Recherche historique " 11 rue de la Gare - Lipsheim " - Atelier Pandore
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SOMMAIRE 1. En bref. ......................................................................................................................3 2. Rapide histoire du village de Lipsheim .................................................................3 Toponymie ...................................................................................................................... 3 Histoire et fonction ....................................................................................................... 4 Démographie.................................................................................................................. 4 La gare de Fegersheim ................................................................................................. 5 3. Le 11 rue de la gare .................................................................................................5 a. Reconstitution du passé de la parcelle ................................................................. 6 Remonter dans le temps.............................................................................................. 6 Les étapes de recherche .............................................................................................. 6 Les résultats.................................................................................................................... 7 b. Reconstitution de l’histoire du secteur ............................................................... 11 Histoire du parcellaire ................................................................................................ 11 Évolution de la structure viaire ................................................................................. 13 c. Le XXIe siècle ............................................................................................................. 14 4. Potentiel archéologique ....................................................................................... 15 5. Proposition d’identité ........................................................................................... 17 6. Bibliographie ......................................................................................................... 17 7. Annexes ................................................................................................................. 18 Annexe 1 ........................................................................................................................ 18 Annexe 2 ........................................................................................................................ 19 Annexe 3 ........................................................................................................................ 20 2
1. En bref. L’histoire de Lipsheim est relativement mal connue du fait de la vocation agricole assumée et revendiquée par le village. En effet, sa position géographique, en retrait d’un axe de circulation majeur a eu pour conséquence de ne mener à Lipsheim que ceux qui ont quelque chose à y faire. Si des bourgeois et quelques rares érudits résident dans le village, ils n’ont pas laissé de trace significative. Le développement de l’activité industrielle a induit, au cours du XIXe siècle un ensemble de modifications internes (les tisserands du village se sont reconvertis dans différents types d’industries) et de modifications structurelles, entraînant des bouleversements dans la physionomie du village. La mise en place de la gare coupe la rue de la gare en deux et le passage des piétons et des véhicules motorisés s’effectue par un pont qui se situe au nord de la parcelle étudiée. On pourrait penser que cette voie ferrée pourrait isoler davantage le village, mais, en réalité, celui-ci se développe vers l’est tout au long du XXe siècle afin d’offrir aux résidents Lipsheimois un accès direct aux trains et donc à la ville et au travail qui s’y trouve. C’est dans ce cadre que le 11 rue de la gare, composé de deux parcelles dites « en lanière » dont les fonctions étaient agricoles, a connu sa première construction au cours du XXe siècle. Lors du diagnostic énergétique de la maison, la date de 1949 a été révélée, mais nous n’avons pas pu savoir d’où cette date était tirée. 2. Rapide histoire du village de Lipsheim Lipsheim est un village appartenant aujourd’hui à l’agglomération de Strasbourg (Eurométropole de Strasbourg) et qui a toujours profité de la proximité avec cette grande ville. Il se situe à une vingtaine de kilomètres au sud de Strasbourg et est voisin du village de Fegersheim. Il est longé, au sud et à l’est par l’Andlau qui a de tout temps marqué la vie des habitants du village. Les sources les plus anciennes évoquent Liutpolshaim (823) puis du XIIIe au XVe siècle, nous retrouvons un nom légèrement dérivé : Lupoltsh qui donnera, une fois germanisé, le nom actuel de Lispheim. Toponymie L’analyse de Michel Paul Urbain nous semble valable puisqu’il formule l’hypothèse que Lupoltsh provienne d’un « étymon gallo-roman Luppetium formé d’une racine paléo-européenne LUP(P) « contenant un mouvement en soi » (trad. : terrain 3
instable, glissant) et d’un suffixe -Étium qui a entraîné à l’époque germanique la transformation en -heim (trad. : chez soi) »1. On peut alors proposer une traduction du type « l’habitat sur terrain glissant, boueux » qui correspond bien à ce village installé au bord du ried de l’Andlau. Une autre hypothèse formulée par le même auteur propose qu’il puisse s’agir du nom d’un homme germanique : Liutbald ou Liutpold (en français cela donne Léopold) dont la signification pourrait être traduite par Liut : peuple et Bald : hardi, dur, fort. Histoire et fonction Les premières sources que nous possédons, qui datent de 823, relatent un passage de possession du village de l’évêché de Strasbourg, en fief, aux Landgraves de Basse-Alsace jusqu’en 1358 lorsqu’il est rendu aux évêques strasbourgeois. Il est ensuite vendu aux Hohenbourg jusqu’en 1476 puis il réapparaît à partir de 1500 aux mains de l’évêché. Il s’est toujours agi d’une métairie, c’est-à-dire d’une zone vouée à l’agriculture gérée par un métayer. Ainsi, il semblerait que Lipsheim reste un village à vocation agricole de ses origines Figure 2 : Blason du village jusqu’au XXe siècle. Cette information est corroborée dès le qui présente Saint XVIIIe siècle lorsque les premiers recensements faisant état Pancrace (Source : BNU) d’une trentaine de foyers2 indiquent les métiers des habitants : agriculteurs ou tisserands. En effet, une partie de l’agriculture tenait à la production de lin et de chanvre, nécessaire à la confection du tissu, utilisé ensuite par les tailleurs pour confectionner des vêtements. Le personnage protecteur du village est Saint Pancrace de Rome (né vers 290 et mort en 304), mort en martyr à l’âge de 14 ans décapité par Dioclétien du fait de sa conversion au christianisme. Sa fête est le 13 mai ce qui en fait l’un des saints de Glace. Il incarne ainsi l’innocence et la foi de l’enfance. Bien souvent, on rapproche son patronage de celui de l’enfant et de l’adolescent. Démographie Jean-Paul Lingelser montre également que du point de vue démographique, la population du village est en constante croissance, à l’exception des périodes de guerres marquées par les mouvements de populations et pertes humaines importantes que l’Histoire de notre région explique largement. Une croissance très importante est particulièrement visible depuis 1975 que l’on explique 1 Michel-Paul Urban, La grande encyclopédie des lieux d’Alsace, toponymie, étymologie, Histoire. Strasbourg : La Nuée Bleue, 2010, p. 322. 2 Jean-Paul Lingelser, « Lipsheim : quelques fragments d’histoire », in : Société d’histoire des quatre cantons, N°XXXII, annuaire 2014, Benfeld, 2014, p. 28. 4
certainement par la création de la Communauté Urbaine de Strasbourg, faisant de Lipsheim une cité dortoir avec une population active en forte mobilité qui se rend à Strasbourg pour travailler. La gare de Fegersheim En 1831, la mise en place de la gare « Fegersheim-Lispheim »3 sur la ligne de chemin de fer de Strasbourg à Bâle modifie radicalement l’avenir du village. La station porte alors le simple nom de « Fegersheim ». Une route impériale dite « de Lyon à Strasbourg » passe également à l’est du village, entre Lipsheim et Fegersheim. Le jeudi 29 août 1985, les Dernières Nouvelles d’Alsace citent une vieille habitante du village, Mlle Nothisen, qui raconte « on lavait ces matériaux [Ndr : le lin et le chanvre] dans le ruisseau du vieil Andlau qui passait ici. À l’époque, il y avait beaucoup d’inondations. Pour circuler, il paraît qu’on prenait des grandes cuves où l’on saignait les cochons. C’était comme des petites barques ». Ce ruisseau a été recouvert au milieu du XIXe siècle lorsque la révolution industrielle a rendu le travail des tisserands obsolète. Cette révolution touche ensuite l’économie globale dans les zones rurales avec l’apparition des machines agricoles et la mécanisation progressive des cultures qui entraînent le déclin de la paysannerie. 3. Le 11 rue de la gare Reconstituer l’histoire de cette parcelle n’a pas été une tâche facile puisqu’en réalité la maison au 11 rue de la gare est sans doute la première construction présente sur nos parcelles : 21-582/67 et 21-924/66. Ce sont ces parcelles qui profiteront du nouvel aménagement réalisé par Boulle. Voici la liste des indices nécessaires pour comprendre le passé de nos parcelles : 1. Nous pouvons constater que la parcelle principale (N°67) est particulièrement allongée perpendiculairement à la rue de la gare. Cette rue traverse entièrement le village. D’un côté, à l’est, nous retrouvons la gare et de l’autre côté à l’ouest, la rue se termine en cul-de-sac. 2. Remarquons également, sur le plan actuel, qu’une rue semble être dans la continuité de la rue de la gare au-delà des voies ferrées. 3. À l’arrière de la parcelle se trouve le talus qui supporte la rue D221 qui mène à un pont enjambant les rails. 3 Dictionnaire topographique, historique et statistique de Haut et du Bas-Rhin, Collection : Monographie des villes et des villages de France, Autremencourt : Éd. Le Livre d’Histoire, 2002. Reprise de l’édition de 1865. 5
4. Les parcelles sont aujourd’hui numérotées 21-582/67 et 21-924/66. En général, le premier chiffre correspond au secteur et le second à la parcelle. Sur le cadastre actuel, les numéros 67 et 66 sont barrés et les numéros 582 et 924 sont rajoutés. Voilà les seuls éléments avec lesquels nous allons commencer la recherche historique. a. Reconstitution du passé de la parcelle Remonter dans le temps Ces indices sont maigres, mais, dans un village comme celui de Lipsheim dont la vocation principale est agricole, les sources historiques sont très rares. Nous avons donc fait le choix de nous rendre aux archives départementales afin d’essayer en savoir plus. Voici les constats effectués sur place : • Aucune source concernant les constructions individuelles (permis de construire, modifications structurelles, etc.) n’est conservée ici. • Une rubrique « Cadastre » présente le cadastre dit « Napoléonien » qui date de 1824/25 et un autre présente celui que l’on appelle « Allemand », car il a été réalisé au début du XXe siècle lorsque le secteur est annexé. Les livres de matrices (données correspondantes à chacune des parcelles) sont également conservés. Les étapes de recherche Bien souvent, les numéros de ces parcelles ont été modifiés d’un cadastre à l’autre. Il est donc plus efficace de fonctionner à rebours et de commencer par le cadastre le plus récent puis retourner au cadastre napoléonien. Nous allons donc utiliser la méthode suivante : 1. Chercher les plans des secteurs du village réalisés lors de la mise en place du cadastre Allemand au début du XXe siècle afin de connaître les anciens numéros des parcelles. 2. Vérifier les matrices correspondantes afin de connaître les numéros de propriétaires et les correspondances avec les numéros de parcelles de l’ancien cadastre. 3. Vérifier la nomenclature des propriétaires qui présentent le nom et le prénom ainsi que, certaines fois, le métier. 4. Aller voir les matrices liées au cadastre napoléonien avec les numéros de parcelles correspondants et recommencer la manipulation afin de restituer l’ensemble des propriétaires du XIXe et du XXe siècle. 6
Figure 3 : Extrait de l'état de section de 1824. Archives départementales 3P31/1. En rouge, les trois lignes indiquant les trois premiers propriétaires de terrains. Les résultats Le cadastre Allemand nous donne une information précieuse : d’abord, au début du XXe siècle, les parcelles sont classées parmi les secteurs « non bâtis ». Ensuite, nous retrouvons le numéro des parcelles du cadastre Allemand mais aussi la correspondance avec le précédent cadastre. Voici les informations récoltées : Parcelle actuellement appelée : 21-582/67 : • Cadastre allemand : Secteur 21 – N°67 • Cadastre napoléonien : Section B – N°601 et N°602. Parcelle actuellement appelée : 21-924/66 : • Cadastre allemand : Secteur 21 – N°66 • Cadastre napoléonien : Section B – N°603. 7
Figure 4 : Extrait de la matrice cadastrale datée de 1825 à 1903. Archives Départementales 3P31/2. On observe ici que la parcelle N°67 correspond à la fusion des deux anciennes parcelles 601 et 602. Grâce à ces numéros, nous avons ainsi pu retrouver le nom du premier propriétaire connu recensé lors de la mise en place du cadastre napoléonien en 1824 puis les ventes successives et les noms des propriétaires. Pour plus de clarté, nous allons utiliser les nomenclatures tirées du cadastre napoléonien. Voici les résultats obtenus : Parcelle N°601 : • En 1824, elle appartient à Antoine Muller, le vieux. • Elle est transmise à « folio 333 » c’est-à-dire Antoine Muller, agriculteur à Lipsheim. Il s’agit donc sans doute d’un héritage. La parcelle est divisée en deux en 1826. L’une des deux parties est vendue à « folio 338 » alors que l’autre est vendue à « folio 25 ». C’est ici que la parcelle unique 601 est divisée en deux (601 et 602). • La moitié de la parcelle 601 est donc vendue à « Folio 338 » c’est-à-dire à George Muller, le vieux en 1826 qu’il finira par revendre en 1845 à « folio 18 » Un George Muller, agriculteur, apparaît dans la liste de maires établie par J.-P. Lingelser, dont le mandat allait de 1841 à 1865. Ici s’arrête l’enquête, car on ne retrouve pas l’entrée de la parcelle dans ledit « folio 18 »… 8
Parcelle N°602 : • Comme nous l’avons compris plus haut, la parcelle 602 correspond à la moitié de la parcelle 601 (nous ne savons pas comment cette division s’est faite matériellement). La 602 est donc acquise en 1826 par le « folio N°25 » c’est-à-dire Monsieur François Joseph Beyburst à Fegersheim qu’il revend en 1848 à « Folio 864 ». • Le « folio 864 » correspond à Antoine Schalck, Burgmeister (trad. : maire) qu’il conserve jusqu’en 1901. Jean-Paul Lingelser, historien, a publié la liste des maires qu’il a pu reconstituer, mais Antoine Schalck n’en fait malheureusement pas partie. Ici les histoires de 601 et 602 se rejoignent, car le nouveau cadastre (allemand) remet les choses à plat. Nous voyons donc que l’unique parcelle 67 comprend à nouveau 601 et 602 et son propriétaire « folio 471 » correspond à Franz Antoine Schalck agriculteur. La dernière information que nous conservons correspond à l’année 1919 chez le propriétaire « 510 », Ludwig Seyler (instituteur) et sa femme Magdalena née Meyer. Apparemment, un élément pourrait indiquer une revente en 1924, mais nous n’avons pas pu le vérifier. 9
Enfin, nous savons qu’avant 2019, la parcelle appartient à Binnert Furderer et nous avons donc un hiatus entre 1924 le propriétaire actuel. Parcelle N°603 : • En 1824 elle appartenait à « folio 338 » c’est-à-dire à George Müller, le vieux à Lipsheim. Elle est vendue en 1846 à « Folio 363 ». • Le « folio 363 » correspond à Antoine-Nabor Müller à Lipsheim qui conserve la parcelle jusqu’en 1855 date à laquelle elle est vendue à « Folio 454 ». Cette date pose problème, car l’entrée chez Folio 454 indique une autre date d’acquisition. • « Folio 454 » : Henriette Liebschütz, à Fegersheim acquiert donc la parcelle en 1855 et la revend en 1849 à 155. Là aussi un problème de date est notable. • « Folio 155 » correspond à Monsieur François-Joseph Sittler fils à Lipsheim. Il acquiert effectivement la parcelle en 1849, mais aucune date de sortie 10
n’est indiquée. Il semblerait donc qu’il conserve cette parcelle jusqu’au nouveau cadastre de 1901. • Dans le cadastre Allemand, nous retrouvons le numéro des propriétaires de la parcelle (N°367 et 394), mais lorsque nous consultons la nomenclature des propriétaires les deux numéros de propriétaires semblent avoir soigneusement été « oubliés »4… Ceci est très surprenant et rend donc impossible la poursuite de la recherche. b. Reconstitution de l’histoire du secteur Histoire du parcellaire Tout d’abord, nous pouvons observer que la parcelle très allongée et peu large correspond à un type de parcelle dit « en lanière ». Il s’agit d’une disposition habituelle pour les villages dont la vocation principale est agricole. En réalité, un agriculteur propriétaire d’un terrain qui doit organiser son héritage va diviser en deux ses terres. Dans un souci d’équité et de logique, il va diviser ses terrains dans le sens de la longueur ce qui donne, au fur et à mesure des successions, des parcelles de plus en plus étroites. Ainsi, l’observation de cette parcelle confirme sa vocation agricole originale. 4 L’annexe N°1, 2 et 3 présente ces « oublis ». 11
Figure 5 : Extrait du plan d'assemblage 1/10 000. 1822 – Archives départementales 3P31/22 Entre les plans des propriétés qui datent de 1822 (correspondant au cadastre napoléonien) et ceux de 1901, nous avons observé qu’un élément important a entraîné un ensemble de modifications structurelles dans le secteur : la mise en place de la ligne de train. Nous savons que celle-ci, datant de 1831, permettait de relier Bâle à Strasbourg et suit donc un axe Nord/Sud. Elle longe ainsi le village de Lipsheim à l’est, ce qui coupe complètement les axes de circulation anciens qui permettaient de rejoindre la route impériale menant à Strasbourg en passant par Fegersheim. 12
Figure 6 : Plan du secteur 21 de la commune de Lipsheim. 1901. Archives départementales - 3P31/29. En Orange, la zone dans laquelle se trouvent les parcelles N°66 et 67. Évolution de la structure viaire Cette perturbation explique deux constats que nous avons faits : d’une part, le chemin de fer est effectivement venu couper en deux la rue de la Gare qui s’appelle alors « Vizinalstrasse » (correspond à « rue de la gare »). Au début du XIXe siècle, lorsque la gare n’existe pas encore cette même rue portait le nom de « Chemin de Lipsheim à Fegersheim ». Aujourd’hui nous retrouvons de notre côté la rue de la gare et de l’autre, l’impasse de la gare. 13
Figure 7 : Extrait de Google map. La rue de la Gare et l'impasse de la gare. Du point du vue viaire, nous pouvons observer que la rue de la gare actuelle remonte vers la rue Lamartine (D221) afin de contourner par le nord la voie ferrée et la gare. Ce tracé reprend celui d’une route plus ancienne et, peu ou prou au niveau du pont actuel devait se trouver un carrefour entre les routes « Rotkreutzweg » (qui correspond au nom du lieu-dit « Rotkreutzgewann » dans lequel notre parcelle prend place) et « Judenweg ». Avant la mise en place de la gare, « Judenweg » devait porter le nom de « Chemin de Geispolsheim à Fegersheim. Peut-être est-ce de ce carrefour que Philippe André Grandidier, secrétaire et archiviste de Rohan, mentionne lorsqu’il passe à proximité de Lipsheim et qu’il souhaite rendre visite à l’abbé du village « À un demi-quart de lieue de Fegersheim est à droite une croix, où il y a un chemin de traverse qui conduit directement à Lipsheim… situé près de la rivière d’Andlau…»5. De l’autre côté du village, l’accès à Geispolsheim était conditionné par un cours d’eau arrivant du Nord et entrant dans le village de Lipsheim. Un chemin de Geispolsheim à Lipsheim était aménagé au bord de ce cours d’eau. c. Le XXIe siècle 5 Claude Muller, « De Strasbourg à Kogenheim. Le voyage de Philippe André Grandidier en août 1786 », annuaire de la société d’Histoire des Quatre Cantons, XXX, 2012, p. 37. 14
En 2018, une maison se situe à environ 15 mètres en retrait de la route de la gare. Malheureusement, nous n’avons rien réussi à trouver au sujet de cette construction. Aucun permis de construire n’est conservé ni aux archives communales ni aux départementales. Au vu du style de la construction et des informations liées au cadastre Allemand, nous savons que la maison doit dater du milieu du XXe siècle, mais nous nous trouvons alors dans le hiatus du point de vue de notre connaissance des propriétaires. Une étude diagnostique énergétique effectuée en 2019 indique la date de 1947 pour la construction de la maison ce qui irait dans le sens de notre constat stylistique. Cette maison sera détruite en 2019 pour laisser place à une nouvelle étape de la vie des parcelles et la construction de trois bâtiments d’habitation par Boulle. Ce projet s’inscrit dans la continuité de l’aménagement des deux parcelles avoisinantes et dans la prise en compte des diverses hauteurs de construction et du talus qui donne accès au pont. 4. Potentiel archéologique Du point de vue archéologique, nous nous sommes basés sur la carte archéologique de la Gaule (Bas-rhin)6 ainsi que sur les résultats de la Carte Archéologique tirée de la Direction Régionale de l’Action Culturelle et du Service Régional de l’Archéologie. La première carte archéologique recense toutes les « entités archéologiques » jusqu’au moment de son édition en 2001. On y trouve aussi bien le résumé des résultats des recherches effectuées que les informations orales. Voici les informations que nous avons découvertes : • On apprend que M. Nassau a signalé en 1985 la présence d’une « nécropole mérovingienne » à proximité du chemin de fer. Un diagnostic archéologique de 84m2 est alors mis en place par J.-P. Nassau qui réalise cinq sondages dont tous sont ressortis négatifs. Le terrain a apparemment été excavé sur deux mètres de profondeur puis remblayé. • Ensuite, la commune se situant sur le tracé de l’Oléoduc, des tranchées doivent être effectuées et des vestiges datés de la Tène et un fragment de calotte crânienne sont observés en 1972 par A. Thévenin. Pour conclure, nous pouvons dire que les sources historiques qui nous sont parvenues ne nous laissent pas imaginer que le terrain ait été utilisé autrement que pour l’exploitation agricole et ce jusqu’au XXe siècle lorsque l’on construit la maison actuelle. Aucun vestige ne devrait s’y trouver même si la nécropole 6 Pascal Flotté, Mathieu Fuchs, Carte archéologique de la Gaule 67-1, Bas-Rhin, Paris : Éditions de la Maison des sciences de l'homme. Entité N°268 15
observée en 1985 à proximité ajoute un risque archéologique. À ce sujet, un diagnostic est revenu négatif même si le constat est que le terrain a été vidé avant l’arrivée des archéologues. Nous affirmons donc que le potentiel archéologique du terrain est très faible et ne devrait pas faire l’objet d’une prescription de diagnostic. 16
5. Proposition d’identité o Résidence Brobèque : du nom d’un abbé de Lipsheim, Jean-Paul Brobèque (1756-1791) érudit local n’ayant toutefois pas laissé de trace historique. o Résidence André Grandidier : grand érudit régional et national qui souhaitait rencontrer l’abbé Brobecque de Lipsheim. o La résidence Schalk : nom de l’un des propriétaires anciens de la parcelle qui était maire. o Résidence Muller : nom de nom de l’un des propriétaires Figure 8 : représentation anciens de la parcelle qui était maire de Lipsheim. de Philippe André o Résidence Saint Pancrace : Nom du saint protecteur du Grandidier. village. L’église du village lui est dédiée et le blason du village le représente. Saint Pancrace de Rome (né vers 290 et mort en 304) est mort en martyr à l’âge de 14 ans décapité par Dioclétien du fait de sa conversion au christianisme. Sa fête est le 13 mai ce qui en fait l’un des saints de Glace. Il incarne ainsi l’innocence et la foi de l’enfance. Bien souvent, on rapproche son patronage de celui de l’enfant et de l’adolescent. o La résidence «Les fleurs de Lin » : emblème du village faisant écho au passé agricole et tisserand du village. Le maire René Schaal explique : « cela rappelle aussi le caractère rural « village » qui est voulu et choisi. 6. Bibliographie • Collectif, Le Bas-Rhin en communes, Épinal : ed. du Sapin d’Or, 2010. • Collectif, Le patrimoine des communes du Bas-Rhin, Collection Le patrimoine des communes de France, Charenton-le-Pont : Ed. Flohic, 1999. • Dictionnaire topographique, historique et statistique du Haut et du Bas- rhin, Collection : Monographie des villes et des villages de France, Autremencourt : Éd. Le livre d’Histoire, 2002. Reprise de l’édition de 1865. • Dernières Nouvelles d’Alsace, Journal quotidien, N°201, Jeudi 29 Aout 1985. • Flotté, P., Fuchs M., Carte archéologique de la Gaule 67-1, Bas-Rhin, Paris : Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2001. • Lingelser, J.-P.,« Lipsheim : quelques fragments d’histoire », in : Société d’histoire des quatre cantons, N°XXXII, annuaire 2014, Benfeld, 2014 17
• Mot du maire – Journal du Village de Lispheim. • Schoepflin J.-D., L'*Alsace illustrée ou son histoire sous les empereurs d'Allemagne et depuis sa réunion à la France. Tome IV, L'Alsace germanique-Histoire des seigneurs, Mulhouse : F. Perrin, impr. 1851 (BNU : MR 100 595). 7. Annexes Annexe 1 : Archives départementales, 3P31/16 : nomenclature des propriétaires. 18
Annexe 2 : Archives départementales, 3P31/16 : nomenclature des propriétaires. 19
Annexe 3 : Archives départementales, 3P31/16 : nomenclature des propriétaires. 20
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