Réduction des risques de catastrophe - Construire les fondations de notre avenir - JICA
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Le magazine de l’Agence japonaise de coopération internationale │ www.jica.go.jp/french │ Janvier 2018 Vol. 10・N° 1 Réduction des risques de catastrophe Construire les fondations de notre avenir
L
e Japon a appris par l’expérience qu’il est important dispensable au développement durable. Depuis 1994, la con-
d’investir dans la préparation aux catastrophes et il uti- férence mondiale des Nations unies sur la réduction des ris-
lise ces leçons pour aider d’autres pays. Près de 20 % des ques de catastrophe a lieu tous les dix ans pour discuter des
séismes de magnitude 6 et plus se produisent au Japon, et le politiques liées à la RRC.
pays est exposé à d’innombrables catastrophes naturelles telles La première session, en 1994, a adopté la stratégie de
que les typhons et les éruptions volcaniques. Le Japon est donc Yokohama, composée de dix principes pour rendre le monde plus
depuis longtemps conscient de l’importance de la réduction des sûr. La deuxième session, en 2005, a identifié cinq priorités à
risques de catastrophe (RRC). Aujourd’hui, c’est l’un des rares travers le cadre d’action de Hyogo pour construire des commu-
pays au monde où les mesures proactives de RRC sont large- nautés résilientes face aux catastrophes. Et en 2015, le cadre
ment répandues. L’histoire du Japon montre que la RRC doit de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe a fixé
devenir une norme culturelle dans la société pour minimiser sept objectifs mondiaux en coordination avec les objectifs de
les dommages liés aux catastrophes. développement durable (ODD). Il a également identifié 38 in-
La culture de la RRC varie considérablement selon les pays. dicateurs pour mesurer les progrès de mise en œuvre de ces
Dans le sud des États-Unis, fréquemment frappé par des oura- sept cibles mondiales. Les pays membres travaillent actuelle-
gans, les habitants achètent souvent des assurances pour pou- ment sur des mesures de RRC à l’horizon 2030, année cible
voir déménager ou reconstruire les maisons endommagées par pour l’accomplissement des objectifs.
une catastrophe. Cette approche est simple, mais elle entraîne Les initiatives de RRC pouvant tarder à produire des ré-
une grande disparité au niveau de l’impact des catastrophes, sultats, il peut être difficile d’obtenir le financement public
laissant ceux qui ne peuvent pas acheter d’assurance dans un nécessaire. L’adoption du cadre de Sendai pour la réduction
état de vulnérabilité. De plus, l’assurance n’empêche pas les des risques de catastrophe, qui affirme la nécessité d’investir
dommages causés par une catastrophe. dans la RRC peut encourager l’allocation de budgets nationaux
La perception des catastrophes diffère également selon et internationaux dans les pays en développement.
que le climat est tempéré ou tropical, par exemple entre les Certains prétendent que le Japon, en tant que pays déve-
pays d’Asie, où les typhons et les cyclones sont fréquents, et loppé riche, applique des mesures de RRC qui ne seraient pas
les pays d’Europe ou d’Amérique du Nord, où les catastrophes accessibles aux pays les plus pauvres. Ceci n’est pas entière-
naturelles sont relativement rares. L’Europe connaît principale- ment correct. Jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale,
ment des inondations et des incendies de forêt, et l’ampleur le budget national du Japon était principalement consacré à
des destructions affectant les infrastructures est nettement in- la guerre, et les autres domaines, notamment la RRC, étaient
férieure à celle des grands séismes et des typhons qui peuvent négligés. Cela s’est traduit par de graves dommages causés par
endommager de vastes zones plusieurs fois par an. Fort de sa les typhons et les inondations après la guerre. Conscient que la
connaissance de la fréquence et de la diversité des catastrophes RRC serait la clé de la reconstruction d’après-guerre, le Japon
naturelles, le Japon peut comprendre le point de vue des pays a commencé à allouer une part fixe de son budget national
en développement régulièrement exposés aux catastrophes. aux mesures de RRC pour minimiser les dégâts causés par
Par exemple, alors que l’Asie du Sud-Est est souvent affectée les grands typhons et les inondations. Ces efforts ont ensuite
par des cyclones tropicaux, l’Afrique est plus souvent touchée permis la croissance économique du Japon, démontrant que
par des sécheresses que par des catastrophes liées à l’eau. La la RRC est un investissement pour la croissance. Investir dans
planification de projets appropriés utilisant les connaissances la RRC pour la croissance, au lieu de la considérer comme une
des régions est nécessaire pour améliorer la capacité de RRC de dépense, est l’essence du cadre de Sendai pour la réduction des
chaque pays. Le Japon a gagné la confiance du monde à travers risques de catastrophe.
son aide aux efforts internationaux de RRC. De grands séismes de magnitude 8,1 et 7,1 sont survenus
Le Japon applique ses connaissances en coopération avec au Mexique en septembre 2017, nous rappelant l’horreur des
les pays en développement pour former le personnel et encou- catastrophes. Cependant, de graves dommages peuvent être
rager la recherche dans ce domaine. Son objectif ultime est de évités en apprenant des catastrophes passées et en préparant
diffuser une culture de RRC et de croissance économique dans l’avenir. Il est essentiel de coopérer avec d’autres pays et de
les pays touchés. développer une nouvelle culture de RRC afin de créer un
La communauté internationale estime que la RRC est in- monde meilleur.
Réduction des risques de catastrophe Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015)
Sept cibles mondiales
A.
B.
Réduire considérablement la mortalité liée aux catastrophes
Réduire considérablement le nombre de personnes touchées
Priorités d’action
1. Comprendre les risques de catastrophes
Construire les fondations de notre avenir C.
D.
Réduire les pertes économiques directes
Réduire les dégâts causés par les catastrophes aux infrastructures
2. Renforcer la gouvernance du risque de catastrophe
3. Investir dans la réduction des risques de catastrophe
essentielles et aux services de base pour accroître la résilience
E. Élaborer des stratégies nationales et locales de réduction des risques de 4. Améliorer la préparation aux catastrophes pour une
catastrophe réponse d’urgence efficace et un rétablissement, une
F. Améliorer sensiblement la coopération internationale réhabilitation et une reconstruction de qualité
G. Améliorer l’accès aux systèmes d’alerte précoce et aux informations sur les (« Reconstruire mieux »)
risques de catastrophe
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・ SPÉCIAL ・
Réduction des risques de catastrophe : BRÉSIL
A
u Brésil, la densité de population conduit trop d’habitants des zones ur-
baines à construire leur maison sur ou à proximité de coteaux instables,
malgré leur vulnérabilité aux glissements de terrain. Ces pratiques de Nova Friburgo
construction ont fait de nombreuses victimes lorsqu’un glissement de terrain Rio de Janeiro
s’est produit en 2011. Pour éviter de telles tragédies à l’avenir, le gouvernement
du pays accorde la priorité au développement de stratégies visant à prévenir Brésil
les catastrophes et à assurer un environnement de vie plus sûr à sa population.
réduction des risques de catastrophe (RRC) de qua-
tre ans a été lancé.
« C’est un projet tellement énorme. C’est comme
mener plusieurs projets de coopération technique
en même temps », explique Toshiya Takeshi du
ministère japonais du Territoire, de l’infrastructure,
des transports et du tourisme. Takeshi est un expert
qui a travaillé sur le projet en tant que conseiller
Un nouveau départ en chef pendant deux ans, dès son lancement. Une
caractéristique majeure de ce projet est qu’il couvre
un large éventail de domaines : cartographie des ris-
vers une société plus sûre ques, urbanisme, prévention et réhabilitation, mais
aussi prévision et alerte. Le but du projet est de créer
des manuels pour chaque domaine et de mener des
projets pilotes basés sur ces manuels. Par ailleurs, et
Site touché par un glissement de terrain en 2011. c’est un autre aspect unique du projet, de nombreux
(Nova Friburgo) organismes sont impliqués, dont quatre ministères
du gouvernement fédéral brésilien (ministère des
Villes, ministère de l’Intégration nationale, ministère
des Sciences technologiques, des innovations et
LES RÉUNIONS RÉGULIÈRES AIDENT LES AGENCES À des communications, et ministère des Mines et de
COLLABORER ET À PARVENIR À UN CONSENSUS l’énergie) ainsi que les gouvernements de deux États
En janvier 2011, l’État brésilien de Rio de Janeiro et de trois villes où les projets pilotes doivent être
a subi une gigantesque catastrophe d’origine sédi- menés.
mentaire. Plus de 800 personnes sont mortes et 400 « Le Brésil étant un État fédéral, les gouverne-
ont été portées disparues. Le glissement de terrain ments des États et des municipalités ont presque la
a également détruit les maisons d’environ 20 000 même autorité que le gouvernement fédéral. Toutes
personnes, devenant la pire catastrophe naturelle de ces entités avaient donc l’habitude d’émettre des
l’histoire du Brésil. alertes et des prévisions séparément, ce qui était as-
« La tempête a commencé soudainement et a at- sez compliqué », précise Takeshi. « C’est pourquoi j’ai
teint son maximum vers 4 heures du matin. Il faisait mis un accent particulier sur le renforcement de la
encore complètement nuit », se souvient João Mori, coopération entre les agences et entre les domaines. »
alors chef des pompiers de la ville de Nova Friburgo, Dans le cadre de cet effort, Takeshi a orga-
située dans la région la plus gravement touchée par nisé des réunions de liaison hebdomadaires où les
la catastrophe. La ville de Nova Friburgo est vallon- responsables des agences fédérales de chaque do-
née et montagneuse, et le glissement de terrain qui maine peuvent se rencontrer. Lors de la conduite des
s’est produit sur les collines à cause des fortes préci- réunions, Takeshi a pris soin de ne pas imposer les
pitations a provoqué de lourdes pertes. « À l’époque, méthodes japonaises, mais de trouver les moyens de
nous n’avions aucun système permettant de prévoir
les glissements de terrain ou de lancer une alerte »,
explique Mori. « Personne ne pouvait prédire
l’ampleur de la catastrophe ».
En réponse, le gouvernement du Brésil a annoncé
une politique visant à améliorer son système de ges-
tion des risques de catastrophe. En décembre 2011,
afin de renforcer la capacité du pays à prévoir et sur-
veiller les précipitations, le gouvernement a créé le
Centre national de surveillance et d’alerte précoce en
cas de catastrophes naturelles (CEMADEN) au sein
du ministère des Sciences technologiques, des inno-
vations et des communications. En 2012, le Brésil a
également mis en place le Centre national de gestion
des risques et des catastrophes (CENAD) au sein du
ministère de l’Intégration nationale pour l’évaluation
des risques de catastrophe et l’intervention d’urgence.
Les membres brésiliens du Cependant, malgré la création de ces Centres, le pays
projet ont participé à une reste confronté à de nombreux problèmes, tels que
session de formation d’un mois le manque d’infrastructures pour prévenir les catas-
sur la réduction des risques de trophes, la non-prise en compte des risques de catas-
catastrophe qui s’est tenue au trophes par les plans de développement urbain et,
Japon en 2017. Ils ont visité le site surtout, l’absence de cartes des risques pour identi-
de construction d’un barrage sabo fier les lieux les plus vulnérables. Le gouvernement
dans la préfecture de Nara. brésilien a demandé la coopération du Japon pour
surmonter ces problèmes et, en 2013, un projet de Takeshi visite un site de glissement de terrain. (Petropolis)
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・ SPÉCIAL ・
Réduction des risques de catastrophe : BRÉSIL
Gauche : Réunion de la préparation et la prévention, comme au Japon. J’ai
liaison hebdomadaire avec également appris des choses sur les mesures institu-
les membres de quatre tionnelles telles que l’éducation à la RRC et le ren-
ministères fédéraux. forcement des communautés locales. Je pense que
Droite : Après une de telles mesures peuvent être adoptées au Brésil,
conférence à la préfecture même avec des ressources financières limitées ».
de Nara, les participants
ont reçu un message
d’encouragement du vice- LES MANUELS PRATIQUES RENFORCENT LES MESURES DE
gouverneur Hiroshi Murai PRÉVENTION DES CATASTROPHES
(au centre). Des manuels spécifiques de terrain ont été créés
et des projets pilotes ont été menés dans trois villes :
Nova Friburgo, Petropolis et Blumenau. Dans le
projet pilote de cartographie des risques, l’équipe du
projet a utilisé des drones pour obtenir des données
topographiques dans certaines régions où ces don-
nées étaient rares ou indisponibles. Jorge Pimentel,
responsable de la cartographie des risques à la So-
répondre au mieux aux besoins locaux. Il a soigneu- ministères, nous ne savions pas comment les autres ciété de recherche sur les ressources minérales, une
sement examiné les avantages et les inconvénients ministères géraient leurs dossiers ou quelles techno- organisation relevant du ministère des Mines et de
des méthodes japonaises et brésiliennes. « Au lieu de logies ils utilisaient. Aujourd’hui, nous connaissons l’énergie, a déclaré : « En adaptant les approches
simplement présenter des méthodes qui ont marché clairement le rôle de chaque agence et sommes en japonaises à nos propres méthodes de cartographie,
au Japon, j’ai expliqué comment le Japon avait rele- mesure d’envisager des mesures basées sur ces con- nous sommes maintenant en mesure d’indiquer les
vé des défis similaires à ceux du Brésil, mettant en naissances ». « C’est un grand progrès », conclut-il. lieux soumis à des risques spécifiques tels qu’une
avant les expériences et les processus du Japon », rupture de pente abrupte, des glissements de ter-
explique-t-il. rain, des coulées de débris ou des éboulements de
Le nom même du projet symbolise cet effort PARTAGE DES EXPÉRIENCES ET DES EFFORTS DU JAPON POUR pierres ».
d’adaptation. Takeshi se rappelle que le fait de se LA RÉDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHE Les efforts d’urbanisme vont souvent de pair avec
référer à un « projet de la JICA » conduisait cer- Les membres brésiliens du projet ont également des projets de prévention et de réhabilitation. Les
tains membres du personnel brésilien à le perce- eu l’occasion de participer à des cours de formation participants ont discuté de la façon la plus sûre de
voir comme un projet initié par le Japon, et donc de sur la RRC organisés au Japon. La majorité des sta- délimiter les zones urbaines. Ils ont utilisé les cartes Yamakoshi (à droite)
l’extérieur. « J’ai encouragé le personnel à donner un giaires disent les avoir trouvés bénéfiques. En juillet établies par l’équipe de cartographie des risques pour et Naruto (au centre)
surnom au projet, et nous avons décidé de l’appeler et en août 2017, neuf fonctionnaires chargés de la formuler des plans de développement urbain qui évi- « JOIE ET BONHEUR DANS DIX ANS » discutent du mécanisme
GIDES, un acronyme de “gestion globale des catas- prévision des catastrophes et des alertes au sein du tent de placer les zones résidentielles dans les zones « Le plus important aujourd’hui est d’établir un de déclenchement des
trophes liées aux sédiments” en portugais », se sou- gouvernement fédéral, des gouvernements des États vulnérables. Lorsqu’il n’y avait pas d’autre moyen système qui permette aux membres du personnel coulées de débris.
vient-il. « J’ai l’impression que ce nom a généré un et au niveau municipal ont pris part à un cours de d’éviter ces zones, ils ont adopté une approche brésilien de modifier sur le long terme les manuels
sentiment d’appropriation vis-à-vis du projet parmi formation pratique organisé au Japon. Une des ses- « matérielle » pour assurer la sécurité, comme la qu’ils ont réalisés dans le cadre de ce projet afin qu’ils
les membres du personnel ». Les membres du pro- sions de formation a eu lieu dans la préfecture de construction de structures de protection. Paulo Falcão, puissent répondre aux besoins réels du pays », déclare
jet ont également tenu des réunions techniques or- Nara, qui a connu en 2011 plusieurs glissements de responsable de la prévention et de la réhabilita- Takao Yamakoshi, l’expert qui a remplacé Takeshi en
ganisées par domaine une fois tous les deux ou trois terrain catastrophiques causés par des pluies torren- tion au Secrétariat national pour la protection et la tant que conseiller en chef en 2015.
mois, invitant non seulement les fonctionnaires du tielles. Les stagiaires ont d’abord suivi un cours réca- défense civile au sein du ministère de l’Intégration Takeshi, qui a terminé sa mission de deux ans en
gouvernement fédéral, mais aussi les représentants pitulatif sur les mesures contre les catastrophes liées nationale, précise : « Au Brésil, de nombreuses per- tant que conseiller en chef, a fait une promesse à l’un
des autorités municipales et des États, ainsi que des aux sédiments développées par la préfecture de Nara. sonnes vivent dans des zones très vulnérables aux de ses collègues brésiliens juste avant de retourner
experts et des chercheurs universitaires. À la suite Lorsqu’un stagiaire a demandé comment ils évacuaient glissements de terrain, en particulier dans les fave- au Japon. Ce collègue, Yuri Giustina, est le directeur
de ces réunions de liaison, la coopération entre les les résidents locaux, le conférencier a expliqué las. Ces bidonvilles sont si vastes que la réinstalla- du Secrétariat national pour le développement ur-
organismes s’est renforcée et les fonctionnaires du diverses approches, telles que la collaboration entre tion des résidents serait difficile. Nous devons donc bain du ministère des Villes, et l’un des membres du
gouvernement fédéral ont même dirigé certaines la préfecture et l’observatoire météorologique local construire des structures pour faire face au risque. projet depuis son commencement. En tant que chef
d’entre elles. Marcel Sant’Ana, responsable du Secré- pour déclencher une alerte, utilisée ensuite par les En l’absence d’expérience dans la construction de d’équipe et coordinateur de l’ensemble du projet, il
tariat national pour le développement urbain, sous gouvernements municipaux pour émettre des avis et structures qui protègent contre les coulées de débris, pouvait être qualifié d’« homme de tête du GIDES ».
l’égide du ministère des Villes, a déclaré : « Comme des ordres d’évacuation. Le conférencier a également nous avons beaucoup appris des méthodes efficaces « Je me souviens du jour où j’ai invité les experts
il n’y avait pas de collaboration entre les quatre expliqué que des sirènes avaient été installées dans des experts japonais ». chez moi », confie Giustina. « Je demande toujours à
des lieux vulnérables aux catastrophes. Les responsables travaillant dans le domaine mes invités d’écrire leurs souhaits dans mon cahier,
Ensuite, le groupe a visité des sites où des de la prévision et des alertes ont révisé leurs plans et M. Takeshi a écrit : “Que nos efforts apportent joie
mesures de lutte contre des catastrophes avaient été d’intervention d’urgence afin de déterminer le meil- et bonheur au Brésil dans dix ans” ».
prises. Lors de la visite d’un barrage sabo – conçu leur timing, les itinéraires les plus adaptés et les en- Giustina lui-même a quitté son poste en juillet
pour réduire l’impact des coulées de sédiments dans droits les plus sûrs pour l’évacuation des résidents. 2017, et il n’est plus directement impliqué dans le
les zones montagneuses – protégeant une maison de Ils travaillent également au renforcement de la co- projet, mais il est toujours aussi passionné et enthou-
retraite voisine des coulées de boue, Jackson Laurindo, opération « verticale ». Par exemple, le CENAD trans- siasmé par l’atténuation et la prévention des catas-
fonctionnaire de l’État de Santa Catarina, a soulevé met maintenant les alertes précoces émises par le trophes, et il espère bien voir la promesse de Takeshi
une question sur les coûts : est-il plus rentable de CEMADEN aux autorités municipales compétentes, se réaliser. « À la lumière de la situation économique
construire un barrage sabo ou de relocaliser la maison qui appellent alors à l’évacuation des résidents. actuelle du Brésil, nous devons faire des investisse-
de retraite ? « Au Brésil, nous avons tendance à Akinori Naruto, expert envoyé par le gouvernement ments efficaces et avoir une compréhension claire
accorder plus d’attention aux coûts lorsque nous préfectoral de Nara pour prendre en charge des pro- des besoins des régions cibles. Le projet GIDES se ter-
envisageons des mesures. Mais les Japonais ont jets pilotes, explique un défi auquel il est confronté. mine en 2017, et notre prochain objectif consistera à
répondu : “nous avons déterminé que la relocalisa- « Le gouvernement fédéral et les autorités munici- diffuser stratégiquement ce que nous avons appris à
tion de la maison de retraite n’était pas faisable car pales doivent discuter des problèmes liés aux manu- travers ce projet à toutes les villes qui sont soumises Takeshi et Giustina
de nombreux résidents avaient besoin de soins in- els. Mais compte tenu de la taille du pays, il n’est pas à des risques de catastrophe. » discutent de la gestion des
firmiers”. J’ai appris quelque chose de cette manière facile d’organiser des réunions », confie-t-il. « C’est Le Brésil a surmonté des catastrophes par le pas- risques de catastrophe.
japonaise d’envisager les problèmes : ils tiennent pourquoi à chaque fois que je suis confronté à un sé et il est sur le point de prendre un nouveau départ. (Photo : Atsushi Shibuya, 2014)
également compte des facteurs sociaux lorsqu’ils problème, je fais de mon mieux pour le partager le Les membres brésiliens et japonais de l’équipe ont
prennent des mesures. » plus rapidement possible avec les parties concernées partagé de nombreuses joies et peines tout au long
Wesley Felinto, leader du groupe, revient sur la afin que nous puissions planifier une visite du gou- de ce projet. Ils se reverront à nouveau un jour pour
formation d’un mois : « Au Brésil, jusqu’à présent, vernement fédéral à l’autorité municipale en se ba- conquérir d’autres succès.
nous mettions davantage l’accent sur les mesures sant sur le calendrier du projet. »
Les membres du personnel de la Société de recherche sur les ressources minérales et de la ville de réponse aux catastrophes, mais je me suis rendu
de Blumenau se familiarisent avec la cartographie des risques accompagnés par un expert. compte que nous devions aussi nous concentrer sur
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・ SPÉCIAL ・
Réduction des risques de catastrophe : PHILIPPINES
aucune aide extérieure. Afin de ne pas dépendre en- d’alevins et d’appâts pour la prochaine saison de pêche.
tièrement de l’aide du gouvernement ou de l’armée, Aujourd’hui, conformément aux prévisions du projet,
ils ont introduit des plans d’action, basés sur le certains habitants gagnent leur vie grâce à l’aquaculture.
Créer une industrie aquacole modèle japonais, avec des échéances décrivant par
ordre chronologique les rôles du maire et de chaque
bureau municipal pendant et après une catastrophe.
Hosokawa raconte avec fierté : « Dans la ville de Guiuan,
toute la communauté a commencé à prospérer grâce
au commerce de la pêche utilisant cette cage à pois-
résistante aux typhons ATTÉNUATION DES CATASTROPHES AVEC DES CAGES À
POISSONS SUBMERSIBLES : UN SENTIMENT DE SOLIDARITÉ
sons. Les femmes de la ville et de ses environs par-
ticipent à la transformation du poisson élevé dans
les cages, et elles élèvent aussi de jeunes poissons ».
De même, la culture des huîtres philippines est
FONDAMENTAL soutenue par Higashi-Matsushima, ville fleuron
En 2014, afin de soutenir la réhabilitation et le de l’ostréiculture. La ville a accueilli des stagiaires
rétablissement des moyens de subsistance des po- philippins dans ses sites d’aquaculture et ses instal-
pulations locales, la JICA a initié des projets visant lations de transformation. Dans certains cas, les
à promouvoir la culture des huîtres et des chanos, pêcheurs locaux ont joué le rôle d’instructeurs afin
des produits marins très appréciés de nombreux de partager leurs connaissances sur les meilleures
Philippins. Ces projets intègrent des mesures spé- méthodes de culture des huîtres. Les pêcheurs japo-
ciales pour aider les résidents locaux à se préparer à nais ont conseillé leurs homologues philippins en
des catastrophes de la même ampleur que le typhon évoquant la sélection des endroits appropriés pour
Haiyan. Plus précisément, des cages à poissons sub- l’ostréiculture, les différents types de naissains
mersibles ont été introduites pour l’élevage du chano. d’huîtres, ou encore des améliorations telles que
Ces cages ont été conçues par Nitto Seimo Co., Ltd., l’optimisation des cordes pour attacher les nais-
une entreprise de fabrication de filets de pêche de sains. Grâce à ces efforts, de grandes huîtres sont
Fukuyama, dans la préfecture d’Hiroshima. La cage maintenant cultivées sur place et vendues dans les
est immergée et refait surface facilement grâce à restaurants philippins de la région. En plus des huî-
une technologie développée à l’origine pour la cul- tres crues, les huîtres au fromage et fumées sont de-
ture du thon rouge du Pacifique dans les régions du venues des produits populaires dans les menus des
Japon fréquemment touchées par les typhons. En restaurants locaux. Atsutoshi Hirabayashi, conseiller
Tacloban s’immergeant au fur et à mesure que le typhon ap- senior de la JICA, est très satisfait des résultats du
proche, la cage devient moins vulnérable aux effets projet : « Dans le processus de construction d’une En se basant sur
de la houle. En septembre 2013, Nitto Seimo avait chaîne de valeur, de la production à la transforma- l’expérience d’Higashi-
Philippines Zones du projet installé des cages à poissons submersibles pour son tion puis à la vente dans la communauté, le senti- Matsushima, les résidents
propre compte, parallèlement au projet de la JICA, ment de coopération mutuelle s’est renforcé parmi philippins locaux de la
sur l’île de Palawan, aux Philippines. Les cages sont les résidents locaux. Une telle collaboration aide les zone sinistrée vérifient si
restées intactes malgré les vagues violentes occasion- individus à se remettre d’une catastrophe de manière les routes d’évacuation
nées par le typhon Haiyan. Fukuyama étant jumelée durable ». Il ajoute : « La solidarité est essentielle sont exemptes
à Tacloban, il était donc tout naturel que Nitto Seimo pour bâtir une communauté bien préparée aux ca- d’obstacles.
Cage à poissons se joigne à ce projet visant à réhabiliter le secteur de tastrophes naturelles ».
Le
submersible introduite l’aquaculture. Bien que le projet de la JICA sur la réhabilitation
aux Philippines. Attachée 8 novembre 2013, le typhon Haiyan a plans de reconstruction, la rénovation des installa- Takashi Hosokawa, qui travaille à la division re- et le rétablissement après le typhon Yolanda ait offi-
avec des cordes, la cage à frappé le centre des Philippines. Des tions publiques et des mesures de rétablissement des cherche et développement sur les filets du départe- ciellement pris fin en février 2017, la ville d’Higashi-
poisson est conçue pour vagues atteignant six mètres ont balayé moyens de subsistance de la population. ment technique de l’usine d’Hakodate, revient sur Matsushima poursuit son engagement en faveur de
flotter et couler. les zones urbaines, provoquant des dégâts consi- À l’aide de cartes des zones dangereuses le projet. « Si nous avions importé des pièces et des l’ostréiculture aux Philippines, à travers une initia-
dérables. Les régions philippines touchées par produites lors du projet, des plans d’occupation des matériaux du Japon pour les cages à poissons sub- tive de coopération au niveau local, avec une orga-
les catastrophes s’efforcent d’édifier des commu- sols et des plans d’évacuation ont été élaborés pour mersibles, les coûts auraient été plus élevés », expli- nisation à but non lucratif basée à Ishinomaki, une
nautés capables d’éviter de futures catastrophes les zones fortement touchées par les lames de fond, que-t-il. « C’est pourquoi nous avons commencé par autre ville de la préfecture de Miyagi dévastée par
et de restaurer l’aquaculture, base de l’industrie notamment les villes de Tacloban, Tanauan et Palo. faire des recherches de terrain et du développement le grand séisme de l’est du Japon de 2011. Cette ini-
locale. Sensibles aux épreuves des populations Ces plans portaient sur la réinstallation des résidents de produits. De cette façon, nous avons pu fabriquer tiative fait partie du programme de partenariat de Gauche : Centre
philippines, les communautés japonaises tou- vivant à moins de 40 mètres du littoral et identi- des cages en utilisant des matériaux disponibles lo- la JICA, qui vise à soutenir les communautés locales d’évacuation pendant
chées par le grand séisme de l’est du Japon en fiaient les lieux et les itinéraires d’évacuation. calement. » dans les pays en développement. le typhon Hagupit. Les
2011, ainsi que les fabricants de filets de pêche de Lors de l’élaboration de ces plans, la JICA s’est En plus d’utiliser des matériaux de construction La ville de Tacloban et les régions avoisinantes leçons tirées du typhon
la préfecture d’Hiroshima, aident à reconstruire inspirée de l’expérience d’Higashi-Matsushima, une locaux pour les compresseurs qui submergent les connaissent actuellement une reprise économique Haiyan ont permis une
les régions sinistrées des Philippines. ville de la préfecture de Miyagi, au Japon, dévastée cages, le projet utilise des dispositifs compatibles après la catastrophe, avec des investissements na- meilleure gestion du
en 2011 par le grand séisme de l’est du Japon. Les avec les moteurs de bateaux de pêche que les pê- tionaux provenant des quatre coins du pays pour la centre d’évacuation.
représentants philippins chargés de la reconstruc- cheurs locaux connaissent déjà bien. Ce travail construction d’hôtels et autres services connexes. Droite : Réunion
tion, notamment les fonctionnaires municipaux res- aboutit en octobre 2014 avec la mise en place de 40 Cependant, les blessures des habitants ne sont pas convoquée après le
APPRENDRE L’AUTOSUFFISANCE GRÂCE AUX EXPÉRIENCES ponsables de la gestion et de la planification de cages réaménagées dans quatre villages sinistrés. entièrement guéries et leurs moyens de subsistance passage du typhon
D’HIGASHI-MATSUSHIMA la RRC, s’étaient auparavant rendus quatre fois à Deux mois plus tard, le typhon Hagupit (appelé « ne sont pas encore complètement rétablis. Avec ces Hagupit. Alfred
Le 8 novembre 2013, le typhon Haiyan (appelé Higashi-Matsushima pour s’informer sur la réinstalla- Ruby » aux Philippines) s’approche des Philippines objectifs en ligne de mire, les efforts de reconstruc- Romualdez, alors maire,
« super typhon Yolanda » aux Philippines) a frappé tion des personnes, la planification de la reconstruc- avec une puissance équivalente au typhon Haiyan, tion aux Philippines continuent d’avancer en parte- est à droite, en chemise
quatre îles des Philippines, dont Leyte et Samar. tion et la promotion des mesures de RRC. provoquant à nouveau une forte houle. Malgré la nariat avec les entreprises japonaises et la ville rouge. Bernadas se
Selon l’Agence japonaise de météorologie, le typhon Parmi eux, Ildebrando Bernadas, fonctionnaire tempête, toutes les cages à poissons submersibles d’Higashi-Matsushima. trouve à sa gauche, les
a occasionné des vents record avec des rafales pou- chargé de la prévention des catastrophes de Tacloban, sont restées intactes alors que presque toutes les bras croisés.
vant atteindre 90 mètres par seconde. Son ampleur a présenté une série de mesures d’atténuation des cages conventionnelles fabriquées en bambou et en
était, selon ceux qui l’ont vécu, sans précédent. Rien catastrophes basées sur ce qu’il avait appris de métal ont été détruites.
qu’aux Philippines, le nombre de morts et de dispa- l’expérience d’Higashi-Matsuyama. Ces mesures Depuis 2015, dans le cadre des efforts de la JICA
rus a atteint 7 986 personnes. Près de 1,14 million comprenaient la planification de l’évacuation, les pour soutenir les petites et moyennes entreprises japo-
de maisons ont été endommagées. Le Japon a im- systèmes d’alerte précoce, et le stockage stratégique naises qui font des affaires dans les pays en déve-
médiatement fourni une aide d’urgence à grande du matériel de secours d’urgence et des bateaux de loppement en vue de promouvoir le développement
échelle. En février de l’année suivante, la JICA a sauvetage. Bien que Tacloban abrite un port impor- économique, Nitto Seimo s’est efforcé, avec l’aide de
Zones touchées par le lancé le projet de réhabilitation et de rétablissement tant pour le fret commercial et les gros navires, la la JICA, de diffuser les cages submersibles aux
typhon Haiyan. après le passage du typhon Haiyan dans 18 munici- ville est restée isolée de toute aide extérieure pen- Philippines. L’entreprise japonaise aide les entreprises
palités des régions côtières, dont la ville de Tacloban, dant trois jours après le passage du typhon Haiyan. locales non seulement pour l’exploitation et
qui était gravement endommagée. Dans la perspec- C’est pourquoi Bernadas et le maire d’alors, Alfred l’entretien des cages à poissons, mais aussi sur les
tive de créer des communautés résilientes face aux Romualdez, soulignent l’importance d’avoir la ca- questions de gestion liées à l’industrie aquacole,
catastrophes, ce projet impliquait la formulation de pacité de survivre pendant au moins trois jours sans par exemple sur les montants à allouer à l’achat
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・ SPÉCIAL ・
Réduction des risques de catastrophe : SRI LANKA
Une équipe de spécialistes Nagai, expert de la JICA, confie : « Pour continuer
japonais visitent le site d’un à progresser et maintenir la croissance économique
glissement de terrain pour au Sri Lanka, où les catastrophes naturelles se
recueillir des informations produisent fréquemment, il est nécessaire de réduire
directement auprès des les risques de catastrophe dans tous les secteurs ».
résidents locaux. Selon lui, la philosophie basée sur l’idée de « Recons-
truire mieux » semble être un peu mieux adoptée
par les Sri-Lankais à chaque conférence. L’approche
de prévention des nouveaux risques suit les lignes
directrices énoncées dans le cadre de Sendai pour
la réduction des risques de catastrophe. Il s’agit
notamment d’investir activement dans le secteur de
la RRC, afin de réduire les dommages, de rechercher
les risques dans chaque domaine, et d’empêcher
la construction de résidences et de bâtiments in-
dustriels dans les zones inondables. Ces concepts
épousent l’idée selon laquelle les investissements
dans la RRC ont des effets positifs et ils s’inscrivent
Vue aérienne de la zone touchée par l’inondation en tous dans la feuille de route pour la RRC qui intègre
mai 2016. L’eau couvre une partie de la route. les objectifs de promotion d’un plan de RRC dans
les zones sujettes aux inondations, aux glissements
de terrain et aux sécheresses ; la construction d’un
tions au gouvernement sri-lankais et aux organisa- système d’alerte précoce ; et une gestion des res-
tions administratives, y compris au Bureau exécutif sources hydriques qui associe la RRC et l’utilisation
du président, concernant les mesures à court, moyen de l’eau. Le plan de RRC vise à élaborer un plan
et long terme. Takayuki Nagai, expert de la JICA et d’approvisionnement en eau à grande échelle pour
conseiller en RRC au Sri Lanka, a déclaré : « Une co- chaque bassin fluvial ; à promouvoir l’utilisation des
opération complète, comprenant des hélicoptères terres à grande échelle et l’amélioration des infra-
des forces aériennes, a été fournie pour l’étude ». structures au niveau du pays et des provinces ; et à
prendre en compte les risques au niveau municipal.
Le but ultime est de créer une société multilatérale-
Sri Lanka INITIATIVE AVEC UNE PERSPECTIVE À LONG TERME POUR ment résistante aux catastrophes.
RENDRE LA NATION PLUS SÛRE En se basant sur la feuille de route pour la RRC, le
Comme le Sri Lanka, le Japon a également Japon envisage de continuer à soutenir le Sri Lanka
subi des dommages dus aux inondations causées à moyen et long terme. Le gouvernement sri-lankais
par les typhons. La JICA a décidé de s’appuyer sur lui-même a l’intention d’intégrer les recommanda-
l’expérience accumulée par le Japon en matière de tions de la feuille de route dans le plan quinquen-
RRC pour essayer de réduire l’impact des catastro- nal national de RRC couvrant la période de 2018 à
Les leçons tirées du Japon flètent aussi ces caractéristiques.
Les catastrophes les plus fréquentes, et qui
touchent le plus grand nombre de personnes, sont
phes au Sri Lanka et rendre le pays plus sûr. Pour ce
faire, la JICA a contribué à l’élaboration d’une initia-
tive nationale pour la RRC intitulée « Feuille de route
2023. Des organisations internationales, y compris la
Banque mondiale, manifestent également de l’intérêt
pour la feuille de route, et de nombreuses demandes
pour un Sri Lanka plus sûr les inondations et les glissements de terrain. Parmi
toutes les catastrophes survenues au cours des 10
dernières années, on compte 37 % d’inondations
pour la réduction des risques de catastrophe » afin
de proposer des mesures que le Sri Lanka devrait
prendre.
internationales ont sollicité l’expérience et le savoir-
faire du Japon dans le domaine de la RRC. « Je pense
que le système de RRC du Sri Lanka s’améliore pro-
Les inondations et les
glissements de terrain
imposent un lourd
tribut économique et
tandis que 35 % des décès et des disparitions sont L’initiative a été motivée par les fortes pluies de gressivement, en partie grâce à l’aide du Japon », af-
Le
humain au Sri Lanka.
dus à des glissements de terrain causés par les pluies. mai 2016 qui ont provoqué des inondations et des firme Nagai. « Alors que la population sri-lankaise Les catastrophes se
Sri Lanka fait face à des menaces L’ampleur des dommages dus aux inondations, qui glissements de terrain. Le Japon a également fourni elle-même se montre très sensible à la RRC, nous produisent en raison
continues de catastrophes naturelles, touchent fréquemment les zones urbaines, augmente des secours d’urgence pour cette catastrophe et, à la devrions assister à un renforcement du système ». de l’abondance des
notamment des inondations, des glisse- chaque année. Simultanément, les glissements de suite de discussions avec le ministre et les respon- Nagai se concentre actuellement sur la sensi- précipitations.
ments de terrain et des sécheresses. Le pays en- terrain, qui se produisent davantage dans les zones sables gouvernementaux chargés de la RRC, toutes bilisation aux catastrophes et la participation active
tier travaille à l’élaboration d’un plan de préven- rurales, prennent de nombreuses vies humaines. les parties prenantes ont compris l’importance du du grand public, et non plus simplement sur celle
tion des catastrophes pour protéger la nation et Les inondations se sont multipliées ces dernières financement de la prévention des catastrophes, de du gouvernement. Selon lui : « Les phénomènes na-
établir une société plus sûre. Le Japon utilise son années. En décembre 2014, on comptait 31 morts ou l’élaboration de politiques à moyen et long terme, et turels varient selon les régions et il est impossible de
expérience et les leçons tirées de ses propres in- disparus, avec 1,03 million de personnes affectées de l’intégration de la RRC. Une priorité particulière discuter de ces questions d’une manière générale ».
ondations et sécheresses pour aider à faire du Sri globalement ; en mai 2016, 217 personnes ont été a été accordée au concept « Reconstruire mieux ». « Ce qui compte à la fin, c’est le pouvoir des résidents
Lanka un pays plus sûr. tuées ou portées disparues, et 460 000 personnes Le gouvernement sri-lankais a été très motivé par locaux », explique-t-il. L’établissement d’une culture
ont été touchées ; et en 2017, il y a eu 290 morts la philosophie consistant à rebâtir une communauté de la RRC et la construction d’un pays résistant face
ou disparus, et 600 000 personnes affectées. Bien plus sûre et plus résistante aux catastrophes plutôt aux catastrophes sont des étapes essentielles pour
que conscient des risques, le gouvernement du Sri que de reconstruire comme avant. L’idée de soutenir assurer la prospérité du Sri Lanka.
RÉPONSE LENTE AUX INONDATIONS ET GLISSEMENTS DE TERRAIN Lanka n’a pris des mesures qu’après les catastrophes. le développement social est à l’origine de la mise en
PLUS D’UN MILLION DE VICTIMES Le Conseil national de gestion des catastrophes et place d’un plan spécifique.
Le Sri Lanka, anciennement « Ceylan », est la loi sur la gestion des catastrophes ont vu le jour Outre les membres et consultants de la JICA,
un pays insulaire peuplé de plus de 20 millions après le séisme de 2004 à Sumatra qui a tué 220 000 l’ambassadeur Kenichi Suganuma, représentant du
Le gouvernement sri- d’habitants. Au nord se trouve une plaine côtière personnes en Asie, notamment au Sri Lanka. Cepen- Japon à la conférence mondiale des Nations unies
lankais a pleinement tandis que les régions du centre et du sud sont mon- dant, l’instauration d’une culture de RRC n’est pas sur la réduction des risques de catastrophe à Sendai
coopéré à l’étude tagneuses. Les climats sont complètement différents : encore acquise. en 2015, a participé à l’élaboration de la feuille de
menée en juillet 2017. le nord est sec et le sud est humide. Les milieux de Le Japon a fourni divers types d’aide lorsque le route. Du côté sri-lankais, un groupe diversifié de
Un hélicoptère des vie sont également variés. L’agriculture dépend de la Sri Lanka a été frappé. En réponse aux dégâts causés personnes a participé au projet, notamment des spé- Lorsque Nagai a été envoyé
forces aériennes avait saison des pluies, qui a lieu une fois par an, et des par les fortes pluies qui ont duré deux mois en avril et cialistes de la gestion des catastrophes, des respon- au Sri Lanka en juillet 2017, le
été mobilisé. réservoirs dans le nord, tandis que le sud pratique en mai 2017, le Japon a fourni du matériel de secours sables nationaux de l’aménagement du territoire du ministre Yapa en personne
la double culture grâce à l’abondance des précipi- et envoyé une équipe d’experts du Secours d’urgence ministère de l’Irrigation et des ressources hydrau- a organisé une réunion
tations. Les catastrophes naturelles de l’île – inon- du Japon pour mener une étude. Sur la base des liques et des membres du département de la plani- pour discuter du soutien
dations, glissements de terrain et sécheresses – re- résultats de cette étude, le Japon a fait des sugges- fication nationale. technique.
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Népal Thaïlande
Une route qui résiste aux catastrophes Des transports plus sûrs au quotidien
Le Népal est un pays enclavé situé entre l’Inde et la Chine. Le pays est
tributaire de l’importation de diverses marchandises, principalement
d’Inde, qui sont transportées par la route. La plaine du Terai, située près
La circulation s’est considérablement détériorée à Bangkok avec la
croissance économique de la ville. Les embouteillages de plus en plus
importants imposent une amélioration urgente de la situation, non seule-
de la frontière avec l’Inde, est le centre agricole du pays. La route qui part ment gênante, mais également dangereuse à cause de la pollution de l’air.
de la capitale Katmandou et traverse la région du Terai en Inde est une Pour pallier ce problème, un système souterrain, la ligne bleue du sys-
véritable ligne de vie pour le Népal. Autrefois, il n’y avait qu’une seule tème de transport en commun rapide (MRT), a été développé en coopéra-
route reliant ces zones. Une fermeture de route due à des glissements de tion avec la JICA. L’objectif principal du système est d’améliorer les condi-
terrain ou à d’autres catastrophes causait de sérieux problèmes, car elle tions de vie et la commodité des transports pour les résidents de Bangkok.
paralysait complètement la logistique. Simultanément, ce système souterrain est conçu pour résister aux catastro-
C’est pourquoi la construction de la route de Sindhuli en tant que voie phes. Par exemple, les stations de métro de Bangkok sont plus spacieuses
alternative, d’une longueur de 158 km et financée en partie par une aide que celles du Japon, en stricte conformité avec les normes de sécurité de la
de la JICA, a commencé en 1995. La nouvelle route, achevée en 2015, a National Fire Protection Association des États-Unis. Conformément à cette
norme, tous les passagers doivent pouvoir évacuer la station dans les six
été conçue pour résister à diverses catastrophes, notamment les glisse-
minutes suivant une catastrophe.
ments de terrain et les coulées de boue.
De plus, l’entrée de la gare est surélevée à une hauteur d’environ 1,2
La route de Sindhuli a montré sa valeur lorsqu’un grand séisme a frap-
mètre de la route, une conception qui tient compte de l’exposition de Bangkok
pé le Népal dans le mois suivant son achèvement. Elle est devenue la aux inondations. Cela correspond au niveau record de l’inondation des
route principale pour transporter des marchandises vers les régions frap- Les entreprises japonaises s’attaquent Entrée de la station Bang Sue de
« 200 ans » qui, comme son nom l’indique, ne se produit qu’une fois tous les la ligne bleue du MRT. L’entrée
pées par le tremblement de terre. Le projet a été reconnu non seulement à l’entretien, techniquement difficile,
deux siècles. Cette hauteur devrait permettre de faire face à la plupart des de la station est surélevée par
au Népal, mais aussi au Japon, où il a reçu en 2016 un prix d’ouvrage de des routes de montagne en utilisant
fortes pluies. La station est également équipée d’une barrière de protection rapport à la route pour prévenir
génie civil d’exception. La JICA a également entrepris un projet de co- une technologie de pointe.
contre les inondations pour empêcher l’eau de pénétrer à l’intérieur de la les inondations.
opération technique visant à améliorer la capacité d’entretien des routes Les petites boutiques sur le bord de la station.
pour la réduction des risques de catastrophe. Le Japon continue de tra- route de Sindhuli témoignent du fait Ce mode de transport public résilient procure un sentiment de sécurité L’intérieur de la station est
vailler à l’amélioration des infrastructures afin d’atténuer les dommages que la logistique soutient les moyens de et d’assurance même en cas d’événements inattendus, soutenant l’activité spacieux afin de faciliter
causés par les catastrophes. subsistance de la population locale. l’évacuation en cas de catastrophe.
quotidienne en plein boom de Bangkok.
Construire des infrastructures résilientes Il est peut être impossible d’empêcher les catastrophes naturelles de se produire. Il est cependant
possible d’utiliser l’ingéniosité humaine pour réduire les dommages qu’elles occasionnent. Les idées
face aux catastrophes
innovantes, mises en pratique de manière efficace, peuvent protéger la vie et les moyens de
subsistance des populations en cas de catastrophe. La JICA a participé à divers projets visant à
créer des infrastructures innovantes et résistantes face aux catastrophes dans le monde entier.
Myanmar Philippines
Les écoles primaires utilisées comme abris pour protéger les Un hôpital résilient face aux catastrophes pour protéger la
populations contre les cyclones vie des personnes
L es cyclones se forment dans la baie du Bengale entre l’Asie du Sud-
Est et le sous-continent indien. En avril 2008, le terrible cyclone
Nargis a frappé le Myanmar, l’un des pays les plus pauvres du monde
Le typhon Haiyan a frappé les Philippines en novembre 2013. La
région des Visayas orientales, qui a été directement touchée par
le typhon, a subi des dégâts considérables : 80 % des maisons se sont
à l’époque. Le pays était dirigé par un régime militaire et les mesures effondrées. À cette époque, la JICA mettait en œuvre un projet de co-
de réduction des risques de catastrophe n’étaient pas suffisantes. Les opération technique pour le renforcement des services de soins mater-
dégâts causés par le cyclone ont été parmi les pires de l’histoire du nels et infantiles à l’est des Visayas, avec le Centre médical régional des
Myanmar, avec plus de 140 000 morts et disparus. Visayas orientales (EVRMC). Le Centre, également gravement endom-
Une étude de suivi menée par la suite a révélé qu’il n’y avait pas magé par le typhon, a été inondé au niveau du rez-de-chaussée.
d’abris anticyclones dans la région. Les écoles primaires détruites par le Chaque fois qu’une catastrophe frappe, le besoin de services médi-
cyclone étaient par ailleurs restées en l’état. Par conséquent, il semblait caux augmente. Quand Haiyan a frappé les Philippines, le Japon, avec
logique de construire des écoles primaires qui puissent servir d’abris d’autres pays et organisations internationales, a fourni des services
anticyclones pour la communauté. La région du delta de l’Irrawaddy, médicaux et soutenu les agences administratives chargées des services
est régulièrement frappée par des inondations et des ondes de tempête de santé afin que les prestations de services médicaux ne s’arrêtent
Le rez-de-chaussée est conçu pour pendant la saison de la mousson. C’est pourquoi la construction de nou- Le tout nouveau bâtiment des pas. En outre, le Japon a soutenu la reconstruction du bâtiment des
que l’eau puisse facilement s’écouler consultations externes a été conçu pour consultations externes de l’EVRMC, endommagé par le typhon. Des
pendant une onde de tempête. La velles écoles primaires a été pensée pour résister à diverses catastro-
résister aux catastrophes.
communauté locale peut se réfugier phes, et le rez-de-chaussée a été conçu pour drainer rapidement l’eau paravents ont été installés à l’extérieur du bâtiment pour atténuer la lu-
au deuxième étage et sur le toit. en cas d’inondation. mière du soleil et pour protéger les ouvertures contre les débris volants
Le bâtiment scolaire est conçu de La région du delta de l’Irrawaddy est fertile et propice à l’agriculture. emportés par les typhons.
manière à pouvoir accueillir un nombre La population, soutenue par la JICA, prend diverses mesures pour Salle d’attente Une cérémonie de remise du bâtiment de l’EVRMC a eu lieu en sep-
accru d’élèves et améliorer leur construire une société résiliente, y compris la plantation de mangroves lumineuse et ouverte tembre 2017. L’objectif du Centre est de continuer à protéger la santé
environnement d’étude. de la population locale.
pour la protection contre les vents violents et les lames de fond.
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