Faire de l'Afrique un continent tourné vers - N SPECIAL / AVRIL 2011 - Industrie et des Mines

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Faire de l'Afrique un continent tourné vers - N SPECIAL / AVRIL 2011 - Industrie et des Mines
www.mipmepi.gov.dz
[N° SPECIAL / AVRIL 2011]

Publication trimestrielle du Ministère de l'Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l'Investissement

Faire de l’Afrique
un continent tourné vers
le développement industriel
Faire de l'Afrique un continent tourné vers - N SPECIAL / AVRIL 2011 - Industrie et des Mines
éditorial

Faire de l’Afrique un
                                                                      Par M. Mohamed Benmeradi,
                                                                       Ministre de l’Industrie, de la PME
                                                                  et de la Promotion de l’Investissement

continent tourné vers le

L
développement industriel
             a tenue de cette conférence, la dix      constituée à près de 80 % par le pétrole, les
             neuvième du genre, témoigne d’une        minerais ou les produits agricoles.
             tradition de concertation au-               Devant cette situation de vulnérabilité, la di-
             jourd’hui bien établie entre nos         versification de nos économies devient un impé-
             pays sur le développement de l’in-       ratif de sécurité à moyen et long termes.
dustrie et nous ne pouvons que nous en félici-        Toutefois, la diversification ne se résume pas à
ter. Non seulement le continent s’enrichit de         quelques mesures de politique économique à
l’échange d’expériences entre nos pays mais           prendre : elle est la résultante de la mise en
cette concertation régulière et cette coopération     œuvre de l’ensemble des dimensions des straté-
montrent, si besoin est, que le continent africain    gies économiques à faire prévaloir. Elle passe no-
peut parler d’une même voix lorsqu’il s’agit          tamment par (i) la promotion de l’investissement
d’aborder les questions actuelles de son déve-        et la mobilisation de l’épargne nationale et in-
loppement ou lorsqu’il s’agit de tracer les           ternationale pour le développement industriel,
grandes lignes de son devenir.                        (ii) le renforcement des capacités industrielles
   La crise internationale a frappé durement          nationales notamment dans l’exploitation et la
les pays africains. Après plusieurs années            transformation des ressources locales, (iii) la
consécutives de croissance vigoureuse de plus         mise à niveau et la modernisation des entre-
de 6%, la croissance s’est effondrée à moins de       prises, l’adoption des normes de qualité dans le
2,5% dans un continent où la croissance dé-           management et dans la production tout autant
mographique est de 2,3%. L’Afrique a subit            que (iv) par la promotion de l’innovation et des
ainsi de plein fouet les effets de la crise finan-    ressources humaines.
cière internationale qui a gelé la progression           Par ces initiatives et ces actions, l’industrie
des revenus et remis en cause les résultats ob-       apportera une contribution essentielle au déve-
tenus sur le front de la lutte contre la pauvreté.    loppement national et en particulier à la ré-
   Si nous devions tirer des leçons de cette crise,   duction de la pauvreté et la création d’emplois
ce serait bien celle de l’échec d’un modèle qui a     dans notre continent.
pendant longtemps, mais vainement, tenté de              Notre ambition est que notre continent entre
déconnecter le développement économique de            de plein pied dans le concert des économies in-
l’économie réelle au profit de spéculations fi-       dustrialisées et occupe sa juste place dans l’éco-
nancières effrénées. Ainsi, cette crise interna-      nomie mondiale.
tionale a éminemment repositionné l’industrie            Nous en avons la volonté : la tenue de cette
en tant que secteur incontournable du dévelop-        conférence témoigne précisément de la détermi-
pement économique.                                    nation de l’Afrique unie et solidaire à prendre
   Pour cela, toute réflexion sur le développe-       en charge directement le défi du développement
ment industriel dans notre continent doit im-         et d’aller de l’avant.
manquablement avoir pour priorité l’objectif de          Nous en avons les moyens : le plan d’ac-
la diversification économique.                        tion que nous nous sommes entrain de mettre
   Aujourd’hui, les revenus générés par l’ex-         en œuvre constitue un véritable levier pour
portation des produits primaires représen-            la relance de la croissance industrielle en vue
tent 40% du produit intérieur brut de                 de faire de l’Afrique un continent tourné vers
l’Afrique. Cette dépendance à l’égard de res-         le développement industriel, favorable à l’en-
sources naturelles non renouvelables se ma-           treprenariat et l’esprit d’initiative et à même
térialise également dans la structure des             de répondre aux attentes légitimes de nos po-
exportations qui, faut-il le rappeler, est            pulations.

                                                                   N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie   3
Faire de l'Afrique un continent tourné vers - N SPECIAL / AVRIL 2011 - Industrie et des Mines
Sommaire                                                                               INDUSTRIE ALGERIE

                                                              3
                                                              ÉDITORIAL

                                                              6
                                                              Faire de l’Afrique un continent tourné
                                                              vers le développement industriel

                                                              MESSAGE DU PRÉSIDENT
                                                              Message de Son Excellence le Président de la République,
                                                              Abdelaziz Bouteflika

                 MINISTÈRE DE L’INDUSTRIE,
           DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE
         ET DE LA PROMOTION DE L’INVESTISSEMENT

                 Immeuble le Colisée, El-Biar - Alger
                                                              8
                                                              ALLOCUTION DE M. BENMERADI
                          Tél.: 021 23 05 75                  A l’occasion de son élection au bureau de la CAMI 19
                     Fax : 021 23 94 28 et 88                 Allocution de M. Mohamed Benmeradi,
                  E-mail : contact@mipmepi.gov.dz             Ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion
                    Web : www.mipmepi.gov.dz                  de l’Investissement

                  Responsable de la Publication
                      M. Mohamed Benmeradi,
                  Ministre de l’Industrie, de la PME
               et de la Promotion de l’Investissement

                            Coordination
                           Mohamed Seddik
                      dz.indus@mipmepi.gov.dz

                   Conception & Réalisation
                            RCM Algérie
      Cité Mohammadia – Bt. 11A - N° 203 Mohammadia - Alger
                      Tél./Fax : 021 82 35 14
              E-mail : rcmalgerie@economia-dz.com

4   Industrie Algérie / Avril 2011 / N° Spécial
Faire de l'Afrique un continent tourné vers - N SPECIAL / AVRIL 2011 - Industrie et des Mines
N° SPÉCIAL - AVRIL 2011                                                  Sommaire
                                                                17
9
OUVERTURE DE LA CAMI
                                                                TRAVAUX DES TABLES RONDES
Tenue de la Conférence africaine des ministresde
l’industrie du 27 au 31 mars à Alger

11
L’Algérie accueille la 19ème CAMI

LE PLAN AIDA
Le Plan d’Action pour le Développement Industriel
Accéléré de l’Afrique/AIDA

13
Une stratégie d’envergure continentale

FINANCEMENT
Financement du Plan AIDA
La feuille de route pour la mobilisation des ressources
tracée à Alger

 35
 EN MARGE DES TRAVAUX
 Intervention du vice-président de la Commission
 européenne, M. Antonio Tajani
 L’Europe explique à l’Afrique sa stratégie de soutien au
 secteur de la PME
 Conférence de presse du vice-président de la
 Commission européenne à la CAMI d’Alger
 «Exprimer la volonté de l’Europe de coopérer avec l’Afrique»

38
ALLOCUTION DE CLOTURE                                           Table ronde sur l'agro-industrie                                    18
Allocution de M. Mohamed Benmeradi,                             Aboutir à un véritable marché commun africain
à l’occasion de la clôture de la 19ème CAMI
«Un premier jalon dans la longue et difficile marche vers
                                                                Table ronde sur le traitement des minerais                          23

40
le développement»
                                                                Les opportunités que les valeurs ajoutées offrent
                                                                aux minéraux

DECLARATION D’ALGER                                             Table ronde sur l'industrie pharmaceutique                          29
Le renforcement de la compétitivité des industries              Quel rôle pour l'industrie pharmaceutique en Afrique ?
africaines par l’augmentation et l’amélioration de la
                                                                La production locale de produits pharmaceutiques                    32

42
valeur ajoutée
                                                                en Afrique de l'Ouest
                                                                Défis et potentialités

ENTRETIEN                                                       Développement du marché des produits                                33
M. Rachid Meksen, Président de la Commission                    pharmaceutiques en perspective
d’organisation de la 19ème CAMI                                 Tendances mondiales et position de l'Afrique
«Un projet continental hautement stratégique»

                                                                                          N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie    5
Faire de l'Afrique un continent tourné vers - N SPECIAL / AVRIL 2011 - Industrie et des Mines
Message de Son Excellence le
[ A l’ouverture de la 19ème Conférence Africaine des Ministres de l’Industrie ]

Président Abdelaziz Bouteflika
Mesdames et Messieurs ;

    La tenue de cette dix-neuvième Conférence Afri-
caine des Ministres de l’Industrie témoigne de la
concertation de nos pays sur le développement de
l’industrie. Nous ne pouvons que nous en féliciter.
    L’échange d’expériences entre nos pays, la concer-
tation régulière et la coopération permettent au
continent africain de parler d’une même voix
lorsqu’il s’agit d’aborder les questions actuelles de
son développement ou lorsqu’il s’agit de tracer les
grandes lignes de son devenir.
    L’Afrique a réalisée, au cours des dernières an-
nées, ses meilleures performances de croissance de-
puis des décennies. Des taux de croissance en
moyenne de 6 % ont été enregistrés durant plusieurs
années avant l’apparition de la crise économique et
financière internationale. Il s’agit de résultats qui
témoignent des efforts soutenus déployés par
l’Afrique pour relever les multiples défis de déve-
loppement auxquels elle fait face.                        retournements de la conjoncture économique inter-
    Il reste aujourd’hui à renouer avec cette dyna-       nationale.
mique dans le nouveau contexte de sortie de la crise         Les résultats de l’Afrique auraient été plus subs-
internationale pour réaliser l’aspiration de nos so-      tantiels sans le frein que constitue le manque d’in-
ciétés, c’est-à-dire : un développement accéléré et du-   frastructure dans un grand nombre de pays du
rable de nos économies.                                   continent. La faiblesse des infrastructures écono-
    Les résultats réalisés, pour aussi remarquables       miques, notamment celles nécessaires à l’industrie
qu’ils soient restent encore en deçà des objectifs du     et au commerce, que ce soit au niveau de l’énergie,
millénaire et profondément marqués favorables,            des transports, de la distribution ou des communi-
beaucoup de pays continuent à être confrontés à des       cation, a indéniablement ralenti et bridé la crois-
contraintes économiques qui rendent plus ardus leurs      sance de l’Afrique.
efforts de progrès. Dans n certain nombre de nos             Il importe dés lors, en cette étape, de nos consa-
pays, la croissance est encore dépendante des aléas       crer au développement des infrastructures pour ré-
climatiques du fait de la prédominance du secteur de      duire les disparités économiques entre nos pays,
l’agriculture dans leur économie. Dans d’autres pays,     accroître l’attractivité de nos économies et accélérer
la croissance est rythmée par les soubresauts des         leur croissance.
marchés spéculatifs qui fixent le prix des ressources        Ce sont là quelques défis de développement aux-
minières que ces pays exportent au gré d’une de-          quels notre continent fait face. Ils sont à la mesure
mande mondiale et de prix internationaux instables        des objectifs arrêtés par le Sommet du Millénaire
et le plus souvent non rémunérateurs.                     pour le Développement et des mesures que l’Afrique
    Ces facteurs externes exposent nos économies,         met en œuvre en particulier en faveur de la réduc-
souvent de façon brutale, aux aléas exogènes ou aux       tion de la pauvreté, de l’amélioration des conditions

6   Industrie Algérie / Avril 2011 / N° Spécial
Faire de l'Afrique un continent tourné vers - N SPECIAL / AVRIL 2011 - Industrie et des Mines
de vie et d’une distribution équitable du pouvoir          passe notamment par la promotion de l’investisse-
d’achat dans notre continent qui compte plus d’un          ment et la mobilisation de l’épargne nationale et in-
milliard d’habitants.                                      ternationale pour le renforcement des capacités
   Ces défis ne sont pas insurmontables au regard          industrielles nationale notamment dans l’exploitation
de la richesse du continent en ressources naturelles       et la transformation des ressources locales, la mise à
et de la diversité de ses espaces.                         niveau et la modernisation des entreprises, l’adoption
                                                           des normes de qualité dans le management et dans la
Mesdames et Messieurs ;                                    production tout autant que par la promotion de l’in-
                                                           novation et des ressources humaines.
    La crise internationale actuelle a frappée durement
les pays africains. Après plusieurs années consécutives    Mesdames et Messieurs ;
de croissance vigoureuse de plus de 6%, la croissance
s’est effondrée à moins de 2,5% dans un continent où
                                                              La mobilisation de nos forces est nécessaire dans
la croissance démographique est de 2,3%.
                                                           cette bataille du développement. Elle implique la
    L’Afrique a subi ainsi de plein fouet les effets de
                                                           contribution de l’ensemble des acteurs qui font le dé-
la crise financière internationale qui a gelé la pro-
gression des revenus et remis en cause les résultats       veloppement industriel : les gouvernements qui ar-
obtenus sur le front de la lutte contre la pauvreté.       bitrent, fixent les priorités sociales et fournissent les
    Malgré tout cela, cette crise internationale a émi-    incitations et l’environnement adéquats, les inves-
nemment repositionné l’industrie en tant que secteur       tisseurs nationaux qui conduisent la croissance éco-
incontournable du développement économique. La             nomique et les entreprises étrangères qui acceptent
plupart des pays, qu’ils soient développés ou émer-        de s’inscrire dans nos stratégies nationales et régio-
gents, ont bâti leur stratégie de sortie de crise sur le   nales de développement.
soutien à l’industrie et à son renforcement.                  Tout le monde reconnaît aujourd’hui le rôle com-
    Aujourd’hui, les problématiques industrielles se       plémentaire que jouent l’Etat et le marché dans le
trouvent de nouveau en bonne place tant dans               développement économique et social de nos pays
l’agenda des gouvernements que dans celui de l’en-         selon les circonstances économiques et l’étape histo-
semble des institutions internationales.                   rique de développement de chacun.
                                                              Le rôle de l’Etat dans l’investissement doit se
Mesdames et Messieurs ;                                    conjuguer à l’apport de partenariat économique pu-
                                                           blic-privé dans la relance de la production. Il n’y a
    Cette résurgence de l’industrie ne peut surpren-       pas d’antinomie entre ce rôle de l’Etat et le fonc-
dre quand on sait que dans nos économies, c’est le         tionnement d’une économie efficiente ouverte à la
secteur industriel qui porte, plus que tout autre sec-     concurrence et fondée sur la liberté d’entreprise.
teur, les externalités et les synergies indispensables
au développement économique.                               Mesdames et Messieurs ;
    La primauté de l’industrie dans le développe-
ment économique peut s’observer dans cette faculté
                                                               Notre ambition est que notre continent entre de
que possède ce secteur d’innover ainsi que de porter
                                                           plain-pied dans le concert des économies industriali-
et diffuser le progrès technologique.
                                                           sées et occupe sa juste place dans l’économie mondiale.
    Le secteur industriel est également celui de l’ap-
prentissage et de l’accumulation du capital humain,            Nous en avons la volonté. La tenue de cette confé-
c’est ce secteur qui est le plus à même d’assurer le dé-   rence témoigne de la détermination de l’Afrique unie
veloppement des compétences et de forger l’esprit          et solidaire à faire face au défi du développement.
d’entreprise dont on sait le rôle et l’importance cru-         Le plan d’action que nous nous proposons de met-
ciale dans le développement économique de nos pays.        tre en œuvre constitue un véritable levier pour la re-
    L’industrie constitue, et il faut souligner, une       lance de la croissance industrielle en vue de faire de
source de création d’emplois. Son développement            l’Afrique un continent tourné vers le développement
contribue ainsi à concrétiser notre priorité en ré-        industriel, favorable à l’entreprenariat et l’esprit
pondant aux aspirations légitimes de notre jeunesse        d’initiative et à même de répondre aux attentes lé-
à l’emploi.                                                gitimes de nos peuples. Je suis sûr que la réussite
    Le développement industriel dans notre continent       sera au rendez-vous.

                                                                               N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie   7
Faire de l'Afrique un continent tourné vers - N SPECIAL / AVRIL 2011 - Industrie et des Mines
Allocution de M. Mohamed Benmeradi,
[A l’occasion de son élection au bureau de la CAMI 19 ]

Ministre de l’Industrie, de la PME et de
la Promotion de l’Investissement
Mesdames et Messieurs les membres de cette
honorable conférence,
Madame la Commissaire
Monsieur le Directeur général de l’ONUDI
Chers invités,

Permettez moi tout d’abord de vous exprimer mes
plus vifs et sincères remerciements d’avoir répondu
à l’invitation qui vous a été adressée pour venir en
Algérie, c'est-à-dire chez vous.
J’espère que nos traditions d’hospitalité ont été à la
hauteur et que votre séjour, bref malheureusement
car dicté par un calendrier serré, sera apprécié.
Je m’adresse avec une émotion particulière à ceux
qui se rendent en Algérie pour la première fois, j’es-
père les compter parmi ceux qui seront tentés de re-
venir nous voir quelque qu’en soit le motif.
Soyez certains que nous serons toujours à vos côtés
pour défendre les causes qui nous tiennent à cœur,
pour véhiculer nos aspirations communes et pour
promouvoir l’idée d’un développement autocentré et
accéléré de notre industrie.                             ment et pertinentes en terme d’analyse pour baliser
La charge que vous venez de me confier au sein du        notre réflexion et guider notre d’action.
bureau de la 19ème conférence africaine des mi-          A n’en pas douter, par votre expérience en tant que
nistres de l’industrie constitue pour moi un témoi-      responsables avertis, par votre contribution aux dé-
gnage de confiance dans la capacité de mon pays à        bats et par la qualité des choix que vous serez ame-
accueillir cette manifestation continentale tant at-     nés à entériner, la tâche confiée à votre bureau en
tendue, d’une part, et un signe d’encouragement à        sera facilitée.
l’échelle qui est la nôtre, pour servir les bonnes vo-   Nous comptons beaucoup sur votre indulgence dans
lontés rassemblées ici autour des enjeux majeurs et      la conduite de nos travaux, les attentes sont telles
des défis substantiels qui seront rappelés tout au       que nous devons veiller à ne pas confondre vitesse et
long de nos travaux et qui rythmeront nos futures        précipitation.
rencontres jusqu’à la prochaine CAMI.                    Parallèlement, nous solliciterons sans réserve vos
                                                         orientations non pas pour retarder la mise en œuvre
Mesdames et Messieurs ;                                  mais pour y puiser les ressources indispensables
                                                         qui siègent dans tout un chacun.
Les membres distingués de votre bureau vous font
part de leur entière mobilisation pour atteindre nos     Mesdames et Messieurs;
objectifs en empruntant la voie que vous ne man-
querez pas de tracer tout au long de nos travaux.        Au nom de vous tous, permettez moi de féliciter le
La session qui nous réunira deux journées durant         travail colossal accompli par nos pairs au sein du
sera, sans aucun doute, riche en terme d’enseigne-       bureau de la CAMI 18 sortante, qui n’ont ménagé

8   Industrie Algérie / Avril 2011 / N° Spécial
Faire de l'Afrique un continent tourné vers - N SPECIAL / AVRIL 2011 - Industrie et des Mines
aucun effort depuis la réunion de

                                        L’Algérie accueille
                                        [Tenue de la Conférence africaine des ministres de
Durban en 2008, pour rehausser
sans cesse la qualité des rapports
                                        l’industrie du 27 au 31 mars à Alger ]

                                        la 19ème CAMI
que nous aurons à examiner au
cours de notre session.
Leurs exigences ne seront pas
vaines car nous poursuivrons
dans la ligne tracée et nous nous
inspireront de la méthode arrêtée.
Nos remerciements vont aussi à
l’ONUDI, à travers la personne
                                            C’est sous le haut patronage du président de la
du directeur général M. Kandeh
Yumkela, qui a toujours mobilisé        République, M. Abdelaziz Bouteflika, que s’est ouverte,
les compétences et apporté sa to-        du 27 au 31 mars 2011, au Palais des Nations du Club
tale disponibilité pour assurer la        des Pins à Alger, la 19ème Conférence africaine des
tenue de notre rencontre. Sa pré-
sence à Alger, le 16 octobre 2010,        ministres de l’Industrie (CAMI) sous le thème de la
a été le témoignage concret de son           «Promotion de la compétitivité des industries
souci d’être à nos côtés en renfor-      africaines par l’augmentation et l’amélioration de la
çant l’expertise dont nous aurons
besoin pour dérouler notre plan                              valeur ajoutée».
d’action.
Les organisations économiques
régionales et les institutions fi-
nancières, ici présentes, témoi-
gnent également de l’écho
favorable qui leur est parvenu et
de leur attention pour examiner
les modalités de leur participa-
tion aux sollicitations qui leur
parviendront. Il reviendra à tout
un chacun de veiller à sélection-
ner des projets lisibles et viables à
soumettre aux partenaires finan-
ciers.

                                        R
Enfin, mes compliments vont
aussi à Madame la Commissaire,
Elisabeth Tankeu, et à son
équipe, qui symbolisera durant
nos travaux, la pérennité de notre
organisation, la mémoire de ses
travaux et le visage de son dyna-
                                                   encontre aux objectifs stratégiques au niveau continental, la
misme.                                             CAMI d’Alger a été organisée conjointement par l’Union afri-
Tout naturellement ces messages                    caine, le gouvernement algérien à travers son ministère de
et cette attention s’adressent aussi               l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement,
bien à mes pairs du bureau élu          et l’ONUDI. Scindée en deux temps, elle a d’abord regroupé, du 27 au 29
au nom desquels je m’exprime ici.       mars 2011, les experts et hauts fonctionnaires en charge du secteur in-
                                        dustriel des pays participants, avant d’ouvrir la voie à la réunion mi-
Merci à vous tous.                      nistérielle des 30 et 31 mars.
                                        Regroupant plus de 300 participants, la Conférence, qui s’est tenue pour
Alger, le 30 mars 2011.                 la première fois en Algérie, a vu la présence de 36 ministres de l’Indus-
                                        trie des Etats membres de l’Union africaine (UA), de hauts fonction-
                                        naires et experts en charge de l’industrie, des représentants

                                                                              N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie   9
Faire de l'Afrique un continent tourné vers - N SPECIAL / AVRIL 2011 - Industrie et des Mines
d’organisations onusiennes dont
l’ONUDI (Organisation des Na-
tions-Unies pour le développement
industriel) et la CEA (Commission
économique des Nations-Unies
pour l’Afrique), des représentants
de l’UA (Union africaine), de la
Commission européenne ainsi que
des établissements financiers tels
que la BAD (Banque africaine de
développement), la Banque mon-
diale et le Fonds arabe pour le dé-
veloppement économique et social.
Des représentants des Comités
économiques régionaux des cinq
sous régions africaines (CER) et
des délégués de nombreuses d’en-
treprises industrielles algériennes
(publiques et privées) ont égale-
ment été du rendez-vous.

Mise en œuvre du Plan d’Action
    pour le Développement
      Industriel Accéléré                          qui ont réitéré leur engagement         africaine en particulier», il a indi-
      de l’Afrique (AIDA)                          pour l’industrialisation de l’Afrique   qué à l’endroit des experts présents
                                                   tout évaluant les progrès accomplis     que «l’essentiel du travail de créa-
L’objectif essentiel de cette 19ème                dans ce sens.                           tivité, de synthèse et d’expression
CAMI a été celui de réaliser une                   Enfin, trois sous-thèmes portant        des recommandations sera marqué
avancée significative dans la                      sur l’agro-industrie, le développe-     de votre emprunte».
consolidation de la stratégie élabo-               ment des ressources minérales           En marge de la Conférence une ex-
rée pour le processus d’industriali-               ainsi que l’industrie pharmaceu-        position des produits industriels
sation de l’Afrique. Autrement dit,                tique locale ont été mis sous la        des plusieurs entreprises natio-
l’examen et l’adoption des recom-                  loupe des experts qui ont formulé       nales (publiques et privées) a per-
mandations des experts relatives à                 leurs recommandations. Outre la         mis aux participants de se f-aire
la mise en œuvre du Plan d’Action                  session consacrée à la mobilisation     une idée sommaire sur les produits
pour le Développement Industriel                   des ressources, une seconde a porté     de l’industrie algérienne, certains
Accéléré de l’Afrique (AIDA),                      sur la dynamisation du commerce         ont même exprimé leur intention
adopté par les chefs d'Etat et de                  interafricain. Cette conférence a       de nouer des partenariats.
gouvernements des pays membres                     surtout été une nouvelle étape          Rappelons enfin, qu’instituée en
de l'UA en 2008 à Addis-Abeba, en                  dans le processus de concrétisation     1975 en tant qu'approche panafri-
Ethiopie. De même qu’il a été ques-                des objectifs stratégiques du déve-     caine coordonnée pour promouvoir
tion de l’élaboration d’un cadre de                loppement économique du conti-          le développement industriel accé-
suivi et d’évaluation de la stratégie              nent      africain     qui     passe    léré et durable en Afrique, la
de mobilisation des ressources,                    nécessairement par son industria-       CAMI qui se tient chaque deux ans
qu’elles soient financières, hu-                   lisation.                               dans un des pays membres de l'UA
maines ou technologiques, ainsi                    Lors de son allocution d’ouverture      sert de forum où les dirigeants afri-
que de la mise en place d’un Co-                   de la session des experts, le 27        cains et leurs partenaires se ren-
mité de pilotage.                                  mars dernier, et en tant que prési-     contrent pour discuter et examiner
La CAMI d’Alger a également per-                   dent de cette CAMI, M. Mohamed          les avancées de l'industrialisation
mis de mener des réflexions pro-                   Benmeradi, ministre de l’Indus-         du continent.
fondes et d’engager des discussions                trie, de la PME et de la Promotion      Cette rencontre s’est clôturée par
en vue de dégager les actions es-                  de l’Investissement, tout en rappe-     la Déclaration d’Alger en se don-
sentielles pour la concrétisation du               lant «le travail préparatoire gigan-    nant rendez-vous à la 20ème CAMI
Plan AIDA. De même qu’elle a                       tesque fait depuis plusieurs mois       au Kenya.
réussi à réunir les Etats membres                  par l’ONUDI et la Commission

10   Industrie Algérie / Avril 2011 / N° Spécial
Faire de l'Afrique un continent tourné vers - N SPECIAL / AVRIL 2011 - Industrie et des Mines
Une stratégie d’envergure
[ Le Plan d’Action pour le Développement Industriel Accéléré de l’Afrique/AIDA ]

continentale
   Nul besoin de rappeler que
l’industrie reste un puissant
         moteur de croissance
 économique dont l’Afrique a
      grandement besoin pour
       accéder à un niveau de
    prospérité à la hauteur de
   ses richesses. Inutile aussi
   d’évoquer, si besoin est, les
        nombreux indicateurs
économiques traduisant tout
  le retard accusé en matière
de développement industriel
  et humain dans le contient.
  L’Afrique, pourtant riche de
 ses ressources naturelles et
 humaines, est en mesure de
         réaliser son décollage
            économique par la      Comment est né le Plan AIDA ?            orientale et australe (COMESA),
                                                                            du Southern Africa Developpement
        transformation de ses
                                   C’est à partir de ces postulats qu’en    Community (SADC), du Nouveau
               ressources et le    janvier 2008, les chefs d’Etats et de    partenariat pour le développement
 développement d’un marché         gouvernements de l’Union afri-           de l’Afrique (NEPAD), de la Com-
                  interafricain.   caine, réunis à Addis-Abeba, en          mission économique pour l’Afrique
                                   Ethiopie, adoptent de commun ac-         (CEA), de l’ONUDI, de la Banque
Aux sources du Plan AIDA ...       cord l’idée de l’industrialisation de    européenne pour l’investissement
                                   l’Afrique avec l’appui de l’Organi-      (BEI) et la Banque mondiale (BM).
                                   sation des nations unies pour le dé-     Un des principaux résultats de
                                   veloppement industriel (ONUDI).          cette rencontre a été l’élaboration
                                   C’est alors qu’est lancé le Plan d’ac-   de la stratégie de mise en œuvre
                                   tions pour le développement indus-       de l’AIDA qui a été ensuite pré-
                                   triel accéléré de l’Afrique (AIDA).      sentée, examinée et approuvée en
                                   L’élaboration d’une stratégie de sa      octobre 2008 à Durban, en Afrique
                                   mise en œuvre a été recommandée          du Sud, au sein de la 18ème CAMI
                                   donnant lieu à une série de consul-      (conférence africaine des ministres
                                   tations amorcée, en avril 2008, par      de l’industrie). En approuvant la-
                                   la réunion du Caire (Egypte) qui a       dite stratégie, la Conférence a or-
                                   vu l’implication de la Banque afri-      donné aux partenaires, en
                                   caine de développement (BAD), du         collaboration avec les parties pre-
                                   Marché Commun de l’Afrique               nantes, un cadre de suivi et d’éva-                

                                                                            N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie   11
luation, un cadre de financement                   commerciales. Le troisième groupe        fait appel à l’Union africaine alors
et une stratégie de mobilisation                   met l’accent sur le développement        que celui relatif au «développement
des ressources sous la direction de                des infrastructures et de l’énergie      de capacités nationales en vue de
la Commission de l’union afri-                     pour la transformation industrielle.     contrôler et de faciliter les investis-
caine.                                             Le quatrième a trait au développe-       sements étrangers dans les sous-
En juin 2010, à Addis-Abeba, l’en-                 ment des compétences techniques          secteurs industriels prioritaires»,
semble de ces documents finalisés                  et industrielles nécessaires au dé-      implique la CER. Parmi ceux inté-
ont été examinés et approuvés lors                 veloppement. Le cinquième groupe         ressant exclusivement la CER, fi-
d’une réunion de validation, ou-                   de projets cible le développement        gure un projet lié à «la création de
vrant ainsi la voie à l’étape sui-                 des systèmes d’innovation indus-         fonds régionaux d’investissement»
vante de ce long processus, à savoir               trielle ainsi que la recherche et dé-    et «la création de centres régionaux
la 19ème CAMI tenue à Alger du 27                  veloppement (R&D). Le sixième            de la prévision technologique».
au 31 mars 2011 avec, pour objec-                  pose les questions de financement        Quant aux projets d’ordre national,
tif, de mener des réflexions pour la               et de mobilisation des ressources,       on retrouve par exemple «la carto-
détermination des tâches essen-                    alors que le dernier fait appel à la     graphie des ressources énergé-
tielles pour le déploiement de la                  consécration au développement du-        tiques       renouvelables»,         le
stratégie de mise en œuvre.                        rable dans la gouvernance par l’in-      «renforcement de la base de don-
Lors de la CAMI d’Alger, il a été es-              tégration de ses enjeux.                 nées pour la gestion des connais-
sentiellement question de réunir                   Les experts ont élaboré la liste de      sances», «le développement de
les Etats membres pour, entre au-                  projets identifiés et bien ciblés dont   politiques et de cardes réglemen-
tres, évaluer les progrès accomplis,               la mise en œuvre se situe au niveau      taires propices», «l’analyse et le
notamment pour ce qui concerne                     national ou régional et impliquant,      diagnostic des capacités liées à l’in-
l’élaboration du cadre de suivi et                 pour certains, des organisations         dustrie», pour ne citer que ceux-là.
d’évaluation, de la stratégie de mo-               régionales telles que l’UA ou encore     D’autres prévoient «la stimulation
bilisation des ressources, ainsi que               la CER (Communauté économique            de la coopération sud/sud afin d’uti-
du Comité de pilotage, et d’engager                régionale).                              liser la biodiversité et de commer-
des discussions détaillées sur trois                                                        cialiser les résultats de la
sous-thèmes, à savoir l’agro-indus-                 Quelques exemples de projets            recherche», «la valorisation des
trie, l’industrie pharmaceutique et                                                         compétences informelles de la
le développement des ressources                    Pour l’exemple, le projet de «mise       main-d’œuvre et le développement
minérales pour lesquels trois ate-                 en œuvre de l’initiative africaine       durable des biocarburants en
liers avaient été consacrés sanc-                  pour l’innovation et la technologie»     Afrique». 
tionnés par des recommandations
des experts.

En quoi consiste le Plan AIDA ?

Le Plan AIDA se décline en 54 pro-
jets, entre régionaux et nationaux,
regroupant vingt (20) programmes
répartis en sept (07) groupes. La
stratégie les répartit en 26 projets
à terme immédiat, 19 à court terme
et 9 à long terme. Selon le docu-
ment de la Conférence intitulé “In-
troduction et synthèse de la
stratégie de mise en œuvre du Plan
AIDA”, élaboré à Vienne en mars
2011 conjointement par l’ONUDI et
l’Union africaine, le premier groupe
de projets est lié à l’élaboration de
politiques industrielles spécifiques
à chaque pays africain avec des
orientations     stratégiques.     Le
deuxième, porte sur le renforce-
ment des capacités productives et

12   Industrie Algérie / Avril 2011 / N° Spécial
La feuille de route pour la
[Financement du Plan AIDA ]

mobilisation des ressources
tracée à Alger
La question de la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre du plan AIDA a été l’un des

D
principaux axes de la CAMI d’Alger. Il est notamment question de faire bénéficier, en priorité,
les projets industriels des budgets des Etats par l’adoption de politiques industrielles natio-
nales, mais aussi de trouver des mécanismes de financement régionaux et internationaux pour
le soutien des projets

           ans leur élaboration
           de la stratégie de fi-
           nancement et de mo-
           bilisation          des
ressources, les travaux experts
se sont appuyés sur une carto-
graphie des déficits en res-
sources et des besoins en
ressources financières et non fi-
nancières. Sur la base de cette
cartographie, des estimations
budgétaires ont été établies.
Préalablement à la proposition
d’une stratégie de financement,
un état des lieux a été dressé fai-
sant ressortir notamment, un
manque d’intégration des mar-
chés financiers africains les uns
avec les autres, de même qu’ils
ne sont pas convenablement in-
tégrés aux marchés financiers in-
ternationaux où ils ne jouent
qu’un rôle marginal. Il a aussi
été relevé un espace fiscal très
réduit pour la plupart des écono-
mies africaines, un accès aux res-
sources extérieures limité, la
mobilisation des ressources par
ces pays porte encore sur des
sources traditionnelles et les op-    constat des experts fait aussi res-   qu’à la promotion de l’innovation
tions de financement industriel       sortir que les conditions néces-      et de la technologie font cruelle-
innovant sont rarement ciblées.       saires à la mobilisation des          ment défaut dans la plupart des
Le sévère et, néanmoins réaliste,     compétences industrielles ainsi       pays africains.

                                                                            N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie   13
Après le constat sévère, des                       Mohamed Benmeradi, a indiqué         de cette stratégie d'industrialisa-
pistes de solutions                                que « les ressources financières     tion (…) Toutes ces banques sont
En vue de passer à la concrétisa-                  proviendront principalement des      convaincues de la pertinence de
tion du Plan AIDA en partant de                    bailleurs de fonds, d'une mobili-    cette stratégie et sont prêtes à
ces réalités, plusieurs pistes de                  sation de l'épargne intérieure et    accompagner les pays africains à
solutions ont été proposées par                    des investissements directs          la mettre en œuvre», a-t-elle fait
les experts dont «la consolidation                 étrangers ».                         remarquer. Elle a en outre souli-
du Fonds de développement in-                                                           gné que la BAD, qui vient de se
dustriel de l’Union Africaine                         La BAD exprime son                renforcer en termes de res-
(UA), la création de Fonds régio-                                                       sources financières et humaines,
naux d’investissement, le déve-
                                                       engagement pour le               est désormais outillée et prépa-
loppement de portefeuilles de                      financement du Plan AIDA             rée pour accompagner la concré-
projets finançables, la création                                                        tisation du Plan. Quant aux
de réseaux d’analyses compara-                     Aussi, dans une déclaration à la     montants que la BAD compte
tives des fournisseurs nationaux                   presse au cours de la conférence,    consacrer à sa mise en œuvre,
et d’échanges de partenariat,                      la BAD a fait part de sa disponi-    Mme Diarra-Thioune a indiqué
l’attraction des IDE (investisse-                  bilité à accompagner l'applica-      que «c'est à la demande et en
ments directs étrangers), leur fa-                 tion de l’AIDA. «Nous sommes         fonction de la qualité des projets.
cilitation dans les sous-secteurs                  prêts à accompagner le plan          Outre l'accompagnement des fi-
industriels prioritaires, l’amélio-                AIDA», a indiqué la représen-        nancements publics, nous avons
ration de l’environnement poli-                    tante de la BAD en Algérie, As-      également un département et un
tique et économique pour                           sitan Diarra-Thioune, avant          guichet pour le secteur privé». La
l’attraction de la diaspora pour                   d’ajouter que cette disponibilité    représentante de la BAD s’est
l’industrie, le développement de                   est également manifestée par         aussi dite optimiste quant à
réseaux d’investisseurs pour fa-                   d’autres institutions financières.   l’aboutissement de ce gigan-
ciliter les investissements et la                  «Cela n'est pas seulement le cas     tesque plan, car «c'est la pre-
communication de la diaspora»,                     de la BAD, la participation de la    mière fois que les pays africains
tel que expliqué dans un docu-                     Banque mondiale, du Fonds            sont unanimes quant à la néces-
ment interne à la 19ème CAMI.                      arabe de développement écono-        sité de développer leur industrie
Pour sa part, le ministre de l’in-                 mique et social à la CAMI d'Al-      et ne plus se contenter de vendre
dustrie, de la PME et de la pro-                   ger prouve la mobilisation des       des matières premières».
motion de l’investissement, M.                     établissements financiers autour                                      

14   Industrie Algérie / Avril 2011 / N° Spécial


       AIDA, c’est aussi une              commun pour la promotion du             veloppement industriel,
                                          développement des projets prio-         6- Créer des opportunités qui
      question de ressources              ritaires,                               permettront aux compagnies
     humaines et de politiques            2- Harmoniser les politiques in-        multinationales africaines d’ac-
            nationales                    dustrielles et prendre en compte        célérer les projets de mise en
                                          les mécanismes de développe-            œuvre et d’appuyer le développe-
    Pour Mme Diarra-Thioune, la           ment industriel déjà existants          ment industriel régional initié
    réussite d'AIDA ne se peut se li-     dans les sous-régions,                  par les puissances économiques
    miter à l’aspect financier et né-     3- Les travaux en cours dans les        existantes dans la région.
    cessite l'élaboration de politiques   différentes sous-régions portant        Les délégués avaient aussi sou-
    publiques adéquates, la mobili-       sur la mobilisation des res-            ligné que la diaspora peut éga-
    sation des ressources humaines        sources doivent être pris en            lement constituer une source de
    qualifiées, un suivi et une éva-      compte dans les programmes de           financement      «à    condition
    luation permanents, et surtout        l’AIDA afin de faciliter l’appren-      d’avouer une certaine stabilité
    une gestion rationnelle, sans ou-     tissage et d’éviter la duplication,     dans les économies africaines».
    blier les investissements pour la     4- Assurer l’appropriation des di-      Il en est de même pour le rôle de
                                          rectives de l’AIDA tant aux ni-         l’Etat dans la création d’un en-
    réalisation d'infrastructures pu-
                                          veaux         régionaux         que     vironnement propice à la parti-
    bliques telles que les routes, les
                                          sous-régionaux. Les Etats mem-          cipation du secteur privé au
    chemins de fer et les ports, etc.,
                                          bres doivent, par le biais des CER      développement industriel, et
    tout en notant l'avancée réalisée
                                          (communautés économiques ré-            l’idée d’un accord africain sur
    par l'Algérie.
                                          gionales), accorder la priorité aux     un taux minimal d’allocation
    Une séance de travail a été
                                          projets phares ayant un lien di-        budgétaire pour le développe-
    consacrée à la stratégie de mobi-
                                          rect avec le développement,             ment de l’industrie et des infra-
    lisation des ressources pour
                                          5- Encourager les Etats membres         structures. 
    l’identification des besoins en fi-
                                          à investir les bénéfices tirés des
    nancements sur la base des pré-
                                          ressources minières dans le dé-
    visions budgétaires. Il a été
    souligné l’importance de finance-

                                             Le Royaume Uni se retire
    ments internes et externes pour
    stimuler le développement in-

                                             de l’ONUDI en janvier 2013
    dustriel.

     Les six recommandations
        des experts pour la
    mobilisation des ressources                La CAMI d’Alger lui adresse une
                                             motion pour reconsidérer sa décision
    En plus de l’importance des fi-
    nancements extérieurs mis en
                                            Reconnaissant le rôle important joué par les pays développés au sein
    exergue par les experts, ces der-
                                            de l’Organisation des nations unies pour le développement industriel
    niers ont identifié, en six
                                            (ONUDI), et considérant la nécessité de disposer de fonds nécessaires
    points, les pistes à emprunter
                                            pour assurer la pérennité de cette organisation onusienne, les minis-
    pour la mobilisation des res-
                                            tres et chefs de délégations présents à la Conférence d’Alger ont, dans
    sources par les Etats membres.
                                            une motion, d’abord exprimé leur regret quant à la décision du
    Il s’agit de :
                                            Royaume Uni de se retirer de l’ONUDI dès janvier 2013 pour l’inviter en-
    1- Mobiliser les fonds des pen-
                                            suite à «maintenir sa participation active et de demeurer un membre
    sions et de sécurité sociale exis-
                                            à part entière de cette organisation».
    tants dans les Etats membres
                                            Ils ont considéré que c’est là une décision constitue à la fois un précé-
    pour le développement industriel
                                            dent préjudiciable aux intérêts de l’ONUDI et un signal fort négatif aux
    par le biais d’une stratégie régio-
                                            Etats membres de l’ONUDI et aux autres pays qui voudront rejoindre
    nale qui permettra de regrouper
                                            l’organisation. 
    ces ressources dans un fonds

                                                                                  N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie   15
16   Industrie Algérie / Avril 2011 / N° Spécial
Travaux des tables rondes

Dans le cadre de cette 19ème session de la CAMI   Égypte, Éthiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Gui-
19, la réunion des Hauts fonctionnaires a eu      née Conakry, Kenya, Lesotho, Liberia, Malawi,
lieu du 27 au 29 mars 2011. Elle a été dirigée    Mali, Maurice, Mauritanie, Mozambique, Na-
par l'Algérie, en sa qualité de Président du      mibie, Niger, Nigeria, Ouganda, République
nouveau bureau.                                   centrafricaine, Rwanda, Sénégal, Sierra
Étant donné que le processus de l'élaboration     Leone, République Saharawi Arabe Démocra-
de la stratégie de mise en œuvre a atteint un     tique, Sao Tome and Principe, Seychelles, So-
stade avancé, trois tables rondes centrées sur    malie, Soudan, Swaziland, Tanzanie, Tchad,
la chaîne de valeur agroalimentaire et agro-      Togo, Tunisie et Zimbabwe.
business ; chaîne de valeur traitement du mi-     Ont également participé à la réunion, les Com-
nerai et l'industrie pharmaceutique locale, on    munautés économiques régionales (CER) et
été organisées. La quatrième table ronde a        Organisations internationales ci-après : CO-
examinée les annexes de l'AIDA                    MESA, CEEAC, CEDEAO, EAC, SADC, UEMOA,
Ont pris part à la réunion, les états membres     BAD, ECOBANK, CEA, CUA/NEPAD, ONUDI,
ci-après : Afrique du Sud, Algérie, Angola,       PACCI, Banque mondiale, Association des Fa-
Benin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Ca-       bricants des produits pharmaceutiques de
meroun, Comores, République du Congo,             l'Afrique de l'Ouest.

                                                                       N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie   17
Aboutir à un véritable
[ Table ronde sur l'agro-industrie ]

marché commun africain
      «Valorisation des produits
  à travers le développement de
          la chaîne des valeurs de
       l'industrie agri business :
                  Initiative pour le
                 développement de
                    l'Agri business
            et des Agro-industries
                en Afrique (ID3A)»

             Le secteur
        de l'agro-industrie
Le premier exposé a été consacré
au secteur de l'agro-industrie. Il
a été indiqué que la contribution
de l'Afrique au commerce mon-
dial est infirme et caractérisée
par l'exportation des produits de
base, un faible volume en termes
de transactions infra-africaines,
de complémentarités dans le do-
maine des exportations, de coûts
élevés pour les échanges com-
merciaux et par bon nombre
d'autres obstacles qui découra-
gent l'investissement. L'expo-
sant a, par ailleurs, déclaré que
la valeur ajoutée et la production
sont faibles dans le secteur agro-
industriel de l'Afrique. Il a pré-                 Pour relever ces défis l'expo-       a, enfin, indiqué qu'il s'avère
cisé que ce secteur est confronté                  sant a proposé le développe-         nécessaire de renforcer les par-
à plusieurs obstacles dont, no-                    ment des chaînes de valeur           tenariats entre le secteur de
tamment : la non existence de                      régionales, le développement et      l'agro-business et l'industrie
système de réglementation de                       le renforcement des partena-         d'emballage afin de promouvoir
marché, le manque d'infrastruc-                    riats au niveau des secteurs         les exportations et d'élaborer
tures adéquates, la faible capa-                   privés et publics et la création     des programmes de renforce-
cité institutionnelle et des                       d'un environnement propice           ment de capacités susceptibles
stratégies industrielles inappro-                  aux affaires qui encourage l'in-     d'améliorer le rendement au ni-
priées.                                            novation et garantie le profit. Il   veau de ce secteur.                

18   Industrie Algérie / Avril 2011 / N° Spécial

      L’initiative 3ADI (ID3A)                duplication des activités et de      institutions et des services post-
                                              renforcer les acquis liés au déve-   production ; des mécanismes
    Le second thème de discussion             loppement. Il a, par ailleurs,       consolidés de financement et de
    concerne l’initiative 3ADI. En            exhorté les participants à ap-       réduction de risque.
    abordant cette question, l'expo-          puyer un programme d'investis-       L'intervenant a indiqué que lors
    sant a exhorté les partenaires            sements qui permettra en             d'une phase pilote de l'initiative,
    chargés de la mise en œuvre de            Afrique d'accroître, de manière      au mois d'août 2010, on a déter-
    cette initiative à accélérer le dé-       significative sa production agri-    miné un ou deux produits agri-
    veloppement des secteurs de               cole qui est transformée en des      coles de base dans dix pays
                                                                                   africains, et ce, en collaboration
                                                                                   avec les autorités locales et
                                            L'Afrique souffre d'un déficit en     conformément aux stratégies na-
                                          matière de capacités humaines pour       tionales. Chaque produit repré-
                                          développer un secteur agro-              sente la base d'une analyse
                                          alimentaire solide et se heurte à des    détaillée de la chaîne de valeur
                                          obstacles qui entravent la libre         qui schématise la création de la
                                          circulation du capital. Par ailleurs,    value économique à toutes
                                          elle est confrontée à la forte           étapes de l'activité économique
                                          concurrence des sociétés                 et de la source au marché. Les
                                          multinationales.                         principes directeurs du pro-
                                           Il est nécessaire d'établir des
                                                                                   gramme sont les suivants : foca-
                                          liens entre l'initiative 3ADI et le      lisation sur les pays les moins
                                          Plan d'action d'Arusha sur les           avancés et les communautés vul-
                                          produits de base.                        nérables pour la création de ri-
                                           L'Afrique assiste à l'émergence
                                                                                   chesses       et    la    sécurité
                                          d'une tendance où des terres sont        alimentaire ; une importance
                                          offertes en location pour certaines      particulière est accordée à l'ac-
                                          cultures, comme les                      tion immédiate plutôt que la re-
                                          biocombustibles, qui concurrencent       cherche et les réunions ;
                                          les produits alimentaires en             mobilisation des ressources (fi-
                                          évinçant la production alimentaire       nances publiques et privées,
                                          et provoquant une insécurité             technologie, accès aux marchés,
                                          alimentaire.                             assistance technique) ; partena-
                                           Il est nécessaire de faire appel au
                                                                                   riats nationaux et mondiaux ; re-
                                          secteur privé et aux institutions        cours à l'entreprise privée
                                          financières nationales et régionales     comme moteur du développe-
                                          pour mobiliser les ressources            ment.
                                          intérieures nécessaires à                Les pays et les produits agricoles
                                          l'innovation et à la recherche et        sélectionnés sont les suivants :
                                          développer les infrastructures           RD du Congo - manioc, huile de
                                          régionales.                              palme ; Sierra Leone - noix de
                                                                                   cajou et gingembre ; Tanzanie -
                                              produits varié de haute valeur.      viande rouge, noix de cajou ; Co-
    l'agro-industrie qui apportent                                                 mores - fruits et légumes ; Sou-
    une valeur ajoutée aux produits           Il a enfin indiqué que la Décla-
                                              ration d'Abuja de mars 2010 a        dan (Nord) - cuir ; Soudan (Sud)
    agricoles de l'Afrique. Il a en-                                               - développement des moyens de
    suite déclaré que le partage du           recommandée quatre domaines
                                              importants d'intervention :          subsistance en milieu rural ; Ni-
    savoir et l'harmonisation des                                                  geria - manioc, riz, bétail ; Libe-
    programmes doivent se faire de            l'amélioration des politiques et
                                              des biens publics ; des compé-       ria - fruits et légumes, riz ;
    manière coordonnée et en syner-
                                              tences et des technologies en ma-    Mauritanie - soie bio et miel bio
    gie. Selon l'exposant, une telle
                                              tière de chaîne des valeurs ; des    ; Ghana - coton t' Rwanda - bé-
    approche permettra d'éviter la
                                                                                   tail, lait. Les prochaines étapes                  

                                                                                   N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie   19
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