Portrait de Jean Ouvrard Soldat de la guerre de Crimée - Mairie de Montamisé

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Portrait de Jean Ouvrard Soldat de la guerre de Crimée - Mairie de Montamisé
Portrait de Jean Ouvrard
                             Soldat de la guerre de Crimée

    Assaut de la forteresse de Malakoff par les zouaves du général Patrice de Mac Mahon le 8
                                         septembre 1855.
               Adolphe Yvon (1817-1893) — Collections du château de Versailles

Préambule
La guerre de Crimée opposa de 1853 à 1856 l'Empire russe à une coalition formée de l'Empire
ottoman, de la France, du Royaume-Uni et du royaume de Sardaigne. Provoqué par
l'expansionnisme russe et la crainte d'un effondrement de l'Empire ottoman, le conflit se déroula
essentiellement en Crimée autour de la base navale de Sébastopol. Il s'acheva par la défaite de la
Russie, entérinée par le traité de Paris de 1856.
Jean Ouvrard enrôlé dans le 98° de ligne va combattre en Crimée où il sera blessé en 1855. Il
aura la chance de s’en sortir et de pouvoir revenir en terre montamiséenne.
Rappel historique sur la guerre de Crimée (1853-1856)

« La guerre de Crimée est la conséquence de la volonté de Napoléon III de diviser la coalition née
de l’Europe du Congrès de Vienne (1815).
Elle résulte de l’affaiblissement continuel de la Turquie, « l’homme malade de l’Europe », dans la
première moitié du XIX° siècle et des ambitions du tsar Nicolas 1er. Ce dernier rêve de démanteler
l’Empire Ottoman afin de s’assurer un protectorat sur les peuples slaves des Balkans. Il espère
également annexer Constantinople et les Détroits (Bosphore et Dardanelles) pour contrôler l’accès
à la Méditerranée.

En 1853, Le tsar invoque le premier prétexte venu, la préférence donnée par le Sultan aux moines
latins sur les moines orthodoxes pour la protection des lieux saints, pour adresser un ultimatum à
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l’Empire Ottoman. Le sultan refuse de se soumettre au protectorat russe. Nicolas 1er fait alors
entrer ses troupes dans les provinces roumaines de l’Empire Ottoman (Moldavie et Valachie) …

En Septembre 1854, les Alliés (France, Angleterre, Piémont-Sardaigne) débarquent un corps
expéditionnaire franco-britannique (185 000 hommes) à Varna sur la mer Noire.

Le maréchal français Achille Leroy de Saint-Arnaud installe ses hommes devant
Sébastopol. Commence alors l’interminable siège de la ville : Les alliés hivernent dans une région
désertique, marécageuse et malsaine, battue par les vents et la neige. Les hommes, mal équipés,
souffrent des rigueurs du froid et des fatigues des travaux de tranchée. De plus, le choléra (qui
emporte Saint-Arnaud) le typhus et la dysenterie frappent les soldats sous-alimentés en raison des
défaillances de l’intendance.

C’est l’hécatombe : Après un an de siège (Sébastopol se rend le 9 septembre 1855) on compte 20
000 hommes tués au combat ou morts de leurs blessures, 75 000 décès dans les hôpitaux et au
cours des épidémies, 12 000 évacués en urgence...

La paix est signée à Paris le 30 mars 1856. Le tsar renonce à tous ses « privilèges » sur l’Empire
Ottoman et sa flotte perd l’accès à la Méditerranée. Côté français, le traité de Paris couronne le
triomphe de Napoléon III : il peut renouer avec la gloire impériale de son oncle ; La France vient
de briser son isolement diplomatique et de redorer son prestige. ». (1)

  Cartes de Sébastopol avec l'emplacement des principales batailles et des points stratégiques.
                                        (Wikipédia)
Il est généralement admis que sur les 95000 soldats français morts pendant cette campagne,
seuls 20000 le sont des conséquences directes des combats et 75 000 du froid, de la malnutrition
et surtout de la maladie : dysenterie, typhus et fièvre typhoïde et surtout choléra.
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Biographie de Jean Ouvrard
Jean Ouvrard est né le 11 décembre 1831 au bourg de Montamisé, fils de Jean Ouvrard, laboureur
et Marie Bernier.
Conscrit de la classe 1851, il va passer devant le conseil de recrutement du canton de St Georges
qui le déclare « propre au service ». Nous le retrouvons incorporé comme caporal au 98°régiment
d’infanterie de ligne où il participe aux combats de Crimée. Le 14 juin 1855 il est blessé d’un coup
de feu qui occasionne « une plaie pénétrante à la poitrine » puis le 12 juillet 1855, « une paralysie
du bras droit ». Pris en charge par le service de santé et rapatrié en France, il aura beaucoup de
chance de s’en sortir, tant la situation sanitaire était déplorable (épidémies de typhus et choléra) …
A quelle date est-il rentré à Montamisé ? Il ne figure pas aux recensements de 1856, 1861. Au
recensement de 1866 il figure avec ses parents et sa sœur Clémentine, il est qualifié de peintre.
Le 1 janvier 1867, sur présentation du Maire Alfred Ballu, il est nommé par le Préfet, comme
garde-champêtre de Montamisé au traitement annuel de 400F. Qu’elle fut la durée de son
mandat ? nous savons que le 23-9-1883, François Michelet est nommé garde-champêtre en
remplacement de Cordier démissionnaire.
Le 26 avril 1883, Jean Ouvrard (qualifié de peintre) se marie à Montamisé avec Modeste Cathelin
(1826-1900), celle-ci était veuve de Hilaire Rose (1822-1866), elle est la fille de François, Antoine
Cathelin et Modeste Rose.
Un contrat de mariage sera fait le 24 avril 1883 devant Me Ernest Bodin, notaire à Poitiers.

AD86 répertoire notaire Bodin Ernest. Mariage sous le régime de la séparation de biens. Son
épouse était domiciliée rue de la Croix Rouge, faubourg Montbernage à Poitiers

Jean Ouvrard décède le 25 mai 1892 au bourg de Montamisé à l’âge de 61 ans.

Son épouse Modeste Cathelin décède le 9 juin 1900 à Poitiers, au n°1 rue du Pont Neuf, à l’âge
de 74 ans.
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Notes
La médaille de Crimée

Médaille commémorative Britannique décernée par la reine Victoria d'Angleterre aux militaires et
marins de tous grades ayant participé à la guerre de Crimée du 14 Septembre 1854 au 8
Septembre 1855, contre les Russes. Elle fut instituée le 29 Janvier 1856.

La France ne possédait pas à cette date de médaille commémorative de campagne. Aussi, la
médaille de Crimée britannique, fut-elle reconnue par le gouvernement français par décret du 26
avril 1856. Elle a été attribuée à tous les militaires français ayant participé à cette campagne, et
son port autorisé. Le nom du récipiendaire peut être gravé sur la tranche, souvent avec indications
du grade et unité d'appartenance.

Avers et revers de la médaille de Crimée. La médaille en argent était décernée avec une ou
plusieurs agrafes sur le ruban, en fonction de la participation du récipiendaire à telle ou telle
bataille.
Le cimetière militaire français de Sébastopol
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Le cimetière militaire français de Sébastopol est le plus important cimetière militaire français à
l'étranger, situé à Sébastopol, en Crimée. Les restes de près de 45 000 soldats français sur les 95
000 morts lors de la guerre de Crimée y reposent.
« la France (ainsi que le Royaume-Uni et l'Italie) est autorisée par l'empereur russe Alexandre II à
rassembler dans une nécropole unique les dépouilles de ses soldats dispersées dans les dizaines
de cimetières militaires de Crimée. Construite à partir de 1863, elle se composait d'un mausolée
central où étaient enterrés les généraux et leurs officiers d'état-major et de 17 caveaux
secondaires renfermant les ossements des soldats français morts au combat ou de maladie.
Endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale, le cimetière sera détruit en 1982 pour en
récupérer les matériaux. En 2004, un nouveau mémorial est inauguré sur l'emplacement même de
l'ancien cimetière. ». (Wikipédia)

Sources :
   -   (1) Site internet « Histoire et Généalogie » Thierry Sabot
   -   AD 86 archives état-civil et recensement de la population en ligne
   -   AD 86 Cote : 8 U 5/72-1 Répertoire notaire Bodin Ernest
   -   AM Registres des délibérations
   -   Encyclopédie numérique Wikipédia
   -   “Rapport au Conseil de santé des armées sur les résultats du service médico-chirurgical
       aux ambulances de Crimée et aux hôpitaux militaires français en Turquie, pendant la
       campagne d'Orient en 1854-1855-1856, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61150980
   -   “L'expédition de Crimée jusqu'à la prise de Sébastopol : chroniques de la guerre d'Orient.”
       T. 1 / par le baron de Bazancourt, éd. Amyot 1857

Montamisé le 9 mai 2021
Article de Jean-François LIANDIER
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