Projet d'éducation à l'environnement dans les écoles primaires jurassiennes - Etude initiale pour Pro Natura Jura
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Projet d’éducation à l’environnement dans les écoles primaires jurassiennes Etude initiale pour Pro Natura Jura FLEURY Patricia PRO NATURA JURA Stage professionnel Espace des Associations Eco-interprète Rue de l’Hôpital 24 2800 Delémont
Jouons à… « Je me souviens... ». Prenons quelques instants de pause. Fermons les yeux ou bien laissons-les partir dans le flou et remontons le fil du temps jusqu’à trouver le souvenir d’une expérience de nature : une marche en montagne, un bain de mer, une grimpe dans un arbre, une cueillette de champignons, une nuit à la belle étoile... En dépliant la mémoire de ce moment, nous reviennent des odeurs - poivrées, humides ou sucrées -, des sons - mélodieux, divers ou uniformes -, des bleus, des verts, des jaunes, des sensations vivifiantes ou amollissantes, des lignes droites et des courbes, des matières inertes et des êtres vivants non humains... bref, tout un nuancier de perceptions que nous avons incorporées dans ce moment-là, parce qu’il a duré ou parce qu’il a été répété, en tous les cas parce que nous y étions, tout entier immergés dans cet espace-temps. Nous les avons encore en mémoire parce que le cerveau a transformé l’expérience en images multi-sensorielles. Nous voyons le paysage de ce souvenir avec toutes ses composantes sensibles. » Dominique Cottereau (Grandir dehors, édito) 1
Table des matières 1 Contexte et objectifs de la demande……………………………………………………3 1-1 Présentation de l’organisation faîtière de Pro Natura……………………………………3 1-2 Présentation de la section de Pro Natura Jura……………………………………………….4 1-3 L’éducation à l’environnement (EE) pour Pro Natura Jura……………………………..4 1-4 Stratégie 2015 à 2022 de Pro Natura en EE……………………………………………………5 1-4-1 L’éducation à l’environnement de Pro Natura…………………………5 1-4-2 Une éducation au contact avec la nature…………………………………6 1-4-3 Les publics cibles……………………………………………………………………..7 1-4-4 Groupe Jeune + Nature……………………………………………………………7 1-5 Cadre de référence pédagogique de Pro Natura……………………………………………7 1-6 Objet de la demande…………………………………………………………………………………….8 1-7 Objectifs du projet………………………………………………………………………………………..8 1-8 Quelques définitions pour mieux comprendre………………………………………………9 1-9 Petit historique et origine de l’école en plein air………………………………………….10 2 Contexte actuel………………………………………………………………………………….11 2-1 Pourquoi s’intéresser à cette thématique ?....................................................11 2-1-1 Constat général……………………………………………………………………..11 2-1-2 Les bienfaits de l’éducation à l’environnement……………………..14 3 Plan d’études romand (PER)………………………………………………………………17 4 Analyse des questionnaires……………………………………………………………….22 4-1 Préambule…………………………………………………………………………………………………..22 4-2 La réception des questionnaires………………………………………………………………….22 4-3 Le questionnaire………………………………………………………………………………………….22 4-4 Méthodologie de travail……………………………………………………………………………..23 5 Les résultats………………………………………………………………………………………30 5-1 L’école dehors……………………………………………………………………………………………..30 5-2 Enseigner dehors…………………………………………………………………………………………31 5-3 L’école dehors en général……………………………………………………………………………34 5-4 Discussion……………………………………………………………………………………………………36 5-5 Conclusion…………………………………………………………………………………………………..43 6 Annexes…………………………………………………………………………………………….45 Annexe I Questionnaire en version word………………………………………………………..45 Annexe II Tableau comparatif des structures en EE………………………………………….50 Annexe III Organigramme de Pro Natura………………………………………………………….55 7 Références bibliographiques……………………………………………………………..56 2
« Il n’y aura pas de développement durable sans éducation à l’environnement et il n’y aura pas d’éducation à l’environnement sans éducation dans la nature. » Réseau école et Nature 1 Contexte et objectifs de la demande 1 - 1 Présentation de l’organisation faîtière de Pro Natura Pro Natura est une association d’utilité publique au sens des articles 60 et suivants du Code civil suisse et a été créée en 1909. Elle est la plus ancienne organisation de protection de la nature en Suisse et à l’origine de la création du Parc National suisse. Actuellement Pro Natura gère 700 réserves naturelles dispersées sur tout le territoire suisse, ainsi que deux Centres Nature nationaux et plusieurs centres régionaux. L’association est active au niveau national par l’Association centrale et représentée dans tous les cantons par les sections cantonales. Au niveau international, Pro Natura est le membre suisse des « Amis de la Terre » (Friends of the Earth International) depuis 1995. Organisation internationale qui regroupe plus de 75 ONG, engagée sur tous les continents pour promouvoir des sociétés en harmonie avec la nature. Pro Natura est aussi un membre fondateur en 1948 de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) : une des principales organisations non gouvernementales mondiales consacrées à la conservation de la nature. L’Association compte plus de 140 000 membres et environ 25 000 bienfaiteurs. Les donateurs représentent le noyau important du financement de l’organisation, qui est également soutenue par la Confédération et les Cantons qui reconnaissent ainsi son rôle dans la mise en œuvre et le suivi des bases de protection de la nature et du paysage. Les objectifs généraux de Pro Natura : • renforcer la biodiversité • protéger les paysages • ménager les ressources naturelles • accroître la relation avec la nature Pour atteindre ses objectifs, Pro Natura agit à différents niveaux : • la protection de la nature au niveau politique, afin que les lois pour la protection de la nature soient respectées 3
• la représentation de la nature par voix juridique (droit de recours national) • la protection de la nature sur le terrain, en encourageant les espèces menacées de façon ciblée (gestion de réserves et plans d’action pour la biodiversité) • l’éducation à l’environnement, pour gagner les enfants et les adultes à la cause de la nature • la communication, pour inciter les humains à une réflexion sur la nature. Réserve de Clairbief (PNJU), Photo J-P. Lüthi 1 - 2 Présentation de la section de Pro Natura Jura Fondée en 1981, Pro Natura Jura s'engage activement en faveur de la nature. La diversité biologique est au cœur de son action ! Trois axes forts orientent son activité : l'acquisition et l'entretien de réserves naturelles, l'éducation à l'environnement et la politique environnementale. Par ses engagements sur des axes multiples, Pro Natura Jura donne une voix à la nature, s’engage à défendre ses intérêts, sa protection et sa conservation. La section jurassienne : • travaille à la conservation du Doubs • possède, gère et entretient plusieurs réserves naturelles • s’engage et prend position pour la préservation de la biodiversité • collabore et gère des zones protégées • conseille les communes pour l’entretien de milieux naturels • s’engage pour un aménagement du territoire favorable aux êtres vivants et au climat • sensibilise la jeunesse à la nature 1 - 3 L’éducation à l’environnement (EE) pour Pro Natura L’éducation à l’environnement fait partie des missions que Pro Natura s’est donnée pour la préservation et la protection de la nature. Elle vise l’engagement actif pour la préservation de nos ressources vitales. Elle encourage un mode de vie durable, une relation respectueuse avec la nature, une utilisation économe des ressources et la conservation de la biodiversité. 4
Dès ses débuts, Pro Natura s’est engagé pour une éducation à l’environnement à destination des enseignants. Elle a su s’adapter au fil des années et répondre à l’évolution des programmes scolaires. Par le programme de formation, Pro Natura souhaite renforcer les liens avec la nature et ainsi contribuer au bien-être et à la santé de la société. Un des principes de Pro Natura est de « susciter l’enthousiasme de chacun d’entre nous pour la nature. Car si nous comprenons le rôle joué par la nature dans notre vie de tous les jours, sa protection ira de soi » (Pro Natura). Ce qui se traduit par intégrer la nature aux différents niveaux de la vie quotidienne, des loisirs, de l’école et la formation, mais aussi de l’environnement professionnel. Chacun, petits et grands, porte une responsabilité pour préserver la nature aujourd’hui et demain. 1 - 4 Stratégie 2015 à 2022 de Pro Natura en EE Pro Natura s’est doté d’une nouvelle stratégie d’éducation à l’environnement pour les années 2015 à 2022. Deux axes principaux ont été développés, à savoir que l’éducation à l‘environnement doit être organisée en coordination avec tous les acteurs de Pro Natura au niveau national et un cadre de référence pédagogique commun appliqué à l’ensemble des activités éducatives. 1-4-1 L’éducation à l’environnement de Pro Natura Pro Natura oriente ses choix vers les thèmes de ses campagnes ou ceux proposés selon les objectifs de l’organisation. Cependant les thèmes suivants sont prioritaires : • les milieux naturels (forêts, lacs, rivières, milieux humides, etc) • les paysages naturels (nature sauvage) et cultivés (milieux agricoles, vergers, murs de pierres sèches, etc) • la flore et la faune indigène • les interactions biologiques (biodiversité, échanges et relations entre espèces, mi- lieux, etc) • les phénomènes naturels (reproduction, germination, phénomènes météorologiques). Pro Natura n’aborde pas de manière directe les thèmes actuels, tels que les déchets, l’énergie, les transports, les changements climatiques, l’habitat, etc, mais ils peuvent être l’objet d’une approche indirecte (par exemple : la problématique de l’énergie en lien avec l’étude des rivières). 5
1-4-2 Une éducation à l’environnement au contact avec la nature Pro Natura privilégie le contact direct avec la nature, en extérieur et de proximité. A ce titre elle encourage une éducation dans et avec la nature. Ses lieux d’intervention et d’apprentissage principaux sont : • les milieux naturels de proximité (forêts, lacs, rivières, prairies, etc) • les aires protégées (réserves naturelles, parcs d’importance nationale, etc) • le jardin (sauvage ou de production, jardin scolaire) • la ville, le quartier, le village (nature urbaine) • les centres nature Pro Natura, dédiés à l’éducation à la nature. Avant tout, acteur de terrain, Pro Natura offre des prestations éducatives dans les domaines suivants : • l’animation-nature (excursions, sorties des groupes Jeunes + Nature (J+N), etc ) • la formation d’animateurs (-trices), moniteurs (-trices), stagiaires, enseignants (-es), nommés multiplicateurs • le développement d’outils pédagogiques et d’information • l’offre de vacances «découvertes» (camps, week-ends) • les travaux d’entretien nature (coorporate volunteering, etc) • Animatura ANIMATURA « Animatura ou l’école grandeur nature » est un projet de Pro Natura qui propose des animations clé en main pour les écoles, les passeports vacances ou les anniversaires. Huit thèmes différents font partie de l’éventail proposé. D’une durée de trois heures, elles se passent dans la nature, souvent à proximité des établissements scolaires. Le programme est basé sur le PER et s’appuie sur le flow learning (apprentissage par flux) : Un éducateur nature accompagne les enfants et l’apprentissage se base sur quatre piliers : découvrir, observer, bouger et réfléchir, selon la méthode développée par Joseph Cornell. Ainsi les enfants découvrent la nature de manière ludique. Du matériel didactique, sous forme d’un dossier pédagogique, est proposé aux enseignants pour préparer les sorties avec leur classe en amont. Animatura, Photo Flurin-Leugger 6
1-4-3 Les publics cibles Pro Natura développe l’éducation à l’environnement et ses actions éducatives en fonction de ses publics cibles. Les publics prioritaires sont : • les multiplicateurs : (enseignants 3 à 8P), les moniteurs J+N, les animateurs, les stagiaires, etc.) • les enfants (6 à 12 ans) en cadre scolaire ou extra-scolaire (groupes J+N) • les familles avec enfants. Les publics secondaires sont : • les adultes intéressées par la nature • les personnes âgées • les entreprises • les autres niveaux scolaires • autres 1-4-4 Groupe Jeunes + Nature Le Groupe J+N propose des excursions, des week-ends, des bricolages, des camps, etc, pour découvrir la nature. Les enfants et les jeunes partent à l’aventure, vivent des expériences dans la nature et participent à sa découverte dans le cadre d’activités organisées par le groupe J+N de Pro Natura. Les activités et les sorties, à raison d’une fois par mois, sont encadrées par des moniteurs formés, confirmés et bénévoles. 1 - 5 Cadre de référence pédagogique de Pro Natura Le document « Guide pratique de l’éducation à l’environnement (EE) » précise le cadre de référence pédagogique défini dans la nouvelle stratégie d’EE de Pro Natura. Il s’adresse aux collaborateurs-trices de Pro Natura qui planifient, développent ou réalisent des offres d’éducation à l’environnement, et transmet les principaux éléments de base pour la conception et la planification des prestations éducatives. Il donne des indications sur • la conception de Pro Natura sur l’éducation de manière générale et de l’EE • les valeurs fondamentales que Pro Natura souhaite transmettre par ses activités dans l’EE • les compétences que Pro Natura veut promouvoir dans l’EE • les méthodes différentes privilégient l’apprentissage par l’expérience, les sens, l’agir, par projet et selon des critères tels que l’âge ou groupe cible ; le mélange de méthodes d’enseignement (ludique, coopératif, actif, créatif, etc) ; de modes d’organisation des activités (travail en individuel, en groupe, en duo, etc) ; d’approches différentes (écologique, sociale, sportive, etc) 7
• les principes didactiques sur lesquels s’appuient l’offre éducative De manière générale pour Pro Natura, l’éducation à l’environnement est un processus qui est permanent, qui dure toute la vie et qui a lieu partout. Elle a pour but de « permettre de se confronter de manière responsable et enrichissante aux questions et aux défis écologiques du présent et de l’avenir ». Elle vise à toucher le plus grand nombre de personnes, afin de transmettre le message que la préservation des ressources naturelles est nécessaire à la vie humaine, qu’il s’agit d’une responsabilité commune à tous et que cela suscite une attitude respectueuse envers la nature. 1 - 6 Objet de la demande Depuis plusieurs années déjà Pro Natura Jura s’engage pour l’éducation à l’environnement en faveur des enfants et des jeunes dans le cadre de ses activités. Elle souhaite aller plus loin dans la démarche de sensibilisation à la nature destinée à ces publics et proposer un véritable projet pour l’école primaire. Alors que de plus en plus d’initiatives pédagogiques privées, associatives ou même publiques voient le jour pour sortir des murs de la classe et aller en plein air avec les enfants, Pro Natura est convaincue de la nécessité de reconnecter les enfants à la nature. Une des pistes possibles pour toucher un maximum d’élèves, serait de l’introduire dans le cadre scolaire conventionnel. Pour Pro Natura Jura, l’idée générale est d’élaborer un plan d’action, afin de permettre la mise en place de l’éducation à l’environnement au sein des écoles primaires jurassiennes. Le but n’est pas de créer, d’inventer des activités pédagogiques, mais de favoriser le rétablissement du lien entre l’école et la nature, et sortir avec les élèves. Pro Natura Jura souhaite que son action permette une activité durable et au long terme des enfants dans la nature. Il ne s’agit donc pas de favoriser un contact épisodique de l’école avec le dehors, le plein air, mais bien d’un contact régulier, comme enseigner dehors. 1 - 7 Objectifs du projet Cette étude doit ouvrir le champ des possibles et définir de quelle manière Pro Natura peut se profiler dans le cadre scolaire et faire des propositions pour promouvoir l’école dehors au sein des écoles jurassiennes. Il s’agit d’effectuer un état des lieux des offres d’éducation à l’environnement déjà existantes dans le canton et ainsi déterminer quels sont les créneaux envisageables et disponibles pour ne pas proposer un projet doublon. En interrogeant la pratique des enseignants, on pourra déterminer s’ils sortent avec leur classe, de quelle manière, à quelle fréquence, s’ils ont recours à des activités « clés en main » proposées par des associations-nature par exemple ou s’ils élaborent leurs sorties eux- mêmes. 8
Cette étude doit aussi permettre de déterminer si les enseignants manifestent une sensibilité ou non à enseigner dans la nature et si une tendance à sortir avec les élèves se dessine. Il est également important d’identifier les points forts ou les leviers qui encouragent les sorties à l’extérieur, ainsi que les difficultés ou obstacles rencontrés par les enseignants pour aller dehors avec leur classe. 1 -8 Quelques définitions pour mieux comprendre L’éducation à l’environnement selon le REE (Réseau romand des organisations actives en EE) « L’éducation à l’environnement se préoccupe de la relation entre l’homme et l’environnement. Elle met l’accent sur la volonté d’agir de l’être humain et sur sa capacité à traiter les ressources naturelles avec respect, dans un contexte de conflits d’intérêts entre l’individu et la société, entre l’économie et l’écologie. En ce sens, l’éducation à l’environnement doit favoriser la perception et l’expérience personnelle et doter l’apprenant d’outils pour gérer des situations contradictoires. Une approche globale et contextualisée de l’apprentissage, des expériences vécues dans et avec la nature, l’acquisition de connaissances, la formulation de pistes d’actions, la construction active de son propre espace de vie constituent des éléments centraux de l’éducation à l’environnement... Elle contribue de manière essentielle à une éducation au développement durable. » L’éducation permet l’accompagnement de processus de changement et joue le rôle de moteur de changement de la société. Elle vise un « développement soutenable de l’humanité et des écosystèmes ». Elle se définit comme un pont entre les sciences de la nature et les sciences humaines et sociales. Elle met en avant l’apprentissage par des situations concrètes et le vécu de l’apprenant, mais ne privilégie pas l’expérience directe avec la nature. La pédagogie par la nature « La pédagogie par la nature offre du temps et de l’espace pour aller à la rencontre de la nature et permet de vivre des expériences directes avec la nature ». C’est une approche qui vise à sensibiliser à notre environnement naturel, à éveiller notre amour pour tout ce qui vit et à construire une relation profonde avec la nature qui nous entoure. Elle encourage une approche globale de la nature (connaissances, émotions, sensations, esthétique, intuitive…). « La connaissance de la nature et des processus qui s’y déroulent est une condition indispensable pour le développement de comportements respectueux envers l’environnement. » (Kalff M., 2001 ; Wauquiez S., 2008) 9
Qu’est-ce que l’école dehors ? C’est avant tout une pédagogie active qui intègre l’environnement proche de l’école pour motiver et ancrer les apprentissages. C’est apprendre et comprendre avec la tête et le corps en mouvement. C’est pouvoir expérimenter dans le monde réel riche, complexe et diversifié. C’est permettre aux enfants de construire une relation profonde avec la nature. C’est vivre des moments en groupe en dehors de la classe. (Centres régionaux d’initiation à l’environnement) Silviva définit « enseigner dehors » comme un enseignement qui se pratique au contact de la nature, de manière régulière et dans toutes les disciplines. Mettre en place cette approche pédagogique suppose un changement dans la manière de percevoir l’enseignement et l’apprentissage. 1 - 9 Petit historique et origine de l’école en plein air C’est dans les années 1950, dans les pays scandinaves et plus précisément au Danemark que voient le jour les crèches et les jardins d’enfants dans la nature. A cette époque-là, il n’y a aucun but pédagogique. Il s’agit juste de combler une pénurie de crèches et ainsi des lieux d’accueil pour enfants se développent en forêt ou en extérieur (Wauquier, 2008). Assez rapidement après l’invention des crèches et jardins d’enfants dans la nature, des éducateurs et des parents se rendent compte des bienfaits sur le développement que l’enseignement en plein air apporte à leurs enfants. Ce projet séduit et amène au concept pédagogique des jardins d’enfants dans la nature. (Wauquier, 2008). Dans les années 1990, deux éducatrices allemandes convaincues par l’idée, importent le concept d’école enfantine dans la nature et l’adaptent à la réalité de leur pays. C’est le début de l’école dehors en Allemagne. En 1993, grâce à leur persévérance, l’Etat reconnaît officiellement la première école dans la nature. En 2000, une association nationale a été créée afin de mettre en lien toutes les structures et déterminer un concept commun. Dans notre pays, le premier jardin d’enfants dans la nature voit le jour en 1996 en Suisse alémanique, dans la commune de Wald dans le canton de Zurich. On le nomme « Dusse Verusse » ce qui signifie « dehors en plein air ». En 1998, les premières écoles enfantines sont créées dans les cantons de Zurich et St-Galles, mais elles restent privées. Il n’existe pas de coordination nationale qui regroupe les associations. Cependant, en 2002 un Congrès national des jardins d’enfants et écoles enfantines dans la nature a lieu à Braunwald (SG) (Wauquiez, 2008). Dans les années 2000, d’autres initiatives privées voient le jour du côté alémanique et le nombre de jardins d’enfants augmente. Cependant ils ne reçoivent toujours aucune subvention. Petit à petit, la Romandie va suivre le mouvement et développer 10
des projets dans la nature (canapés forestiers, écoles dehors, écoles dans la nature, etc). Certains enseignants convaincus de la nécessité de sortir avec leurs classes, vont initier « l’école dehors » dans le cadre de leur pratique et adapter les sorties au programme scolaire. Aujourd’hui au Danemark, il existe plusieurs centaines de crèches dans la nature et une école sur cinq pratique « l’école en plein air » au moins une demi-journée tous les quinze jours. L’évolution dans les pays scandinaves, en Angleterre ou encore en Ecosse témoignent d’une évolution similaire. De son côté l’Allemagne suit également le mouvement et d’autres pays s’intéressent à ce modèle d’enseignement (Silviva, 2019). En 2014 en Suisse, pour les petits degrés : environ 500 jardins d’enfants ainsi qu’une vingtaine d’écoles en nature ont été répertoriées et leur nombre continue d’augmenter. 2 Contexte actuel 2 -1 Pourquoi s’intéresser à cette thématique ? 2 -1 -1 Constat général Depuis les années 2000 et venant d’Amérique du Nord des études scientifiques montrent les problèmes que pose l’éloignement de la nature. En 2005, dans le cadre de son enquête sur l’enfance, Richard Louv, journaliste américain, imagine le concept de « Nature deficit disorder », qu’il explique dans son livre « Last child in the woods, saving our children from the nature deficit disorder ». Il formule l’hypothèse suivante : en passant plus de temps dedans, loin de la nature, l’humanité s’expose à de nombreux problèmes physiques et mentaux. Ce syndrome est bien réel et reconnu par les professionnels de la santé. Depuis, il l’a aussi étendu aux adultes dans son ouvrage « The nature principle : Human restoration and the end of nature deficit desorder » (2013). Dans son livre, il nous invite à changer notre vision du futur en changeant notre manière de considérer l’environnement et le développement durable, notre manière de vivre. Il observe aussi qu’en une génération, des changements notoires se produisent dans les familles : • une diminution du temps passé ensemble, • une augmentation du sentiment d’insécurité, • la peur de l’autre, • une diminution rapide et radicale (90%) des espaces verts urbains ou périurbains où les enfants peuvent jouer sans supervision immédiate de leurs parents, • une augmentation des distances pour accéder à un parc ou à un espace vert. En l’espace de 30 ans, le rapport à la nature s’est considérablement modifié. Cet éloignement augmente au fil du temps et provoque des troubles de la santé physique et psychique : le « syndrome du manque de nature ». Son livre a provoqué de nombreux débats en Amérique 11
du Nord et a été relayé par les associations environnementales et sociales. Il a engendré un mouvement international pour reconnecter les enfants et la nature. Différentes études européennes, américaines, canadiennes et japonaises dans les domaines de la médecine, de la psychologie, de l’urbanisme, de la sociologie confirment le phénomène. « Elles en analysent les causes et les conséquences sur la santé physique et psychique sur le développement des jeunes ainsi que sur la cohésion sociale » (Tous dehors, 2017). Par ailleurs, d’autres études mettent en évidence les effets positifs de la nature sur le bien-être. Mais on constate aussi que cet éloignement de la nature provoque des crises du sens de l’existence, d’éloignement de soi et même de surexploitation des ressources. La génération actuelle est la première génération qui grandit avec peu ou pas d’expériences directes avec la nature : ce que d’aucun appelle « l’homme hors-sol ». Selon le docteur Melissa Lem, médecin de famille, membre du corps professoral au département de médecine familiale et communautaire de l'Université de Toronto et membre de l'association canadienne des physiciens environnementalistes : « Passer du temps dans la nature est essentiel au bon développement de l'enfant, sur le plan psychologique autant que sur le plan physique. Certains chercheurs affirment même qu'une dose quotidienne de nature puisse prévenir et traiter de nombreux troubles médicaux. » (REN) Toujours selon la Dresse Lem : « Le fait d'avoir remplacé nos activités récréatives en plein air par des comportements sédentaires d'intérieur contribue fortement à la prise de poids et à l'obésité, desquels souffre maintenant un enfant canadien sur quatre. Les troubles de santé traditionnellement réservés aux adultes — l'hypertension, le diabète et les problèmes liés au cholestérol - sont à la hausse parmi les jeunes, et le manque d'activités en plein air y contribue fortement ». Cette carence en nature entraîne aussi d'autres malaises, dont « la myopie, l'asthme, la dépression ainsi que des retards au plan du développement d'habiletés motrices et d'aptitudes sociales ». Elle explique les bénéfices du contact avec la nature sur la santé infantile, notamment sur la santé mentale. En prenant l’exemple de l’hyperactivité avec troubles de l’attention, elle constate que les symptômes s’améliorent après une immersion dans la nature. Elle met en évidence que la santé physique bénéficie aussi d’un contact régulier dans des espaces verts, notamment le maintien d’un poids normal. De plus lorsqu’un enfant peut sortir et profiter d’un temps de jeu libre d’au moins une heure par jour, l’environnement lui permet de développer sa créativité et des capacités sociales. Elle va même plus loin dans les propositions qu’elle fait pour remédier à ce phénomène : elle estime que l’environnement physique et culturel doit être adapté pour permettre aux enfants de mieux profiter des milieux naturels. Elle propose, par exemple, de planter des arbres ou de 12
la pelouse dans le cadre de l’école, de créer des espaces résidentiels pour que les enfants puissent se rendre à pied ou à vélo à l’école, etc… Dans un rapport de 2008 sur « Le bien-être grâce à la nature dans l’Union européenne », Birdlife International a synthétisé plusieurs études qui ont mis en évidence des problèmes de santé liés au manque d’activité physique et de manque de nature. Selon cette étude, le constat va dans le même sens que ce qui est observé aux Etats-Unis et au Canada : la santé et le bien- être sont en jeu, tant sur le plan physique que psychique, et les enfants sont particulièrement touchés. Concrètement les enfants passent trop de temps à l’intérieur et sont coupés de la nature ce qui engendre des problèmes de santé importants. La sédentarité et le temps passé derrière des écrans ont des effets non négligeables sur leur santé et peuvent l’impacter durablement (surpoids, diabète). Mais cela affecte également la concentration, insuffle une passivité face au monde, provoque des troubles du sommeil, entrave le développement du langage ou de la communication chez les petits… (Avis de l’Académie des sciences, 2013, Bach J-F. ; Tisseron S. et al.). En Europe, les enfants de 6 à 11 ans passent en moyenne deux heures par jour devant des écrans. Ils ne vont presque plus dehors. D’ailleurs, il y a trente ans, jouer signifiait « jouer dehors ». Aujourd’hui, seul 15% des enfants de 11-12 ans ont la possibilité de jouer à l’extérieur sans la surveillance des adultes. Et une des raisons principales est le manque d’accès à des espaces naturels sécurisés. (Tous dehors, 2017). Ce qui paraît un non-sens, car si on sécurise la nature, est-ce toujours la nature ? De son côté, Espinassous, éducateur nature, nous dit « En cette aube du XXIe siècle, l’accès à la nature se révèle bel et bien un enjeu de santé publique considérable » (2014). Le jeu libre en extérieur favorise le développement cognitif et la santé mentale. (Tous dehors, 2017) Une autre cause du manque de nature peut résider dans son éloignement ou dans une urbanisation galopante, où des espaces verts artificialisés deviennent la norme lorsqu’ils existent. Artificialisation, virtualisation, sédentarisation et éloignement de la nature ont d’autres conséquences, comme par exemple : la peur des parents de laisser leur enfant jouer à l’extérieur (Louv, 2005, cité dans Syndrome du manque de nature, REN). L’auteur explique que les membres de la famille passent moins de temps ensemble, et que « la peur de l’autre, de l’étranger mais aussi de l’extérieur poussent les parents à surprotéger leurs enfants en les enfermant à la maison plutôt que de les laisser jouer dehors » Et par répercussion, la peur du risque freine les sorties, jusqu’aux camps verts qui pourraient être organisées pour les classes (REN, 2013). On constate de manière positive que les personnes qui habitent à proximité d’un parc vivent plus longtemps, mais aussi que « la violence et l’insécurité diminuent de 10 à 25% dans les 13
quartiers où des espaces verts sont aménagés, car ceux-ci renforcent les liens entre les habitants et diminuent les plaintes de riverains par suite du bruit des jeunes dans la rue » (Cardinal Fr., cité dans Trésors du dehors, 2017). A la lumière de ce qui est décrit ci-dessus, nos sociétés ne peuvent plus faire l’impasse sur ce qui devient un problème de santé public et aussi de bien-être. De plus, à l’heure des grands changements qui s’opèrent pour la nature, il est plus que nécessaire, voire vital, de créer ou re-créer des ponts entre la population et la nature, de les reconnecter pour donner du sens à la vie et remettre l’homme là où il doit, c’est-à-dire appartenant à la nature soit à l’écosystème. Pour Pro Natura, association protectrice de la nature qui propose de l’éducation à l’environnement, la pédagogie dans et par la nature est une réponse pertinente et nécessaire à la diminution, voire la disparition du lien que nous (adultes et enfants) entretenons avec elle, mais aussi aux problèmes actuels du manque de nature. Pro Natura souhaite contribuer de façon majeure au bien-être et à la santé de notre société. Pro Natura est convaincue qu’être dans la nature permet de développer des valeurs et une vision du monde où nous sommes conscients que nous occupons une place dans la sphère du vivant. Vivre des expériences en s’immergeant dans la nature, initie les bases de comportements durables : « Nous voulons susciter l’enthousiasme des enfants et des adultes pour la nature, afin qu’ils s’engagent activement et avec entrain dans la préservation de nos bases vitales. Notre éducation à l’environnement promeut un mode de vie durable, une relation respectueuse avec la nature, une utilisation économe des ressources, ainsi que la conservation de la biodiversité. » (PNCH). 2-1-2 Les bienfaits de l’éducation à l’environnement dans la nature (EEN) Les recherches nous apprennent que pratiquer l’école dans la nature régulièrement « a des effets positifs sur le développement physique, psychique et social des enfants, sur l’efficacité des apprentissages, sur l’acquisition des compétences de l’éducation à l’environnement (EE) et de l’éducation en vue d’un développement durable (EDD), et de valeurs essentielles à la vie collective et à l’épanouissement personnel. » (Barras N., Henzi M., Wauquiez S., 2019). Elles s’accordent sur un certain nombre de bénéfices de l’éducation dans et par la nature dont certains sont développés ci-après : (Groupe de travail Tous dehors, 2017 ; Silviva, L’école à ciel ouvert, 2019) La santé : passer du temps dans la nature favorise de manière générale un meilleur état de santé. Cela renforce le système immunitaire et prévient les allergies et les maladies cardio- vasculaires. « Les enfants qui grandissent dans un environnement naturel, sont moins 14
vulnérables aux maladies psychiques » (Gebhard, 2014, dans Leitfaden Naturerfahrungsräume (NER) in Großstädten, 2020). La mobilité : bouger dans la nature, courir, grimper aux arbres, permet le développement des fonctions motrices, le rapport au corps, l’endurance, la dépense et la gestion de l’énergie. Les enfants deviennent plus agiles et développent le sens de l’équilibre. « Les capacités motrices peuvent mieux se développer dans un environnement naturel plutôt qu’urbain, comme par exemple : l’équilibre, l’habileté, le développement moteur en général et la motricité fine. » (Fjørtoft, 2004 ; Richard-Elsner, 2018 ; dans Leitfaden NER in Großstädten, 2020) Le bien-être : évoluer dans la nature améliore le bien-être, aide à diminuer le stress et les incidences des épisodes négatifs de la vie. La thérapie par la nature est déjà utilisée pour accompagner les enfants souffrant de troubles de l’attention et d’hyperactivité. Elle permet d’agir aussi sur les difficultés motrices et de dépression ; par exemple. « L’expérience de la nature amène une diminution du stress » (Wells& Evans, 2003 ; Corraliza, Colledo & Barthelmy, 2012, dans Leitfaden NER, 2020). Dans la nature, les enfants partagent en groupes, jouent, se sociabilisent, coopèrent et s’entraident. Naturellement, les grands aident les petits. Ils apprennent à communiquer entre eux pour décider comment utiliser le matériel naturel qui est à leur disposition. Ils sont moins stressés et canalisent mieux leurs émotions et leur agressivité. Ils entrent aussi moins en conflits, car ils peuvent développer des jeux symboliques ou simplement évacuer les tensions (courir,…). « Les enfants jouent de manière particulièrement intensive dans un contexte social d’âges mixtes » (Schemel, Reidl & Blinkert, 2005 ; dans Leitfaden NER, 2020). Grâce aux expériences dans la nature, les enfants développent une meilleure estime de soi, la confiance en soi et la conscience de soi. Ils acquièrent de l’autonomie, font preuve d’esprit d’initiative et deviennent plus responsables. Dehors, l’espace physique accordé à l’apprentissage permet la créativité, la curiosité, l’imagination, la rêverie et même l’ennui. Le contact avec la nature améliore la mémoire, l’attention, la concentration et les capacités cognitives, les compétences méthodologiques. Ces dernières sont essentielles pour une bonne et durable acquisition des apprentissages. « La capacité de concentration des enfants et des jeunes augmentent après une sortie nature » (Eder, Allex & Arnberger, 2016, dans Leitfaden NER, 2020). L’enseignement dehors favorise tous les domaines d’apprentissages et les langages : le langage du corps, le langage verbal, le vocabulaire, etc. D’autres compétences découlent de ces activités dans la nature comme l’esprit logique, le repérage dans le temps et l’espace, la connaissance du vivant, des animaux et des plantes, etc. 15
Les apprentissages s’effectuent par le vécu, alors qu’en classe les situations sont créées de manière artificielle. (ecolealternative.com). L’apprentissage en plein air est global et apporte du sens. L’extérieur amène à se confronter à des situations imprévues ou inédites ce qui favorise la capacité d’adaptation des enfants. Et les bénéfices pour les enseignants ? Selon le collectif Tous dehors, « Dans un contexte différent de la classe, les attitudes et comportements évoluent dans le sens d’une plus grande compréhension entre l’adulte et les enfants. La relation entre l’enseignant et les élèves s’en trouve enrichie, et le climat de classe s’améliore ». Les enseignants trouvent plaisir à enseigner dehors et « découvrent leurs élèves sous un autre jour ». Dans l’école dehors, la posture de l’enseignant change : il devient créateur en adaptant les apprentissages au milieu naturel ; il est aussi participant et accompagnant dans les apprentissages. Plus les sorties sont fréquentes et plus les bénéfices augmentent. Selon certaines observations, le climat de la classe s’améliore grâce aux sorties (Silviva, 2019). Sur le plan de l’éducation à l’environnement Pour favoriser une réelle rencontre avec l’environnement, il est important d’amener les enfants à une découverte progressive et régulière de la nature, ainsi une relation positive se développe avec elle. Et petit à petit, ils l’apprivoisent, apprennent à l’aimer et à la respecter. Cette relation approfondie avec la nature participe à une prise de conscience et à sa protection. « Des expériences positives et fréquentes en nature pendant l'enfance ont un effet significatif sur notre relation avec la nature et augmentent la capacité à agir de manière respectueuse vis-à-vis de l'environnement à l‘âge d'adulte. » (Silviva, 2019). Pour combler le déficit de nature La nature nous offre (Réseau Ecole et Nature) : • des possibilités multiples d’apprentissage, d’expériences, • des espaces de mobilité et de liberté, • de découvertes extérieures et de soi, • de rencontres avec le vivant et les éléments extérieurs, • une source d’émerveillement, • de vécu avec ses cinq sens, etc… 16
Selon Sarah Wauquiez (enseignante primaire, pédagogue par la nature et psychologue) : Elle « est un espace d’explorations et d’expériences sans limite. Un espace de jeu et d’apprentissage pour les enfants, mais surtout un outil pédagogique pour leur développement de leur lien à la vie. Les trois buts principaux sont le plaisir de l’enfant, son développement intégral, et lui permettre de fonder une relation émotionnelle à la nature ». Selon différents auteurs (REN, Dynamique sortir ; Silviva, L’école à ciel ouvert), l’éducation dans la nature propose une ouverture à différents savoirs et permet la prise en compte de la globalité de l’individu, ainsi que la construction de notre rapport au monde : • le savoir qui se traduit par l’envie d’apprendre, l’éveil de la curiosité de l’environnement proche, la compréhension, le questionnement, la construction de l’abstrait en utilisant le vivant et le concret (les animaux, les végétaux, les minéraux, les interrelations, les cycles de vie, la complexité, la relation homme-nature, etc.) • le savoir-faire qui représente l’apprentissage actif et pratique (observer, identifier, créer, se débrouiller, mettre en œuvre une démarche scientifique, inventer, bricoler, etc) • le savoir-être qui permet de créer une relation positive avec l‘environnement naturel et culturel (curiosité, autonomie, ouverture, solidarité, collaboration, coopération, dépassement de ses peurs, le vivre ensemble, prise de risques, confiance en soi, l’émergence des valeurs, sentiments, etc). 3 Plan d’études romand ou PER Le PER est organisé comme un projet de formation sur toute la scolarité primaire. Il est composé de trois portes d’entrée (cf schéma) : • cinq domaines disciplinaires qui comprennent l’ensemble des disciplines scolaires enseignées. Chacun contient également plusieurs disciplines qui possèdent des liens entre elles. • les capacités transversales sont des aptitudes qui se développent au fur à mesure des apprentissages. Elles vont devenir des outils indispensables de réussite pour l’élève. • la formation générale « rassemble des thématiques que l’école doit prendre en compte pour chaque élève ». 17
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