Prévention des risques naturels - Memento du Maire
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Collection
Prévention des risques naturels
Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie
www.developpement-durable.gouv.fr
2 Les tempêtes
Sommaire
Introduction 3
4 Comment pr venir 17
de tempête le risque de tempête ?
Qu’est-ce qu’une tempête ? 4 L'après Xynthia 17
Comment naît une tempête ? 6 L’information préventive 18
Comment évolue une tempête ? 8 L’information du citoyen 18
Comment sont dénommées les tempêtes ? 8 La surveillance : la prévision météorologique 19
Le cas particulier des tornades 9 L’observation des paramètres météorologiques 19
Les zones françaises exposées aux tempêtes 10 L’exploitation des paramètres météorologiques 19
Les manifestations des tempêtes 11 Le respect des normes de construction 20
Les vents 11
La pluie 12
Les vagues et les marées 12
Les risques liés aux tempêtes 12 Que faire 21
Les conséquences humaines 12 en cas de tempête ?
Les conséquences économiques 12 L’alerte et les consignes de sécurité 21
Les conséquences environnementales 13 Les signaux et messages d’alerte 21
Quelques exemples français de tempêtes 14 La vigilance météo 22 Introduction
La tempête Joachim Les consignes de sécurité 23
des 15 et 16 décembre 2011 14 Les plans de secours 25
La tempête Xynthia des 27 et 28 février 2010 14 communal de sauvegarde
Le plan 25
La tempête Klaus du 24 janvier 2009 15
La tempête Kyrill du 18 janvier 2007 16 Les plans ORSEC départemantaux et zonaux 26
Les tempêtes Lothar et Martin L’indemnisation des victimes 26
de décembre 1999 16
Un peu d’histoire 27 Touchée chaque année par une quinzaine de tempêtes
Glossaire 28 dont une à deux de fort niveau, la France est directement concernée
Pour aller plus loin 30 par ce risque naturel.
Les tempêtes engendrent des vents pouvant dépasser prévention de ce risque naturel majeur. Néanmoins, comme
200 km/h en rafales, auxquelles peuvent s’ajouter des pluies pour tout phénomène naturel, des difficultés persistent dans
importantes, des marées de tempête* et une forte houle. la prévision de son intensité et l’information des populations.
L’ensemble des zones littorales et les parties nord et nord- À la suite de la tempête Xynthia des 27 et 28 février 2010,
ouest du territoire national sont spécialement exposées. la politique française de prévention de ce risque a été
Phénomène pouvant être particulièrement grave et trauma- consolidée pour développer une véritable culture du risque
tisant pour l’homme et préjudiciable pour l’économie, il est sur le territoire. Il s’agit de prévoir et de pallier au mieux ce
essentiel de mettre en place des dispositifs renforcés de phénomène à hauts risques.
* Voir page 12
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Tempête et cyclone,
deux phénomènes distincts
Cyclone de l’hémisphère nord
Bande nuageuse spiralée Œil : pression minimale Marée de tempête
engendrant des précipitations (record 870 hPa, typhon TIP, (jusqu'à 7 m de surélévation
jusqu'à 1 000 km du centre Pacifique nord-ouest, 1979) de la mer)
Fortes pluies
de tempête
(jusqu'à 1 500 mm
en 24h à La Réunion)
DÉPLACEMENT
30 à 50 km
Houle
cyclonique
Qu’est-ce qu’une tempête ?
Air froid polaire Un cyclone mesure
de 500 à 1 000 km
Front polaire de diamètre. Il est
stationnaire Air chaud pourvu d’un centre,
tropical Jusqu'à 300 km : vents supérieurs à 62 km/h l’œil du cyclone,
(jusqu'à 300 km/h, 188 km/h mesurés en Guadeloupe)
qui est une zone
d’accalmie sans
Une tempête se caractérise par l’Évolu- 500 à 1 000 km 500 à 1 000 km pluie, avec un vent
tion d’une perturbation atmosphÉrique, faible
Front
ou dépression, le long de laquelle s’affron- Basse chaud
tent deux masses d’air aux caractéristiques Air froid pression Le cyclone tropical est un système de vent en rotation de tropicales. Les tempêtes des régions tempérées et les
distinctes (température, teneur en eau). Air chaud grande échelle, dû à une chute importante de la pression cyclones tropicaux se distinguent par quatre caractéristiques
Les tempêtes des régions tempérées sont Front atmosphérique*. D’une durée de vie de quelques heures à principales :
froid
généralement accompagnées d’importantes une trentaine de jours, il naît au-dessus d’eaux chaudes
précipitations, de fortes houles et de marées
de tempête sur les zones littorales. Caractéristiques principales Cyclones Tempêtes
Front
Le terme tempête est réservé au phénomène provo- Précipitations
chaud
Source d’énergie Dus pour l’essentiel à l’évaporation de l’eau de Peuvent naître et se renforcer sur
mer, ne prennent naissance que sur les zones terre car elles naissent des contrastes
quant des vents dont la vitesse moyenne est supé- océaniques. thermiques horizontaux de l’air.
rieure à 89 km/h, soit 48 nœuds ou force 10 sur l’échelle de Air froid Air chaud
Beaufort*. Front
froid Morphologie Le cyclone tropical est plutôt symétrique autour Les dépressions tempérées sont
de son œil. fortement asymétriques.
Un épisode est qualifié de forte tempête si au
moins 20 % des stations départementales enregis- Répartition des vents forts Formation d’une couronne de vents forts autour Organisation en tubes près des fronts.
trent un vent maximal instantané quotidien supérieur à Pression et des contrastes de l’œil.
en baisse
100 km/h. Cette dénomination est distincte de celle relative Précipitations Répartition géographique L ieux de prédilection : les océans Atlantique et Zones tempérées.
Air chaud Pression
à l’échelle de Beaufort. Indien, aux latitudes comprises en 5° et 35° nord
Air froid en baisse et sud. Néanmoins, certains cyclones tropicaux
ou stationnaire
Pression « en fin de course » conservent une énergie
Le terme tempête désigne à la fois la zone de vents violents en hausse suffisante pour être à l’origine de véritables
et la dépression qui est à leur origine. Il sous-entend une tempêtes génératrices de dégâts conséquents
extension spatiale relativement importante du phénomène. Mécanisme dans les régions tempérées.
de formation
* Voir glossaire page 28
d’une tempête
* Voir glossaire page 29
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6 Les tempêtes |||||||||||||||| 7
existent entre l’air chaud d’origine tropicale et l’air froid d’ori- Les contrastes de températures combinés aux effets de la détermine la zone potentiellement exposée à la tempête.
gine polaire ; le contact entre ces deux masses d’air de force de Coriolis* provoquent la formation d’un courant En règle générale, les tempêtes s’atténuent rapidement en
caractéristiques différentes (température, taux d’humidité, aérien très puissant qui circule entre 8 et 12 km d’altitude arrivant sur les côtes européennes du fait de la disparition
Comment naît pression atmosphérique) est appelé un front, qui peut être à la limite supérieure de la troposphère*. Ce courant aérien du courant-jet et du frottement sur les terres.
une tempête ? chaud ou froid :
• un front chaud sépare une masse d’air chaud poussant
est appelé le courant-jet.
Le courant-jet est le vent résultant d’un contraste thermique Le rail de dépression correspond à la route la plus fréquen-
une masse d’air froid ; qui forme un tube de quelques kilomètres d’épaisseur, large tée par les dépressions. L’Europe et la France métropolitaine
L’apparition des tempêtes correspond à l’évolution de cer- • un front froid sépare une masse d’air froid poussant une d’une centaine de kilomètres et long de plusieurs milliers sont directement concernées par les effets du rail des dépres-
taines perturbations atmosphériques liées à des mécanismes masse d’air chaud. de kilomètres. sions atlantique qui part de Terre-Neuve et se situe approxi-
complexes qui régissent les grands équilibres thermodyna- Du fait de la différence de densité entre les masses d’air chaud La vitesse du courant-jet est proportionnelle à l’écart de mativement entre 50° et 55° de latitude nord. Le long de
miques au sein de l’atmosphère. (légère) et froid (lourde), un front est généralement oblique. températures entre les masses d’air qui se situent de part ce rail atlantique, les systèmes dépressionnaires se succèdent
Aux moyennes latitudes, de forts contrastes de températures et d’autre de sa trajectoire ; elle est de l’ordre de 200 km/h au rythme de un par 24 h à 36 h durant l’hiver. Ces systèmes,
mais peut varier de 100 km/h à plus 400 km/h dans des qui s’étendent sur 1000 à 2000 km, se déplacent vers l’est
conditions particulières. et peuvent atteindre l’Europe de l’ouest. La plupart d’entre
La puissance de la tempête est conditionnée par l’intensité eux meurent au-dessus de l’océan ou se dirigent vers les
Front chaud du courant-jet. À titre d’exemple, lors des tempêtes de hautes latitudes. Dans certaines conditions particulières, les
Un front chaud sépare une masse d’air chaud décembre 1999, la vitesse du courant-jet a atteint 529 km/h vents associés au système dépressionnaire sont fortement
poussant une masse d’air froid
à 8 128 m au-dessus de Brest le 27 décembre 1999 à 00 h augmentés et la dépression évolue en tempête.
TU (tempête Martin). L’extension du courant-jet vers l’est
Air chaud
Cirrus Courant-jet et rail
de dépression
Cirrostratus
Nimbostratus
Altostratus Air froid
Stratocumulus
Sens du dépl
acement du
fro nt
Le courant-jet est le vent résultant d’un contraste thermique Schématiquement, l’apparition de deux petits tourbillons dans le
qui forme un tube de quelques kilomètres d’épaisseur, large d’une rail, l’un en altitude (vers 9 000 m) et l’autre décalé vers l’est et à basse
Front froid centaine de kilomètres et long de plusieurs milliers de kilomètres. altitude favorise la transformation en vent violent de l’énergie ther-
Un front froid sépare une masse d’air froid mique associée au courant-jet. Cette transformation se fait par des circu-
poussant une masse d’air chaud lations d’air verticales.
Altocumulus
Cumulonimbus
Air froid
Air chaud
Cumulus
Stratocumulus
Le système dépressionnaire progresse vers l’est par interaction La dépression évolue brutalement en tempête au bout du rail :
Sens du dépl avec le courant-jet d’autant plus rapidement que celui-ci est fort. la dépression se vide de son air, la pression baisse brutalement et le vent
acement du
front accélère avec force. De petits courant-jets se forment à 1 ou 2 km du sol,
qui permettent la formation de nouvelles structures : les fronts atmos-
phériques, au sein desquels les effets des dépressions (vents les plus
forts, maximum de pluie…) se concentrent. Peu après cette évolution
brutale, la progression vers l’est est terminée, la structure se simplifie.
C’est la fin de la tempête.
* Voir glossaire pages 28-29 * Voir glossaire pages 28-29
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8 Les tempêtes |||||||||||||||| 9
Qu’est ce que la force de Coriolis Quelques records
et la force de gradient de pression ? Comment évolue de vent en France
métropolitaine
Hautes pressions
une tempête ?
Les tempêtes d’hiver venant de l’Atlantique et frappant
l’Europe parcourent plusieurs milliers de kilomètres en une
Paris 1999
durée comprise entre quelques jours et environ une semaine. (tempête Lothar) 180 km/h
Basses
Elles progressent à une vitesse moyenne de l’ordre de 40 + 220 km/h
à 50 km/h, traversant ainsi en moyenne la France en 3 jours. Pointe du Raz 1987
pressions
À titre de comparaison, la vitesse de déplacement d’un
cyclone tropical est de l’ordre de 20 km/h. Leur propagation Belfort 1955
Force Record en plaine 252 km/h
de gradient se fait suivant une direction générale du sud-ouest vers le Île d’Oléron 1999
(tempête Martin) 200 km/h
de pression nord-est. La configuration du rail des dépressions conditionne
Force de leur trajectoire.
Coriolis
Puy de Dôme 2010
Ci-dessus à gauche (tempête Xynthia) 209 km/h
La force de Coriolis est La force de Coriolis est centrifuge, et la force qui
la force centrifuge due
la force centrifuge due les attire vers le creux de la
à la rotation terrestre
à la rotation terrestre. dépression (force de Comment sont dénommées
Ci-dessus à droite
La force de gradient de
Elle s’exerce sur tous gradient* de pression). les tempêtes ? Mont Ventoux 1967
Record en montagne 320 km/h
pression est la force qui les objets en mouvement, Il en résulte un mouvement
attire les vents vers le y compris l’atmosphère d’enroulement des vents
creux de la dépression Pic du Midi 2010
et les océans. Dans autour de la zone de basse Donner un nom aux tempêtes facilite leur identification dans (tempête Xynthia) 238 km/h
l’hémisphère Nord, les vents pression, suivant à peu près les bulletins d’alerte, aide les médias à en faire état, incite
sont déviés vers la droite. les lignes d’égale pression. les populations concernées à mieux s’y préparer et suscite 209 km/h
Ainsi, entre tropique et un plus large intérêt pour les avis de tempête. Mais, Xynthia, Cap Sagro 1988
équateur, les vents sont En hiver, le gradient entre Klaus, Kyrill, Lothar ou Martin sont-ils des noms pris au Barrow Island (Australie), 10 avril 1996 (cyclone Olivia)
déviés vers l’est, devenant la température des océans, hasard ? Qui décide de ces noms ? Record de la plus violente rafale de vent jamais observée 408 km/h
les célèbres alizés du encore relativement chaude, Historiquement, les noms des tempêtes étaient donnés selon
Nord-Est. C’est dans cette et l’air polaire est important la journée où elles se produisaient ou tout autre association
zone que se développent ce qui est un facteur déclen- marquante et ce nom variait d’un pays à l’autre. Depuis les
les cyclones tropicaux. chant des tempêtes, appelées années 1990, les dépressions et les anticyclones reçoivent
Entre 20° et 60°, la tempêtes d’hiver ; plus le des noms féminins ou masculins selon la règle suivante : elles se produisent : la trombe désigne des phénomènes qui
déviation des vents vers gradient est élevé, plus la • durant les années paires, les dépressions reçoivent des se produisent en mer ou sur les lacs et la tornade fait référence
l’ouest est accentuée par puissance de la tempête sera noms féminins et les anticyclones des noms masculins ; à des trombes terrestres de forte intensité.
les courants-jets. forte. Les mois à risque dans • durant les années impaires, les dépressions reçoivent des Le cas particulier
Dans le mouvement des les régions tempérées sont noms masculins et les anticyclones des noms féminins. des tornades Leurs origines
vents entre les zones de les mois d’automne et d’hi- Si chaque tornade peut présenter des variantes individuelles,
hautes et basses pressions, ver : novembre, décembre, C’est l’université libre de Berlin qui établit une liste de noms cinq étapes sont habituellement observables :
un équilibre se crée entre janvier, février et, plus rare- pour les tempêtes selon ce principe. Il existe aujourd’hui six La tornade est une manifestation particulière des tempêtes • développement d’une colonne d’air en rotation au sein
la force de Coriolis, ment, octobre ou mars. listes de noms que l’on emploie tour à tour – par exemple, et des orages. Dans cette véritable cheminée aspirante, la d’un cumulonimbus se dirigeant ensuite vers le sol ; pendant
la liste de 2008 sera reprise en 2014. On ne modifie une pression est très basse : la chute de pression peut atteindre cette étape, un nuage en forme d’entonnoir (le tuba) descend
liste que lorsqu’une tempête est trop dévastatrice ou meur- 80 hPa et les vents atteindre 400 km/h. L’intensité des tor- en tourbillonnant vers le sol ;
trière pour que l’on puisse ensuite redonner son nom à une nades est évaluée sur l’échelle dite de Fujita améliorée qui • en atteignant le sol, cette colonne devient par définition
autre tempête. L’Organisation météorologique mondiale comporte six degrés (EF0 à EF5) et repose sur une appréciation une tornade ;
(OMM) coordonne alors le retrait de ce nom de la liste cor- de l’importance des effets de la tornade. • au cours de la phase de maturité, le tuba atteint son plus
respondante et son remplacement par un nouveau nom. Il Les tornades sont des phénomènes localisés mais potentiel- grand diamètre et touche la plupart du temps le sol (des
existe en moyenne au cours d’une année 150 noms donnés lement très destructeurs. Elles se caractérisent par une durée rebonds sont possibles) ; c’est au cours de cette phase que
aux dépressions en Europe mais seulement un nombre de vie limitée (de quelques minutes à quelques dizaines de la tornade cause les dégâts les plus importants ;
infime atteint la renommée. Les événements reliés à des minutes le plus souvent) et par un diamètre réduit (tourbillon • la phase d’affaiblissement : le tuba se rétrécit et s’incline
anticyclones provoquant sécheresses, vagues de chaleurs de quelques mètres à quelques centaines de mètres très par rapport à sa position verticale initiale ;
ou gels sérieux peuvent être également consacrés. Depuis exceptionnellement). Les trombes et les tornades sont des • le déclin : le tuba prend progressivement l’aspect d’une
2002, les citoyens peuvent acheter le droit de nommer une
* Voir glossaire page 29 phénomènes très similaires et se distinguent selon le lieu où corde, se contorsionne, puis disparaît.
tempête et l’argent recueilli sert à financer la station météo-
rologique de l’université de Berlin.
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10 Les tempêtes |||||||||||||||| 11
Leur période d’apparition
Les tornades sont généralement associées aux conditions
orageuses et nécessitent un air humide et chaud pour la
saison. En France, le plus grand nombre se produit entre juin Les zones françaises
et août. En saison hivernale (novembre à mars), elles se
situent plutôt à l’intérieur du pays et sont associées à des
exposées aux tempêtes
lignes de grains nées à l’avant de fronts froids tempétueux. Les manifestations
L’ensemble du territoire français métropolitain est exposé aux
Leur propagation tempêtes. Toutefois, cette menace pèse de façon plus forte : des tempêtes
Les tornades ont généralement une direction préférentielle • sur les zones littorales et en premier lieu sur la façade
orientée de l’ouest-sud-ouest vers le nord-nord-est. Toutefois, atlantique et sur les côtes de la Manche ; cette sensibilité
certaines tornades se déplacent dans tous les sens avec des des zones littorales par rapport à l’intérieur du continent
trajectoires apparaissant aléatoires (brusques changements, s’explique par le fait qu’une tempête perd le plus souvent vents violents, fortes pluies, inondations, et fortes marées sont les phénomènes
zigzags, demi-tours, cercles, etc.). En France, la vitesse de de son intensité à l’intérieur des terres et que son passage provoqués par les tempêtes qui se forment parfois de manière simultanée.
déplacement des tornades varie approximativement entre s’accompagne d’une hausse plus ou moins importante du
10 et 70 km/h. Pour les tornades européennes, leur trajec- niveau des mers et de vagues plus ou moins hautes ;
toire est le plus souvent inférieure à quelques kilomètres, • dans la partie septentrionale de l’hexagone, et plus des vents décroît au fur à mesure de l’avancement de la
certaines dépassant 20 kilomètres ; quelques rares phéno- particulièrement le quart nord-ouest en raison d’une des perturbation sur le continent ; les zones littorales sont ainsi
mènes dépassent 40 kilomètres. configurations classiques du rail des dépressions ; les tem- plus particulièrement exposées ;
pêtes passant généralement au nord-ouest de la France, Les vents • en raison du caractère turbulent de l’écoulement de l’air, la
Les zones françaises exposées seule leur partie sud-est touche la France. violence (et donc le pouvoir destructeur) des vents terrestres
aux tornades peut être sensiblement supérieure à celle des vents marins.
La plupart des tornades se situent dans la moitié nord-ouest Bien que le développement d’une tempête résulte d’interac-
de la France. Les perturbations qui proviennent de l’Atlantique Les vents sont la conséquence directe de l’inégalité des pres- tions entre les basses couches de l’atmosphère et le courant-
en rencontrant de l’air chaud des basses couches remontant sions. Ils sont d’autant plus violents que le gradient de pression jet, sa force est globalement peu sensible à la surface du
de la méditerranée constituent une situation propice à l’oc- entre la zone anticyclonique et la zone dépressionnaire est sol dès lors que la dépression existe. Un courant-jet assez
currence du phénomène. D’autres zones, le Languedoc, les élevé. L’énergie d’un vent est proportionnelle au carré de sa fort associé à des phénomènes tourbillonnants d’une ampli-
terres comprises entre les Pyrénées et le Massif central et le vitesse : un vent de 200 km/h exerce une force quatre fois tude suffisante est de nature à compenser les déperditions
Jura sont également plus particulièrement concernées du fait supérieure à celle d’un vent de 100 km/h. dues sur terre aux forces de frottement et à entraîner une
de l’influence de phénomènes locaux liés à la topographie. Du fait des forces de frottement : amplification de la tempête.
• la vitesse des vents à l’intérieur des terres est souvent
inférieure à celle des rafales soufflant sur les mers ; l’intensité
Cumulonimbus
Mur de nuages
La mesure de la vitesse du vent
• Le vent moyen est une nœuds (nd ou kt, soit
Un anémomètre est un appareil
Tuba vitesse moyenne mesurée 1,852 km/h). Pour les permettant de mesurer la vitesse
Courant ascendant à 10 mètres de hauteur sur vitesses moyennes, ou la pression du vent
en spirale
une durée de 10 minutes. la référence est l’échelle
Basses pressions • Les rafales (vent de Beaufort* qui comporte
au centre instantané) sont 13 degrés (force 0 à force 12).
des vitesses mesurées Force 10 : c’est une tempête
sur une très courte durée avec une vitesse de vent
(0,5 seconde). entre 89 km/h et 102 km/h
Nuage de débris
Le rapport entre vent moyen c’est-à-dire entre 48 nœud
160 à 400 km/h
sur 10 minutes et vent et 55 nœud.
instantané est de l’ordre Force 11 : c’est une forte
Entrée d’air
de 1,6 à 1,9 seconde. tempête avec des vents
• Les vitesses du vent sont de 103 km/h à 117 km/h
48 km/h
exprimées en kilomètres Force 12 : c’est un ouragan
par heure (km/h) ou en avec des de plus de 117 km/h.
Une tornade
est une colonne d’air tournante très
violente, issue d’un nuage instable
qu’elle relie au sol
* Voir glossaire page 28
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12 Les tempêtes |||||||||||||||| 13
À titre d’exemple, la tempête Xynthia a causé de graves
dégâts matériels. Au-delà des dommages subis par les par-
ticuliers qui ont parfois perdu le résultat d’une vie de travail,
La pluie Les vagues et les marées des pans entiers de l’économie locale ont été durement et Les conséquences
durablement touchés. L’agriculture a été le secteur le plus
gravement impacté : plus de 500 exploitations (dont 192
environnementales
en Vendée, correspondant à 12 000 hectares, et 350 en
Les circulations d’air verticales au sein des dépressions pro- La hauteur des vagues et les dommages qu’elles peuvent Charente-Maritime, couvrant plus de 40 000 hectares) ont Les tempêtes ont deux types d’effets distincts sur
voquent la formation de nuages et l’apparition de précipita- causer sont directement fonction de la vitesse du vent : un été inondées lors de la submersion marine. Brûlées par le l’environnement :
tions. Les pluies potentiellement importantes associées aux vent établi soufflant à 130 km/h (force 12, ouragan) peut sel, ces terres agricoles seront infertiles pendant plusieurs • les effets directs, destruction de forêts due aux vents,
tempêtes constituent un phénomène générateur d’aléas sup- entraîner la formation de vagues déferlantes d’une hauteur années. Le secteur conchylicole a également été gravement dommages résultant des inondations, etc. ;
plémentaires : inondations plus ou moins rapides, glissements de 15 mètres. Sous l’effet conjugué du vent et d’un état dépres- impacté : les ostréiculteurs de Vendée ont subi un taux de • les effets indirects, pollution plus ou moins grave et étendue
de terrains et coulées boueuses. sionnaire très marqué, les fortes tempêtes s’accompagnent préjudice de 50 à 100 %. En outre, de nombreuses infras- du littoral due à un naufrage, pollution à l’intérieur des terres
généralement de marées anormalement hautes. Pour les tructures ont été touchées, que ce soient des ouvrages de due aux dégâts sur les infrastructures de transport, etc.
tempêtes les plus importantes, la hausse temporaire du niveau défense contre la mer ou des biens non assurables des
de la mer peut être supérieure de plusieurs mètres par rapport collectivités territoriales, comme la voirie. Le montant total En France, les tempêtes de décembre 1999 ont causé la
au niveau d’eau normal et devenir ainsi particulièrement dévas- des dégâts directement provoqués par la tempête Xynthia destruction d’environ 500 000 hectares de surfaces boisées.
tatrice. Ce phénomène est appelé marée de tempête*. peut être évalué à plus de 2,5 milliards d’euros. À ce bilan Dix ans après, avec la tempête Klaus, la forêt des Landes a
déjà lourd, il convient d’ajouter des dégâts indirects sur vu à nouveau ses pins maritimes déracinés, voire sectionnés.
l’économie locale, comme le tourisme vendéen, impacté Selon certaines estimations, 60 % de la forêt des Landes a
par le retentissement médiatique de la tempête. été détruite et environ 1 000 000 m3 de bois abattus. Pour
le seul massif des landes de Gascogne, 39 millions de m3
de bois ont été dévastés. Klaus a abattu quatre fois la récolte
annuelle.
Lors de la tempête des 2 et 3 septembre 1983, dix kilomètres
de côtes du Finistère ont été pollués suite au naufrage d’un
caboteur panaméen libérant 160 tonnes de fioul léger et 20
tonnes de fioul lourd. Lors de la tempête des 26 et 27 février
1990, huit tonnes de produits chimiques contenus dans des
Les risques liÉs aux tempêtes Réparation du réseau électrique
après le passage de la tempête Klaus containers ont été perdus en mer par un cargo.
par la pluralitÉ de leurs effets (vents, pluies, vagues) et l’importance des zones
géographiques touchées, les tempêtes sont souvent lourdes de conséquences, tant pour
l’homme que pour ses activités ou son environnement. Après les inondations, les tempêtes
restent le phénomène climatique qui cause le plus de dégâts.
Les conséquences Les conséquences
humaines économiques
Le nombre de victimes peut être important : décès, personnes Il s’agit de destructions ou dommages portés aux édifices
blessées et/ou sans-abri. Les accidents sont notamment dus privés ou publics, aux infrastructures industrielles ou de
aux impacts des objets divers projetés par le vent, aux chutes transport et à l’interruption des trafics (routier, ferroviaire,
d’arbres, aux effondrements de structures auxquels s’ajoutent aérien) qui peuvent se traduire par des coûts, des pertes ou
les inondations ou les glissements de terrains. Dans de nom- des perturbations d’activité importants. Par ailleurs, les
breux cas, l’imprudence et/ou l’inconscience restent à l’origine réseaux d’eau, téléphoniques et électrique subissent, à
des décès. chaque tempête, à des degrés divers, des dommages à
l’origine d’une paralysie temporaire de la vie économique.
Enfin, le milieu agricole paye régulièrement un lourd tribut
aux tempêtes du fait des pertes de revenus résultant des
dommages au bétail, aux élevages et aux cultures. Il en est
de même pour le monde de la conchyliculture.
Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie
* Voir glossaire page 29
14 Les tempêtes |||||||||||||||| 15
La conjonction de la tempête, de marées de fort coefficient
(102*) et de la pleine mer a provoqué une surcote excep-
tionnelle atteignant 1,50 m à La Rochelle**. Cette surcote
a provoqué la rupture de plusieurs digues. Des inondations La tempête Klaus
brutales se sont ainsi produites dans plusieurs localités des du 24 janvier 2009
départements de Vendée (La-Tranche-sur-Mer, L’Aiguillon-
sur-Mer, La Faute-sur-Mer), de Charente-Maritime (Aytré,
quelques exemples français Fouras, Châtelaillon, Boyardville, La Rochelle) et de Gironde Cette tempête exceptionnelle a touché le sud-ouest du pays.
(Andernos, Cap-Ferret). Les îles d’Oléron, de Ré, d’Aix et Son intensité fut comparable à celle de la tempête Martin
de tempêtes Madame ont été particulièrement touchées. des 27 et 28 décembre 1999. Le bilan de cette tempête est
D’un point de vue météorologique, la tempête Xynthia, de de 11 morts et 5 milliards d’euros de dommages total dont
taille et d’intensité peu communes, n’a pas atteint pour 1,3 milliard à la charge des assureurs.
autant le caractère exceptionnel des tempêtes Lothar et
Martin de décembre 1999, ni celui de Klaus de janvier 2009. Comment s’est formée la tempête Klaus ?
Les rafales maximales relevées en plaine, de 160 km/h sur Le 23 janvier 2009, le courant-jet s’est étiré d’ouest en est
La tempête Xynthia le littoral et de 120 km/h à 130 km/h dans l’intérieur des entre le proche Atlantique et la France ; son intensité maximale
terres, sont inférieures à celles enregistrées lors des évé- a été supérieure à 300 km/h. Une dépression s’est creusée
des 27 et 28 février 2010 nements de 1999 et 2009. Ce sont les effets induits, inon- rapidement sur le côté gauche du courant tout en se décalant
dations et rupture de digues dues à la surcote exceptionnelle, vers l’est. Le 24 janvier, la dépression se situait sur la Charente,
La tempête Xynthia a frappé la France dans la nuit du 27 qui ont occasionné la plupart des victimes et des dégâts. puis en mi-journée sur l’Auvergne. Elle a incurvé sa trajectoire
au 28 février 2010 et une partie de la journée du 28 février. vers le Sud-Est pour s’évacuer vers le golfe de Gênes en fin
Son bilan est très lourd : 47 personnes ont trouvé la mort de journée. Dès l’approche du centre dépressionnaire, les
dont 29 dans le seul département de la Vendée* et 79 vents se sont renforcés à proximité des côtes charentaises et
personnes ont été blessées, tandis que de nombreux foyers Reconstruction des dunes de la aquitaines. Des rafales dépassant localement 170 km/h ont
ont dû être déplacés suite aux inondations. Plus de pointe d’Arçay, Xynthia, Vendée été enregistrées. Avec le déplacement de la dépression, tout
2,5 milliards d’euros de dommages ont été constatés, dont le sud-ouest du pays a été progressivement touché. Les aéro-
1,5 milliard à la charge des assureurs. ports de Bordeaux-Mérignac puis de Toulouse-Blagnac ont dû
fermer, les transports urbains et ferroviaires ont été interrom-
Comment s’est formée la tempête Xynthia ? pus. Des vents exceptionnellement violents ont accompagné
Née d’une dépression atmosphérique située sur l’Atlantique cette dépression ; les rafales les plus fortes ont été observées
à des latitudes très basses, cette dépression s’est intensifiée à l’est : 159 km/h à Narbonne, 184 km/h à Perpignan et même
le 27 février au matin en se déplaçant vers l’île de Madère. 191 km/h au cap Béar. Des rafales à 216 km/h ont été enre-
Elle a évolué en tempête l’après-midi près des côtes por- gistrées au port d’Envalira, en Andorre. La durée pendant
tugaises. La tempête est remontée vers le golfe de Gascogne laquelle les vents exceptionnels ont persisté est également
en fin de journée du 27 février, balayant la Galice et le Pays remarquable : des rafales dépassant 130 km/h ont été mesu-
basque espagnol. Elle a touché les côtes atlantiques fran- rées durant plus de onze heures au cap Béar, durant neuf
Cultures inondées après le
çaises dans la nuit du 27 au 28 février au maximum de son heures à Narbonne et au cap-Ferret et durant huit heures à passage de la tempête Klaus
Trajectoires des centres creusement (centre dépressionnaire à 969 hPa), avant de Lézignan-Corbières.
dépressionnaires liés aux poursuivre sa route vers le nord de la France. Après la France,
dernières tempêtes
les vents violents ont frappé le sud-est de l’Angleterre, la
Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne et les Pays-Bas.
La tempête Joachim des La tempête Xynthia a été accompagnée de vents très vio-
15 et 16 décembre 2011 lents. Des rafales de vent à 160 km/h (île de Ré) et même
161 km/h dans les Deux-Sèvres, voire 200 km/h sur les
crêtes des Pyrénées (242 km/h au pic du Midi) ont été
La tempête Joachim, qui a traversé la moitié nord de la enregistrées localement. Le littoral charentais et vendéen
France dans la nuit du 15 au 16 décembre 2011, avec des a été fortement exposé aux vents violents et des vents de
vents frôlant les 120 km/h, a particulièrement touché l’ouest 120 km/h à 130 km/h ont touché le centre de la France
de la France : plus de 100 000 foyers ont été privés d’élec- (132 km/h à Châteauroux, 127 km/h à Nangis, 122 km/h
tricité en Bretagne, des retards de trains liés aux chutes à Auxerre, 126 km/h à Niort, 123 km/h à Poitiers, et
d’arbres sur les voies ont été enregistrés, tandis que le trafic 136 km/h à Metz). Un phénomène de fœhn** très impor-
aérien a été perturbé. Les fortes vagues ont également tant s’est développé au pied des Pyrénées. Les températures
conduit à l’échouement d’un navire dans le Morbihan. ont atteint 22 °C dans la vallée de l’Adour, 19 °C à Bordeaux
D’après les premières estimations de la Fédération française autour de minuit alors que la moyenne nationale se situait
des sociétés d’assurances (FFSA), le coût de la tempête autour de 10 °C. Dans le même temps, la température était
* Lene coefficient de marée était de 77 lors du passage de la tempête Klaus
Joachim devrait atteindre entre 180 et 250 millions d’euros de 5 °C dans le Finistère, atteint par le front froid et d’im- janvier 2009.
** Odebservation
pour les assureurs. portantes précipitations. du Service hydrographique et océanographique
la marine (SHOM).
Selon le rapport d’information du Sénat n° 647 fait au nom de la
*
mission d’information sur les conséquences de la tempête Xynthia
Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie ** Voir glossaire page 29
16 Les tempêtes 17
cette dépression avec des forces maximales sur ses parties
ouest et sud. Les régions les plus touchées ont été d’abord
le sud de la Bretagne et les côtes atlantiques dans l’après midi
La tempête Kyrill du 27 décembre (près de 200 km/h sur l’île d’Oléron), puis
du 18 janvier 2007 toutes les zones situées au sud d’une ligne La Rochelle -
Mâcon, y compris la côte méditerranéenne et la Corse. Au
nord de la dépression, des chutes de neige tenant au sol se
Cette tempête a traversé l’Europe du Nord en janvier 2007. sont produites sur le nord de la Bretagne et la Normandie.
Elle a particulièrement frappé le nord de la France, l’Alle-
magne, la République tchèque et la Pologne. Elle a causé Les principaux facteurs à l’origine du caractère exceptionnel
plus de 50 morts et disparus, dont deux en France. Le coût des tempêtes de décembre 1999 sont :
des dommages s’élève à plus de six milliards d’euros, dont • la configuration du rail des dépressions, de type zonale,
quatre à la charge des assureurs pour l’Europe. avec une intensité et une extension exceptionnelles (d’un
Le 18 janvier, la tempête a traversé la mer du Nord. Son bord à l’autre de l’Atlantique) du courant-jet ;
le risque de tempête ?
centre a atteint le Basse-Saxe en Allemagne vers 18 heures • la formation de petites dépressions sur l’Atlantique, qui
et elle a poursuivi son chemin vers la mer Baltique. Elle a sont restées guidées par le courant-jet jusqu’à son extrémité
donné des vents de force 12 sur l’échelle de Beaufort sur (la France) ;
un large corridor, affectant les îles britanniques, le nord de • l’extrémité du courant-jet, favorable à une amplification
la France, les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne, une partie du phénomène, qui se situe alors au droit de la France. En
de la Suisse et de l’Autriche, la République tchèque et la raison notamment de sa petite taille, la première tempête
Pologne. n’a pas consommé toute l’énergie potentielle du courant-jet ;
cette énergie a été exploitée par la seconde modifiant pro-
fondément le courant-jet et mettant fin à l’épisode. La prévention regroupe l’ensemble des dispositions à
mettre en œuvre pour réduire l’impact d’un phénomène naturel prévisible sur
les personnes et les biens. Si l’État et les communes ont des responsabilités dans le domaine de la protection
et de la prévention, les particuliers doivent également être des acteurs pour contribuer efficacement à leur protection
et diminuer leur propre vulnérabilité. Il est primordial que chacun connaisse au préalable les phénomènes auxquels il
Les tempêtes Lothar et est exposé en s’informant sur leur description, l’évènement possible et les dommages potentiels. Les particuliers peu-
Martin de décembre 1999 vent ou doivent, selon les réglementations, adapter les mesures constructives particulières (technique de protection)
et respecter des règles d’urbanisme.
Ces deux événements ont été des évènements majeurs de
ces dernières années, touchant en particulier la France avec
un bilan total de 92 morts et 15 milliards d’euros au minimum
de dommages. Leur période de retour a été estimée comme
étant de l’ordre de 400 à 500 ans. L’après Xynthia
Inondations causées
par la tempête Xynthia
Comment se sont formées les tempêtes à La Faute-sur-mer (Vendée)
Lothar et Martin ?
Lothar À la suite de la tempête Xynthia de 2010, la politique de
caractérisée par une très profonde dépression (960 hPa à prévention des risques a été renforcée pour développer
7 h aux environs de Rouen), la tempête a traversé en la culture du risque autour de quatre axes prioritaires :
quelques heures la moitié nord de la France, le sud de l’An- • mieux maîtriser l’urbanisation dans les zones les plus
gleterre, la Belgique et l’Allemagne. Elle s’est déplacée à une exposées au risque de submersion marine. Dans un délai
vitesse élevée de l’ordre de 100 km/h. Les vents les plus de trois ans, 303 communes devront être dotées d’un plan
violents ont balayé une bande d’une largeur de 150 km de prévention des risques littoraux (PPRL) ; une fois adopté,
environ à proximité de la dépression tout au long de sa ce document mentionnera notamment les zones où il est
trajectoire (coté sud) sur un axe allant de la pointe de interdit de construire ;
Bretagne à l'Alsace. La région parisienne a été particulière- • améliorer les systèmes de surveillance en intégrant
ment frappée avec des rafales à 178 km/h. un volet vagues-submersion à la vigilance météorologique
Martin jaune-orange-rouge ; cette vigilance vagues-submersion
également très profonde (965 hPa) et se déplaçant à une a été mise en place en octobre 2011 ;
vitesse voisine de 100 km/h, elle a traversé la France entre • renforcer 1 200 kilomètres de digues. Les travaux de
l’après-midi du 27 décembre et la nuit du 27 au 28 décembre. consolidation sont prévus entre 2011 et 2016 ;
La trajectoire a suivi une ligne Nantes (vers 19 h), Dijon (1 h), • développer la culture du risque avec la mise en place
Alsace (vers 4 h). La dépression s’est ensuite évacuée vers de plans communaux de sauvegarde (PCS) dans les villes
l’est. Des vents exceptionnellement violents ont accompagné dotées d’un plan de prévention des risques (PPR) ; ces
plans précisent les conditions d’alerte et d’évacuation des
populations pour faire face à des situations d’urgence.
Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie
18 Les tempêtes |||||||||||||||| 19
L’information La surveillance :
préventive la prévision météorologique
Tout citoyen est en droit d’être informé Météo-France a pour mission de sur- une chaîne de modèles numériques permettant de modé-
sur les risques majeurs auxquels il est veiller l’atmosphère*, l’océan superficiel et le liser les phénomènes météorologiques aux échelles globale
soumis sur ses lieux de vie, de travail, de manteau neigeux, d’en prévoir les évolutions et et régionale.
loisirs et sur les mesures de sauvegarde qui le de diffuser les informations correspondantes.
concernent (loi du 22 juillet 1987 reprise dans l’article La météo, comment ça marche ?
L 125.2 du code de l’environnement). La prévision du temps se déroule en deux grandes Les modèles numériques météorologiques sont d’abord un
parties : ensemble d’hypothèses sur la nature et l’évolution de l’at-
• une partie automatique, basée sur une chaîne de pré- mosphère qui permettent d’appliquer les lois de la thermo-
vision numérique, consiste à observer les paramètres dynamique* et de la mécanique des fluides*. Ces hypothèses
Retrouvez toutes les informations
météorologiques ; sont ensuite traduites en équations mathématiques, puis
------ • une partie d’exploitation des résultats bruts de la chaîne numérisées pour pouvoir être appliquées aux variables à
L’information sur Prim.net : http://macommune.prim.net automatique qui relève du domaine des prévisionnistes. l’aide d’un ordinateur.
du citoyen La qualité d’un modèle numérique repose en grande partie
sur sa maille*, c’est-à-dire sa résolution, de façon à intégrer
autant que possible les micro-phénomènes ou les facteurs
Deux documents d’information existent et peuvent être locaux susceptibles d’influencer les prévisions.
consultés dans les communes à risques :
• le dossier départemental sur les risques majeurs Météo-France utilise trois modèles pour assurer la prévision
(DDRM), réalisé sous l’autorité du préfet, recense à l’échelle L’observation des du temps à court terme (jusqu’à 3 jours) :
du département l’ensemble des risques majeurs par com- paramètres météorologiques • le modèle global Aladin ;
mune ; le DDRM explique les phénomènes et présente les • le modèle régional Arpège ;
mesures de sauvegarde ; • le modèle régional à maille fine (2,5 km) Arome. Le modèle
• le dossier d’information communal sur les risques L’Organisation météorologique mondiale (OMM) coordonne, Arome permet de préciser les résultats du modèle Arpège
majeurs (DICRIM) est réalisé par le maire à partir des don- à l’échelle mondiale, par le biais de la veille météorologique sur la France métropolitaine. La diminution de la maille des
nées du DDRM ; le DICRIM présente les mesures de préven- mondiale (VMM), la collecte et la diffusion des observations modèles implique une augmentation du nombre de calculs
tion et les mesures spécifiques prises par la commune en nécessaires aux prévisions. Les observations utilisées sont : à effectuer et nécessite l’emploi de supercalculateurs de
vertu de ses pouvoirs de police. Ce document doit être • les mesures régulières réalisées à partir de stations plus en plus puissants.
accompagné d’une communication et d’une campagne Exemple d’affiche d’information météorologiques de surface (au nombre de 10 000 environ) Les modèles évoluent, intègrent des informations de plus
d’affichage, auprès de la population, sur les risques et les sur les risques de la commune et à partir de navires (7 000 environ) ; en plus nombreuses et produisent des résultats plus détaillés,
consignes de sauvegarde en cas d’accident majeur. Les consignes de sécurité • dans les immeubles • les profils verticaux de vents, température et humidité fournissant aux prévisionnistes des informations essentielles
répondant aux risques regroupant plus de établis à partir de ballons sondes lâchés sur terre et sur mer pour anticiper et localiser les phénomènes météorologiques
Dans la pratique, les communes sur lesquelles sont élaborés affectant la commune sont 15 logements ; à heures fixes ; de petite échelle potentiellement dangereux.
les outils permettant l’information préventive (DDRM, portées à la connaissance du • dans les terrains de
DICRIM) sont celles exposées à des risques de séismes, public par voie d’affiches camping ou de station-
volcanisme, cyclones, feux de forêts, inondations, mouve- conformes aux modèles nement de caravanes
ments de terrain et à des risques technologiques. Le risque arrêtés par les ministères regroupant plus de
tempête n’est en général pas considéré comme un risque chargés du développement 50 personnes.
majeur dans les documents relatifs à l’information durable et de la sécurité civile Les propriétaires de terrains
préventive. (arrêté du 27 mai 2003). ou d’immeubles doivent L’exploitation des
Le maire peut imposer ces assurer cet affichage (sous paramètres météorologiques
affiches : contrôle du maire) à l’entrée
• dans les locaux accueillant des locaux ou à raison d’une
plus de 50 personnes ; affiche par 5000 m2 de terrain. La simulation numérique est le principal outil employé par
les météorologistes pour prévoir l’évolution de l’atmosphère
et en déduire le temps qu’il va faire. Météo-France exploite
* Voir glossaire page 29
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