Quartier L!bre L'université au féminin
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LE JOURNAL INDÉPENDANT DES ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL Quartier L!bre L’université au féminin ÉDITO PAR PAULINE MAROIS p. 3 Les pionnières de L’UdeM Volume 22 • no 7 • 26 novembre 2014 p. 4-5 Ces feMMes à poLy p. 10 à 12
MOT DE LA RÉDACTION une situation Qui deviendra innacePtabLe pa r D o M i n i q U e c a M B r o n - G o U l e t haque 6 décembre, des commémora- Pourquoidoncvousprésentercenumérospé- vaut encore aujourd’hui, ailleurs dans le femmes avait été accordé par le gouverne- c ti o n s a u t o u r d e l a t r a g é d i e d e cialfemmes?Parcequecen’estpasdanstoutes mondecommeauKirghizstan(p. 13). ment fédéral plus de 25 ans avant que les Polytechnique ont lieu sur notre campus. lessphèresdelavieuniversitairequelaparité femmesnedeviennentmembresde Cetteannée,àl’occasiondes25ansdece estatteinte.onremarquequelesassociations en1945,lesfemmesn’étaientmêmepasmem- l’ageUM.auxélectionsprovinciales,c’était tristeévénement,Quartier Libre atentéde étudiantesparexemplefontencoresouvent bresdel’associationgénéraledesétudiantsde cinqansauparavant. comprendre quelle place occupent les officedeboys club (p. 8)etquelesprofesseurs l’UdeM(ageUM).Pourlagrandemajoritédes femmesdanslemondeuniversitaired’au- sontencoretrèsmajoritairementdeshommes étudiants,lesdroitsdesfemmessontacquis. enrelisantdespublicationsduQuartier Latin jourd’hui.nousavonsdoncadoptélarose (p. 15).Pourcecorpsdemétier,ilnes’agitpeut- ainsi,untelfaitrelèvepournousdel’anecdote desannées 1940et 1950pourenapprendre blancheenune,symboledescommémora- êtrequed’unequestiondetemps,maisilest etpeutêtreprisavecunetouched’humour. davantage sur la situation des femmes à tionsdecetristeévénement. importantderemarquerquelemanquede Parcontre,enretournantdanslepassé,on l’UdeM,jemesuisprisaujeudepropulserce femmesprofesseuresconstitueaussiune peutremarquerquel’universitésuivaitles numérodeQuartier Libre 70ansdanslefutur. si l’École polytechnique de Montréal est carencedemodèlespourlesétudiantesqui mêmesnormesquelerestedelasociété. Je me demande si les générations futures encoredernièredeclasseencequiatraità hésitentàsedirigeraudoctorat(p. 17). rirontautantquemoid’unclimatsocialqui lafréquentationdesfemmes,onremarque l’universitéest-elledoncvraimentàl’avant- nous paraît aujourd’hui arriéré. Mais je quecelles-cisontdésormaisbienprésentes en scrutant le passé des femmes à l’UdeM garde comme on le prétend souvent ? son souhaitesurtoutquelesgensaurontlemême dans tous les programmes universitaires (p. 4),ilesttoutefoisintéressantderemarquer effervescenceintellectuelleluipermeteffec- étonnement en lisant ce numéro que celui (p. 16). non seulement certains pro- comment la situation a évolué. avant les tivementdesortirdessentiersbattus,mais quej’aieuenlisantceuxdeQuartier Latin. grammessontfréquentéspresqueentière- années 1950, il était courant de voir des l’importanceetl’âgedesinstitutionscomme espéronsdoncquelasituationdesfemmes mentpardesfemmes,maistrèspeuontde femmes fréquenter l’université afin de se l’UdeM les empêchent souvent d’évoluer jugéeacceptableaujourd’huideviendrainac- fortesmajoritésmasculines. trouverunmari.C’estunesituationquipré- rapidement.notonsqueledroitdevotedes ceptabledans70ans. COLLOQUE sur fond de commémoration Une journée de réflexion nommée 25 ans après polytechnique : Contrer l’effacement, créer sa place ! se tiendra le 28 novembre à l’UdeM. professeures et étudiantes ont coorganisé cet événement avec la fédération des femmes du Québec (ffQ), l’institut simone de Beauvoir de Concordia et l’institut de recherches et d’études féministes de l’UQAM. pa r a l i c e M a r i e t t e n a essayé de rassembler différents groupes pour les mélanger et ouvrir Photo :isabellebergeron «o des horizons, mais surtout amener une réflexion poussée sur plein de questions liées au féminisme », affirmelacandidateaudoc- toratencommunicationàl’UdeMetchargée decoursencinéma,Joëllerouleau,quiani- meraunatelierle28 novembre. la journée débutera par une commémora- tiondesvictimesdePolytechnique,tragédie qui a inspiré ce colloque. Par la suite, étu- diantes, professeures et militantes fémi- nistesissuesdedifférentsmilieuxprendront la parole. au programme : un panel suivi d’ateliersetdemicrosouvertsoùunegrande place sera donnée aux discussions avec le public.« On veut vraiment toucher plein de monde afin de pousser la réflexion », explique lacandidateàlamaîtriseensciencesdela Au Canada, depuis les trente dernières années, plus de 1 200 femmes c o m m u n i c a ti o n à l’ U d e M , a l e x a n d r a autochtones ont été assassinées ou sont portées disparues. Pelletier,participanteaumicroouvertdela violence,delanotiondegenre,ainsiquesur Cettejournéeveutaussicontrerl’idéeselon Malgré des avancées significatives, le findejournée. l’avenirduféminismedanslasociété. laquelle le féminisme est en déclin au cheminpourmeneràl’égalité,lareconnais- Québec.« Il y a aujourd’hui un vrai mouve- sance ou la parité est encore long à par- lieuvoisindudrame,l’UdeMn’apourtantpas ment vibrant et très vivant, soutient alexa courir.« Les femmes ont beaucoup fait pour destructuresinstitutionnellesféministes.«Il est Conradi. On observe des combats sous de essayer de prendre leur place ou de la créer, Un mouvement en regain vrai que l’UdeM n’est pas développée autant Coorganisé par des étudiantes de l’UdeM, multiples formes, comme celui des femmes mais il reste encore de nombreuses choses à qu’ailleurs au Québec par rapport aux organi- l’événement montre que le combat est autochtones au Canada ou la lutte pour don- accomplir, maintientlaprésidentedelaFFQ. sations féministes, confirme laprésidentedela intergénérationnel.touteslesintervenantes ner la parole aux femmes dans les sphères La révolution féministe n’est pas terminée. » FFQ,alexaConradi.Mais il est important de ont commencé leur engagement féministe publiques. » Cette journée d’étude est l’initiative du montrer que c’est tout de même un lieu où des après le drame de Polytechnique. « Cet réseau québécois en études féministes femmes cherchent à s’organiser.» événement va donner la parole à la jeune Uneactionentransformationconstanteselon (réQeF). génération dans le souci d’établir le dialogue les organisatrices. « Je trouve qu’il y a une les présentations s’éloigneront du modèle et de montrer qu’il y a énormément d’initia- grande vague de sensibilisation, affirme académique et deviendront des moments tives », précise l’étudiante à la maîtrise en alexandraPelletier.Aujourd’hui, les féministes 25 ans après Polytechnique : d’échangesautourdesquestionsdurôlede philosophieMarie-ÈveJalbertquiparticipeà au Québec n’ont plus peur de s’exprimer, mal- contrer l’effacement, créer sa place ! l’État,del’effacementfaceausexismeetla l’organisation. gré les conséquences que cela peut avoir. » 3200, rue Jean-Brillant - salle B-2245 28 novembre 2014 | Gratuit Page 2 • Quartier L!bre • vol. 22 • no 7 • 26 novembre 2014
É D I T O R I A L PA R PA U L I N E M A R O I S concours ciné-camPus une PLace Quartier à Prendre L!bre l’universitéaétédéterminantepourcesfemmes.Àl’in- vous offre verse,lemilieuuniversitaireaévoluéàleurcontactetle Photo :PasCalDUMont Québecagrandiàchaquepasfranchiversl’égalité.ilen la chance de vadenosinstitutionscommedelasociété. gagner nousdevonsnoussouvenirdenospionnières,decequi leurafalludedétermination,decourageetdeconvic- tion pour combattre les injustices et faire avancer la cause des femmes. Comme nous ne devons jamais oublierles14victimesdePolytechniquequinousrap- 4 paires pellentcombienlesacquispeuventêtrefragiles. de billets pour : l’égalitéentreleshommesetlesfemmesconstituel’un desfondementsdenotrenation.le6décembre1989,le aforteprésencedesfemmesàl’universitédemême Québecaétéblesséaucœurdecequ’iladepluspré- Le vieux qui L quedanstouslessecteursetàtousleséchelonsde cieux,dansunlieuquiincarnelesavoir,leprogrès,lajus- ne voulait pas notresociétés’avèrebienplusqu’unindicedeprogrès : ticeetlapaix.Devantl’horreur,nousétionsstupéfaits, elleenestunecondition. voire incrédules. Malgré l’évidence, nous nous disions fêter son « Pasici…paschez-nous ». silesétudiantesn’ontjamaisétésinombreusessurles anniversaire campus, il importe de rappeler que la présence des Depuiscettetragédie,leQuébecapoursuivisamarche femmesauseindenosinstitutionsd’enseignementsupé- versl’égalité.Pourtant,laviolencefaiteauxfemmeset de felix Herngren rieurdemeurerelativementrécente.C’estuneplaceprise lesinégalitéspersistent.elleschangentetrevêtentdiffé- parfois à l’encontre des institutions elles-mêmes, dont remmentdesvisagesplusacceptables.Faceàcela,nous lesvaleursreflétaientleurépoque. devonsmaintenirunevigilancedetouslesinstants. au Ciné-Campus les 2 et 3 décembre en1903,irmalevasseurdevintlapremièrefemmeméde- Àcetégard,nosinstitutionsd’enseignementsupérieur cinduQuébec.ilaurafalluunprojetdeloiprivévotépar exercentunrôlecapital.C’estsurlescampusqu’ondes- Pour participer, il vous suffit d’aimer l’assembléenationalepourluiaccorderledroitdeprati- sineleQuébecdedemain,qu’onendéfinilesvaleurs.en la page Facebook de Quartier L!bre querlamédecine.leDrelevasseurdeviendral’unedes matièredelutteàlaviolenceetauxinégalités,nosuni- et de répondre à la question fondatricesdel’hôpitalsainte-Justine. versités ont le devoir d’être exemplaires et d’ouvrir la suivante en message privé : « en quelle année les voieversunQuébecplusjuste. en 1941, soit une année après l’obtention du droit de nousvoulonsquelaplacedesfemmessoitcellequ’elles femmes sont-elles vote,lesfemmessontfinalementadmisesaubarreau.Un anplustard,elizabethC.Monkdiplôméedel’Université choisirontd’occuperlibrement,enfonctiondeleursrêves devenues membres Mcgilletsuzanner.Filliondiplôméedel’Universitéde etdeleursambitions.Commel’ontréussiirmalevasseur, de l’association étudiante Montréal,deviennentlesdeuxpremièresfemmesàfigu- elizabeth C. Monk, suzanne r. Fillion, Marie-Claire de l’udem ? » ! rerautableaudel’ordredubarreauquébécois. Kirkland-Casgrainetles14victimesdu6décembre. ilfaudracependantattendreplusdevingtanspourvoir Lisez attentivement, la réponse Marie-ClaireKirkland-Casgraindevenirlapremièredépu- se trouve dans ce numéro ! vous avez jusqu’au tée,puislapremièreàaccéderauConseildesministres. MadameKirkland-Casgrainferaadopterunprojetdeloi 5 décembre. permettantauxfemmesmariéesd’exercerdesactesjuri- diquessansleconsentementdeleurmari.C’étaiten1964. pa U l i n e M a r o i S faites vite ! ProcHaines réunions de Production : les mercredis 26 novembre et 10 décembre à 17 heures au local B-1274-6 du pavillon 3200, rue Jean-Brillant. rédacteur en cHef DominiqueCambron-goulet Quartier L!bre Pour nous Joindre tél. :514343-7630 Nos bureaux sont situés au : 3200,rueJean-brillant redac@quartierlibre.ca Courriel :info@quartierlibre.ca (localb-1274-6) siteweb :www.quartierlibre.ca C.P.6128,succ.Centre-Ville, cHefs de PuPitre JournaListes Montréal(Québec)h3t1n8 CAMPUS |Charles-antoinegosselin sophiearbour,laurabeaudouin,DusanDamnjanovic,anastassiaDepauld,annegarbielleDucharme, Quartier Libre estlejournal Dépôt légal : campus@quartierlibre.ca ÉmileDuchesne,CamilleFeireisen,ansouKinty,CorentinMançois,aliceMariette, desétudiantsdel’Université bibliothèquenationaleduQuébec evanellyMediDjessi,PaméladeMassiasdebonne,lindsay-annePrévost,ambresachet deMontréalpubliéparLes bibliothèquenationaleduCanada SOCIÉTÉ |Katylarouche Publications du Quartier Libre, issn1198-9416 societe@quartierlibre.ca unecorporationsansbutlucratif touttextepubliédansQuartier iLLustrateurs PHotograPHe infograPHe crééepardesétudiantsen1993. Libre peutêtrereproduitavec CULTURE |CamilleDufétel MélaineJoly,lydiaKépinski isabellebergeron alexandreVanasse|Zirvaldesign bimensuel,Quartier Libre est mentionobligatoiredelasource. culture@quartierlibre.ca isabellebergeronphotographe.com distribuégratuitementsurtout correcteurs PubLicité lecampusdel’Universitéde PROCHAINE TOMBÉE iLLustration roxanneDésilets-bergeron, directrice généraLe accès-Média|accesmedia.com Montréaletdanssesenvirons. 1er décembre de La une renéDespars,Philippelambert, Marieroncari PROCHAINE PARUTION lydiaKépinski simonroy directeur@quartierlibre.ca imPression hebdo-litho tiragede6 000exemplaires. 10décembre Quartier L!bre • vol. 22 • no 7 • 26 novembre 2014 • Page 3
LA PAGE D’HISTOIRE La situation des femmes à l’UdeM a grandement évolué, depuis son ouverture en 1878. Quartier Libre vous propose de revivre quelques événements historiques ou insolites de l’histoire des femmes à l’Université. pa r D o M i n i q U e c a M B r o n - G o U l e t Les femmes non-membres Jusqu’en1945,lesétudiantesnesontpas « nous désirons simplement que vous nous miss QUARTIER LATIN membresdel’associationgénéraledesétudi- considériez comme des êtres semblables sinon égaux. Comme des êtres normaux et Photo :DiV.DelagestionDeDoCUMentsetDesarChiVesUdeM antsdel’UdeM(ageUM),quiestl’ancêtrede laFédérationdesassociationsétudiantesdu non comme des phénomènes perdus dans un Le couronnement de Miss Quartier Latin avait lieu lors d'un grand bal, comme celui-ci en 1957. campusdel’UdeM(FaÉCUM).« Jusqu’à la paradis exclusif», peut-onliredanssontexte. Deuxième Guerre mondiale, il y avait réticence quant à la légitimité des femmes à poursuivre Puisque le journal étudiant de l’époque des études,soulignelaprofesseureau appartient à l’association étudiante, elle Départementd’histoiredel’Universitédu recevra une réponse très moqueuse de la Québecàrimouskietauteuredulivre part d’un des officiers, sylvain Cousineau. Impatient d’être soi-même : les étudiants « est-ce qu’on devrait organiser une équipe montréalais, 1895-1960, Karinehébert.Ce de hockey pour jeunes filles ? Ce serait amu- n’est pas tant au niveau des compétences, sant vraiment », répond-il.Celui-cinecom- mais il est clair que les femmes et les hommes prendpasquelsavantagesauraientlesétu- n’auront pas les mêmes rôles dans la société. diantesàfairepartiedel’ageUM.« Les seuls Alors on se demande ce que ça va donner aux avantages seraient pour l’Association qui y femmes.» lesétudiantesonttoutdemême trouverait une nouvelle source de revenus », accèsauxactivités,sauflesportpuisqu’au- écrit-il. cuneéquipefémininen’existeàcetteépoque. Pourtant,aumilieudesannées1940,les lesfemmesdeviendrontmembresunpeu femmesreprésententdéjàplusde20 %des moinsdedeuxansaprèscettetirade,àl’au- diplômésdel’UdeM. tomne1945.« On remarque un changement à partir de ce moment,souligneMme hébert. enfévrier 1944,germaineleclaires’indigne elles prennent la parole plus fréquemment de cette situation dans l’article « Pourquoi et cela les aidera à prendre leur place. » elles en1950,le« concoursdeperfection »MissQuartier Latin faitsonapparitionsurlecampus. sommes-nousexcluesdel’a.g.e.U.M. ? »pu- nepaieronttoutefoisquelamoitiédelacoti- « La jeune fille sera couronnée lors du grand bal de l’AGeUM, et deviendra la coqueluche et bliédanslejournalétudiantQuartier Latin. sationdeshommescetteannée-là. la tuberculose de ce gala »,peut-onliredansl’annoncedupremierconcours.aucuneétu- dianteneseporteracandidate,cequin’empêcherapaslejury(composéd’hommes)de nommerunegagnante :réjeannelaberge. Malgrécetteparticipationnulle,leconcoursestreprisl’annéesuivanteavecquelquespré- Les Premières rePrésentantes dans Les associations cisionsquantauxcritères.« Miss Quartierlatinest réservé à l’étudiante de l’Université qui s’est distinguée par son esprit universitaire, sa distinction, son dévouement, ses qualités Mêmesilesétudiantesnesontpas intellectuelles et morales »,peut-onliredansleQuartier Latin du19 octobre1951.Dansce membres de l’ageUM avant 1945 mêmearticle,onprécisequelesétudiantesdelaPolytechniquenesontpasadmises[nDlr : Photo :CaPtUreD’ÉCran/arChiVesQUArtIer LAtIn (voir encadré ci-dessus), elles par- aucunefemmenefréquentePolytechniqueen1951].« exception faite pour Poly. D’ailleurs ticipenttoutdemêmeàlavieasso- une jeune fille qui va à Poly, surtout qu’il s’agit de briser la glace, a déjà quelques mérites », ciative dès les années 1920. Par lit-on. exemple, en 1927, les élections de l’École d’hygiène sociale appliquée son côté exclusivement féminin sera remis en question dans un article intitulé « À la élisentdesfillesàchacundespostes. recherchedeMonsieurQuartierlatin »publiéle31 octobre1956.toutefois,leconcours aussi,en1928,lepostedeconseiller MissQuartier Latin existerajusqu’audébutdesannées1960. auxétudessupérieuresdelaFaculté dessciencesestoccupéparuneétu- diante. il faudra attendre 1944 pour voir uneétudiantenomméeauseinde la rédaction de Quartier Latin. il carabines, s’agitdeFrançoiseMaillet, « PoutcHinettes » représentantedesjeunesfilles.Puis, en1945,Madeleinebéiquedevient et étudiantes lapremièreétudianteàêtreélueau sein d’un organe constitutif de Au milieu des années 1950, les étudiantes de l’UdeM l’ageUM.elleestvice-présidentede revendiquent le nom de « Carabines » au même titre que les étu- lasociétéartistiquequis’occupedes diants sont des Carabins. « C’estpourmontrerqu’onestétudiante activitésculturellesdel’association. etpasautrechose, soutient la professeure au Département d’his- « L’A.G.e.U.M. pourrait former une constitu- Département d’histoire de l’Université du toire de l’Université du Québec à Rimouski Karine Hébert. Lemot tive essentiellement féminine pour s’occuper QuébecàrimouskiKarinehébert.aucomité Carabinsestvraimentassociéàl’imagedel’étudiant :bohème, des étudiantes », suggère-t-elle dans une dereprésentationauprèsdugouvernement, dans la rue. Les étudiantes veulent être reconnues dans ce entrevue publiée le 12 octobre 1945 dans on nommera trois étudiants, dont Francine groupe. » Ce nom s’oppose également à « poutchinette », Quartier Latin. aumoisdenovembresuivant, laurendeau. « C’était conscient de nommer surnom plus réducteur des étudiantes à l’époque. « C’est Monique Choinière est nommée déléguée une femme pour représenter la part des étu- assezcondescendant, poursuit Mme Hébert. Lesfilles desétudiantesàl’ageUM. diantes,relateMme hébert.On a plus le choix sont plus présentes et plus affirmées, et on d’en avoir. » selonlaprofesseure,c’esttoute- réagitàçaavecunnomcute. » « La marche vers la reconnaissance des étu- foisseulementàlafindesannées1960que diantes se concrétise le 6 mars 1958 avec une les étudiantes auront accès à la présidence grève étudiante »,expliquelaprofesseureau del’association. Page 4 • Quartier L!bre • vol. 22 • no 7 • 26 novembre 2014
Photo :banQ Photo :CoUrtoisieUdeM 1911 Première 1974 Première 2010 Première diPLômée secrétaire cHanceLière généraLe Mariegérin-lajoiedevientla de L’udem louiseroyestnommée premièrefemmediplôméede chancelière de l’UdeM l’UdeM en complétant son Juliettebarceloestnom- en2010.sonmandatest baccalauréat ès arts. elle mée secrétaire générale reconduit en mai 2013 devient ainsi la première de l’Université en 1974, pouruneduréedetrois bachelière québécoise. la peu avant le départ du ans. j e u n e f e m m e p a r ti c i p e recteur roger gaudry. ensuiteàlacréationdel’École elleoccupecepostejus- deservicesocialdel’UdeMen qu’en1980. 1939 et y devient l’une des premièresenseignantes. Les Pionnières de L’udem 2014 1878 1919 1940 1964 1981 1938 1962 1979 1991 Droit De tranSMettre Son noM De faMille à SeS enfantS création De l’UniVerSité De Montréal fonDation De l’UniVerSité laVal à Montréal Droit D’oUVrir Un coMpte Bancaire (feMMeS MariéeS) Droit De Vote DeS feMMeS • qUéBec Première Première Première Première cHargée doyenne secrétaire vice-rectrice de cours généraLe de alice girard fonde la La faécum Claire Mcnicoll devient Marie-ClaireDaveluydevienten Faculté des sciences vice-rectrice aux affaires 1938lapremièrefemmeàoccu- infirmières de l’UdeM agnès billa est la pre- publiques en 1991. elle perunechargedecoursà etdevientparlamême mièrefemmeàoccuper décède en juillet 2002, l’UdeM,unpeuplusd’unan occasion la première leplushautposteenres- alorsqu’elleestvice-rec- aprèsquel’Universitélavaleut femme doyenne. elle ponsabilitésdel’associa- triceàl’enseignementde engagéagathelacoursière- occupe ce poste jus- tion étudiante regrou- premiercycleetàlafor- lacertecommeprofesseurede qu’en1973. pant tous les étudiants mationcontinue.l’aileZ lettres.Diplôméeenbibliothéco- de l’UdeM (ageUM et dupavillonroger-gaudry nomiedel’UniversitéMcgill, FaÉCUMconfondues). est alors renommée en Mme Daveluyfonde,avecÆgidius sonhonneur. Fauteux,l’Écoledesbibliothé- cairesdel’UdeMen1937. leur trousseau féministe », affirme la pro- sociaux,l’éducation,lesscienceshumaineset sociales. « Quand on termine des études A F FA I R E S U N I V E R S I TA I R E S fesseure et responsable du programme Women’s studies del’UniversitéConcordia, féministes, on trouve un emploi dans n’im- PLus Qu’un genevièverail. porte quoi sauf en études des femmes », sou- tientMme rail,quivientderédigerunedizaine en 2014, l’institut simone de beauvoir de delettresderecommandationpourdesétu- Programme, Concordiaareçu303demandesd’inscription et compte actuellement 180 étudiants. diantesquicomptentexercerledroit. « L’Institut a récemment connu une plus Diplôméed’unemineureenWomen’s studies un mouvement grande visibilité et a vu son nombre d’étu- diants augmenter de 4 % par année dans les àMcgilllorsqueleprogrammeétaitencoreà sesdébutsverslafindesannées1990,holly- cinq dernières années », constate Mme rail. gauthier-Frankel est doubleuse et donne depuis les années 1980, des programmes dédiés à l’étude du féminisme l’institutcomptequatreprogrammesdansce aujourd’hui des cours de danse burlesque. domaineaupremiercycle,dontdeuxbacca- « C’est vraiment le seul domaine dans lequel je trouve que mes études féministes m’ont existent dans les universités de la Belle province. Les trois seules uni- lauréats,unemineureetuncertificat. aidé, mais je ne trouve pas que mon diplôme versités au Québec qui n’offrent pas ce type de programme sont deux institutions régionales : l’Université du Québec à rimouski et l’Université l’institutderecherchesetd’étudesféministes m’a rapporté sur le plan d’un travail del’UQaM(ireF),desoncôté,attireenviron rémunéré », perçoit-elle. 1 500étudiantschaqueannéedansdespro- du Québec en Abitibi-Témiscamingue. et l’UdeM. grammes basés sur la pluridisciplinarité. la Même si les programmes existants ne sont secrétairedegestiondel’Universitérapporte pasconçuspourrépondreàlademandedu pa r a M B r e S a c h e t enmoyenneunesoixantained’admissionspar marchédutravail,l’étudianteenphilosophie annéepourlecertificatenétudesféministes, àl’UdeMquifaitpartiedeplusieursgroupes ce jour, aucune discussion formelle professeuresetdesétudiantesyontsouligné le total en 2014 étant de 83 admissions. féministeshindFazaziévoquepourtantl’im- «à ne s’est tenue à ce sujet, expliquele l’intérêt de chercheuses envers un pro- l’UQaMenregistreannuellementenvironune portancedecetenseignement.« Habituelle- porte-parole de l’UdeM, Mathieu Filion. grammesurleféminismeàl’Université. dizaine d’inscriptions pour la concentration ment quand on étudie en Women’sstudies ou Plusieurs aspects doivent être pris en consi- depremiercycleenétudesféministes. en Criticalraceandgenderstudies on se des- dération avant de créer un nouveau pro- tine à une carrière de professeur, avec l’objec- gramme. Par exemple, le fait que d’autres uni- tif d’enflammer des étudiants, plus tard, sur Une façon de voir le monde versités offrent ce même programme. » les études féministes offrent une forma- des enjeux féministes, qui sont transversaux », Un emploi en tout tion interdisciplinaire sur les rapports so- affirmehind. sauf en études des femmes l’idéen’esttoutefoispasécartée. « C’est dans ciaux entre les sexes, ainsi que sur les Parmilescarrièresrécurrentesdanslesquelles les plans d’en discuter lorsqu’il sera question enjeux culturels et historiques qui en se dispersent les diplômés en études des en1969,l’UniversitéCornellsituéedansl’État de la création de programmes », précise découlent. « On ne forme pas de spécia - femmes, Mme rail cite les domaines liés au denewYorkdevenaitlapremièreinstitution M.Filion. enmarsdernier,l’UdeMaccueillait listes, mais surtout des gens qui ont un filetsocial,lesorganisationscommunautaires universitaireàoffrirunprogrammed’études son premier colloque sur le féminisme. Des esprit critique et des outils d’analyse dans etàbutnonlucratif(obnl),lesorganismes surleféminisme. Quartier L!bre • vol. 22 • no 7 • 26 novembre 2014 • Page 5
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Photo :isabellebergeron POLITIQUE ÉTUDIANTE Je m’imPLiQue, tu t’imPLiQues… eLLes s’imPLiQuent Que ce soit sur le plan de la politique municipale, provinciale ou fédérale, la parité entre les sexes n’est pas encore acquise, et la politique étudiante n’échappe pas à cette réalité. L’absence de modèles et les préjugés envers les femmes semblent mettre un frein à l’implication de celles-ci dans les instances étudiantes. PA R L I N D S AY - A N N E P R É V O S T ette disproportion au sein de la poli- affirmel’ancienneprésidente,quiavoueêtre UneétudeestencoursducôtédelaFeUQ danslesassociationsétudiantes.lesrésul- «c tique fédérale et provinciale se reflète intervenue.Ils en ont recruté deux par la suite. etdelaFaÉCUMafindemieuxcomprendre tats seront connus au début de l’année dans la politique étudiante », remarque le J’imagine qu’étant donné que c’est un réseau cequifaitobstacleàl’implicationféminine 2015. secrétairegénéraldelaFédérationdesasso- masculin, ils vont recruter d’abord dans ce ciationsétudiantesducampusdel’Université réseau. » Cetteréalitél’amèneàqualifierle de Montréal (FaÉCUM), Vincent Fournier domainepolitiquede« boys club ». Con- gosselin. séquemm ent,lesfemmesmanquentde modèlesdesquelsellepourraients’inspirer. nov. // déc. 2014 Plusieurspourraientêtreportésàcroirequ’il envaautrementàl’associationpourunesoli- selonalexandraPelletier,l’implicationfémi- daritéétudiantesyndicaleétudiante(assÉ)qui ninedanslesassociationsétudiantesrequiert prône le principe d’un « féminisme combatif unevolontédes’exprimer.« Lorsqu’on prend visant l’abolition du système patriarcal, contre la parole pour des causes qui touchent les toute forme d’oppression et de discrimina- femmes, je trouve qu’il n’y a pas une grande tion ».Pourtant,lephénomèneyestaussipré- réceptivité, car trop souvent, on nous dit que sent.« Parfois, il y a des comités exclusivement les femmes ont déjà fait des gains,remarque- 26 nov. // 17 h 15 • 20 h formés d’hommes, c’est le cas actuellement du t-elle.Je crois qu’il faut différencier la prise de LE GRAND CAHIER comité de luttes sociales, on juge que la situa- parole et la réceptivité des gens à l’égard des Drame de JANOS SZASZ tion est vraiment problématique », témoigne femmes. » L’adaptation cinématographique du roman d’Agota Kristof. l’étudianteàlamaîtriseensciencesdelacom- Entrée à 17 h 15 dans le cadre du Festival VIE DE CAMPUS municationàl’UdeMalexandraPelletierqui MartineDesjardins,quantàelle,déploreles gratuite siègeaucomitéfemmesdel’assÉ. préjugésenverslesfemmesquilesmènentà penserqu’ellesnepeuventpass’impliqueren leproblèmesefaitégalementsentiràla politique.«Quand on se présente à la tête de 2 et 3 déc. // 17 h 15 • 20 h FédérationétudianteuniversitaireduQuébec la FeUQ par exemple, il faut être capable de LE VIEUX QUI NE VOULAIT PAS (FeUQ)confirmelachroniqueuseMartine penser au niveau politique, médiatique, admi- FÊTER SON ANNIVERSAIRE Desjardins,quiasiégéàlaprésidencedela nistratif et stratégique, souligne-t-elle. Ce sont Comédie de Felix Herngren Fédérationde 2011à 2013.«Il n’y a pas de cri- tous des éléments qu’on associe à des hommes. L’adaptation cinématographique du roman de Jonas Jonasson. tères ni d’exigences vis-à-vis de la parité au sein Il va falloir que tu travailles deux fois plus fort de la FeUQ», rappellel’ancienneprésidente. en tant que femme pour montrer que tu es capable de penser politiquement, et que ce n’est pas seulement les hommes autour de toi Samedi 20 déc. // 10 h Des hommes qui te permettent de comprendre les enjeux.» LE COQ DE ST-VICTOR qui recrutent des hommes Animation de PIERRE GRECO PouralexandraPelletier,MartineDesjardins Le film d’animation québécois de 2014 pour toute la famille. etVincentFourniergosselin,ilestdifficiled’ex- promouvoir Entrée pour tous dans le cadre de la fête de Noël pliquerlesraisonspourlesquelleslaparitén’est l’implication féminine gratuite du Programme études-famille de l’Action humanitaire et communautaire pasencoreacquise.toutefois,selonMartine Depuis 1976, la FaÉCUM n’a élu que six Desjardins,lesexequiprimeauseind’uneasso- femmes au poste de secrétaire générale. ciationétudiantepeutavoiruneinfluencesur « nous sommes en train de mettre sur pied INFO-FILMS TARIFS lerecrutement.lorsquecettedernières’est une journée de formation pour les femmes qui 514 343-6524 // sac.umontreal.ca Étudiants ...........................4 $ présentéeàlatêtedelaFeUQ,laparitéétait s’impliquent dans la politique étudiante pour Centre d’essai // Pavillon J.-A.-DeSève Admission générale ..........5 $ presqueacquiseavectroisfemmessurhuit. pouvoir les aider à développer certaines com- 2332, boul. Édouard-Montpetit 6e étage toutefois,lorsqu’unprésidentaprislarelève pétences qui sont ciblées comme étant utiles aprèssondépart,lenombredefemmesadimi- pour favoriser la participation des femmes », nué.«Quand je suis partie, l’équipe qui se pré- indiquelesecrétairegénéralVincentFournier sentait n’avait pas de femmes dans ses rangs, gosselin. Page 8 • Quartier L!bre • vol. 22 • no 7 • 26 novembre 2014
IDÉOLOGIE féminisme, ce mot Qui fait Peur Le magazine Time a publié le 13 novembre dernier les résultats d’un sondage annuel sur les mots à bannir de notre vocabulaire. Le mot illustration : lydia KépinsKi « féministe » en faisait partie. entre le discours d’emma Watson et le mouvement femen, le terme prend différents sens et fait peur à certains étudiants. pa r a n a S ta S S i a D e pa U l D est un mot qui a été utilisé à toutes coisenétudesféministes(réQeF),Francine «c’ les sauces et il ne veut plus dire la Descarries,estimequelamauvaisepercep- même chose aujourd’hui qu’à l’époque de nos tiondumot« féministe »nedatepasd’hier. mères, estime l’étudiante au micropro- « tous les mouvements sociaux qui visent à grammeenenseignementpostsecondaireà renverser des rapports de pouvoir sont tou- l’UdeM andréanne gingras. On est rendu jours considérés comme quelque chose de quelques générations plus loin, on a de nou- menaçant, croit-elle.La façon de contrer un veaux enjeux. » tel mouvement, c’est d’en offrir une image négative. » l’intégrationdeshommesdansleféminisme fait de montrer la nudité, dénigre le mouve- en2012,laFédérationdesassociationsétu- estaussil’unedesraisonsquipoussentcer- ment féministe », penseludovicriffiod,malà diantesducampusdel’UdeM(FaeCUM)avait tains étudiants à vouloir se dissocier de ce l’aise devant ce phénomène. sur la place décidé de retirer le mot « féministe » de sa terme.« Des gens pensent que le féminisme publique,legroupeafaitparlerdelui,mais égalitarisme politique d’intégration des femmes aux au-delà des perceptions, certains étudiants ne pense qu’aux privilèges des femmes et qu’il plutôtdefaçonnégativeselonl’étudiant. instances de la Fédération. Quartier Libre a jugentquelemot« féministe »n’estplussuf- adopte un discours de ressentiment envers les rapporté le 3 avril 2012 que la secrétaire fisammentinclusif.« Je me sens égalitariste, hommes », expliqueryoaChung. le fait d’éliminer le mot « féminisme » par générale de l’époque, stéphanie tougas, car féministe, ça limiterait mon action aux dégoût pour Femen constitue toutefois une jugeaitlemottropengagé. femmes alors que c’est envers tout le monde FrancineDescarriesprécisenéanmoinsquele réactionexagérée,croitsamuelMontplaisir. qu’il faut agir », confiel’étudiantauDessen féminismenevisepasàrenverserlesrôlesde «C’est comme dire: “j’ai peur d’être de gauche, « La plus principale raison pour laquelle le mot designdejeuxludovicriffiod. dominationaudétrimentdeshommes,mais car j’ai peur des marxistes léninistes”, juge-t-il. féminisme est mal compris, c’est que le con- tente plutôt d’établir un respect mutuel. tu prends un pan de la pensée féministe, puis cept est mal présenté aux gens », soutient selon la professeure au Département de « C’est un mouvement en faveur de la fin des tu décides de tout rejeter à cause de ça. » poursapartl’étudiantenphilosophieetmem- philosophiedel’UdeMryoaChung,lefémi- injustices, et être égal ne veut pas dire être bredelasociétéFéminismesetPhilosophies nismedépassel’égalitéhomme-femmeetvise supérieur », précise-t-elle. surlaplacepublique,l’actriceemmaWatson à l’UdeM (soFéPUM) samuel Montplaisir. à repenser les injustices dans le monde. sembleavoirconquisplusdecœursavecson v selonlui,leféminismepeutprendreplusieurs « Certaines féministes vont défendre un discours à l’onU pour heForshe, alors que formes,maisilestàlabaseunmouvement avancement des droits des femmes, mais vont son message concernait entre autres les Diversité visant l’égalité entre les hommes et les aussi se battre contre toutes les discrimina- l’hétérogénéitédumouvementpeutaussiêtre hommes.selonlaprofesseureryoaChung,il femmesdanslasociété. tions faites en raison de leur appartenance effrayantepourcertains.entrelesféministes fauttoutefoisfaireattentionàl’effetdemode ethnique, soutient-elle. On a vu ça dans le musulmanesetlesféministessocialistes,par quinepermetpastoujoursdecomprendre laprofesseureauDépartementdesociologie blackfeminism et avec les féministes musul- exemple,lesidéesetlesmoyensd’actionsont lasignificationdecemotauxmultiplesinter- del’UQaMetresponsableduréseauquébé- manes. » trèsdifférents.« Le mouvement Femen, par le prétations. voX PoP Le discours d’emma Watson à L’onu a-t-iL infLuencé votre PercePtion du féminisme ? photos : anastassia depauld mohamed ali benali ciré aw Karen darmouni camille goyens franck senet Biologie pédagogie économie communication psychologie C’estunebonnechosequedesfi- C’est une bonne chose, car l’opi- Moi, j’ai beaucoup aimé. Ça m’a Ça n’a pas fondamentalement C’était bien, il faut que des célé- gurespubliquesprennentposition, nion publique bouge avec les touché ce qu’elle a dit, elle avait changémonopinion,maisçam’a britésprennentposition. maisilfautqueçasoitfaitdansle leaders !ilnefaudraitpasvoirles raison. ouvert les yeux sur le fait que les bon sens. il faut dépasser les relationshommes-femmescomme hommessontaussiconcernéspar clichés, dans les années 1970, le desrelationsdominants-dominés. ledébat. féminismen’étaitpaslemême. Quartier L!bre • vol. 22 • no 7 • 26 novembre 2014 • Page 9
feMMeS à poly Photo :isabellebergeron «Lorsqu’on est une femme, jeune en plus, il faut prouver que l’on sait travailler fort.» bûcHer Pour – Daria camilla Boffito postdoctorante en génie chimique à polytechnique se démarQuer Travailler dur. selon l’étudiante postdoctorale de l’École polytechnique daria Camilla Boffito, c’est la clé du succès lorsqu’on est une femme qui évolue dans le domaine des sciences. portrait d’une jeune femme qui a fait sa place dans un milieu où le genre masculin prédomine. pa r a n n e G a B r i e l l e D U c h a r M e pécialistedesbiocarburants,Dariaadéjà fruitsdesontravailrapidement.« en plus, cela s unecarrièreimpressionnanteàl’aubede me permet d’utiliser ma créativité », renchérit- sestrenteans.elleacomplétéundoctoraten elle. Daria entretient notamment sa passion productiondebiodiéselenl’espacedetroisans pourl’écritureenrédigeantunlivresurl’art àl’UniversitédeMilan.sasuperviseurede delarédactiondansledomainedelascience. l’époque,Claudial.bianchi,témoignedela entrevue aux États-Unis, on m’a demandé si entrevue », soutient-elle. Daria, elle, a la déterminationdelajeunescientifique.«elle j’étais mariée, avant même de m’interroger sur chanced’avoirobtenudesbourses,cequine voulait toujours terminer le travail le plus rapi- mon parcours professionnel ou académique», laplacepasdansuntelcontexte,dumoins Des inégalités encore tangibles dement possible et était prête à faire des heures Pournelaisseraucunpréjugéliéàsonsexe remarque-t-elle.Unetellequestionsous-tend pourlemoment. supplémentaires pour y arriver, relate-t-elle. en ou à son jeune âge la freiner, elle a mis les selonelle,unepeurdesemployeursqu’une un mot, elle est chevronnée.» ladoctoranteest bouchées doubles. « Lorsqu’on est une femmeinterrompesontravailenraisond’une DariaCamillarestetoutdemêmeoptimiste égalementrécipiendairedelaplusprestigieuse femme, jeune en plus, il faut prouver que l’on grossesse.Parcontre,ellesoulignequec’est concernant la place des femmes dans le boursecanadienneauxétudespostdoctorales, sait travailler fort », juge-t-elle. et elle en a unphénomènerépanduquin’estpaspropreà monde de la science. « Un superviseur de laboursebanting,cequiaconfirmésondésir convaincuplusd’un.« elle sait où mettre ses lascience. doctorat est déjà assez occupé, il ne se deresteràMontréalpoursesrecherches. énergies, confirmesonsuperviseuraupost- souciera même pas du fait que son élève soit doctorat, gregory Patience. elle est vraie, Claudial.bianchipointeuneautreréalitéà un homme ou une femme », dit-elle à la « J’ai toujours été passionnée par la science, dynamique et proactive. Lors de notre rencon- laquelle font face les femmes du domaine blague. gregory Patience estime, lui aussi, raconte Daria Camilla boffito. Depuis l’école tre, j’ai tout de suite voulu travailler avec elle. » scientifique. « Certaines femmes se sentent ne pas faire de distinction entre les sexes. primaire, c’est mon domaine de prédilection. » privilégiées d’avoir fait leur place dans le selonlui,c’estd’abordl’ardeurautravailqui Cequ’elleaimeleplusdesonmilieu,c’estson Malgrésesefforts,Dariaadéjàétévictime domaine et ont ainsi moins tendance à estlaclédusuccèsdansledomainescien- aspectconcret,lefaitdepouvoirapprécierles d’étiquetage.«en Italie, et dans une récente négocier leurs conditions de travail lors de leur tifique. Photo :isabellebergeron La postdoctorante Michèle desjardins a eu un Parcours l’occasion de travailler à l’amélioration de caméras qui permettent de détecter de façon précoce les maladies de la rétine. PrestigieuX La postdoctorante en génie biomédical à polytechnique Michèle desjardins a déjà de belles réussites à son actif. La jeune femme de 29 ans a su se faire remarquer en recevant une quinzaine de bourses, la médaille du Lieutenant-gouverneur pour la jeunesse et de nombreux prix pour ses travaux de recherche, dans l’univers très masculin des sciences. pa r c a M i l l e f e i r e i S e n itulaired’unedesplusprestigieusesdis- tinctions d’études supérieures du pays rienceetl’autonomiedelajeunedoctorante leshommes.«Je suis toujours un peu choquée Bourses et prix t décernéeparlegouvernementduCanada,la sathèseluiad’ailleursvaludenombreuses ont fait d’elle une collaboratrice précieuse quand je suis témoin de propos ou de comporte- bourse Vanier, reçue en mai 2010, Michèle reconnaissances.elleareçuen2012,pourson danslesrecherchesenimageriedelarétine ments sexistes, préciseMichèle.Ayant toujours Desjardins a consacré quatre ans et demi à travailsurleseffetsdel’exercicephysiquesur auxquelleselleaparticipé.« Michèle nous a été une personne affirmée et confiante, heureu- sondoctorat,dontuneannéepasséeencotu- le vieillissement du cerveau, l’une des 25 été recommandée par M. Lesage, car elle pos- sement je n’ai pas trop laissé cela m’affecter.» telleentreParisetMontréal.« J’aime voyager, bourses françaises l’oréal-UnesCo pour les sédait déjà toutes les notions dont nous avions et le fait de travailler dans ces deux pays m’a femmesetlascience,quipromeuventlerôle besoin, conclut-il. elle a le CV et le profil idéal. » selon Frédéric lesage, c’est d’ailleurs le aussi donné l’avantage indéniable de mener desfemmesdanslarecherchescientifique. manque de professeures femmes qui des expériences plus approfondies et avec des représenteencoreunefaiblessedanslespro- techniques différentes », croit Michèle le superviseur de recherche de Michèle au grammesdispensésàPolytechnique.« Il n’y a Un univers masculin Desjardins. Départementdegénieélectriqueà pas beaucoup de femmes mentors, déplorele et quelques préjugés Polytechnique,Frédériclesage,estimequele sipourMichèlelefaitd’êtreunefemmenelui professeur.Cela serait bénéfique, justement sathèse,soutenueendécembre 2013etinti- sujettraitéparsonélèvedanssathèseluia apasposédeproblèmemajeurdurantses pour servir de modèles aux jeunes étudiantes tulée « imagerie multimodale des corrélats permis de se démarquer et aura un impact études,ellereconnaitquelespréjugésàl’égard en sciences. » vasculaires du vieillissement cérébral », important dans la compréhension du vieil- delagentfémininepeuventavoirlapeaudure. portaitsurlesmécanismesdevieillissement lissement du cerveau. « Michèle a étudié ce «On entend encore des jugements sur la façon Dans un mois, Michèle aura terminé son danslecerveauhumain.« Je me suis toujours problème à grande échelle chez l’humain, dont une fille peut s’habiller,souligneMichèle. annéedepostdoctoratàPolytechnique.elle intéressée à la mémoire et à l’inconscient, mais sur des animaux pour en comprendre les Ou des réflexions comme: “une telle a le poste sedirigeraalorsversl’UniversitédeCalifornie décrit-elle.Ce qui m’intéressait, c’était d’étu- mécanismes sous-jacents », explique le pro- de professeure parce qu’elle est belle” et “il y a àsanDiegooùuneautreannéedepostdoc- dier les effets du vieillissement sur le cerveau fesseur. plein de bourses pour les filles!” » toratl’attend.ellepourraainsicomplétersa pour mieux comprendre la relation entre le formation avant de revenir à Montréal et, débit sanguin et le déclin cognitif qui survient selon le chercheur en imagerie à optina DansleDépartementdegéniebiomédical,les peut-être,depouvoirvivresonrêve :obtenir avec l’âge. » Diagnostics, Jean-Philippe sylvestre, l’expé- femmessontaussiprésentes,voireplus,que unposteacadémiqueetenseigner. 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