PANORAMA DE PRESSE - CGT 27/11/2017 08h22 - Panorama réalisé avec Pressedd - cgt finances publiques

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PANORAMA DE PRESSE - CGT 27/11/2017 08h22 - Panorama réalisé avec Pressedd - cgt finances publiques
PANORAMA DE PRESSE

      27/11/2017 08h22

             CGT

    Panorama réalisé avec Pressedd
PANORAMA DE PRESSE - CGT 27/11/2017 08h22 - Panorama réalisé avec Pressedd - cgt finances publiques
SOMMAIRE

                                              SYNDICALISME
                                                     (1 article)

                       Cure d'austérité syndicale en vue à la SNCF (675 mots)
                       Les cheminots ne se sont pas mobilisés en masse lorsque ont été la…                 Page 6
 lundi 27 novembre
        2017

                                          ACTUALITE SOCIALE
                                                    (12 articles)

                       Emmanuel Macron ne brutalise pas son budget (1213 mots)
 lundi 27 novembre     Le chef de l'état s'est engagé à la mise en œuvre de nombreuses mesures : «         Page 8
        2017           module d'enseignement » dans les écoles publiqu…

                       Les discriminations de la vie quotidienne chiffrées (466 mots)
vendredi 24 novembre   Elle confirme ce que l'expérience du quotidien et quelques initiatives de testing   Page 10
        2017           nous avaient déjà enseigné, mais, dans ce…

                       Violences faites aux femmes : les syndicats entrent
                       dans le mouvement (996 mots)                                                        Page 11
 samedi 25 novembre    Comment défendre syndicalement une femme victime de violences sexistes et/ou
        2017           sexuelles au travail ? Depuis l’affaire Weinst…

                       Les principales annonces de Macron pour l’égalité entre les
dimanche 26 novembre
                       femmes et les hommes (964 mots)                                                     Page 13
        2017           Emmanuel Macron a lancé officiellement la grande cause nationale consacrée à
                       l’égalité entre les femmes et les hommes par un discou…

                       La formation, l’assurance emploi (1823 mots)
                       Face au chômage, Muriel Penicaud, la ministre du travail, pense avoir trouvé la     Page 16
 lundi 27 novembre
        2017           martingale. « La meilleure et la première protectio…

                       Le nombre de demandeurs d'emploi en hausse de 0,2 % en
dimanche 26 novembre   octobre (610 mots)                                                                  Page 21
        2017           Contrairement à son prédécesseur, Emmanuel Macron a voulu, autant que faire se
                       peut, s'affranchir de la tutelle des chiffre…
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Retraites : flottement autour du calendrier (1147 mots)
                       La réforme des retraites, initialement prévue au " premier semestre 2018 ",         Page 22
dimanche 26 novembre
        2017           pourrait-elle être décalée à 2019 ? Invitée de …

                       Harcèlement sexuel au travail : les syndicats taclent le
vendredi 24 novembre
                       gouvernement (551 mots)                                                             Page 24
        2017           La France est l'un des pays qui ont signé le plus de conventions d…

                       « L'offre raisonnable d'emploi » revient dans le débat (547 mots)
                       Le gouvernement devrait prochainement donner le coup d'envoi à la réforme de        Page 25
 lundi 27 novembre
        2017           l'assurance-chômage. Au menu : l'extension de…

                       Que vaut le plan Macron ? (1581 mots)
dimanche 26 novembre   RÉACTIONS Les annonces du Président au banc d’essai Militante féministe,            Page 26
au samedi 2 décembre   sénatrice et ancienne ministre, policière, avocate, psychiatre et médecin légi…
        2017

                       Huit départements veulent tester le revenu de base (962 mots)
dimanche 26 novembre   SOCIAL Les présidents PS de huit départements annoncent leur engagement pour        Page 28
au samedi 2 décembre   tester le revenu de base. Ils réfléchissent à des microsimulations sur leur …
        2017

                       Indemnisation des indépendants et des démissionnaires,
vendredi 24 novembre   bonus-malus sur les contrats courts : les pistes sur la table
        2017           (921 mots)                                                                          Page 30
                       Nous permettrons à tous les travailleurs d'avoir droit à l'assurance chômage. Les
                       artisans, les …

                                     RÉFORME DU CODE DU TRAVAIL
                                                     (2 articles)

                       Code du travail : le pouvoir syndical à l'épreuve de la loi
                       (1128 mots)
 samedi 25 novembre                                                                                        Page 33
        2017           Le dialogue social dans l'entreprise sort-il renforcé de la réforme du code du
                       travail, comme le proclame l'intitulé des or…

                       Négocier sans syndicats, un défi en solitaire (1054 mots)
vendredi 24 novembre   Restauration, industrie, gardiennage Laetitia Larquier a navigué pendant deux       Page 35
        2017           ans dans tous les secteurs d'activité, en deh…
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PROTECTION SOCIALE
                                                     (1 article)

                       Disparition du RSI : ses agents ont le sentiment d'être
vendredi 24 novembre   « sacrifiés à tort » (1393 mots)                                                     Page 38
        2017           Derrière le guichet d'accueil de la caisse du régime social des indépendants (RSI)
                       de Rouen, Hawa répond aux questions des…

                                        MOUVEMENTS SOCIAUX
                                                     (2 articles)

                       16e jour de grève de la faim à Sodexo (757 mots)
 lundi 27 novembre     Abdel, Nathalie et Sébastien dorment sous des toiles de tente, devant le siège       Page 41
        2017           social de la multinationale française Sodexo…

                       «Dans la sous-traitance hôtelière, c’est de l’esclavage
                       moderne» (1359 mots)                                                                 Page 42
 lundi 27 novembre     La grève s’éternise. Depuis plus d’un mois, des salariés d’une entreprise sous-
        2017           traitante, Héméra, qui gère le nettoyage de …
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SYNDICALISME

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PANORAMA DE PRESSE - CGT 27/11/2017 08h22 - Panorama réalisé avec Pressedd - cgt finances publiques
N° 22580
                                                             lundi 27 novembre 2017
                                                                     Page 19
                                                                    675 mots

    INDUSTRIE & SERVICES—TRANSPORT

    Cure d'austérité syndicale en vue à la SNCF
    Le temps dévolu à l'exercice du droit syndical représente 2.200 équivalents temps plein.Les or-
    donnances Macron devraient en supprimer une bonne partie.

    Les cheminots ne se sont pas                    treprise qui compte 180 métiers, la         Les prochaines élections profession-
    mobilisés en masse lorsque ont été              proximité des CHSCT est essentielle         nelles sont prévues en novembre
    lancés les mots d'ordre de grève                pour bien couvrir les enjeux de sé-         2018, avec entrée en vigueur des
    contre les ordonnances réformant le             curité et de conditions de travail »,       nouvelles dispositions dans la foulée.
    Code du travail, et les syndicats de            plaide Roger Dillenseger, secrétaire        Et la direction, selon les syndicats,
    la SNCF le regrettent sans doute au-            général de l'Unsa-ferroviaire.              veut se tenir à ce calendrier. « Il y a
    jourd'hui. L'application de ces textes                                                      apparemment la volonté d'aller vite
    à la SNCF menace en effet de réduire            L'ensemble des heures de délégation         pour servir d'exemple aux autres en-
    drastiquement le nombre d'heures de             auxquelles ont droit ces représen-          treprises, déplore Roger Dillenseger.
    délégation dont bénéficient leurs re-           tants du personnel représente 1.400         On se dirige vers une attrition des
    présentants du personnel.                       équivalents temps plein. A cela             moyens syndicaux qui ne va pas dans
                                                    s'ajoutent les heures de délégation         le bon sens, à un moment où le
    Dans le système actuel, les salariés            liées aux instances propres au statut       nombre de sujets à traiter par la né-
    de la SNCF disposent de trois ins-              de cheminot et les moyens spéci-            gociation sera sans précédent. »
    tances de représentation : le comité            fiques découlant de l'accord d'entre-
    d'établissement (CE, l'équivalent du            prise sur l'exercice du droit syndical.     Didier Aubert, secrétaire général de
    comité d'entreprise dans le privé), les         Soit, au total ,2.200 équivalents           la CFDT-cheminots, abonde : « Tout
    délégués du personnel et les comités            temps plein.                                est bon pour faire des économies, et
    d'hygiène, de sécurité et des condi-                                                        la direction a décidé d'en faire sur le
    tions de travail (CHSCT). Dans ce                                                           temps syndical. Cela me paraît à la
                                                    CE, DP et CHSCT dans
    groupe de 150.000 salariés, la diver-                                                       fois stérile et contre-productif pour
    sité des activités (transport de voya-          une instance unique                         le dialogue social. »
    geurs ou de marchandises, gares, en-
                                                    Or les ordonnances Macron pré-
    tretien du matériel ou maintenance                                                          La CFDT espère encore pouvoir sau-
                                                    voient la fusion des CE, DP et CHSCT
    des voies…), couplée au découpage                                                           ver les CHSCT à la SNCF : elle pousse
                                                    dans une instance unique de repré-
    région par région, a contribué à un                                                         le gouvernement à inclure dans le dé-
                                                    sentation du personnel. L'application
    foisonnement du nombre d'ins-                                                               cret « balai » qui serait en préparation
                                                    des ordonnances devrait donc, à la
    tances. En Ile-de-France, par                                                               une exception sur ce point dans le
                                                    SNCF plus qu'ailleurs, réduire drasti-
    exemple, le groupe compte 6 CE (70                                                          Code des transports. Premier syndi-
                                                    quement le nombre de représentants
    élus et autant de suppléants au to-                                                         cat du groupe, la CGT estime de son
                                                    du personnel.
    tal), un millier de délégués du per-                                                        côté qu'il n'est pas établi que les or-
    sonnel titulaires et suppléants, et 84                                                      donnances Macron s'appliquent aux
                                                    Pour l'heure, Jean-Marc Ambrosini,
    CHSCT forts de 468 élus.                                                                    établissements publics (Epic) comme
                                                    le DRH, se montre prudent : « Nous
                                                                                                la SNCF, ce que la direction semble à
                                                    sommes en train de prendre connais-
    Sur l'ensemble du pays, la SNCF dis-                                                        l'inverse tenir pour acquis. ■
                                                    sance des textes d'application,
    pose d'une trentaine de comités
                                                    avance-t-il. Nous nous réunirons en
    d'établissement, de 300 instances de                                                                            par Lionel Steinmann
                                                    décembre avec les organisations syn-
    délégation du personnel et de pas
                                                    dicales pour faire un état des lieux de
    moins de 600 CHSCT. « Dans une en-
                                                    notre compréhension des textes. »

    Parution : Quotidienne                                                    Tous droits réservés Les Echos 2017
    Diffusion : 128 215 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016/                E79CD3248560650215E519F0260531007B46DE19B5548D6E8B14D5C
    2017
↑                                                                                                                                          6
    Audience : 633 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016
PANORAMA DE PRESSE - CGT 27/11/2017 08h22 - Panorama réalisé avec Pressedd - cgt finances publiques
ACTUALITE SOCIALE

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lundi 27 novembre 2017
                                                                 Page 4
                                                               1213 mots

    VIOLENCES SEXISTES

    Emmanuel Macron ne brutalise pas son budget
    Le plan de lutte présenté samedi par le chef de l'état laisse beaucoup d'associations sceptiques.
    Le financement minimaliste qui l'accompagne ne bouleversera pas un ministère sous-doté depuis
    des années.

    L
         e chef de l'état s'est engagé à la     Dans un communiqué publié à la             ne respectant pas la loi sur l'égalité
         mise en œuvre de nombreuses            suite de l'intervention du président       des salaires, ou encore le choix d'as-
    mesures : « module d'enseignement »         de la République, Osez le féminisme        phyxier financièrement les associa-
    dans les écoles publiques consacré «        ! (OLF) « se félicite de cette prise de    tions, « à qui l'état demande pourtant
    à la prévention et à la lutte contre le     conscience au plus haut niveau de          de prendre en charge les victimes
    sexisme, le harcèlement et les vio-         l'état et de la reprise de certaines de    avec de moins en moins de moyens ».
    lences » (lire ci-contre), formation        (ses) revendications, présentées dans      Militante et spécialiste des violences
    des agents du service public, création      le cadre de la campagne Osez l'égalité     sexistes, Laure Salmona estime, elle
    dès l'année prochaine d'unités hospi-       ! ». Tout va donc pour le mieux ? Pas      aussi, que le plan d'Emmanuel Ma-
    talières pour la « prise en charge psy-     vraiment. Dans le même communi-            cron laisse « reposer la responsabilité
    chotraumatique » des femmes vic-            qué, l'association féministe poursuit      sur la société civile, sur les associa-
    times de violences et possibilité de        : « Seulement, voilà c'était l'occasion,   tions de lutte contre les violences
    porter plainte à l'hôpital, création        au lendemain d'un remaniement,             faites aux femmes, qui sont exté-
    d'un « délit d'outrage sexiste » pour       d'avoir un ministère plein et entier       nuées et qui n'ont pas assez de sub-
    lutter contre le harcèlement dans           des droits des femmes. C'était l'occa-     ventions pour fonctionner correcte-
    l'espace public ou encore fixation à        sion, la semaine d'une rencontre avec      ment ».
    15 ans de l'âge minimal pour le             la première ministre polonaise, de
    consentement et l'allongement de            lancer une vraie diplomatie des            Car, comme souvent, c'est dans la
    vingt à trente ans du délai de pres-        droits des femmes. C'était l'occasion      question des moyens que se cache le
    cription pour les atteintes sexuelles       de créer un cadre de participation de      diable. Les associations féministes
    sur mineurs,                                l'ensemble des associations œuvrant        ont été nombreuses à y voir, comme
                                                pour l'égalité. C'était l'occasion de      Laure Salmona, « un catalogue de
    Il y a bien eu les petites maladresses      doter enfin la France de moyens et         mesures irréalisables sans budget ».
    trahissant la compréhension bien            d'objectifs chiffrés pour une grande       OLF renchérit : « Sans financement,
    faible et l'intérêt très relatif que        action publique de réduction des vio-      tout plan de communication, de for-
    porte Emmanuel Macron à la cause            lences. » Autant de dossiers cruciaux      mation, de sensibilisation, de prise
    féministe. Il y a les précautions ex-       qui resteront fermés.                      en charge des victimes sera vain.
    cessives prises par crainte « que nous                                                 Nous ne pouvons nous satisfaire des
    ne tombions dans un quotidien de la         Lors du lancement, vendredi dernier,       effets d'annonce et des promesses ja-
    délation ou que chaque rapport              de la campagne nationale du PCF            mais tenues. »
    homme-femme ne soit suspect de              contre les violences faites aux
    domination, comme interdit ». Il y a        femmes, la sénatrice du Val-de-            La question du budget de la lutte
    le besoin de réaffirmer, comme il           Marne Laurence Cohen a dénoncé             pour l'égalité et contre les violences
    l'avait déjà fait à l'occasion de la der-   également le double langage gouver-        sexistes est récurrente depuis des an-
    nière Journée internationale des            nemental, dont les décisions ré-           nées. En 2016, le Haut Conseil à
    droits des femmes (le 8 mars), son          centes vont à l'encontre du discours       l'égalité entre les femmes et les
    credo en « l'altérité profonde entre        et des promesses d'Emmanuel Ma-            hommes (HCE) regrettait que « le
    les sexes » et sa crainte de voir « niées   cron. Elle rappelle notamment le re-       budget alloué au ministère des Droits
    les différences ». Mais, dans l'en-         jet d'un amendement déposé par son         des femmes, dans le cadre du pro-
    semble, le plan gouvernemental ne           groupe au projet de loi de finances        gramme égalité entre les femmes et
    devrait-il pas donner satisfaction aux      de la Sécurité sociale (PLFSS) visant      les hommes , ne soit que de 27 mil-
    associations ?                              à pénaliser davantage les entreprises      lions d'euros, soit 0,0066 % du budget

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général, quand le coût estimé des               Emmanuel Macron a aussi « annoncé          de l'enseignement supérieur pour fi-
    violences faites aux femmes est es-             » 420 millions d'euros de budget al-       nancer des postes d'universitaires qui
    timé à 2,5 milliards d'euros par an             loué à l'égalité hommes-femmes.            travaillent sur le genre et d'autres
    ». L'organisme, placé sous la respon-           Une pure illusion pour Caroline De         programmes de recherche, ou encore
    sabilité de Matignon, en pointait les           Haas, fondatrice d'OLF. « Ces 420          des dépenses du ministère des Af-
    conséquences : « Si des politiques en           millions sont un chiffre issu de ce        faires étrangères pour des projets de
    faveur de l'égalité sont effectivement          qu'on appelle le DPT , document de         coopération et de développement à
    développées par l'état et les collecti-         politique transversale, explique celle     l'étranger sur l'accès à l'école, à l'eau
    vités territoriales, les budgets consa-         qui était conseillère de Najat Val-        ou à l'agriculture bio », détaille Caro-
    crés aux droits des femmes de-                  laud-Belkacem en 2012, quand fut           line De Haas.
    meurent, au niveau national comme               recréé (de manière éphémère) un mi-
    local, restreints et insuffisants pour          nistère des Droits des femmes de           « Tout le monde peut avoir la main
    la mise en pratique de ces politiques           plein exercice. Par exemple, sur           sur le cœur, mais, dans les faits, on
    par les acteur-rice-s de l'égalité. »           l'égalité femmes-hommes, le DPT            ne voit rien », regrette Laurence Co-
                                                    liste les dépenses du ministère de         hen, qui avait été à l'initiative, en
    Oui, mais, cette fois-ci, le chef de            Marlène Schiappa, mais aussi de l'In-      2013, avec la députée Marie-George
    l'état l'affirme : le budget du secréta-        térieur, de la Santé, des Affaires         Buffet, d'une proposition de loi-cadre
    riat d'état sera augmenté « pour at-            étrangères, etc. » Or, ce même budget      contre les violences faites aux
    teindre son plus haut niveau » Si c'est         existait déjà l'année dernière. Pas un     femmes votée uniquement par les
    factuellement exact, cette annonce              euro de plus n'y sera ajouté. Surtout,     parlementaires communistes. Oui,
    est à prendre avec de très grosses              ce budget n'est pas entièrement            mais si Macron peut y gagner un ou
    pincettes : ledit budget passerait en           consacré à la lutte contre les vio-        deux points de popularité. ■
    effet de 29,81 millions d'euros en              lences : « On trouve par exemple des
    2017 à 30 millions. Une hausse fina-            dépenses dans le cadre de la politique                          par Adrien Roucha-
    lement minime.                                  de la ville pour favoriser la réussite,                    leou Et Maud Vergnol
                                                    notamment des filles, les dépenses

    Parution : Quotidienne                                                   Tous droits réservés L'Humanité 2017
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vendredi 24 novembre 2017
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    SOCIÉTÉ

    RACISME

    Les discriminations de la vie quotidienne chiffrées
    Réservation de vacances ou achat d'une voiture, des chercheurs du CNRS confirment les diffé-
    rences de traitements selon le sexe et l'origine.

    E
         lle confirme ce que l'expérience           offre avec chacun des six profils, il      Pour le reste, l'étude démontre no-
         du quotidien et quelques initia-           devient alors facile de comparer les       tamment que vivre dans un quartier
    tives de testing nous avaient déjà en-          différentes réponses que chacun re-        populaire rend l'achat d'une voiture
    seigné, mais, dans ce cadre scienti-            çoit. Pour l'étude Diamant, les cher-      d'occasion, la réservation d'une
    fique, l'étude Diamant est inédite.             cheurs ont donc répondu à 2                chambre d'hôte ou d'hôtel ou encore
    Présentée hier par l'association SOS            527 offres sur une année. Soit 15          la souscription d'une assurance-au-
    Racisme et la fédération de recherche           162 candidatures.                          tomobile plus complexe. En outre,
    travail, emploi et politiques pu-                                                          l'habitant d'un quartier politique de
    bliques (Tepp) du CNRS, cette étude             Les résultats ne sont pas très éton-       la ville paiera cette dernière plus
    chiffre les discriminations du quoti-           nants, mais ils ont l'intérêt d'être       cher. On apprend aussi qu'une ori-
    dien.                                           quantifiés. Dans le domaine du crédit      gine africaine fait chuter de plus de
                                                    à la consommation, par exemple, «          moitié vos chances de reprendre une
    Pour cela, les chercheurs ont créé six          Christophe Leroy », 42 ans, résidant       entreprise (4,7 %, contre 10,6 % pour
    faux profils au même parcours (pré-             dans un quartier « neutre », obtient       un individu d'origine française).
    caire, en cours de réorientation dans           65 % de réponses positives, quand «
    le secteur du commerce), mais dif-              Laura Durand », elle aussi résidente       Une prochaine étude sur le même
    férant sur quatre paramètres : âge,             d'un quartier sans mauvaise réputa-        principe, mais concernant l'accès au
    sexe, origine et lieu de résidence. Les         tion, 22 ans, ne se voit proposer un       logement, doit être menée dans les
    candidatures de ces individus fictifs           crédit que par 30 % des établisse-         prochains mois. Et pourquoi pas ima-
    ont ensuite été testées dans sept do-           ments. C'est encore plus compliqué         giner que Jean-Michel Blanquer en
    maines de la vie quotidienne : forma-           pour « Grâce Goudiaby », similaire en      commande une concernant l'école,
    tion professionnelle ; achat d'une              tout point à Laura Durand, à la diffé-     lui qui ne croit pas que le racisme y
    voiture d'occasion ; assurance-auto-            rence notable de son patronyme tra-        existe aussi ? ■
    mobile ; complémentaires santé ;                hissant une origine africaine. Cette
    crédit à la consommation ; reprise              seule différence fait chuter le taux de                   par Adrien Rouchaleou
    d'entreprise et hébergement touris-             réponses positives 10 % en dessous
    tique. En répondant à une même                  de celui obtenu par sa congénère.

    Parution : Quotidienne                                                   Tous droits réservés L'Humanité 2017
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                                                      samedi 25 novembre 2017
                                                        Édition(s) : Principale
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    FRANCE

    Violences faites aux femmes : les syndicats entrent dans le mouvement
    Cellules de veille, formations, actions en justice… Longtemps en retrait sur le sujet des
    violences faites aux femmes, les centrales se disent prêtes à dégainer.

    C
          omment                  défendre     s’énerve Sabine Reynosa, membre du          compte 49 % d’adhérentes. Il y a de
          syndicalement une femme vic-         collectif confédéral Femmes-Mixi-           plus en plus de femmes pour représen-
    time de violences sexistes et/ou           té.La grande priorité syndicale a tou-      ter le personnel. La mise en place de
    sexuelles au travail ? Depuis l’affaire    jours été l’égalité salariale, parce que    la mixité proportionnelle dans les ins-
    Weinstein et le mouvement de libé-         la faute incombe aux patrons et qu’il       tances représentatives dans l’entre-
    ration de la parole des femmes qui a       est facile de taper dessus. Les violences   prise [effective au 1er janvier 2017,
    suivi, impossible pour les syndicats       sexistes et sexuelles, elles, concernent    ndlr] va dans ce sens. Cela permet
    français de ne pas se poser la ques-       tous les acteurs du monde du travail…       d’appréhender les sujets différem-
    tion. Mercredi dernier, à la Bourse du     Et puis, c’est un combat culturel, alors    ment». Mais des marges de progrès
    travail de Paris, la CGT rassemblait       on a du mal à remettre en question nos      existent. Le syndicalisme reste très
    150 de ses militantes (et quelques di-     propres pratiques.»                         masculin et les femmes, là aussi, ont
    zaines de militants) en vue d’explorer                                                 encore du mal, à briser le plafond de
    les solutions de lutte contre le harcè-    Côté CFDT, on jure aussi que le sujet       verre.
    lement et les agressions sexuelles au      est sur la table depuis longtemps. Se-
    sein des entreprises et des services       lon le guide «Prévention des vio-           Pour poursuivre le combat, la CFDT
    publics. La veille, la CFDT avait orga-    lences sexistes et sexuelles au tra-        multiplie les «journées de travail» et
    nisé à son siège un rassemblement          vail», publié en juin par la centrale,      les outils de formation des syndica-
    autour de la même problématique. Et        c’est «au début des années 70 que dé-       listes. En décembre 2016, la CGT a,
    une semaine plus tôt, les deux cen-        bute une réflexion spécifique». «Mais la    de son côté, créé une «cellule de
    trales adressaient, avec la CFTC et        première vraie prise de conscience date     veille» expérimentale pour accompa-
    FO, une lettre au Premier ministre         de 2009», reconnaît Marie-Andrée            gner les victimes de violences
    pour lui demander d’accepter qu’une        Seguin, secrétaire nationale en             sexistes et sexuelles au sein même de
    place spécifique soit accordée aux         charge de l’égalité de la CFDT. La          la confédération. La sanction pour
    femmes au sein de la norme sur «les        centrale peine alors à faire monter         l’agresseur peut aller jusqu’à l’exclu-
    violences dans le monde du travail» en     des femmes à des postes de responsa-        sion et le retrait de mandat. Sophie
    cours de négociations avec l’Organi-       bilité et cherche à identifier les blo-     Binet, dirigeante de la confédération
    sation internationale du travail. Au-      cages dans les entreprises. Le harcè-       en charge de l’égalité entre les
    tant d’initiatives marquent-elles un       lement sexuel en fait partie. Avant         femmes et les hommes : «On se doit
    certain réveil des syndicats ? Faux,       cela ? «Au niveau confédéral, nous          d’être exemplaires. On ne peut pas dis-
    répondent les intéressés, qui as-          n’avions pas de visibilité, cela ne re-     tribuer à 30 000 entreprises des fasci-
    surent batailler depuis des années         montait pas. Dans les entreprises,          cules qui listent les outils à mettre en
    contre le fléau. Avec des succès à         c’était au cas par cas.» Difficile à        place pour combattre les violences au
    nuancer.                                   l’époque, estime la syndicaliste, de        travail [une action de 2015, ndlr] et
                                               faire émerger ce sujet lié à «l’intime»     faire comme si la CGT n’était pas
    «Tabou des deux côtés»                     : «Les femmes ne venaient pas se            concernée par le problème en interne.»
                                               plaindre. Du côté des syndicalistes,
    «C’est injuste de dire que la CGT ne       certains ne voyaient pas le mal. Il y       «Arsenal juridique»
    s’intéressait pas aux violences sexistes   avait un tabou des deux côtés. Et puis
    et sexuelles avant ce scandale holly-      on ne savait pas faire.» Depuis, il y a     Mais pour Sophie Binet, «on a beau
    woodien. Je suis arrivée en 1992 et        eu «un bond spectaculaire», assure-t-       mettre en place des dispositifs et signer
    c’était déjà un combat qui faisait         elle, notamment grâce à la féminisa-        des accords [le dernier accord natio-
    consensus au sein de l’organisation,       tion du monde syndical : «La CFDT           nal interprofessionnel sur le sujet

↑                                                                                                                                      11
date de 2010, ndlr], tant qu’on ne dis-        ailleurs que le projet de réforme du         ment des victimes.» Malgré leurs ef-
    posera pas d’un arsenal juridique com-         code du travail réduise les moyens           forts, difficile donc pour les syndicats
    plet, les choses évolueront trop lente-        des syndicats, notamment ceux du             d’apparaître comme les bons inter-
    ment». C’est pourquoi la CGT réclame           comité d’hygiène, de sécurité et des         locuteurs. Ce que confirme Frédéric
    des mesures spécifiques au monde du            conditions de travail (CHSCT) chargé         Paré, conseiller prud’homal à Paris :
    travail dans le projet de loi contre les       de la «prévention en matière de har-         «Je vois très peu d’affaires portées par
    violences sexistes et sexuelles, pro-          cèlement sexuel et de harcèlement mo-        les syndicats.» Selon lui, les victimes,
    mis pour 2018 par le gouvernement.             ral». Fusionné avec les autres ins-          «pas assez à l’aise pour parler libre-
    Exemples : instaurer de nouveaux               tances représentatives du personnel,         ment de leur vécu dans leur entre-
    droits pour la protection des victimes         il pourrait, selon la CGT, voir ses pré-     prise», préfèrent demander de l’aide
    (selon une enquête de l’Ifop, 40 %             rogatives fondre.                            à l’Association européenne des vio-
    d’entre elles estiment que le règle-                                                        lences faites aux femmes au travail
    ment de leur entreprise leur a été dé-         Autre outil à disposition des syndi-         (AVFT). «Elles veulent s’extraire de la
    favorable suite à leur prise de parole),       cats : la faculté de mener des actions       structure. D’ailleurs, les syndicats l’ont
    renforcer le rôle et les moyens de             en justice en faveur d’un salarié, et        compris et orientent de plus en plus les
    l’inspection et de la médecine du tra-         ce avec son accord. Mais cette pos-          victimes vers l’AVFT.» ■
    vail, ou encore sanctionner les em-            sibilité reste très peu utilisée, selon
    ployeurs qui ne font pas de préven-            Marie-Andrée Seguin, de la CFDT. Et          par Amandine Cailhol et Anaïs Mo-
    tion (plus de 82 % des entreprises,            pour cause : «Dans bien des cas, il                                        ran
    d’après l’Ifop). La centrale craint par        n’est pas évident d’obtenir l’assenti-

    Parution : Quotidienne                                                   Tous droits réservés Libération 2017
    Diffusion : 75 824 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016/2017            2b9b631486f0670ba55016d0d705412873b68c18e59c82f837b2517
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dimanche 26 novembre 2017
                                                       964 mots

    POLITIQUE

        Les principales annonces de Macron pour l’égalité entre les femmes et les
                                       hommes
                  Emmanuel Macron a lancé officiellement la grande cause nationale consacrée
                  à l’égalité entre les femmes et les hommes par un discours prononcé à l’Elysée,
                  samedi 25 novembre, Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux
                  femmes. Lors d’un moment qui se voulait solennel, le président de la Répu-
                  blique a observé une minute de silence pour les 123 femmes tuées par leur
                  conjoint ou ancien conjoint en 2016.

                  M. Macron a ensuite détaillé ses « trois priorités » pour les cinq prochaines an-
                  nées : « l’éducation et le combat culturel en faveur de l’égalité », un « meilleur ac-
                  compagnement des victimes » et un « renforcement de l’arsenal répressif ».

                  Le chef de l’Etat a présenté un état des lieux des violences faites aux femmes
                  en France, évoquant un « sentiment d’horreur et de honte », suscité par « cette
                  immense libération de la parole » – « en un an quelque chose s’est passé ». « C’est
                  notre société entière qui est malade du sexisme », a-t-il déclaré, regrettant que de
                  nombreuses femmes n’osent pas encore « parler », restant « dans le camp de la
                  honte ».

                  Le président a rappelé qu’une femme meurt tous les trois jours en France sous
                  les coups de son conjoint ou ex-conjoint, avant de proposer « d’opposer à ces
                  actes le silence vibrant du respect ».

                  Le budget du secrétariat d’Etat à l’égalité entre femmes et hommes aug-
                  menté

                  Alors qu’une polémique avait émergé durant l’été sur une baisse du budget
                  du secrétariat d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, M. Macron
                  a assuré qu’il serait finalement augmenté, pour « atteindre son plus haut ni-
                  veau ». « Les crédits dédiés à la lutte contre les violences faites aux femmes ont déjà
                  été augmentés de 13 % et seront sanctuarisés », a-t-il détaillé. Et il compte al-
                  louer 420 millions d’euros en 2018 pour défendre l’égalité entre les femmes et
                  les hommes.

                  La militante féministe Caroline De Haas, qui avait lancé un mouvement pour
                  demander à M. Macron un « plan d’urgence » contre ces violences, a tempéré
                  la portée de l’annonce du chef de l’Etat en assurant que cette hausse du budget
                  n’était pas significative.

                  L’éducation et le combat culturel

                  Le président de la République considère que l’éducation est « le principal le-
                  vier » pour lutter contre le sexisme, considérant que « l’école a un rôle indis-
                  pensable ». Sur ce volet, M. Macron a annoncé la mise en place, dès 2018, d’un
                  « module d’enseignement » dans toutes les écoles du service public consacré « à
                  la prévention et à la lutte contre le sexisme, le harcèlement et les violences » faites

↑                                                                                                           13
aux femmes.

    Au-delà de l’éducation des plus jeunes, le chef de l’Etat considère qu’il s’agit
    de sensibiliser à cette question tout au long de la vie : « Dès 2018, un grand plan
    de formation initiale et continue sera déployé dans le secteur public, avec une at-
    tention particulière portée sur la formation des cadres. » Les professionnels de la
    petite enfance seront par ailleurs formés pour lutter contre les représentations
    sexistes dès le plus jeune âge.

    M. Macron veut aussi « étendre les pouvoirs du Conseil supérieur de l’audiovisuel
    [CSA] » en 2018 pour qu’il régule aussi les vidéos sur Internet ou encore les
    jeux vidéo pour lutter contre « les contenus qui peuvent fragiliser ou conduire à
    la violence contre les femmes ».

    Evoquant notamment la pornographie sur Internet, accessible aux enfants, il
    a dit qu’« en 2018, nous devons repenser le cadre de notre régulation des conte-
    nus, en particulier les contenus audiovisuels en prenant en compte l’évolution du
    numérique et afin d’étendre les pouvoirs de régulation du CSA » pour ce « contrôle
    indispensable sur tous les contenus qui peuvent conduire à la violence contre les
    femmes ».

    Accompagnement des victimes

    « Dès 2018 » devrait être créées des unités hospitalières pour la « prise en
    charge psychotraumatique » des femmes victimes de violences. Le chef de l’Etat
    précise que ces soins psychotraumatiques liés aux violences seront « pris en
    charge par la Sécurité sociale ». La préservation des preuves dans les unités mé-
    dico-judiciaires des hôpitaux sera par ailleurs rendue possible, même si la per-
    sonne ne souhaite pas déposer plainte.

    Le président compte également mettre en place un signalement en ligne pour
    les victimes de violences, de harcèlement ou de discriminations. Les victimes
    pourront, de chez elles, échanger sous la forme d’une « discussion interactive,
    avec des policiers ou des gendarmes formés et disponibles 24 heures sur 24 et sept
    jours sur sept ».

    Pour faciliter la libération de la parole, M. Macron veut donner la possibilité
    aux victimes de porter plainte dans les lieux de prise en charge, y compris les
    hôpitaux. Il assure également que le harcèlement au travail sera désormais une
    priorité de l’inspection du travail.

    Renforcement de l’arsenal répressif

    Dans le cadre du projet de loi contre « les violences sexuelles et sexistes » qui doit
    être débattu en 2018, le président a proposé plusieurs mesures. « Par conviction
    intime », M. Macron a notamment plaidé pour fixer à 15 ans l’âge de consente-
    ment minimal à un acte sexuel, un sujet « de grande sensibilité » relancé récem-
    ment par plusieurs décisions de justice.

    « J’ai une conviction personnelle que je veux vous partager. Nous devons aligner
    l’âge de consentement sur celui de la majorité sexuelle, à 15 ans, par souci de co-
    hérence et de protection des mineurs », a déclaré M. Macron à l’Elysée.

↑                                                                                            14
Par ailleurs, les délais de prescription pour les victimes mineures de violences
                             sexuelles devrait passer de vingt à trente ans et inscrit « dans le futur projet de
                             loi sur les violences sexuelles ou sexistes, présenté en 2018 ».

                             Le chef de l’Etat a également confirmé la création prochaine d’un « délit d’ou-
                             trage sexiste » punissant le harcèlement de rue, qui sera « verbalisable immédia-
                             tement pour un montant dissuasif ». Ce délit sera une des priorités de la future
                             police de proximité, a-t-il ajouté, déclarant que « les femmes ne peuvent pas en
                             République avoir peur de sortir » et que « la rue ne peut pas être leur enfer quoti-
                             dien ».

                             Concernant le cyberharcèlement, des « modifications législatives » sont atten-
                             dues dès 2018 pour « poursuivre ceux qui agissent sur Internet pour harceler », au
                             côté d’une application numérique pour les victimes.

                               La secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes Marlène
                                           Schiappa et Emmanuel Macron à l’Elysée, le 25 novembre.

                             La secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes Mar-
                             lène Schiappa et Emmanuel Macron à l’Elysée, le 25 novembre.

                             LUDOVIC MARIN / AFP

                                                                                                           par Par

    Parution : Quotidienne                                                     Tous droits réservés http://www.lemonde.fr 2017
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lundi 27 novembre 2017
                                                     1823 mots

    ÉCONOMIE

                          La formation, l’assurance emploi
               Face au chômage, Muriel Penicaud, la ministre du travail, pense avoir trouvé la
               martingale. « La meilleure et la première protection contre le chômage est la com-
               pétence,et le premier levier pour la compétence, c’est la formation », a-t-elle affir-
               mé le 25 octobre. Un postulat qui retrouve une actualité forte en ces temps de
               reprise, sur fond de révolution numérique. La ministre vient donc de donner le
               coup d’envoi d’une vaste réforme de la formation professionnelle, de l’appren-
               tissage et de l’assurance-chômage. Objectif : une adoption définitive « avant la
               fin de l’été 2018 ».

               Mais, s’il y a urgence à réformer, il convient de lever une ambiguïté : la forma-
               tion en soi ne crée pas d’emploi. En revanche, la qualification qu’elle apporte
               est la meilleure des protections contre le chômage. Les statistiques parlent
               d’elles-mêmes : l’armée des chômeurs est constituée de façon écrasante par
               des non-qualifiés.

               « J’étais complètement à la ramasse »
               Le taux de chômage des jeunes non diplômés interrogés cinq ans après leur
               sortie de l’école par le Centre d’études et de recherches sur les qualifications
               (Céreq), en 1997 puis en 2015, a bondi de 28 % à 42 %, quand celui des diplô-
               més du secondaire est passé de 15 % à 16 %, et celui des diplômés du supérieur
               est resté stable, à 7 %. Les conclusions de l’Institut national de la statistique
               et des études économiques (Insee) sont encore plus brutales : les bac + 2 sont
               quasiment au plein-emploi, avec un taux de chômage de 5,7 % en 2016, contre
               près de 18 % pour ceux qui n’ont pas le bac.

               Toutefois, le chemin qui mène de la formation à l’emploi n’emprunte pas tou-
               jours la ligne droite. Antoine Ferchaud, 33 ans, a toujours voulu être ébéniste.
               Pourtant, ses professeurs de troisième puis de seconde lui déconseillent l’ap-
               prentissage. Il prend tout de même le risque et rejoint la filière profession-
               nelle.

               Mais, faute de trouver un employeur en ébénisterie, il se réoriente vers la me-
               nuiserie industrielle ; et l’apprenti est embauché par le fabricant de meubles
               Gautier. « Tout était numérisé, à la chaîne ; le travail artisanal, il fallait oublier,
               regrette-t-il. Or le côté manuel du métier me manquait. » C’est pourquoi il dé-
               missionne et signe un contrat de qualification chez Guérin Bremaud, un arti-
               san menuisier connu pour travailler majoritairement avec des compagnons du
               devoir.

               Mais sa formation est insuffisante par rapport au niveau de compétences exi-
               gé. « J’étais complètement à la ramasse, se souvient-il. Ce n’était satisfaisant ni
               pour moi ni pour le patron. » C’est l’échec. Après huit mois d’intérim, il retrouve
               finalement un CDD de quatre mois en menuiserie stratifiée chez OCF, qui se
               transforme en CDI. Un mois après avoir signé son contrat, l’employeur lui pro-
               pose de partir en Espagne avec un collègue pour se former à des techniques

↑                                                                                                        16
innovantes.

    Cette formation lui permet enfin de renouer avec un travail manuel créatif et
    d’avancer vers son objectif professionnel : « On a travaillé en binôme pendant
    quatre, cinq ans, on s’est fait la main. Les commandes ont suivi et OCF a créé un
    “pôle thermoformage”. Puis on a transmis nos connaissances à l’équipe, que je
    dirige aujourd’hui et qui compte huit personnes : 3 CDI, 2 CDD et 3 intérimaires,
    se félicite-t-il. Je n’aurais pas pu aspirer à un poste de manageur si je n’avais
    pas voulu me former aux nouvelles techniques. » La formation, un peu sinueuse,
    d’Antoine a finalement sécurisé son parcours professionnel.

    Loin d’être la panacée
    Première étape de la formation professionnelle dès l’école, la formation par
    apprentissage a prouvé son efficacité pour rejoindre le marché de l’emploi, au
    point d’être identifiée comme un axe prioritaire. « Sept mois après la fin de leur
    apprentissage, 69 % des anciens apprentis sont en emploi », rappelle le ministère
    du travail, qui évite soigneusement de parler du taux d’abandon. Le jeune An-
    toine Ferchaud a fait partie des 69 % : « Après mon CAP et mon BEP en alter-
    nance dans une entreprise qui, au bout d’un an, a déposé le bilan, j’ai poursui-
    vi l’apprentissage jusqu’au bac pro et j’ai été embauché directement en CDI chez
    Gautier. »

    Mais l’efficacité de la formation qualifiante varie selon qu’il s’agit d’entrer sur
    le marché du travail ou de maintenir un salarié en emploi. Si l’apprentissage a
    fait ses preuves dans le premier cas, pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’An-
    toine, et qui se retrouvent au chômage, les choses se corsent. Selon Pôle em-
    ploi, 42,8 % des chômeurs ayant suivi une formation en 2014 étaient toujours
    au chômage six mois plus tard.

    La formation est donc loin d’être la panacée pour les chômeurs. Mais son im-
    pact n’est pas nul pour autant. Bruno Ducoudré, économiste à l’Observatoire
    français des conjonctures économiques (OFCE), estime même que « la qualifi-
    cation des jeunes sortis du système éducatif sans diplôme ainsi que la requalifi-
    cation des demandeurs d’emploi de longue durée pourraient favoriser une baisse
    du chômage structurel », qu’il évalue « entre 0,02 et 0,05 point par an ». Un bilan
    maigre mais positif.

    Au niveau individuel, il précise qu’« avec une formation la probabilité de retour
    à l’emploi bénéficie d’une hausse de près de 7 % : + 6,6 % à moyen terme et + 6,7 %
    à long terme (2 à 3 ans) ». Cette évaluation a été réalisée dans le cadre d’une
    étude d’impact du Plan d’investissement compétences (PIC), annoncé pour ac-
    compagner la réforme. Doté de 15 milliards d’euros sur cinq ans, il est présen-
    té comme « un effort sans précédent de formation », qui cible 1 million de de-
    mandeurs d’emploi de longue durée et 1 million de jeunes sans qualification.
    Il « sera engagé dès l’année prochaine », promet le document d’orientation de la
    réforme, transmis aux partenaires sociaux le 15 novembre.

    « Un enjeu pour l’employabilité »
    En revanche, l’impact des formations des salariés sur le maintien en emploi
    n’a pas été chiffré. Qu’il s’agisse d’une formation d’adaptation au poste ou à de
    nouvelles technologies, comme en a bénéficié Antoine Ferchaud chez OCF, ou

↑                                                                                         17
encore d’une formation pour gagner en autonomie (langue étrangère, culture
    générale, « savoir-être »), il n’y a pas d’évaluation. « On sait qu’elle profite es-
    sentiellement aux plus qualifiés, qu’elle a un effet positif sur la productivité et qua-
    si nul sur les salaires », indique Bruno Ducoudré.

    L’Association pour l’emploi des cadres (APEC) affirmait récemment à propos
    des nouveaux besoins créés par la transformation numérique que « la forma-
    tion continue est un enjeu pour l’employabilité ». D’ailleurs, pour justifier la ré-
    forme, Muriel Pénicaud souligne que « 50 % des emplois seront profondément
    transformés dans les années qui viennent ».Le Conseil d’orientation pour l’em-
    ploi (COE) a diagnostiqué « une pénurie croissante de compétences expertes dans
    les nouvelles technologies, évaluée à 80 000 emplois d’ici à 2020 pour les seules
    technologies de l’information et de l’électronique », dans son rapport « Automa-
    tisation, numérisation et emploi ».

    Pour réaliser cet objectif d’adaptation, la réforme en débat dessine trois axes :
    que les salariés puissent prendre en main leur formation pour suivre les évo-
    lutions technologiques ; que l’organisation de la formation professionnelle ré-
    ponde aux besoins des entreprises ; et, enfin, que le système soit plus transpa-
    rent.

    L’objectif de maintien en emploi par adaptation à l’évolution des métiers s’ap-
    puie sur les pratiques des entreprises. « Dans un contexte de transformation, mis
    à part les décalages très forts entre l’offre et la demande de qualifications, l’axiome
    de base est que la population existante va avoir les capacités à s’adapter », té-
    moigne Rémi Legrand, le président de Consult’in France, cabinet de conseil en
    stratégie et management. « Ainsi, entre 2015 et 2017, une grande banque fran-
    çaise a converti des administratifs et des commerciaux, qui étaient moins néces-
    saires dans les agences, afin de renforcer les effectifs sur le contrôle des données
    clients. La formation a, dans ce cas, permis de maintenir l’emploi », ajoute-t-il.
    Mais c’est loin d’être toujours le cas.

    Inégalité des salariés face à la formation
    Autre faille du système actuel de maintien dans l’emploi : les salariés ne sont
    pas égaux face à la formation professionnelle.Seuls 37 % des ouvriers en em-
    ploi ont accès à la formation professionnelle, contre 51 % de l’ensemble des
    salariés, indique l’Insee. Et la décision de former un salarié tient essentiel-
    lement à la volonté de l’employeur. Un dispositif de formation autonome,
    comme le compte personnel de formation (CPF), aurait éventuellement permis
    à Patricia Gazeau, 54 ans, de progresser plus vite dans sa carrière.

    Cette ouvrière d’une PME industrielle est restée dix ans sans pouvoir bénéfi-
    cier de formation professionnelle. « Les formations n’existaient pas sous l’an-
    cienne direction », explique-t-elle. La formation professionnelle lui a permis,
    depuis le rachat de l’entreprise, de gravir les échelons et de devenir respon-
    sable des achats et du transport.

    Le CPF s’impose comme le dispositif majeur de cette réforme pour développer
    l’individualisation. « Il peut devenir un instrument de sécurité sociale profession-
    nelle, puisqu’il peut aussi être le moyen de se reconvertir, mais pas dans sa forme
    actuelle », estimeRené Bagorski, président de l’Association française pour la
    réflexion et l’échange sur la formation (Afref). Ce droit de formation universel

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attaché aux personnes, entré en vigueur en 2015, est « resté un illustre incon-
    nu », déplore M. Bagorski. Notamment parce que le compte n’est crédité qu’à
    condition d’être déjà en emploi, et que seules les formations certifiantes et
    inscrites sur des listes élaborées par les partenaires sociaux sont éligibles.

    L’esprit de la réforme est de recentrer l’organisation de la formation autour
    des besoins de l’entreprise. Mais comme tout dispositif de formation, si « le
    CPF doit d’une part répondre aux besoins de l’économie, il doit d’autre part contri-
    buer à l’autonomie des individus tout au long de leur vie. Il ne doit pas uniquement
    servir à une adaptation au poste de travail », insiste M. Bagorski.

    Il faut une certification reconnue
    Encore faut-il que la formation aboutisse à une certification reconnue. Faute
    de quoi,des métiers ne trouvent pas de candidats. « Il n’y a, par exemple, pas de
    formation spécifique en consolidation comptable ou sur les métiers de la trésorerie.
    Ces fonctions s’apprennent en poste, comme beaucoup de fonctions de la finance
    d’entreprise », remarque Pierre-Gilles Bouquet, le PDG de Voluntae, un cabinet
    de recrutement spécialisé dans la finance.

    Sécuriser le parcours professionnel passe aussi par l’accès aux formations de
    « savoir-être » (compétences relationnelles, postures politiques dans une or-
    ganisation, etc.) et aux formations longues. L’Afref suggère d’attribuer un ca-
    pital formation de base sous forme de crédit de 900 heures pour chaque actif
    (contre un plafond actuel de 150 heures), dont « la moitié pouvant être utilisé en
    coconstruction avec l’employeur, qui doit l’abonder, pour répondre aux besoins de
    l’entreprise ou de l’économie, les 450 heures restantes pouvant être utilisées à des
    fins personnelles pour préparer une reconversion ».

    Les négociations viennent de commencer avec les partenaires sociaux. Sur les
    cinq points mis en débat (le compte personnel, la formation des personnes
    éloignées de l’emploi, l’implication des entreprises, l’apprentissage, le finan-
    cement et la qualité des formations), la disparition du congé individuel de for-
    mation (CIF) fait déjà grincer des dents. La remise de copie est prévue pour la
    mi-février. On saura alors si le texte sera à la hauteur de l’enjeu : sécuriser les
    carrières dans un paysage de l’emploi toujours plus mouvant.

    Antoine Ferchaud, qui, dès le collège, était « acteur » de son parcours, tire un
    bilan positif de la formation : « Même quand elle ne mène pas à l’emploi, il en
    reste toujours quelque chose », témoigne le jeune ébéniste. Il lui aura toutefois
    fallu près de dix ans pour obtenir et la qualification et l’emploi d’ébéniste.

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