Rachel L. Mellon Collection - Cristóbal Balenciaga Museoa

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Rachel L. Mellon Collection - Cristóbal Balenciaga Museoa
cristóbal balenciaga museoa

Rachel
L. Mellon
Collection
Rachel L. Mellon Collection - Cristóbal Balenciaga Museoa
Balenciaga, 100 ans

                                                Balenciaga ouvrit son premier atelier en 1917,
                                                à Saint-Sébastien, alors qu’il n’avait que 22
                                                ans. Ce fut le départ d’une activité frénétique
                                                qui le conduirait à s’installer à Paris vingt ans
                                                plus tard, où il serait consacré « Maître » de la
                                                Haute Couture internationale.

                                                2017 est donc l’année qui marque le
                                                centenaire des premiers pas de l’aventure
                                                créative et commerciale du jeune Balenciaga,
                                                alors qu’il y a tout juste 80 ans, il inaugurait
                                                aussi sa célèbre maison parisienne au 10 de
                                                l’avenue George V.

Portrait de Cristóbal Balenciaga datant de
1937. © Sarria / Cristóbal Balenciaga Museoa.   C’est dans le contexte de ce centenaire que le
                                                musée Cristóbal Balenciaga présente Rachel
                                                L. Mellon Collection. Cette exposition, qui
                                                pourra être visitée à partir du 27 mai 2017
                                                jusqu’au 25 janvier 2018, rend hommage
                                                à une grande dame dont l’influence fut
                                                considérable en tant que cliente de la Maison
                                                Balenciaga, en tant que personnalité de la vie
                                                sociale de son époque, en tant que paysagiste
                                                autodidacte et en tant que bienfaitrice de
                                                divers organismes culturels dans différents
                                                pays, et parmi eux, le propre musée Cristóbal
                                                Balenciaga.

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Rachel L. Mellon Collection - Cristóbal Balenciaga Museoa
Le legs de Mme. Mellon
Rachel L. Mellon Collection - Cristóbal Balenciaga Museoa
Le legs de Mme. Mellon

Rachel Lowe                                Philanthrope, collectionneuse d’art, créatrice de jardins,
                                           amie personnelle des Kennedy et épouse du grand magnat
Lambert Mellon                             des finances et mécène Paul Mellon, Mme. Mellon constitue
                                           l’archétype de la cliente fortunée, sensible et exclusive de
(1910–2014),                               la maison Balenciaga. Ce statut, conforté par une relation
                                           d’affinité et d’amitié avec le grand couturier, conféra à Mme.
surnommée Bunny,                           Mellon le privilège de posséder l’une des plus importantes
                                           garde-robes de son époque. Cette garde-robe s’alimente de
fut l’une des grandes                      tout type de vêtements et accessoires pour sa vie sociale et
                                           privée, réunis par ordre chronologique sur une période de 12
dames de la haute                          ans, depuis 1956 jusqu’à la fermeture de Balenciaga en 1968.

société nord-                              « Les collections privées ont leur propre physionomie qui,
                                           évidemment, révèlent les goûts et les attitudes de leurs
américaine du XXe                          responsables ». Cette réflexion de John Rewald sur le
                                           collectionnisme d’art dans le catalogue de l’exposition d’une
siècle.                                    des collections d’art des Mellon pourrait être extrapolée
                                           à sa façon de sélectionner, acquérir, conserver et même
                                           documenter l’ensemble de ses vêtements, dont une fraction
                                           constitue aujourd’hui une collection à part au sein du
                                           patrimoine du musée Cristóbal Balenciaga.

                                           La collection
                                           La collection réunie au fil des ans a reçu une forte impulsion
                                           en 2014 grâce à l’extraordinaire legs laissé par Mme. Mellon à
                                           sa mort, qui s’est par la suite enrichi du don de documents en
                                           rapport avec la collection par la Gerard Lambert Foundation.

                                           Ainsi, la collection contient tout type de vêtements et
                                           d’accessoires pour tous les moments de la journée, acquis
                                           par Mme. Mellon durant plus de 10 ans. Et concrètement, 120
                                           tailleurs de jour, 50 manteaux, 40 robes de cocktail, 25 robes
                                           du soir, 20 déshabillés, 10 ensembles de jardin, 30 de lingerie,
                                           215 foulards, 32 coiffures et chapeaux, en plus d’une catégorie
                                           éclectique jusqu’à atteindre les 660 références. Le fonds
                                           Rachel L. Mellon conserve aussi des archives documentaires
                                           comprenant 138 croquis originaux avec des échantillons
                                           de tissu et 250 pièces de correspondance commerciale et
                                           personnelle.
Rachel L. Mellon s’occupant de son
jardin, vêtue d’une tunique de Cristóbal
Balenciaga. © Henri Cartier- Bresson /     C’est probablement la plus importante collection de
Magnum Photos / Contact.                   Balenciaga réunie par une même cliente conservée

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Rachel L. Mellon Collection - Cristóbal Balenciaga Museoa
Le legs de Mme. Mellon

                                              actuellement dans les fonds d’un musée ; mais, en dehors du
                                              volume de références, déjà fort conséquent, la plus grande
                                              richesse de la collection réside dans la diversité et dans
                                              l’information qui se dégage des relations entre les pièces et
                                              la documentation et que la passion conservatrice de Mme.
                                              Mellon nous donne l’opportunité d’extraire aujourd’hui.

                                              Cette interrelation entre la constance documentaire et la
                                              collection de vêtements reflète parfaitement le processus
                                              d’achat d’une cliente internationale auprès de la Maison
                                              Balenciaga, en commençant par les croquis envoyés pour la
                                              sélection des modèles, jusqu’à l’expédition de la facture. Et
                                              ce sans compter avec la documentation qui met en évidence
                                              l’exclusivité et le traitement de faveur dont bénéficiait Mme.
                                              Mellon.

                                              L’exposition
Rachel L. Mellon se convertit en l’une des    L’exposition Rachel L. Mellon Collection est la première
plus prestigieuses clientes internationales   réalisée par le musée autour de cet héritage. Parmi les
de Balenciaga. Facture de 1956. © Rachel
L. Mellon bilduma / Cristóbal Balenciaga      plus de 600 références textiles et documentaires qui
Museoa.                                       forment cette collection, nous avons sélectionné 150 pièces
                                              représentatives, dont la plupart n’ont jamais été exposées
                                              auparavant. Et concrètement, 97 pièces de la garde-robe
                                              ainsi que des documents originaux et des objets personnels  :
                                              croquis, correspondance, factures, photos, etc. L’exposition
                                              nous permet de mieux connaître Balenciaga à travers le
                                              filtre fascinant que nous offre Mme. Mellon en tant que
                                              cliente, amie et collectionneuse expérimentée, et comme
                                              représentante d’un mode de vie auquel très peu avaient
                                              accès.

                                              Cette lecture représente un enjeu complexe qui prend
                                              forme sous la direction de M. Hubert de Givenchy, président
                                              fondateur du musée, figure clé de la genèse de la collection
                                              et ami personnel de nos deux protagonistes.

                                              L’exposition est produite par le musée, sous le
                                              co- commissariat d’Eloy Martínez de la Pera, responsable de
                                              la Fondation Cristóbal Balenciaga, et d’Igor Uria, directeur
                                              des collections du musée.

La collection Rachel L. Mellon bénéficia
d’une grande impulsion en 2014 avec
l’incorporation de plus de 400 pièces.
© Collection Rachel L. Mellon / Cristóbal
Balenciaga Museoa.

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Rachel L. Mellon Collection - Cristóbal Balenciaga Museoa
Le monde de Mme. Mellon

La propre biographie
de Mme. Mellon
constitue l’un des
thèmes centraux
de l’exposition.
Replacée dans son
contexte historique,
elle permet de
comprendre
l’importance sociale
du personnage
public et l’intimité
spéciale de la femme
                                               Née en 1910, Rachel Lowe Lambert était l’héritière d’une
dans sa vie privée.                            grande fortune amassée dans l’industrie chimique par son
                                               grand-père, inventeur de Listerine, et son père, président
                                               de Gillette. Elle se maria deux fois. La première, en 1932,
                                               avec Stacy Barcroft Lloyd, avec qui elle eut deux enfants. La
                                               deuxième, en 1946, avec Paul Mellon, veuf avec deux enfants
                                               possédant l’une des plus grandes fortunes du monde, grand
                                               mécène et collectionneur d’art.

                                               Mme. Mellon était une personne extrêmement jalouse de
                                               son intimité et peu encline à s’exposer à la lumière publique.
                                               Ses relations sociales se limitaient bien souvent à un cercle
                                               réduit et sélectif d’amis, et parmi eux, le président Kennedy
                                               et son épouse Jackie. Signalons par ailleurs qu’elle reçut
                                               dans sa formidable propriété d’Oak Spring, en Virginie,
                                               deux générations de la famille royale d’Angleterre ; la reine
Paul et Rachel Mellon lors d’une               Elizabeth II et le prince Philip d’Édimbourg en 1957, ou, des
inauguration à la National Gallery of Art en
1965. ©National Gallery of Art, Washington     années plus tard, le prince Charles et Lady Di, seule visite
d.c. Gallery Archive.                          de ces derniers à des résidences privées lors de leur tournée
                                               américaine.

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Rachel L. Mellon Collection - Cristóbal Balenciaga Museoa
Le monde de Mme. Mellon

                                              Car le fait est que Mme. Mellon appartient à une élite d’un
                                              grand poids économique, mais aussi politique et intellectuel.
                                              En tant que mécène et philanthrope des arts, aux côtés
                                              de son époux Paul, elle légua ainsi à la National Gallery
                                              of Art plus de 1.000 œuvres d’art –des Cézanne, Van Gogh
                                              ou Degas, entre autres–. Dans ses rares photographies
                                              publiques, on peut la voir entrain de converser avec des
                                              personnalités éminentes du monde de la culture comme
                                              Truman Capote, l’architecte I.M. Pei ou l’artiste Adam
                                              Peiperl.

                                               Mme. Mellon accorda uniquement deux interviews durant
                                               sa vie ; la première au New York Times en 1969 et la
                                               deuxième, en 2010, au magazine Vanity Fair. De la première
                                               émana sa célèbre phrase et sa conviction la plus intime,
                                              « nothing should be noticed  » (on ne doit rien remarquer).
                                               Cette facette de présence discrète et d’influence voilée
                                               dans les sphères du pouvoir de la vie sociale et culturelle
Mme. Jacqueline Kennedy, accompagnée           américaine se complète des images, encore plus rares,
de Mme. Mellon, quitte la maison de Mme.      –  comme celles d’Henri Cartier-Bresson pour Vogue  – qui
Martin Luther King Jr. après avoir présenté
ses respects à la veuve du défenseur des       témoignent d’une Mme. Mellon plus intime se consacrant
droits civils assassiné, 1968. © Collection    à sa grande passion, le jardin, et portant pour l’occasion
Bettmann / Getty Images.                       des tuniques, chemisiers et jupes créés tout exprès par
                                               Balenciaga.

                                              L’étude et la pratique du jardinage, de l’horticulture et
                                              du paysagisme sont les traits les plus représentatifs et
                                              personnels de Mme. Mellon, pour être un domaine où
                                              elle se distingua par ses propres mérites. Cette facette
                                              qu’elle développa dès son enfance l’accompagna toute sa
                                              vie, durant laquelle elle se forma en autodidacte tout en
                                              réunissant une incroyable bibliothèque thématique et en
                                              prêtant ses talents de paysagiste amateur dans ses propres
                                              résidences et celles de son cercle d’amis. En 1962 cependant,
                                              cette activité recevrait une reconnaissance publique grâce à
                                              une commande de J.F. Kennedy qui la chargea de concevoir
                                              l’emblématique Roseraie de la Maison-Blanche, qui jouxte
                                              le Bureau ovale et la célèbre Aile ouest. Une tâche qu’elle
                                              compléta des années plus tard en reconcevant le jardin
                                              Kennedy à la demande de Mme. Lady Bird Johnson et pour
                                              laquelle elle fut distinguée du Conservation Service Award
                                              en 1966.

                                              Plus tard, elle contribua activement à la restauration du
                                              Potager du Roi à Versailles, conçu par son très admiré Jean
                                              de la Quintinie au XVIIe siècle, un projet qu’elle entreprit à
                                              l’instance de son ami Hubert de Givenchy et pour lequel elle
                                              fut décorée de la Croix d’ Officier des Arts et des Lettres.

                                              L’exposition retrace ce contexte biographique lié à Mme.
                                              Mellon à travers une sélection soignée de tenues de jardin,
                                              de jour, de cocktail et du soir, qui, en juxtaposition avec
                                              les photographies publiées dans la presse ou conservées
                                              dans les archives de diverses institutions, et avec la
                                              présentation d’objets originaux et la recréation d’ambiances,
                                              nous permettent de tendre cette passerelle dans l’histoire
                                              et d’accéder à ce moment et à cet univers concret que
Mme. Mellon, passionnée de jardinage,         représente Mme. Mellon.
d’horticulture et de paysagisme.
© Fred. R. Conrad. The New York Times.

                                                                                                             6
Rachel L. Mellon Collection - Cristóbal Balenciaga Museoa
Le monde de Mme. Mellon

    Manteau en sergé de laine
    bleu marine avec 4 plis
    creux au dos. balenciaga.
    paris. Août 1937.
    cbm 2004.37

    Mme. Mellon entretint une
    relation étroite avec Jackie
    Kennedy, pour qui elle joua
    le rôle de mentor, confidente
    et amie. Elle accompagnait
    Jackie à des actes officiels,
    et toutes deux partagèrent
    de nombreux moments de
    loisirs et des périodes de
    vacances. Avec ce manteau
    de jour, Mme. Mellon
    accompagna la première
    dame lorsqu’elle présenta ses
    condoléances à la veuve de
    Martin Luther King, après
    l’assassinat de ce dernier en
    1968.

7
Rachel L. Mellon Collection - Cristóbal Balenciaga Museoa
Le monde de Mme. Mellon

   Ensemble du soir composé
   d’un haut cintré décoré de
   feuilles de vigne en organza
   de soie noire et d’une jupe
   en faille noire. balenciaga.
   paris. Février 1968
   cbm 2014. 245ac.

   Cet ensemble appartient
   à la dernière collection de
   Cristóbal Balenciaga. Mme.
   Mellon le commanda en
   février 1968 pour se rendre à
   l’inauguration de l’exposition
   de printemps de la National
   Gallery of Art de Washington,
   dont les Mellon étaient de
   grands bienfaiteurs. Au mois
   de mars de la même année,
   l’ensemble apparut dans la
   revue Harper’s Bazaar.

                                    8
Rachel L. Mellon Collection - Cristóbal Balenciaga Museoa
Le monde de Mme. Mellon

    Tunique de jardin, ample,
    avec des poches plaquées
    en forme de losange, en
    taffetas de coton vert pistache.
    balenciaga. paris.
    cbm 2014.96.

    Cristóbal Balenciaga s’adaptait
    aux exigences de Mme. Mellon
    en modifiant les modèles
    qu’elle sélectionnait ou en
    les créant en fonction de ses
    besoins quotidiens. Le couturier
    prend ainsi en charge toutes
    ses tenues de jardin- tuniques,
    chemisiers et jupes. Une
    exception dans la Maison.
    Comme le remarquait Bunny
    Mellon, «les modèles pour le
    jour s’adaptaient à la perfection
    à la vie de ses clientes. Ainsi,
    pour travailler au jardin, je
    disposais de tuniques amples en
    coton de lin et de jupes unies…»

9
Cliente et amie

Ses robes et ses            Mme. Mellon fit la connaissance de Cristóbal Balenciaga
                            à travers un ami commun, le prestigieux créateur joaillier
manteaux du soir            Jean Schlumberger, très réputé pour ses travaux pour la
                            firme Tiffany&Co.
étaient fascinants.
                            Elle-même narre ainsi les débuts de sa relation comme
Ses modèles pour le         cliente avec le couturier et ses premiers achats : « Johnny
                            Schlumberger était un ami intime. Il n’hésitait jamais à
jour s’adaptaient à la      critiquer les créations américaines. Un jour que j’étais
                            à Londres, il m’envoya l’essayeuse de Balenciaga pour
perfection à la vie de      prendre mes mesures et me faire faire un mannequin à ma
                            taille. L’automne suivant, il me fit parvenir deux robes et
ses clientes. Ainsi, pour   un manteau trois-quarts confectionné dans un merveilleux
                            tissu noir. Je dois admettre que j’en fus enchantée. C’est
travailler au jardin, je    alors que je commençai à faire appel à Balenciaga ».

disposais de tuniques       Bientôt, cette relation se transforme en amitié durable et
                            en une fidélité qui durera plus de dix ans. L’amitié avec
amples en coton de lin      Balenciaga et son statut en tant que cliente marquent
                            certaines particularités du processus d’achat de Mme.
et de jupes unies…          Mellon, et par extension, du fonds aujourd’hui conservé par
                            le musée, que l’exposition cherche maintenant à mettre en
                            valeur.

Rachel L. Mellon
                            Le processus d’achat
                            Collecte ou collectionnisme sont les deux termes
                            qui pourraient se dégager de l’étude détaillée de la
                            correspondance commerciale entre Mme. Mellon et la
                            Maison Balenciaga, comme en témoignent les 128 factures
                            conservées au fil des ans, depuis la première, datée de
                            1956, jusqu’à celle correspondant à la dernière collection de
                            Cristóbal Balenciaga, de 1968.

                            Mme. Mellon mérite le statut de cliente spéciale en vertu de
                            sa fidélité et de son pouvoir économique. Certes, sa relation
                            d’amitié lui valut sans doute un traitement de faveur au
                            sein de la Maison, mais n’oublions pas non plus les 614.310
                            dollars que la nord-américaine dépensa chez Balenciaga en
                            un peu plus d’une décennie.

                            Parmi les facteurs qui distinguent le plus Mme. Mellon
                            en tant que cliente, l’un des plus importants a à voir avec

                                                                                          10
Cliente et amie

                                             l’adaptation de certains modèles à ses goûts et à ses besoins.
                                             Il faut souligner que cette procédure d’achat est assez
                                             exceptionnelle dans le contexte de la Haute Couture et
                                             encore plus dans le cas de la Maison Balenciaga, dont le
                                             manque de souplesse était légendaire lorsqu’il s’agissait de
                                             réaliser des modifications ou de satisfaire à des demandes
                                             qui pourraient dénaturer ou altérer de manière significative
                                             les modèles.

                                             On peut extraire des preuves de ce traitement de faveur
                                             dans « I Feel Pretty », un album qu’elle créa elle-même avec
                                             les croquis des modèles envoyés systématiquement depuis
                                             la Maison entre 1959 et 1962 pour qu’elle fasse son choix. La
                                             diversité des modèles reproduits est en corrélation parfaite
                                             avec les factures et souligne, dès la sélection du modèle, la
                                             possibilité de les confectionner dans différents tissus.

                                             Ces croquis s’accompagnent également d’explications
Croquis envoyé par Mlle. Renée Tamisier le   concrètes sur la façon de porter les modèles. Ces documents
16 septembre 1958. cbm 2014.527.             prouvent que la directrice du salon de Paris, Renée Tamisier,
© Fondation Cristóbal Balenciaga.
                                             faisait une exception en s’occupant personnellement
                                             de Mme. Mellon. La nord-américaine évitait aussi les
                                             minutieuses phases d’essayage grâce à la présence d’un
                                             mannequin personnalisé avec ses mesures exactes dans
                                             l’atelier, un traitement réservé aux clientes les plus
                                             exclusives.

Album I Feel Pretty. cbm 2014.526ab.         Croquis du modèle 149 de février 1962 et robe de jour en coton
© Fondation Cristóbal Balenciaga.            piqué imprimé. cbm 2014.526.87  /cbm 2014.89.
Photo : Ibañez.                              © Fondation Cristóbal Balenciaga. Photo : Paredes.

11
Cliente et amie

                                                         Adaptation et répétition de modèles
                                                          On est surpris par la répétition de certains modèles dans
                                                          différents tissus, ou dans le même, Mme. Mellon allant
                                                          jusqu’à réitérer l’achat de modèles de collections antérieures
                                                          ou à se faire confectionner certaines pièces en exclusivité,
                                                          depuis des accessoires jusqu’à des déshabillés.

                                                          Cette particularité d’achat réitératif est parfaitement illustrée
                                                          dans la facture datée du 19 décembre 1957 qui nous dévoile
                                                          l’achat de 4 manteaux – tous du modèle 75- avec de grands
                                                          écarts de prix suivant le tissu ou la doublure utilisée, qui
                                                          pouvaient aller de 440,47 à 9.523,89 dollars.

                                                          Mme. Mellon était une des grandes clientes internationales
                                                          qui importaient la Haute Couture parisienne et qui
                                                          contribuèrent à produire cette aura d’aspiration sociale
                                                          qui ouvrirait le marché américain aux marques de luxe
Croquis de déshabillé en faille jaune                     européennes. Dans plusieurs factures, le montant total
brodée de chardons en chenille violette de                était majoré de 25% correspondant aux taxes douanières, à
Lesage. Modèle 210. Août 1960.
cbm 2014.526.98. © Fondation Cristóbal                    l’emballage et au fret d’American Airlines.
Balenciaga.
                                                         Lorsque la Maison ferma, Mme. Mellon fit cette réflexion :
                                                         «  Une des grandes joies de ma vie fut de connaître Cristóbal
                                                         Balenciaga. C’était un bon ami et très cher. Il s’occupa de ma
                                                         garde-robe pendant plus de 10 ans. Il comprenait le luxe et
                                                         la simplicité avec une sensibilité profonde. Son charme, son
                                                         sourire et sa vocation entièrement tournée vers la création
                                                         émanaient à tout moment de sa présence tranquille ».

                                Robe de cocktail bouillonnée avec du satin      Photographie du modèle 126, août 1957.
                                imprimé, modifiée au dos pour Mme. Mellon.      © Archives Balenciaga, Paris.
                                balenciaga. paris. cbm 2000.05ab. © Fondation
                                Cristóbal Balenciaga. Photo : Outumuro.

                                                                                                                         12
La collectionneuse

À sa mort en 2014,
ses legs et la vente
de ses biens à des
fins bénéfiques ont
apporté beaucoup
d’informations
personnelles sur
la figure de Mme.
Mellon.

                                       Rachel L. Mellon s’est révélée comme une femme au goût
                                       cultivé et personnel, avec des critères esthétiques arrêtés et
                                       comme une amie fidèle dont l’influence subtile allait bien
                                       au-delà de sa retraite privée.

                                       Les Mellon éprouvaient une véritable passion pour acheter
                                       et s’entourer des choses qu’ils aimaient. Ensemble, ils
                                       réunirent une des meilleures collections d’art privées du
                                       monde. Paul avait une faiblesse pour l’art impressionniste
                                       et les anciens Maîtres, alors que Bunny cultivait un goût
                                       éclectique qui la faisait vibrer aussi bien pour un paysage
                                       de mœurs du xixe siècle que pour un chef-d’œuvre
                                       contemporain. Sa collection personnelle réunissait des
                                       œuvres de Giacometti, Rothko, Diebenkorn, Braque, etc.
                                       et elle s’entoura de tout type de trésors sous forme de
                                       mobilier, porcelaine, vannerie, bijoux ou vêtements qu’elle
                                       disposait avec un goût exquis dans ses maisons et divers
                                       recoins avec un sens exigeant et particulier de la proportion
                                       et de l’esthétique, se refusant à attribuer aux œuvres
                                       «importantes» un statut décoratif supérieur.
Mme. Mellon avec un de ses livres de
botanique, photographiée en 1982.
© Fred. R. Conrad. The New York        Grâce à ses moyens financiers, elle pouvait évaluer les
Times / Contacto.                      choses avec des critères personnels sans en mesurer le

13
La collectionneuse

                                       prix. Selon les mots du galeriste et ami Giraud dans une
                                       interview de 2014 pour le Financial Times « on peut toujours
                                       juger un collectionneur à ce qu’il y a sur ses murs. Elle, elle
                                       avait un Van Gogh dans sa salle de bains et dans son salon
                                       d’Antigua, un poster d’une exposition de Rothko ».

                                       Parmi toutes ses collections, la plus importante pour Mme.
                                       Mellon fut probablement celle qui est conservée à la Oak
                                       Spring Library, un grand fonds au service de la recherche
                                       sur le développement durable et la préservation des espèces
                                       botaniques. Comme dans sa collection radicale d’art,
                                       Mme. Mellon était déjà en avance sur son temps dans sa
                                       préoccupation pour la nature et l’environnement.

                                       Bien qu’il soit peut-être excessif de la qualifier de tastemaker,
                                       compte tenu de son exposition limitée au public, Mme.
                                       Mellon collectionnait en se laissant guider par un œil expert
                                       et un instinct impeccable. Admirée et imitée dans son cercle,
                                       elle n’hésitait pas à utiliser son influence pour parrainer des
Tableau de Mark Rothko appartenant à   artistes.
Mme. Mellon. © Sotheby’s

                                       L’œil aiguisé de collectionneuse de Mme. Mellon ne faillit
                                       pas dans sa collection de Balenciaga, puisque guidée par
                                       ses critères et ses préférences esthétiques, elle sélectionna,
                                       tout au long de ses 12 ans de fidélité, plusieurs pièces qui
                                       s’avèrent être majeures dans l’ensemble de la carrière
                                       de Cristóbal Balenciaga comme créateur. Des pièces
                                       considérées comme emblématiques de la collection qui
                                       méritent d’être mises en valeur dans cette exposition.

                                                                     Mme. Rachel Mellon lors de
                                                                     l’inauguration de l’exposition Paintings
                                                                     from the Albright- Knox Art Gallery.
                                                                     Buffalo, New York à la National Gallery of
                                                                     Art de Washington, le 17 mai 1968.
                                                                     © National Gallery of Art, Washington,
                                                                     d.c., Gallery Archives.

                                                                                                              14
La collectionneuse

     Des constructions
     étudiées au millimètre
     qui produisent des
     volumes épurés, qui
     n’étouffent pas le corps
     et qui se concentrent sur
     l’essentiel : la beauté et
     les proportions. Comme
     on peut l’observer sur
     cet exemple, où la
     commodité ne renonce
     pas à la splendeur d’une
     robe du soir éblouissante
     en ikat de soie rose
     avec un imprimé floral
     dans les tons violets.
     balenciaga. paris.
     Modèle 10. Février 196.
     cbm 2000.33. © Fondation
     Cristóbal Balenciaga.
     Photo : Outumuro.

15
La collectionneuse

   Modèle confectionné à Paris
   pour la collection Hiver 1957,
   avec de la dentelle de la
   prestigieuse firme marescot.
   Dans sa conception, il
   anticipe la ligne baby doll
   que Balenciaga présenta
   l’année suivante. balenciaga.
   paris. Modèle 49. Août 1957.
   cbm 2000.51. © Fondation
   Cristóbal Balenciaga.
   Photo : Outumuro.

                                    16
La collectionneuse

     L’élégance dépouillée
     de la robe en gazar noir
     accentue l’austère sobriété
     qui caractérise bon
     nombre des créations du
     couturier de Getaria et
     dogmatise l’importance
     du dos. balenciaga. paris.
     Modèle 148. Août 1964.
     cbm 2000.17. © Fondation
     Cristóbal Balenciaga. Photo :
     Outumuro.

17
La collectionneuse

   La silhouette schématisée
   produite par le manteau-
   gabardine qui fait ressortir
   les courbes du « cocon »,
   met en évidence la vision
   moderne de Balenciaga, à
   travers la réversibilité du
   vêtement. Cette pièce fut
   hautement appréciée par
   Mme. Rachel Mellon, qui
   l’acheta à trois reprises.
   La disposition étudiée des
   plis en différents points du
   dos mettent en évidence
   l’importance de l’air qui
   circule à l’intérieur et
   soulignent l’apprêt naturel
   des tissus. balenciaga.
   paris. Modèle 108. Août 1957.
   cbm 2000.24. © Fondation
   Cristóbal Balenciaga. Photo :
   Outumuro.

                                   18
La collectionneuse

     La perfection et la
     connaissance du métier se
     manifestent sans équivoque
     dans le tailleur quadrillé bleu
     marine, une des couleurs
     favorites de Mme. Mellon.
     Un classique de son fond
     d’armoire dans lequel les
     aplombs, l’empiècement
     enveloppant ou le tissu
     quadrillé parfaitement
     assorti, sont quelques-unes
     des ressources employées
     pour transformer un simple
     tailleur en un authentique
     chef-d’œuvre. balenciaga.
     paris. Modèle 4. Février 1966.
     cbm 2000.41ab.
     © Fondation Cristóbal
     Balenciaga. Photo :
     Outumuro.

19
La collectionneuse

   La simplicité complexe de la
   robe en crêpe de laine orange
   fait ressortir la maestria et
   la maîtrise des matières,
   mettant en évidence le style
   de Balenciaga. Sans aucun
   doute l’une des pièces les
   plus emblématiques de cette
   collection. balenciaga. paris.
   Modèle 80. Février 1967.
   cbm 2000.38. © Fondation
   Cristóbal Balenciaga.
   Photo : Outumuro.

                                    20
L’histoire d’un centenaire.
Les premières années

Balenciaga naît en
1895 dans la petite
localité maritime
de Getaria, un
village de pêcheurs
de Guipúzcoa, au
Pays basque. Une
enclave à laquelle
il se sentira                                 Balenciaga apprit à coudre avec sa mère, Martina Eizaguirre,
                                              couturière des marquis de Casa Torres, quand ceux-ci
toujours uni et                               venaient passer leurs vacances à Getaria, dans le sillage
                                              de la Cour espagnole. La marquise, qui était une femme
où il reviendra de                            très élégante et d’un grand prestige social, fut l’un des
                                              premiers appuis de Balenciaga dans sa carrière mais c’est
manière récurrente                            certainement la figure maternelle qui resterait la référence
                                              majeure de Balenciaga tout au long de sa vie.
tout au long de sa
                                              Les origines de cette aventure se situent dans le contexte
vie.                                          florissant du début du xxe siècle à Saint-Sébastien (à 30 km
                                              à peine de son Getaria natal), un moment particulièrement
                                              intense pour l’activité tertiaire de la ville, qui connaît un
                                              grand essor grâce à la présence saisonnière de la Cour
                                              espagnole et au phénomène touristique que crée la Côte
                                              basque de part et d’autre de la frontière, avec Saint-Sébastien
                                              et Biarritz comme pôles d’attraction.

                                              À 22 ans, Cristóbal Balenciaga crée sa première entreprise.
                                              On en sait peu sur son expérience et sa formation préalables,
                                              mais si l’on en croît le registre des habitants de Saint-
                                              Sébastien, où il figure comme résident depuis 1907, on
                                              est en droit de supposer qu’il se soit formé dans l’un des
                                              grands magasins de la ville qui avaient des relations avec
Angle de l’avenue de la Libertad et de la     la mode parisienne. Il existe en revanche des documents
rue Vergara de Saint-Sébastien. Cristóbal     qui révèlent que cette année-là, il publie dans la presse
Balenciaga ouvrit son premier atelier au
numéro 2 de cette rue. © Guregipuzkoa.eus /   plusieurs annonces pour embaucher du personnel et
Cristóbal Balenciaga Museoa.                  qu’il s’inscrit au registre du commerce, dans la rubrique

21
Al hilo de un centenario. Primeros años

                                                 Couturier, sous le régime fiscal correspondant à la plus basse
                                                 catégorie et sous la dénomination « Cristóbal Balenciaga »,
                                                 société domiciliée au nº2 de la rue Vergara.

                                                 Un an plus tard, il modifie les statuts de société dans ce
                                                 registre pour faire entrer de nouveaux associés, les sœurs
                                                 Lizaso, et créer ainsi une société à responsabilité limitée de
                                                 caractère temporaire pour une durée de six ans, sous le nom
                                                 de « C. Balenciaga y Cía », en restant lui-même à la direction.

                                                 Passés les six ans, en 1924, l’association se dissout et Balenciaga
                                                 inscrit à nouveau la société sous le nom de «Cristóbal
                                                 Balenciaga» et transfère ses opérations au nº2 de l’avenue de
                                                 La Libertad ; en mars 1927, dans le cadre d’une stratégie de
                                                 diversification, il crée la deuxième marque «Martina Robes et
                                                 manteaux» au premier étage du 10 de la rue Oquendo (Martina
                                                 était le nom de sa mère), qu’il rebaptise en octobre du nom de
                                                 « eisa costura» (encore une fois un nom rappelant sa mère, ici
                                                 son patronyme, Eizaguirre).
Les ateliers de Saint-Sébastien dans
les années 1950. © Cristóbal Balenciaga          Cette deuxième maison et marque, qui coexiste avec la
Museoa.
                                                 première, serait destinée à optimiser les ressources en
                                                 commun et à élargir la clientèle à la bourgeoisie locale.

                                                 La première entreprise restera ouverte jusqu’en 1937, date où
                                                 Cristóbal se rend à Paris et fonde « Balenciaga ». La deuxième
                                                 se diversifie géographiquement à Madrid (1933) et à Barcelone
                                                 (1935) sous le nom de « eisa be » alors que l’atelier de Saint-
                                                 Sébastien subsiste comme maison-mère au nº2 de l’avenue de
                                                 la Libertad.

                                                 Ces premières années de travail en Espagne sont certainement
                                                 fondamentales pour le perfectionnement de sa technique, pour
                                                 la détermination de ses influences artistiques et esthétiques,
                                                 et pour la consolidation de sa facette d’entrepreneur. Autant
                                                 d’aspects importants pour comprendre sa trajectoire, son
                                                 développement et son expansion postérieurs, qui ne pouvaient
                                                 se produire que dans le contexte indiscutable de capitale
                                                 mondiale de la mode que Paris offrait à l’époque. Et pour
                                                 pouvoir toucher une clientèle internationale de haut niveau
                                                 comme celle que représente Mme. Mellon, cliente et amie.

Cristóbal Balenciaga s’établit à Paris en 1937
au numéro 10 de l’avenue George v.
© Juan Gyenes. Biblioteca Nacional de
España / Cristóbal Balenciaga Museoa.

                                                                                                              22
Le musée Cristóbal Balenciaga

                                                          Extérieur du musée Cristóbal
                                                          Balenciaga à Getaria. © Cristóbal
                                                          Balenciaga Museoa.

Le musée Cristóbal          Afin de divulguer la vie et l’œuvre de Balenciaga, son
                            importance dans l’histoire de la mode et de la création,
Balenciaga, inauguré        et la contemporanéité de son héritage, le musée a réuni
le 7 juin 2011, est situé   une collection unique. Son envergure – près de 3.000
                            pièces, qui ne cessent d’augmenter grâce aux dépôts et
dans la ville natale        aux dons – et son extension formelle et chronologique-
du grand couturier,         elle inclut par exemple les tout premiers modèles du
                            couturier– la convertissent en l’une des plus complètes,
en hommage aux              cohérentes et intéressantes de toutes celles existant à
premières années            ce jour.
de formation et de          Une autre valeur de la collection réside dans la
développement               provenance des pièces. En effet, les grandes clientes
                            internationales de Balenciaga furent des personnalités
professionnels de           sociales éminentes dans les décennies centrales du
Cristóbal Balenciaga        xxe siècle, comme Mona Von Bismarck, Bunny Mellon,
                            Patricia López Wilshaw, Barbara Hutton, la princesse
et afin de mieux            Rethy, Grace Kelly ou Madame Bricard, qui portèrent
comprendre ses              certains des modèles conservés dans les Archives.
contributions au
monde de la mode.

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RENSEIGNEMENTS PRATIQUES

Pour plus d’information :
Zuriñe Abasolo Izarra
zurine.abasolo@fbalenciaga.com
T 943 004 777
M 647 410 775

HORAIRES DU MUSÉE
JUIN, SEPTEMBRE ET OCTOBRE
Mardi – dimanche, 10 h 00-19 h 00
JUILLET ET AOÛT
Lundi – dimanche, 10 h 00-19 h 00
NOVEMBRE – JANVIER
Mardi – dimanche, 10 h 00-15 h 00

VISITES GUIDÉES
Le musée propose des visites guidées gratuites d’une durée d’une
heure, les week-ends et les jours fériés. En juillet et en août, les
visites guidées sont programmées tous les jours.
Matin, 11 h 00 et 12 h 30.
Après-midi, 17 h 00 (mars – octobre).
Visites privées disponibles toute l’année.

GUIDE DE L’EXPOSITION
56 pages
Espagnol / basque / français / anglais
En vente dans la boutique du musée. PVP 5¤

                                                                       24
cristóbal balenciaga museoa

Aldamar Parkea 6
20808 Getaria – Gipuzkoa – España
T 943 008 840
info@cristobalbalenciagamuseoa.com
www.cristobalbalenciagamuseoa.com

L’entreprise Bonaveri a été fondée à Cento en 1950 et a pour activité la fabrication de mannequins et de bustes haut de gamme. Au fil des
ans, Bonaveri a établi un nouveau standard de qualité dans le secteur des mannequins et resitué leur rôle comme interprètes de l’identité
des marques de mode. Son siège central est situé à Renazzo di Cento (Ferrara, Italie), où sont fabriqués environ 20.000 mannequins
par an. Bonaveri propose deux lignes de produit : Mannequins Artistiques Bonaveri et Schläppi. Depuis 2017, Bonaveri s’est dotée d’une
nouvelle marque « B by Bonaveri » pour le marché premium, qui intègre des collections qui explorent la culture des jeunes dans le monde
de la mode. [www.bonaveri.com]

Diebenkorn Foundation / National Gallery of Arts Wahington d.c. /Kenneth Lane /
Privilege Orfevrerie / Sotheby’s / Swarosky / vegap
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