PROJET Cadre régional pour la promotion de la résilience et de la santé des générations futures dans le Pacifique occidental - WPR/RC72/5
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WPR/RC72/5 Page 7 ANNEXE PROJET Cadre régional pour la promotion de la résilience et de la santé des générations futures dans le Pacifique occidental Document traduit en auto-révision
WPR/RC72/5 Page 9 Annexe Table des matières Abréviations 10 Résumé d’orientation 11 1. Contexte 13 1.1 Introduction 13 1.2 Justification 14 1.3 Situation actuelle 16 1.4 L’opportunité 22 1.5 Méthodologie 23 2. Un cadre pour la promotion de la résilience et de la santé des générations futures 23 2.1 Vue d’ensemble 23 2.2 Vision 26 2.3 Principes directeurs 26 2.4 But 28 2.5 Objectifs 28 2.6 Apprendre et améliorer 36 3. Conclusion 40 Références bibliographiques 41
WPR/RC72/5 Page 10 Annexe Abréviations COVID-19 Maladie à coronavirus 2019 CSU Couverture sanitaire universelle ECHO Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant MNT Maladies non transmissibles ODD Objectif de développement durable OMS Organisation mondiale de la Santé UNESCO Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’enfance
WPR/RC72/5 Page 11 Annexe Résumé analytique L’investissement dans la santé des enfants et des adolescents constitue l’un des piliers de la Vision d’avenir : Devenir la Région la plus saine et la plus sûre, une vision quinquennale visant à améliorer la santé dans la Région du Pacifique occidental de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Pour assurer la bonne santé des enfants et des adolescents, il convient d’accorder une attention particulière à la santé en milieu scolaire. Le présent Cadre régional pour la promotion de la résilience et de la santé des générations futures dans le Pacifique occidental place la santé en milieu scolaire au centre d’un partenariat de collaboration entre les secteurs de l’éducation et de la santé, conscient que les objectifs primordiaux de chacun de ces deux secteurs peuvent trouver écho dans Vision d’avenir. En créant un environnement scolaire propice qui favorise l’acquisition de connaissances en matière de santé, l’efficacité personnelle et la participation citoyenne – tout en promouvant la fourniture de services de santé essentiels lorsque ceux- ci ne sont proposés pas aux enfants en dehors du cadre scolaire –, les enfants et les adolescents sont placés sur une trajectoire de santé qui leur permet d’adopter et de maintenir des comportements favorables à la santé tout au long de leur vie, et de transmettre ces comportements sains à leur famille et à leur communauté. Il en résulte des avantages en termes de santé tout au long de la vie, ainsi que des bienfaits transgénérationnels. En dépit des progrès accomplis dans le domaine de la santé et de l’exceptionnel développement social et économique observé depuis quelques dizaines d’années, la santé de nos enfants et de nos jeunes est de moins en moins bonne. En 2019, près de 280 000 personnes âgées de 5 à 29 ans, dont près de 53 000 enfants âgés de 5 à 14 ans, sont décédées dans la Région du Pacifique occidental, principalement de causes évitables telles que les traumatismes involontaires (accidents de la route, chutes et noyades) et les traumatismes volontaires (suicide). Les causes infectieuses de mortalité pour cette tranche d’âge sont évitables par la vaccination et l’hygiène, ou peuvent être traitées grâce aux antibiotiques. L’exposition aux facteurs de risque des maladies non transmissibles (MNT), qui laissent présager des décès et des handicaps futurs évitables, est en augmentation. D’autres risques pour la santé, notamment la violence, le harcèlement, l’abus des substances psychoactives, les troubles mentaux, les stéréotypes sexistes, les environnements dangereux et l’absence de services d’assainissement de base, nuisent directement aux enfants et aux adolescents et ont également un impact considérable sur leur santé future. Bon nombre de ces risques sanitaires surviennent pendant l’enfance et se manifestent en milieu scolaire. Et lorsque l’environnement scolaire n’est pas convenablement conçu, ces risques sanitaires peuvent être aggravés et amplifiés, et leurs effets nocifs peuvent persister jusqu’à l’âge adulte. À l’inverse, l’investissement dans la santé et dans les écoles offre une opportunité stratégique d’inverser la vague d’exposition aux facteurs de risque et de mauvaise santé chez les jeunes, les écoles servant d’incubateurs pour la formation d’enfants et d’adolescents en bonne santé et résilients à l’avenir. Le présent Cadre régional vise à épauler les États Membres afin qu’ils concrétisent la vision de la santé tout au long de la vie en se concentrant sur la promotion d’enfants et d’adolescents en bonne santé, étant entendu qu’une enfance et une adolescence en bonne santé jettent les bases de la bonne santé des futures générations, notamment pendant la vieillesse. L’approche stratégique est axée sur l’investissement dans les écoles en tant qu’« incubateurs de santé », car elles sont le lieu où les enfants et les adolescents passent la plupart de leurs années de formation, et où la famille, la communauté, la société et le
WPR/RC72/5 Page 12 Annexe gouvernement se croisent dans le cadre de la prise en charge commune des enfants et des adolescents. Le Cadre régional s’articule autour de trois objectifs : Objectif 1. Ancrer profondément des comportements sains et durables chez l’enfant Les écoles influeront sur les élèves en leur assurant les connaissances, attitudes, valeurs et compétences dont ils ont besoin pour adopter des comportements plus sains tout au long de leur vie. Lorsque les écoles créent des environnements stimulants et inspirants qui suscitent et renforcent les connaissances, les attitudes, les valeurs et les compétences nécessaires à une vie saine, elles posent les fondements de comportements plus sains tout au long de la vie et donnent aux élèves les moyens de développer leurs pleines capacités et leur plein potentiel. Des conditions – structurelles, sociales et politiques – favorables influent aussi sur les attitudes et les comportements des enseignants et du personnel de l’école, ainsi que sur les membres de la famille et de la communauté tout entière. Objectif 2. Les écoles exercent une influence sur la communauté grâce à un effet d’entraînement Les écoles et leurs élèves deviendront des influenceurs capables d’induire le changement afin d’améliorer la santé au sein de leurs familles et de leurs communautés. Les écoles jouent naturellement un rôle central dans la vie des quartiers, où les familles, les éducateurs et les partenaires communautaires s’emploient ensemble à assurer aux élèves une éducation, un enrichissement personnel, des services de santé et sociaux, ainsi que des possibilités de réussir à l’école et dans la vie. Les élèves bénéficient de l’implication et de l’engagement de l’école et de la communauté. En agissant en tant qu’influenceurs, les enfants et les adolescents peuvent assimiler les comportements favorables à la santé acquis à l’école et induire des changements au sein de leur famille et de leur communauté tout entière. Pris collectivement, cet effet d’entraînement, par lequel les écoles sont capables d’influencer les comportements de la communauté, peut contribuer à transformer la société sur le long terme. Objectif 3. Investir dans les écoles aujourd’hui pour construire un avenir plus sain Les écoles fourniront le capital social nécessaire à la santé à l’avenir. L’éducation est inextricablement liée à la santé, et l’épanouissement à l’école est un important facteur prédictif de la santé et du bien-être à l’âge adulte. C’est pourquoi il est nécessaire de coordonner et d’intégrer les politiques éducatives et sanitaires qui contribuent à la réussite scolaire, au bien-être et à la santé pendant les années décisives de développement et d’apprentissage. Les pouvoirs publics et les écoles devraient également veiller à renforcer le capital social, qui renvoie aux relations, aux réseaux, aux normes, aux compétences et à la confiance, ces facteurs essentiels pour garantir la santé tout au long de la vie et la viabilité économique de la société. Ainsi, l’investissement dans des écoles-santé est un investissement dans la santé et le développement futurs. Le présent Cadre régional se veut un document mobilisateur et d’aspiration qui incite les États Membres, l’OMS et les partenaires à investir dans les écoles en tant que capital social pour la santé, conformément à la Vision d’avenir et comme moyen de la réaliser. Le Cadre régional est un prototype que les États Membres pourront adapter et développer en fonction de leur contexte, de leurs
WPR/RC72/5 Page 13 Annexe capacités et de leurs ressources. Il est recommandé aux pays de tenir compte des mesures proposées dans le présent document lors de l’élaboration et de la mise en œuvre de plans nationaux pour la santé en milieu scolaire. Le Bureau régional de l’OMS pour le Pacifique occidental soutiendra les pays dans la mise en œuvre du Cadre régional en fournissant des outils, des données, des connaissances et des plateformes de partage de l’information et en plaidant en faveur de la promotion de la santé en milieu scolaire en tant que composante essentielle de la santé tout au long de la vie, alors que nous unissons nos efforts pour réaliser notre vision commune, celle de devenir la Région la plus saine et la plus sûre. 1. Contexte 1.1 Introduction Lors de la soixante-dixième session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé pour le Pacifique occidental tenue en octobre 2019, les États Membres ont approuvé le document intitulé Vision d’avenir : devenir la Région la plus saine et la plus sûre, une vision quinquennale visant à améliorer la santé dans la Région du Pacifique occidental. L’investissement dans la santé des enfants et des adolescents constitue l’un des piliers de cette vision. C’est pourquoi il est nécessaire d’accorder une attention particulière à la santé en milieu scolaire. L’éducation est inextricablement liée à la santé. L’éducation est un puissant déterminant social de la santé – une scolarisation plus longue se traduit par une meilleure santé et une vie plus longue. 1 Ce lien indéfectible entre l’éducation et la santé s’étend aux membres de la famille, voire, de manière intergénérationnelle, aux enfants. De plus, des élèves en bonne santé apprennent mieux, sont plus enclins à s’investir dans leur scolarité et moins susceptibles d’être absents ou de décrocher, et ont plus de chances de franchir les différentes étapes de leur parcours scolaire. 2 L’éducation et la santé représentent deux des caractéristiques les plus importantes du capital humain. Les objectifs de développement durable (ODD) reconnaissent le rôle fondamental de la santé (ODD 3) et de l’éducation (ODD 4) pour le développement humain. L’investissement dans la santé en milieu scolaire présente des avantages tangibles pour les secteurs de l’éducation et de la santé. Il contribue à améliorer les résultats scolaires et à renforcer la participation et la persévérance scolaires, tout en améliorant la santé et le bien-être des élèves, du personnel scolaire, des familles et de la communauté tout entière. Au moyen d’approches créatives, les écoles peuvent veiller à ce que les enfants jouissent d’une bonne santé aujourd’hui, tout en développant le capital humain nécessaire pour un avenir en meilleure santé. Les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain, et des enfants et des adolescents en bonne santé sont plus susceptibles de devenir des parents et des travailleurs en bonne santé. Ils sont plus à même d’avoir à leur tour des enfants en bonne santé, transmettant ainsi un mode de vie sain de génération en génération 3. Ainsi, investir dans des écoles qui forment des élèves en santé qui apprennent toute leur vie est un investissement dans le maintien d’un avenir en bonne santé, conformément à Vision d’avenir (voir Fig. 1).
WPR/RC72/5 Page 14 Annexe Les écoles jouent un rôle central dans l’approche de promotion de la santé qui prend en compte toutes les étapes de la vie. L’éducation – qui repose sur les principes d’engagement, d’apprentissage centré sur l’élève et de développement de capacités favorisant la prise de décisions fondées sur des données probantes – procure des connaissances en matière de santé et scientifiques et une efficacité personnelle qui permettent aux enfants et aux adolescents de prendre et de maintenir des mesures de promotion de la santé tout au long de leur vie. 4 Les écoles-santé font partie intégrante de la chaîne de santé sur plusieurs générations, et dressent un pont entre la santé maternelle et infantile et le vieillissement en bonne santé. Lorsque des écoles et des communautés saines placent les enfants et les adolescents de la Région sur une trajectoire de vie en bonne santé, nous nous rapprochons collectivement de notre objectif qui est de devenir la Région la plus saine et la plus sûre. Figure 1. Capacité des écoles à assurer un cycle de santé tout au long de la vie 1.2 Justification Pourquoi l’investissement dans la santé en milieu scolaire est-il fondamental pour assurer un avenir en bonne santé dans la Région ? L’investissement dans la santé en milieu scolaire favorise la santé des enfants et des adolescents Les écoles contribuent à la santé : a) en créant les conditions nécessaires à la réussite des élèves grâce à un environnement scolaire propice, dont les avantages pour la santé sont avérés plus tard dans la vie ; et b) en fournissant aux élèves des compétences et en promouvant des connaissances en matière de santé, afin de donner aux jeunes et aux générations futures les moyens de prendre des décisions favorables à la santé. 5 La mise à profit de ces stratégies pour favoriser des comportements sains dès le plus jeune âge, qui vont de la prévention des facteurs de risque des maladies non transmissibles à la promotion de la santé mentale, en passant par la prévention des maladies transmissibles, produira des avantages qui profiteront à l’élève tout au long de sa vie. De plus, puisqu’il existe des écoles dans toutes les communautés de tous les pays, elles peuvent constituer des passerelles pour toucher les populations difficiles à atteindre qui n’auraient autrement pas accès aux services de prévention et aux soins de santé. Pour exploiter ce potentiel, il faudra promouvoir la santé au-delà du secteur de la santé, en partenariat
WPR/RC72/5 Page 15 Annexe avec le secteur de l’éducation, et rattacher les systèmes et services de santé en milieu scolaire au système de santé national et aux efforts visant à atteindre la couverture sanitaire universelle. L’investissement dans la santé en milieu scolaire forme de meilleurs apprenants Des éléments probants montrent que des enfants et des adolescents éduqués dans des environnements stimulants sont plus heureux et en meilleure santé, 6,7,8,9 ce qui favorise une hausse de la scolarisation, de la participation scolaire, de l’assiduité et de la rétention, avec pour effet d’améliorer les résultats scolaires. Ceci conduit, au fil du temps, à une mobilité sociale accrue et à une meilleure qualité de vie, consolidant ainsi les gains futurs en matière de santé et de bien-être de la population. Des écoles-santé favorisent le développement de communautés saines Les écoles sont des passerelles qui relient les élèves et le personnel à leurs familles et à leurs communautés. Lorsque les écoles produisent et exaltent des valeurs, des normes et des comportements favorables à la santé parmi les élèves et le personnel, cela a des répercussions dans leurs foyers, leurs quartiers et leurs communautés tout entières. La « contagion sociale » par des attitudes et des comportements sains 10 sous-tend le pouvoir de transformation d’une école sur les communautés environnantes et sur la société en général. Des écoles-santé pour un avenir sain Selon un rapport intitulé A Future for the World’s Children? (Quel avenir pour les enfants du monde ?) produit conjointement par l’OMS, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et The Lancet, des investissements précoces dans la santé, l’éducation et le développement des enfants produisent des avantages qui profitent à l’enfant tout au long de sa vie, à ses futurs enfants et à la société dans son ensemble. Il ressort clairement de l’« analyse rétrospective » – une approche opérationnelle décrite dans Vison d’avenir, qui part d’un objectif à atteindre sur le long terme pour définir les étapes nécessaires pour y parvenir – qu’il faut commencer par la jeune génération d’aujourd’hui pour arriver à devenir la Région la plus sûre et la plus saine. Et les écoles constituent le point d’entrée le plus stratégique pour induire des changements. Par ailleurs, l’investissement dans la santé en milieu scolaire ne cadre pas seulement avec l’ODD 3 (bonne santé et bien-être) et l’ODD 4 (éducation de qualité), mais aussi avec l’ODD 2 (faim zéro), l’ODD 5 (égalité des sexes) et l’ODD 6 (eau potable et assainissement). Autant dire que l’investissement dans les écoles en tant qu’incubateurs de santé tout au long de la vie est un investissement d’une importance cruciale dans le développement durable. Tirer parti des initiatives antérieures axées sur les « écoles-santé » et les développer La capacité des écoles à influencer la santé des jeunes a été reconnue dans de nombreuses initiatives internationales et locales, notamment l’approche globale de la santé en milieu scolaire (American School Health Association 1987), l’initiative pour la promotion de la santé dans les établissements scolaires (OMS 1995), l’initiative pour les écoles amies des enfants (UNICEF) et l’initiative visant à focaliser les ressources sur la santé à l’école, un programme conjoint lancé en 2000 par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), l’OMS et la Banque mondiale.
WPR/RC72/5 Page 16 Annexe Tous les programmes de l’OMS au niveau mondial – notamment la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant (ECHO), le programme pour des environnements sains, l’Action mondiale accélérée en faveur de la santé des adolescents et l’Initiative mondiale pour la santé en milieu scolaire – reconnaissent le potentiel des écoles à mettre en œuvre des interventions sanitaires qui favorisent et protègent la santé des jeunes. Des publications récentes de l’OMS, élaborées en partenariat avec l’UNESCO, soulignent le rôle vital des écoles dans le bien-être des élèves, des familles et de leurs communautés tout entières. 11 Il s’agit notamment : • du guide de mise en œuvre pour les écoles promotrices de santé ; • des études de cas par pays pour des écoles promotrices de santé ; • des normes et indicateurs mondiaux pour les écoles promotrices de santé. Le Bureau régional de l’OMS pour le Pacifique occidental a publié, en 1996, des lignes directrices régionales intitulées Principaux directeurs régionaux pour le développement d’écoles-santé – Un cadre d’action, mises à jour en 2009. 12 Sur la base des expériences partagées par les agences nationales et les écoles impliquées dans des initiatives scolaires en faveur de la santé dans la Région du Pacifique occidental, le document de 2009 présente des conseils pratiques sur la mise en œuvre d’interventions en faveur des écoles-santé. Healthy Islands, une déclaration de vision publiée en 1995 par les Ministres de la santé des pays insulaires du Pacifique, commence par une affirmation selon laquelle les enfants sont nourris dans leur corps et dans leur esprit. Le cadre d’action pour la redynamisation des îles-santé dans le Pacifique qui a suivi et l’initiative ECHO Pacifique définissent des moyens concrets par lesquels les écoles peuvent s’engager dans l’amélioration de la santé des enfants et des adolescents. Ces initiatives adoptent une approche dite globale et reconnaissent conjointement que tous les aspects de la vie d’une école, y compris son environnement physique et social, sont importants pour la promotion de la santé et du bien-être. Sur le plan opérationnel, l’accent a été mis sur les écoles en tant que cadre de mise en œuvre de diverses interventions sanitaires. Le présent Cadre régional pour la promotion de la résilience et de la santé des générations futures dans le Pacifique occidental entend pousser ce concept plus loin, en définissant un rôle plus global des écoles en tant qu’incubateurs de santé à long terme, conformément à Vision d’avenir, tout en s’appuyant sur d’autres initiatives de santé en milieu scolaire. Plus précisément, ce Cadre régional place la santé en milieu scolaire au centre d’un partenariat de collaboration entre les secteurs de l’éducation et de la santé, conscient du fait que les objectifs primordiaux de ces deux secteurs peuvent trouver écho dans les orientations de Vision d’avenir. En créant un environnement scolaire favorable, en encourageant l’acquisition de connaissances en matière de santé, l’efficacité personnelle et la participation citoyenne, les enfants et les adolescents sont placés sur une trajectoire de santé qui leur permet d’adopter et de maintenir des comportements sains tout au long de leur vie. 1.3 Situation actuelle Le problème : l’accroissement de la mauvaise santé et de l’exposition aux facteurs de risque chez les jeunes En dépit des progrès accomplis dans le domaine de la santé – qui se traduisent par une espérance de vie plus longue dans la plupart des pays de la Région – et de l’exceptionnel développement social et
WPR/RC72/5 Page 17 Annexe économique observé depuis quelques dizaines d’années, les faits indiquent que la santé de nos enfants et de nos jeunes se détériore de plus en plus. En 2019, près de 280 000 personnes âgées de 5 à 29 ans, dont près de 53 000 enfants de 5 à 14 ans, sont décédées dans la Région du Pacifique occidental, principalement de causes évitables telles que les traumatismes involontaires (accidents de la route, chutes et noyades) et les traumatismes volontaires (suicide). 13 Les causes infectieuses de mortalité pour cette tranche d’âge comprenaient la pneumonie et les maladies diarrhéiques, qui sont évitables par la vaccination et l’hygiène ou peuvent être soignées grâce aux antibiotiques. Au-delà des risques pour la santé qui provoquent des décès des suites de causes évitables chez les jeunes de nos jours, les ferments d’une mauvaise santé à un âge plus avancé sont fréquemment introduits pendant l’enfance et l’adolescence. Les taux élevés de surpoids et d’obésité chez les enfants et les jeunes ont clairement un impact sur la santé actuelle de ces enfants et de ces jeunes ; plus préoccupant encore, il ressort des données probantes qu’ils auront aussi une incidence sur la santé et le bien-être de cette génération dans les années et les décennies à venir. 14 Les données d’aujourd’hui nous donnent un aperçu de l’avenir, à moins que nous n’agissions maintenant pour changer la donne. Par exemple, l’exposition aux facteurs de risque des MNT, qui sont la principale cause de décès et d’invalidité évitables dans le monde, commence souvent pendant l’enfance et l’adolescence. L’ampleur de ces risques augmente chez les jeunes. 15 • Le nombre d’enfants et d’adolescents obèses âgés de 5 à 19 ans a plus que décuplé dans le monde, passant de 11 millions en 1975 à 124 millions en 2016. 16 La situation dans la Région du Pacifique occidental est plus désastreuse, la prévalence du surpoids ou de l’obésité ayant été multipliée par vingt entre 1975 et 2016. À l’heure actuelle, 17 % des filles et 27 % des garçons âgés de 9 à 19 ans et 23 % des filles et 36 % des garçons âgés de 5 à 9 ans sont en surpoids ou obèses dans la Région (Fig. 2). • La mauvaise alimentation contribue largement à l’obésité infantile. La dépendance croissante à l’égard des aliments hautement transformés et la consommation accrue de graisses, de sel, de sucres et de boissons sucrées favorisent une montée en flèche du surpoids et de l’obésité, les taux d’augmentation les plus rapides étant observés dans les pays à revenu faible et intermédiaire, plus particulièrement dans les États et Territoires insulaires du Pacifique. 17 Le marketing agressif de l’industrie alimentaire n’arrange rien à la situation. 18 • L’épidémie d’obésité chez les jeunes est également imputable à un faible niveau d’activité physique. Dans la Région du Pacifique occidental, 89 % des filles et 83 % des garçons âgés de 11 à 17 ans pratiquaient moins de 60 minutes d’activité physique par jour en 2016. La hausse du taux d’inactivité physique est en partie favorisée par l’excès de temps passé devant l’écran à utiliser un ordinateur, à jouer aux jeux vidéo et à consulter les médias. 19 • Dans le même temps, la dénutrition reste omniprésente dans de nombreuses parties de la Région. Même si la prévalence du retard de croissance et de l’insuffisance pondérale chez les enfants a diminué entre 1990 et 2013, environ 12 millions d’enfants présentent encore un retard de croissance et 5 millions d’enfants et d’adolescents souffrent d’une insuffisance pondérale dans la Région du Pacifique occidental. 20
WPR/RC72/5 Page 18 Annexe • Plus d’un quart des personnes âgées de 15 à 19 ans dans le monde sont des buveurs actuels, ce qui signifie que 155 millions d’adolescents prennent actuellement de l’alcool. La prévalence de la forte consommation épisodique d’alcool chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans était de 13,6 % en 2016, les garçons étant les plus exposés. Dans la Région du Pacifique occidental, la prévalence de la consommation actuelle d’alcool chez les garçons âgés de 13 à 15 ans allait de 10 % à plus de 40 % dans 10 États et Territoires insulaires du Pacifique. 21 • À l’échelle mondiale, au moins un adolescent âgé de 13 à 15 ans sur 10 consomme du tabac, même si ce chiffre est beaucoup plus élevé dans certaines régions. Dans la Région du Pacifique occidental, le taux de tabagisme chez les adolescents âgés de 13 à 15 ans va de 4 % au Viet Nam à près de 48 % en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Chez les garçons de Kiribati, des Palaos et de Papouasie-Nouvelle-Guinée, le taux de tabagisme (y compris le tabac sans fumée) est supérieur à 40 %. Et si la prévalence de la consommation actuelle de tabac chez les filles du Pacifique occidental est plus faible que celle des garçons, elle est considérablement plus élevée que chez les femmes de la Région, ce qui est de très mauvais augure pour la santé de ces filles à l’avenir (Fig. 3). 22 L’utilisation de cigarettes électroniques (e-cigarettes) et d’autres produits du tabac alternatifs est en hausse chez les adolescents, dépassant les taux de tabagisme observé dans plusieurs États et Territoires. À Guam, par exemple, près de 35 % des adolescents âgés de 13 à 15 ans utilisent actuellement des e-cigarettes, contre 11 % qui fument actuellement des cigarettes. 23 Le surpoids, l’obésité, une mauvaise alimentation, l’inactivité physique et la consommation de tabac et d’alcool pendant l’enfance peuvent avoir des effets permanents sur le développement physique et cognitif, condamnant potentiellement les enfants et les jeunes exposés à ces facteurs de risque pendant l’enfance et l’adolescence à un avenir marqué par une mauvaise santé chronique, par le handicap et par une mortalité prématurée. Le diabète sucré de type 2 est déjà en augmentation chez les enfants et les adolescents dans la Région du Pacifique occidental.24 Il est urgent d’agir maintenant pour conjurer cet avenir de mauvaise santé et préserver la santé et le bien-être de la jeune génération d’aujourd’hui dans la Région. 25 Figure 2. Taux de surpoids et d’obésité chez les enfants et les adolescents âgés de 5 à 19 ans dans la Région du Pacifique occidental, entre 1975 et 2016
WPR/RC72/5 Page 19 Annexe Bon nombre des risques de mauvaise santé auxquels les jeunes enfants sont exposés surviennent dans le cadre familial. À mesure que les enfants grandissent et parviennent à l’adolescence, l’école devient un cadre plus important, tant pour les risques que pour les réponses aux problèmes de santé. Nombre de ces précurseurs de mauvaise santé peuvent être exacerbés dans le cadre scolaire. Les élèves d’aujourd’hui peuvent par exemple consommer plus de 4000 repas scolaires avant d’obtenir leur diplôme. 26 Lorsque des collations nocives pour la santé et des boissons sucrées prolifèrent dans les cafétérias et les cantines scolaires, et que les menus scolaires ne sont pas préparés suivant des normes nutritionnelles rigoureuses, le surpoids et l’obésité sont plus susceptibles de se développer. Pour les enfants et les adolescents qui ne reçoivent pas de repas à l’école ou qui ne peuvent pas en acheter, les déjeuners mauvais pour la santé préparés à la maison aggravent le problème. Lorsque les cours d’éducation physique sont peu fréquents et que des terrains de jeux sans danger ne sont pas disponibles, les enfants et les adolescents ont peu de chances de pratiquer une activité physique suffisante. La violence, le harcèlement et la toxicomanie contribuent à accroître le fardeau des problèmes de santé mentale chez les enfants et les adolescents. Des cas de violence à l’égard des enfants et des adolescents ont été observés dans plusieurs pays dans la Région du Pacifique occidental. En plus de l’expérience de la violence interpersonnelle dans les foyers pour enfants, une proportion considérable de la violence se produit en milieu scolaire. 27 Les écoles sont parfois des lieux où les jeunes consomment des drogues ; dans les États et Territoires insulaires du Pacifique affiliés aux États-Unis d’Amérique, environ un tiers des lycéens déclarent avoir reçu, s’être vu offrir ou avoir vendu une drogue illicite dans l’enceinte de l’école. 28 Figure 3. Prévalence du tabagisme chez les adolescents âgés de 13 à 15 ans, par sexe, dans certains pays de la Région du Pacifique occidental, entre 2015 et 2019
WPR/RC72/5 Page 20 Annexe L’environnement scolaire peut également, malencontreusement, renforcer des stéréotypes sexistes susceptibles d’avoir un impact négatif sur la santé mentale des filles et des garçons. Un examen récent des pays à revenu faible ou intermédiaire de la région Asie-Pacifique a permis de relever qu’au début de l’adolescence, les filles et les garçons ont des attitudes qui favorisent l’inégalité entre les genres, et que ces normes sont fortement influencées – et appliquées – par la famille, les pairs, l’environnement scolaire et d’autres structures sociétales.29 Un examen mondial de bases factuelles constituées de données provenant de pays de la Région du Pacifique occidental corrobore cette conclusion. 30 Les hypothèses implicites ou explicites sur le genre sont fréquemment émises dans le cadre scolaire. 31 Ces stéréotypes propagent l’inégalité entre les genres, souvent jusqu’à l’âge adulte, et peuvent avoir une multitude d’effets négatifs sur l’état de santé des hommes et des femmes. Lorsque les enseignants avalisent des stéréotypes sexistes liés à la culture, que ce soit consciemment ou inconsciemment, leur façon d’agir et de parler peut transmettre des préjugés sexistes aux élèves.32 Certaines politiques scolaires peuvent également perpétuer involontairement des inégalités entre les genres qui ont une incidence sur la santé des élèves. Par exemple, les écoles qui pratiquent la ségrégation et limitent la participation des étudiantes à un sport perçu comme sexospécifique (la gymnastique pour les filles et le football pour les garçons, par exemple) peuvent entraver la participation des filles à l’activité physique. Les écoles jouent un rôle central dans la promotion du bien-être émotionnel, social et mental des élèves. Les problèmes de santé mentale, tels que l’épilepsie infantile, les handicaps de développement, la dépression, l’anxiété et les troubles comportementaux, sont des causes majeures de maladie et de handicap chez les jeunes. Dans le monde, 10 % des enfants et des adolescents souffrent d’un trouble mental, mais la majorité d’entre eux ne cherchent pas à obtenir de l’aide ou à recevoir des soins. La moitié des troubles mentaux surviennent avant l’âge de 14 ans. 33 Les jeunes sont aujourd’hui confrontés à de nouvelles menaces pour leur santé mentale, dont beaucoup – notamment la cyberintimidation, le stress lié aux études, le recours excessif aux smartphones et aux réseaux sociaux, l’impact de la fermeture des écoles et l’apprentissage virtuel prolongé – prennent racine dans le cadre scolaire. Encore une fois, les taux de maladie mentale chez les enfants et les adolescents sont inquiétants pour la génération actuelle. Mais ce qui est encore plus préoccupant, c’est ce que cela laisse présager pour l’avenir : les problèmes de santé mentale qui ne sont pas détectés et pris en charge tôt dans la vie peuvent entraîner des problèmes de santé mentale beaucoup plus graves à l’âge adulte. Inversement, un investissement précoce dans la promotion de la santé mentale – dans la détection et (si possible) la prévention des facteurs de risque des problèmes de santé mentale, en formant le personnel scolaire à la recherche de signes d’alerte, p. ex. – est un investissement dans la santé mentale et le bien-être futur de cette génération. 34 Les structures physiques non sécurisées peuvent également présenter des risques pour la santé et la sécurité des enfants et des adolescents. Dans certaines parties de la Région, les bâtiments scolaires anciens et mal entretenus peuvent présenter des risques pour la sécurité, notamment la contamination de l’eau potable par le plomb due à des canalisations vieillissantes. 35 L’intoxication chronique au plomb est liée à des anomalies du développement neurologique qui peuvent se traduire par une faible capacité d’apprentissage chez les enfants et les adolescents, ce qui affecte les résultats scolaires à court terme et les perspectives d’emploi et autres sur le long terme. Les écoles des communautés défavorisées sont plus susceptibles d’être situées à proximité d’autoroutes, d’usines, de centrales électriques et d’autres sources de pollution atmosphérique. 36 Les services d’assainissement de base nécessaires pour se protéger contre les maladies diarrhéiques et autres maladies bactériennes peuvent faire défaut ou ne pas être adaptés aux besoins des écoles situées dans des communautés pauvres, ce qui traduit des inégalités
WPR/RC72/5 Page 21 Annexe socio-économiques au sein des pays de la Région et entre eux. Pour les filles, le manque d’accès à des installations de gestion de l’hygiène menstruelle peut décourager la fréquentation scolaire, aggravant ainsi les inégalités en matière d’éducation. 37 En 2016, l’OMS et l’UNICEF ont estimé que moins de la moitié des écoles des États et Territoires insulaires du Pacifique disposaient de services d’assainissement de base (Fig. 4). 38 Les lacunes en matière d’infrastructures et de ressources dans les écoles en raison de ces inégalités économiques peuvent avoir des effets néfastes directs sur la santé des enfants et des adolescents à court et à moyen terme et, partant, sur leurs résultats scolaires et leurs perspectives d’avenir. Figure 4. Services d’assainissement de base dans les écoles, 2016 Note : Dans la Fig. 4, OCÉANIE (EXCLUSION FAITE DE L’AUSTRALIE ET DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE) : Samoa américaines, Îles Cook, Fidji, Polynésie française, Guam, Kiribati, Îles Marshall, Micronésie (États fédérés de), Nauru, Nouvelle-Calédonie, Nioué, Îles Mariannes du Nord, Palaos, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Samoa, Îles Salomon, Tokélaou, Tonga, Tuvalu, Vanuatu et Wallis-et-Futuna. Dans la Fig. 4, ASIE DE L’EST ET DU SUD-EST : Brunéi Darussalam, Cambodge, Chine, Hong Kong (région administrative spéciale de Chine), Macao (région administrative spéciale de Chine), République démocratique populaire de Corée, Indonésie, Japon, République démocratique populaire lao, Malaisie, Myanmar, Mongolie, Philippines, République de Corée, Singapour, Thaïlande, Timor-Leste et Viet Nam. Tirer des leçons de la crise de COVID-19 : la nécessité d’une perspective nouvelle et innovante La pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) met en évidence le rôle essentiel des écoles dans la lutte contre les épidémies lors d’une crise sanitaire. Les districts scolaires font appel à la technologie et à la créativité pour relever certains des défis posés par la fermeture des écoles lors de la pandémie, et pour maintenir l’engagement des écoles auprès des élèves contraints de s’isoler ou de se mettre en quarantaine. Les écoles sont devenues d’importantes plaques tournantes pour la communication d’informations sur les mesures préventives visant à éviter l’infection par la COVID-19.
WPR/RC72/5 Page 22 Annexe Les campagnes de vaccination sont menées efficacement sur les campus scolaires. Dans certaines régions, les programmes d’aide sociale visant à lutter contre l’insécurité alimentaire et d’autres problèmes sociaux liés à la pandémie se déroulent dans les écoles. D’autre part, les données probantes attestant de l’impact négatif des fermetures prolongées des écoles sur la capacité des élèves à apprendre efficacement, ainsi que sur leur santé physique et mentale, ne cessent de s’accumuler. La pandémie remet en question le concept traditionnel des écoles en tant que structures physiques désignées, indépendantes des foyers et des communautés des élèves. Puisque les mesures de confinement ont forcé les écoles à se réinventer en ligne, la fracture entre l’école et la maison a disparu, et les communautés scolaires virtuelles ont remplacé les cadres scolaires géographiques. Les élèves qui ne vont pas en classe évoquent un sentiment accru de solitude, des difficultés de concentration et d’apprentissage, et une profonde anxiété. Une progression du taux d’anxiété, de dépression et de pensées suicidaires est observée chez les enfants et les adolescents d’âge scolaire, en parallèle de la pandémie. Qui plus est, la fermeture des écoles a contribué à l’inactivité physique, au développement d’habitudes alimentaires malsaines et à des perturbations du sommeil, et accru la vulnérabilité à la violence domestique et à l’exploitation en ligne. 39 La forte dépendance à l’égard de l’accès à l’Internet a accentué la « fracture numérique » résultant des disparités socio-économiques dans les communautés dotées de ressources insuffisantes. Cette crise sanitaire oblige la communauté de la santé publique à adopter une perspective plus souple et innovante à l’égard des écoles-santé, notamment les salles de classe virtuelles. La reconnaissance du fait que les écoles sont le lien entre les étudiants et le personnel, d’une part, et entre les familles et les communautés – et la société en général – d’autre part, insuffle un nouvel élan au présent Cadre régional. 1.4 L’opportunité Les écoles en tant qu’incubateurs de santé Les écoles jouent un rôle crucial au cours des premières années de la vie des enfants et des adolescents. Elles ont aussi un rôle de protection, car elles offrent un filet de sécurité aux enfants et aux adolescents exposés à des risques sanitaires à la maison. Les écoles offrent donc une occasion stratégique d’inverser la vague d’exposition aux facteurs de risque et de mauvaise santé chez les jeunes, car elles servent d’incubateurs pour la formation d’enfants et d’adolescents en bonne santé et résilients à l’avenir. On estime à 611 millions le nombre d’enfants et d’adolescents vivant dans la Région du Pacifique occidental. 40 La grande majorité de ces enfants sont scolarisés 41 et passent jusqu’à six heures par jour dans un établissement scolaire pendant environ neuf mois de l’année. Les écoles constituent donc un cadre idéal pour l’éducation sanitaire et la prestation de services de santé. Mais au-delà de son rôle en tant que point d’intervention et cadre pour la prestation de services, il est possible de tirer parti de l’environnement scolaire pour obtenir des avantages accrus en matière de santé : • encourager chez les élèves, le personnel et les parents des attitudes, des valeurs et des comportements normatifs qui donnent la priorité à la santé et au bien-être ; • inculquer aux élèves des connaissances et des compétences – notamment les connaissances en matière de santé et scientifiques, de même que l’efficacité personnelle – qui renforcent la résilience, favorisent la participation citoyenne, protègent contre les pratiques nocives à la santé et la désinformation, favorisent l’équité entre les genres et ancrent des comportements plus
WPR/RC72/5 Page 23 Annexe sains, plaçant ainsi les enfants et les adolescents sur une trajectoire favorable à la santé tout au long de leur vie ; • fournir un environnement d’apprentissage sûr et sain aux étudiants, et un lieu de travail sûr et sain aux enseignants et au personnel ; • transmettre et étendre les valeurs, les politiques et les pratiques de promotion de la santé à l’écosystème plus vaste des familles et des communautés ; • harmoniser et renforcer les réseaux avec les principaux partenaires issus de la société civile et du gouvernement afin de mobiliser des ressources et de coordonner les activités et les programmes ; et • servir d’incubateur de santé et de bien-être, ce qui constitue un investissement dans la bonne santé et la résilience de génération en génération. 1.5 Méthodologie En 2019, les États Membres ont approuvé à l’unanimité le document intitulé Vision d’avenir : Devenir la Région la plus saine et la plus sûre, la vision commune des orientations pour la coopération de l’OMS avec les États Membres et les partenaires dans le Pacifique occidental au cours des cinq prochaines années. Reconnaissant que bon nombre des causes profondes et des solutions potentielles aux quatre priorités thématiques définies dans la Vision d’avenir émanent de l’enfance et de l’adolescence, consciente du fait que les écoles constituent un point d’entrée stratégique pour s’y attaquer, et motivée tout particulièrement par les préoccupations des ministres de la santé des Territoires insulaires du Pacifique quant à la nécessité d’accorder une plus grande attention à la santé des enfants et des générations futures, l’OMS dans la Région du Pacifique occidental s’est à nouveau engagée à redynamiser et à renforcer la manière dont l’Organisation, en collaboration avec les États Membres, aborde la question de la santé en milieu scolaire. Il s’agissait d’identifier de nouvelles approches pour relever les défis futurs, en recourant à l’innovation dans le but de renforcer et d’ériger les perspectives actuelles sur les écoles-santé en un modèle de santé transformateur et tourné vers l’avenir. Le présent Cadre régional pour la promotion de la résilience et de la santé des générations futures dans le Pacifique occidental a été élaboré par l’OMS, en collaboration avec les États Membres et les experts régionaux. Le Bureau régional de l’OMS pour le Pacifique occidental et les équipes de pays ont collaboré avec un consultant pour examiner les documents, les rapports de réunion et les données existants dans l’optique d’élaborer un projet de Cadre régional. Ce projet de Cadre régional a fait l’objet d’une première série d’examens techniques par des pairs, sous la coordination du Bureau régional, et d’autres examens techniques par les homologues nationaux et certaines parties prenantes concernées ont suivi. Le projet de Cadre régional sera présenté pour examen et approbation à la soixante-douzième session du Comité régional de l’OMS pour le Pacifique occidental en octobre 2021. 2. Un cadre pour la promotion de la résilience et de la santé des générations futures 2.1 Vue d’ensemble Le présent Cadre régional pour la promotion de la résilience et de la santé des générations futures dans le Pacifique occidental vise à épauler les États Membres afin qu’ils concrétisent la vision de la
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