Programme ECOPHYTO 2018- Action 16 - Lycée Horticole de Lomme

 
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Programme ECOPHYTO 2018- Action 16 - Lycée Horticole de Lomme
Programme ECOPHYTO 2018- Action 16

     Réseau des EPL de l’enseignement agricole
    Exploitation de Lomme – Plateforme ELITRA

Scenarii pour la réduction de l’utilisation de produits
phytosanitaires sur l’exploitation du lycée horticole
                     de Lomme

                          Juin 2011

        EPLEFPA des Flandres-Exploitation de lomme/ELITRA
         Rue de la Mitterie-BP 329 59463 LOMME CEDEX
Programme ECOPHYTO 2018- Action 16 - Lycée Horticole de Lomme
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SOMMAIRE
I.L’exploitation du lycée horticole de Lomme .............................................................. 1
              I.1. Description du système de production et orientations ................... 1
              I.2 Résultats du diagnostic initial (Mars 2011):........................................ 2
II.Objectifs principaux et stratégies ............................................................................ 3
              II.1. Objectifs : .................................................................................................. 3
              II.2. Stratégies associées aux objectifs :.................................................. 5
III.Scenarii envisagés ......................................................................................................... 6
            III.1. Scénario 1 : réduction de l’impact général de la production
          sur l’environnement ................................................................................................... 6
              III.2. Scénario 2 : Test de Systèmes de culture innovants ................ 8
                     ACTION 1: "PBI EN EXTERIEUR "…………………………………………………………. 8
                     ACTION N°2 : ALTERNATIVE AUX TRAITEMENTS NANIFIANTS DES
                     CHRYSANTHEMES SOUS TUNNEL …………………………………………...........10
                     ACTION N °3 : MISE EN PLACE DE BACHE AU SOL POUR EVITER LE
                     TRAITEMENT               HERBICIDE            DANS        LES      ALLEES         DE      CHRYSANTHEMES
                          ………………………………………………………………………………………….………12
                     DIRIGES
                  ACTION N °4 : ALTERNATIVE AU DESHERBAGE CHIMIQUE EN
                  PEPINIERE…………………………………………………………………………………………………12
                  ACTION N°5 : LUTTE CONTRE LES PUCERONS SUR LAITUES BIO SOUS
                  SERRE EN HIVER , EN APPUI A LA PBI………………………………………………… 15
                  EN RESUME……………………………………………………………..………………………………18
              III.2. Scénario 3 : Test de produits alternatifs .................................. 20
                     ACTION          N °1     : LUTTE           CONTRE LA ROUILLE SUR CHRYSANTHEMES
                     PLEIN        CHAMP         PARSDN (STIMULATEURS DE
                                                         LE     RECOURS           AUX
           DEFENSES NATURELLES)…………………………………………………………………………21
           ACTION N°2 : LUTTE CONTRE LES PUCERONS SUR LAITUES D ’ HIVER
           PAR L ’ UTILISATION DE PRODUITS D ’ ORIGINE NATURELLE ( CAMPAGNE
           2013-2014 SI ECHEC DE LA PBI 2012-2013)…………………………………24
           EN RESUME …………………………………………………………………………………………….25
IV.Surface mises en jeu et détail des effets attendus ....................................... 27
Annexes ……………………………………………………………………….…………………………………………………… 29
Bibliographie .......................................................................................................................... 31
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     I.      L’exploitation du lycée horticole de Lomme
  Le lycée horticole de Lomme constitue l’un des deux sites de l’EPLEFPA DES
  FLANDRES. Il s’agit d’un établissement maintenant fortement orienté vers
  l’enseignement de l’aménagement paysager. Cette discipline est directement en
  lien avec les productions de l’exploitation du lycée, notamment le secteur
  horticulture. L’exploitation dispose également d’une partie productions
  maraichères importante.
  L’exploitation de Lomme se répartie en fait sur deux sites distincts, distants de
  3 km l’un de l’autre :
        - A Lomme, le premier site est attenant au lycée ; y sont regroupées les
           productions florales, la pépinière, le verger et la jardinerie école
        - A Lompret est implantée la production maraîchère certifiée en
           agriculture biologique et la plateforme d’expérimentation ELITRA.

       I.1. Description du système de production et orientations

  SURFACE totale : 7,75 ha (dont 13 070 m² sous abris)

  La répartition des surfaces est faite comme décrit dans le tableau ci-dessous :

      SITE                          LOMME                                    LOMPRET
                   FLEURS             PEPINIERE             Maraîchage bio
S.A.U TOTALE       2,5 ha (fleurs + 2800 m²                 1,67 ha
(surface  agricole autres)
utile)
SERRE VERRE        4500 m²                                  5200 m² (AB depuis le 12.02. 2012)
SERRE              1770 m²            200 m²                1900 m² (AB depuis le 29.04.2011)
PLASTIQUE
PLEIN AIR          2000 m²            2600 m²               1 ha (AB depuis le 29.04.2011)
PRODUCTIONS        Fleurs coupées     Pépinière pleine      Sous abris : tomates, concombres,
                   Plantes à massif   terre 1120 m²         aubergines, poivrons, choux, légumes de
                   et bisannuelles     (arbres, arbustes,   diversification salades, courgettes,
                   vivaces            vivaces d’ornement)   melons …
                   Plantes annuelles Conteneurs hors-       Plein champ : oignon, ail, échalote,
                   de suspension      sol 1485 m²           salades, poireaux, persil, ciboulette,
                   Plantes en pots                          basilic, courgettes, potirons, céleri,
                   fleuries                                 fraise.
                   Serre de                                 production de jeunes plants en bio
                   collection

                 EPLEFPA des Flandres-Exploitation de lomme/ELITRA
                  Rue de la Mitterie-BP 329 59463 LOMME CEDEX
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L’exploitation du lycée est déjà conduite dans le but de limiter le plus possible
l’utilisation d’intrants :
    - En maraîchage biologique : lutte biologique (menée par la mise en place
        d’une entomofaune auxiliaire sous abri)
    - Les productions ornementales sont, elles, conduites en PBI pour les
        cultures abritées.
Le recours à l’utilisation de traitements phytosanitaires est très limité et se fait
de manière curative : les traitements ne sont pas fait de manière systématique
mais en réaction au suivi précis de la culture.

Cependant le diagnostic réalisé en Mars 2011 a permis de mettre en évidence
trois postes impliquant le recours aux produits phytosanitaires. Nous proposons
dans ce document plusieurs scenarii pour la réorientation de la conduite de ces
cultures. Le diagnostic est réalisé en lien avec le projet Biodivéa mis en place sur
l’exploitation.

       I.2 Résultats du diagnostic initial (Mars 2011):

Les outils utilisés lors du diagnostic initial ont été la grille IDEA pour l’ensemble
de l’exploitation (adapté aux cultures maraichères et horticoles), et le calcul de
l’IFT en ce qui concerne les cultures de chrysanthèmes et la pépinière de
conteneurs.

Les 3 postes qui posent actuellement des problèmes en termes d’utilisation de
produits phytosanitaires sont les suivants :

   -    la culture de chrysanthèmes plein champ : lutte contre la rouille et
        éventuellement les pucerons

   -    la culture de chrysanthèmes dirigés (= sous abris) : lutte contre les
        ravageurs (thrips et pucerons) et éventuellement la rouille, mais surtout
        utilisation de produits nanifiants, très nocifs pour la santé des utilisateurs
        notamment.

   -    la pépinière : les arbustes, aussi bien en pleine terre, qu’en conteneurs
        sont sujets à l’envahissement par les adventices. La lutte contre
        l’envahissement se fait par l’utilisation de désherbants chimiques.
3

        En ce qui concerne la pépinière de conteneurs, le désherbage des allées se
        fait également par l’utilisation de désherbants chimiques. Un poste
        également à revoir.

   -    la conduite des laitues sous serre en hiver : les laitues se situent à
        Lompret et sont conduites en bio. Le souci majeur est l’attaque de
        pucerons en hiver. En effet, les auxiliaires utilisés (Aphidus colemani et
        Aphidus ervi) ne sont pas adaptés aux conditions de températures froides
        qui règnent alors dans la serre et le nombre de laitues commercialisables
        en est grandement affecté.

(La décomposition de l’IFT de ces cultures est visible dans la partie
IV. Surfaces mises en eux et détail des effets attendus : p 27-28)

   II. Objectifs principaux et stratégies
Les objectifs développés ici autour de l’action 16 du plan Ecophyto 2018 sont en
accord avec les missions d’enseignement, d’expérimentation et d’animation du
territoire d’un EPL. Nous verrons dans un premier temps quels sont les 4
objectifs fixés ici, puis nous détaillerons la stratégie visée, c’est-à-dire, les
échéances fixées ainsi que les résultats attendus.

       II.1. Objectifs :

On dénombre quatre objectifs principaux, qui se complètent les uns les autres.
Ceux-ci s’articulent autour de l’amélioration générale des pratiques agricoles, la
proposition de solutions et la sensibilisation à différentes échelles, autour de
ces problématiques.

   1. Mise en place de la certification « Plante Bleue » pour réduire l’impact
      global des productions ornementales sur l’environnement.
   La réduction de l’impact sur l’environnement se fait tout au long de la culture
   avec la mise en place de cette certification. En effet, elle comprend une
   réflexion sur plusieurs volets tels que :
   (Le cahier des charges est disponible à l’adresse suivante :
   http://www.valhor.com/fileadmin/PlanteBleue_Ressources/PlanteBleue_PD
   F/Referentiel_technique_national_Plante_Bleue.pdf )
4

       ● la gestion de l’irrigation,
       ● la stratégie de fertilisation,
       ● la protection des cultures,
       ● la maîtrise de l’énergie,
       ● la gestion des déchets,
       ● l'environnement de l’entreprise (une attention toute particulière est
       portée à l’impact des pratiques culturales sur la biodiversité des environs)
       ● le volet social.

Il s’agit d’une démarche transversale, qui est tout à fait en accord avec les
orientations choisies pour l’exploitation du lycée. En effet, délivrée par le
Val’hor, reconnue par le ministère de l’agriculture, il s’agit du pendant de la
certification HVE des exploitation agricoles. De plus elle fait écho à la
certification «Agriculture Biologique » déjà en place sur la partie maraichage de
l’exploitation. De plus, des efforts sont à faire sur l’exploitation en ce qui
concerne la gestion des déchets et les conduites des cultures (chrysanthèmes et
pépinière), la certification est donc une bonne occasion de réfléchir à ces
problématiques, communes à celle soulevées par Ecophyto. Enfin cette
certification comprend un volet sur l’environnement de l’entreprise, une réflexion
déjà prise en compte dans le projet Biodivéa actuellement en cours sur
l’exploitation.

2. Travail en partenariat avec la profession pour favoriser le développement du
   maraîchage biologique

3. Mettre au point des nouveaux SDCi en productions horticoles et maraichères :
      par l’usage des plantes-pièges et des plantes compagnes en renforcement
      de la PBI
      Par le recours à des méthodes alternatives aux produits phytosanitaires
      Par l’utilisation de produits d’origine naturelle de type SDN

4. Participer à l’évolution des pratiques professionnelles auprès des apprenants
5

     II.2. Stratégies associées aux objectifs :

Objectif               Moyen prioritaire à Délais         Résultats attendus
                       mettre en œuvre
Réduction          de Passage            en 2012-2015     Mise en place d’un phytobac pour
l’impact    de      la certification plante               la gestion des fonds de cuve et
production        sur bleue                               des eaux de rinçage,
l’environnement                                           Mise en place d’un compost pour
                                                          la gestion des déchets vert,
                                                          Remplacement         des         pots
                                                          plastiques     par     des       pots
                                                          biodégradables
                                                          Réduction       de      l’utilisation
                                                          d’intrants,
                                                          Meilleure gestion des ressources
                                                          naturelles mobilisées pour la
                                                          production (eau, électricité, gaz
                                                          …)
Partenariat    pour Expérimentation          Toute     la Apports       scientifiques        et
favoriser        le Démonstration            durée    du méthodologiques
maraichage bio      Diffusion auprès de      projet
                    tous les publics
Mettre au point de Etude des plantes         2012-2015 Validation du concept de plante
nouveaux SDCi       compagnes                          compagne sur laitue, test PBI
                    Etude de produits                  en extérieur, apports sur bâche
                    d’origine naturelle                solatrol®,
                    Etude de solutions                 Apports sur BRF en pépinière
                    alternatives      aux
                    traitements phyto
Participer       au Impliquer          les   2013-2015 Activités réalisées avec               les
changement      des apprenants       dans              groupes, diffusion large               via
mentalités          l’expérimentation                  différents      moyens                  de
                    Communiquer auprès                 communication
                    des professionnels

Les quatre objectifs impliquent divers possibilités quant à la réalisation
concrète. Nous avons à partir de là pu établir trois scénarii proposant divers
actions, regroupées en fonction de l’orientation du système global de
l’exploitation. Ces scénarii ne sont donc pas exclusifs mais complémentaires.
6

   III. Scenarii envisagés

Les trois scénarii proposés sont constitués d’actions respectivement organisées
autour des trois axes suivants :
   - La réduction générale de l’impact de la production sur l’environnement
   - La réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires par le recours à
      des méthodes alternatives
   - La réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires par le recours à
      des traitements alternatifs

     III.1. Scénario 1 : réduction de l’impact général de la production sur
     l’environnement

Ce scénario ne comporte qu’une action qui cependant implique des modifications
des pratiques à tous les niveaux : la certification « plante bleue ». Cette
certification, encore peu connue du grand public est attribuée à une cinquantaine
d’entreprises en France à l’heure actuelle, dont deux lycée agricole (Angers-le
Frennes et Niort ). La majorité des entreprises se situent de plus dans la région
angevine, important pôle horticole. La certification de l’exploitation du lycée de
Lomme permettrait donc de faire connaître cette certification dans la région
Nord-Pas-de-Calais.
De plus si aujourd’hui, le grand public commence à prendre conscience de l’impact
de l’agriculture sur l’environnement, il se limite bien souvent aux productions
alimentaires. En effet, pour le grand public, les productions ornementales, ne
sont pas associées à l’agriculture. Un lycée horticole est donc un très bon
support pour la diffusion de l’idée que les productions ornementales, sont certes
un plaisir pour nos yeux, mais ont aussi des impacts sur l’environnement. La
certification « plante bleue » est donc un relais pour la sensibilisation du grand
public, des élèves du lycée, mais également des professionnels.
Comme expliqué précédemment, la certification est tout à fait en accord avec
les actions engagées dans le lycée et va même au-delàs dans certains cas.

Les objectifs sont donc multiples et complémentaires encore une fois :
   - Développer une démarche qualité environnementale de la production
      ornementale auprès du grand public et des élèves
   - Améliorer les pratiques sur l’exploitation, en termes de gestion des
      déchets et de traitements appliqués
7

Concrètement cette action se caractérise par la mise en place d’un phytobac
pour la gestion des fonds de cuves et des eaux de rinçage. En effet, aujourd’hui
aucun système n’est prévu. D’autre part, un compost est en cours de mise en
place, pour le recyclage des matières organiques issues de la production. Dans
l’idéal, ce compost s’adressera également aux déchets issus des travaux
d’aménagement paysager réalisés dans le cadre de la formation. Ceci reste une
supposition du fait de la grande taille des déchets issus de l’aménagement
paysager. Enfin pour limiter la production de déchets, les pots plastiques sont à
remplacer par des pots biodégradables.
D’autre part, une attention particulière est portée à l’utilisation des produits
phytosanitaires. Un objectif qui correspond au travail réalisé avec l’action
Ecophyto. Le but est ici de ne plus utiliser de désherbants en pépinière et de
limiter la lutte chimique sur chrysanthème (une culture emblématique de la
région).
Enfin le volet environnement de l’entreprise s’inscrit dans la démarche Biodivéa
qui se concrétise par l’installation de haies, de bandes fleuries et de milieux de
vie pour la faune auxiliaire.

Les objectifs pédagogiques sont donc ici évidents :
   - il s’agit ici de la sensibilisation des élèves à une production ornementale
      respectueuse de l’environnement (l’exploitation sera ici un très bon outil
      pédagogique).
   - Les élèves en Bac pro Production Horticole seront invités à participer au
      dimensionnement du phyto-bac et de l’aire de compost
   - Les élèves de la filière aménagement paysager peuvent eux être impliqués
      sur la gestion de l’environnement de l’entreprise

EN   RESUME   :

Action            Objectif Qualitatif                             Objectif
                                                                  quantitatif
Passage de Développer la démarche qualité environnementale Diminution de
la production de la production ornementale (seulement 50 l’IFT
ornementale établissements en France certifiés, dont deux
en            lycées horticoles)                                  Mise en place
certification Sensibilisation des publics à l’impact des cultures d’un système
« plante      ornementales sur l’environnement                    de     gestion
bleue »                                                           des déchets
8

Objectifs pédagogiques principaux :
Sensibiliser les élèves à la production non alimentaire respectueuse de
l’environnement, à articuler avec le second volet concernant la mise en œuvre de
systèmes de culture innovants et l’action Biodivéa présente sur le lycée.

     III.2. Scénario 2 : Test de Systèmes de culture innovants

Ce second scénario est constitué de nombreuses actions destinées à réduire
l’utilisation des traitements chimiques. Il s’agit de recourir à des méthodes dites
alternatives pour la lutte contre les ravageurs et les adventices, mais aussi pour
la croissance en hauteur des plantes. Il s’agit en effet de trois postes qui
impliquent le plus souvent l’utilisation de traitements chimiques qui ont des
impacts très néfastes sur la biodiversité, l’état de pollution des sols et aussi la
santé humaine.

ACTION N °1 : « PBI EN EXTERIEUR »
Suppression du passage d’insecticides sur les chrysanthèmes de plein de champ.
Pour cela des plantes fleuries, en pot, seront réparties dans la parcelle de
chrysanthèmes. On choisira des plantes qui, soit par la floraison soit par la
présence de ravageurs spécifiques attirent des auxiliaires naturels tels que :
   - les syrphes : insectes de la famille des diptères dont la larve est
      aphidiphage (elle se nourrie de pucerons), et peut ainsi au cours de son
      développement manger 400 à 700 individus nuisibles.
   - les Orius : insectes de la famille des punaises, seul prédateur du thrips
      adulte. Aussi bien au stade larvaire ou adulte, il est également prédateur
      des pucerons et des larves de thrips.
   - Les hyménoptères parasitoïdes
D’après des expérimentations menées par l’Astredhor en 2010 (Ferre,
Entomofaune attirée par diverses plantes-fleuries, 2011; Ferre, Utilisation de plantes-
fleuries en culture de chrysanthème, 2011), les plantes facilement cultivables en
pots,    les plus intéressantes dans notre cas sont : Achillea millefolium,
Tanacetum sp., Potentilla fruticosa et Potentilla recta et dans une moindre
mesure : Urtica Dioica et Anthemis Tinctoria. Pour l’attraction de coccinelles,
les plantes les plus intéressantes sont : Urtica Dioica, Anthemis Tinctoria et
Tanacetum vulgare.
9

Des résultats intéressants ont été obtenus en disposants des plantes fleuries
(potentille et achillée) en quinconce tous les 8m comme expliqué dans le schéma
ci-dessous :

                      Chrysanthèmes en pots

                        Chrysanthèmes en pots

                        Chrysanthèmes en pots

                        Chrysanthèmes en pots
           8m
                                    Rang de chrysanthèmes
           6,9 m
           4m
                    Chrysant         Plante fleurie

Figure 1 : disposition des plantes fleuries dans les parcelles expérimentales
de chrysanthèmes de l’Arexhor

Les dimensions de la parcelle du lycée sont plus petites, nous pouvons cependant
réaliser une disposition similaire comme le montre le schéma suivant :

                                       40
                                       m

 7 m

                       8m
                       6,9 m
                       4m
Figure 2 : Proposition de disposition de plantes fleuries sur la parcelle de
chrysanthèmes du lycée horticole de Lomme.
10

La lutte contre les ravageurs s’effectuerai donc grâce à la faune auxiliaire
attirée par les 11 plantes en pots disposées sur la parcelle. Ces plantes fleuries
sont cultivées en pots de 3L puis mises en terre environ une semaine après
l’installation des chrysanthèmes. Les comptages sur plantes fleuries et
chrysanthèmes se font tous les 15 jours environ. Des expérimentations ont
montré qu’un tel dispositif en culture extérieure de chrysanthèmes permet une
conduite sans aucun insecticide.
L’exploitation du lycée produit des Achillea millefolium, c’est pourquoi, pour des
questions pratiques et économiques, nous utiliseront cette espèce.

Action complémentaire : paillage des allées avec un mulch de paille et désherbage
mécanique, avec une petite bineuse manuelle.

Les aspects pédagogiques sont nombreux. En effet, les élèves de la filière
production horticole peuvent participer à la mise en place des plantes fleuries et
au comptage des ravageurs présents. Les élèves de la filière paysage seront eux
sensibilisés à l’harmonisation des plantes utilisées pour la diminution des
traitements dans les massifs végétaux qu’ils peuvent concevoir.

ACTION     N°2   :     ALTERNATIVE     AUX     TRAITEMENTS       NANIFIANTS      DES
CHRYSANTHEMES SOUS TUNNEL .
En cultures ornementale, comme dans la production maraichère à destination des
industriels, on trouve des critères de qualité. Ils sont nombreux et mettent en
jeux divers aspects de la plante tels que la couleur du feuillage, l’abondance et la
disposition des fleurs, mais surtout la taille de la plante. En effet, pour diverses
raisons, dont le transport des plantes, les plantes préférées par les acheteurs,
sont les plus trapues. C'est-à-dire qu’il ne faut pas qu’elles soient trop grandes.
C’est pourquoi l’utilisation de nanifiants, ou réducteurs de croissance est très
fréquente en horticulture, notamment en ce qui concerne la culture de
chrysanthèmes.
Ces produits ne sont pas considérés comme des produits phytosanitaires par les
exploitants. Cependant ils entrent dans la catégorie CMR (Cancérigène,
Mutagène et Reprotoxique), ils impliquent en effet de graves effets sur les
personnes qui utilisent ces produits. Il est donc urgent de trouver des
alternatives à l’utilisation de ces produits dangereux pour la santé et utilisés
abondamment.
11

Plusieurs solutions ont déjà été testées sur la culture de chrysanthèmes telles
que l’application d’une seule forte dose de nanifiant en tout début de culture
(puis aucun autre traitement), la culture sur bâche au sol blanche (au lieu de la
bâche noire qui capte une grande partie des radiations photosynthétiquement
actives) ou bien la mise en place d’une bâche qui intercepte une partie les rayons
photosynthétiquement actifs (absorption du rouge lointain), à la place d’une
bâche de tunnel classique.
Nous avons retenu la dernière solution, qui est celle qui a donné jusqu’ici les
meilleurs résultats. La mise en place de cette bâche permet d’appliquer au moins
2 traitements de moins de solution commerciale la plus répandue, Alar85, par
culture. La réduction dépend de la prise de risque de l’exploitant. Les tests
indiquent que la réduction du nombre de traitements peut-être plus importante.
Il semble même possible de cultiver certaines variétés sans régulateur de
croissance (Saxo® et Spiro® notamment).
La mise en place de cette bâche a également d’autres effets intéressants :
   - Une meilleure qualité générale de la plante : feuillage plus vert, floraison
       plus précoce (7 à 15 jours selon les variétés)
   - Un meilleur état sanitaire général de la culture : la température est
       diminuée de 2 à 3°C et l’hygrométrie semble diminuée, ainsi les attaques
       de rouille et d’insectes, notamment des thrips sont moins forte dans les
       cultures installées sous cette bâche que sous bâche classique.
On attend donc une réduction importante de l’IFT sur cette culture : moins de
régulateur de croissance, moins d’insecticides et moins de traitements contre la
rouille. Soit une réduction de 50% de l’IFT. (Voir partie IV.2 p 27)

Nous disposons d’une bâche Solatrol® : nous l’utiliserons pour couvrir un bitunnel
de chrysanthèmes qui serviront à l’expérimentation. D’autres chrysanthèmes
seront placés dans un tunnel voisin, mais couvert avec une bâche classique, toutes
choses égales par ailleurs.

L’objectif pédagogique est ici de sensibiliser l’ensemble des élèves
   - à la toxicité des différents produits utilisés en agriculture, notamment en
      production ornementale
   - à l’importance de mettre en place des systèmes de culture alternatifs et
      innovants
Les élèves pourront participer à la mesure des plants et à l’observation de la
pression phytosanitaire.
12

ACTION   N°3   : MISE   EN PLACE DE BACHE AU SOL POUR EVITER LE TRAITEMENT
HERBICIDE DANS LES ALLEES DE CHRYSANTHEMES DIRIGES
Des traitements herbicides sont appliqués sur les allées : les espaces entre les
deux bâches mises en place sous les conteneurs, ainsi que les espaces entre les
bâches et les parois du tunnel.
Ces traitements ne représentent pas une part importante de l’IFT, cependant ils
sont répétés tous les ans sur la même parcelle, ainsi les incidences sur le sol sont
importantes. De plus le traitement est très chronophage du fait du matériel
disponible et n’est pas très adapté.
La démarche s’inscrit de plus tout à fait dans l’optique d’amélioration des
pratiques sur l’exploitation.
Il s’agit ici d’apposer une bâche pour recouvrir les allées afin d’empêcher la
pousse des adventices. Une bâche tissée de 50 cm de large est suffisamment
efficace.

ACTION N °4 : ALTERNATIVE AU DESHERBAGE CHIMIQUE EN PEPINIERE
Sur l’exploitation, on dispose d’arbustes en pleine terre et en conteneurs. Dans
les deux cas, la problématique est la même. En effet, très peu d’intrants sont
utilisés (pression sanitaire faible et bonne croissance des arbustes), cependant
la lutte contre les adventices est faite exclusivement par l’utilisation de produits
chimiques : dans les allées de la pépinière pleine terre et sur l’inter-rang, ainsi
que sur les conteneurs.
Il s’agit là d’un point noir sur l’exploitation auquel il est tout à fait possible de
remédier.

En ce qui concerne la pépinière de conteneurs, le paillage avec des copeaux en
2012 s’est révélé inefficace du fait de l’absence de suivi estival. La remise en
état manuelle des pots a été extrêmement chronophage au dernier trimestre
2012, c’est pourquoi un paillage de type BRF est ici écarté. On préfère alors se
tourner vers la mise en place de disques en fibre de coco. Chaque année il faudra
donc couvrir les conteneurs.

Les allées sont engravillonnées, mais l’épaisseur de la couverture est aujourd’hui
insuffisante pour limiter la pouce des adventices et des traitements
phytosanitaires sont aujourd’hui nécessaires. Il est donc envisagé dans cette
action de re-disposer une couche de graviers sur les allées.
13

La solution la plus adaptée à la pépinière pleine terre est la disposition de BRF
(Bois Raméal Fragmenté) sur les rangs avec enherbement des allées. Ce paillage
au pied des arbustes limite en effet fortement la pousse des adventices. De
plus, il s’agit d’un substrat qu’il est facile de se procurer sur l’exploitation. En
effet, il est possible de récupérer les déchets des opérations de taille réalisées
au cours de la formation en aménagement paysager ou élagage. De plus la
formation d’élagueur dispose déjà d’un broyeur, qu’ils doivent alors mettre à
disposition pour réaliser le BRF.

Concrètement il s’agit en premier lieu de fabriquer du BRF. Il faut broyer les
branches et rameaux d’un diamètre inférieur à 7 cm (il s’agit des parties
végétales les plus riches en éléments minéraux) fraichement issus de la taille de
haies ou autres plantations de feuillus (il ne faut pas utiliser du matériel
composté). Le broyat ne contient au final plus que des fragments de 5 cm de long
environ.
Pour les zones cultivées, il s’agit de disposer le BRF au pied des cultures. Il est
recommandé de disposer de 5 à 8 cm d’épaisseur de BRF au sol. La pépinière
comportera au final 23 rangs. Cependant actuellement seuls 4 rangs de 28 m de
long et 70 cm de large sont implantés. Ce sont ces rangs qui sont concernés par
l’expérimentation 2013.
Nous aurons donc besoin de 4x28x 0,7x 0,08 = 6,3 m3 de BRF en 2013.
Une fois le paillage mis en place, au bout de 3 à 4 semaines, des mycéliums se
mettent en place (visible par l’apparition de filaments blancs sur les copeaux). Il
faut alors gratter le paillage afin de l’homogénéiser. La durée de vie moyenne
d’un paillage BRF est de 2 à 4 ans. Au-delà, il faut renouveler l’apport.
Le besoins sont donc a priori de 6,3 m3 tous les 3 ans pour ces 4 rangs.
Les attentes sont ici importantes mais sont à voir à long terme. Il est
souhaitable d’associer à cette démarche des analyses de sol afin de mesurer
l’intérêt du paillage BRF. En effet des essais sont en cours au lycée de Niort et
les effets sont assez divergents d’une espèce à l’autre. Un test dans la région
permettrait de compléter les données obtenues dans cet établissement. Il
faudrait alors réaliser une analyse au moment de la mise en place du paillage, puis
des analyses en cours de culture (une par an). Une analyse de sol se chiffre à
100€.
Globalement seule la croissance des buis est ralentie par le paillage BRF. La
croissance des autres espèces testées (Chamaerops excelsa, Choisya ternata,
Photinia x fraserii ‘Red Robin’ et Prunus lusitanica) est éventuellement affectée
en début de culture, mais la différence entre les modalités BRF et sans BRF est
gommée dans un délai variant de 0 à 18 mois. D’autre part la vigueur des plantes
14

et la couleur du feuillage n’est pas affectée par le paillage (ou bien elle est
légèrement favorisée).
Les essais montrent que le sol sous le paillage est effet enrichi en éléments
assimilables tels que le phosphore, le potassium et le magnésium. Cependant,
l’augmentation du taux de matière organique induit également une forte
diminution de la concentration en nitrate au bout d’un an et demie (de même que
dans un sol sans paillage BRF). Il est donc recommandé de réaliser un apport au
bout de 2 ans.

Nous proposons ici, pour éviter la carence en nitrates et la fertilisation azotée
au bout de 2 ans, de tester une autre alternative : un paillage BRF mélangé avec
du compost. Nous disposons de 3 m3 de compost issu de déchets verts d’une
station de compostage de proximité. L’incorporation de matière organique plus
minéralisée devrait limiter cette carence en azote. Le mélange du compost au
BRF permet aussi de diminuer le volume nécessaire de BRF (pour couvrir les 23
rangs futurs de pépinière, il faut compter 36m3 de BRF). En effet, ce volume
limité par les chantiers d’aménagement paysager des formations du lycée. Le
broyage étant également très long, il faut penser à limiter cette quantité. Un
bon compromis serait alors de réaliser un paillage composé d’une couche de
compost bien mûr et d’une couche de 6cm de BRF. Pour les 4 rangs déjà
implantés nous avons alors besoins de 4,7 m3 et pour la totalité des 23 rangs : 27
m3 (au lieu de 36).

En ce qui concerne l’allée centrale de la pépinière pleine terre, l’enherbement
semble une opération assez facile à mettre en place. L’entretien est également
raisonnable et les équipements de tonte sont déjà présents sur le site de Lomme.
L’allée ne représentant pas une grande surface exploitable (672m² au total), il
n’est pas envisageable de valoriser de produit de la tonte. De plus pour éviter les
opérations de ramassage, il est envisagé d’utiliser un tondeuse mulcheuse. Il est
envisagé d’implanter du trèfle blanc, dont la pousse n’est pas trop rapide et le
développement pas trop important. De plus en recoupant avec la logique Biodivéa,
il s’agit d’une espèce plus mellifère qu’un Ray Gras Anglais par exemple.

Les résultats attendus sont en premier lieu l’arrêt de l’utilisation de produit
chimique pour le désherbage en pépinière. C'est-à-dire une IFT diminué de 50%
(voir partie IV.2 p28).
D’autre part les effets attendus de la part du paillage BRF sur la pépinière pleine
terre sont à long terme l’enrichissement du sol en matière organique, une
meilleure rétention d’eau et une limitation de la fertilisation.
15

Les objectifs pédagogiques sont ici transversaux. Les élèves de filière
aménagement seront sensibilisés à ces solutions variées pour lutter contre
l’envahissement des massifs qu’ils peuvent mettre en place par les adventices. De
plus il s’agit d’une occasion de montrer encore une fois le lien entre les
différents métiers. Les élèves de la filière production horticole seront eux
sensibilisés à la dynamique des sols via l’étude des analyses de sol et le suivi de la
structure du sol et du paillage (visualisation des mycéliums et de la
décomposition de fragments de bois).

ACTION N°5 : LUTTE CONTRE LES PUCERONS SUR LAITUES BIO SOUS SERRE EN
HIVER , EN APPUI A LA PBI
Les laitues sont cultivées sur le site de Lompret, certifiées en Agriculture
biologique. La lutte contre les pucerons se fait actuellement par des lâchés
d’auxiliaires : Aphidus colemani et Aphidus ervi. Cette lutte est efficace en
période automnale et printanière. Cependant elle n’est pas adaptée à la
production hivernale. En effet, ces deux espèces ne sont pas aptes à se
développer aux températures qui règnent en hiver dans la serre (serre verre non
chauffée). Ainsi il faut trouver une solution alternative à cette lutte hivernale
mais également adaptée à la culture biologique. (Dans le cadre de cette action on
n’attend pas de diminution de l’IFT, seulement une augmentation du pourcentage
de salades commercialisables).

       Action n°5 a) : Nouveau mélange d’auxiliaires (2012-2013)
Au cours la campagne hivernale de 2012-2013, un test est mis en place. Il s’agit
de l’utilisation d’un nouveau mélange d’auxiliaires proposé par la société Viridaxis.
Le mélange est testé sur l’ensemble de la serre. La société réalise un suivi de la
population d’auxiliaires et de ravageurs après chaque lâché. Ainsi le suivi de
l’efficacité des lâchés se fait au fur et à mesure. Les résultats pour la culture
de salade seront disponibles à la fin de la campagne. S’ils sont positifs
concernant l’ensemble des cultures, ce mélange d’auxiliaires sera reconduit pour
les prochaines campagnes.

Il faut cependant prévoir une autre possibilité de lutte au cas où les résultats ne
seraient pas satisfaisants. Dans ce scénario orienté systèmes de culture
16

innovants, la solution retenue est une association culturale pour la campagne
2013-2014.

       Action n°5 b) : Association culturale en cas d’échec (2013-2014)
Le taux d’attaques d’une plante par les ravageurs est déterminé par de nombreux
facteurs. Les défenses de la plante hôte et sa nutrition ont pendant longtemps
été considérés comme les plus importants. Le concept de résistance par
association considère que lorsqu’elle est plantée à proximité d’autres plantes, la
plante hôte va bénéficier des défenses des plantes voisines.
Ainsi, l’association d’une plante sensible et d’une plante résistante pourrait
réduire la densité de ravageurs sur la plante sensible. Plusieurs mécanismes ont
été proposés pour expliquer ce phénomène :

   -   Des plantes compagnes moins appétantes pour les pucerons pourraient
       rendre l’ensemble de la parcelle moins attractive. Ce mécanisme est celui
       de la résistance par association de plantes répulsives. Par exemple : des
       expériences en champs ont montré que Myzus persicae était moins attiré
       par le chou lorsque celui-ci était entouré de tomate ou de moutarde noire.

   -   Les plantes compagnes peuvent également émettre des composés volatils
       qui vont interférer avec la capacité du puceron à découvrir la plante hôte.
       En effet, dans un premier temps, les pucerons effectuent un repérage des
       plantes hôtes en survolant les parcelles. Le repérage se fait sur
       différents critères : la couleur, plus une plante est verte, plus elle attire
       les pucerons ; la forme, plus les feuilles sont larges, plus les pucerons
       s’installeront ; et les odeurs, certains composés aromatiques attirent les
       pucerons, alors d’autres les repoussent. L’idée est alors d’implanter des
       plantes compagnes dans la parcelle pour repousser les pucerons.

   -   Des plantes plus appétantes que la culture principale pourraient attirer les
       ravageurs et les détourner de leur cible. Le principe est encore renforcé
       lorsque les plantes attractives implantées sont des leurres, c'est-à-dire
       qu’elles causent la mort des ravageurs par la production de toxines, ou
       qu’elles réduisent leur fécondité par l’absence, la faible quantité ou le
       déséquilibre de certains nutriments essentiels aux ravageurs. Ce
       mécanisme, dit de résistance par association de plantes leurres
       attractives, est celui des cultures pièges.
17

Les possibilités sont donc nombreuses pour l’utilisation de plantes compagnes. En
ce qui concerne les laitues de Lompret, il serait avantageux d’implanter des
plantes commercialisables. Ainsi l’action consiste en l’implantation d’une
association culturale : laitue-plante aromatique répulsive de pucerons.
Peu d’expérimentation ont été conduites sur ce type de lutte. Ainsi il est
difficile d’établir un plan de culture précis. Plusieurs plantes semblent bonnes
candidates pour être cultivées en association avec les laitues : le thym, le
coriandre, le basilic, l’aneth et l’ail. Les laitues étant cultivées de janvier à Mars
à Lompret, on envisage une association avec l’ail d’hiver, qui n’est pas encore
planté en décembre 2012 (normalement mis en place en Octobre-Novembre). On
peut envisager d’implanter des rangs de la culture aromatiques en alternance
avec quelques rangs de laitue.
En ce qui concerne l’investissement, il ne devrait pas y avoir un gros impact
puisque la culture aromatique sera commercialisée (même si les volumes restent
limités). A noter par contre que l’implantation de l’association culturale sur la
parcelle est plus chronophage que l’implantation des laitues seules en raison de
l’alternance des rangs.

Les objectifs pédagogiques s’adressent à plusieurs types de BAC PRO. Les élèves
pourraient doublement être impliqués dans le choix de la culture aromatique. En
effet les élèves de 1ère BAC PRO « Conseil-Vente de Produits de jardin » sont
intéressés par la commercialisation de nouveaux produits. Ils peuvent ainsi
mener une enquête client pour savoir quelle culture serait la mieux accueillie par
les consommateurs. La réalisation de l’enquête peut être fait en 2012-2013, avec
un suivi sur l’année de terminale pour voir si les résultats de l’enquête
correspondent bien à ce qui observé. Pour le choix technique de la culture, une
enquête espèce peut être confiée aux BAC PRO Production Horticole. Ils
pourraient ainsi être impliqués dans le système de décision pour la mise en place
d’une nouvelle culture et d’un nouveau système de culture : réflexion sur la
concordance des ITK laitue/plante aromatique pour ne pas ajouter ou décaler les
opérations culturales, adaptabilité en termes de conditions climatiques …).
Enfin ce système d’association culturale servira doublement de démonstration :
    - D’une part pour les producteurs locaux qui rencontrent les mêmes soucis
    - D’autre part comme système intégré de lutte contre les ravageurs à plus
       large échelle que celle du puceron seul
18

EN   RESUME   :

Action             Objectif Qualitatif                                 Objectif
                                                                       quantitatif
1.                 Objectif Ecophyto : supprimer un passage            Validation    des
Chrysanthèmes      d’insecticide pénalisant pour les prédateurs        tests        déjà
plein champ :      naturels                                            existants,
SDCi :    Lutte                                                        renforcement de
contre       les   Proposition :                                       la          faune
ravageurs par      Disposition de Achillea millefolium, sur la         auxiliaire
« PBI         en   parcelle de chrysanthèmes selon le plan visible p   (vérification par
extérieur »        9 pour attirer les auxiliaires naturels dans la     comptage)      et
                   culture : les syrphes, les Orius et les             diminution     de
(voir p 8 à 10)    hyménoptères parasitoïdes.                          l’IFT :         0
                                                                       insecticide
Objectifs pédagogiques principaux :
Sensibilisation des apprenants à la mise au point de SDC alternatifs (définition
protocole, participation aux relevés expérimentaux à la rédaction du rapport, calcul
des IFT, développer l’observation…). Transferts vers d’autres publics : lycées
horticoles, professionnels (démonstration), grand public.

2. Alternative   Problématique :         Utilisation fréquente    de Au minimum 2
aux nanifiants,  nanifiants très toxiques (CMR) en culture traitements de
culture     de   ornementale. (+ Autres sources d’utilisation de PP : nanifiant      en
Chrysanthèmes    rouille, thrips et pucerons).                        moins par an, et
dirigés          Une solution à tester pour diminuer le nombre de réduction         des
                 traitements (voire les prohiber) : installation traitements
(voir p 10-11)   d’une bâche Solatrol®, en remplacement du rouille                   et
                 plastique de couverture classique.                   insecticides soit
                 Cette bâche filtre les rayons lumineux du rouge une         diminution
                 lointain ce qui a une incidence que la croissance de l’IFT de 50 %
                 de la plante ainsi que sur les conditions (voir p 27)
                 climatiques dans la serre.
3. Lutte contre Les allées sont actuellement laissées à l’air libre. Gain de temps
les adventices : Elles mesurent de 40 à 20 cm de large, une en traitements
mise en place simple bâche apposée dessus remplacerait sans herbicides.
19

d’une     bâche encombre les traitements phytosanitaires.           Diminution IFT
dans les allées                                                     (faible)
de
chrysanthèmes
sous tunnel
Objectifs pédagogiques principaux :
Sensibilisation des apprenants à la mise au point de SDC alternatifs (participation
aux relevés expérimentaux à la rédaction du rapport, calcul des IFT, développer
l’observation…). Transferts vers d’autres publics : lycées horticoles, professionnels
(démonstration), grand public.

4.    SDCi en      Pépinière pleine terre : Installation de paillage        0 herbicide, soit
pépinière :        en BRF (Bois Raméal Fragmenté) pour lutter               une     diminution
lutte    contre    contre l’installation des adventices au pied des         de l’IFT de 50 %
les adventices     arbustes en pépinière pleine terre.                      (voir p 28 )
                   Objectifs secondaires : pour arbustes en pleine terre,
(voir p 12 à 15)   intérêt agronomique à long terme de ce paillage
                   (enrichissement en M-O, diminution de l’irrigation …)
                   Le BRF sera directement issu des tailles
                   réalisées par les formations « Aménagement
                   Paysager » et « Elagueurs » présente sur le
                   lycée.
                   Installation à long terme pour la pépinière pleine
                   terre avec suivi de l’évolution du sol par analyse
                   de terre.
                   Enherbement des allées avec du trèfle blanc

                  Pépinière de conteneurs : installation de disques
                  en fibre de coco sur les pots pour empêcher
                  l’installation des adventices.
                  Renouvellement des cailloux dans les allées.
Objectifs pédagogiques principaux :
Sensibilisation des apprenants à la mise au point de SDC alternatifs (définition
protocole, participation aux relevés expérimentaux à la rédaction du rapport, calcul
des IFT, développer l’observation…). Sensibilisation également au recyclage de
déchets et aux interactions entre les différents métiers en lien avec la nature.
Transferts vers d’autres publics : lycées horticoles, professionnels (démonstration),
grand public.
20

5. SDCi sur        Souci de cette culture conduite en bio (site de      Renfort à la PBI
Laitues    sous    Lompret) : attaque de pucerons en hiver.             et diminution de
serre froide :     Action 5 a) : nouveau mélange d’auxiliaires          l’attaque     de
lutte    contre    testé en hiver 2012-2013                             pucerons.
les pucerons en    Action 5 b) : mise en place d’une culture
hiver              associée en 2013-2014 si échec du test
                   précédent :
(voir p 15 à 18)   Il s’agit d’installer des plantes compagnes qui
                   repoussent les pucerons, l’ail, dans la culture de
                   salade pour perturber la reconnaissance de la
                   plante hôte chez le puceron.

Objectifs pédagogiques principaux :
Sensibilisation des apprenants à la mise au point de SDC alternatifs (définition
protocole, participation aux relevés expérimentaux à la rédaction du rapport, calcul
des IFT, développer l’observation…). Sensibilisation au type d’agriculture « de nos
ancêtres » : retour aux méthodes naturelles de lutte contre la dissémination des
maux … Transfert vers d’autres publics : lycées horticoles, professionnels
(démonstration), grand public.

Il s’agit d’un ensemble d’actions recoupant largement tous les problèmes
rencontrés en maraichage et horticulture de nos jours. La mise en place de
ces actions permet donc de disposer d’un vaste spectre de démonstration
pour les professionnels locaux en ce qui concerne les systèmes de culture
innovants, notamment le recours aux plantes compagnes dans divers
contextes. Une sensibilisation peut ainsi être faite sur ce thème des plantes
compagnes en agriculture et de l’intérêt de la biodiversité la production à
l’échelle de la parcelle.

     III.2. Scénario 3 : Test de produits alternatifs

Ce scénario est encore une fois constitué d’une série d’actions complémentaires
qu’il est possible de mettre en place, à la place des actions proposées dans le
scénario 2, ou bien en renfort de ces dernières. Ce scénario est orienté produits
alternatifs pour la lutte contre les ravageurs et les maladies. Il s’agit de
remplacer ou diminuer les traitements chimiques par l’utilisation de produits
21

alternatifs. Ces produits ont un impact plus limité sur l’environnement et la prise
en compte dans l’IFT est plus faible que des produits classiques.

ACTION   N°1  : LUTTE CONTRE LA ROUILLE SUR CHRYSANTHEMES PLEIN CHAMP PAR
LE RECOURS AUX SDN (STIMULATEURS DE DEFENSES NATURELLES )
De nombreuses expérimentations ont déjà été menées sur les moyens alternatifs
aux produits chimiques (Ortiva®), de lutter contre la rouille sur cette culture.
Les SDN semblent constituer une bonne solution. En effet, leur incidence sur
l’environnement est faible et plusieurs études montrent leur efficacité dans la
diminution de l’utilisation des fongicides.
Il en existe plusieurs type, cependant le plus efficace n’est pas un produit
d’origine naturelle bien qu’il reste peu toxique. Il s’agit de l’Acibenzolar-S-methyl
(ASM, nom commercial : Bion 50WG). Homologué pour d’autres usages, cette
molécule est un SDN efficace (en comparaison à la référence) en utilisation
seule. Sa persistance est de 20 jours avant attaque, de même que le produit de
référence Ortiva®.
Un SDN d’origine naturelle : Prev-B2 semble lui aussi intéressant. Il s’agit d’un
mélange de Bore (2%) et de terpènes d’orange. Les résultats de son utilisation
seule sont équivalents à ceux obtenus avec le produit Ortiva®.
Les résultats obtenus en 2008-2009 sont regroupés dans la figure 3 :
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