P. 6ZNT Les moyens pour limiter la dérive de la pulvérisation - Axema
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n° 22 TRIMESTRIEL NOVEMBRE 2019 LE MAGAZINE DES ACTEURS INDUSTRIELS DE LA FILIÈRE DES AGROÉQUIPEMENTS ET DE L’AGROENVIRONNEMENT DOSSIER P. 6 ZNT Les moyens pour limiter la dérive de la pulvérisation 03 09 10 BRÈVES PORTRAIT FOCUS Nouvelle identité et Vitibot : accompagner Label Pulvé : nouvelle signature, la révolution viticole pour une filière le SIMA se réinvente viticole raisonnée
02 SOMMAIRE ÉDITO BRÈVES 03 Les constructeurs INDICATEURS interagissent avec leur ET PERFORMANCES 05 environnement et les citoyens dans le but DOSSIER 06 de les protéger au mieux. ZNT : LES MOYENS POUR LIMITER Glyphosate, plan Écophyto, loi EGalim, ZNT... Quelle que soit la nature LA DÉRIVE DE des débats, ces sujets permettent de nourrir les échanges sur les produits phytopharmaceutiques et leur utilisation. Représentant LA PULVÉRISATION des industriels de l’Agroéquipement, AXEMA ne pouvait que rebon- dir sur cette actualité pour montrer, une fois de plus, comment les constructeurs interagissent avec leur environnement et les citoyens dans le but de les protéger au mieux. Dans cet objectif, ce numéro traite de plusieurs sujets relatifs à l’ambition de nos adhérents de contribuer efficacement à la transition écologique : en développant des solutions technologiques perfor- mantes en matière de réduction de la dérive, en travaillant dans le cadre du Contrat de Solutions en partenariat avec des ITA (instituts techniques agricoles) afin de classer les technologies de manière scientifique et lisible pour les utilisateurs et le grand public, ou encore en communiquant de façon positive et rassurante auprès des consommateurs et des autorités locales. PORTRAIT 09 En dix ans, des progrès notables ont été faits en matière de recherche VITIBOT : ACCOMPAGNER et développement : les matériels d’aujourd’hui, avec les nouvelles LA RÉVOLUTION VITICOLE technologies embarquées, parviennent à réduire la quantité des pro- duits phytopharmaceutiques de manière significative et permettent d’ores et déjà de répondre aux exigences du plan Écophyto 2 : réduire FOCUS 10 de 50 % les volumes employés d’ici à 2025. LABEL PULVÉ : POUR UNE FILIÈRE VITICOLE RAISONNÉE Loin de l’influence et des prises de position partisanes, il est essentiel d’accompagner les utilisateurs sur les dispositifs de précision, de les former aux bonnes pratiques et de les associer, si besoin, dans la mise AGENDA 11 en œuvre de dispositions correctives. Face à ces sujets stratégiques aux enjeux environnementaux et politiques très forts pour le gouvernement, avec en ligne de mire l’arrêt de l’utilisation des produits POINT DE VUE 12 phytopharmaceutiques, c’est toute une filière qui s’engage et s’adapte CHRISTIAN HUYGHE, pour satisfaire la réglementation et promouvoir des pratiques alliant DIRECTEUR SCIENTIFIQUE durabilité et respect de l’environnement. AGRICULTURE À L’INRA FRÉDÉRIC MARTIN, président d’AXEMA Union des industriels de l’Agroéquipement CONTRIBUTEURS 19, rue Jacques-Bingen – 75017 Paris Guillaume Bocquet, responsable du pôle technique AXEMA – Bernard Boxho, directeur général +33 (0)1 42 12 85 90 infos@axema.fr Vitibot – Laurent Dahiné, ingénieur conseil pôle technique AXEMA – Jean-Paul Douzals, ingénieur www.axema.fr Éditeur : AXEMA IRSTEA – Christian Huyghe, directeur scientifique Agriculture INRA – Mickaël Jacquemin, éleveur- Directeur de la publication : Frédéric Martin agriculteur (Marne), vice-président et ambassadeur association AgriDemain – Valérie Lescaut, (président d’AXEMA) Conception, rédaction responsable du pôle international & salons AXEMA – Anne-Sophie Marchais, chargée de mission et réalisation : Comfluence Photo de salons pôle international & salons chez AXEMA – Mathilde Mari, secrétaire général Aprodoma – Julien Saint-Laurent, directeur marketing John Deere – David Targy, responsable du pôle couverture : © Charly Gouttenoire pour économique AXEMA – Sébastien Tremblay, directeur général de Berthoud et président du Berthoud Imprimé à l’imprimerie Compédit Groupe Produits Marchés Protection des cultures AXEMA – Ronan Vigouroux, expert Beauregard à La Ferté-Macé ISSN 2647-4948 Environnement et Agriculture durable UIPP. AXEMAG N°22 – NOVEMBRE 2019
BRÈVES 03 INTERNATIONAL AXEMA POURSUIT SES MISSIONS DE PROSPECTION ET DE VEILLE EN AFRIQUE AXEMA s’est rendu en avril dernier en Égypte pour visiter des exploitations de productions végétales et rencontrer des importateurs. L’occasion pour AXEMA lors de cette mission Business France de donner de la visibilité au secteur de l’Agroéquipement français et de poser des jalons sur un marché plutôt bien structuré au niveau du réseau de distribution, avec des entreprises agricoles tournées vers l’exportation, et de gros projets de bonification de terres désertiques associés à des investissements importants. Plus au sud, et en partenariat cette fois avec l’ADEPTA, AXEMA a mené des missions de L’AGRICULTURE veille au Rwanda et en Ouganda, deux pays porteurs où l’agriculture, faiblement mécanisée, offre des perspectives de croissance au vu des terres arables EN MOUVEMENT encore non exploitées. Par exemple, si l’Ouganda exploitait son potentiel Nouvelle identité agricole, il pourrait nourrir 200 millions de personnes. Le Rwanda affiche visuelle, nouvelle le meilleur environnement des affaires en Afrique, et son image de « Suisse signature, nouvelles africaine » laisse entrevoir une mutation agricole rapide, largement soutenue dates : le SIMA se par son gouvernement. Alors que l’Afrique importe 20 % de son alimentation réinvente ! Vitrine de pour un budget annuel estimé entre 30 et 50 milliards de dollars et qu’elle la première puissance compte 250 millions d’hectares arables non cultivés (soit l’équivalent de agricole européenne, le SIMA 60 % des terres mondiales), il est urgent de prendre conscience du potentiel prend un nouveau tournant. que représente ce continent pour le développement agricole et le système L’objectif ? Mieux répondre aux alimentaire mondial. enjeux sociétaux et économiques de la filière et révéler des solutions et technologies innovantes au service d’une agriculture performante et durable. Une « agriculture en mouvement » où l’humain est au cœur de toutes les préoccupations. Désormais programmé en novembre les années paires, le nouveau positionnement du salon répond à la périodicité du cycle des affaires. Un choix collégial et © Valérie Lescaut unanime, fruit d’une concertation large et officielle menée avec les industriels du secteur. RÉSEAUX SOCIAUX #FRAGTW L’association France Agri Twittos fédère agriculteurs et proches du milieu agricole, tous aficionados de Twitter. Son objectif ? Parler du métier en toute transparence pour répondre aux grandes problématiques sociétales du moment. Glyphosate, bien-être animal, sécurité alimentaire… L’ensemble des sujets est exploré à travers des vidéos sur Twitter. L’occasion de répondre aux critiques dont ces acteurs de la filière sont la cible, de donner à voir des réalités méconnues et de promouvoir une communication positive sur le monde agricole. AXEMAG LE MAGAZINE DES ACTEURS INDUSTRIELS DE LA FILIÈRE DES AGROÉQUIPEMENTS ET DE L’AGROENVIRONNEMENT
04 BRÈVES HOMOLOGATION DES VÉHICULES NEUFS DES DÉLAIS PRÉJUDICIABLES Suite à la demande portée par AXEMA de différer d’un an le dispositif imposé aux véhicules neufs, le ministère campe sur sa position, à savoir qu’au 1er janvier 2020 tous les véhicules agricoles neufs devront être réhomologués selon de nouvelles prescriptions techniques. Si les constructeurs ont pu anticiper la © Sulki fabrication des machines concernées, elles ne pourront pas être produites en série ni commercialisées, faute de PLUGFEST temps suffisant pour remettre à jour tous les dossiers d’homologation avant la fin de l’année. Le surcoût pour UNE BELLE RÉUSSITE POUR ISOBUS la filière, estimé à plus de 20 millions d’euros au total, pourrait donc contraindre certaines entreprises à Du 17 au 19 septembre s’est tenu à Antibes le rendez- répercuter cette hausse sur les prix de vente pour ne pas vous incontournable de l’AEF (Agricultural Industry aggraver leur situation, pénalisant une fois de plus les Electronics Foundation). AXEMA a beaucoup œuvré agriculteurs désireux d’investir dans du matériel neuf. pour permettre le retour en France de cet événement majeur pour le secteur de l’Agroéquipement. L’occasion de contribuer au déploiement des standards ISOBUS dans le machinisme agricole (des stations tests TIM et UT 3.0 disponibles pour l’occasion), et d’accompagner la fiabilisation et la crédibilité de ses fonctions. Ce rendez-vous fut l’occasion pour nos adhérents et notre écosystème de démontrer l’implication de la France dans cet effort, et de mettre en lumière l’expertise de KEREVAL, seul laboratoire accrédité par © Fotolia l’AEF dans l’Hexagone. TRANSITION « L’État est engagé dans l’accompagnement financier des exploitations via le volet agricole du grand plan d’investissement (GPI), en cohérence avec la AGROÉCOLOGIQUE stratégie et les moyens mis en œuvre dans le cadre du plan Écophyto 2+ [...]. QUESTION PARLEMENTAIRE En 2014, les cofinanceurs nationaux ont déterminé conjointement quatre axes d’intervention, fixant plusieurs objectifs pour soutenir les projets les plus Réponse écrite de Didier Guillaume le 18 juin transformants et les plus performants, du point de vue économique, dernier à la question d’Yves Daniel, environnemental et social… La performance économique et environnementale député LREM de Loire-Atlantique. du secteur végétal par, notamment, la réduction des intrants et les investissements dans les agroéquipements en est un [des axes]. » FORMATION 18e édition DES UNIVERSITÉS D’ÉTÉ Le constructeur français Pellenc a accueilli les 9, 10 et 11 juillet derniers la 18e édition des universités d’été, orchestrées par l’Aprodema. Un rendez-vous incontournable pour recréer les conditions favorables au recrutement dans le secteur de l’Agroéquipement, qui pâtit d’une pénurie de main-d’œuvre. Chaque année, ce sont 7 000 emplois qui restent non pourvus, faute de candidats formés et informés. Un circuit pédagogique de 5 ateliers coorganisés avec d’autres constructeurs était proposé aux 90 enseignants venus de toute la France. « Ces universités prouvent que le monde industriel se met au service de l’éducation pour attirer les jeunes, être au plus près des © Aprodema besoins des industriels et transmettre l’envie d’intégrer une filière d’avenir », se félicite Philippe Girard, président de l’Aprodema. AXEMAG N°22 – NOVEMBRE 2019
INDICATEURS ET PERFORMANCES 05 La France : premier marché des agroéquipements en Europe ! ROYAUME-UNI 2 510 Les investissements en équipements agricoles (neufs et occasion) ont atteint PAYS-BAS 32,1 milliards d’euros en 2017 à l’échelle 2 060 de l’Union européenne des 28. ALLEMAGNE Cela représente environ 7,5 % de 6 166 la production de la branche agricole FRANCE (les revenus des exploitations). 6 177 La France est, à égalité avec l’Allemagne, ESPAGNE le premier marché des agroéquipements, 1 498 avec un montant d’investissement de 6,2 milliards d’euros. La France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, ITALIE l’Espagne et le Royaume-Uni 4 946 concentrent à eux six près de 75 % des En millions d’euros acquisitions de matériel agricole en Europe. 0 500 1 000 4 000 6 000 7 000 Source : EUROSTAT Envol des immatriculations de machines agricoles neuves au premier semestre 2019 Toutes les familles de produits sont concernées, sans exception. Les tracteurs, qui représentent 42 % du parc immatriculé au 1er semestre, progressent de 23 %. La famille « Travail du sol » est celle qui affiche la plus forte progression (+ 48 %). Le tableau ci-dessous intègre la série corrigée ( + 21 %)* S1 2019 S1 2019 / S1 2019 S1 2019 / Juin 2019 / Juin 2019 (série brute) S1 2018 (série corrigée*) S1 2018 juin 2018 Tracteurs 13 634 48 % 13 944 23 % 3490 43 % Transport / manutention1 5 589 20 % 5589 20 % 1 154 2% Matériels espaces verts 2 308 11 % 3 722 3% 525 1% Dont tracteurs espaces verts 1 418 7% 2 832 -1% 320 -2% Dont tondeuses autoportées 890 17 % 890 17 % 205 6% Chargeurs télescopiques 2 178 53 % 2 336 30 % 399 23 % Presses à balles rondes 1 765 31 % 1 765 31 % 397 1% Matériels de fenaison2 1 376 12 % 1 376 12 % 288 -7% Matériels de récolte 1 297 19 % 1 297 19 % 372 10 % Dont moissonneuses-batteuses 745 8% 745 8% 263 5% Matériels sol – semis – fertilisation 3 1 219 48 % 1 219 48 % 234 16 % Matériels d’élevage4 716 20 % 716 20 % 108 10 % Pulvérisateurs (automoteurs/traînés) 648 38 % 648 38 % 100 39 % Autres 876 33 % 876 33 % 165 10 % TOTAL 31 606 34 % 33 488 21 % 7 232 21 % * Série corrigée des effets de surimmatriculations. 1. Bennes, bétaillères, plateaux, épandeurs de fumier, tonnes à eau et à lisier. – 2. Andaineurs, faneuses, faucheuses. – 3. Outils non animés à dents ou à disques, outils animés, semoirs, distributeurs d’engrais et pulvérulent, charrues, rouleaux. – 4. Pailleuses, mélangeuses, désileuses. Unités : nombre de véhicules agricoles et forestiers immatriculés au cours du mois (hors quads, véhicules utilitaires et matériels d’entretien des routes). Sources : AXEMA / DIVA AXEMAG LE MAGAZINE DES ACTEURS INDUSTRIELS DE LA FILIÈRE DES AGROÉQUIPEMENTS ET DE L’AGROENVIRONNEMENT
06 DOSSIER 5 et 10 mètres, En 60 ans, les doses moyennes des nouvelles substances homologuées c’est la distance minimale à respecter, pour protéger 1 hectare selon le type de culture, entre les ont été divisées par habitations et les zones d’épandage de produits phytopharmaceutiques (recommandations ANSES) 34 (source UIPP) ZNT : LES MOYENS POUR LIMITER LA DÉRIVE DE LA PULVÉRISATION La récente consultation publique sur un projet de décret relatif aux mesures de protection des personnes lors de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques à proximité des zones d’habitation est l’occasion de montrer que les constructeurs d’agroéquipement travaillent et échangent avec leur écosystème, avec pour objectifs, la protection de l’environnement et des personnes. Décryptage. © IFV AXEMAG N°22 – NOVEMBRE 2019
07 Plus de 300 000 km © Farre de bandes enherbées séparent les cours d’eau français des parcelles agricoles (source UIPP) D 3 QUESTIONS À… ifficile d’échapper au sujet, tant le fameux acro- nyme « ZNT » occupe ces dernières semaines le devant de la scène médiatique. Pour les uns, MICKAËL JACQUEMIN, éleveur-agriculteur (Marne), vice-président il suffirait de créer ces zones tampons dites et ambassadeur de l’association AgriDemain « zones de non-traitement » pour échapper aux risques liés aux traitements phytopharmaceu- 1 tiques des parcelles agricoles. Pour les autres, l’idée d’aug- menter à 150 mètres la distance entre terres agricoles et DE QUELLE MANIÈRE LES AGRICULTEURS ABORDENT-ILS LA QUESTION DES ZNT ? riverains est arbitraire et sans fondement technique. Du grain à moudre pour le débat actuel sur la transition écologique. Si le sujet est aujourd’hui très médiatisé, il n’est pas nouveau pour les agriculteurs. En tant qu’utilisateurs et premiers concernés par les L’innovation industrielle au service risques sanitaires, nous appliquons déjà de la protection environnementale les recommandations de l’ANSES concernant Une transition écologique essentielle à laquelle prennent les distances minimales à respecter entre part les constructeurs d’agroéquipement en produisant des les habitations et les zones d’épandage, de 5 à matériels qui limitent la dérive et qui facilitent la récupération 30 mètres selon les produits phytopharmaceutiques des produits. « Depuis des années, la problématique des ZNT utilisés et les types de culture. Aujourd’hui, il est question de 150 mètres tous produits confondus, incite les industriels des agroéquipements à innover sans une aberration sans risque avéré ! La question de cesse pour proposer des solutions simples en phase avec la la distance ne correspond à rien, surtout s’il s’agit réglementation, souligne Sébastien Tremblais, directeur d’augmenter les parcelles où les mauvaises général de Berthoud et président du Groupe Produits Marchés herbes vont se multiplier. Protection des cultures au sein d’AXEMA. Grâce à l’intelligence artificielle, nous tentons d’aller toujours plus loin dans la pro 2 tection environnementale. Certains capteurs très innovants QUELLES SONT LES BONNES PRATIQUES permettent par exemple de reconnaître une plante spécifique EN MATIÈRE DE RESPECT DES ZNT ? et la densité du feuillage pour moduler la pulvérisation. Quand on pulvérise des produits D emain, des systèmes permettront de faire fluctuer les phytopharmaceutiques, les premières bonnes doses en viticulture et en arboriculture et des capteurs iden pratiques relèvent du bon sens : traiter dans tifieront les maladies à différents stades via des caméras de bonnes conditions hygrométriques et multispectrales pour pulvériser en temps réel uniquement en l'absence de vent, soit tôt le matin soit tard i le soir, et utiliser des dispositifs particuliers comme des buses antidérive, une technologie qui permet d’obtenir de plus grosses gouttelettes, moins propices à la dérive. 3 QUELS SONT LES PROGRÈS NOTABLES RÉALISÉS AUJOURD'HUI POUR UN MEILLEUR RESPECT DES ZNT ? J’ai personnellement la chance de disposer d’un appareil à pulvérisation avec des options, © Aurélien Chalaye pour Berthoud comme la coupure du tronçon par GPS, ce qui garantit que je ne vais pas traiter la parcelle de mon voisin. Pour utiliser les produits phytopharmaceutiques, chaque agriculteur doit se former tout au long de sa vie pour obtenir le Certiphyto. Ce permis d’utilisation des produits phyto délivré par les services publics couvre Pulvérisateur automoteur Berthoud équipé de caméras associées à un système toute la réglementation technique, sanitaire, d’intelligence artificielle pour détecter et traiter uniquement les adventices en temps réel (capture écran carte). En fonction du taux d’infection de la parcelle, cette santé, mécanique... et préconise de plus en plus technologie permet d’économiser de 50 % à 90 % de produit phytopharmaceutique. des solutions alternatives à la pulvérisation. AXEMAG LE MAGAZINE DES ACTEURS INDUSTRIELS DE LA FILIÈRE DES AGROÉQUIPEMENTS ET DE L’AGROENVIRONNEMENT
08 DOSSIER i les zones concernées. En arbori et développe de nombreux outils et culture plein champ, l’usage de drones solutions pour réduire l’utilisation des permettra de traiter en hauteur en se La problématique produit s phy topharmaceutiques. rapprochant au plus près de la cible. » des ZNT incite les C’est le cas notamment avec BLISS, Les innovations sont également au nouveau pulvérisateur de qualité pour cœur des problématiques grandes industriels des la viticulture, mis au point par l’IRSTEA cultures, qu’il s’agisse d’optimiser les agroéquipements à et financé par la SATT AxLr et Agropolis traitements ou de leur substituer innover sans cesse Fondation et récompensé par le SITEVI d’autres méthodes telles que le guidage pour proposer des Innovation Awards 2019 (médaille du binage par GPS. « Notre entreprise a d’argent). « L’IRSTEA mène des activités généralisé la gestion par GPS des cou solutions simples de recherche sur la dérive pour définir pures de tronçons lorsque l’agriculteur en phase avec des protocoles et participe à des acti sort de la parcelle à traiter. La pulvérisa la réglementation. vités de normalisation réglementaire en tion se met en marche uniquement là où évaluant des matériels qui demandent elle est nécessaire. Un système qui à être reconnus comme dispositifs contribue à une agriculture raisonnée, antidérive, résume Jean-Paul Douzals, se félicite Julien Saint-Laurent, directeur marketing de John ingénieur au sein d’IRSTEA. Les études réalisées sur la vigne Deere. Nous travaillons actuellement à des solutions avec artificielle EvaSPray Viti (photo) montrent qu’un mauvais choix capteurs (embarqués ou par drone) portant sur la détection ou un mauvais réglage des appareils de pulvérisation sont des visuelle d’interrangs très sales au sein de parcelles de maïs. éléments déterminants qui peuvent conduire à des pertes dans Ces solutions permettraient à terme de réduire de 60 % les l’air de l’ordre de 15 à 40 % de produits phytopharmaceutiques, intrants. Le challenge est de parvenir à définir les bons en fonction des produits et du matériel utilisés, des conditions indicateurs pour déclencher rapidement et au bon moment météorologiques (vent, conditions atmosphériques…) et du la pulvérisation. » type de culture. En appliquant la bonne dose, au bon endroit, le risque de dérive et de dispersion des produits dans Penser autrement pour innover l’environnement est maîtrisé. Dans le cadre de l’optimisation Modulation du volume du produit par hectare, correction des applications pour la protection des plantes et la réduction GPS, coupure buse à buse, porte-buses à pulsations… Les des impacts, nous développons, avec nos partenaires indus solutions apportées par l’agriculture de précision permet- triels, une approche “écosystémique” autour du biocontrôle, tant d'effectuer des pulvérisations « propres » tendant en faisant jouer les concurrences et complémentarités vers le « zéro dérive » ne manquent pas. L'Institut national biologiques entre organismes vivants. Un domaine en plein de recherche en sciences et technologies pour l'environ- essor qui donne de nouvelles voies d’évolution pour une nement et l'agriculture (IRSTEA) est expert dans le domaine agriculture raisonnée. » © iStockPhotos ZOOM SUR… OptiPhytO : une appli pour diagnostiquer les bonnes pratiques Engagée depuis plusieurs décennies dans l’amélioration du profil des produits en matière de sécurité et dans l’encouragement des bonnes pratiques d’utilisation, l'Union des industries de la protection des plantes (UIPP) milite pour une agriculture durable. « En termes de bonnes pratiques, l’UIPP propose de longue date la mise en place de bandes enherbées afin de réduire la dérive et de protéger ainsi la ressource en eau, les utilisateurs et les riverains. Du dispositif Phyto Mieux (années 1990) au programme européen TOPPS sur la prévention de la pollution auquel l’UIPP participe depuis 2006, nous poursuivons notre travail d’expertise sur les critères jouant sur la dérive, explique Ronan Vigouroux, expert Environnement et Agriculture durable au sein de l’UIPP. Avec notre application OptiPhytO, proposée aux conseillers agricoles, les agriculteurs sont sensibilisés aux pollutions ponctuelles (dont la dérive de pulvé) et peuvent obtenir un bilan de leurs pratiques de traitement (préparation-pulvérisation- nettoyage du matériel) de façon à identifier, si besoin, les actions correctives à mettre en œuvre liées au respect de la réglementation et aux bonnes pratiques agricoles. » AXEMAG N°22 – NOVEMBRE 2019
PORTRAIT 09 Accompagner la révolution viticole Créée en 2016 par Cédric Bache, jeune ingénieur passionné de robotique, et par son père, Dominique Bache, viticulteur en Champagne, la start-up Vitibot bouscule le modèle des constructeurs en proposant un robot capable de gérer seul l’entretien d’un vignoble. Rencontre... ©Vitibot « Notre technologie apporte aux viticulteurs une alternative à la fois efficace, compétitive et respectueuse de l’environnement. » BERNARD BOXHO, directeur général de Vitibot « À l’origine de Vitibot, il y a le nel à la conception de solutions clients. « Notre technologie contri regard d’un jeune étudiant ingé- p ermettant aux viticulteurs de bue à créer de nouvelles pratiques, nieur, féru de robotique, sur les travailler dans des conditions plus collaboratives, au sein de la pro conditions de travail de ses parents sereines et acceptables sur les fession viticole, souligne Bernard viticulteurs : un métier difficile, réa plans environnemental et écono- Boxho. Progressivement, nous lisé avec des moyens et des techno mique, lesquels ne sont pas toujours allons doter Bakus de moyens inno logies non adaptés ne permettant faciles à concilier. C’est ainsi qu’est vants afin de permettre aux viti pas de répondre aux enjeux d’une né Bakus, robot 100 % électrique culteurs de se concentrer sur des viticulture durable dans des condi sans conducteur et 100 % auto- travaux à forte valeur ajoutée, au tions d’hygiène et de sécurité viables, nome (jusqu’à 10 heures), s’adaptant profit de leurs vignes et de leur vin. » résume Bernard Boxho, directeur à des terroirs contraignants (vignes général de la start-up. Le paradoxe étroites) et à des topographies aujourd’hui, c’est qu’on demande d ifficiles (jusqu’à 45 % de pente). FICHE TECHNIQUE aux viticulteurs de supprimer les « Bakus est né dans un environ Vitibot est une start-up industrielle qui a conçu Bakus, un robot 100 % intrants au profit de machines fortes nement aux capacités d’expérimen électrique et 100 % autonome. consommatrices d’énergies fossiles tation intéressantes et a ainsi pu En éloignant l’homme de la machine, avec un niveau de pollution sonore bénéficier d’une levée de fonds de le robot diminue les risques pour la santé et la sécurité tout élevé. Cela multiplie par seize le 3 millions d’euros en juin 2018, en préservant la rentabilité temps nécessaire aux travaux à permettant l’accélération du dévelop des entreprises grâce à un coût effectuer dans les vignes. De plus, pement de ce produit inédit. Conçu d’exploitation très faible. les viticulteurs sont à la peine pour intégralement en interne, il garantit Vitibot, c’est : trouver de la main-d’œuvre, le pilo un travail et une surveillance des – une start-up champenoise créée tage des machines étant complexe vignobles à un coût compétitif. » en 2016 ; et délicat. » Vitibot est une fabuleuse entreprise – 50 collaborateurs, dont 43 ingénieurs Son diplôme d’ingénieur en robo- de R&D appliquée, à vocation indus- en électronique, en informatique et en mécanique ; tique en poche, Cédric Bache décide trielle, capable de répondre avec – 4 000 m2 de locaux industriels. de consacrer son projet profession- rapidité et agilité aux besoins de ses AXEMAG LE MAGAZINE DES ACTEURS INDUSTRIELS DE LA FILIÈRE DES AGROÉQUIPEMENTS ET DE L’AGROENVIRONNEMENT
10 FOCUS Label Pulvé Pour une filière viticole raisonnée Réduire l’utilisation et l’impact des intrants phytopharmaceutiques en viticulture, évaluer les performances agroenvironnementales des pulvérisateurs, développer une viticulture de précision... Autant de raisons qui ont conduit à la création d’un label pour noter la qualité du matériel et éclairer le viticulteur dans ses choix, pratiques et réglages. L abel Pulvé est issu des ré- © IRSTEA / IFV flexions d’un groupe de travail créé en 2018, sous l’égide de l’IFV (Institut français de la vigne et du vin) avec l’IRSTEA (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’envi- ronnement et l’agriculture), la DGAL (Direction générale de l’alimentation), AXEMA, les chambres d’agriculture et les Régions de France. Dévoilée le 18 juin dernier, cette labellisation fait suite aux essais menés dès 2013 sur EvaSprayViti, une vigne artificielle d éveloppée par l’UMT EcoTechViti de Montpellier, l’IFV et l’IRSTEA. Les différentes campagnes d’expéri- mentation réalisées en partenariat avec les constructeurs (520 essais menés sur 35 pulvérisateurs) ont démontré tout l’intérêt de la démarche visant à délivrer un standard d’évaluation des performances des matériels de pulvé- risation et de leur potentiel de réduction exergue la capacité des gammes ac de compétitivité et d’adaptation des des quantités appliquées. tuelles d’équipements à répondre aux exploitations agricoles), la DGAL et les objectifs du plan EcoPhyto2 de réduire Régions de France étant par ailleurs par « Les constructeurs sont en première d’ici à 2025 de 50 % les quantités ties prenantes du comité de pilotage de ligne sur ces préoccupations environ de produits phytopharmaceutiques Label Pulvé. Actuellement, nous sommes nementales, d’où leur forte implication employés. Une liste détaillée de tous dans une phase de transition avec d’un dès l’origine sur ce projet de label, sou- les matériels et options permettant côté des viticulteurs dans l’attente de ligne Sébastien Tremblais, directeur d’atteindre ces niveaux a par ailleurs été nouveaux cahiers des charges pour re général de Berthoud et président du documentée par le Groupe de protection nouveler si nécessaire leurs appareils et, Groupe Produits Marchés Protection des cultures d’AXEMA dans le cadre du de l’autre, des autorités locales devant des cultures au sein d’AXEMA. Les com contrat de solutions et en réponse à ce définir les règles de subvention en paraisons fiables ayant pu être établies plan gouvernemental. » fonction de cette classification. Cet outil lors des expérimentations menées d’aide à la transformation pour une plus selon les différentes techniques utilisées Une phase de transition grande performance agroenvironne et la variabilité naturelle des vignobles « Cette labellisation, issue d’une dé mentale des équipements et une réduc (différents stades de développement marche scientifique objective, est très tion des intrants phytopharmaceutiques du végétal, rangs larges ou non…) ont attendue, poursuit Sébastien Tremblais. arrive à point nommé pour un parc vieil permis de mettre au point des critères Elle pourra en effet éclairer les autorités lissant (l’âge moyen d’un appareil est de de classification partagés par tous les dans le fléchage des aides publiques 15 ans), appelé inévitablement à se renou constructeurs. Ces travaux mettent en à l’investissement du type PCAE (plan veler dans les prochaines années. » AXEMAG N°22 – NOVEMBRE 2019
AGENDA / ACTUS 11 DU 26 AU 28 NOVEMBRE 2019 DU 20 AU 23 NOVEMBRE MONTPELLIER CÔTE D’IVOIRE 23.10.19 MARCHÉ LES VENTES DE MISSION DE MACHINES AGRICOLES EN FRANCE À UN NIVEAU PROSPECTION QUASI RECORD Grâce à une conjoncture favo- rable ces derniers mois, les LE RENDEZ-VOUS AXEMA prévoit d’organiser, en collabo- ration avec l’ADEPTA, une mission terrain ventes d'agroéquipements BUSINESS & en Côte d’Ivoire à l’occasion du salon neufs ont progressé de 15 % au premier semestre par rapport INNOVATION DE TOUS SARA, principal événement agricole du pays. Une opportunité pour les partici- à la même période de 2018. Le second semestre de 2019 LES PRODUCTEURS pants de découvrir le potentiel agricole s'annonce toutefois moins por- teur, du fait de la rechute des ivoirien en visitant des exploitations et prix agricoles au cours de l'été. Après une édition 2017 fructueuse en en rencontrant importateurs et insti- www.lesechos.fr termes de fréquentation (57 000 entrées tutionnels, et de visiter ce salon profes- professionnelles et plus de 60 pays sionnel concomitant à cette mission. visiteurs), le salon biannuel se positionne La France y est à l’honneur avec un stand pour 2019 comme le leader mondial des dédié au machinisme agricole. 3 filières vigne-vin, olive, fruits-légumes. 28.10.19 Au programme de cette 29e édition : « Tasting Avenue », masterclass, ren- 10 ET 11 DÉCEMBRE 2019 BILAN MAÏS 2019 : PRODUCTION EN BERNE ET dez-vous d’affaires et une dizaine de TOULOUSE MARCHÉ SOUS PRESSION conférences supplémentaires… Il y en Malgré une hausse des sur- aura pour tous les goûts ! 4e ÉDITION DU FIRA faces en 2019, la récolte fran- RENCONTRE çaise de maïs grain est atten- due à l’un des plus bas niveaux JEUDI 12 DÉCEMBRE 2019 AVEC LES PIONNIERS de ces dix dernières années. À l’export, le maïs français DE 17 H À 21 H À L’APCA – PARIS DE LA ROBOTIQUE est fortement concurrencé par AGRICOLE les pays de la mer Noire, très 1ER FORUM compétitifs. Ainsi, à ce jour, CONTRAT Événement incontournable des profes- seule 50 % de la récolte de maïs grain a été réalisée en DE SOLUTIONS sionnels de la filière robotique agricole, France, contre 91 % en 2018. www.pleinchamp.com le Forum international de la robotique À l’occasion du 2e anniversaire du projet, agricole (FIRA), initié par AXEMA et l’en- les 43 partenaires signataires du treprise Naïo Technologies, sera désor- Contrat de solutions engagés dans la mais porté par l’association GOFAR réduction des produits phytopharma- (Global Organization for Agricultural 15.10.19 ceutiques partageront leurs proposi- Robotics). L’occasion pour sa 4e édition INTERNATIONAL : tions concrètes pour réussir une tran- de porter plus haut la voix de la filière AUX ÉTATS-UNIS, L’USDA sition écologique viable. L’occasion pour robotique agricole à l’international. DÉPLOIE L’INTELLIGENCE CONNECTÉE les parlementaires, ONG et associations À l’instar de Robagri (membre de son En partenariat avec Microsoft, de consommateurs de découvrir les conseil d’administration), la création de l’Agricultural Research Service quelque 300 pistes de solutions du- GOFAR répond à un réel besoin de du United States Department rables, existantes ou d’avenir, et techni- visibilité et de mise en relation en crois- of Agriculture lance « Farm- quement accessibles. À date, le Contrat sance de la filière robotique agricole. beats », un programme pilote de solutions comporte 69 fiches « solu- Conférences, journée scientifique et d ’é q u i p e m e n t s a g r i c o l e s connectés. Capteurs et drones tions » prêtes à être déployées plus technique, rendez-vous B to B, présen- ont ainsi été déployés dans une largement sur le terrain. Les entre- tation d’une quinzaine de robots agri- ferme de 3 000 hectares au prises du secteur (adhérents AXEMA, coles… Cette édition s’annonce promet- Beltsville Area Research Center, si intéressés : merci de nous le faire teuse et riche en découvertes. et leurs données transférées savoir) pourront « pitcher » leurs inno- vers le Cloud pour être traitées via un algorithme IA. vations en matière de réduction des En savoir plus : impacts et de l’usage. https://fira-agtech.com www.objetconnecte.com AXEMAG LE MAGAZINE DES ACTEURS INDUSTRIELS DE LA FILIÈRE DES AGROÉQUIPEMENTS ET DE L’AGROENVIRONNEMENT
POINT DE VUE CHRISTIAN HUYGHE, DIRECTEUR SCIENTIFIQUE AGRICULTURE À L’INRA “LA DURABILITÉ DOIT ÊTRE PENSÉE DANS UNE LOGIQUE D’ÉQUITÉ INTERGÉNÉRATIONNELLE ” La robotique, les biotechnologies et le numérique vont profondément modifier le monde agricole et ses rapports avec les consommateurs. Or, ces derniers, de moins en moins en phase avec le modèle du « produire plus » issu de l’après-guerre, semblent peu enclins aux innovations en agriculture. Comment obtenir l’adhésion de la société aux nouveaux desseins de ce secteur ? Regard de Christian Huyghe, directeur scientifique Agriculture à l’INRA. © Ch.Maitre Quels sont les défis majeurs pour dans le sol. Le point le plus délicat réside le monde agricole aujourd’hui ? sans doute dans la taille moyenne des L’enjeu pourrait être résumé ainsi : parcelles, puisqu’au-delà d’une certaine BIO EXPRESS comment assurer la sécurité alimentaire taille les régulations ne jouent plus. Depuis 2016 : président du Consortium mondiale en produisant plus dans un Public-Privé sur le Biocontrôle. contexte global de réchauffement Mais le consommateur ne peut pas avoir Depuis 2015 : président de la Commission climatique, qu’il faut limiter, et de les mêmes attentes si en amont on indépendante d’évaluation des CEPP dégradation de la biodiversité, qu’il faut ne produit plus de la même manière... (certificats d’économie des produits restaurer – en un peu moins de trente ans L’effort de transition ne peut en effet pas phytopharmaceutiques). en Europe, et dans les seules zones reposer uniquement sur le bon vouloir Depuis 2011 : président du conseil protégées, un peu plus de 75 % de l’agriculteur. C’est assez compliqué d’administration du GEVES (Groupe d’étude de la biomasse d’insectes a disparu. de produire la même chose autrement. et de contrôle des variétés et des La biodiversité, au-delà du fait que ce Il faut plus de diversité et d’hétérogénéité semences). soit un patrimoine, est aussi une source dans ce que l’on produit. La santé est un Depuis 2011 : président du COST de l’ACTA, de régulations. On fait face au défi droit, elle doit être accessible à prix tête de réseau des instituts techniques de trouver le point d’équilibre entre abordable par tous, dans un agricoles. une production suffisante, la sécurité environnement correct. Il faut donc Depuis 2010 : directeur scientifique adjoint alimentaire et le respect de élaborer un nouveau contrat social… puis depuis 2016 directeur scientifique Agriculture de l’INRA. l’environnement. L’agriculture est un métier noble, dont les démarches peuvent être respectueuses 2001 : directeur de l’unité Amélioration Dans un tel contexte environnemental, de la biodiversité tout en participant à la génétique des plantes fourragères, INRA Lusignan. comment inverser la donne ? lutte contre le réchauffement climatique. Grâce à l’agroécologie, en produisant On doit progresser sur notre capacité 1987 : chercheur à l’INRA, département autrement. Une des difficultés est de à mesurer avec précision les services de Génétique et Amélioration des plantes. réussir à faire en sorte que les différents rendus à la biodiversité, en mettant à la 1985 : thèse, université de Rennes I acteurs se parlent. À l’INRA, nous disposition des agriculteurs les moyens – ENSA Rennes, en génétique végétale développons des projets d’innovation d’évaluer leurs actions par exemple. et agronomie. participatifs sur les territoires afin que 1983 : ingénieur agronome, ENSA Rennes. des opérateurs différents puissent Quelle est la place des agroéquipements travailler ensemble à un futur commun dans cette transition ? sur le long terme. C’est notre responsabilité Il est essentiel de recréer une communauté d’équité intergénérationnelle qui est en jeu. entre biologistes, agronomes et gens des Cette question temporelle est essentielle, arts et métiers pour inventer les machines tout comme la science, que l’on doit de demain. Ce secteur devient stratégique, mettre au cœur de la décision publique. puisqu’il contribuera à la transition Avec l’agroécologie, on place la diversité de l’agriculture, au moment où limiter fonctionnelle au service de la production le réchauffement climatique et le zéro agricole, pour les fonctions à la fois phyto s’imposent à tous. L’agroéquipement de production, de régulation des est un outil de médiation qui incarne la bioagresseurs, de préservation de la transition et offre la possibilité de discuter biodiversité et de stockage de carbone du modèle à mettre en place.
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