PANORAMA DE PRESSE - CGT 01/03/2018 08h48 - Panorama réalisé avec Pressedd - CGT Finances Publiques
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SOMMAIRE ACTUALITE SOCIALE (9 articles) Les cheminots, ces grands privilégiés... Vraiment ? (900 mots) Page 6 jeudi 1er mars 2018 Suite de la page une Une fois de plus jeté en pâture, le statut qui encadre l… Rapport Spinetta : une potion tragique sur ordonnance er jeudi 1 mars 2018 (1257 mots) Page 8 Le rapport Duron du Conseil d'orientation des infrastructures (COI) et le rapport Spinetta balisent le terrain pour la réfo… En janvier, les syndicats avaient refusé le plan de ruptures er jeudi 1 mars 2018 conventionnelles collectives présenté (344 mots) Page 10 En janvier, les syndicats avaient refusé le plan de ruptures conventionnelles collectives présenté par la direction, bien t… Les SDF à la peine en Seine-Saint-Denis (635 mots) Page 11 jeudi 1er mars 2018 Le plan grand froid vous per- met-il de répondre à toutes les demandes ? … L'ESS redoute les futures entreprises à mission (656 mots) er Les associations, coopératives, mutuelles et fondations vont scruter de près le Page 12 jeudi 1 mars 2018 rapport que l'ancienne syndicaliste Nicole … Rail. Le coût exorbitant de l a concurrence Prix prohibitifs, explosion du transport routier, mauvaise (1327 mots) Page 13 er Rail. Le coût exorbitant de l a concurrence Prix prohibitifs, explosion du tr… jeudi 1 au mercredi 7 mars 2018 (*) économiste et syndicaliste. La chronique de Jean- Christophe Le Duigou (*) Service public, (652 mots) Page 15 (*) économiste et syndicaliste. La chronique de Jean-Christophe Le Duigou (*)… jeudi 1er au mercredi 7 mars 2018 Formation, chômage. à mauvais accords vile loi... Muriel Pénicaud a décidé (364 mots) Page 16 er Formation, chômage. à mauvais accords vile loi... Muriel Pénicaud a décidé de… jeudi 1 au mercredi 7 mars 2018
Les syndicats réclament un vrai plan Egalité (420 mots) égalité femmes-hommes au travail… qu’est-ce qu’on attend ? Tout juste trente- Page 17 er jeudi 1 mars 2018 cinq ans après la première loi Roudy, les syndicats ont… RÉFORME DU CODE DU TRAVAIL (1 article) Forfait jours. Volontariat et consentement mis à mort La 6e ordonnance concernant la réforme (866 mots) Page 19 er Forfait jours. Volontariat et consentement mis à mort La 6e ordonnance concer… jeudi 1 au mercredi 7 mars 2018 PROTECTION SOCIALE (1 article) L'augmentation du tabac rapporterait 500 millions de plus à la Sécurité sociale (524 mots) Page 22 jeudi 1er mars 2018 Le début d'année est faste pour les comptes sociaux. Alors que la … MOUVEMENTS SOCIAUX (5 articles) «On est gonflés à bloc ! […] La réponse sera à la hauteur de l’attaque [du gouvernement] et c’est gravissime pour jeudi 1er mars 2018 les cheminots et les usagers.» (119 mots) Page 24 Les syndicats de la SNCF n’ont pas encore donné de détails sur la mobilisation face à la réforme voulue par le gouvernement… Les cheminots mettent l'exécutif devant ses responsabilités er jeudi 1 mars 2018 (655 mots) Page 25 Ils ont décidé de parler d'une seule voix, ce qui est déjà en soi un événement historique, à la mesure de la gravité de l'a… Grève contre la réforme ferroviaire : les syndicats temporisent (392 mots) jeudi 1er mars 2018 Page 26 Il est urgent d'attendre. Réunis en intersyndicale mardi 27 février, les quatre syndicats représentatifs de la SNCF – dans …
La guerre du rail aura bien lieu (1729 mots) Le gouvernement a choisi la méthode forte sur le dossier ultra-sensible de la Page 27 er jeudi 1 au mercredi 7 réforme ferroviaire, symbolique de sa « révolution » libérale, réussissant … mars 2018 Un cocktail explosif (798 mots) Le gouvernement multiplie les réformes systémiques, au risque d’agréger un Page 30 er jeudi 1 au mercredi 7 mécontentement global contre sa politique. La « stratégie du choc » déployée… mars 2018 EUROPE ET INTERNATIONAL (7 articles) Ces milliers d'euros qui manquent aux salaires (488 mots) er La Confédération européenne des syndicats (CES) a calculé que, en moyenne, 1 Page 33 jeudi 1 mars 2018 764 euros ont été enlevés sur la seule année 2… Syndicats, une féminisation lente (472 mots) Maîtresse de conférences en sociologie à l'université de Rœhampton de Londres, Page 34 jeudi 1er mars 2018 Cécile Guillaume a choisi d'explorer un suje… La " cogestion à la française " à pas de fourmi (855 mots) Imaginez un conseil d'entreprise qui dispose d'un droit de veto sur un projet de Page 35 jeudi 1er mars 2018 licenciement d'un salarié. Un conseil d'en… Comment l'extrême droite veut s'imposer dans les usines allemandes (2053 mots) Page 37 jeudi 1er mars 2018 L'accord salarial est un événement clef vers un monde … L'emploi des jeunes, grand oublié de la campagne (512 mots) « L'Italie n'est pas un pays pour les jeunes » est la phrase qui ponctue, le plus Page 40 jeudi 1er mars 2018 souvent, le constat d'une nation vieillissante qu… La prochaine étape de l'émancipation féminine est en vue (1174 mots) Page 41 jeudi 1er mars 2018 Le 6 février dernier, c'était le centenaire de l'adoption par la Grande-Bretagne d… Le (vrai) modèle allemand (617 mots) Le 6 février dernier, le puissant syndicat allemand IG Metall et le patronat de la Page 43 métallurgie mettaient un terme à un des conflits sociaux les plus long… mars 2018
jeudi 1er mars 2018 Page 4 900 mots SNCF Les cheminots, ces grands privilégiés... Vraiment ? Régulièrement pointés du doigt, les conditions de travail et le statut des cheminots nourrissent critiques et fantasmes, accentués par un gouvernement et des partisans de la casse de l'entreprise publique prêts à tout. Décryptage. S uite de la page une Actuellement, tous les cheminots au d'un mois de salaire) versées au mois statut sont automatiquement affiliés de juin. Une fois de plus jeté en pâture, le sta- au régime de prévoyance et de re- tut qui encadre les conditions de tra- traite des agents du cadre perma- Pas le moindre signe d'une « prime de vail de plus de 90 % des salariés de nent. Ce régime prévoit le départ en charbon » comme le claironnait en- la SNCF ferait d'eux des « privilégiés retraite des agents sédentaires entre core Marine Le Pen hier. La dernière », grassement payés et souvent en 55 et 57 ans et des conducteurs de locomotive charbon ayant parcouru congé. « Une vieille méthode d'Em- train entre 50 et 52 ans. Théorique- ses ultimes kilomètres en 1974, cette manuel Macron (que) de considérer ment. En effet, de réforme en ré- prime a été supprimée dans les an- que celui qui a un peu est un privilé- forme, la durée de cotisation a été nées 1970. Il n'existe pas plus de « gié par rapport à celui qui n'a rien du allongée depuis 2008 (43 ans par prime de non-prime » tout », fustige Philippe Martinez, qui exemple pour un cheminot né en dénonce une campagne mensongère. 1973). Ainsi, dans les faits, seuls les Les cheminots sont soumis aux 35 cheminots sédentaires nés avant heures. Mais, les trains circulant 24 Pour devenir « agent du cadre perma- 1962 peuvent partir à 55 ans et seuls heures sur 24 et 365 jours par an, une nent » comme dit le jargon, c'est-à- les cheminots roulants (conducteurs réglementation interne sur le temps dire être embauché au statut, la nou- et contrôleurs) nés avant 1967 de travail, appelée RH 0077, fixe l'or- velle recrue de la SNCF doit au préa- peuvent partir à 50 ans. Par ailleurs, ganisation des congés et des repos en lable remplir des conditions impéra- les cotisations au régime spécial sont fonction du poste occupé. Loin des tives, parmi lesquelles être âgé de plus élevées qu'au régime général : grands « privilèges » que d'aucuns dé- moins de 30 ans, être ressortissant 7,85 %, contre 7,05 %. Habilement crivent, un agent de conduite béné- d'un pays européen et présenter un épargnée par les ordonnances ficie de 126 jours de repos annuels. casier judiciaire vierge. S'ensuit une concernant « l'avenir de la SNCF », la En raison des contraintes de travail période d'essai d'un an minimum et réforme du régime spécial de retraite le week-end, ces jours de repos com- jusqu'à deux ans et demi pour les des cheminots (créée entre 1909 et prennent 52 « repos doubles », c'est- cadres, période dite de « stage d'essai 1911) sera intégrée à une future ré- à-dire deux jours consécutifs, comme » durant lequel « le contrat de travail forme globale des retraites. pour tout salarié. Les sédentaires, peut être rompu sans indemnité », eux, bénéficient seulement, en de- précise la SNCF. Une fois embauché Six cheminots sur dix touchent hors des 28 jours ouvrables de congés au cadre permanent, il n'existe que moins de 3 090 euros brut mensuels, payés fixés par le Code du travail, de trois motifs de rupture du contrat : rémunération moyenne des salariés 10 jours de RTT « par année complète la démission, la retraite mais aussi de la SNCF (contre 2 900 euros brut travaillée ». la radiation. Cette garantie de l'em- pour les autres salariés). Leur salaire ploi « à vie » assure dans le temps un varie en fonction du poste occupé, la Le mythe du logement de fonction haut niveau de formation et de qua- grille comportant huit échelons. A ce pour les 150 000 cheminots est éga- lification des personnels et demeure, traitement mensuel s'ajoute une lement à démonter. La SNCF dispose dans l'articulation des autres « droits prime de fin d'année (PFA), versée à de « trois types de logements », pré- et devoirs » inhérents au statut, « un mi-décembre, égale à une mensuali- cise l'entreprise : « environ 7 000 lo- rempart à l'individualisation, à la té, une prime de travail variable, une gements meublés ( ) hébergement précarisation et à la mise en concur- gratification de vacances (environ par nature transitoire et temporaire rence entre salariés d'une même en- 400 euros annuels) et une gratifica- à disposition des nouveaux embau- treprise », estime la CGT. tion annuelle d'exploitation (8 % chés qui n'habitent pas encore leurs ↑ 6
lieux d'affectation ou encore pour ré- les HLM. Et enfin, « un parc libre de chaque cheminot dispose d'une carte pondre à des besoins urgents ». L'en- 13 000 logements », à disposition des de libre circulation, le Pass Carmil- treprise dispose également d'un « cheminots en activité sous réserve lon. Leur conjoint bénéficie de seize parc social de 36 000 logements ré- qu'ils aient les moyens d'en payer le trajets annuels et leurs parents et servés aux cheminots en activité » et loyer. grands-parents de quatre. ■ dont l'attribution est soumise aux mêmes conditions de ressources que Quant aux facilités de circulation, par Marion D'allard Parution : Quotidienne Tous droits réservés L'Humanité 2018 Diffusion : 34 877 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2016/ 439AD3EE8BC0FE0AF57B13609B08D1E62E539F3CF62FB68F593065 2017 ↑ 7 Audience : 372 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
jeudi 1er mars 2018 Page 11 1257 mots TRIBUNE IDÉES TRIBUNE LIBRE POLÉMIQUE SUR LA RÉFORME DU SYSTÈME FERROVIAIRE FRANÇAIS Rapport Spinetta : une potion tragique sur ordonnance L e rapport Duron du Conseil Les deux sont des rapports de com- ministre veut se concentrer sur l'es- d'orientation des infrastructures mande, en ce sens que l'un et l'autre sentiel du contenu du rapport : fa- (COI) et le rapport Spinetta balisent passent allègrement et poliment sur voriser l'ouverture à la concurrence, le terrain pour la réforme du système les responsabilités du commandi- en particulier sur les réseaux subur- ferroviaire. Ils présentent une cohé- taire. On pourrait oublier que si quel- bains des métropoles, qui seront bien rence certaine par leur argumenta- qu'un « a donné » depuis une tren- sûr à recettes garanties par les collec- tion à dominante financière. taine d'années une priorité à la tivités. Cela va ouvrir des appétits ! grande vitesse, négligé le reste du ré- Dès lors, la concession au privé d'une Dans le rapport Duron, les questions seau et cafouillé lamentablement sur partie du service public revient à environnementales et d'aménage- le fret, ça ne peut être que l'état, ou créer, purement et simplement, des ment du territoire sont traitées selon la SNCF avec la bénédiction de l'état. entreprises de main-d'œuvre à bas une vision très restrictive : l'exten- Alors que, tous opérateurs confon- coût avec des statuts précaires. Se- sion de l'accès au réseau haut débit, dus, entre 2001 et 2011, le fret ferro- rait-ce cela « l'innovation Spinetta » le renoncement au report modal (in- viaire est passé de l'indice 100 à l'in- ? termodalité). Le COI justifie cette po- dice 137 en Allemagne, 117 en sition par l'avènement de la voiture Suède, 116 en Grande-Bretagne, Selon Jean-Cyril Spinetta, « la cohé- électrique. Les aspects négatifs 104 pour l'ensemble des pays de rence des choix exige de recentrer le autres que la pollution générée par l'Union européenne, il a chuté transport ferroviaire sur son domaine les moteurs thermiques, à savoir la à 59 en France. Cherchez l'erreur ! En de pertinence : les transports du quo- congestion des infrastructures, leur dépit des accidents, des incidents et tidien en zone urbaine et périurbaine usure précoce, l'accidentologie, la des dysfonctionnements qui ont et les dessertes à grande vitesse entre pollution due aux freinages, la dété- émaillé la dernière période, et sur- les principales métropoles françaises rioration des paysages ruraux et sub- tout en dehors de toute analyse sé- ». Ce type de diagnostic lapidaire urbains, ne sont plus évoqués. En rieuse des bévues et des erreurs stra- évacue toute la richesse potentielle zone rurale ou à faible densité démo- tégiques commises pendant au moins d'une entreprise de réseau et des dy- graphique, le réseau routier capillaire une décennie, il semble que la direc- namiques territoriales. Revenir à des devient l'unique réseau de connexion tion de l'entreprise bénéficie d'un lignes de TGV pour hommes d'af- physique pour les transports de mar- non-lieu ou d'une amnistie générale faires, sans poser le problème des chandises et de voyageurs. pour toutes ses insuffisances et ses correspondances, maillon faible de défaillances. Le président de la SNCF l'exploitation ferroviaire française, Le rapport Duron raye de la carte les peut se dire satisfait : il est le miracu- renoncer à l'apport de trafic et de ressources stratégiques de la lé du rapport Spinetta ! qualité des TGV directs, cela n'est pas connexion des réseaux, notamment sérieux. On voit mal des villes ou dans le cadre du développement de la Le rapport met le projecteur sur les « aires urbaines telles Pau, Toulon, logistique et des plateformes, et donc petites lignes » : « Il est impensable Bayonne, Annecy, Dunkerque, Lo- de l'intermodalité. Il fait très peu cas de consacrer près de 2 milliards d'eu- rient, Mulhouse accepter d'être pri- de la géographie de la France, pays de ros à seulement 2 % de voyageurs. » vées de « leur » TGV. transit s'il en est. Le problème ayant Il vient d'être désavoué par édouard été « réglé » par les propositions du Philippe, qui a déclaré prudemment Rien non plus sur les lignes intercités rapport du COI, on comprend mieux qu'« on ne décide pas de la fermeture : pas de proposition du type allemand pourquoi la lettre de mission du gou- de 9 000 km de lignes depuis Paris ou italien sur des trains et des lignes vernement, à l'origine du rapport ». Sagesse du provincial contre sim- plus rapides utilisant des infrastruc- Spinetta, a fait d'emblée l'impasse plisme du technocrate, ou retrait tac- tures actuelles en les améliorant et sur le transport de marchandises ! tique préparé à l'avance ? Le premier en relevant leur vitesse. Peu de pro- ↑ 8
positions nouvelles, quasiment au- port, laisse perplexe. Certes, le rap- conception du dialogue et de la né- cune réflexion sur l'innovation ou la porteur vise une société anonyme à gociation sociale, surtout que le gou- recherche technologique pour amé- capitaux publics incessibles qui re- vernement va inscrire tout ça dans liorer ou changer les concepts du présenterait une garantie contre des ordonnances ! Tout ceci s'inscrit transport par rail, vision plurimodale toute privatisation. De nombreux dans une volonté de frapper un grand d'aménagement du territoire bannie, exemples montrent qu'il est facile de coup sur le plan symbolique en s'at- voilà le bilan. En raisonnant essen- s'affranchir de cette incessibilité. taquant frontalement aux cheminots tiellement sur l'aspect du coût, le Pour la dette, édouard Philippe a déjà et à leurs statuts : édouard Philippe rapport ne fait que sous-estimer les émis l'exigence d'un « partage » chercherait-il à laver l'affront fait à dimensions positives et les potentia- (forme de chantage ?) de l'effort son ami et mentor Alain Juppé en lités du rail. Comment ne pas envisa- entre la SNCF et l'état. S'agissant de 1995 ? N'y a-t-il pas aussi des rémi- ger de nouveaux produits et de nou- l'ouverture à la concurrence, « une loi niscences fâcheuses de Reagan veaux projets touristiques dévolus au devra poser le principe d'un transfert contre les contrôleurs aériens et de rail ! La digitalisation, l'innovation, obligatoire en cas de changement Thatcher contre les mineurs ? l'esprit d'ouverture, dans la commu- d'opérateur » et « les dispositions sta- nication, qui reste un point faible, et tutaires relatives à la mobilité fonc- Vice-président du laboratoire social bien au-delà dans tous les aspects du tionnelle et géographique s'appli- d'analyses, d'innovations, de ré- service aux clients, sont des clés pour queront en cas de refus ». Il faut y flexions et d'échanges (Lasaire). ■ le progrès du système ferroviaire. Or, ajouter des « plans de départs volon- chez l'opérateur historique, digitali- taires », ce qui est très tendance sation et innovation dans la produc- Joël Decaillon Ancien secrétaire tion sont en retard. Proposer un « contrat social » avec général adjoint de la Confédéra- des mesures rigides, comme une tion européenne des syndicats Enfin, la transformation en société nouvelle forme d'embauche, des obli- (CES) anonyme (SA) des établissements gations de transfert et des départs publics à caractère industriel et com- volontaires, on ne peut pas dire que mercial (Epic), préconisée par le rap- ce soit la recherche d'une nouvelle Parution : Quotidienne Tous droits réservés L'Humanité 2018 Diffusion : 34 877 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2016/ 009023DA8C50010CC5F81020DC02118427B30039263B98CDD92460 2017 ↑ 9 Audience : 372 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
jeudi 1er mars 2018 Page 8 344 mots SOCIAL-ECO En janvier, les syndicats avaient refusé le plan de ruptures conventionnelles collectives présenté E n janvier, les syndicats avaient Pringuez (CGT) au nom de l'intersyn- tables, avec jusqu'à 36 mois de sa- refusé le plan de ruptures dicale. La direction refuse également laires d'indemnités. « La majorité des conventionnelles collectives présen- de satisfaire la revendication de re- salariés sont satisfaits de l'accord, té par la direction, bien trop pénali- classements des partants au sein du notamment du montant des primes sant pour les salariés et surtout non groupe Mulliez (Leroy Merlin, De- supralégales de licenciement et du justifié économiquement. Cette der- cathlon .), actionnaire de Pimkie. plan de formation, qui est très bien nière avait proposé dans la foulée un fait », explique Antonio Constantino, plan de départs volontaires, portant Les dernières machines de l'usine délégué du syndicat CGT. sur 208 emplois. Depuis, les discus- Tupperware d'Indre-et-Loire, seule sions achoppent concernant les mo- de France, se sont définitivement ar- Mais, sur le fond, le syndicat estime dalités financières de ces départs. rêtées hier matin. Le groupe améri- que le groupe a profité de l'effet d'au- L'intersyndicale (CGT, CFDT, FO, cain, fabricant de boîtes alimentaires baine des ordonnances Macron. « CFE-CGC) veut 10 000 euros brut en plastique, avait justifié sa décision Tupperware a quatre usines en Eu- pour tous les partants, plus 2 500 eu- de fermeture totale de l'usine par « rope : Portugal, Grèce, Belgique et ros par année d'ancienneté, alors que une surcapacité industrielle ». Après France. On ne ferme que la française la direction en propose trois fois une grève de deux semaines menée On nous dit qu'on coûte trop cher ! » moins. « On est loin du compte », a par la CGT, syndicat majoritaire, les avait déclaré Antonio Constantino. ■ estimé lors d'une pause de la 235 salariés ont obtenu des condi- réunion, hier à la mi-journée, Valérie tions de licenciement jugées accep- par Pierric Marissal Parution : Quotidienne Tous droits réservés L'Humanité 2018 Diffusion : 34 877 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2016/ 2E90B3928DA0B001559511808A04A19A2A031C35361251897540A3 2017 ↑ 10 Audience : 372 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
jeudi 1er mars 2018 Page 12 635 mots SOCIÉTÉ HÉBERGEMENT Les SDF à la peine en Seine-Saint-Denis Responsable d'Interlogement 93, qui gère le 115 du département, Maxence Delaporte détaille les difficultés d'accueil dans un des territoires les plus pauvres de France. Le plan grand froid vous per- met- ritoire. Nous ne sommes que 19 à ré- compagnés socialement. il de répondre à toutes les de- pondre à plus de 2000 appels par jour mandes ? au 115 départemental. Dans ces Est-il plus difficile qu'ailleurs de conditions, nous ne pouvons même trouver des réponses ? Maxence Delaporte Nous prenons ac- pas prendre tous les appels entrants. tuellement en charge 1 077 per- S'ajoute un problème massif de non- Maxence Delaporte Le problème, sonnes, dont 469 dans le cadre du recours. Lors des enquêtes menées c'est la sous-dotation du départe- plan grand froid, activé le 5 février. dans des accueils de jour en 2017, on ment en moyens humains, comme en Ces moyens nous ont permis d'avoir s'est aperçu que 75 % des personnes structures d'accueil. Nous n'avons cinq jours sans aucune demande non qui avaient dormi dehors n'avaient pas le même niveau d'équipement en pourvue, ce qui est inédit. En temps même pas fait appel au 115, en raison hébergements que la capitale et pas normal, le nombre d'appels au 115 des difficultés à le joindre, ou de l'ab- les mêmes moyens humains pour ac- qui n'aboutissent pas à une mise à sence de solutions offertes. compagner les publics en difficulté. l'abri tourne autour de 200. Ce résul- Or on a un taux de pauvreté de 27,8 tat ne doit pas cacher que, depuis le Y a-t-il d'autres obstacles à l'éva- %, soit 12,4 points de plus que la 5 février, nous avons eu des appels luation des besoins ? moyenne régionale. De même, une sans solution chaque nuit. Or, avec ce expulsion locative sur cinq menée en climat, c'est une question de vie ou Maxence Delaporte Oui. En Seine- France concerne la Seine-Saint-De- de mort. De plus, parmi les personnes Saint-Denis, il y a une population qui nis. Autre conséquence de cette pau- sans solution, il y a eu des femmes est sans domicile mais pas sans abri. vreté : les familles n'ont pas de reve- sortant de maternité, des femmes en- Des gens qui vivent dans des squats, nus suffisants pour quitter le parc so- ceintes, avec des enfants très jeunes phénomène très important dans le cial et aller dans le privé. Du coup, Sur la période novembre-janvier, le département. En cas de grand froid il n'y a pas de places qui se libèrent nombre de familles pour lesquelles ou pour des questions de sécurité, dans les HLM pour sortir les gens des nous n'avons pas trouvé de solution leurs habitants peuvent temporaire- solutions de mise à l'abri temporaire. est passé de 196 l'an passé à 418 cette ment faire appel au 115. Il y a éga- Dans ce contexte, il faudrait une so- année, soit une hausse de 113 %. lement un parc privé insalubre par- lidarité entre les départements fran- ticulièrement important, avec beau- ciliens. Mais, dans les faits, celle-ci A-t-on une idée du nombre total coup de marchands de sommeil. Ce n'existe pas. Les départements les de sans-abri dans le département ? parc permet aux gens de ne pas être plus riches n'accueillent pas de de- à la rue. Mais il cache la réalité du mandeurs venus d'ailleurs. ■ Maxence Delaporte Non. Une des mal-logement dans le département, spécificités de la Seine-Saint-Denis, puisque les gens qui y habitent de- Entretien réalisé par Camille Bauer c'est le manque de moyens, qui fait vraient être pris en charge, logés qu'on ignore tous les besoins du ter- dans des conditions décentes et ac- Parution : Quotidienne Tous droits réservés L'Humanité 2018 Diffusion : 34 877 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2016/ 8E9E930284003D0A85C411D0A200F13722B3933636D4F2FC31DA12 2017 ↑ 11 Audience : 372 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
jeudi 1er mars 2018 Page 8 656 mots SOCIAL-ECO ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE L'ESS redoute les futures entreprises à mission Le gouvernement planche sur ces formes de société censées conjuguer plus-values financières et sociales. Une forte concurrence aux associations et coopératives. L es associations, coopératives, social élargi ». Soit des sociétés qui développé des modèles qui mettent mutuelles et fondations vont conjugueraient recherche de plus-va- au cœur l'innovation sociale en vue scruter de près le rapport que l'an- lues économiques, sociales et envi- de l'insertion, de l'emploi, de la tran- cienne syndicaliste Nicole Notat et le ronnementales, en dérogeant aux ob- sition écologique Si l'on parle d'en- patron de Michelin, Jean-Dominique jectifs financiers et court-termistes treprises d'intérêt général, ce sont Senard, sont censés rendre au gou- des actionnaires, en adoptant de bien celles-ci ! » Chez les employeurs vernement ce jeudi, concernant les « nouvelles formes de gouvernances associatifs du social, médico-social et entreprises et l'intérêt général ». A dans lesquelles ces mêmes action- sanitaire, on craint que l'apparition cela une raison évidente : œuvrer à naires ne seraient plus forcément au d'entreprises à mission n'exacerbe la l'intérêt général est censé être leur centre de tout. Bref, un ovni de struc- concurrence déjà existante avec les cœur de métier. De façon globale, ces ture. acteurs du privé lucratif. « Si le projet quatre composantes statutaires de de loi instaure une nouvelle forme l'économie sociale et solidaire (ESS), Pour l'ESS, ces entreprises d'un nou- d'entreprise avec une dimension so- rejointes par les entreprises sociales veau type poursuivant un but social ciale, cela pose la question de la per- en 2014, portent un regard mi-cu- ou environnemental seraient de nou- tinence de notre modèle non lucratif, rieux, mi-inquiet que le plus vaste veaux concurrents de poids. C'est ce souligne Stéphane Racz, directeur processus de mise à plat de l'entre- que plusieurs acteurs de l'économie général de la fédération Nexem. prise voulu par Bercy, dans l'optique sociale ont exprimé lors de leurs au- Parce que, dans nos organisations, d'un projet de loi Pacte « en faveur de ditions par Nicole Notat et Jean-Do- tous les moyens sont mis au service la croissance des entreprises ». Un fu- minique Senard, dont l'Union des de son projet d'activité. C'est une tur catalogue gouvernemental censé employeurs de l'ESS (Udes). « Dans belle plus-value de nos modèles. » muscler les PME françaises, dans le- une optique de transition du modèle quel on retrouvera bien évidemment entrepreneurial classique, d'avancée Mais la conception historique de des coups de pouce réglementaires et de la responsabilité sociale et envi- l'ESS autour de ses cinq composantes fiscaux aux sociétés commerciales, ronnementale des entreprises, ces reconnues par la loi ESS de 2014 se mais aussi un dépoussiérage du mo- évolutions sont intéressantes. Mais il heurte à celle prônée par le gouver- dèle entrepreneurial classique (voir - ne faut pas que ce soit confondu avec nement à travers l'appellation « l'Humanité d'hier). les entreprises sociales et d'utilité so- French Impact ». Cette conception ciale que nous sommes, prévient philanthropique de la solidarité, qui Dès avant ce rapport Notat-Senard, Hugues Vidor, président de l'Udes. englobe toute organisation (y com- des groupes de travail parlemen- Nous sommes attentifs aux fron- pris lucrative) qui mettrait en œuvre taires-chefs d'entreprise ont formulé tières. De même que nous sommes un projet d'intérêt général, accueille- en fin d'année dernière des pistes très attentifs à un mouvement qui rait aisément des entreprises à mis- pour, entre autres, le « partage de la mettrait de côté les entreprises de sion en son sein. ■ valeur et engagement sociétal des l'ESS. Si ces dernières suscitent chez entreprises ». Parmi ces pistes : créer un jeune sur deux l'envie de les re- par Stéphane Guérard des « entreprises à mission, à objet joindre, c'est parce que nous avons Parution : Quotidienne Tous droits réservés L'Humanité 2018 Diffusion : 34 877 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2016/ 4695F3D78710F20A659212D0830E31782E43583AC6C649B431669E 2017 ↑ 12 Audience : 372 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
jeudi 1er au mercredi 7 mars 2018 Page 14 1327 mots ECO-SOCIAL Rail. Le coût exorbitant de l a concurrence Prix prohibitifs, explosion du transport routier, mauvaise R ail. Le coût exorbitant de l a l'ue ? Faux ! vérifiée nulle part. concurrence Les partisans de la concurrence af- En France, où la concurrence est une Prix prohibitifs, explosion du trans- firment qu'elle est « inéluctable », car réalité dans le fret ferroviaire depuis port routier, mauvaise qualité du ser- imposée par la législation euro- le 31 mars 2006, le bilan est catastro- vice... Le bilan de l'ouverture à la péenne. C'est faux. Certes, les états phique. Alors que ses zélateurs pro- concurrence au Royaume-Uni, en Al- membres ont obligation de transpo- mettaient qu'elle permettrait d'aug- lemagne ou dans le fret ferroviaire en ser dans leur droit national, avant le menter la part du rail dans le trans- France, est catastrophique. C'est 31 décembre prochain, le « quatrième port de marchandises, celle-ci a pourtant l'objectif phare de la ré- paquet ferroviaire », qui regroupe les continué de reculer, chutant de 17 % forme de la SNCF que le premier mi- textes fixant les modalités de la libé- en 2000 à 10,06 % en 2015. Entre nistre entend imposer à coups d'or- ralisation du marché domestique de 2005 et 2015, le volume de marchan- donnances avant l'été. transport de voyageurs et qui a été dises transporté par train est passé de adopté par le Parlement européen en 40,7 à 34,2 milliards de tonnes-kilo- Si le gouvernement n'a pas encore 2016. Mais un texte européen entré mètres. détaillé la manière dont il entend en vigueur en 2009, « le règlement instaurer l'ouverture à la concur- obligations de service public (OSP), Non seulement la libéralisation n'a rence dans le rail, le rapport sur « relatif au transport de voyageurs par pas empêché le rail de se faire tailler l'avenir du transport ferroviaire » re- chemin de fer et par route », permet des croupières par le transport rou- mis le 15 février dernier au premier d'y déroger. Comme le rappelle l'avis tier qui achemine désormais 87 % ministre par Jean-Cyril Spinetta pro- du 27 juin 2012 du Conseil écono- des marchandises , mais elle a aggra- pose des modalités précises. Le pro- mique, social et environnemental vé son recul. Pressée par la concur- cessus de libéralisation serait mis en (Cese), ce règlement stipule, « dans rence, la SNCF s'est repliée sur les ac- œuvre dès l'an prochain afin de per- son article 5, alinéa 2, le principe se- tivités les plus rentables, ne laissant mettre une circulation de trains pri- lon lequel, sauf interdiction en vertu pas d'autre alternative que le trans- vés dès 2021. Concernant les TER, du droit national, toute autorité lo- port routier à une grande partie de qui dépendent des régions, leur ex- cale compétente peut décider de ses clients. En 2010, la direction a ploitation serait attribuée par appel fournir elle-même des services pu- ainsi arrêté le « wagon isolé », qui d'offres par ligne. L'entreprise vain- blics de transport de voyageurs ou permettait à ceux qui n'ont pas be- queur se verrait transférer les per- d'attribuer directement des contrats soin de trains entiers d'acheminer, sonnels de celle qui l'exploitait pré- de service public » à l'entreprise de malgré tout, leurs marchandises. Au cédemment. Ceux-ci pourraient refu- son choix. Autrement dit, les régions total, ce sont 255 000 wagons qui ser, mais dans ce cas se voir imposer peuvent continuer à attribuer l'ex- étaient ainsi convoyés chaque année une mutation géographique et, à dé- ploitation du TER à la SNCF sans pro- par l'entreprise publique, soit l'équi- faut de l'accepter, ils pourraient être céder à un appel d'offres. valent de 1,2 million de camions. licenciés. Concernant le transport de longue distance (TGV et Intercités), Les promoteurs de la concurrence La concurrence a essentiellement le rapport préconise une concurrence prêtent à celle-ci toutes les vertus. conduit à ce que des trafics opérés en accès libre. Autrement dit, plu- Jean-Cyril Spinetta prétend dans son par la SNCF le soient dorénavant par sieurs entreprises ferroviaires diffé- rapport qu'elle « a permis une aug- ses concurrents. Selon le rapport « rentes pourraient opérer sur la même mentation des trafics, une améliora- Transport de marchandises, chan- ligne. tion de la qualité de service et une ré- geons d'ère ! », coréalisé en 2016 par duction des contributions publiques le comité d'entreprise de Fret SNCF une réforme inéluctable, imposée par ». Pourtant, cette affirmation n'est et le cabinet d'expertise émergences, ↑ 13
leurs parts de marché atteignent dé- 281 euros par an En Allemagne, où la libéralisation du sormais 39 %. Le document, citant rail est effective depuis 1996, la une dirigeante de la SNCF, précise Outre-Manche, où la concurrence est concurrence marque le pas. Sur le ré- que 95 % de ceux-ci étaient détenus ouverte depuis 1993 et où tous les seau des grandes lignes, seul 1 % des auparavant par l'entreprise publique. opérateurs ferroviaires sont privés, la trafics échappe à la Deutsche Bahn, Ironie du sort, le principal concur- situation s'est améliorée depuis que l'opérateur historique. Ses concur- rent de la SNCF est VFLI, qui n'est l'état britannique, après les catas- rents jettent l'éponge les uns après autre qu'une filiale de droit privé de trophes ferroviaires de la fin des an- les autres. « Nous ne pouvons pas la SNCF. nées 1990, a décidé de mettre la main concurrencer les prix des grandes à la poche pour rénover le réseau. Il lignes de bus, qui ne s'acquittent Quant au bilan social de la libérali- y contribue chaque année à hauteur d'aucun péage », expliquait à « la sation du fret, il est piteux. Le rap- de 4,4 milliards d'euros, contre seule- Croix », le 14 décembre 2014, le pa- port du comité d'entreprise rappelle ment 1,8 milliard d'euros pour les en- tron de Veolia Verkehr, Christian que si, selon le patronat du secteur, treprises privées. La ponctualité des Schreyer, après l'arrêt de l'exploita- 2 500 emplois ont été créés par les trains continue de poser problème, tion de la ligne Leipzig (Est)-War- concurrents privés de la SNCF depuis mais surtout, si 60 % des Britan- nemünde (mer de la Baltique) via 2006, 7 500 ont été détruits, entre niques sont partisans de la renatio- Berlin. 2009 et 2016, au sein de l'activité fret nalisation totale du système, selon de l'entreprise publique. Sans comp- les sondages, c'est à cause des prix Dans le transport régional, la concur- ter que les emplois privés créés bé- exorbitants. Le Labour de Jeremy rence a capté 26 % du marché. Mais néficient d'accords de branche nette- Corbyn, qui défend aussi la renatio- le contribuable allemand passe à la ment moins favorables que le statut nalisation, a publié le 2 janvier der- caisse pour financer ce « succès », des cheminots. nier une étude sans appel. Se basant puisque l'état fédéral allemand verse sur 180 trajets différents, celle-ci dé- chaque année 7 milliards d'euros Selon les chantres de la concurrence, montre que le voyageur britannique pour pousser les Länder à procéder à celle-ci aurait fait ses preuves dans dépense en moyenne 2 888 livres (3 des appels d'offres. « Une contribu- d'autres pays d'Europe comme le 281 euros) par an, soit 788 euros de tion publique » qui a échappé à Jean- Royaume-Uni et l'Allemagne. Là en- plus qu'en 2010. Pour certains voya- Cyril Spinetta. core, cette affirmation ne se vérifie geurs, la facture annuelle pour se pas. rendre au travail a même augmenté phlab@humadimanche.fr ■ de 2 500 livres (2 840 euros). le voyageur britannique dépense 3 par Pierre-Henri Lab Parution : Hebdomadaire Tous droits réservés L'Humanité Dimanche 2018 ↑ 719FA39485101B0405531FC06607F11420439F3D166E40EC3FB4F2 14
jeudi 1er au mercredi 7 mars 2018 Page 11 652 mots ECO-SOCIAL (*) économiste et syndicaliste. La chronique de Jean-Christophe Le Duigou (*) Service public, (*) économiste et syndicaliste. grande vitesse », absorbant l'essen- bombe à retardement. Mais au lieu de tiel des moyens financiers dévolus au s'attaquer au prélèvement de 2 mil- La chronique de Jean-Christophe Le transport ferroviaire, et les « usagers liards d'euros qu'elle génère bon an Duigou (*) du quotidien », méprisés, sacrifiés. mal an sur les activités de l'entreprise Bel exemple d'instrumentalisation publique et sur le montant du billet Service public, chronique d'une mort des colères légitimes des usagers payé par l'usager, c'est le supposé programmée pour faire du développement du TGV surcoût en personnel de 30 % et le la cause des difficultés de la SNCF. poids « exorbitant » des liaisons fer- La mise en cause de la SNCF par le rées secondaires qui sont mis en gouvernement est démonstrative de Le ton change subitement dans la avant. la méthode employée pour porter un dernière période. L'accident au pas- coup décisif à un grand service pu- sage à niveau de Millas est le prétexte D'où l'étape suivante de l'opération blic. Il suffit de laisser dans un pre- pour convoquer au ministère des qui débouche sur un alignement de la mier temps l'entreprise s'enferrer Transports, avec force battage mé- gestion des activités ferroviaires sur dans la gestion de contraintes insup- diatique, Guillaume Pepy, le PDG de les règles du privé. Un chantage à portables, puis se servir de ces dys- l'entreprise publique. Au même mo- peine dissimulé s'esquisse : l'efface- fonctionnements pour s'attaquer à sa ment, le rapport Duron consacre la ment partiel de la dette en contre- vocation publique. fracture territoriale. La « vaillante partie de l'acceptation d'un recul so- SNCF » de la période précédente se cial dans la situation des cheminots On retrouve ces deux postures suc- voit accusée de tous les maux. La mi- et l'abandon des « petites lignes » cessives. Jusqu'à l'automne dernier, nistre des Transports, dans la foulée considérées comme « l'héritage d'une les pouvoirs publics cherchaient à du rapport Spinetta, accumule les période révolue ». Cette perspective minimiser les problèmes rencontrés griefs : « la qualité du service n'est inacceptable justifie la recherche de par l'entreprise nationale. Certes, pas au rendez-vous », « la dérive des solutions alternatives plaçant le rail après la catastrophe de Brétigny-sur- coûts s'est poursuivie », « le poids de au cœur d'une politique nouvelle de Orge, le gouvernement ne pouvait la dette s'est alourdi », « aucun pro- mobilité. plus nier les problèmes de sécurité. blème n'a été résolu » On croit rêver Mais, au dire des responsables poli- en se demandant ce que ses prédé- La bataille va concerner au premier tiques, la situation demeurait sous cesseurs ont fait des alertes réitérées chef les cheminots et les usagers. contrôle. La loi de réforme ferroviaire des syndicats, particulièrement de la Mais, de l'hôpital à l'école en passant du 4 août 2014 devait permettre d'af- CGT, sur ces sujets. par la poste et l'énergie, les mises en fronter les problèmes qui subsis- cause appellent aussi l'intervention taient. Notamment le sous-investis- Au cœur du constat se trouve en fait de l'ensemble des défenseurs d'un sement public dans le transport fer- la question du financement du trans- service public moderne et efficace, roviaire. C'est le moment où, fort op- port ferroviaire. Le montant de la débarrassé des contraintes finan- portunément, est mis en scène le cli- dette, 46 milliards aujourd'hui, est cières qui le font mourir à petit feu. ■ vage entre les « privilégiés de la assez justement décrit comme une Parution : Hebdomadaire Tous droits réservés L'Humanité Dimanche 2018 ↑ CA9F135C83609C09054911A01909D1892553A637D64B3EB14B0253 15
jeudi 1er au mercredi 7 mars 2018 Page 8 364 mots ECO-SOCIAL Formation, chômage. à mauvais accords vile loi... Muriel Pénicaud a décidé F ormation, chômage. à mauvais jette, entérine entre autres la sup- tion des démissionnaires mais « les accords vile loi... pression du congé individuel forma- indépendants en sont écartés parce tion (CIF). Dorénavant, la question que le patronat ne veut pas entendre Muriel Pénicaud a décidé de reporter de la reconversion serait prise en parler de cotisation pour le financer la présentation du volet formation charge par le compte personnel de ». Le syndicaliste pointe aussi « l'es- professionnelle du projet de loi en formation. Les signataires mettent broufe » de la lutte contre la précari- préparation sur l'apprentissage, la en avant l'augmentation du temps de té. La taxation des contrats courts est formation professionnelle et l'assu- formation de 24 à 35 heures par an renvoyée par « l'accord à une discus- rance-chômage, initialement prévue mais la CGT pointe la baisse de la sion de branche c'est-à-dire aux ca- le 27 février. Le « big-bang » que la part de la cotisation patronale consa- lendes grecques » et elle ne portera ministre du Travail a annoncé atten- crée à la reconversion de 0,2 % à 0,1 que « sur les contrats de moins d'un dra donc la fin des tractations en %. Au final, le nombre de formations, mois ». Rien sur les autres CDD et sur cours avec le Medef et les organisa- actuellement de 50 000 par an, pour- l'intérim. Et rien non plus sur l'autre tions syndicales signataires des ac- rait chuter. Quant à l'accord Unedic, cheval de bataille de la CGT : le refus cords sur la formation profession- qui sera vraisemblablement signé par de stigmatiser les chômeurs en les nelle et sur l'Unedic conclus les 21 la CFDT, la CFTC, FO et la CFE-CGC, assimilant à des fraudeurs, comme le et 22 février. Ces derniers n'augurent « il risque de conduire à d'importants souhaite le gouvernement. ■ rien de bon quant au contenu de la reculs », selon Denis Gravouil, négo- future loi. L'accord sur la formation ciateur de la CGT. Certes, il ouvre professionnelle, que seule la CGT re- droit à l'indemnisation sous condi- Parution : Hebdomadaire Tous droits réservés L'Humanité Dimanche 2018 ↑ D89173F480B0690C55951B20290AF17620F31F372634B1503377B9 16
jeudi 1er mars 2018 Édition(s) : Paris, Oise, Seine-et-Marne, Essonne, Val d'Oise… Pages 5-6 420 mots ECONOMIE—ECONOMIE Les syndicats réclament un vrai plan Egalité É galité femmes-hommes au motion d’une parentalité partagée », infraction selon la CGT travail… qu’est-ce qu’on at- avec l’augmentation de l’indemnisa- tend ? Tout juste trente-cinq ans Selon le ministère du Travail, 157 en- tion du congé parental, l’allonge- après la première loi Roudy, les syn- treprises ont été sanctionnées faute ment du congé paternité (limité à dicats ont, pour une fois, fait fi de d’accord sur l’égalité professionnelle une semaine et demie) ou l’extension leurs divisions pour défendre les depuis 2013, soit 0,2 % des entre- du congé maternité « à toutes les tra- droits des femmes. Dans un commu- prises… Le montant de l’amende vailleuses, quel que soit leur statut », niqué intersyndical daté du 8 mars pouvant aller jusqu’à 1 % de la masse ainsi que son allongement à dix-huit 2018, ils interpellent le gouverne- salariale, selon les cas. semaines. Le gouvernement a d’ores ment et lui demandent « des actes ». et déjà écarté l’idée d’une nouvelle Une goutte d’eau aux yeux des signa- loi mais le ministère du Travail tra- « Le président de la République a an- taires de cet appel qui pointent « un vaille à un plan d’action depuis jan- noncé faire de l’égalité femmes- manque de moyens de l’inspection vier. « Il ne s’agit pas de se cantonner hommes une grande cause nationale. du travail pour effectuer les à des annonces. S’il n’y a pas de Pour cela, il faut des mesures ambi- contrôles » et jugent les « sanctions moyens supplémentaires, rien ne tieuses », écrivent-ils dans cet appel insuffisantes ». changera », prévient la CFDT. où ils déroulent ensemble une quin- zaine de propositions. « Aujourd’hui 60 % des entreprises de Le Premier ministre, qui a semble-t- plus de 50 salariés ne sont pas en il pris la main sur le dossier, doit re- Alors que les écarts de rémunérations règle et ne sont pourtant pas sanc- cevoir les syndicats le 7 mars à l’oc- femmes-hommes oscillent au- tionnées », relève la CGT. Parmi les casion d’une table ronde. Pas trop jourd’hui entre 9 % et 26 %, voire autres propositions pour lutter tôt ! disent ceux-ci, qui s’impa- 34 % selon les modes de calcul, les si- contre les inégalités liées aux évolu- tientent et se disent inquiets. « On gnataires rappellent l’urgence d’agir. tions de carrière, ils appellent à ne sait plus qui est notre interlocu- Comment ? D’abord en appliquant « renforcer et rendre obligatoires les teur ! » Plusieurs réunions sur le sujet « les sanctions pour les employeurs indicateurs permettant d’identifier et au ministère du Travail mais aussi à qui discriminent ». de supprimer les mécanismes du pla- Matignon ont déjà été reportées, fond de verre » au sein de chaque en- voire annulées à la dernière minute. ■ treprise. 60 % des sociétés de par Catherine Gasté plus de 50 salariés en Enfin, un autre axe porte sur la « pro- Parution : Quotidienne Tous droits réservés Le Parisien 2018 Diffusion : 206 916 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016/ 319bc39c89b0a40f55751540060a316321d37a3606366ee4969236 2017 ↑ 17 Audience : 1 540 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
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