PLAN CLIMAT ENERGIE TERRITORIAL - Analyse de la vulnérabilité du territoire de la Communauté d'agglomération du Grand Rodez face au changement ...

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PLAN CLIMAT ENERGIE TERRITORIAL - Analyse de la vulnérabilité du territoire de la Communauté d'agglomération du Grand Rodez face au changement ...
PLAN CLIMAT ENERGIE
TERRITORIAL
Analyse de la vulnérabilité
du territoire de la Communauté
d’agglomération du Grand Rodez
face au changement climatique
Mars 2013

            266 place Ernest Granier
               34 000 Montpellier

               Tel : 04 67 55 53 26
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PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

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PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

         SOMMAIRE
         I.        INTRODUCTION ....................................................................................................................... 5

         II.       CONTEXTE CLIMATIQUE....................................................................................................... 7

         III.      CADRE REGLEMENTAIRE .................................................................................................... 9

               III.1.     POLITIQUE INTERNATIONALE .................................................................................................... 9
                   III.1.1. Le protocole de Kyoto ...................................................................................................... 9
                   III.1.2. L’engagement européen ................................................................................................. 9
               III.2.     DE LA POLITIQUE NATIONALE VERS UNE POLITIQUE LOCALE ................................................. 10
                   III.2.1. La France face au changement climatique ................................................................. 10
                   III.2.2. Les collectivités face au changement climatique ....................................................... 11

         IV.       METHODOLOGIE ................................................................................................................... 15

               IV.1.       OBJECTIFS .............................................................................................................................. 15
               IV.2.       PRECAUTIONS D’USAGE ......................................................................................................... 15
               IV.3.       MISE EN ŒUVRE ..................................................................................................................... 16

         V.        L’EVOLUTION DU CLIMAT SUR LE GRAND RODEZ ...................................................... 17

               V.1.    PRESENTATION DU TERRITOIRE ............................................................................................. 17
               V.2.    LES SCENARIOS D’EVOLUTION CLIMATIQUE SUR LE TERRITOIRE........................................... 18
                 V.2.1. Étude MEDCIE Grand Sud-Ouest et SRCAE Midi-Pyrénées .................................. 18
                 V.2.2. Analyse de la vulnérabilité de l’Aveyron ...................................................................... 21
                 V.2.3. Une modélisation à l’échelle locale .............................................................................. 27
    VI. ANALYSE SECTORIELLE DE LA VULNERABILITE DU TERRITOIRE FACE AU
CHANGEMENT CLIMATIQUE ................................................................................................................... 29

               VI.1.       LA RESSOURCE EN EAU, SOUS TENSION ................................................................................ 29
               VI.2.       LES RISQUES NATURELS, AMENES A S'INTENSIFIER DANS LE FUTUR .................................... 32
               VI.3.       LA BIODIVERSITE, UN POTENTIEL ADAPTATIF A PRESERVER ................................................. 37
               VI.4.       LA SANTE, SENSIBLE A DE MULTIPLES FACTEURS.................................................................. 41
               VI.5.       DES FILIERES ECONOMIQUES SENSIBLES .............................................................................. 44
               VI.6.       L’ENERGIE, TOUCHEE A TOUS LES NIVEAUX........................................................................... 48

         VII.      LES COMPETENCES DU GRAND RODEZ FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE .. 52

               
               LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ............................................................................................ 52
               
               L’EQUILIBRE SOCIAL DE L’HABITAT ............................................................................................. 52
               
               L’AMENAGEMENT DE L’ESPACE................................................................................................... 52
               
               L’ASSAINISSEMENT ..................................................................................................................... 53
               
               LA PROTECTION ET LA MISE EN VALEUR DE L’ENVIRONNEMENT ................................................ 53
               
               CONSTRUCTION, AMENAGEMENT, ENTRETIEN ET GESTION D’EQUIPEMENTS CULTURELS ET
   SPORTIFS D’INTERET COMMUNAUTAIRE ........................................................................................................... 54
              CREATION OU AMENAGEMENT ET ENTRETIEN DE LA VOIRIE D’INTERET COMMUNAUTAIRE -
   GESTION DES PARCS DE STATIONNEMENT D’INTERET COMMUNAUTAIRE ........................................................ 54

         VIII. VERS UN PLAN D’ACTIONS ................................................................................................ 55

         IX.       FIGURES ET TABLEAUX ..................................................................................................... 57

         X.        LEXIQUE ................................................................................................................................. 59

         XI.       BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................... 60

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I. Introduction

       La loi Grenelle 2 précise que les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants
ont l’obligation d’élaborer un Plan Climat Énergie Territorial « Patrimoine et Compétences ».
Le Plan Climat Énergie Territorial (PCET) constitue un document d’orientation stratégique
qui définit, à partir d’un bilan des gaz à effet de serre et d’une étude vulnérabilité, des
objectifs et des orientations aux horizons 2020 et 2050 en termes de développement des
énergies renouvelables, de maîtrise des consommations énergétiques, de réduction des
émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation au changement climatique.

      Le PCET se construit autours de deux axes complémentaires :

      • L’atténuation soit la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour limiter
(atténuer) le changement climatique et l’impact de la hausse du prix de l’énergie,

     • L’adaptation aux conséquences des évolutions climatiques (hausse                             des
températures, évolution des précipitations, fréquence et gravité des inondations,…).

       Le présent document constitue l’étude vulnérabilité du PCET de la Communauté
d’Agglomération du Grand Rodez et consiste en un état des lieux des impacts du
changement climatique sur le territoire à moyen et long terme. Les vulnérabilités et les forces
des missions de la Communauté d’Agglomération au regard de ce changement climatique
sont identifiées et analysées.

     Pourquoi réaliser une étude de la vulnérabilité du territoire aux changements
climatiques ?

      Chaque territoire est affecté spécifiquement par le changement climatique selon ses
caractéristiques géographiques, économiques et sociales, et selon les impacts physiques
locaux du changement climatique attendus1. La vulnérabilité d'un territoire est définie par le
GIEC2 comme le degré auquel il risque d'être affecté par des impacts négatifs du
changement climatique sans pouvoir y faire face.

      Pour limiter le changement climatique, réduire à la source les émissions de gaz à effet
de serre (GES) doit rester la priorité dans les transports, l’habitat, l’agriculture, le traitement
des déchets, la production d’énergie, etc... Mais la machine climatique est difficile à freiner :
la durée de vie des GES étant de plusieurs dizaines ou centaines d’années, même si l’on
arrive à réduire drastiquement nos émissions, un réchauffement de notre planète est
inévitable. Le réchauffement constaté au cours du siècle passé (de l’ordre de +0,7°C)
conduit déjà à des évènements extrêmes (sécheresse et inondations, vents violents,
déplacement de vecteurs de maladies infectieuses…), qui nécessitent d’être considérés. En
l’absence de réaction de l’humanité, l’augmentation potentielle de la température

      1
          CDC Climat, Filiale de la Caisse des Dépôts pour lutter contre le changement climatique
      2
          Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat

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mondiale est de l’ordre de + 4 à 6°C . Ces changements engendrent des impacts vécus
dès aujourd’hui et qui pourraient se sentir pendant plusieurs centaines d’années.

      L’étude de vulnérabilité d’un territoire est la première étape qui mène à
l’élaboration d’une stratégie d’adaptation indispensable pour faire face aux
changements climatiques.

      Remarque : Nous abordons dans cette étude des éléments relatifs au Climat, et non à
la « Météo », dont nous rappelons la différence ci-dessous.

     Figure 1      Définitions et différences sémantiques entre Météo et Climat

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II. Contexte climatique
      L'effet de serre est un phénomène naturel et nécessaire à la vie sur Terre.
Naturellement présents dans l'atmosphère terrestre avec principalement de la vapeur d'eau
(H2O), du dioxyde de carbone (CO2) et du méthane (CH4), les Gaz à Effet de Serre (GES)
retiennent une large part du rayonnement solaire et permettent ainsi le maintien sur Terre
d'une température globale propice à la vie et au développement des espèces vivantes.

                              Figure 2        L’Effet de Serre

       Néanmoins depuis le début de l’ère industrielle, le développement économique,
historiquement fondé sur l'utilisation de sources d'énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz,
etc.), conduit à une augmentation des concentrations de GES et fait peser un risque de
modifications climatiques majeures.

       Aujourd’hui, les émissions anthropiques du seul CO2 sont estimées entre 6 et 8
milliards de tonnes équivalent carbone par an (soit entre 22 et 30 milliards de tonnes de
CO2) et sont responsables de 55 % de l’effet de serre additionnel, dans une proportion
croissante.

     Au cours du seul XXIème siècle, la température moyenne sur Terre pourrait
augmenter de plusieurs degrés. Lorsque l'on sait que 5°C de différence ont suffi p our
passer d'une ère glaciaire au climat tempéré que nous connaissons aujourd'hui, le
phénomène de changement climatique et ses conséquences sont à prendre en
compte très sérieusement et dès maintenant.

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Figure 3         Trajectoire des températures en fonction des émissions mondiales de
                        GES (Source : PNUE, 2011, 2012 et RAC)

    Voici quelques exemples marquants d’évènements extrêmes récents3 :

  • A l’été 2012, la plus grave sécheresse depuis plus d’un demi–siècle a frappé près de
    40% de la zone continentale des États-Unis, détruisant 88% de la récolte nationale
    de maïs. Des incendies de forêt, liés à cette sécheresse, ont ravagé le Colorado. Les
    conséquences de cet événement climatique extrême intervenu aux États-Unis ont été
    mondiales : les cours internationaux des denrées alimentaires ont flambé, notamment
    pour les produits de première nécessité comme le blé, le maïs ou le manioc,
    menaçant la sécurité alimentaire de centaines de milliers de personne.

  • Toujours à l’été 2012, la calotte glaciaire a connu sa plus forte fonte depuis le début
    des relevés exacts, soit 1958.

  • En fin d’année 2012, c’est la côte Est des États-Unis et New York qui ont été
    frappées par l’ouragan Sandy. Cette méga-tempête a causé des centaines de morts
    dans plusieurs pays (notamment en Haïti) et plusieurs milliards de dollars de dégâts.
    Les scientifiques estiment que la force de l’ouragan a été amplifiée de 5 à 10% par
    les effets du changement climatique.

  • En juin 2010, la Russie a été frappée par une vague de chaleur torride, qui a causé
    d’immenses incendies de forêt, tué des dizaines de milliers de personnes et détruit
    40% de la récolte de blé nationale. Cela a contribué à une augmentation du prix
    alimentaires mondiaux.

  • La même année, des inondations record au Pakistan ont causé le décès de près de
    2000 personnes, 9,5 milliards de dollars de pertes, avec des conséquences
    sanitaires, économiques et sociales pour 20 millions d’habitants. Ces inondations
    constituent la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l’histoire du pays.

    3
        Protocole de Kyoto : Bilan et perspectives, novembre 2012, Réseau Action Climat France

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       On ne sait pas avec certitude si tel ouragan ou telle tempête a un rapport direct avec le
changement climatique. Mais les scientifiques sont formels : les évènements climatiques
extrêmes deviendront de plus en plus violents et de plus en plus fréquents sous l’effet du
changement climatique. D’autre part, il n’y a pas seulement les évènements extrêmes à
appréhender mais aussi les évolutions lentes et progressives qui changeront la donne dans
plusieurs dizaines d’années : comme la migration et la disparition progressive de la
biodiversité, la disparition d’ici plusieurs dizaines d’années de kilomètres de côtes et
d’îles,…Sans chercher à être alarmiste, il faut prendre conscience des risques dès
aujourd’hui.

       La planète ne cesse de nous alerter depuis plusieurs années sur le dérèglement du
climat qui s’accélère. Nous ne pouvons attendre pour agir, au risque de provoquer des
conséquences désastreuses. Un monde avec un climat réchauffé de +6°C en moyenne
serait radicalement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui.

III. Cadre réglementaire
   III.1.      Politique internationale
       III.1.1. Le protocole de Kyoto
      C’est pour éviter les risques liés au déséquilibre climatique que la Communauté
internationale s'est engagée, en 1992, dans la Convention de Rio, puis plus concrètement en
1997 par le protocole de Kyoto, à diminuer les émissions de GES.

      Le protocole de Kyoto entré en vigueur en 2005 proposait pour la première période
d’engagement (2005-2012) un calendrier de réduction des émissions des six GES qui sont
considérés comme la cause principale du réchauffement climatique constaté ces cinquante
dernières années. Il comportait des engagements absolus de réduction des émissions pour
38 pays industrialisés (formant les parties de l’annexe 1 du Protocole de Kyoto), avec une
réduction globale de 5,2 % des émissions de CO2 sur la période 2008-2012 par rapport aux
émissions de 1990.

     Alors que le protocole a été la pièce maitresse de la mis en œuvre de la Convention
Cadre de Nations Unies sur les Changements Climatiques, il connait des limites et les
engagements post-Kyoto font l’objet de négociations internationales depuis plusieurs
années.

       L’année 2012 est une année charnière pour l’action internationale contre le
changement climatique. Elle marque la fin de la première période d’engagement du
protocole. La dernière conférence de l’ONU sur les changements climatiques (COP-18) qui
s’est tenu à Doha (Qatar) en fin d’année 2012 a eu pour objectif de mobiliser les 193 pays
présents pour le grand accord global prévu pour 2015.

       III.1.2. L’engagement européen
      L’Europe s’est fortement impliquée pour la mise en œuvre du protocole de Kyoto avec
un objectif initial de réduire de 8% ses émissions d’ici 2012. (D’après les données
d’inventaire les plus récentes (2009), les émissions totales de GES dans l’UE-15 ont baissé

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pour la sixième année consécutive et se sont établies à un niveau inférieur de 12,7% au
niveau de l’année de référence - hors affectation des terres et changement d’affectation des
terres). Alors que, depuis 1990, l’économie de l’UE-15, en termes de PIB, a connu une
croissance considérable (près de 37%), ses émissions GES ont diminué4.) Les pays
membres de l’Union Européenne mettent en œuvre depuis 2000 un Programme de lutte
contre le changement climatique (PECC, réactualisé en 2005). En 2005, L’Union
Européenne est la première région du monde à mettre en place un marché de quotas
d’émissions CO2 pour les sites industriels.

       En 2009, l’Europe adopte son « Paquet-Climat-Énergie » et s’engage aux « 3x20 » à
l’horizon 2020 :

               • Réduire de 20% des émissions de GES par rapport à 1990

               • Améliorer de 20% l’efficacité énergétique

               • Porter à 20% la part des énergies renouvelables dans la consommation
                 d’énergie finale

      D’autre part, un premier livre vert « Adaptation au changement climatique en
Europe » est publié en 2007 par la Commission européenne qui reconnait qu’il ne sera plus
possible d’éviter toutes les conséquences du changement climatique et qu’il est donc
nécessaire de développer des stratégies d’adaptation. La Commission a ensuite publié en
2009 un livre blanc « Adaptation au changement climatique : vers un cadre d’action
européen ». Elle y présente un cadre d’action européen ayant pour objectif la prise de
mesures réduisant la vulnérabilité de l’Union Européenne, avec une mise en œuvre des
actions prévue à partir de 2013.

    III.2.       De la politique nationale vers une politique locale
           III.2.1. La France face au changement climatique
     Le Programme National de lutte contre le changement climatique (2000) définit
      la politique Climat de la France qui repose sur deux axes complémentaires :
      l’atténuation (la réduction des émissions des GES) et l’adaptation (aux conséquences
      du changement climatique). La France a instauré un plan d’action national afin de
      respecter son engagement envers le protocole de Kyoto : Le Plan Climat 2004-2012.
      En 2005, la France a affirmé que la lutte contre le changement climatique était une
      priorité énergétique au niveau national et s’est fixé comme objectif une réduction de
      75% de ses émissions d’ici 2050, soit le « Facteur 4 ».

     La stratégie nationale d’adaptation a été validée par le Comité Interministériel pour
      le Développement Durable le 13 novembre 2006. Elle retient les principes suivants
      pour la mise en œuvre de l’adaptation :

       4
        Rapport de la commission au Parlement Européen et au Conseil – Progrès accomplis dans la réalisation
des objectifs assignés au titre du protocole de Kyoto – COM(2011)624final – 7.10.2011

                                                 ~ 10 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

       •   le souci de l’équité, qui exige d’associer toutes les collectivités et catégories
           socioprofessionnelles susceptibles de subir les conséquences du changement
           climatique ;

       •   l’anticipation des situations de crise, autant que cela sera possible ;

       •   le fait que le recours aux dispositifs d’assurance, privés ou publics, est
           important pour la gestion du risque climatique mais que ce recours devra être
           complété d’actions de diminution des risques pour éviter de retarder des
           décisions d’adaptation nécessaires ;

       •   le fait que les aides et les subventions ne doivent pas conduire à faire
           perdurer des situations sans issue, mais plutôt favoriser les évolutions et les
           diversifications économiques dans une optique de développement durable ;

       •   le souci d’articulation avec l’atténuation ;

       •   la recherche d’actions présentant d’autres avantages, en dehors du
           changement climatique

 Le Grenelle de l’Environnement est un ensemble de rencontres politiques
  organisées au niveau national en 2007, visant à prendre des décisions à long terme
  en matière d'environnement et de développement durable, dont la question du climat.
  Il donna lieu dans un premier temps à un projet de loi dit « Grenelle I » adopté en
  2009, puis au « Grenelle II », qui détaille les modalités d'application du Grenelle I par
  objectif, chantier et secteur. Le Grenelle de l’Environnement a renforcé le rôle à jouer
  par les collectivités dans ces questions et a instauré la création des Schéma
  Régionaux Climat-Air-Énergie (SRCAE) et l’obligation pour les grandes collectivités
  territoriales et EPCI (de plus de 50 000 habitants) d’élaborer un Plan Climat Énergie
  Territorial (PCET) portant sur des mesures d’atténuation et d’adaptation aux
  changements climatiques.

 Le Plan National d’Adaptation au changement climatique prévu par la loi Grenelle
  I, a été finalisé en juin 2011. Il est le premier plan de cette ampleur publié dans
  l’Union européenne. Il a pour objectif de présenter des mesures concrètes,
  opérationnelles pour préparer, pendant les cinq années suivantes, de 2011 à 2015, la
  France à faire face et à tirer parti de nouvelles conditions climatiques. Ce plan fixe
  plus de 200 actions sur des sujets aussi divers que la lutte contre les inondations et
  l’adaptation des zones littorales, la préservation de la ressource en eau, l’évolution
  des forêts, etc…. Il doit être décliné dans les SRCAE et les PCET.

   III.2.2. Les collectivités face au changement climatique
  La loi Grenelle 2 a renforcé les dispositifs locaux :

 Les PCET deviennent obligatoires pour les régions, les départements, les
  communautés urbaines, les communautés d'agglomération ainsi que les communes
  ou communautés de communes de plus de 50 000 habitants. Les PCET doivent être
  compatibles avec les objectifs et les orientations du SRCAE.

                                         ~ 11 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

    Sur le volet « qualité de l'air », la loi Grenelle 2 renforce les Plans de Protection de
     l'Atmosphère (PPA), en particulier pour réduire les niveaux de particules et d'ozone
     dans les centres urbains, dans les agglomérations de plus de 250 000 habitants.

    Les documents d'urbanisme doivent à présent prendre en compte les problématiques
     liées au changement climatique. De plus, les SCoT et PLU doivent prendre en
     compte les PCET. Ces modifications doivent intervenir à l'occasion de la révision des
     documents d'urbanisme, et en tout état de cause au plus tard le 1er janvier 2016.

    Des bilans d'émissions GES sont devenus obligatoires pour l'État, pour les
     collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants, pour les personnes morales de
     droit public de plus de 250 personnes, et pour les entreprises privées de plus de 500
     salariés.

      C’est dans ce contexte de politique climat national renforcé par le Grenelle
Environnement que la Région Midi-Pyrénées a élaboré son SRCAE et que le PCET du
Département de l’Aveyron est en cours d’élaboration.

           III.2.2.1. Le SRCAE Midi-Pyrénées
      La Région Midi-Pyrénées a dans un premier temps engagé un PCET en 2009 dans le
cadre d’une lutte contre le changement climatique effective depuis 2000. En accord avec la
réglementation nationale (Loi Grenelle), elle a depuis élaboré son Schéma régional du
Climat, de l’Air et de l’Énergie. Le SRCAE constitue le cadre de référence régional en
matière d’énergie et de qualité de l’air. Il présente les orientations à suivre par les
collectivités sur le territoire, notamment à travers leurs PCET. Le SRCAE Midi-Pyrénées a
été adopté en juin 2012. Le document est évolutif : les données recensées dans ce schéma
ont vocation à être réévaluées d'ici 5 ans, tout comme les objectifs et les orientations fixés
dans ce document.

      Les travaux on été menés autour des deux grands axes de la politique climatique :
l’atténuation et l’adaptation. Ainsi, le volet adaptation révèle que de nombreux secteurs (en
particulier agriculture, filière forestière, tourisme et énergie) ou territoires sont climato-
dépendants ou impactés.

    Les principaux enjeux significatifs identifiés pour le Grand Sud-Ouest vis-à-vis des
conséquences du changement climatique sont :

                                           ~ 12 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

     Les stratégies d’atténuation et d’adaptation du territoire aux changements climatiques
sont complémentaires. Ainsi 5 objectifs stratégiques interreliés sont déterminés par le
SRCAE :

                     Les 5 objectifs stratégiques du SRCAE Midi-Pyrénées

       1. Réduire les consommations énergétiques (sobriété et efficacité
          énergétiques)
       2. Réduire les émissions de gaz à effet de serre
       3. Développer la production d’énergies renouvelables
       4. Adapter les territoires et les activités socio-économiques face aux
          changements climatiques
       5. Prévenir et réduire la pollution atmosphérique

     Nous retenons l’objectif stratégique consacré à l’adaptation des territoires aux
changements climatiques suivant : « Adapter les territoires et les activités socio-
économiques face aux changements climatiques ».

      L’objectif général énoncé dans le SRCAE est « que chacun pense à se projeter dans
l’avenir et que, pour chaque projet, réflexion de nouvelle organisation, de doctrine, etc., la
question de sa durabilité dans le cadre du climat de demain soit posée ». Bien que cet
objectif soit difficilement quantifiable, il est demandé que les informations sur le climat passé
et prévisible soient mises à disposition, ainsi que les initiatives intéressantes. En revanche,
chaque secteur climato-dépendant concerné par une orientation est à surveiller. De
nombreux indicateurs peuvent être listés, comme autant de points d'alerte.

                                            ~ 13 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

                          Les indicateurs liés à l’objectif (SRCAE)

      Trois types d'indicateurs sont à envisager :

   sur le changement climatique :

       • séries de données météorologiques en différents points de la région
       • indicateurs de l'Observatoire pyrénéen du changement climatique (Communauté
       de Travail des Pyrénées)
   sur le suivi de la prise en compte de mesures d'adaptation :

       • documents d'urbanisme et PPR faisant référence à une problématique
       d'adaptation au changement climatique (DREAL)

   permettant d'apprécier l'interdépendance de nos territoires et activités avec
    les conditions climatiques, alimentant la réflexion et la prise de conscience :

       • volumes des prélèvements d'eau par types d'usage (Agence de l'eau Adour-
       Garonne)
       • indicateurs sur les activités climato-dépendantes (fréquentation touristique, autres
       indicateurs à construire)
       • indicateur caractérisant l’îlot de chaleur : différence de température, en période de
       canicule, entre le centre des agglomérations de Midi-Pyrénées, et la périphérie de
       celles-ci

     Les orientations spécifiques à l’objectif « Adapter les territoires et les activités
socio-économiques face aux changements climatiques » du SRCAE sont les suivantes :

35-        Sensibiliser les structures, les populations et les institutions à la nécessité
ada        de s’adapter aux changements climatiques

36-        Prendre en compte les évolutions des risques naturels dues aux
ada        changements climatiques, en particulier dans un contexte de canicules ou
           autres événements extrêmes plus intenses/fréquents, afin de protéger les
           populations et les biens, et préserver leur qualité de vie

37-        Préserver la ressource en eau et les milieux aquatiques, en anticipant les
ada        conflits d’usage

38-        Adapter les filières économiques très climato-dépendantes, soit les filières
ada        agricole, forestière, touristique et la production d'énergie

39-        Pérenniser la capacité d'adaptation de la biodiversité
ada

            III.2.2.2. Le PCET de l’Aveyron
      Le Département de l’Aveyron réalise actuellement son Plan Climat avec un volet sur la
vulnérabilité du territoire départemental au changement climatique. Trois scénarii calqués sur
les travaux de modélisation du GIEC ont été comparés pour trois horizons temporels

                                             ~ 14 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

distincts moyennés sur une période de trente ans centrée sur les années 2030, 2050 et
2080. L’ensemble du PCET est en cours et l’entrée en vigueur est prévue à l’automne 2013.

IV. Méthodologie
   IV.1.           Objectifs
      A travers cette analyse de la vulnérabilité du territoire aux effets du changement
climatique, la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez souhaite initier une démarche
prospective qui alimentera l’élaboration d’un plan d’actions pour une stratégie d’adaptation
cohérente intégrant l’ensemble des enjeux sectoriels (eau, risques,…) propres au territoire.
Cette approche est basée sur des analyses bibliographiques et des dires d’experts sur les
connaissances actuelles des conséquences du changement climatique déjà observées, et
projetées via la comparaison de scénarios prospectifs.

      Un diagnostic de vulnérabilité permet d’identifier et distinguer les signes observables
d’un problème et son origine. Ce diagnostic de vulnérabilité au changement climatique
permet d’une part d’évaluer qualitativement la vulnérabilité du territoire, et d’autre part de
hiérarchiser ce niveau de vulnérabilité. Cette étude a ainsi pour vocation de sensibiliser et
mobiliser sur l’importance du volet « adaptation » du Plan Climat, en mettant en valeur les
enjeux prioritaires constatés.

   IV.2.           Précautions d’usage
       Nous attirons votre attention sur les nombreuses incertitudes qui accompagnent
l’évaluation des enjeux. L’exercice ne consiste en aucun cas à prévoir l’avenir mais à donner
les éléments clés et les points de vigilance pour mieux anticiper les conséquences probables
de l’évolution du climat sur le territoire de la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez.
Il s’agit de donner les éléments d’exploration de futurs possibles et de l’analyse des
interrelations entre les modélisations de l’évolution du climat et les éléments du territoire
étudié. Par ailleurs, alors que des simulations de l’évolution du climat sont effectuées à
l’échelle des régions voir des départements, il est très difficile d’apporter des précisions à
une échelle plus fine comme une communauté d’agglomération ou une ville. C’est au regard
de son contexte régional voir départemental que l’analyse de la vulnérabilité du territoire du
Grand Rodez est effectuée.

              Les modélisations sont faites à l’échelle planétaire (modélisations du GIEC),
              puis régionalisées par Météo-France pour obtenir un modèle Français. Une
              descente à l’échelle statistique s’opère ensuite pour avoir un climat moyen
              local à une maille donnée.

       La difficulté majeure pour définir la vulnérabilité, puis une politique d’adaptation, au
changement climatique pour un territoire réside dans le traitement de l’incertitude. On
identifie trois niveaux d’incertitude5 :

          •     l’incertitude sur le scénario global d’évolution du climat : le phénomène de
                changement climatique n’aura pas les mêmes conséquences selon le scénario

      5
          ADEME

                                                ~ 15 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

             d’émissions de gaz à effet de serre et donc d’augmentation de la température
             moyenne du globe qui se réalise (+2°C ?, +4°C ?) ;

       •     l’incertitude sur la façon dont les différents scénarios globaux se traduisent à
             l’échelle locale : la manière dont le changement climatique va affecter la
             fréquence et l’intensité de certains évènements climatiques extrêmes dans
             certaines régions géographiques varie selon les modèles climatiques à l’échelle
             locale ;

       •     l’incertitude sur la réponse des grands cycles (par exemple l’eau), des
             écosystèmes (par exemple la forêt) et des sociétés (par exemple l’évolution
             démographique) aux changements globaux et locaux du climat.

   IV.3.        Mise en œuvre

      La présente étude est le résultat d’une part de l’analyse bibliographique des études
existantes (SRCAE, analyse de la vulnérabilité de l’Aveyron, SCoT,…), et d’autre part la
consultation de « l’expertise collective locale », à travers la rencontre des acteurs internes et
externes à l’institution (ARPE, ADEME, Agence de l’Eau Adour-Garonne, ORAMIP,…).

      Voici les quatre étapes de la méthodologie employée :

  Figure 4        Méthodologie employée et étapes de l’analyse de la vulnérabilité du
                 territoire du Grand Rodez aux changements climatiques

                                            ~ 16 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

V. L’évolution du climat sur le Grand Rodez
   V.1.          Présentation du territoire
        La Communauté d’Agglomération du Grand Rodez se situe en Région Midi-Pyrénées,
dans le Département de l’Aveyron, au cœur d’un espace rural, vaste et de faible densité. Le
territoire du Grand Rodez bénéfice d’un climat océanique humide influencé par un climat de
montagne. Comme le reste du Département, le territoire est généralement sujet à des étés
chauds et des hivers froids.

      Le territoire du Grand Rodez se décompose en 65% de surfaces agricoles, 19% de
surfaces constructibles et 16% de zones naturelles.

      L’Agglomération se compose de 8 communes et s’étend sur plus de 19 000 hectares.
Elle compte 55 932 habitants en 2010. Rodez, préfecture de l’Aveyron, est une des quatre
aires urbaines du Département.
                                                                                 6
                               Commune           Surface (ha)     Nb habitants

                        Druelle                      3600                 2043

                        Luc-la-Primaube              2685                 5892

                        Le Monastère                  673                 2201

                        Olemps                       1400                 3300

                        Onet-le-Château              4000             11639

                        Rodez                        1118             25 974

                        Sainte-Radegonde             3000                 1715

                        Sébazac-Concourès            2600                 3168

  Figure 5          Surface et nombre d’habitant des communes de l’agglomération du
                                       Grand Rodez

     6   INSEE, recensement 2010

                                               ~ 17 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

Figure 6       Les 8 communes du La Communauté d’Agglomération du Grand Rodez
                             (source : Grand Rodez)

   V.2.        Les scénarios d’évolution climatique sur le territoire
          V.2.1. Étude MEDCIE Grand Sud-Ouest et SRCAE Midi-Pyrénées
     Un important travail de diagnostic a été effectué pour le compte de la DATAR dans la
cadre de l’étude MEDCIE7 Grand Sud-Ouest en 2010, sur lequel la Région et l’Etat se sont
appuyés pour élaborer le SRCAE de Midi-Pyrénées.

      Il ressort de l’étude dans un premier temps que la région Midi-Pyrénées est déjà
touchée. On relève en effet des anomalies de température, avec une hausse des maximales
estivales particulièrement marquée depuis le début des années 1990. Le Sud-Ouest a ainsi
subi une hausse de 1,1 °C des températures moyennes au cours du XXe siècle.

      7
         Étude MEDCIE Grand Sud-Ouest, 2010 – Stratégies territoriales d'adaptation aux changements
climatiques dans le Grand Sud-Ouest, Sogreah

                                             ~ 18 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

      Au cours de cette étude, Météo-France a mené une analyse du climat futur dans le
Grand Sud-Ouest selon plusieurs scénarios (optimiste, médian, pessimiste). Elle met en
avant des modifications significatives aux horizons 2030 et 2050 sur l’ensemble du territoire.
Ci-dessous sont présentés les résultats extraits du SRCAE de la Région Midi-Pyrénées :

          Augmentation des températures moyennes annuelles

       Selon les différents scénarios, d'ici 2030, les écarts à la référence (moyennes
recensées sur la période 1971-2000) pourraient s'échelonner entre +0,8 et +1,4 °C. Des
écarts qui se creusent à l'horizon 2050, atteignant +1,8 à +2,2 °C selon les scénarios «
médian » et « pessimiste », tandis que le scénario «optimiste » demeure dans des écarts
similaires à ceux de 2030.

      Il est important de noter que malgré une tendance générale au réchauffement dans
l'ensemble du Grand Sud-Ouest pour le XXIe siècle, cette augmentation des températures
n'empêchera pas la survenue de vagues de froid : des phénomènes exceptionnels qui
posent d'autres types de défis en termes d'adaptation.

                                                                                   5,5°C

  Figure 7     Moyenne des températures estivales selon le scénario médian aux
       horizons 2030, 2050 et 2080 (source : Météo-France – DATAR, 2010)

          Intensification des épisodes de canicule en été

     La canicule de 2003 risque de devenir un événement banal en Midi-Pyrénées dans les
décennies à venir.

       C'est en effet en été, et principalement dans le centre du Grand Sud-Ouest, que la
hausse des températures pourrait être la plus marquée en France, avec des écarts à la
référence de +1,2 à +1,8 °C à l'horizon 2030, et po uvant atteindre +3,5 °C dans le centre de
la région d'ici 2050.

      Ces écarts pourront être très nettement supérieurs à ceux projetés pour l'hiver. Ils
pourront se traduire par des épisodes plus fréquents de canicule.

      À l’horizon 2030, les trois scénarios sont homogènes et mettent en avant une
sensibilité de l’Ouest du territoire régional, alors que les espaces de montagne des Pyrénées
et du Massif central semblent relativement épargnés.

                                           ~ 19 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

      Pour l’horizon 2050, le découpage territorial resterait globalement le même, avec un
renforcement des tendances amorcées en 2030 et une réduction des zones épargnées.

                                                                               900 jours

Figure 8      Nombre de jours sur 30 ans présentant un caractère de canicule selon
   le scénario médian aux horizons 2030, 2050 et 2080 (source : Météo-France –
                                  DATAR, 2010)

          Amplification des sécheresses

       Une diminution modérée, mais généralisée, des précipitations annuelles moyennes
pourrait être à prévoir à l'horizon 2030. Une baisse qui serait encore plus marquée en été à
l'horizon 2050, affectant plus particulièrement l'Ouest du territoire.

      Ce phénomène aurait des conséquences directes sur la sensibilité du territoire aux
sécheresses. À l'horizon 2030, le Grand Sud-Ouest devrait ainsi passer 10 à 30 % du temps
en état de sécheresse, avec des pics très localisés atteignant 40 % (contre 10 à 15 % à
l'heure actuelle).

     D'ici 2050, selon les scénarios « médian » et « pessimiste », une majorité du territoire
passerait au moins 30 % du temps en état de sécheresse, ce pourcentage pouvant s'élever
à 70 % sur certaines zones géographiques pendant la période estivale, notamment les
Pyrénées.

                                           ~ 20 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

                                                                                 80%

Figure 9    Pourcentage du temps passé en état de sécheresse selon le scénario
 médian aux horizons 2030,2050 et 2080 (source : Météo-France – DATAR, 2010)

       V.2.2. Analyse de la vulnérabilité de l’Aveyron
        Le Conseil Général de l’Aveyron a mené une analyse de la vulnérabilité de son
territoire face aux changements climatiques dans le cadre de son PCET.

      L’étude présente dans un premier temps les constats actuels du climat, puis l’analyse
et la comparaison de 3 scénarios de l’évolution climatique pour trois horizons temporels
2030, 2050 et 2080. Nous présentons ci-après les résultats de cette étude sur le
département de l’Aveyron.

      Les constats actuels

          Évolution de la température

       Le département de l’Aveyron dispose de 5 stations de relevés de température
suffisamment longs pour étudier le climat, réparties sur son territoire (Brommat, Salles-
Curan, Millau, Huparlac, Quins). Météo France a réalisé une analyse de ces 5 stations et des
données collectées. La station de Brommat a été prise comme référence pour décrire
l’évolution des températures dans le département.

                                          ~ 21 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

  Figure 10    Évolution des températures moyennes constatées sur la station de
                        Brommat (source : Météo-France).
     Valeurs moyennes pointées en noir ; droite de tendance tracée en rouge et
                      moyenne glissante sur 15 ans en jaune.

       En 60 ans, les températures moyennes ont augmentées environ de +1,2°C (Indice de
confiance : 0.247). Les températures baissent à partir des années 1950 jusqu’au début des
années 1970 puis une croissance assez nette suivie d’une légère stagnation, voire une
décroissance, peut être observée sur les dernières années. Ainsi entre 1970 et 2010, les
températures moyennes ont augmenté d’environ 2,16°C . Cette augmentation est supérieure
à celle du territoire français et similaire à celle du Sud-Ouest. En descendant au niveau
saisonnier, les tendances sont toujours positives et semblent un peu plus marquées sur
l’hiver et l’été. Cette hausse moyenne des températures s’accompagne d’une baisse du
nombre de journées avec gel sur un pas de temps identique et d’une hausse du nombre de
journées estivales (c’est-à-dire les jours où la température excède 25°C).

Figure 11     Évolution du nombre de journées estivales et du nombre de jours avec
                            gel (source : Météo-France)

          Évolution de la pluviométrie

                                         ~ 22 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

      Le département de l’Aveyron est un département relativement homogène en termes de
pluviométrie à l’exception du Nord-Est qui présente des volumes de précipitation plus
importants et du Sud avec des volumes plus faibles.

 Figure 12     Pluviométrie moyenne sur la période 1971-2000 (Source : MEDCIE-
                                    DATAR)

       Les relevés pluviométriques sur la commune de Montbazens ont été choisis comme
référence.

Figure 13     Évolution de la pluviométrie en Aveyron depuis 1972 (source : Météo-
                                      France)

                                         ~ 23 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

       D’après la Figure 13, la pluviométrie a augmenté entre les périodes 1961-1980 et
1980-2000. La tendance au cours des 50 dernières années met en évidence un déséquilibre
entre la saison agricole (plus arrosée) et la saison de recharge (tendance négative). Un
déséquilibre entre les quatre saisons classiques est à noter, avec une augmentation
significative au cours du printemps et de l’automne, et une tendance à la baisse ou à la
stabilisation des précipitations hivernales et estivales.

     Cette figure montre la tendance de la diminution de pluviométrie en hiver de moins
3,7% en moyenne entre 1981 et 2000. En hiver, la pression sur la ressource en eau est
moins forte, mais c’est une période qui est importante pour la recharge en eau des nappes
phréatiques.

           Évolution des sècheresses agricoles

      On caractérise l’évolution de l’humidité des sols à partir d’une analyse climatologique
(méthode de « réanalyse »). Les occurrences de sécheresse modérées augmentent un peu
moins sur le Sud-Ouest du département que sur le Nord-Ouest. En revanche, les
sècheresses sévères, moins fréquentes que les précédentes, ont tendance à revenir plus
régulièrement sur le Sud-Est que le Nord-Ouest.

 Figure 14      Évolution de l’indice de sècheresse des sols en Aveyron depuis 1959
                                 (source : Météo-France)

      Les scénarii climatiques

      Trois scénarii de l’évolution du climat issus des travaux de modélisations du GIEC ont
été étudiés pour le territoire de l’Aveyron : optimiste, médian et pessimiste. Les résultats des

                                            ~ 24 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

simulations ont été cartographiés pour trois horizons temporels distincts moyennés sur une
période de 30 ans sur les années 2030, 2050 et 2080.

       Une modélisation climatique n’ayant pas pour vocation de faire des prévisions mais
bien d’apporter les premiers éléments de sensibilisation sur les impacts du changement
climatique sur le territoire, il a été choisi de présenter le scénario le plus général et le plus
équilibré à savoir le scénario A1B (modèle ARPEGE V4.6 de Météo France) pour lequel ont été
observées les évolutions des paramètres suivants :
            Paramètres étudiés         Unités retenues

            Température                Écart à la référence en degrés

            Précipitations             Écart à la référence en pourcentage

                                       Nombre cumulé de jours sur 30 ans présentant
            Canicule
                                       un caractère de canicule

                                       Pourcentage du temps passé en situation de
            Sécheresse
                                       sécheresse sur une période de 30 ans

      La référence correspond à la période 1971-2000.

                                            ~ 25 ~
PCET Grand Rodez – Vulnérabilité

Figure 15   Évolution des températures, des précipitations, des durées de canicule
  et de sécheresse sur le département de l’Aveyron à horizon 2030, 2050 et 2080
            (Scénario A1B – modèle ARPEGE V4.6 de Météo France)

          Situation à court terme - 2030

       En 2030, les évolutions climatiques simulées sur le département seraient encore très
limitées. La hausse de la température n’est pas de nature à entraîner des conséquences
significatives. Des disparités apparaitraient selon les saisons avec une variation plus
marquée en été (+1,6 à 1,8°C). Les précipitations p ourraient évoluer très peu. Il est à noter
que certains scénarios simulent même une légère augmentation de la pluviométrie moyenne
annuelle. Cependant pour la période hivernale, tous s’accordent sur une baisse globale
pouvant attendre les 10%. L’augmentation des vagues de chaleur traduites en jours de
canicule commencerait à se faire sentir à l’ouest du département.

          Situation à moyen terme - 2050

      La hausse de températures moyennes annuelles se creuserait un peu plus pour
atteindre +1,8°C avec là encore une forte variatio n en période estivale de +2,2°C.
L’évolution des précipitations serait très peu sensible par rapport à 2030. Par contre les
phénomènes de vague de chaleur s’intensifieraient assez significativement et de façon très
hétérogène sur le territoire. Une augmentation progressive d’Est en Ouest pourrait être
maintenant clairement visible.

          Situation à long terme - 2080

       Une hausse globale entre +3°C et +3,5°C ne serait p as sans conséquence sur les
activités du territoire et le bien-être de ses habitants. De plus les températures moyennes de
saison pourraient être largement chamboulées avec notamment des températures estivales
pouvant augmenter jusqu’à +4°C.

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