonction de cette classification. Cet outil
lors des expérimentations menées                                                               d’aide à la transformation pour une plus
selon les différentes techniques utilisées    Une phase de transition                          grande performance agroenvironne­
et la variabilité naturelle des vignobles     « Cette labellisation, issue d’une dé­           mentale des équipements et une réduc­
(différents stades de développement           marche scientifique objective, est très          tion des intrants phytopharmaceutiques
du végétal, rangs larges ou non…) ont         attendue, poursuit Sébastien Tremblais.          arrive à point nommé pour un parc vieil­
permis de mettre au point des critères        Elle pourra en effet éclairer les autorités      lissant (l’âge moyen d’un appareil est de
de classification partagés par tous les       dans le fléchage des aides publiques             15 ans), appelé inévitablement à se renou­
constructeurs. Ces travaux mettent en         à l’investissement du type PCAE (plan            veler dans les prochaines années. »

AXEMAG                                                                                                             N°22 – NOVEMBRE 2019
AGENDA / ACTUS                                      11

   DU 26 AU 28 NOVEMBRE 2019                      DU 20 AU 23 NOVEMBRE
   MONTPELLIER                                    CÔTE D’IVOIRE
                                                                                                         23.10.19
                                                  MARCHÉ                                                 LES VENTES DE
                                                  MISSION DE                                             MACHINES AGRICOLES
                                                                                                         EN FRANCE À UN NIVEAU
                                                  PROSPECTION                                            QUASI RECORD
                                                                                                         Grâce à une conjoncture favo-
                                                                                                         rable ces derniers mois, les
   LE RENDEZ-VOUS                                 AXEMA prévoit d’organiser, en collabo-
                                                  ration avec l’ADEPTA, une mission terrain
                                                                                                         ventes d'agroéquipements

   BUSINESS &                                     en Côte d’Ivoire à l’occasion du salon
                                                                                                         neufs ont progressé de 15 % au
                                                                                                         premier semestre par rapport

   INNOVATION DE TOUS                             SARA, principal événement agricole du
                                                  pays. Une opportunité pour les partici-
                                                                                                         à la même période de 2018.
                                                                                                         Le second semestre de 2019
   LES PRODUCTEURS                                pants de découvrir le potentiel agricole
                                                                                                         s'annonce toutefois moins por-
                                                                                                         teur, du fait de la rechute des
                                                  ivoirien en visitant des exploitations et              prix agricoles au cours de l'été.
   Après une édition 2017 fructueuse en           en rencontrant importateurs et insti-                  www.lesechos.fr
   termes de fréquentation (57 000 entrées        tutionnels, et de visiter ce salon profes-
   professionnelles et plus de 60 pays            sionnel concomitant à cette mission.
   visiteurs), le salon biannuel se positionne    La France y est à l’honneur avec un stand
   pour 2019 comme le leader mondial des          dédié au machinisme agricole.
   3 filières vigne-vin, olive, fruits-légumes.
                                                                                                         28.10.19
   Au programme de cette 29e édition :
   « Tasting Avenue », masterclass, ren-          10 ET 11 DÉCEMBRE 2019                                 BILAN MAÏS 2019 :
                                                                                                         PRODUCTION EN BERNE ET
   dez-vous d’affaires et une dizaine de          TOULOUSE                                               MARCHÉ SOUS PRESSION
   conférences supplémentaires… Il y en                                                                  Malgré une hausse des sur-
   aura pour tous les goûts !                     4e ÉDITION DU FIRA                                     faces en 2019, la récolte fran-
                                                  RENCONTRE                                              çaise de maïs grain est atten-
                                                                                                         due à l’un des plus bas niveaux
   JEUDI 12 DÉCEMBRE 2019                         AVEC LES PIONNIERS                                     de ces dix dernières années.
                                                                                                         À l’export, le maïs français
   DE 17 H À 21 H À L’APCA – PARIS                DE LA ROBOTIQUE                                        est fortement concurrencé par

                                                  AGRICOLE
                                                                                                         les pays de la mer Noire, très
   1ER FORUM                                                                                             compétitifs. Ainsi, à ce jour,

   CONTRAT                                        Événement incontournable des profes-
                                                                                                         seule 50 % de la récolte de
                                                                                                         maïs grain a été réalisée en
   DE SOLUTIONS                                   sionnels de la filière robotique agricole,
                                                                                                         France, contre 91 % en 2018.
                                                                                                         www.pleinchamp.com
                                                  le Forum international de la robotique
   À l’occasion du 2e anniversaire du projet,     agricole (FIRA), initié par AXEMA et l’en-
   les 43 partenaires signataires du              treprise Naïo Technologies, sera désor-
   Contrat de solutions engagés dans la           mais porté par l’association GOFAR
   réduction des produits phytopharma-            (Global Organization for Agricultural                  15.10.19
   ceutiques partageront leurs proposi-           Robotics). L’occasion pour sa 4e édition               INTERNATIONAL :
   tions concrètes pour réussir une tran-         de porter plus haut la voix de la filière              AUX ÉTATS-UNIS, L’USDA
   sition écologique viable. L’occasion pour      robotique agricole à l’international.                  DÉPLOIE L’INTELLIGENCE
                                                                                                         CONNECTÉE
   les parlementaires, ONG et associations        À l’instar de Robagri (membre de son
                                                                                                         En partenariat avec Microsoft,
   de consommateurs de découvrir les              conseil d’administration), la création de
                                                                                                         l’Agricultural Research Service
   quelque 300 pistes de solutions du-            GOFAR répond à un réel besoin de                       du United States Department
   rables, existantes ou d’avenir, et techni-     visibilité et de mise en relation en crois-            of Agriculture lance « Farm-
   quement accessibles. À date, le Contrat        sance de la filière robotique agricole.                beats », un programme pilote
   de solutions comporte 69 fiches « solu-        Conférences, journée scientifique et                   d ’é q u i p e m e n t s a g r i c o l e s
                                                                                                         connectés. Capteurs et drones
   tions » prêtes à être déployées plus           technique, rendez-vous B to B, présen-
                                                                                                         ont ainsi été déployés dans une
   largement sur le terrain. Les entre-           tation d’une quinzaine de robots agri-                 ferme de 3 000 hectares au
   prises du secteur (adhérents AXEMA,            coles… Cette édition s’annonce promet-                 Beltsville Area Research Center,
   si intéressés : merci de nous le faire         teuse et riche en découvertes.                         et leurs données transférées
   savoir) pourront « pitcher » leurs inno-                                                              vers le Cloud pour être traitées
                                                                                                         via un algorithme IA.
   vations en matière de réduction des            En savoir plus :
   impacts et de l’usage.                         https://fira-agtech.com                                 www.objetconnecte.com

AXEMAG                                   LE MAGAZINE DES ACTEURS INDUSTRIELS DE LA FILIÈRE DES AGROÉQUIPEMENTS ET DE L’AGROENVIRONNEMENT
POINT DE VUE

      CHRISTIAN HUYGHE, DIRECTEUR SCIENTIFIQUE AGRICULTURE À L’INRA

   “LA DURABILITÉ DOIT ÊTRE PENSÉE DANS
UNE LOGIQUE D’ÉQUITÉ INTERGÉNÉRATIONNELLE ”
                                                     La robotique, les biotechnologies et le numérique vont
                                                     profondément modifier le monde agricole et ses rapports avec
                                               les consommateurs. Or, ces derniers, de moins en moins en phase
                                               avec le modèle du « produire plus » issu de l’après-guerre, semblent
                                               peu enclins aux innovations en agriculture. Comment obtenir
                                               l’adhésion de la société aux nouveaux desseins de ce secteur ?
                                               Regard de Christian Huyghe, directeur scientifique Agriculture à l’INRA.
                              © Ch.Maitre

                                               Quels sont les défis majeurs pour               dans le sol. Le point le plus délicat réside
                                               le monde agricole aujourd’hui ?                 sans doute dans la taille moyenne des
                                               L’enjeu pourrait être résumé ainsi :            parcelles, puisqu’au-delà d’une certaine
BIO EXPRESS                                    comment assurer la sécurité alimentaire         taille les régulations ne jouent plus.
 Depuis 2016 : président du Consortium         mondiale en produisant plus dans un
 Public-Privé sur le Biocontrôle.              contexte global de réchauffement                Mais le consommateur ne peut pas avoir
 Depuis 2015 : président de la Commission      climatique, qu’il faut limiter, et de           les mêmes attentes si en amont on
 indépendante d’évaluation des CEPP            dégradation de la biodiversité, qu’il faut      ne produit plus de la même manière...
 (certificats d’économie des produits           restaurer – en un peu moins de trente ans       L’effort de transition ne peut en effet pas
 phytopharmaceutiques).
                                               en Europe, et dans les seules zones             reposer uniquement sur le bon vouloir
 Depuis 2011 : président du conseil            protégées, un peu plus de 75 %                  de l’agriculteur. C’est assez compliqué
 d’administration du GEVES (Groupe d’étude     de la biomasse d’insectes a disparu.            de produire la même chose autrement.
 et de contrôle des variétés et des
                                               La biodiversité, au-delà du fait que ce         Il faut plus de diversité et d’hétérogénéité
 semences).
                                               soit un patrimoine, est aussi une source        dans ce que l’on produit. La santé est un
 Depuis 2011 : président du COST de l’ACTA,    de régulations. On fait face au défi            droit, elle doit être accessible à prix
 tête de réseau des instituts techniques
                                               de trouver le point d’équilibre entre           abordable par tous, dans un
 agricoles.
                                               une production suffisante, la sécurité          environnement correct. Il faut donc
 Depuis 2010 : directeur scientifique adjoint   alimentaire et le respect de                    élaborer un nouveau contrat social…
 puis depuis 2016 directeur scientifique
 Agriculture de l’INRA.
                                               l’environnement.                                L’agriculture est un métier noble, dont les
                                                                                               démarches peuvent être respectueuses
 2001 : directeur de l’unité Amélioration
                                               Dans un tel contexte environnemental,           de la biodiversité tout en participant à la
 génétique des plantes fourragères,
 INRA Lusignan.                                comment inverser la donne ?                     lutte contre le réchauffement climatique.
                                               Grâce à l’agroécologie, en produisant           On doit progresser sur notre capacité
 1987 : chercheur à l’INRA, département
                                               autrement. Une des difficultés est de           à mesurer avec précision les services
 de Génétique et Amélioration des plantes.
                                               réussir à faire en sorte que les différents     rendus à la biodiversité, en mettant à la
 1985 : thèse, université de Rennes I          acteurs se parlent. À l’INRA, nous              disposition des agriculteurs les moyens
 – ENSA Rennes, en génétique végétale
                                               développons des projets d’innovation            d’évaluer leurs actions par exemple.
 et agronomie.
                                               participatifs sur les territoires afin que
 1983 : ingénieur agronome, ENSA Rennes.       des opérateurs différents puissent              Quelle est la place des agroéquipements
                                               travailler ensemble à un futur commun           dans cette transition ?
                                               sur le long terme. C’est notre responsabilité   Il est essentiel de recréer une communauté
                                               d’équité intergénérationnelle qui est en jeu.   entre biologistes, agronomes et gens des
                                               Cette question temporelle est essentielle,      arts et métiers pour inventer les machines
                                               tout comme la science, que l’on doit            de demain. Ce secteur devient stratégique,
                                               mettre au cœur de la décision publique.         puisqu’il contribuera à la transition
                                               Avec l’agroécologie, on place la diversité      de l’agriculture, au moment où limiter
                                               fonctionnelle au service de la production       le réchauffement climatique et le zéro
                                               agricole, pour les fonctions à la fois          phyto s’imposent à tous. L’agroéquipement
                                               de production, de régulation des                est un outil de médiation qui incarne la
                                               bioagresseurs, de préservation de la            transition et offre la possibilité de discuter
                                               biodiversité et de stockage de carbone          du modèle à mettre en place.
Vous pouvez aussi lire