PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES - Alain Delorme Charles H. Cardinal
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CHAPITRE 5 PRÉPARATION PHYSIQUE DES ATHLÈTES Alain Delorme Charles H. Cardinal 1
La préparation physique et la performance sportive vont ensemble comme "Dupont et Dupond". Depuis le début de l'ère olympique moderne, on tente d'améliorer la préparation physique organique (filières énergétiques) et la préparation physique musculaire (force et flexibilité) des athlètes qui s'entraînent en vue d'une performance sportive optimale. Ces qualités physiques supportent, en quelque sorte, les qualités perceptivo-cinétiques (technico-tactique). Dans l'encadrement d'athlètes engagés dans la poursuite de l'excellence, l'on note en premier lieu un développement relativement général des qualités physiques de l'athlète suivi d'un développement plus spécifique des qualités physiques relié aux exigences de la discipline sportive, à la nature et à la structure de la compétition. Voici une liste de facteurs physiques qui peuvent avoir une influence quelconque sur la préparation à la performance en volley-ball. - L'endurance aérobie (E.A.). - La puissance aérobie maximale (P.A.M.). - La vitesse d’exécution d’un enchaînement d’actions (S.A.A.). - L'endurance spécifique au volley-ball. - La force maximale (force relative). - La force-vitesse (force initiale et force explosive). - La force d'endurance. - La flexibilité. Il est nécessaire au départ d’expliquer brièvement le concept du développement maximal des qualités physiques par rapport à leur développement optimal. Dans les sports cycliques, la performance est reliée en grande partie à la puissance ou à l’endurance des filières énergétiques sollicitées. La performance en haltérophilie et en athlétisme (les sauts et les lancers) repose essentiellement sur la force absolue, initiale et explosive. Il est donc vital pour l’athlète de travailler les qualités musculaires ou organiques à l’année longue et sur plusieurs années cherchant à atteindre son sommet maximal de développement. Cependant, pour le volley-ball, les qualités physiques sont importantes mais c’est l’aspect technico-tactique qui est le déterminant majeur affectant la performance. Les qualités physiques seront développées pendant une certaine période de l’année et maintenues lors de la période de compétition principale. Il y a donc une certaine limite dans le temps concernant les gains recherchés au niveau de la force et des filières énergétiques. On se réfère au développement optimal. Dans ce contexte, l’expansion des qualités physiques demeure essentielle mais s’effectue jusqu’à un certain niveau, parce qu’au delà de ce seuil les effets sur la performance auraient tendance à être négligeables ou ne justifieraient pas le temps ou les énergies investis. (Marion et al.1994) Ce chapitre a pour but de vous aider à concevoir un programme d’entraînement pour le développement des 2
qualités musculaires et des filières énergétiques en fonction des contraintes actuelles, de l’âge et du vécu des athlètes 5.1 ENTRAÎNEMENT DE LA FORCE 5.1.1 Définition des types de force Force d'endurance (endurance musculaire) La capacité de maintenir un pourcentage élevé de production de force ou de puissance maximale en contraction répétées. (MacDougall,1992) Peut être aérobique ou anaérobique. La force maximale La force peut se traduire par l’énergie maximale créée pendant une seule contraction maximale volontaire. (MacDougall,1992) Cette force peut être interprétée en FORCE ABSOLUE ou en FORCE RELATIVE. La force absolue est la force maximale exercée par un muscle (groupe de muscles) au cours d'une contraction sans tenir compte de la masse corporelle de l'athlète ou du temps mis pour exercer cette contraction Schmidtbleicher (1985). La force relative est la force maximale exercée au cours d'une contraction musculaire par unité de masse corporelle. (Poliquin,1991) Force Vitesse (puissance musculaire) C'est la capacité des systèmes nerveux et musculaire de surmonter des résistances avec la plus grande vitesse de contraction possible dans le plus court laps de temps possible. La force vitesse compte deux autres qualités de force: la FORCE DE DÉMARRAGE (FORCE INITIALE) et la FORCE EXPLOSIVE. La force initiale représente la capacité de produire un accroissement de force au début d’une contraction musculaire. La force explosive peut se traduire par la capacité du système neuromusculaire de continuer à produire aussi rapidement que possible l’accroissement de tension déjà amorcé. La capacité de réaliser une élévation verticale de la force, mesurée en termes de force par unité de temps. C’est une accélération du mouvement. (Schmidtbleicher,1985) 5.1.2 Terminologie associée à l’entraînement de la force 5.1.2.1 CHARGE D’ENTRAÎNEMENT RÉPÉTITION Nombre de fois que l’exercice est répété avant que l’on se repose. Généralement, l’effort se poursuit jusqu’à ce que l’incapacité de continuer ou que la fatigue apparaisse. SÉRIES Un nombre fixe de répétitions d’un exercice donné. VOLUME 3
La quantité de travail dans une séance. Le produit du nombre de répétitions par le nombre de séries.Selon Worabojow (1984), il semble y avoir une relation inverse entre le nombre de séries et le nombre de répétitions. L'hypothèse de travail repose sur l'énoncé de base suivant: il existerait un seuil minimal de volume d'entraînement (nombre total de répétitions par séance) pour stimuler le développement de la force. Si l'athlète fait peu de répétitions par série, il doit compenser par un plus grand nombre de séries pour atteindre l'effet d'entraînement souhaité. INTENSITÉ Le montant de résistance utilisé pour un exercice particulier. Cette résistance est caractérisée par un pourcentage d’une répétition maximale (% 1 R.M.). C’est l’alliance intensité et durée de l’effort qui provoque les adaptations physiologiques recherchées. VITESSE D’EXÉCUTION OU TEMPO Le temps alloué pour effectuer une répétition complète et une série. INTERVALLE DE REPOS La durée d’une période de récupération passive entre les séries et les exercices. Il semble exister une relation inverse entre le nombre de répétitions/série et la durée de la période de repos. (Poliquin,1991) Plus le nombre de répétitions par série est faible, plus la durée de la période de repos doit être prolongée. 5.1.2.2 TYPES DE CONTRACTION CONCENTRIQUE Le muscle se tend et se raccourcit, ce qui entraîne un mouvement segmentaire. EXCENTRIQUE Le muscle s’allonge en se tendant, ce qui entraîne une résistance au mouvement ou un ralentissement de ce mouvement. ISOMÉTRIQUE Le muscle se tend mais demeure de la même longueur, n’entraînant aucun mouvement. 5.1.2.3 MOUVEMENT vs MUSCLES OU GROUPES MUSCULAIRES IMPLIQUÉS MUSCLES AGONISTES Les muscles agonistes sont les muscles principalement responsables du mouvement spécifique d’une articulation donnée. MUSCLES ANTAGONISTES Les muscles antagonistes sont des muscles qui exécutent des mouvements à l’opposé à ceux des muscles agonistes. MUSCLES STABILISATEURS Les muscles fixateurs ou stabilisateurs sont les muscles qui confèrent de la stabilité à un os ou à une partie du corps afin que les muscles principaux disposent d’une base solide à partir de laquelle (ou sur laquelle) ils peuvent exercer la traction. MUSCLES SYNERGISTES Les muscles synergistes représentent les muscles qui agissent ensemble et sont impliqués dans une action coordonnée pour l’exécution d’un même mouvement. 4
Il faut travailler les muscles agonistes et antagonistes afin de bien équilibrer la force chez les athlètes en croissance. Si l’emphase porte exclusivement sur le développement des muscles principalement responsables du geste technique, le programme d’entraînement musculaire peut devenir responsable d’un problème de posture ou d’une blessure sportive éventuelle. 5.1.3 Protocoles d’entraînement 5.1.3.1 ENTRAÎNEMENT DE LA FORCE D’ENDURANCE Le volley-ball québécois fait usage de deux types de compétition: "l'aller-retour" et le tournoi. Cette dernière forme expose l'équipe à plusieurs adversaires au cours de la même journée. L'habileté du joueur à résister à la fatigue en fin de journée, quand l'équipe accède à la ronde finale du tournoi, peut s'avérer un facteur qui limite la performance. La condition première pour le développement de la force d'endurance est un maximum de travail contre une résistance supérieure à celle que l'on rencontre en compétition. (Poliquin,1991) La force maximale est associée de près à cette qualité. Il existe essentiellement trois façons d'améliorer la force d'endurance de l'athlète: - Entraîner la force maximale. - Entraîner la force d'endurance. - Utiliser l'exercice de compétition avec résistance légère. TABLEAU 11. Protocole d'entraînement de la force d'endurance pour les jeunes (débutants en musculation): CADET. INTENSITÉ: 20 à 40% d'1 R.M. 5
RÉPÉTITIONS: 15 à 30 SÉRIES: 1à6 REPOS: 0 à 60 s entre les séries ou les exercices RYTHME D'EXÉCUTION: Modéré ou dynamique NOMBRE D'EXERCICES/SÉANCE: 10 à 12 FRÉQUENCE: 2 à 3 fois/semaine SURCOMPENSATION: 48 heures DURÉE RECOMMANDÉE: 12 semaines MOYENS: Exercice combiné et exercice localisé Tiré de Delorme (1996). pour les athlètes initiés à la musculation: JUVÉNILE INTENSITÉ: 40 à 65% d'1 R.M. RÉPÉTITIONS: 12 à 20 SÉRIES: 1à3 REPOS: 0 à 90 s entre les séries ou les exercices RYTHME D'EXÉCUTION: Modéré ou dynamique NOMBRE D'EXERCICES/SÉANCE: 8 à 12 FRÉQUENCE: 2 à 3 fois/semaine SURCOMPENSATION: 48 heures DURÉE RECOMMANDÉE: 12 semaines MOYENS: Exercice combiné et exercice localisé Tiré de Delorme (1996). Dans les protocoles d'entraînement présentés çi-haut, la procédure de déroulement de la séance peut suivre deux axes: l'athlète exécute le nombre de répétitions et de séries souhaités pour l'exercice en question avant de passer à l'exercice suivant ou l’athlète exécute un entraînement par circuit. Cette forme de travail consiste à faire une à trois fois de suite une succession d’exercices sans période de repos entre les mouvements, les exercices et les séries. L’entraînement par circuit peut également se faire dans un gymnase avec l'équipement que l'on retrouve en milieu scolaire: plinth, espalier, corde à danser, haie, sac de sable, "medecine ball", corde à grimper, haltères légers, etc. 6
Deux professeurs du département d'éducation physique de l'Université de Leeds en Angleterre, R.E. Morgan et G.T. Adamson (1961), sont considérés comme étant les pionniers de l'entraînement par circuit. Cette méthode vise le développement progressif et simultané de la force musculaire, de la puissance musculaire, de l'endurance musculaire et de la capacité circulo-respiratoire. (Bouchard et al. 1975) Ce type d'entraînement recherche avant tout l'amélioration des qualités physiques fondamentales utiles à une bonne condition physique et à une préparation de la pratique sportive. Un circuit englobe de six à douze exercices. Les mouvements à faire ne requièrent pas d’apprentissage technique. La durée totale d'une séance peut varier de vingt à quarante minutes. La fréquence d'entraînement est de deux à trois fois/semaine, espacées de 48 heures. Cet entraînement peut avoir lieu après celui en volley-ball sous la surveillance et à la satisfaction de l'entraîneur. L’entraînement peut également avoir lieu les jours ou il n’y a pas pratique de volley-ball. L'entraîneur doit garder à l'esprit l'objectif de préparation physique générale dans le choix des exercices et s'assurer de couvrir l'ensemble du corps, c'est-à-dire les jambes et la ceinture pelvienne, les abdominaux, le dos, les membres supérieurs et la ceinture scapulaire. Pour déterminer la charge spécifique à chaque athlète, nous vous proposons la démarche suivante: Séance 1: L'apprentissage de l'exécution correcte des exercices sous le contrôle de l'entraîneur. Séance 2: Exécution complète du circuit avec une charge sous-maximale. Ceci se traduit par une série de 15-20 répétitions ou un effort continu d'une durée de 30 secondes. La vitesse d'exécution est constante. Les objectifs suivants sont poursuivis: - se familiariser avec les exercices; - découvrir l'effort requis pour compléter le circuit une fois. Séance 3: Déterminer le maximum de répétitions pour chaque joueur à chacun des exercices du circuit. L'athlète exécute le plus grand nombre de répétitions ou nombre de répétitions maximum en 1 minute. Une minute de repos est accordée avant de passer à l'exercice suivant. Regroupez les athlètes par deux pour faire cette évaluation. Séance 4: 7
Début de l'entraînement par circuit. L'athlète exécute la moitié des répétitions maximum (R.M.) réalisées pour chaque exercice lors de la troisième séance. Le circuit est répété trois fois de suite sans temps de repos, ni entre les exercices ni entre les circuits. Notez le temps total pour compléter l'entraînement. L'objectif pour l'athlète dans les semaines à venir est de réduire son temps graduellement et progressivement. La cible est 2/3 de son temps initial. (Bouchard et al.1975) Quand ce résultat est atteint, l'entraîneur doit changer les exercices et procéder à une nouvelle évaluation du maximum. TABLEAU 12. Exemple d'entraînement par circuit pour les jeunes ENTRAÎNEMENT PAR CIRCUIT Exercice Explication Effet musculaire* 1. "Bench step" ou Monter et descendre d'un banc de 18" Quadriceps, soleus, "Havard Step Test" de haut, en quatre temps. gastrocnemeus, glutaeus maximus. 2. Extension dorsale Coucher au sol en appui facial, pieds Masse commune du sos, retenus par les espaliers, mains sur la erector spinae. nuque, soulever la tête et le tronc. 8
3. Pompes ("push-up") Extension complète des bras, maintenir Triceps, ceinture le tronc en ligne avec les jambes. scapulaire. 4. Sauts sur un banc Garder le tronc droit, tenir un haltère Quadriceps, soleus, placé entre les jambes léger dans chaque main. gastrocnémeus, glutaeus maximus. 5. Rouler la corde Tourner un bâton pour enrouler la Fléchisseurs et corde retenant un haltère léger. extenseurs des doigts et des mains. 6. Flexion horizontale Coucher sur le dos/banc, bras pendus Pectoralis major, des épaules ("flies") de chaque côté. Tenir des haltères deltoideus. légers, ramener les mains vers le haut au-dessus des yeux. 7. Flexion et extension Position pour faire des pompes. Fléchisseurs des des jambes Ramener les pieds sous le corps (en hanches, ischio-jambiers. petit bonhomme), retourner en extension complète. 8. Extension des coudes Mains en arrière de la tête, retenant Triceps. des haltères légers, coudes élevés, extension avant-bras/bras. 9. Sauts au panier Sauts consécutifs au panier de basket, Quadriceps, soleus, sans élan, sans pause. Tentez de gastrocneméus, glutaeus toucher le plus haut possible à chaque maximus. saut. 10. Redressement assis Pieds retenus par les espaliers, jambes Abdominaux, psoas, fléchies, mains sur la nuque. Soulever abdominis obliquus. droit, soulever avec rotation à gauche, soulever avec rotation à droite. La force d'endurance peut également être développée en utilisant l'exercice de compétition (imiter le geste technique)avec une certaine résistance. L'utilisation de tubes chirurgicaux en est un exemple. La vitesse d’exécution (tempo) peut être continue ou rapide. S'il y a détérioration de l'exécution motrice, il faut arrêter l'exercice par crainte de développer de mauvaises habitudes dans l'application du S.F.M. Nous déconseillons l'utilisation de la veste lestée et des poids aux chevilles à cause des blessures potentielles (genoux, dos, chevilles et orteilles). 5.1.3.2 ENTRAÎNEMENT DE LA FORCE MAXIMALE Nous distinguons deux protocoles d’entraînement de la force maximale. Le premier vise l’augmentation du diamètre de la fibre musculaire (hypertrophie-masse musculaire) et le deuxième vise les qualités d’innervation (système nerveux). Augmenter votre masse musculaire, c'est comme mettre un plus gros moteur dans votre voiture. Voici les principaux avantages de la méthode culturiste. (Poliquin1991) 9
- Idéal avec les débutants car elle permet d'apprendre rapidement les exercices de musculation. - Nécessaire pour obtenir une force de base pour la période préparatoire. - Méthode d'entraînement de la force la plus sécuritaire car seulement des poids modérés sont utilisés. - Recommandée pour l'entraînement des petits muscles. TABLEAU 13. Protocole d'entraînement de la force maximale (hypertrophie) INTENSITÉ: 70 à 82% d'1 R.M. RÉPÉTITIONS: 6 à 12 SÉRIES: 1à6 REPOS: 90 s à 4 min. entre les séries RYTHME CONCENTRIQUE: 1 à 10 s par répétition RYTHME EXCENTRIQUE: 1 à 10 s par répétition DURÉE/SÉRIE: 40 à 70 sec. NOMBRE D'EXERCICES/SÉANCE: 6 à 12 FRÉQUENCE: 2 à 3 fois/semaine par groupe musculaire SURCOMPENSATION: 48 heures et plus DURÉE RECOMMANDÉE: 12 semaines minimum MAINTIEN: 1 fois/semaine MOYENS: Exercice combiné et exercice localisé Tiré de Delorme (1996). La force relative est importante en volley-ball à cause des déplacements rapides et des nombreux sauts au filet. Il faut donc éviter un gain trop élevé en masse musculaire se traduisant par une augmentation substantielle du poids corporel. Alors l'entraînement de la force devrait reposer en grande partie sur des méthodes sollicitant les facteurs neuro- musculaires, c'est-à-dire, les méthodes qui augmentent la synchronisation et le recrutement des unités motrices. La méthode des poids maximaux visant le développement de la force maximale répond à cet objectif. Les avantages de la méthode des poids maximaux. (Poliquin,1991) 10
- Gains élevés en force maximale grâce à une activation accrue des unités motrices (augmentation du nombre et du taux de déclenchement des unités motrices). Une augmentation de leur synchronisation, une activation améliorée de l'appareil contractile et une inhibition des mécanismes protecteurs du muscle. - Hautement spécifique à la décharge neurale retrouvée dans les sports demandant l'expression maximale de la force (exemple: sauts cherchant une hauteur d'atteinte maximale). - Gains minimes en hypertrophie, ce qui est d'importance majeure dans les sports où la force relative est un facteur limitant de la performance sportive. TABLEAU 14. Protocole d'entraînement de la force maximale. Utilisation des poids maximaux. INTENSITÉ: 85 à 100 % d'1 R.M. RÉPÉTITIONS: 1à5 SÉRIES: 1à6 REPOS: 3 à 5 min. entre les séries ou les exercices RYTHME CONCENTRIQUE: 1 à 4 s par répétition RYTHME EXCENTRIQUE: 1 à 6 s par répétition DURÉE/SÉRIE: Moins de 20 s 11
Tableau15 . Relationentre le nombre de répétitions et le %d'1 R.M. Répétitions Intensité %du maximum %dumaximum %du maximum Repos Type (1 an/experience) (5 ans/experience) (débutants) d' adaptation 1 Maximale 100,0% 100,0% 100,0% 5-8 min. 2 Très élevée 95,0% 92,0% 96,0% 5-8 min. ADAPTATION 3 Très élevée 90,0% 85,0% 95,0% 5-8 min. NEURALE 4 Élevée 87,0% 80,0% 93,0% 3-6 min. (A.N.) 5 Élevée 85,0% 75,0% 90,0% 3-6 min. 6 Modérée 83,0% 73,0% 86,0% 3-6 min. Compromis 7 Modérée 80,0% 70,0% 85,0% 3-6 min. entre 8 Modérée/léger 79,0% 67,0% 83,0% 2-5 min. A.N. et A.S. 9 Modérée/léger 76,0% 65,0% 81,0% 2-5 min. ADAPTATION 10 Léger 74,0% 63,0% 79,0% 2-5 min. STRUCTURELLE 11 Léger 72,0% 0.5-3 min. (Hypertrophie) 12 Léger 70,0% 0.5-3 min. (A.S.) 13 69,0% 0.5-3 min. 14 Très léger 67,0% 0.5-3 min. Gains 15 66,0% 0.5-3 min. en 16 65,0% 0.5-3 min. force/ 17 64,0% 0.5-3 min. d'endurance 18 63,0% 0.5-3 min. 19 62,0% 0.5-3 min. > 20 61,0% 0.5-3 min. Adapté de : Stone &O'Bryant (1987), Poliquin(1986), Marion(1996), Zatsiorsky (1995) cité par Campbell (1996). NOMBRE D'EXERCICES/SÉANCE: 2à8 FRÉQUENCE: 2 fois/semaine (par groupe musculaire) SURCOMPENSATION: 72 à 84 heures DURÉE RECOMMANDÉE: 12 semaines MAINTIEN: 1 fois/semaine MOYENS: Exercice combiné et exercice localisé Tiré de Delorme (1996). Le développement de la force maximale est favorisé par une charge élevée et un nombre réduit de répétitions. Il s'avère essentiel pour entraîner la force, de connaître la surcharge maximale (100% ou 1 R.M.) que l'athlète peut soulever pour chacun des exercices. Campbell (1996) présente un tableau permettant la prédiction de la charge maximale pouvant être soulevée par un individu. 12
Selon certains auteurs, l'utilisation des répétitions sous-maximales pour déterminer le maximum de chacun, permet une estimation relativement précise de 1 à 3% de la répétition maximale (1 R.M.). Ce tableau est présenté à titre indicatif seulement. Le sexe de l’athlète et son vécu peuvent influencer ces données. Le système nerveux nécessite un temps de récupération de 4 à 5 fois plus long que les réserves musculaires d'énergie. Les bienfaits des méthodes de contractions maximales sur le système nerveux peuvent être passablement amoindris si l'on ne conserve pas un temps de repos suffisamment long entre les séries. (Poliquin,1991) La méthode des poids maximaux peut être utilisée que par des athlètes qui ont un vécu adéquat en musculation. Étant donné que la méthode des poids maximaux est caractérisée par une intensité élevée à optimale, il est recommandé de ne pas les utiliser pour plus de deux semaines à la fois (phase d'intensification). Il faut alterner des périodes de plus grand volume (nombre total de répétitions/séance) à plus faible intensité (phase d'accumulation) avec ces périodes d'intensification. (Schmidtbleicher,1985) Pour forcer le système neuromusculaire à s'adapter à la charge, il est important de planifier des variations du volume et de l'intensité de la charge. (Cherniak,1983) Si l'on vise à améliorer l'activation neurale au maximum, les intensités doivent être variées périodiquement ou soumis à une certaine progression. (Komi,1986) Alors, comment doit se faire la progression du volume et de l'intensité pour favoriser le meilleur développement de la force? La clé des gains en force est la variation du stimulus d’entraînement. (Poliquin,1991) La surcharge linéaire est peu recommandable pour l'athlète, l'approche ondulatoire s'avère une alternative de choix. (Bompa,1994) L’intensification linéaire laisse peu de temps pour la régénération. L’hypertrophie réalisée au cours du premier mois est difficilement maintenue au cours de la période avec des séries de 5 reps. et moins (Poliquin,1991) et le volume de travail est un pré-requis pour des gains optimaux en masse musculaire. Selon Schmidtbleicher (1985), on rejoint son potentiel de force plus rapidement si des méthodes visant à augmenter la section transverse du muscle (hypertrophie) sont utilisées en premier (c'est-à-dire phase d'accumulation), suivies de méthodes favorisant l'amélioration de l'activation des unités motrices (c'est-à-dire phase d'intensification - entraînement du système nerveux). Cette forme d'entraînement varié permet d'éliminer la stagnation causée par une spécialisation à outrance du volume ou de l'intensité. Le tableau 16 démontre l'alternance des phases d'accumulation et d'intensification visant le développement de la force maximale, pour les sports ou la force relative est importante. TABLEAU 16. Alternance phase accumulation - intensification visant le développement de la force maximale, pour les sports ou la force relative prime. 13
Semaines 1-2 3-4 5-6 7-8 8-10 11-12 Répétitions 6-8 4-6 5-7 2-4 3-5 1-3 Séries 4 5 5 6 6 8 Intensité 78-82% 82-88% 80-85% 88-95% 80-85% 90-95% Volume 24-32 20-30 25-35 12-24 15-25 6-18 (répétitions totales) Tiré de Poliquin (1991) 5.1.3.3 ENTRAÎNEMENT DE LA FORCE-VITESSE La force-vitesse est un déterminant majeur qui affecte la performance en volley-ball. Règle générale, moins l’effort dure longtemps, plus l’importance relative de la force et de la force vitesse sera grande par rapport à la performance sportive. (MacDougall,1992) Pour le jeu au filet (sauts), la force et la force-vitesse alliées à une technique efficace sont les principaux facteurs influençant la performance. De plus, les départs soudains, les accélérations, les arrêts brusques, les changements de direction entrecoupés de courtes périodes de repos ou d’intensité réduite requièrent également un haut niveau de force et de force-vitesse. Pour les épreuves explosives, la réussite du mouvement est fonction de la puissance du groupe de muscles sollicités. La force-vitesse ou puissance musculaire peut être interprétée comme la force appliquée multipliée par la vitesse du mouvement Newton & Kraemer (1994). Selon Schmidtbleicher (1985), il existe une corrélation élevée entre la force maximale isométrique et la vitesse des mouvements. Un accroissement de la force apporte un gain au niveau de la vitesse des mouvements. La corrélation entre la force maximale isométrique et la vitesse des mouvements s’accroît au fur et à mesure de l’augmentation de la charge. Sans une hausse suffisante de la force maximale, la puissance (F/V) ne peut atteindre des niveaux élevés de développement. (Bompa,1994) Pour obtenir des gains maximaux au niveau de la force-vitesse ou puissance musculaire, il faut entraîner les deux composantes: la force et la vitesse de mouvement. De nombreux sports requièrent la force mais elle se doit d’être combinée à une grande vitesse de mouvement. Il faut donc déployer la plus grande force possible dans un temps très bref. L’entraînement avec des charges lourdes (résistance élevée) combiné à une vitesse d’exécution lente (tempo), développe la force maximale mais semble avoir peu d’impact sur la vélocité d’une contraction concentrique. L’étude de Lesmes & al. (1978), révèle que les gains en force sont spécifiques à la vélocité utilisée à l’entraînement. En d’autres mots, si tu t’entraînes à vitesse lente, tu développes la force à cette vélocité. Alors, si l’objectif est de développer la puissance musculaire (F/V) il faut que le tempo (vitesse d’exécution) à l’entraînement soit l’accéléré. 14
Il semblerait qu’au niveau de la résistance à vaincre, les meilleurs résultats, concernant la puissance mécanique maximale, furent obtenus à 30% d’une contraction concentrique maximale Duchateau et Hainault (1984), Fulkner & al. (1986), Kancko & al. (1983), Moritant & al. (1987), Wilson & al. (1993). Cependant, le transfert de ces gains à la performance sportive soulève le problème à savoir si la masse à déplacer en compétition est inférieure, égale ou supérieure à 30%. Lancer une balle, frapper une rondelle, botter un ballon offre une résistance inférieure. Par contre, soulever le poids de son corps le plus haut possible du sol, représente une résistance supérieure à 30%. Donc, il serait prudent d’ajuster la résistance à l’entraînement et d’augmenter la charge à 50-80% d 1 R.M., afin d’assurer un lien avec le mouvement de compétition. Selon les auteurs cités plus haut, le développement de la force est spécifique au mouvement utilisé, à la vitesse d’exécution et au type de contraction musculaire requis. Il est essentiel que l’athlète soit frais et dispos, reposé, éveillé, pour entraîner la force- vitesse, dans le but de provoquer les adaptations physiologiques souhaitées. (Schmidtbleicher,1985) Un état de fatigue engendre la décélération, condition à éviter lorsqu’on veut entraîner le système nerveux. Les intervalles de repos doivent être longues (5 à 10 min.) entre les séries, si l’on veut obtenir un effet d’entraînement optimal. (Poliquin,1991) Selon Newton et Kraemer (1994), de meilleurs résultats sont obtenus en travaillant avec des résistances légères et des résistances élevées. Voici les protocoles d’entraînement respectifs: TABLEAU 17 Entraînement de la force à haute vélocité INTENSITÉ 30-40% d 1 R.M. 50-80% d 1 R.M. RÉPÉTITIONS 10-30 1-10 SÉRIES 5 ou + 5-10 REPOS 5-10 min. IDEM. TEMPO Explosif Accélération IDEM. FRÉQUENCE 2 fois/sem. IDEM. SURCOMPENSATION 72 heures IDEM. Tiré de Newton et Kraemer (1994). 5.1.3.4 ENTRAÎNEMENT DU CYCLE D’ÉTIREMENT-RACCOURCISSEMENT (PLIOMÉTRIE) La raison d’être de la pliométrie est l’entraînement du cycle d’étirement-raccourcissement (C.É.R.). Les exercices considérés pliométriques incluent des mouvements où une 15
contraction excentrique rapide est immédiatement suivie d’une rapide contraction concentrique. Selon Bosco et Komi (1979), lors de la phase concentrique du mouvement, il en résulte une augmentation du travail et de la puissance produit. Les projections du « medecine ball » après réception, les bonds sur une ou deux jambes et les sauts en profondeur sont des formes de pliométrie. L’entraînement pliométrique doit être intégré dans un cadre global faisant appel à d’autres méthodes d’entraînement visant le développement de la force relative, de la force initiale et de la force explosive. L’entraînement pliométrique est avant tout associé à la « force réactive-élastique » de la composante force-vitesse. (Poliquin et Patterson,1989) Dans l’encadrement de jeunes, le principe de la polyvalence de l’entraînement s’impose. Il ne faut pas introduire trop rapidement l’entraînement pliométrique spécifique. Les athlètes au niveau force maximale faible, ne devraient s’adonner qu’à des exercices pliométriques simples à intensité modérée. (King,1993) Tabachnik cité par King, recommande que l’athlète ne doive pas passer à des exercices pliométriques plus avancés qu’il ne peut exécuter de façon correcte. L’important pour l’entraîneur est de choisir des exercices compatibles avec le niveau de force actuel des athlètes, en tenant compte également de leur niveau d’habileté et de coordination motrice. L’entraînement du C.É.R. doit se faire en début de séance, après l’échauffement si l’objectif poursuivi vise des gains en force initiale-explosive. POURQUOI? Pour obtenir les adaptations physiologiques souhaitées l’athlète doit être capable de se concentrer sur l’exécution correcte du mouvement et être frais et dispos. Ceci veut dire que l’objectif recherché requiert une excitation optimale du système nerveux. Si l’athlète s’entraîne deux fois par jour, il est préférable d’introduire les exercices du C.É.R. dans la première séance si la composante force-vitesse est importante dans le mésocycle. Cependant, si l’objectif poursuivi vise le travail en endurance-vitesse, ces exercices peuvent être placés à la fin de la séance ou dans la deuxième séance. Selon King (1993), si la première séance a lieu très tôt le matin (dans les deux heures qui suivent le réveil ou avant 9 heures), on peut s’interroger sur la réceptivité physique des athlètes pour un type d’entraînement neural à ce moment de la journée. Le principe de surcompensation sert de fondement pour déterminer la fréquence d’entraînement/semaine. La littérature recommande une fréquence de deux à trois fois semaine. L’entraîneur doit prendre en considération la charge totale d’entraînement dans la semaine, les exigences musculaires, énergétiques, psychologiques lors des entraînements dans la discipline sportive et l’importance de la force-vitesse dans ce mésocycle. Si l’entraînement pliométrique inclus des sauts en profondeur, voici un cadre de référence: - Une bonne base en force maximale. - Aucune limitation causée par une blessure (tendinite patellaire, périostite, etc). - Une hauteur de chute équivalente à la hauteur optimale de rebond de l’athlète. - La capacité de faire des squats qui reflèterait 1.5 à 2.5 fois le poids du corps, peutêtre un indice pertinent. 16
King (1993), recommande que le volume de l’entraînement pliométrique soit inférieur au volume de l’entraînement reproduisant exactement l’activité sportive (exemple: nombre de sauts en volley-ball dans un match serré se rendant à la limite). De plus on ne recommande pas ce genre d’entraînement dans les semaines qui précèdent les compétitions de performance. Dans l’entraînement du C.É.R. le nombre de répétitions/séries allié à la période de repos entre les séries, est directement relié à l’objectif spécifique poursuivi. Voici des balises tirées de King (1993). TABLEAU 18. Pliométrie: objectif d’entraînement NEURAL NEUROMUSCULAIRE NEUROMÉTABOLIQUE RÉPÉTITIONS 1-10 10-20 20-50 SÉRIES 5-8 3-5 1-3 RÉCUPÉRATION 5-10min. 3-5min. 1-3min. Tiré de King (1993). Le nombre d’exercices dépend de l’état d’entraînement de l’athlète et des objectifs principaux du mésocycle. Avec les athlètes avancés, en vue d’une plus grande efficacité, le principe de la spécificité des adaptations requièrent que les exercices pliométriques présentent les mêmes caractéristiques que les gestes techniques, en ce qui concerne le recrutement des unités motrices, la séquence temporelle et la fréquence de l’amorce des mouvements impliqués. (Bosco,1985) 5.1.4 Étapes proposées dans l’entraînement de la force La conception d’un programme pour le développement de la force exige de connaître les facteurs physiques qui affectent la préparation à la performance en volley-ball. De plus, avant de sélectionner le/les protocole(s) et l’approche ou méthode d’entraînement appropriée, il est primordial de procéder à une cueillette d’information concernant le sujet, afin de nous orienter vers les besoins réels de l’athlète. Il faut connaître la condition actuelle du sujet, ses antécédents en entraînement, ses besoins spécifiques et le temps dont il ou elle dispose pour s’entraîner. L’analyse et l’interprétation de l’ensemble de ces données permettent l’établissement d’un programme d’entraînement basé sur une approche holistique et taillée sur mesure en fonction des besoins de l’athlète. Ces considérations seront déterminantes quant au choix des modalités de surcharge (intensité, nombre de répétitions, nombre de séries, durée des périodes de repos entre les séries), au type d’exercices et de contractions musculaires privilégiés, à la vitesse d’exécution des mouvements et à la fréquence des entraînements. (Marion,1996) 5.1.4.1 LA CUEILLETTE D’INFORMATION: POINT DE DÉPART L’ÉTAT D’ENTRAÎNEMENT ACTUEL DES ATHLÈTES 17
- L’âge biologique (age, maturité physique). - L’historique et le bilan médical (blessures). - Le vécu en entraînement physique (musculation ou autres). - Les mesures anthropométriques (grandeur, poids, adiposité, etc). - Les résultats de l’évaluation des qualités musculaires (ratio de force, flexibilité). - Les résultats de l’évaluation des filières énergétiques (système aérobie et anaérobie) - L’indice d’adhérence au programme (motivation). INFORMATION RELATIVE À LA DISCIPLINE SPORTIVE - Les blessures les plus fréquentes associées à la pratique du sport selon l’âge (tendinites patellaire et épaule, lombalgie, etc). - Les paramètres limitant l’athlète à la performance sur le terrain. - Les facteurs mécaniques qui affectent la performance. - Les groupes musculaires sollicités lors de la performance. - Les types de force impliqués en fonction de la nature et de la structure compétitive. - La durée du match. - L’alternance du temps actif et du temps de repos. - Le nombre et type d’actions posées par le joueur en fonction de son poste de spécialisation. - Le nombre de rencontres par jour. - La durée totale de la compétition. - La fréquence cardiaque. - Les tendances de jeu (caractéristiques). HORAIRE HEBDOMADAIRE - La séance d’entraînement en volley-ball: MOMENT et DURÉE. - Le moment et fréquence des compétitions dans la semaine. - Le temps passé à l’école ou au travail. - La disponibilité des athlètes. 5.1.4.2 DÉVELOPPEMENT DE LA FORCE D’ENDURANCE Les qualités musculaires à développer nous sont maintenant connues: force d’endurance, force-maximale, force-vitesse. La section précédente fait largement état de divers protocoles reconnus comme étant efficace pour créer les adaptations physiologiques souhaitées et quelques méthodes préconisées pour la projection de la charge. Cependant, la conception d’un programme d’entraînement doit s’appuyer sur une analyse minutieuse de l’information recueillie lors de l’évaluation de l’état d’entraînement de l’athlète et de l’analyse de la tâche en compétition. En plus, l’athlète aura à franchir plusieurs étapes dans son cheminement visant une préparation physique adéquate. La santé et la sécurité de l’athlète sont toujours considérées en premier lieu, la performance sportive par la suite. Cela signifie que le développement des qualités musculaires débute par la rééducation et la prévention des blessures (renforcement localisé, stabilisation des articulations, etc.). 18
Les exercices visants le rehaussement de la performance en force sont introduits par la suite. Dans un premier temps, pour un athlète qui a peu ou pas de vécu en musculation et dont le profil démontre une faible base en force, nous recommandons un protocole visant le développement de la force d’endurance. 5.1.4.3 DÉVELOPPEMENT DE LA FORCE MAXIMALE LENTE La deuxième étape est l’introduction d’un protocole visant le développement de la force maximale à vitesse de contraction musculaire lente, jusqu’à ce qu’une bonne base en force soit développée. Au volley-ball, un fondement acceptable en force a souvent été associé au poids maximal (1 R.M.) qu’un athlète peut soulevé lors de l’exécution d’un exercice à boucle fermée ( exemple: lorsque que la force est appliquée avec les pieds en appuis au sol ou sur une plate-forme). À titre d’exemple, être en mesure de soulever 1.5 fois son poids lors de l’exécution d’un squat est considéré comme étant une bonne base en force pour le joueur. Dans le but d’évaluer le niveau de force de vos athlètes, nous recommandons d’utiliser le tableau de prédiction du maximal absolu de Campbell (1996). Nous croyons que l’exécution de 1 R.M. est à risque et est contre-indiqué pour de jeunes athlètes. Lors de l’évaluation de la force des membres inférieurs, nous recommandons l’exécution du « leg press » plutôt que du traditionnel « squat » ou « dead lift ». L’apprentissage technique du « leg press » se fait rapidement et le mouvement plus stable plus sécuritaire, met l’emphase exclusivement sur les membres inférieurs. L’utilisation du squat ou du « dead lift » comme outil de mesure pour l’évaluation, est influencé par la force que peut générer les muscles stabilisateurs de la colonne vertébrale. Ceci ne permet pas d’obtenir un résultat valable de la force maximale des membres inférieurs. A cause des exigences techniques du mouvement et ce manque de force des muscles stabilisateurs de la région pelvienne et scapulaire, le risque potentiel de blessures est rehaussé. Par contre, ces mêmes exercices peuvent s’avérer d’excellents choix lors de la prescription d’un programme de renforcement musculaire. Le développement de la force à vitesse lente met l’emphase sur la phase excentrique du mouvement. Cela permet la prévention de blessures articulaires et offre un meilleur transfert en force explosive ultérieurement. Il existe plusieurs méthodes pour l’entraînement de la force absolue. Nous recommandons la méthode d’alternance agoniste/antagoniste avec pré-étirement du muscle antagoniste à l’action pour les raisons suivantes: - Semble favoriser une hausse plus grande de la force absolue. - La force du muscle antagoniste est également haussée. - Engendre un maintien et quelques fois un gain en amplitude articulo-musculaire. - Aide à prévenir des blessures. 5.1.4.4 DÉVELOPPEMENT DE LA FORCE À HAUTE VÉLOCITÉ L’étape suivante est le développement de la force à haute vélocité. Une base en force passe nécessairement par le développement initial de la force lente, suivie de l’entraînement de la force rapide ou l’accélération est le stimulus recherché. Ce n’est qu’après avoir franchi ces étapes que nous recommandons de miser sur des protocoles 19
d’entraînement hautement spécifiques au développement de la force-vitesse. La pliométrie est recommandée à ce stade de développement. Nous croyons qu’un athlète possédant une base solide en force doit entraîner simultanément les différentes composantes de la force requise pour performer adéquatement au volley-ball. L’athlète avancé doit maintenir ses acquis en force à basse et à haute vélocité, tout en accentuant l’entraînement du C.É.R. (cycle d’étirement-raccourcissement) avec l’exercice pliométrique et imiter le geste technique avec résistance légère. Ce dernier moyen fait appel à l exercice spécial (tube chirurgicaux) afin de faire le lien entre le développement de la force et le geste technique. Nous croyons donc qu’une méthode mixte d’entraînement de la force s’avère le choix idéal pour les athlètes de niveau avancé, afin de maintenir ses acquis, de prévenir les blessures et de poursuivre le développement de son plein potentiel musculaire en assurant un transfert de la force maximale vers la force/vitesse respectant ainsi la spécificité de la discipline sportive. Le contexte dans lequel évolue ces athlètes avancés nous a amené à expérimenter une nouvelle approche pour l’entraînement de la force. La fréquence des pratiques et des matches en volley-ball, jumelée aux études ou au travail, offrent peu d’opportunités de récupération complète à l’athlète. Un cumul de fatigue mène à une saturation psychologique, une stagnation, au surentraînement et éventuellement à un risque plus élevé de blessures. Il faut donc s’assurer que l’entraînement en force soit complémentaire et non concurrentiel ou conflictuel à l’entraînement en volley-ball. Le protocole mixte est une option souhaitable pour atteindre des objectifs multiples quand en parallèle l’on retrouve l’entraînement dans la discipline sportive . Il permet d’optimiser le développement de la force en favorisant le travail des qualités musculaires et neuromusculaires de façon intégrée dans une même séance. Voici l’ordre séquentiel des tâches d’entraînement dans un protocole mixte. - Exercices d’échauffement pré-entraînement (activation et étirement sommaire et réactivation). - Exercices de développement ou de maintien des qualités neuromusculaires et l’élasticité du muscle. - Plyométrie. - Force rapide. - Méthode contrasté ( enchaînement d’un exercice en force suivit immédiatement d’un exercice de pliométrie ou d’un geste spécifique au volley-ball). - Exercices de maintien de la force lente et de prévention des blessures. - Retour au calme. Les exercices visant les qualités neuromusculaires sont donc travaillés en début de séance pour profiter de l’état de repos le plus complet possible. Les exercices de maintien de la force lente et de prévention des blessures sont intégrés à la fin et ont pour objectif de maintenir la force de décélération du mouvement (force excentrique) et ainsi prévenir les blessures. Nous recommandons une fréquence d’entraînement de deux fois 20
par semaine, regroupant le haut et le bas du corps. Cette fréquence a pour raison de limiter, dans la mesure du possible, l’interférence avec les sommets d’intensité technico- tactique dans la semaine. 5.1.5 Choix des exercices et leur ordre séquentiel La prescription des exercices en musculation repose sur la connaissance des groupes musculaires principaux impliqués et leurs antagonistes dans l’exécution des gestes techniques en compétition. À titre d’exemple, lors de l’exécution d’un saut, selon Poliquin (1991), les muscles sollicités et leur importance relative sont: - Les muscles de la régions pelvienne (extenseur lombaire, fessiers, etc) 30%. - Les ischios jambiers 25%. - Les quadriceps 15%. - Les extenseurs du pied 15%. - Les muscles de la ceinture scapulaire ( pectoralis, biceps, deltoïdeus) 20%. - Autres (stabilisateurs, fixateurs) 5%. On distingue deux types d'exercices en musculation: l'exercice combiné et l'exercice localisé. L’exercice combiné est un exercice qui requiert l’action coordinatrice de plusieurs groupes musculaires. Les épaulés, les arrachés, les « squats » et les soulevés en sont des exemples. Ces exercices sont prescrits pour des sports qui requièrent des sauts, des lancers, des projections et une certaine maîtrise d’habiletés motrices complexes. Les exercices combinés sont avantageux en terme d’économie de temps car, ils travaillent plusieurs groupes musculaires à la fois et minimisent l’incidence de blessures. Il arrive occasionnellement que les muscles stabilisateurs soient trop peu entraînés pour permettre une augmentation de la charge à l’exercice combiné. Le problème est corrigé en identifiant le muscle déficient et en l’entraînant spécifiquement à la fin de la séance. (Poliquin,1991) L’exercice localisé a une action spécifique. Les flexions de l’avant-bras sur le bras pour les biceps, les flexions et les rotations du tronc pour les abdominaux, les extensions du pied pour les muscles du mollet, représentent des exemples. Varier la charge (volume et intensité) n’est pas suffisante pour obtenir des résultats optimaux dans l’entraînement de la force. Il faut également changer la nature et la forme de l’exercice pour favoriser un gain optimal et éviter la monotonie. Pour le développement de la force maximale ou de la force-vitesse, on suggère deux à sept exercices par séance. En règle générale l'on retrouve en moyenne quatre à cinq exercices par séance d'entraînement si l’on s’entraîne 4 fois/semaine, alternant haut et bas du corps. Si la fréquence est limitée à 2 fois, regroupant haut et bas du corps dans la même séance, sept à huit exercices représentent la norme. Si le but poursuivi est le développement de la force d'endurance il ne faut pas dépasser dix à douze exercices par séance. 21
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