Faire de l'Afrique un continent tourné vers - N SPECIAL / AVRIL 2011 - Industrie et des Mines
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www.mipmepi.gov.dz [N° SPECIAL / AVRIL 2011] Publication trimestrielle du Ministère de l'Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l'Investissement Faire de l’Afrique un continent tourné vers le développement industriel
éditorial Faire de l’Afrique un Par M. Mohamed Benmeradi, Ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement continent tourné vers le L développement industriel a tenue de cette conférence, la dix constituée à près de 80 % par le pétrole, les neuvième du genre, témoigne d’une minerais ou les produits agricoles. tradition de concertation au- Devant cette situation de vulnérabilité, la di- jourd’hui bien établie entre nos versification de nos économies devient un impé- pays sur le développement de l’in- ratif de sécurité à moyen et long termes. dustrie et nous ne pouvons que nous en félici- Toutefois, la diversification ne se résume pas à ter. Non seulement le continent s’enrichit de quelques mesures de politique économique à l’échange d’expériences entre nos pays mais prendre : elle est la résultante de la mise en cette concertation régulière et cette coopération œuvre de l’ensemble des dimensions des straté- montrent, si besoin est, que le continent africain gies économiques à faire prévaloir. Elle passe no- peut parler d’une même voix lorsqu’il s’agit tamment par (i) la promotion de l’investissement d’aborder les questions actuelles de son déve- et la mobilisation de l’épargne nationale et in- loppement ou lorsqu’il s’agit de tracer les ternationale pour le développement industriel, grandes lignes de son devenir. (ii) le renforcement des capacités industrielles La crise internationale a frappé durement nationales notamment dans l’exploitation et la les pays africains. Après plusieurs années transformation des ressources locales, (iii) la consécutives de croissance vigoureuse de plus mise à niveau et la modernisation des entre- de 6%, la croissance s’est effondrée à moins de prises, l’adoption des normes de qualité dans le 2,5% dans un continent où la croissance dé- management et dans la production tout autant mographique est de 2,3%. L’Afrique a subit que (iv) par la promotion de l’innovation et des ainsi de plein fouet les effets de la crise finan- ressources humaines. cière internationale qui a gelé la progression Par ces initiatives et ces actions, l’industrie des revenus et remis en cause les résultats ob- apportera une contribution essentielle au déve- tenus sur le front de la lutte contre la pauvreté. loppement national et en particulier à la ré- Si nous devions tirer des leçons de cette crise, duction de la pauvreté et la création d’emplois ce serait bien celle de l’échec d’un modèle qui a dans notre continent. pendant longtemps, mais vainement, tenté de Notre ambition est que notre continent entre déconnecter le développement économique de de plein pied dans le concert des économies in- l’économie réelle au profit de spéculations fi- dustrialisées et occupe sa juste place dans l’éco- nancières effrénées. Ainsi, cette crise interna- nomie mondiale. tionale a éminemment repositionné l’industrie Nous en avons la volonté : la tenue de cette en tant que secteur incontournable du dévelop- conférence témoigne précisément de la détermi- pement économique. nation de l’Afrique unie et solidaire à prendre Pour cela, toute réflexion sur le développe- en charge directement le défi du développement ment industriel dans notre continent doit im- et d’aller de l’avant. manquablement avoir pour priorité l’objectif de Nous en avons les moyens : le plan d’ac- la diversification économique. tion que nous nous sommes entrain de mettre Aujourd’hui, les revenus générés par l’ex- en œuvre constitue un véritable levier pour portation des produits primaires représen- la relance de la croissance industrielle en vue tent 40% du produit intérieur brut de de faire de l’Afrique un continent tourné vers l’Afrique. Cette dépendance à l’égard de res- le développement industriel, favorable à l’en- sources naturelles non renouvelables se ma- treprenariat et l’esprit d’initiative et à même térialise également dans la structure des de répondre aux attentes légitimes de nos po- exportations qui, faut-il le rappeler, est pulations. N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie 3
Sommaire INDUSTRIE ALGERIE 3 ÉDITORIAL 6 Faire de l’Afrique un continent tourné vers le développement industriel MESSAGE DU PRÉSIDENT Message de Son Excellence le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika MINISTÈRE DE L’INDUSTRIE, DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE ET DE LA PROMOTION DE L’INVESTISSEMENT Immeuble le Colisée, El-Biar - Alger 8 ALLOCUTION DE M. BENMERADI Tél.: 021 23 05 75 A l’occasion de son élection au bureau de la CAMI 19 Fax : 021 23 94 28 et 88 Allocution de M. Mohamed Benmeradi, E-mail : contact@mipmepi.gov.dz Ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion Web : www.mipmepi.gov.dz de l’Investissement Responsable de la Publication M. Mohamed Benmeradi, Ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement Coordination Mohamed Seddik dz.indus@mipmepi.gov.dz Conception & Réalisation RCM Algérie Cité Mohammadia – Bt. 11A - N° 203 Mohammadia - Alger Tél./Fax : 021 82 35 14 E-mail : rcmalgerie@economia-dz.com 4 Industrie Algérie / Avril 2011 / N° Spécial
N° SPÉCIAL - AVRIL 2011 Sommaire 17 9 OUVERTURE DE LA CAMI TRAVAUX DES TABLES RONDES Tenue de la Conférence africaine des ministresde l’industrie du 27 au 31 mars à Alger 11 L’Algérie accueille la 19ème CAMI LE PLAN AIDA Le Plan d’Action pour le Développement Industriel Accéléré de l’Afrique/AIDA 13 Une stratégie d’envergure continentale FINANCEMENT Financement du Plan AIDA La feuille de route pour la mobilisation des ressources tracée à Alger 35 EN MARGE DES TRAVAUX Intervention du vice-président de la Commission européenne, M. Antonio Tajani L’Europe explique à l’Afrique sa stratégie de soutien au secteur de la PME Conférence de presse du vice-président de la Commission européenne à la CAMI d’Alger «Exprimer la volonté de l’Europe de coopérer avec l’Afrique» 38 ALLOCUTION DE CLOTURE Table ronde sur l'agro-industrie 18 Allocution de M. Mohamed Benmeradi, Aboutir à un véritable marché commun africain à l’occasion de la clôture de la 19ème CAMI «Un premier jalon dans la longue et difficile marche vers Table ronde sur le traitement des minerais 23 40 le développement» Les opportunités que les valeurs ajoutées offrent aux minéraux DECLARATION D’ALGER Table ronde sur l'industrie pharmaceutique 29 Le renforcement de la compétitivité des industries Quel rôle pour l'industrie pharmaceutique en Afrique ? africaines par l’augmentation et l’amélioration de la La production locale de produits pharmaceutiques 32 42 valeur ajoutée en Afrique de l'Ouest Défis et potentialités ENTRETIEN Développement du marché des produits 33 M. Rachid Meksen, Président de la Commission pharmaceutiques en perspective d’organisation de la 19ème CAMI Tendances mondiales et position de l'Afrique «Un projet continental hautement stratégique» N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie 5
Message de Son Excellence le [ A l’ouverture de la 19ème Conférence Africaine des Ministres de l’Industrie ] Président Abdelaziz Bouteflika Mesdames et Messieurs ; La tenue de cette dix-neuvième Conférence Afri- caine des Ministres de l’Industrie témoigne de la concertation de nos pays sur le développement de l’industrie. Nous ne pouvons que nous en féliciter. L’échange d’expériences entre nos pays, la concer- tation régulière et la coopération permettent au continent africain de parler d’une même voix lorsqu’il s’agit d’aborder les questions actuelles de son développement ou lorsqu’il s’agit de tracer les grandes lignes de son devenir. L’Afrique a réalisée, au cours des dernières an- nées, ses meilleures performances de croissance de- puis des décennies. Des taux de croissance en moyenne de 6 % ont été enregistrés durant plusieurs années avant l’apparition de la crise économique et financière internationale. Il s’agit de résultats qui témoignent des efforts soutenus déployés par l’Afrique pour relever les multiples défis de déve- loppement auxquels elle fait face. retournements de la conjoncture économique inter- Il reste aujourd’hui à renouer avec cette dyna- nationale. mique dans le nouveau contexte de sortie de la crise Les résultats de l’Afrique auraient été plus subs- internationale pour réaliser l’aspiration de nos so- tantiels sans le frein que constitue le manque d’in- ciétés, c’est-à-dire : un développement accéléré et du- frastructure dans un grand nombre de pays du rable de nos économies. continent. La faiblesse des infrastructures écono- Les résultats réalisés, pour aussi remarquables miques, notamment celles nécessaires à l’industrie qu’ils soient restent encore en deçà des objectifs du et au commerce, que ce soit au niveau de l’énergie, millénaire et profondément marqués favorables, des transports, de la distribution ou des communi- beaucoup de pays continuent à être confrontés à des cation, a indéniablement ralenti et bridé la crois- contraintes économiques qui rendent plus ardus leurs sance de l’Afrique. efforts de progrès. Dans n certain nombre de nos Il importe dés lors, en cette étape, de nos consa- pays, la croissance est encore dépendante des aléas crer au développement des infrastructures pour ré- climatiques du fait de la prédominance du secteur de duire les disparités économiques entre nos pays, l’agriculture dans leur économie. Dans d’autres pays, accroître l’attractivité de nos économies et accélérer la croissance est rythmée par les soubresauts des leur croissance. marchés spéculatifs qui fixent le prix des ressources Ce sont là quelques défis de développement aux- minières que ces pays exportent au gré d’une de- quels notre continent fait face. Ils sont à la mesure mande mondiale et de prix internationaux instables des objectifs arrêtés par le Sommet du Millénaire et le plus souvent non rémunérateurs. pour le Développement et des mesures que l’Afrique Ces facteurs externes exposent nos économies, met en œuvre en particulier en faveur de la réduc- souvent de façon brutale, aux aléas exogènes ou aux tion de la pauvreté, de l’amélioration des conditions 6 Industrie Algérie / Avril 2011 / N° Spécial
de vie et d’une distribution équitable du pouvoir passe notamment par la promotion de l’investisse- d’achat dans notre continent qui compte plus d’un ment et la mobilisation de l’épargne nationale et in- milliard d’habitants. ternationale pour le renforcement des capacités Ces défis ne sont pas insurmontables au regard industrielles nationale notamment dans l’exploitation de la richesse du continent en ressources naturelles et la transformation des ressources locales, la mise à et de la diversité de ses espaces. niveau et la modernisation des entreprises, l’adoption des normes de qualité dans le management et dans la Mesdames et Messieurs ; production tout autant que par la promotion de l’in- novation et des ressources humaines. La crise internationale actuelle a frappée durement les pays africains. Après plusieurs années consécutives Mesdames et Messieurs ; de croissance vigoureuse de plus de 6%, la croissance s’est effondrée à moins de 2,5% dans un continent où La mobilisation de nos forces est nécessaire dans la croissance démographique est de 2,3%. cette bataille du développement. Elle implique la L’Afrique a subi ainsi de plein fouet les effets de contribution de l’ensemble des acteurs qui font le dé- la crise financière internationale qui a gelé la pro- gression des revenus et remis en cause les résultats veloppement industriel : les gouvernements qui ar- obtenus sur le front de la lutte contre la pauvreté. bitrent, fixent les priorités sociales et fournissent les Malgré tout cela, cette crise internationale a émi- incitations et l’environnement adéquats, les inves- nemment repositionné l’industrie en tant que secteur tisseurs nationaux qui conduisent la croissance éco- incontournable du développement économique. La nomique et les entreprises étrangères qui acceptent plupart des pays, qu’ils soient développés ou émer- de s’inscrire dans nos stratégies nationales et régio- gents, ont bâti leur stratégie de sortie de crise sur le nales de développement. soutien à l’industrie et à son renforcement. Tout le monde reconnaît aujourd’hui le rôle com- Aujourd’hui, les problématiques industrielles se plémentaire que jouent l’Etat et le marché dans le trouvent de nouveau en bonne place tant dans développement économique et social de nos pays l’agenda des gouvernements que dans celui de l’en- selon les circonstances économiques et l’étape histo- semble des institutions internationales. rique de développement de chacun. Le rôle de l’Etat dans l’investissement doit se Mesdames et Messieurs ; conjuguer à l’apport de partenariat économique pu- blic-privé dans la relance de la production. Il n’y a Cette résurgence de l’industrie ne peut surpren- pas d’antinomie entre ce rôle de l’Etat et le fonc- dre quand on sait que dans nos économies, c’est le tionnement d’une économie efficiente ouverte à la secteur industriel qui porte, plus que tout autre sec- concurrence et fondée sur la liberté d’entreprise. teur, les externalités et les synergies indispensables au développement économique. Mesdames et Messieurs ; La primauté de l’industrie dans le développe- ment économique peut s’observer dans cette faculté Notre ambition est que notre continent entre de que possède ce secteur d’innover ainsi que de porter plain-pied dans le concert des économies industriali- et diffuser le progrès technologique. sées et occupe sa juste place dans l’économie mondiale. Le secteur industriel est également celui de l’ap- prentissage et de l’accumulation du capital humain, Nous en avons la volonté. La tenue de cette confé- c’est ce secteur qui est le plus à même d’assurer le dé- rence témoigne de la détermination de l’Afrique unie veloppement des compétences et de forger l’esprit et solidaire à faire face au défi du développement. d’entreprise dont on sait le rôle et l’importance cru- Le plan d’action que nous nous proposons de met- ciale dans le développement économique de nos pays. tre en œuvre constitue un véritable levier pour la re- L’industrie constitue, et il faut souligner, une lance de la croissance industrielle en vue de faire de source de création d’emplois. Son développement l’Afrique un continent tourné vers le développement contribue ainsi à concrétiser notre priorité en ré- industriel, favorable à l’entreprenariat et l’esprit pondant aux aspirations légitimes de notre jeunesse d’initiative et à même de répondre aux attentes lé- à l’emploi. gitimes de nos peuples. Je suis sûr que la réussite Le développement industriel dans notre continent sera au rendez-vous. N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie 7
Allocution de M. Mohamed Benmeradi, [A l’occasion de son élection au bureau de la CAMI 19 ] Ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement Mesdames et Messieurs les membres de cette honorable conférence, Madame la Commissaire Monsieur le Directeur général de l’ONUDI Chers invités, Permettez moi tout d’abord de vous exprimer mes plus vifs et sincères remerciements d’avoir répondu à l’invitation qui vous a été adressée pour venir en Algérie, c'est-à-dire chez vous. J’espère que nos traditions d’hospitalité ont été à la hauteur et que votre séjour, bref malheureusement car dicté par un calendrier serré, sera apprécié. Je m’adresse avec une émotion particulière à ceux qui se rendent en Algérie pour la première fois, j’es- père les compter parmi ceux qui seront tentés de re- venir nous voir quelque qu’en soit le motif. Soyez certains que nous serons toujours à vos côtés pour défendre les causes qui nous tiennent à cœur, pour véhiculer nos aspirations communes et pour promouvoir l’idée d’un développement autocentré et accéléré de notre industrie. ment et pertinentes en terme d’analyse pour baliser La charge que vous venez de me confier au sein du notre réflexion et guider notre d’action. bureau de la 19ème conférence africaine des mi- A n’en pas douter, par votre expérience en tant que nistres de l’industrie constitue pour moi un témoi- responsables avertis, par votre contribution aux dé- gnage de confiance dans la capacité de mon pays à bats et par la qualité des choix que vous serez ame- accueillir cette manifestation continentale tant at- nés à entériner, la tâche confiée à votre bureau en tendue, d’une part, et un signe d’encouragement à sera facilitée. l’échelle qui est la nôtre, pour servir les bonnes vo- Nous comptons beaucoup sur votre indulgence dans lontés rassemblées ici autour des enjeux majeurs et la conduite de nos travaux, les attentes sont telles des défis substantiels qui seront rappelés tout au que nous devons veiller à ne pas confondre vitesse et long de nos travaux et qui rythmeront nos futures précipitation. rencontres jusqu’à la prochaine CAMI. Parallèlement, nous solliciterons sans réserve vos orientations non pas pour retarder la mise en œuvre Mesdames et Messieurs ; mais pour y puiser les ressources indispensables qui siègent dans tout un chacun. Les membres distingués de votre bureau vous font part de leur entière mobilisation pour atteindre nos Mesdames et Messieurs; objectifs en empruntant la voie que vous ne man- querez pas de tracer tout au long de nos travaux. Au nom de vous tous, permettez moi de féliciter le La session qui nous réunira deux journées durant travail colossal accompli par nos pairs au sein du sera, sans aucun doute, riche en terme d’enseigne- bureau de la CAMI 18 sortante, qui n’ont ménagé 8 Industrie Algérie / Avril 2011 / N° Spécial
aucun effort depuis la réunion de L’Algérie accueille [Tenue de la Conférence africaine des ministres de Durban en 2008, pour rehausser sans cesse la qualité des rapports l’industrie du 27 au 31 mars à Alger ] la 19ème CAMI que nous aurons à examiner au cours de notre session. Leurs exigences ne seront pas vaines car nous poursuivrons dans la ligne tracée et nous nous inspireront de la méthode arrêtée. Nos remerciements vont aussi à l’ONUDI, à travers la personne C’est sous le haut patronage du président de la du directeur général M. Kandeh Yumkela, qui a toujours mobilisé République, M. Abdelaziz Bouteflika, que s’est ouverte, les compétences et apporté sa to- du 27 au 31 mars 2011, au Palais des Nations du Club tale disponibilité pour assurer la des Pins à Alger, la 19ème Conférence africaine des tenue de notre rencontre. Sa pré- sence à Alger, le 16 octobre 2010, ministres de l’Industrie (CAMI) sous le thème de la a été le témoignage concret de son «Promotion de la compétitivité des industries souci d’être à nos côtés en renfor- africaines par l’augmentation et l’amélioration de la çant l’expertise dont nous aurons besoin pour dérouler notre plan valeur ajoutée». d’action. Les organisations économiques régionales et les institutions fi- nancières, ici présentes, témoi- gnent également de l’écho favorable qui leur est parvenu et de leur attention pour examiner les modalités de leur participa- tion aux sollicitations qui leur parviendront. Il reviendra à tout un chacun de veiller à sélection- ner des projets lisibles et viables à soumettre aux partenaires finan- ciers. R Enfin, mes compliments vont aussi à Madame la Commissaire, Elisabeth Tankeu, et à son équipe, qui symbolisera durant nos travaux, la pérennité de notre organisation, la mémoire de ses travaux et le visage de son dyna- encontre aux objectifs stratégiques au niveau continental, la misme. CAMI d’Alger a été organisée conjointement par l’Union afri- Tout naturellement ces messages caine, le gouvernement algérien à travers son ministère de et cette attention s’adressent aussi l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, bien à mes pairs du bureau élu et l’ONUDI. Scindée en deux temps, elle a d’abord regroupé, du 27 au 29 au nom desquels je m’exprime ici. mars 2011, les experts et hauts fonctionnaires en charge du secteur in- dustriel des pays participants, avant d’ouvrir la voie à la réunion mi- Merci à vous tous. nistérielle des 30 et 31 mars. Regroupant plus de 300 participants, la Conférence, qui s’est tenue pour Alger, le 30 mars 2011. la première fois en Algérie, a vu la présence de 36 ministres de l’Indus- trie des Etats membres de l’Union africaine (UA), de hauts fonction- naires et experts en charge de l’industrie, des représentants N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie 9
d’organisations onusiennes dont l’ONUDI (Organisation des Na- tions-Unies pour le développement industriel) et la CEA (Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique), des représentants de l’UA (Union africaine), de la Commission européenne ainsi que des établissements financiers tels que la BAD (Banque africaine de développement), la Banque mon- diale et le Fonds arabe pour le dé- veloppement économique et social. Des représentants des Comités économiques régionaux des cinq sous régions africaines (CER) et des délégués de nombreuses d’en- treprises industrielles algériennes (publiques et privées) ont égale- ment été du rendez-vous. Mise en œuvre du Plan d’Action pour le Développement Industriel Accéléré qui ont réitéré leur engagement africaine en particulier», il a indi- de l’Afrique (AIDA) pour l’industrialisation de l’Afrique qué à l’endroit des experts présents tout évaluant les progrès accomplis que «l’essentiel du travail de créa- L’objectif essentiel de cette 19ème dans ce sens. tivité, de synthèse et d’expression CAMI a été celui de réaliser une Enfin, trois sous-thèmes portant des recommandations sera marqué avancée significative dans la sur l’agro-industrie, le développe- de votre emprunte». consolidation de la stratégie élabo- ment des ressources minérales En marge de la Conférence une ex- rée pour le processus d’industriali- ainsi que l’industrie pharmaceu- position des produits industriels sation de l’Afrique. Autrement dit, tique locale ont été mis sous la des plusieurs entreprises natio- l’examen et l’adoption des recom- loupe des experts qui ont formulé nales (publiques et privées) a per- mandations des experts relatives à leurs recommandations. Outre la mis aux participants de se f-aire la mise en œuvre du Plan d’Action session consacrée à la mobilisation une idée sommaire sur les produits pour le Développement Industriel des ressources, une seconde a porté de l’industrie algérienne, certains Accéléré de l’Afrique (AIDA), sur la dynamisation du commerce ont même exprimé leur intention adopté par les chefs d'Etat et de interafricain. Cette conférence a de nouer des partenariats. gouvernements des pays membres surtout été une nouvelle étape Rappelons enfin, qu’instituée en de l'UA en 2008 à Addis-Abeba, en dans le processus de concrétisation 1975 en tant qu'approche panafri- Ethiopie. De même qu’il a été ques- des objectifs stratégiques du déve- caine coordonnée pour promouvoir tion de l’élaboration d’un cadre de loppement économique du conti- le développement industriel accé- suivi et d’évaluation de la stratégie nent africain qui passe léré et durable en Afrique, la de mobilisation des ressources, nécessairement par son industria- CAMI qui se tient chaque deux ans qu’elles soient financières, hu- lisation. dans un des pays membres de l'UA maines ou technologiques, ainsi Lors de son allocution d’ouverture sert de forum où les dirigeants afri- que de la mise en place d’un Co- de la session des experts, le 27 cains et leurs partenaires se ren- mité de pilotage. mars dernier, et en tant que prési- contrent pour discuter et examiner La CAMI d’Alger a également per- dent de cette CAMI, M. Mohamed les avancées de l'industrialisation mis de mener des réflexions pro- Benmeradi, ministre de l’Indus- du continent. fondes et d’engager des discussions trie, de la PME et de la Promotion Cette rencontre s’est clôturée par en vue de dégager les actions es- de l’Investissement, tout en rappe- la Déclaration d’Alger en se don- sentielles pour la concrétisation du lant «le travail préparatoire gigan- nant rendez-vous à la 20ème CAMI Plan AIDA. De même qu’elle a tesque fait depuis plusieurs mois au Kenya. réussi à réunir les Etats membres par l’ONUDI et la Commission 10 Industrie Algérie / Avril 2011 / N° Spécial
Une stratégie d’envergure [ Le Plan d’Action pour le Développement Industriel Accéléré de l’Afrique/AIDA ] continentale Nul besoin de rappeler que l’industrie reste un puissant moteur de croissance économique dont l’Afrique a grandement besoin pour accéder à un niveau de prospérité à la hauteur de ses richesses. Inutile aussi d’évoquer, si besoin est, les nombreux indicateurs économiques traduisant tout le retard accusé en matière de développement industriel et humain dans le contient. L’Afrique, pourtant riche de ses ressources naturelles et humaines, est en mesure de réaliser son décollage économique par la Comment est né le Plan AIDA ? orientale et australe (COMESA), du Southern Africa Developpement transformation de ses C’est à partir de ces postulats qu’en Community (SADC), du Nouveau ressources et le janvier 2008, les chefs d’Etats et de partenariat pour le développement développement d’un marché gouvernements de l’Union afri- de l’Afrique (NEPAD), de la Com- interafricain. caine, réunis à Addis-Abeba, en mission économique pour l’Afrique Ethiopie, adoptent de commun ac- (CEA), de l’ONUDI, de la Banque Aux sources du Plan AIDA ... cord l’idée de l’industrialisation de européenne pour l’investissement l’Afrique avec l’appui de l’Organi- (BEI) et la Banque mondiale (BM). sation des nations unies pour le dé- Un des principaux résultats de veloppement industriel (ONUDI). cette rencontre a été l’élaboration C’est alors qu’est lancé le Plan d’ac- de la stratégie de mise en œuvre tions pour le développement indus- de l’AIDA qui a été ensuite pré- triel accéléré de l’Afrique (AIDA). sentée, examinée et approuvée en L’élaboration d’une stratégie de sa octobre 2008 à Durban, en Afrique mise en œuvre a été recommandée du Sud, au sein de la 18ème CAMI donnant lieu à une série de consul- (conférence africaine des ministres tations amorcée, en avril 2008, par de l’industrie). En approuvant la- la réunion du Caire (Egypte) qui a dite stratégie, la Conférence a or- vu l’implication de la Banque afri- donné aux partenaires, en caine de développement (BAD), du collaboration avec les parties pre- Marché Commun de l’Afrique nantes, un cadre de suivi et d’éva- N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie 11
luation, un cadre de financement commerciales. Le troisième groupe fait appel à l’Union africaine alors et une stratégie de mobilisation met l’accent sur le développement que celui relatif au «développement des ressources sous la direction de des infrastructures et de l’énergie de capacités nationales en vue de la Commission de l’union afri- pour la transformation industrielle. contrôler et de faciliter les investis- caine. Le quatrième a trait au développe- sements étrangers dans les sous- En juin 2010, à Addis-Abeba, l’en- ment des compétences techniques secteurs industriels prioritaires», semble de ces documents finalisés et industrielles nécessaires au dé- implique la CER. Parmi ceux inté- ont été examinés et approuvés lors veloppement. Le cinquième groupe ressant exclusivement la CER, fi- d’une réunion de validation, ou- de projets cible le développement gure un projet lié à «la création de vrant ainsi la voie à l’étape sui- des systèmes d’innovation indus- fonds régionaux d’investissement» vante de ce long processus, à savoir trielle ainsi que la recherche et dé- et «la création de centres régionaux la 19ème CAMI tenue à Alger du 27 veloppement (R&D). Le sixième de la prévision technologique». au 31 mars 2011 avec, pour objec- pose les questions de financement Quant aux projets d’ordre national, tif, de mener des réflexions pour la et de mobilisation des ressources, on retrouve par exemple «la carto- détermination des tâches essen- alors que le dernier fait appel à la graphie des ressources énergé- tielles pour le déploiement de la consécration au développement du- tiques renouvelables», le stratégie de mise en œuvre. rable dans la gouvernance par l’in- «renforcement de la base de don- Lors de la CAMI d’Alger, il a été es- tégration de ses enjeux. nées pour la gestion des connais- sentiellement question de réunir Les experts ont élaboré la liste de sances», «le développement de les Etats membres pour, entre au- projets identifiés et bien ciblés dont politiques et de cardes réglemen- tres, évaluer les progrès accomplis, la mise en œuvre se situe au niveau taires propices», «l’analyse et le notamment pour ce qui concerne national ou régional et impliquant, diagnostic des capacités liées à l’in- l’élaboration du cadre de suivi et pour certains, des organisations dustrie», pour ne citer que ceux-là. d’évaluation, de la stratégie de mo- régionales telles que l’UA ou encore D’autres prévoient «la stimulation bilisation des ressources, ainsi que la CER (Communauté économique de la coopération sud/sud afin d’uti- du Comité de pilotage, et d’engager régionale). liser la biodiversité et de commer- des discussions détaillées sur trois cialiser les résultats de la sous-thèmes, à savoir l’agro-indus- Quelques exemples de projets recherche», «la valorisation des trie, l’industrie pharmaceutique et compétences informelles de la le développement des ressources Pour l’exemple, le projet de «mise main-d’œuvre et le développement minérales pour lesquels trois ate- en œuvre de l’initiative africaine durable des biocarburants en liers avaient été consacrés sanc- pour l’innovation et la technologie» Afrique». tionnés par des recommandations des experts. En quoi consiste le Plan AIDA ? Le Plan AIDA se décline en 54 pro- jets, entre régionaux et nationaux, regroupant vingt (20) programmes répartis en sept (07) groupes. La stratégie les répartit en 26 projets à terme immédiat, 19 à court terme et 9 à long terme. Selon le docu- ment de la Conférence intitulé “In- troduction et synthèse de la stratégie de mise en œuvre du Plan AIDA”, élaboré à Vienne en mars 2011 conjointement par l’ONUDI et l’Union africaine, le premier groupe de projets est lié à l’élaboration de politiques industrielles spécifiques à chaque pays africain avec des orientations stratégiques. Le deuxième, porte sur le renforce- ment des capacités productives et 12 Industrie Algérie / Avril 2011 / N° Spécial
La feuille de route pour la [Financement du Plan AIDA ] mobilisation des ressources tracée à Alger La question de la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre du plan AIDA a été l’un des D principaux axes de la CAMI d’Alger. Il est notamment question de faire bénéficier, en priorité, les projets industriels des budgets des Etats par l’adoption de politiques industrielles natio- nales, mais aussi de trouver des mécanismes de financement régionaux et internationaux pour le soutien des projets ans leur élaboration de la stratégie de fi- nancement et de mo- bilisation des ressources, les travaux experts se sont appuyés sur une carto- graphie des déficits en res- sources et des besoins en ressources financières et non fi- nancières. Sur la base de cette cartographie, des estimations budgétaires ont été établies. Préalablement à la proposition d’une stratégie de financement, un état des lieux a été dressé fai- sant ressortir notamment, un manque d’intégration des mar- chés financiers africains les uns avec les autres, de même qu’ils ne sont pas convenablement in- tégrés aux marchés financiers in- ternationaux où ils ne jouent qu’un rôle marginal. Il a aussi été relevé un espace fiscal très réduit pour la plupart des écono- mies africaines, un accès aux res- sources extérieures limité, la mobilisation des ressources par ces pays porte encore sur des sources traditionnelles et les op- constat des experts fait aussi res- qu’à la promotion de l’innovation tions de financement industriel sortir que les conditions néces- et de la technologie font cruelle- innovant sont rarement ciblées. saires à la mobilisation des ment défaut dans la plupart des Le sévère et, néanmoins réaliste, compétences industrielles ainsi pays africains. N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie 13
Après le constat sévère, des Mohamed Benmeradi, a indiqué de cette stratégie d'industrialisa- pistes de solutions que « les ressources financières tion (…) Toutes ces banques sont En vue de passer à la concrétisa- proviendront principalement des convaincues de la pertinence de tion du Plan AIDA en partant de bailleurs de fonds, d'une mobili- cette stratégie et sont prêtes à ces réalités, plusieurs pistes de sation de l'épargne intérieure et accompagner les pays africains à solutions ont été proposées par des investissements directs la mettre en œuvre», a-t-elle fait les experts dont «la consolidation étrangers ». remarquer. Elle a en outre souli- du Fonds de développement in- gné que la BAD, qui vient de se dustriel de l’Union Africaine La BAD exprime son renforcer en termes de res- (UA), la création de Fonds régio- sources financières et humaines, naux d’investissement, le déve- engagement pour le est désormais outillée et prépa- loppement de portefeuilles de financement du Plan AIDA rée pour accompagner la concré- projets finançables, la création tisation du Plan. Quant aux de réseaux d’analyses compara- Aussi, dans une déclaration à la montants que la BAD compte tives des fournisseurs nationaux presse au cours de la conférence, consacrer à sa mise en œuvre, et d’échanges de partenariat, la BAD a fait part de sa disponi- Mme Diarra-Thioune a indiqué l’attraction des IDE (investisse- bilité à accompagner l'applica- que «c'est à la demande et en ments directs étrangers), leur fa- tion de l’AIDA. «Nous sommes fonction de la qualité des projets. cilitation dans les sous-secteurs prêts à accompagner le plan Outre l'accompagnement des fi- industriels prioritaires, l’amélio- AIDA», a indiqué la représen- nancements publics, nous avons ration de l’environnement poli- tante de la BAD en Algérie, As- également un département et un tique et économique pour sitan Diarra-Thioune, avant guichet pour le secteur privé». La l’attraction de la diaspora pour d’ajouter que cette disponibilité représentante de la BAD s’est l’industrie, le développement de est également manifestée par aussi dite optimiste quant à réseaux d’investisseurs pour fa- d’autres institutions financières. l’aboutissement de ce gigan- ciliter les investissements et la «Cela n'est pas seulement le cas tesque plan, car «c'est la pre- communication de la diaspora», de la BAD, la participation de la mière fois que les pays africains tel que expliqué dans un docu- Banque mondiale, du Fonds sont unanimes quant à la néces- ment interne à la 19ème CAMI. arabe de développement écono- sité de développer leur industrie Pour sa part, le ministre de l’in- mique et social à la CAMI d'Al- et ne plus se contenter de vendre dustrie, de la PME et de la pro- ger prouve la mobilisation des des matières premières». motion de l’investissement, M. établissements financiers autour 14 Industrie Algérie / Avril 2011 / N° Spécial
AIDA, c’est aussi une commun pour la promotion du veloppement industriel, développement des projets prio- 6- Créer des opportunités qui question de ressources ritaires, permettront aux compagnies humaines et de politiques 2- Harmoniser les politiques in- multinationales africaines d’ac- nationales dustrielles et prendre en compte célérer les projets de mise en les mécanismes de développe- œuvre et d’appuyer le développe- Pour Mme Diarra-Thioune, la ment industriel déjà existants ment industriel régional initié réussite d'AIDA ne se peut se li- dans les sous-régions, par les puissances économiques miter à l’aspect financier et né- 3- Les travaux en cours dans les existantes dans la région. cessite l'élaboration de politiques différentes sous-régions portant Les délégués avaient aussi sou- publiques adéquates, la mobili- sur la mobilisation des res- ligné que la diaspora peut éga- sation des ressources humaines sources doivent être pris en lement constituer une source de qualifiées, un suivi et une éva- compte dans les programmes de financement «à condition luation permanents, et surtout l’AIDA afin de faciliter l’appren- d’avouer une certaine stabilité une gestion rationnelle, sans ou- tissage et d’éviter la duplication, dans les économies africaines». blier les investissements pour la 4- Assurer l’appropriation des di- Il en est de même pour le rôle de rectives de l’AIDA tant aux ni- l’Etat dans la création d’un en- réalisation d'infrastructures pu- veaux régionaux que vironnement propice à la parti- bliques telles que les routes, les sous-régionaux. Les Etats mem- cipation du secteur privé au chemins de fer et les ports, etc., bres doivent, par le biais des CER développement industriel, et tout en notant l'avancée réalisée (communautés économiques ré- l’idée d’un accord africain sur par l'Algérie. gionales), accorder la priorité aux un taux minimal d’allocation Une séance de travail a été projets phares ayant un lien di- budgétaire pour le développe- consacrée à la stratégie de mobi- rect avec le développement, ment de l’industrie et des infra- lisation des ressources pour 5- Encourager les Etats membres structures. l’identification des besoins en fi- à investir les bénéfices tirés des nancements sur la base des pré- ressources minières dans le dé- visions budgétaires. Il a été souligné l’importance de finance- Le Royaume Uni se retire ments internes et externes pour stimuler le développement in- de l’ONUDI en janvier 2013 dustriel. Les six recommandations des experts pour la mobilisation des ressources La CAMI d’Alger lui adresse une motion pour reconsidérer sa décision En plus de l’importance des fi- nancements extérieurs mis en Reconnaissant le rôle important joué par les pays développés au sein exergue par les experts, ces der- de l’Organisation des nations unies pour le développement industriel niers ont identifié, en six (ONUDI), et considérant la nécessité de disposer de fonds nécessaires points, les pistes à emprunter pour assurer la pérennité de cette organisation onusienne, les minis- pour la mobilisation des res- tres et chefs de délégations présents à la Conférence d’Alger ont, dans sources par les Etats membres. une motion, d’abord exprimé leur regret quant à la décision du Il s’agit de : Royaume Uni de se retirer de l’ONUDI dès janvier 2013 pour l’inviter en- 1- Mobiliser les fonds des pen- suite à «maintenir sa participation active et de demeurer un membre sions et de sécurité sociale exis- à part entière de cette organisation». tants dans les Etats membres Ils ont considéré que c’est là une décision constitue à la fois un précé- pour le développement industriel dent préjudiciable aux intérêts de l’ONUDI et un signal fort négatif aux par le biais d’une stratégie régio- Etats membres de l’ONUDI et aux autres pays qui voudront rejoindre nale qui permettra de regrouper l’organisation. ces ressources dans un fonds N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie 15
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Travaux des tables rondes Dans le cadre de cette 19ème session de la CAMI Égypte, Éthiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Gui- 19, la réunion des Hauts fonctionnaires a eu née Conakry, Kenya, Lesotho, Liberia, Malawi, lieu du 27 au 29 mars 2011. Elle a été dirigée Mali, Maurice, Mauritanie, Mozambique, Na- par l'Algérie, en sa qualité de Président du mibie, Niger, Nigeria, Ouganda, République nouveau bureau. centrafricaine, Rwanda, Sénégal, Sierra Étant donné que le processus de l'élaboration Leone, République Saharawi Arabe Démocra- de la stratégie de mise en œuvre a atteint un tique, Sao Tome and Principe, Seychelles, So- stade avancé, trois tables rondes centrées sur malie, Soudan, Swaziland, Tanzanie, Tchad, la chaîne de valeur agroalimentaire et agro- Togo, Tunisie et Zimbabwe. business ; chaîne de valeur traitement du mi- Ont également participé à la réunion, les Com- nerai et l'industrie pharmaceutique locale, on munautés économiques régionales (CER) et été organisées. La quatrième table ronde a Organisations internationales ci-après : CO- examinée les annexes de l'AIDA MESA, CEEAC, CEDEAO, EAC, SADC, UEMOA, Ont pris part à la réunion, les états membres BAD, ECOBANK, CEA, CUA/NEPAD, ONUDI, ci-après : Afrique du Sud, Algérie, Angola, PACCI, Banque mondiale, Association des Fa- Benin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Ca- bricants des produits pharmaceutiques de meroun, Comores, République du Congo, l'Afrique de l'Ouest. N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie 17
Aboutir à un véritable [ Table ronde sur l'agro-industrie ] marché commun africain «Valorisation des produits à travers le développement de la chaîne des valeurs de l'industrie agri business : Initiative pour le développement de l'Agri business et des Agro-industries en Afrique (ID3A)» Le secteur de l'agro-industrie Le premier exposé a été consacré au secteur de l'agro-industrie. Il a été indiqué que la contribution de l'Afrique au commerce mon- dial est infirme et caractérisée par l'exportation des produits de base, un faible volume en termes de transactions infra-africaines, de complémentarités dans le do- maine des exportations, de coûts élevés pour les échanges com- merciaux et par bon nombre d'autres obstacles qui découra- gent l'investissement. L'expo- sant a, par ailleurs, déclaré que la valeur ajoutée et la production sont faibles dans le secteur agro- industriel de l'Afrique. Il a pré- Pour relever ces défis l'expo- a, enfin, indiqué qu'il s'avère cisé que ce secteur est confronté sant a proposé le développe- nécessaire de renforcer les par- à plusieurs obstacles dont, no- ment des chaînes de valeur tenariats entre le secteur de tamment : la non existence de régionales, le développement et l'agro-business et l'industrie système de réglementation de le renforcement des partena- d'emballage afin de promouvoir marché, le manque d'infrastruc- riats au niveau des secteurs les exportations et d'élaborer tures adéquates, la faible capa- privés et publics et la création des programmes de renforce- cité institutionnelle et des d'un environnement propice ment de capacités susceptibles stratégies industrielles inappro- aux affaires qui encourage l'in- d'améliorer le rendement au ni- priées. novation et garantie le profit. Il veau de ce secteur. 18 Industrie Algérie / Avril 2011 / N° Spécial
L’initiative 3ADI (ID3A) duplication des activités et de institutions et des services post- renforcer les acquis liés au déve- production ; des mécanismes Le second thème de discussion loppement. Il a, par ailleurs, consolidés de financement et de concerne l’initiative 3ADI. En exhorté les participants à ap- réduction de risque. abordant cette question, l'expo- puyer un programme d'investis- L'intervenant a indiqué que lors sant a exhorté les partenaires sements qui permettra en d'une phase pilote de l'initiative, chargés de la mise en œuvre de Afrique d'accroître, de manière au mois d'août 2010, on a déter- cette initiative à accélérer le dé- significative sa production agri- miné un ou deux produits agri- veloppement des secteurs de cole qui est transformée en des coles de base dans dix pays africains, et ce, en collaboration avec les autorités locales et L'Afrique souffre d'un déficit en conformément aux stratégies na- matière de capacités humaines pour tionales. Chaque produit repré- développer un secteur agro- sente la base d'une analyse alimentaire solide et se heurte à des détaillée de la chaîne de valeur obstacles qui entravent la libre qui schématise la création de la circulation du capital. Par ailleurs, value économique à toutes elle est confrontée à la forte étapes de l'activité économique concurrence des sociétés et de la source au marché. Les multinationales. principes directeurs du pro- Il est nécessaire d'établir des gramme sont les suivants : foca- liens entre l'initiative 3ADI et le lisation sur les pays les moins Plan d'action d'Arusha sur les avancés et les communautés vul- produits de base. nérables pour la création de ri- L'Afrique assiste à l'émergence chesses et la sécurité d'une tendance où des terres sont alimentaire ; une importance offertes en location pour certaines particulière est accordée à l'ac- cultures, comme les tion immédiate plutôt que la re- biocombustibles, qui concurrencent cherche et les réunions ; les produits alimentaires en mobilisation des ressources (fi- évinçant la production alimentaire nances publiques et privées, et provoquant une insécurité technologie, accès aux marchés, alimentaire. assistance technique) ; partena- Il est nécessaire de faire appel au riats nationaux et mondiaux ; re- secteur privé et aux institutions cours à l'entreprise privée financières nationales et régionales comme moteur du développe- pour mobiliser les ressources ment. intérieures nécessaires à Les pays et les produits agricoles l'innovation et à la recherche et sélectionnés sont les suivants : développer les infrastructures RD du Congo - manioc, huile de régionales. palme ; Sierra Leone - noix de cajou et gingembre ; Tanzanie - produits varié de haute valeur. viande rouge, noix de cajou ; Co- l'agro-industrie qui apportent mores - fruits et légumes ; Sou- une valeur ajoutée aux produits Il a enfin indiqué que la Décla- ration d'Abuja de mars 2010 a dan (Nord) - cuir ; Soudan (Sud) agricoles de l'Afrique. Il a en- - développement des moyens de suite déclaré que le partage du recommandée quatre domaines importants d'intervention : subsistance en milieu rural ; Ni- savoir et l'harmonisation des geria - manioc, riz, bétail ; Libe- programmes doivent se faire de l'amélioration des politiques et des biens publics ; des compé- ria - fruits et légumes, riz ; manière coordonnée et en syner- tences et des technologies en ma- Mauritanie - soie bio et miel bio gie. Selon l'exposant, une telle tière de chaîne des valeurs ; des ; Ghana - coton t' Rwanda - bé- approche permettra d'éviter la tail, lait. Les prochaines étapes N° Spécial / Avril 2011 / Industrie Algérie 19
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