Progression Paul Eluard / Man Ray, Les Mains Libres (septembre-décembre 2014, 28 heures)

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Amélie Pinçon, enseignante au lycée Jean Baylet, Valence d'Agen (82)

                           Progression Paul Eluard / Man Ray, Les Mains Libres

                                        (septembre-décembre 2014, 28 heures)

Chapitre 1 : Les Mains Libres : explorations surréalistes
   – Séance 1 : entrer dans l’œuvre (modalités de l'épreuve / premières impressions / commentaire : « Les Mains Libres », « Le Tournant »,
     « L’Évidence ».)
   – Séance 2 : explorations surréalistes (recherches sur le surréalisme par les élèves, cours synthétique avec Écume des Lettres, commentaire : « Où
     se fabriquent les crayons », « L'Aventure », « La Liberté »).
   – Séance 3 : Quel surréel découvre-t-on dans Les Mains Libres ? ( /12) (En complément, étude du thème du Rêve avec commentaire
     « Préface », « Rêve »).
   – Séance 4 : En quoi Les Mains Libres constitue-t-il un recueil surréaliste ? ( /12) « Je crois en la résolution future de ces deux états en
     apparence si contradictoires que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, surréelle. »

Chapitre 2 : La question de l'illustration
   – Séance 5 : Cours sur le lien entre texte et image (problématisation de la notion d'illustration. Étude du lien dessin-texte avec commentaire de
     « Pouvoir », « Belle Main », « C'est elle », « Femme portative »).
   – Séance 6 : recherches biographiques sur Man Ray et Paul Eluard. Eluard se contente-t-il d'être l'illustrateur de Man Ray ? (/12). (En
     complément, la notion de « visuel », chère à Eluard).
Chapitre 3 : parcours thématiques dans l’œuvre (non exhaustif, à vous de constituer des
  fiches)
  – Séance 7 : Peut-on lire le recueil comme un éloge de la main ? ( /12) (Ou Quelle place occupe la main dans ce recueil ? (/8) En
    complément, étude des thèmes des yeux et de la couture).
  – Séance 8 : Quel regard est porté sur la femme dans ce recueil ? (/12) (En complément, étude des thèmes du désir, de l'objet).
  – Séance 9 : cours sur la question du rapport à l'autre ( commentaire « Les Amis », « La Préface »).
  – Séance 10 : l'architecture et le temps (commentaire « Tours du Silence » et du « château d'if »).
  – Séance 11 : la nature et le bestiaire

Chapitre 4 : le lecteur à l’œuvre, un recueil entre cohérence et éclatement
  – Séance 12 : Le titre choisi « Les mains Libres » vous paraît-il convenir au recueil ?
  – Séance 13 : La composition, entre ordre et désordre
  – Séance 14 : Quels traits de lecteur modèle se construisent dans Les mains Libres ? (Étude du blanc et du silence).
Questions possibles : du grain à moudre pour vous...

Chapitre 1 : Les Mains Libres : explorations surréalistes
  – En quoi les Mains Libres est-il un recueil surréaliste ? ( /12)
  – Quel surréel découvre-t-on dans Les Mains Libres ? ( /12)
  – Peut-on réellement parler de recueil subversif ? ( /8)
  – Quelle place est accordée au rêve dans les dessins de Man ray et les poèmes de Paul Eluard ? ( /8)
  – En quoi ce recueil se situe-t-il entre rêve et réalité ? ( /8)
  – Dans quelle mesure ce recueil se place-t-il sous le signe de la liberté ? ( /12)

Chapitre 2 : La question de l'illustration
  – Eluard se contente-t-il d'être l'illustrateur de Man Ray ? (/12).
  – Pourquoi a-t-on pu écrire qu'Eluard reste essentiellement « un visuel » ? ( /8)
  – Dans quelle mesure Man Ray et Eluard donnent-ils à voir ? ( /8)
  – Raymond Jean écrit dans Eluard pour lui-même : « Eluard s'est toujours senti solidaire des peintres […]. En fait le tableau s'édifie comme un
    poème ». Que pensez-vous de cette affirmation ? ( /8)
  – Eluard écrit dans Donner à voir in « Physique de la poésie » : « A la fin, rien n'est plus beau qu'une ressemblance involontaire ». Cette
    affirmation vous semble-t-elle correspondre à la collaboration entre Eluard et Man Ray ? ( /12)
  – Eluard écrit à propos de Picasso : « il est devant un poème comme le poète devant un tableau. Il rêve, il imagine, il crée. » Cette affirmation
    vous semble-t-elle s'appliquer au recueil des Mains Libres ? (/12)

Chapitre 3 : parcours thématiques dans l’œuvre
  – Quel regard est porté sur la femme ? ( /12)
– Peut-on lire ce recueil comme un éloge de la main ? ( /12)
  – Comment les thèmes de la solitude et de la rencontre sont-ils traités ? ( /8)
  – Que symbolise le fil et la couture dans les dessins et les poèmes ? ( /8)
  – Quelle place est accordée à l'architecture ? ( /8)
  – Quelle place est accordée à la nature / au paysage ? ( /8)
  – Quelle symbolique prend le bestiaire ? ( /8)
  – Quelle fonctions occupent les objets dans les dessins et les poèmes ? ( /8)
  – Quelle place est accordée au corps / main / yeux ? ( /8)
  – Quelle place occupe le désir ? ( /8)
  – Quel traitement du temps et de l'espace ? ( /8)

Chapitre 4 : le lecteur à l’œuvre, entre cohérence et éclatement
  – Le titre choisi « Les mains Libres » vous paraît-il convenir au recueil ? ( /8)
  – Comment interpréter le titre du recueil ? ( /8)
  – Quels traits de lecteur modèle se construisent dans Les mains Libres ? ( /8)
  – Quelle place accorder aux blancs et au silences ? ( /8)
Progression Paul Eluard / Man Ray, Les Mains Libres

                                     (septembre-décembre 2014, 28 heures)

Chapitre 1 : Les Mains Libres : explorations surréalistes

   – Séance 1 : entrer dans l’œuvre (modalités de l'épreuve / premières impressions / commentaire : « Les Mains Libres », « Le Tournant »,
     « L’Évidence ».)

I Premières impressions de lecture
II Etudes de poèmes-dessins
→ Les mains Libres
→ Le Tournant
Séance 2 : explorations surréalistes (recherches sur le surréalisme par les élèves, cours synthétique
       avec Écume des Lettres, commentaire : « Où se fabriquent les crayons », « L'Aventure », « La Liberté »).

I Qu'est-ce que le surréalisme ?
   – Fiches à se constituer par les élèves.
   – Regarder la présentation écume des Lettres. Les grands thèmes et principes : jeu sur le langage, délivrer l'inconscient, liberté, se libérer de toute
     contraintes, thème du rêve, de la sexualité (+ femme).

   – Le mouvement surréaliste se situe dans la lignée du dadaïsme avec Tristan Tzara : préconiser des formes d'art qui tournent le dos au passé (on
     est en 1916), des œuvres volontairement provocantes. Le but : rompre avec la tradition. Entreprise de démolition, de provocation. Ironie,
     dérision, absurde. Goût pour la transgression, désir de liberté.
   – En 1922 : le mouvement Dada perd de son importance et André Breton décide de créer le mouvement surréaliste et publie en 1924 Le
     Manifeste du surréalisme. Le mot « surréalisme » est forgé par Apollinaire. Néologisme qui s'oppose au réalisme.
Dans Manifeste : « surréalisme. Nom Masculin. Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit de toute autre
manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation
esthétique ou morale »
« Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d'associations négligées jusqu'à lui, à la toute-puissance du rêve, au
jeu désintéressé de la pensée ».
→ manifestations de l'inconscient
→ comprendre les rêves
→ s'opposer à la raison, préférer le désordre et la liberté (ou non-contrainte)
→ dépasser le réel pour accéder au surréel (cf « Le Tournant »). liberté. Le travail sur le langage poétique permet d'accéder au surréel. Images,
oxymores, métaphores : rapprocher des éléments qui n'ont apparemment aucun liens les uns avec les autres.

   – Eluard intègre rapidement le groupe surréaliste. Selon Breton, Eluard fait « acte de surréalisme absolu ». Il rédige avec Breton le Dictionnaire
abrégé du surréalisme.
   – 1937 : parution des Mains Libres, à l'automne du surréalisme (fin du surréalisme). Séparation entre Eluard et Breton au début de la seconde
     guerre mondiale . Pour Breton faut d'abord être surréaliste puis coco. Se brouille avec Eluard qui a fait publier des poèmes dans une revue
     marxiste. Il l'accuse d'être + marxiste que surréaliste.

   – Man Ray également proche des surréalistes : il publie dans La Révolution surréaliste et participe à la première exposition surréaliste de Paris.

II Goût pour la Liberté : étude de dessins/poèmes

Man Ray : « J'essaie tout simplement d'être le plus libre possible. Dans ma façon de travailler ; dans le choix de mon sujet. Personne ne peut me dicter
ses ordres ou me servir de guide. On peut me critiquer par la suite, mais c'est trop tard. L'oeuvre est accomplie. J'ai goûté à la liberté. La tâche a certes
été rude, mais cela valait bien la peine... »

Eluard : le très célèbre poème « La Liberté ». parachuté par la RAF (Royal Air Force) au-dessus de la France. Ecrit en 1942 pdt l'occupation. Ode à la
   – « L'Aventure » p.30-31
→ une cariatide (statue de femme qui remplace une colonne) qui s'échappe du monument antique. Mouvement de libération qui rejoint le titre
« l'Aventure ». Libération de la femme. Libération par rapport aux formes traditionnelles (l'antiquité classique).
→ Le poème reprend des images de liberté : « l'instant où se rompent les digues », « l'instant échappé aux processions du temps », « l'aurore d'une
nouvelle naissance ». Puis libération spatiale et temporelle : « Bats la campagne » et « Comme un éclair » : comparaison qui dit la liberté mais
comparaison en elle-même très libre car inattendue.

   – « Les Mains Libres » p.40-41
→ liberté du dessin mais le fil peut aussi symboliser les liens qui enserrent
→ liberté d'écriture avec le mélange des éléments
– « Le Tournant » p.58-59
→ Liberté d'aller au-delà des apparences du réel, idée du voyage
→ Goût pour la transgression chez Eluard « j'espère / Ce qui m'est interdit »

   – « La Liberté » p.68-69
→ Le dessin : une allégorie qui évoque Delacroix, La Liberté guidant le peuple. Mais modernité : hors-cadre, sorte d'envol en dehors du cadre, en
dehors des contraintes. Contre-plongée qui donne une impression d'envol. Arrière-plan : le château qui peut symboliser l'enfermement, la prison.
→ le poème : dorme en alexandrins donc une forme classique. De même que le dessin reprend un thème classique : allégorie de la liberté. Mais dans
les deux cas, les artistes célèbrent de façon moderne la Liberté. Comparaison métaphorique de la liberté au « printemps sublime » (étymologiquement :
élevé, envolé // dessin avec l'idée de hauteur). Anaphore de « Liberté » cf « J'écris ton nom ». « ô » lyrique.
               => ce poème-dessin peut symboliser la quête surréaliste. Chemin sinueux // lignes d'écriture.

   – « La Marseillaise » p.98-99
→ Statue qui évoque celle de la Liberté réalisée par Bartholdi. Univers mlaritime : sorte de statue-proue qui s'est échappé.
→ Le titre : à la fois référence au port de Marseille mais aussi à la chanson révolutionnaire. Syllepse. D'où rappel de l'histoire révolutionnaire et
aspiration à la liberté. Idée encore une fois du mouvement « elle passer à travers / les roseaux de ses bras ».La femme se fait invitation à la liberté (VS
« gibiers de prison »). cf « Les Tours d'Eliane » p.108-109
→ cf Portraits de Sade : révolutionnaire !
Quelques citations utiles : Les Mains Libres et le surréalisme

– BRETON dans Le Manifeste du Surréalisme, 1924 : « surréalisme. Nom Masculin. Automatisme psychique pur par lequel on se propose
  d’exprimer, soit verbalement, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle
  exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale »
– BRETON ans Le Manifeste du Surréalisme, 1924 « Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes
  d'associations négligées jusqu'à lui, à la toute-puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée ».
– BRETON : « Je crois en la résolution future de ces deux états en apparence si contradictoires que sont le rêve et la réalité, en une sorte de
  réalité absolue, surréelle. »
– MAN RAY : « J'essaie tout simplement d'être le plus libre possible. Dans ma façon de travailler ; dans le choix de mon sujet. Personne ne peut
  me dicter ses ordres ou me servir de guide. On peut me critiquer par suite, mais c'est trop tard. L’œuvre est accomplie. J'ai goûté à la liberté. La
  tâche a certes été rude, mais cela valait bien la peine... »
– MAN RAY, à propos des Mains Libres : « Dans ces dessins, mes mains rêvent ».
– MAN RAY, à propos de ses dessins : ils sont « extravagants mais réalistes »
Séance 3
            « Je crois en la résolution future de ces deux états en apparence si contradictoires que sont le rêve et la réalité,
                                                    en une sorte de réalité absolue, surréelle. »
        Breton, porte-voix du mouvement Surréaliste, propose une redéfinition du réel. Pour lui, le réel entendu jusqu'alors n'aurait aucun intérêt. Bien
au contraire, l'art aurait pour fonction de permettre d'accéder à ce qu'il nomme la « réalité absolue » ou, reprenant le néologisme formé par Apollinaire,
le « surréel ». Dès lors il semble intéressant de se demander dans quelle mesure Les Mains Libres assurent la « résolution de ces deux états en
apparence si contradictoires que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, surréelle. ». En d'autres termes, dans quelle mesure la page
blanche permet-elle paradoxalement d'unir les rêves d'Eluard et Man Ray et la réalité pour accéder à un « surréel » ? Nous verrons d'abord que l’œuvre
s'ancre en partie dans le réel avant de dégager les motifs oniriques (= du rêve) qui permettront dans une dernière partie d'examiner l'accès proprement
dit au « surréel ».
2 plans possibles
I ML : reflet de la réalité                                                   I ML ou l'union contradictoire du rêve et de la réalité
                                                                                    I.1.Les ML : reflet de la réalité autobiographique des deux artistes
        I.1. Une réalité autobiographique
                                                                                    I.2. Les ML : lieu où s'expriment les rêves des deux artistes
        I.2. Une esthétique parfois réaliste
II ML : le lieu où s'expriment les rêves des deux artistes
                                                                              II ML : le lieu de la réalité absolue, du surréel
        II.1.       Un recueil placé sous le signe du rêve                          II.1. Les ML réalise les rêves
        II.2.       Des motifs oniriques                                            II.2. Le lieu d'une réalité absolue, du surréel
III ML : l'accès au surréel
        III.1.      Les ML réalisent les rêves des artistes
        III.2.     La liberté du lecteur à réaliser cette union entre son
             imaginaire et la « réalité » du recueil

I ML : reflet de la réalité
       I.1. Une réalité autobiographique : des lieux
   – Les deux auteurs ont passé des vacances ensemble dans le sud de la France : références à des lieux précis dans certains poèmes comme
     Marseille (« La Marseillaise »), Avignon avec le pont d'Avignon dessiné de façon réaliste en face de la Préface puis dans le poème de Eluard
« Avignon », les paysages de la Côte d'Azur dans « Le Tournant », le château d'If...
       I.2. Une réalité autobiographique : des personnes
   – Une galerie de portraits qui fait référence à des personnes « réelles » : dans le poème « Avignon », référence à René Char qui est expressément
     nommé, allusion aux « Amis ». Les dessins sont également des portraits de femmes que Man Ray a côtoyé, des modèles : Nusch (ffemme
     d'Eluard → Man Ray la photographie souvent et Picasso en fit un modèle pour ses tableaux). Dans la partie « Portraits » de Man Ray, deux
     femmes : Nusch et Sonia Mosé.
       I.3. Les fausses apparences du réel
   – Certes, une certaine esthétique réaliste avec des dessins qui sont réalistes mais aussi des noms de lieux ou de personnes réelles. Pourtant, les
     deux artistes semblent jouer avec et se jouer du réel.
   – Des images ambiguës qui ne montrent pas le réel mais au contraire des images du réel : la femme de « C'est Elle » caresse une statue, buste
     mécanique et hermaphrodite. Dans « Le Mannequin » : le dessin montre une vraie femme mais le titre du poème peut aussi suggérer le
     mannequin qui sert en couture, lien avec l'enfance du poète dont la mère était couturière (d'où référence à « l'enfance » et au « premier amour
     de l'écolier ».
II ML : le lieu où s'expriment les rêves des deux artistes
       II.1.      Un recueil placé sous le signe du rêve (le fond)
   – « Dans ces dessins, mes mains rêvent » dit Man Ray à propos de ce recueil.
   – La Préface place l'ensemble du recueil dans l'espace de la nuit et sous le signe du rêve : « Le papier, nuit blanche. Et les pages désertes des yeux
     du rêveur ». La genèse du recueil s'effectue dans une « nuit blanche ».
   – La fin du recueil dans « Les Amis » : évocation du rêve avec le début « Entre la porte et le sommeil » puis « Ceux qui dorment […] sont réunis
     par les images ».
   – Au centre, le poème « Le Rêve » : mais deux visions très différentes du rêve entre Man Ray et Eluard
→ Le rêve est une thématique présente qui se traduit aussi par des choix stylistiques, esthétiques
       II.2.      Le rêve dans les dessins de Man Ray (la forme)
   – juxtaposition d'éléments hétéroclites sous la forme d'imitation de collages : « Objets », « Les Amis », « Oui ou non »...
   – la technique photographique de la solarisation influence les dessins de Man Ray : 1930, nouvelle technique en photo. Réexposer un négatif en
     cours de développement. Les objets sont comme entourés d'un halo de lumière qui crée un effet poétique, mystérieux, onirique ! p.62 « La Mort
     inutile ».
– Technique de surimpression des ombres sur le Château dans « Les Tours du silence » p.36-37
   – Souvent, des yeux-clos qui peuvent suggérer sinon pleinement le rêve du moins le sommeil
       II.3.      Le rêve dans les poèmes d'Eluard (la forme)
   – presque l'écriture automatique avec la juxtaposition d'éléments disparates : « La Femme et son poisson » où le possessif est assez déconcertant
   – des juxtapositions d'images avec des oxymores dans « Le Désir » → « bonheur en sang », « l'horizon vertical » dans « La Glace Cassée » qui
     brise toutes les règles de la logique, comparaison dans « Les mains libres » : « Cette averse est un feu de paille » qui mélange les éléments (eau
     et feu).

III ML : l'accès au surréel
       III.1.     Les ML réalisent les rêves des artistes
   – L'art offre paradoxalement plus de consistance que le réel.
   – L'image (dessin ou texte) permet de réaliser l'union entre le rêve et l'imaginaire pour accéder au surréel. Ex « L'Evidence » : dessin qui réunit un
     visage réel et des langues de feu, des mains de désir, auréole solaire imaginaire autour d'une femme réelle. Dans le texte aussi : réalité
     improbable de la femme qui est métaphorisée par « l'impliable oiseau de nuit ».
   – Les désirs semblent se réaliser dans l'espace de la page (comme les phantasmes dans les rêves où tout est possible) : dimension érotique dans
     « Les Tours d'Eliane » ou « Les Sens ».
   – Changements de grandeur : des ciseaux aussi grands qu'une femme dans « La Couture » p.115
   – Des éléments qui se côtoient : un clocher en forme de crayon p.116
       La véritable réalité des deux artistes serait donc une réalité subjective, un univers qui leur est propre.
       III.2.     La liberté du lecteur à réaliser cette union entre son imaginaire et la « réalité » du recueil
   – La liberté des deux artistes (notamment celle que prend Eluard pour interpréter les dessins de Man Ray) se voit complétée par la liberté du
     lecteur.
   – « L'Evidence » : le titre est signifiant. Il invite le lecteur à voir cette surréalité comme étant « évidente ».
   – Le recueil propose d'ailleurs une démarche originale : les poèmes et les dessins perdent parfois leur signification mais les dessins prennent une
     autre dimension grâce aux poèmes.
– Le lecteur est invité à trouver du sens derrière le non-sens apparent. Le recueil appelle le lecteur à connaître cette réalité qui « n'est pas à [s]on
  image » (« L'Aventure » p.31)
Séance 4 : En quoi Les Mains Libres constitue-t-il un recueil surréaliste ? ( /12) (En complément, étude de la subversion dans le recueil).

   •   activité pour les élèves : trouver un plan efficace répondant à cette question (qui serait une question sur 12).
   •   Quels modèles traditionnels sont convoqués par Man Ray dans :
       « La Liberté » → allégorie
       « Mains et Fruits » et « Les Amis » (sous forme de parodie) → la nature morte
       « Les Yeux stériles », « La Mort inutile », « Narcisse » → le Nu
   •   Correction sur le surréalisme distribuée (polycopié)

Travail à faire pour le jeudi 2 octobre : quelle importance les deux artistes accordent-ils aux objets ? ( /8)
Chapitre 2 : La question de l'illustration
  – Séance 5 : Cours sur le lien entre texte et image (problématisation de la notion d'illustration. Étude du lien dessin-texte avec commentaire de
    « Pouvoir », « Belle Main », « C'est elle », « Femme portative »).
  – Séance 6 : recherches biographiques sur Man Ray et Paul Eluard. Eluard se contente-t-il d'être l'illustrateur de Man Ray ? (/12). (En
    complément, la notion de « visuel », chère à Eluard).

Chapitre 3 : parcours thématiques dans l’œuvre (non exhaustif, à vous de constituer des
  fiches)
  – Séance 7 : Peut-on lire le recueil comme un éloge de la main ? ( /12) (Ou Quelle place occupe la main dans ce recueil ? (/8) En
    complément, étude des thèmes des yeux et de la couture).
  – Séance 8 : Quel regard est porté sur la femme dans ce recueil ? (/12) (En complément, étude des thèmes du désir, de l'objet).
  – Séance 9 : cours sur la question du rapport à l'autre ( commentaire « Les Amis », « La Préface »).
  – Séance 10 : l'architecture et le temps (commentaire « Tours du Silence » et du « château d'if »).
  – Séance 11 : la nature et le bestiaire

Chapitre 4 : le lecteur à l’œuvre, un recueil entre cohérence et éclatement
  – Séance 12 : Le titre choisi « Les mains Libres » vous paraît-il convenir au recueil ?
  – Séance 13 : La composition, entre ordre et désordre
  – Séance 14 : Quels traits de lecteur modèle se construisent dans Les mains Libres ? (Étude du blanc et du silence).
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