Préface Michèle Bissière, Catherine R. Montfort Women in French Studies, Special Issue, 2006, pp. 5-11 (Article) Published by Women in French ...

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Préface
   Michèle Bissière, Catherine R. Montfort

   Women in French Studies, Special Issue, 2006, pp. 5-11 (Article)

   Published by Women in French Association
   DOI: https://doi.org/10.1353/wfs.2006.0041

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       https://muse.jhu.edu/article/509761/summary

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Préface

     Dans la lignée du premier numéro spécial de Women in French Studies
(French and Francophone Women, 16th-21st Centuries, 2002), le présent
volume a pour objet de rassembler des articles à vocation à la fois
scientifique et pédagogique sur divers aspects du cinéma français et
francophone. Il reflète l'intérêt grandissant des membres de Women in
French pour l'enseignement de la culture et de la littérature par le film. Ces
dernières années, en effet, de nombreux/ses collègues ont participé aux
sessions WIF consacrées au cinéma dans différents colloques (WIF,
PAMLA, MLA, AATF), et plusieurs articles ci-inclus étaient à l'origine des
communications que Catherine Montfort a eu l'idée de rassembler dans ce
volume. Nous y avons subséquemment joint des articles reçus suite à une
annonce parue dans le bulletin de WIF, sur le site Internet et sur la liste
électronique. Nous voudrions remercier les chercheurs/chercheuses qui nous
ont soumis des articles, ainsi que l'Office du Provost et le Program for the
Study of Women and Gender de l'université de Santa Clara, dont le soutien
financier a contribué à la réalisation de ce projet.
     Les articles que nous avons retenus sont très variés dans leurs thèmes et
leur approche théorique et pédagogique. Certains sont consacrés à un(e)
réalisateur/trice ; d'autres se concentrent sur un film spécifique ; d'autres
enfin présentent un programme de cours et incluent un grand nombre de
films. Les catégories choisies pour organiser les articles reprennent en partie
la structure adoptée dans le premier numéro spécial. Le volume est divisé en
trois parties, culture et société, littérature, et une section à la fois théorique et
pratique sur la technique cinématographique.
     La section culture et société est articulée autour de zones géographiques
francophones, sans parti pris hiérarchique, et comprend des articles sur
l'histoire et la société du vingtième siècle, avec quelques incursions dans des
époques antérieures. Le cinéma traitant de l'Hexagone est le plus représenté
car c'est le domaine dans lequel nous avons reçu et accepté le plus grand
nombre de contributions. Le premier article, celui de Judith Sarnecki,
problématise l'utilisation du film de fiction pour enseigner l'histoire en
montrant le rôle que jouent la psychologie collective et les mythes
identitaires nationaux dans la perception et la représentation du passé.
L'analyse est menée à partir de deux films de Louis Malle donnant des
points de vue contrastés sur l'attitude des Français sous l'Occupation
allemande, Lacombe Lucien (1974) et Au revoir les enfants (1987). L'article
inclut aussi un survol de la situation politique en France en 1940-44, une
substantielle bibliographie annotée et, en appendice, un programme de cours
sur la France sous l'Occupation ainsi que des suggestions de textes littéraires
et filmiques à utiliser. Les trois articles suivants ont pour sujet la France
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contemporaine telle qu'elle apparaît dans les films de Serreau, Klapisch et
Varda. Joan West traite les films de Serreau comme baromètres de la société
française. Elle suggère comment utiliser Trois hommes et un couffin (1985),
Romuald et Juliette (1989) et Chaos (2001) pour discuter et illustrer les
constats des sociologues Alain Kimmel et Gérard Mermet sur l'évolution
des structures et des relations familiales. Elle montre aussi comment Serreau
utilise la comédie pour exprimer un point de vue critique et suggérer des
remèdes aux dysfonctionnements de la famille et de la société. L'article
contient des questions de discussion sur les trois films ainsi qu'une liste de
références et une filmographie de Serreau annotées. Marianne Golding traite
aussi le film de Klapisch Chacun cherche son chat (1996) comme document
sociologique pouvant initier les étudiants à la France contemporaine, mais
elle le fait dans un cours de composition, conversation et culture de
troisième année universitaire. La discussion de thèmes socioculturels tels
que le troisième âge, le racisme, les minorités, les SDF, l'urbanisation, la
mode et l'homosexualité s'inscrit dans le cadre d'activités linguistiques
spécifiques visant à améliorer la grammaire et l'écriture. L'auteure inclut
une liste des séquences du film, des suggestions d'activités culturelles et
linguistiques, un programme de cours détaillé axé sur Chacun cherche son
chat et Le Grand Chemin, de Jean-Loup Hubert, et une filmographie annotée
de Klapisch. Nathalie Rachlin explore la thématique de l'exclusion dans
deux films de Varda : Sans toit ni loi (1985) et surtout Les Glaneurs et la
Glaneuse (2000), essai documentaire qui examine l'ancienne tradition du
glanage telle qu'elle se pratique aujourd'hui sous la forme du grappillage en
milieu rural et sous la forme de la récupération en milieu urbain. Son article
montre par quelles techniques filmiques Varda réussit à maîtriser les
émotions que suscite toute représentation de la détresse humaine et suggère
que ces techniques sont caractéristiques de ce que Varda appelle sa
« cinécriture ». L'auteure présente aussi les autres facettes de Les Glaneurs
(carnet de voyage, autoportrait de la cinéaste), film original qui ne peut
s'inscrire ni dans le cadre du cinéma intimiste ni dans celui du renouveau du
cinéma social de la fin des années 90. L'appendice comprend un programme
de cours sur le documentaire français et une sélection annotée de films et
documentaires sur l'exclusion. Avec l'article de Michelle Chilcoat, nous
débordons le cadre purement hexagonal de cette section. L'auteure décrit un
cours consacré à la représentation de la sexualité dans un grand nombre de
films français et francophones et dans quelques remakes américains, un des
objectifs étant d'examiner si ces films remettent en question l'hégémonie
hétérosexuelle. Après une introduction à la théorie filmique, psychanalytique
et féministe qui sous-tend l'organisation du cours, l'auteure propose un
guide détaillé des films et lectures théoriques discutés pendant le semestre.
La première partie du cours explore les thèmes du regard masculin, de la
féminité, du désir lesbien et de « l'hétérosexualisation » à partir de Les
Bonnes Femmes (Chabrol, 1960), Les Diaboliques (Clouzot, 1954),
Diabolique (Chechik, 1996) et Gazon maudit (Balasko, 1995). La deuxième
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section est consacrée à l'homosexualité, la masculinité et la structure de la
famille dans La Cage aux folles (Molinaro, 1979), The Birdcage (Nichols,
1996), et Sitcom (Ozon, 1997). Le cours se termine par une discussion des
concepts d' « intersexualité » et de « dysphorie sexuelle » avec Woubi chéri
(Brooks, 1998), Le Mystère Alexina (Féret, 1985), Ma Vie en rose (Berliner,
1997) et The Dress Code (MacLaine, 1999). L'article inclut un programme
de cours, des sujets de dissertation et une importante bibliographie annotée.
     Le cinéma québécois est représenté par un film de Léa Pool, Emporte-
moi (1999) et Les Portes tournantes (1984), de Francis Mankiewicz
(l'analyse des Portes tournantes se trouve plus bas dans la section
« Littérature »). Emporte-moi explore la quête identitaire d'une adolescente,
Hannah Riel, dans le contexte de la « Révolution tranquille » du début des
années 1960, période de restructuration économique intense et de
sécularisation dans les domaines de l'éducation et de la santé. Fille illégitime
d'une mère catholique et d'un père juif polonais ayant survécu à
l'holocauste, Hannah est victime d'ostracisme et partagée entre son héritage
intellectuel européen et la culture populaire nord-américaine. Paula Ruth
Gilbert and Miléna Santoro mettent en parallèle l'itinéraire de la
protagoniste et les changements profonds qui ont affecté le Québec en
soulignant le rôle du cinéma dans l'émancipation individuelle et collective.
Elles suggèrent des pistes d'exploration intégrant le contexte historique, la
vision personnelle de Léa Pool et la dimension symbolique du film. En
appendice se trouvent des scènes à analyser, des questions de discussion, une
liste des références musicales du film et une filmographie annotée de Pool.
     L'Afrique du Nord et le Moyen Orient sont réunis, comme dans le
premier volume, pour leurs affinités culturelles et aussi parce que le concept
d'Orientalisme développé dans le premier article s'applique aux deux
régions. Susan Ireland présente le programme d'un cours avancé consacré à
la représentation de l'Orient, et des femmes orientales en particulier, dans la
littérature, le film et la peinture du milieu du dix-neuvième siècle à nos
jours. A chaque période correspondent des thèmes distincts : la
représentation de l'Orient comme femme, la peinture des relations
interraciales pour la période coloniale ; le rôle des femmes, le conflit entre
nationalisme et féminisme pour la décolonisation ; la position des femmes
orientales pour la période postcoloniale (leur expérience de l'immigration,
leur situation politique, les tensions entre tradition et modernité dans leur vie
personnelle). La première partie de l'essai est consacrée à la structure du
cours et à la façon d'intégrer les films dans le corpus interdisciplinaire.
L'auteure suggère ensuite comment introduire les notions clés
(l'orientalisme, le cinéma colonial) et elle analyse huit films principaux, de
Princesse Tam-Tam (1935) à Miel et cendres et Les Silences du palais
(1996). Elle conclut avec un programme de cours et une bibliographie
annotée sur des sujets tels que « La peinture et la photographie
orientalistes » et « Œuvres critiques sur le cinéma ». L'article de Cheryl
Krueger est un bon complément à l'article précédent. Il présente des
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perspectives théoriques et des suggestions pratiques pour enseigner le film
d'Edmond Gréville, Princesse Tam-Tam (1935) — une histoire d'amour
imaginaire entre un riche romancier français, Max de Mirecourt, et une
bergère tunisienne, Aouina — dans un cours de français intermédiaire. La
présentation du film et le support pédagogique (activités de pré-visionnage,
questions de discussion, sujets de composition) mettent l'accent sur les
aspects colonialistes du film, qui se manifestent par exemple dans la
juxtaposition des Européens « civilisés » et des « sauvages » en tous genres
(les femmes, les pauvres, G « Autre » africain ou oriental). En insistant sur
les différences entre le film français et le cinéma hollywoodien de l'époque
(y compris la réception différente de Joséphine Baker dans les deux pays),
l'auteure encourage les étudiants à réexaminer leur propre héritage culturel.
L'article contient l'analyse filmique d'une séquence et une bibliographie
annotée.
   Les thèmes colonialistes sont abordés aussi par Jeanne Garane et Ruth
Hottell dans leurs articles consacrés en partie à l'Afrique subsaharienne. La
tension entre tradition et modernité est le fils conducteur de l'article de
Jeanne Garane consacré à Keita!: The Heritage of the Griot. L'auteure
insiste sur les rapports syncrétiques entre le film et les épopées sur lesquelles
il est basé, L'Épopée de Sundiata, appartenant à la tradition orale du
treizième siècle, et sa transcription du vingtième siècle, Soundjata ou
l'épopée mandingue, de D.T. Niane. Elle montre que le film propose une
synthèse plutôt qu'une opposition entre tradition et modernité et insiste sur
le rôle essentiel du griot, de l'épopée et du cinéaste africain — griot des
temps modernes — dans l'intégration du passé et du présent pour construire
l'avenir. L'article contient des questions de discussion sur le film et des
idées sur son exploitation pédagogique dans différents types de cours. Ruth
Hottell analyse la représentation du colonisé dans deux films de Claire
Denis, Chocolat (1988) et J'ai pas sommeil (1994). Elle montre comment
Denis traite son sujet de l'intérieur en faisant sentir au spectateur la douleur
de l'aliénation. Dans Chocolat, elle se démarque du motif colonialiste du
« bon sauvage » en dépeignant la marginalisation du personnage africain
dans son propre pays sous la colonisation. J'ai pas sommeil décrit
l'aliénation d'un groupe de Martiniquais à Paris dans les années 1990.
L'article inclut des suggestions de scènes à analyser, deux programmes de
cours dans lesquels ces films peuvent être exploités (un cours multiculturel
et un cours sur le cinéma des femmes et la théorie féministe) et une
bibliographie annotée.
     Les cinq articles suivants pourraient s'intégrer dans diverses sous-
sections de la catégorie culture et société, mais nous les avons regroupés de
façon chronologique du XVIe au XXe siècle dans la section littérature parce
qu'ils abordent tous le thème de l'adaptation. Ce thème est développé à
partir de films très divers dont les récits se situent soit en France, soit au
Québec ou encore en Egypte. Cette section débute au XVIe siècle avec un
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article de Mary Jane Cowles qui porte un regard critique sur le désir avoué
de Patrice Chéreau de se distancer du roman de Dumas et du genre du « film
d'héritage » dans son adaptation de La Reine Margot en 1994. A partir des
théories de McFarlane sur l'adaptation et après un rappel des idées de Lacan,
elle se concentre sur le personnage de Margot et montre que Chéreau échoue
dans son ambition d'en faire une « femme de la Renaissance, libre et
moderne ». Une analyse de quelques scènes montre en effet que le
réalisateur situe résolument l'héroïne et ses relations dans le domaine de
l'Imaginaire plutôt que du Symbolique, la privant ainsi de l'ambition
politique qu'elle avait dans le roman. L'auteure propose des idées pour
intégrer le film dans différents cours (sur les femmes dans l'histoire de
France ou dans le film français, sur la littérature du dix-neuvième siècle, sur
le seizième siècle, sur l'adaptation de romans français à l'écran). L'article
contient aussi une biographie de Patrice Chéreau et une liste annotée des
ouvrages cités. Pour le XVIIe siècle, Catherine Daniélou analyse les portraits
opposés de Madame de Maintenon qui se dégagent de deux romans et de
leurs adaptations cinématographiques, L 'Allée du Roi (roman de Françoise
Chandernagor de 1981, film de Nina Companeez en 1995) et La Maison
d'Esther, roman d'Yves Dagerfield paru en 1991 et adapté au cinéma par
Patricia Mazuy sous le titre Saint-Cyr en 1999. Le film L'Allée du Roi
reprend la réhabilitation de Madame de Maintenon que l'on trouve dans le
roman de Chandernagor. Il fait le portrait d'une femme humaine et
intelligente injustement condamnée pour son influence politique supposée.
Saint-Cyr, au contraire, la présente comme mystique à outrance, tyrannique
et cruelle à l'égard des adolescentes qu'elle éduquait dans son institution de
Saint-Cyr. L'analyse comparée des deux films et des romans qui les ont
inspirés montre aux étudiants le côté subjectif de toute représentation
filmique et l'impact du présent sur l'interprétation du passé (Saint-Cyr, par
exemple, reflète les craintes de la réalisatrice sur la montée des intégrismes
opprimant les femmes à la fin du vingtième siècle). L'introduction inclut des
considérations sur la nature du film historique et une synthèse sur la
perception de Maintenon au cours des siècles. Avec l'article de Christiane
Makward, nous faisons un saut dans l'espace et passons en Egypte.
L'auteure examine la trahison du récit d'Andrée Chedid, Le Sixième Jour
(1960), dans le film éponyme de Youssef Chahine sorti en 1986. Elle
explore les raisons pratiques de cette infidélité tout en faisant remarquer que
le dénouement du film respecte la sagesse spirituelle de l'auteure et son
amour de la vie. L'article inclut des considérations pédagogiques, un
découpage des dernières séquences du film et des informations sur Chahine.
Mariana Ionescu, quant à elle, nous emmène au Québec en analysant
comment elle utilise le roman postmoderne de l'écrivain acadien Jacques
Savoie, Les Portes tournantes (1984), et son adaptation de 1987 par le
réalisateur québécois Francis Mankiewicz dans un cours de théorie littéraire
de niveau intermédiaire ou avancé. La première partie de l'article consiste en
une comparaison méthodique des récits romanesque et filmique à partir des
10                CULTURE AND LITERATURE THROUGH FILM

concepts théoriques fondamentaux expliqués et illustrés dans le manuel La
Lecture du roman. Une initiation (Paquin et Rény 1984). La deuxième partie
propose une analyse succincte des quatre paradigmes d'enfance contenus
dans le roman et repris d'une façon légèrement différente dans le film. Cette
analyse, basée sur le motif de l'enfant archetypal défini par Cari Jung, offre
une vision particulière sur le lien étroit créé entre le thème de l'enfance et la
quête identitaire des protagonistes adultes. Un appendice contient une liste
de références annotées et des questions sur les concepts de La Lecture du
roman appliqués au roman et au film. Enfin, cette section se termine par la
présentation détaillée d'un cours avancé de Laura Dennis-Bay, qui couvre un
plus grand nombre de films et aborde l'adaptation de façon plus générale.
Après une introduction à ce concept à partir d'un essai de Dudley Andrew,
elle analyse et évalue les transformations opérées dans l'adaptation de quatre
romans : Moderato cantabile, Le Colonel Chabert, Zazie dans le métro et
L 'Homme qui aimait les femmes. L'article inclut un programme de cours,
des suggestions pour enseigner le cours en anglais et une liste de ressources
annotée qui comprend une gamme de sites Internet sur les auteurs,
réalisateurs et films étudiés.

     La dernière section du volume est consacrée à la technique et au langage
filmique. L'article de Charlotte Sampere a pour objectif de donner aux
enseignants les outils théoriques nécessaires pour étudier le film en tant que
film. L'auteure répertorie les principaux procédés expressifs spécifiques au
langage cinématographique et explique leurs fonctions technique, esthétique
et idéologique. La présentation de chaque concept (le cadre, la profondeur de
champ, le plan, etc.) est illustrée par l'analyse d'une scène extraite d'un film
récent disponible aux États-Unis. L'appendice contient des exemples
d'études sur quelques figures de style (les liaisons, la couleur, l'éclairage, le
montage, les mouvements de caméra, les travellings latéraux) à partir de
films spécifiques de Renoir, Jeunet, Besson, Demy, Truffaut et Varda. Des
questions pour les étudiants complètent les analyses. L'article contient aussi
un lexique français-anglais des principaux termes techniques du cinéma et
une liste de références annotée. Finalement, Sarah Barbour explique
comment elle utilise trois films très différents pour initier les étudiants au
langage filmique. Avec Les Vacances de Monsieur Hulot (1952) de Jacques
Tati, elle introduit une terminologie de base (récit filmique, bande son, plan,
etc.) permettant d'analyser le rôle du spectateur dans la création du sens.
Hiroshima mon amour (1959) illustre comment le langage filmique peut
créer un effet poétique et, dans ce cas précis, évoquer le conflit entre la
mémoire et l'oubli dans l'expérience d'un traumatisme personnel et/ou
politique. Le troisième film, La Noire de... (1966), réalisé par Ousmane
Sembene à partir de sa nouvelle du même nom, illustre le rôle politique et
pédagogique du cinéma francophone africain à ses débuts et permet aussi
d'explorer le procédé de l'adaptation. Le reste de l'article comprend des
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questions sur Hiroshima et La Noire de ... et une filmographie annotée des
trois réalisateurs étudiés.

    Nous tenons à remercier les auteures qui ont contribué à ce numéro
spécial et aux colloques dans lesquels l'idée de ce volume est née. L'intérêt
du cinéma pour l'enseignement de la littérature et de la culture n'est plus à
prouver, mais l'exploitation pédagogique du film exige une préparation
intensive pour qui n'a pas été formé aux études filmiques, et les ressources
dans ce domaine sont souvent éparses. Nous espérons que la publication de
ce recueil de contributions aussi riches que diverses stimulera l'intérêt déjà
manifeste des membres de WIF pour le cinéma français et francophone et
suscitera de nouveaux articles et expériences pédagogiques.
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