Regard sur l'UQTR à travers le cheminement de quatre retraités
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
volume 4, numéro 4 _ hors série _ juin 2012 _ La publication de l’Université du Québec à Trois-Rivières Regard sur l’UQTR à travers le cheminement de quatre retraités p. 4 à 11 Sur le campus Aperçu des travaux Rencontre p. 14 Chantal Plourde : professeure, chercheuse… et gestionnaire p. 15 cl ier cy ap re p é % ur 0 és 10 rim p Im
Connexion UQTR Distinctions La rectrice ad lib Éditée trois fois l’an par le Service des communications, la publication Connexion UQTR s’adresse à la communauté universitaire, aux diplômés, aux retraités et aux partenaires de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Ce numéro hors série est publié à l'intention des membres du personnel et des retraités de l'UQTR. Remise du Prix du partenariat Les textes de Connexion UQTR peuvent être reproduits avec l’autorisation de la rédaction et la mention obligatoire de la source et des auteurs. et du Prix de l’UQTR Premières impressions Tirage 3 000 exemplaires Rédacteur en chef Pierre Pinsonnault Comité éditorial L Guylaine Beaudoin, Jacques Bégin, Annie Dufresne, Pierre Pinsonnault, Sophie Riopel, Rémi Tremblay, e 23 mai dernier, l’UQTR a procédé à la remise officielle d’un Prix du partenariat de l’UQTR Chantal Turgeon à Hydro-Québec et d’un Prix de l’UQTR à André Provencher, à l’occasion d’une cérémonie célébrée Collaborateurs Rachel Claveau, Joanie Cyrenne-Tourigny, Mathieu Martin (stagiaire), à l’atrium Paul-Émile-Borduas du pavillon Ringuet. Le devoir le plus pressant qui incombe à une nouvelle chef d’établissement est sûrement de rencontrer les Ariane Normand Réviseure-correctrice Le Prix du partenariat a été octroyé à la société d’État Hydro-Québec afin de souligner son importante contribution Rachel Claveau à la réalisation des objectifs de formation et de recherche de l’Université. Photo couverture Olivier Croteau gens qui font vivre et grandir l’UQTR. Une tournée est Conception, graphisme et mise en page Absolu en cours pour savoir ce qu’ils font, ce qui les motive, ce Impression Imprimerie de la Rive Sud Ltée à quoi ils aspirent. Permettez que je vous fasse part des Distribution Postes Canada Envoi de poste-publication canadienne Numéro de convention 40052071 impressions ressenties au seuil de cette démarche. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec ISSN 1918-6010 _ Par Nadia Ghazzali, rectrice La rectrice Nadia Ghazzali Pour un changement d’adresse Téléphone : 819 376-5011, poste 2561 Sans frais : 1 866 347-8787 Courriel : diplome@uqtr.ca Pour joindre la rédaction Un foisonnement d’idées Du monde qui se parle J Téléphone : 819 376-5011, poste 2554 Télécopieur : 819 376-5181 ’avais bien quelques questions en tête en rencon- Une autre découverte heureuse tient cette fois aux y a chez nous de l’idée, de l’audace. Notre université Courriel : connexion@uqtr.ca trant les membres de la communauté universi- rapports cordiaux que les gens tissent sur le campus. sort du lot parce qu’elle ose faire des choses différentes. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à : taire, dont les professeurs et les chercheurs. Dans Dans les institutions de plus grande taille, le sens Université du Québec à Trois-Rivières leur département ou leur unité de recherche, quelles hiérarchique et territorial est souvent très marqué, Nous avons tout lieu d’en tirer une fierté légitime. Connexion UQTR - Service des communications C.P. 500, Trois-Rivières (Québec) G9A 5H7 sont les réalisations marquantes? Les forces sur les- du fait notamment de leurs modes d’organisation. Si je devais d’ailleurs formuler un seul souhait en dé- Sur la photo, on reconnaît Michèle Laroche, présidente du conseil d’administration de l’UQTR, Jacques A. Chauvette, CANADA directeur, Production Des Cascades et directeur régional Mauricie et Centre-du-Québec, Hydro-Québec, et Nadia quelles miser et, peut-être, les difficultés à résoudre? Ce n’est pas vraiment le cas à l’UQTR. L’approche but de mandat, ce serait de diriger une communauté Ghazzali, rectrice de l’UQTR. Les perspectives de développement? y est plus directe, plus spontanée. Cette proximité consciente de ses forces, fière de ses avantages et heu- Photo : Daniel Jalbert offre l’avantage d’être propice aux échanges, à la com- reuse de manifester son appartenance. Car nous avons Les premiers contacts ont été très inspirants. Ce préhension mutuelle et au travail d’équipe. des raisons de pavoiser. Les étudiants sont les premiers qui m’a frappée dès l’abord, c’est l’enthousiasme des à le reconnaître, chiffres à l’appui. Le Prix de l’UQTR a été attribué à André Provencher, un homme qui a fait carrière dans l’industrie québécoise gens. Leur créativité, leur niveau d’engagement et de On l’a vu lors du débat sur les droits de scolarité. Qui est sur la mosaïque ? des médias, en reconnaissance de son apport marqué au développement de la Mauricie et du Centre-du-Québec, en concordance avec la mission de l’UQTR. mobilisation. Ils ont des idées et sont prêts à s’inves- tir pour qu’elles prennent forme. Il est très stimulant Même si les points de vue divergent, les liens n’ont jamais été rompus avec les représentants étudiants, C’est ce qu’indique en effet le National Survey of Student Engagement pour l’année 2011. Cette vaste De gauche à droite : de les entendre parler des projets en voie de réalisa- dont je tiens à saluer l’esprit d’ouverture. L’attitude enquête permet de situer l’UQTR par rapport à trois Valérie Baril-Sabourin tion et de ceux qui sont sur la table à dessin. Chose respectueuse des parties a permis le maintien du groupes de comparaison – réseau UQ, universités Préposée à la réception des dons, Fondation de l’UQTR certaine, leur fort désir d’accomplissement augure dialogue et la recherche de compromis acceptables. québécoises et établissements canadiens comparables. bien pour l’avenir. Dans un contexte chargé d’émotivité, il a été possi- Cette fois encore, les résultats sont flatteurs. Pour ce Charles Sleigher Agent de stage, Bureau des ressources de la formation pratique ble d’exprimer haut et fort ses convictions sans mettre qui touche à la qualité de l’enseignement et à l’expé- des maîtres En fait, l’avenir c’est maintenant. Beaucoup le trimestre en péril. rience universitaire globale, nos étudiants affichent de jeunes professeurs se sont récemment joints un taux de satisfaction au-dessus de la moyenne des Emmanuel Habimana Professeur, Département de psychologie à l’UQTR, si bien qu’un vent de renouveau souffle C’était là un des premiers dossiers déposés sur trois groupes de référence. sur l’institution. Des thématiques d’études originales mon bureau, et assurément le plus urgent. Le sou- Emma-Émilie Gélinas se font jour, susceptibles de rapprocher les disciplines tien de l’équipe de direction mérite d’être souligné, Il y a mieux. À la question « Si c'était à refaire, Agente de recherche, Service des études de cycles supérieurs et de renforcer les collaborations. On voit poindre tout comme le dévouement des membres de la com- choisiriez-vous le même établissement? », 94 % de nos Benoît Leblanc aussi nombre d’initiatives propres à stimuler le déve- munauté mobilisés par cette affaire. Il est rassurant étudiants de première année et 88 % de nos finissants Professeur, Département de lettres et communication sociale loppement de la recherche, des cycles supérieurs et de constater qu’en cas de crise, l’UQTR est capable ont répondu par l’affirmative. Grâce à l’excellent tra- Johanne Pellerin de l’internationalisation. de serrer les rangs et de mettre rapidement en œuvre vail de tous, l’UQTR s’impose de plus en plus comme Technicienne de laboratoire, Département de chimie-biologie des solutions adaptées. une destination de choix. Jean Marcoux L’élan qui caractérise la vie académique et scien- Chargé de cours, Département des sciences de l’éducation tifique est également perceptible dans les services, où « Surprendre »... Et comment! J’aurai l’occasion de vous en dire davantage lors s’affirment de nouveaux talents et émergent de nou- du discours de la rentrée, en septembre prochain. D’ici Valérie Bergeron Secrétaire de direction, Département de génie électrique veaux leaderships. D’où qu’on se place, le potentiel « Savoir. Surprendre. » Plus j’apprends à connaître là, bon été et bonnes vacances! Sur la photo, on aperçoit Michèle Laroche, présidente du conseil d’administration de l’UQTR, André Provencher, et génie informatique président-directeur général du Fonds capital culture Québec, et Nadia Ghazzali, rectrice de l’UQTR. d’innovation de l’UQTR semble considérable. et à apprécier l’UQTR, plus son slogan me paraît judi- Photo : Daniel Jalbert cieusement choisi. On fait ici de belles découvertes. Il 2 connexion UQTR _ vol. 4 n° 4 _ juin 2012 vol. 4 n° 4 _ juin 2012 _ connexion UQTR 3
« Pour moi, c’est un privilège d’avoir pu acquérir, au cours de ma carrière, une vue d’ensemble de la structure de l’UQTR et de son évolution pendant 35 ans. » dizaine de bâtiments au centre-ville de Trois-Rivières, le Congrès international d'éducation physique tenu où sont temporairement dispersés autant les salles en juin 1979, où ont convergé à Trois-Rivières de de classe que certains services. « Par exemple, un nombreuses sommités dans le domaine. Il cite aussi le service comme celui de l’imprimerie opérait à partir Congrès mondial des sciences de l'éducation en juillet du centre-ville avec tous les inconvénients que cela 1981, où la présence de nombreuses personnalités comportait », raconte Clermont Dion. internationales a contribué à envelopper d’une aura cette rencontre scientifique d’envergure. « Lorsqu’on Il évoque également certains moments plus dif- assiste à ces événements, on se sent vraiment dans une ficiles, comme la grève des professeurs de 1975 qui université, ajoute-t-il. C’était l’exemple type d’événe- Clermont Dion fut déterminante dans l’histoire de l’UQ. « L’UQTR ments que l’UQTR désirait offrir à ses étudiants. » était souvent le point de départ de certaines actions, comme la création du premier syndicat des professeurs Un autre moment chargé de sens est la première et la signature de la première convention collective collation des grades publique organisée à l’UQTR, le dans le réseau de l’Université du Québec. Le siège 17 octobre 1981. « L’événement se tenait dans le hall social et les autres constituantes suivaient de près ces Gilles-Boulet, où l’on installait un millier de chaises Témoin actif de la situations pour adapter leurs propres actions en fonc- tion de ce qui se déroulait ici », soutient cet homme reconnu pour sa grande patience et sa discrétion. qu’il fallait enlever rapidement par la suite pour faire place à la réception qui s’y tenait », résume le retraité. création de l’UQTR Gilles Boulet : la vision d’un homme Un privilège La création de l’université trifluvienne et toute Par sa fonction d’adjoint au recteur, Clermont Dion la séquence d’événements qui s’en suivit furent sans eut le privilège de côtoyer le premier chef de l’établisse- contredit les marqueurs d’une période de grande fébri- Photo : Mathieu Marchand ment universitaire trifluvien : « Nous sommes devenus lité. Avec du recul, M. Dion se dit honoré et profon- amis très rapidement. Je dois beaucoup à Gilles Boulet, dément heureux d’avoir participé à cette grande œuvre lui qui a guidé toute ma vie professionnelle. » scientifique qu’est l’UQTR, en compagnie de person- nes comme Gilles Boulet, bien entendu, mais égale- Clermont Dion, en tant qu’adjoint de Gilles Boulet, le recteur fonda- important réseau public d’établissements d’enseigne- « Toutefois, le merveilleux site des Franciscains était Il se souvient du recteur fondateur de notre uni- ment Robert Champagne, André Brousseau, François ment supérieur en Amérique du Nord. Alors qu’à disponible, et c’est à cet endroit que les fondateurs de versité comme d’un grand esprit bâtisseur qui n’avait Soumis et Jean-Guy Béliveau. Sans oublier tous les teur de l’UQTR, eut la chance de participer à un moment historique l’époque le Québec accuse un retard quant à l’éduca- notre université voyaient se développer le campus », pas peur d’innover. En effet, dans le contexte où cer- professeurs et membres du personnel qui ont travaillé pour la région de la Mauricie : la création de l’Université du Québec tion supérieure, la commission Parent recommande, précise-t-il. taines disciplines ne pouvaient être offertes à l’UQTR sans relâche à la faire grandir. à Trois-Rivières. Retour sur des années fastes avec un homme qui entre autres, d’élargir l’offre de formation universitaire – comme le droit, les sciences politiques et la socio- en implantant des établissements en région, qui se logie – à cause d’un trop grand nombre de diplômés « Pour moi, c’est un privilège d’avoir pu acqué- fut un témoin actif de cette grande innovation sociale. regrouperont sous la force du réseau de l’Université Des années fastes pour la demande du marché québécois du travail, rir, au cours de ma carrière, une vue d’ensemble de du Québec. Dès mars 1969, la petite équipe qui entoure le rec- il fallait faire preuve d’imagination pour créer de la structure de l’UQTR et de son évolution pendant _ Par Pierre Pinsonnault teur Boulet doit voir au démarrage, l’automne suivant, nouvelles formations, par exemple les études en loisir 35 ans », exprime Clermont Dion à propos de notre L’UQTR devient l’une des deux premières consti- des premiers cours proposés aux quelque 3 360 étu- et d’autres programmes innovateurs. université qui, aujourd’hui, est porteuse d’innovations C lermont Dion poursuivait ses études en pédago- À titre d’adjoint au recteur, son travail consiste tuantes du réseau à voir le jour. En effet, la région diants inscrits dans les 46 programmes de baccalauréat sociales et technologiques, et permet aux jeunes de nos gie à l’École normale Maurice-L. Duplessis, un notamment à effectuer la cueillette d’information de Trois-Rivières est en avance dans le développement offerts à l’UQTR. « Ce fut une période intense, fertile « Cette vision d’audace que M. Boulet a insuf- régions d’accéder à l’éducation supérieure. établissement dédié à la formation des maîtres, et préparer les dossiers pour le recteur, à l’assis- de la formation universitaire, particulièrement grâce et productive », affirme Clermont Dion. flée à l’UQTR trouve écho encore aujourd’hui dans lorsque le directeur du Centre des études universitaires ter dans le rôle social qu’il occupe dans la cité et à la présence de l’École normale Maurice-L. Duplessis la mise sur pied de nouveaux programmes novateurs, (CEU) de Trois-Rivières, Gilles Boulet – qui devient à œuvrer au sein de plusieurs comités organisateurs en et du CEU, deux établissements qui fusionnent lors De fait, les départements doivent se former rapi- témoigne Clermont Dion. À cet égard, le développe- quelques années plus tard le premier recteur de l’uni- tant que personne-ressource de l’administration pour de la création de l’UQTR. « À cet effet, l’apport dement. Celui-ci relate que « les gens ont dû travailler ment du domaine des sciences de la santé constitue versité trifluvienne – lui demande de se joindre à son les congrès majeurs tenus à l’UQTR. « J’avais aussi de l’École normale fut sous-estimé dans l’implanta- très fort pour structurer l’enseignement et embaucher un exemple révélateur. D’ailleurs, je me rappelle qu’à équipe en 1965 pour participer à la coordination des la chance d’accompagner Gilles Boulet à l’Assemblée tion de l’université à Trois-Rivières, estime M. Dion. des professeurs. L’Université du Québec avait lancé un l’époque, Gilles Boulet avait en tête de développer un cours du soir. des gouverneurs à Québec, où tous les recteurs des La qualité de son personnel se doit d’être rappelée. » appel à travers le monde entier pour recruter des pro- programme de chiropratique, qui n’a finalement vu établissements naissants échangeaient et débattaient fesseurs et les curriculum vitae arrivaient par centaines le jour qu’en 1993. Quand je dis qu’il avait de la Quand l’Université est fondée, le 19 mars 1969, sur le présent et l’avenir du réseau de l’Université À l’origine, les locaux du CEU se trouvent disper- au siège social, qui les redistribuait dans les constituan- vision, en voilà une preuve éloquente! » M. Dion est alors promu au titre d’adjoint au rec- du Québec. C’était très stimulant », se remémore sés au centre-ville, alors que l’École normale est instal- tes en fonction de leurs besoins. Il fallait faire vite tout teur Boulet : « Je ne pouvais demander mieux comme le retraité de l’UQTR. lée, depuis 1968, sur le campus des Franciscains, qui en sachant que nos choix auraient une influence sur travail! », s’exclame celui qui œuvra auprès de quatre avaient dirigé une maison d’enseignement connue sous le développement subséquent de notre université ». De grands moments recteurs, soit Gilles Boulet, Louis-Edmond Hamelin, le nom du Séminaire Saint-Antoine. Clermont Dion La réalisation du grand projet universitaire tri- Jacques R. Parent et Jacques A. Plamondon, avant La création de l’UQTR se rappelle que l’une des options consistait à ce que la De plus, outre les pavillons Pierre-Boucher, fluvien ne pouvait être totale sans la tenue de grands Clermont Dion, à gauche, est en compagnie des quatre premiers d’occuper le poste de directeur des relations publiques Clermont Dion est témoin de la mise en place et nouvelle université trifluvienne s’érige au centre-ville, Benjamin-Sulte, Nerée-Beauchemin et Suzor-Côté, événements scientifiques, souvent porteurs de mo- recteurs de l’UQTR : à l’arrière, on reconnaît Louis-Edmond Hamelin, de 1995 jusqu’à sa retraite en 1997. de l’évolution de l’une des grandes institutions nées dans un contexte où la Ville de Trois-Rivières désirait il y a peu d’infrastructures sur le campus acquis des ments intenses qui se gravent dans la mémoire de la Jacques A. Plamondon, Jacques R. Parent et, assis à l’avant, le de la Révolution tranquille, appelée à devenir le plus entamer une démarche de revitalisation de ce secteur. Franciscains. Néanmoins, le CEU dispose d’une communauté. Parmi ceux-ci, M. Dion mentionne recteur fondateur Gilles Boulet. 4 connexion UQTR _ vol. 4 n° 4 _ juin 2012 vol. 4 n° 4 _ juin 2012 _ connexion UQTR 5
Les premiers mois, M. Bourassa n’a que deux le GRIP fonctionne pendant près de 30 ans, une lon- du Nil occidental (2004) et Le monde fascinant des collègues en biologie, Guy Vaillancourt et sœur Estelle gévité hors de l’ordinaire pour un groupe de recherche. insectes (2011). Grâce à son tout nouveau livre, il fut Lacoursière. En mai 1969, ils se retrouvent tous l'un des finalistes pour le prix Hubert-Reeves 2012, les trois au collège Marie-de-l’Incarnation, où avait « En 1986, j’ai réussi à faire de Trois-Rivières l’hôte qui récompense chaque année un ouvrage scientifique enseigné sœur Lacoursière, afin de préciser le pro- de la 2e Conférence internationale des entomologistes grand public en français. Et la source n’est pas près de gramme de baccalauréat en biologie qui doit être d’expression française, alors que les autres conférences se tarir puisque le scientifique a encore deux bouquins offert dès l’automne suivant. C’est ainsi que, craies se sont tenues dans des villes telles que Paris, Saint- en préparation. à la main, les trois nouveaux professeurs ont élabo- Malo et Rabat. Nous avions organisé un banquet sur ré sur tableau noir les bases d’un baccalauréat idéal; le M/S Jacques-Cartier pour les 150 congressistes. En Quand il regarde derrière lui, Jean-Pierre Bourassa en septembre, c’est exactement à ce programme début de soirée, le fleuve s’est couvert d’éphémères, est conscient du chemin parcouru : « Bien que j’aie qu’étaient inscrits la quinzaine d’étudiants qui ont ces petits insectes volants qui apparaissent au début de travaillé fort, j’ai aussi eu beaucoup de chance. La formé la première cohorte. l’été et ne vivent que quelques heures. » À ce moment, chance d’œuvrer pour une université qui croyait en ils sont plus d’un à dire que « Bourassa a réussi son moi et en mes projets, la chance d’avoir des collè- « Le campus n’était évidemment pas ce qu’il est congrès de A à Z en y invitant même les éphémères! » gues formidables, la chance de pouvoir travailler dans aujourd’hui; par exemple, nos cours se donnaient un milieu de collégialité et d’émancipation incroya- au pavillon Boulet, situé au centre-ville. Le premier C’est vers 1975 qu’une idée effleure le chercheur : ble. Si je pouvais aujourd’hui faire un souhait pour matin, alors que tous les étudiants étaient déjà installés « Bien qu’à l’époque, le diplôme de maîtrise était suf- l’UQTR, ce serait sans aucun doute qu’elle conserve à leur bureau, Guy et moi faisions les cent pas dans fisant dans le cadre de mes fonctions universitaires, son ouverture; qu’elle continue à encourager ses nou- le corridor. On s’est regardés, stressés, puis on s’est j’avais le goût d’un nouveau défi, peut-être d’une plus veaux professeurs dans leurs espoirs de recherche; dit "Go! On entre!" Cette journée, je m’en souviens grande crédibilité sur le plan de la recherche. Je souhai- qu’elle leur permette d’avancer, de prouver ce dont comme si c’était hier », sourit le professeur émérite tais faire un doctorat… mais pas avec n’importe qui! ils sont capables. » retraité depuis 2002, qui œuvre toujours à titre de J’ai donc communiqué avec Maxime Lamotte, cher- Jean-Pierre chargé de cours au Département de chimie-biologie cheur de prestige à l’Université Paris VI, qui a accepté de l’UQTR. de me diriger. J’ai fait mon doctorat en grande partie au Québec, tout en continuant à enseigner, puis je suis allé soutenir ma thèse en juin 1980 à Paris! » Bourassa Le chercheur Vient rapidement le temps de se positionner sur le plan de la recherche. C’est lors d’un dîner à la café- téria, alors située au pavillon Suzor-Côté, que l’ento- mologiste de formation ose proposer son idée au pro- « Bien que j’aie travaillé fort, j’ai aussi Un passionné présent à l’UQTR eu beaucoup de chance. La chance fesseur Antoine Aubin : faire de la recherche… sur les moustiques. « Il a embarqué. Mais malgré tout notre enthousiasme, il fallait faire approuver notre program- d’œuvrer pour une université qui croyait depuis plus de 40 ans mation de recherche par le recteur Boulet. Celui-ci a d’abord eu un mouvement de recul : "Euh… les Photo : Mathieu Marchand maringouins?" Il a cependant rapidement accepté, quoiqu’il nous ait avoué par la suite avoir été un peu en moi et en mes projets, la chance d’avoir gêné de présenter le projet à ses collègues », rigole encore M. Bourassa. des collègues formidables, la chance Le chercheur natif de Grand-Mère ne compte pas en rester là. Car même si l’Université les appuie, de pouvoir travailler dans un milieu de En amorçant ses études en biologie, Jean-Pierre Bourassa n’a qu’un rêve : faire carrière pour collégialité et d’émancipation incroyable. » il faut obtenir des subventions de l’extérieur pour pou- voir faire de la recherche digne de ce nom. C’est ainsi le gouvernement et travailler en pleine nature. À la fin de son baccalauréat, il se frotte à l’enseignement que l’idée d’un colloque international sur les insectes dans un collège de la région de Québec : « Dès le premier cours, ça a été le coup de foudre; je suis piqueurs est née. « Nous avions invité des sommités des États-Unis et du Canada, mais aussi de Londres, littéralement tombé en amour avec l’enseignement », se remémore-t-il. Survol du parcours d’un de Genève, de l’Inde, de l’Afrique. Contre toute L’infatigable passionné de l’enseignement, de la recherche… et des insectes. attente, tous ces grands noms de l’entomologie ont Parallèlement à ses activités de professeur et de répondu positivement à l’invitation! Le colloque de chercheur, Jean-Pierre Bourassa se voit confier d’im- _ Par Ariane Normand 1973 a été un succès incroyable; il fallait voir la fierté portantes responsabilités administratives. De directeur du recteur… » de module en biologie à vice-doyen de la famille des sciences pures et appliquées, il devient doyen des étu- Le professeur Ce colloque devient la carte de visite nécessaire des de premier cycle en 1986. Que faire après avoir F évrier 1969. Jean-Pierre Bourassa, alors étudiant à la maîtrise de l’Université Laval, reçoit un coup de fil. pour trouver des bailleurs de fonds d’importance, occupé ces importantes fonctions? Rien de moins que Gilles Boulet, qu’il connaît un peu pour avoir collaboré avec le musée d’archéologie du Centre des études uni- ce qui mène rapidement à la création du Groupe de devenir le premier directeur général de l’Insectarium versitaires (CEU), lui offre un emploi : un poste de professeur dans une nouvelle université, à Trois-Rivières. recherche sur les insectes piqueurs (GRIP). Durant ses de Montréal. Après son mandat d’un an (1989-1990) Évidemment, le jeune homme accepte avec joie, bien qu’il n’ait pas encore son diplôme de maîtrise en poche. premières années d’existence, le GRIP se rend entre à mettre sur pied cette institution muséale, il est de autres à la Baie-James pour mener ses recherches. Par retour au bercail uqutérien. « C’était une offre à ne pas manquer : professeur et chercheur dans ma région natale, au sein d’une université la suite, grâce au système de lutte biologique contre les Chercheur en entomologie, Jean-Pierre Bourassa a oeuvré au sein où tout était à construire. D’ailleurs, l’un de mes premiers mandats dans le cadre de mes nouvelles fonctions fut insectes nouvellement développé, les chercheurs vont Par ailleurs, Jean-Pierre Bourassa a toujours écrit. du Groupe de recherche sur les insectes piqueurs de l'UQTR. d’aller à Montréal et à Québec pour acheter des livres afin de commencer à monter la bibliothèque de biologie et des aussi en Afrique centrale pour lutter contre le palu- Des articles scientifiques par dizaines, certes, mais aussi sciences connexes de l’UQTR. C’était un bonheur total de pouvoir acheter tous les livres qui me semblaient perti- disme, et au Vietnam pour tenter d’éradiquer la den- des ouvrages de vulgarisation scientifique, notamment nents, sans restriction de budget – ou si peu! Le recteur Boulet m’avait simplement demandé de remplir mon auto… » gue. Formé d’entomologistes et de microbiologistes, Le moustique : par solidarité écologique (2000), Le virus 6 connexion UQTR _ vol. 4 n° 4 _ juin 2012 vol. 4 n° 4 _ juin 2012 _ connexion UQTR 7
Hélène Fréchette l’apéro ou en soirée à l’UTREK; finalement ma vie se déroulait uniquement sur le campus! » dit-elle, d’un d’exemple, « on ne pouvait plus simplement deman- der d’acheter un documentaire pertinent et paru en documentaire devient par le fait même beaucoup plus conviviale et rapide. Arrêt sur image dans la carrière air amusé. En effet, Mme Fréchette retrouve alors en ondes afin de l’intégrer dans un cours, nous devions l’UQTR un milieu de vie au sein duquel les apports désormais obtenir une licence institutionnelle », intellectuels, culturels et interpersonnels agrémentent mentionne-t-elle. Partir en TGV d’une ex-technicienne en Toujours stimulée par le dépas- sement, Hélène Fréchette dé- les jours qu’elle y passe. À la brunante de son parcours, Hélène Fréchette « Juste avant ma retraite, en 2009, je disais aux gens que j’allais partir en TGV : en Très Grandes documentation audiovisuelle devient responsable, cette fois, des collections spécia- Vacances! », nous fait part, tout sourire, la dame qui Un parcours enrichissant ploya ses talents à la bibliothèque lisées de la bibliothèque et exerce sa polyvalence en en profite aujourd’hui pour continuer de s’instruire et Après un passage au Service technique de la bi- s’occupant des documents du Centre de documenta- de s’investir dans le milieu universitaire. En effet, sa de l’UQTR au gré de l’évolution bliothèque, où elle effectue le catalogage de même que tion Desjardins en études québécoises (CDDEQ), de recherche de connaissances s’effectue désormais par le la classification des monographies avant leur mise ceux du Centre de ressources didactiques, de la section biais de cours à l’Université du troisième âge, où elle des technologies et de l’infor- en rayon, la technicienne en documentation obtient, de littérature jeunesse, en passant par la joujouthèque, agit également à titre de bénévole en veillant à l’ins- matique. Forte de plus de 30 ans en 1980, le poste de responsable à l’audiovidéothèque. sans oublier la microthèque de même que la médiathè- cription ainsi qu’à l’accueil des nouveaux et anciens Elle procède désormais à l’acquisition de la documen- que : « Une forme de retour aux sources, mais de façon apprenants. Le fait d’ouvrir ses horizons, entre autres, d’expérience, cette sympathi- tation audiovisuelle, au catalogage ainsi qu’à la classi- que retraitée nous convie à un fication, en plus de répondre, à son grand plaisir, aux regard inspirant sur l’université demandes de la clientèle relativement à l’information « Ma vie se déroulait uniquement documentaire. trifluvienne à travers sa passion Il s’agissait là des beaux jours des disques vinyles, sur le campus ! » pour son métier. que les gens transportaient sous le bras ou faisaient tourner sur les platines disponibles pour une révéla- quelque peu modifiée, qui m’a permis de retrouver des dans les domaines de l’économie, de la politique, de la _ Par Rachel Claveau tion auditive sur place. « Il y avait aussi plusieurs lots collègues avec qui j’avais eu le plaisir de travailler 20 philosophie, des grandes religions, et même, du droit de diapositives à gérer car à l’époque, on faisait des ans auparavant », ajoute-t-elle. canadien, lui fait traduire différemment l’actualité U n irrépressible élan de joie et de précipitation diaporamas, bien avant les documents Power Point! », et l’incite à creuser davantage certains sujets. transporte Mme Fréchette lorsqu’elle accueille la se souvient, avec un élan de gaieté, la retraitée de bonne nouvelle tant attendue : « La bibliothèque l’UQTR qui, entre autres innovations, procède entiè- Des technologies qui évoluent Notre pétillante retraitée est également bénévole de l’UQTR, c’était LA place où je voulais travailler! », rement à l’élaboration d’une diapothèque distincte Au cours de sa carrière, Hélène Fréchette a éga- au sein du programme « Lire et faire lire » créé par s’exclame celle dont les aptitudes sont mises à profit dès et spécialisée en histoire de l’art avec le professeur lement dû s’adapter à l’évolution des technologies. l’auteur français Alexandre Jardin. Ce programme, 1976 en tant que technicienne en documentation au Pierre-Simon Doyon. À l’époque de son arrivée à l’Université en 1976, elle importé en 2002 au Québec, vise à promouvoir la lec- Service technique de la bibliothèque. Aux prémices de relate que les demandes et les commandes de docu- ture auprès d’enfants de la maternelle et du primaire. sa carrière universitaire, elle aime particulièrement être Ce travail se révèle un véritable tremplin pour ments scientifiques pour les professeurs n’avaient pas À raison d’une heure par semaine durant huit semai- en contact avec une clientèle constituée d’intellectuels. obtenir, six ans plus tard, le poste de responsable la même teneur qu’aujourd’hui : « Elles étaient plus nes, ceux-ci seront suspendus à ses lèvres pendant de la médiathèque, alors rattachée au Service des res- laborieuses, car tout se faisait par téléphone et par qu’elle leur lit des péripéties. De fait, la bibliothèque universitaire devient, tel sources pédagogiques et des médias (Serpem), une courrier traditionnel. Où le document a-t-il été dif- qu’elle le prévoyait, le milieu idéal pour lui permettre unité qui vise à offrir un soutien à l’enseignement, fusé? Est-ce que le diffuseur agit comme producteur? Cette rencontre intergénérationnelle, où le plaisir de poursuivre son développement intellectuel, « par à l’apprentissage et à la recherche par le biais des Est-ce que le producteur est aussi le distributeur? est au rendez-vous, vient boucler la boucle. De fait, en des demandes de niveau universitaire, la richesse des technologies audiovisuelles. C’était très long, car il n’y avait pas Internet! », fait fin de carrière, elle s’occupait entre autres de la collec- catalogues, le travail diversifié et intéressant. Bref, valoir l’employée relativement à cette période pas tion de livres pour enfants de l’Université. « Et main- plus exigeant mais en même temps plus stimulant, Ravie de devenir ainsi en charge durant 17 ans si lointaine. Heureusement, ajoute Mme Fréchette, tenant, je viens emprunter des livres pour mes petits parce qu’en lien avec le haut savoir », précise celle qui de toute la chaîne documentaire, telle une femme- « la bibliothèque de l’UQTR fut l’une des premières bouts de choux dans la section de littérature jeunesse », détient une formation en bibliotechnique du cégep orchestre, Hélène Fréchette veille attentivement à s’informatiser ». nous glisse Hélène Fréchette, en esquissant un sourire de Trois-Rivières. à l’acquisition et au traitement des collections audio- où l’on voit poindre un élan maternel. visuelles, accompagne les usagers en offrant de l’aide Celle qui assiste à l’évolution du traitement de Toujours soucieuse de parfaire ses connaissances, à la référence, procède à la recherche vidéographique l’information documentaire nous raconte que dans lorsque le programme cégépien change pour celui de et commerciale pour différents professeurs sur un les années 1970, le classement se fait sur des fiches techniques de la documentation, Hélène Fréchette éventail de sujets aussi diversifiés que la géopolitique, de carton. Plus tard, les techniciennes utilisent des s’empresse de suivre les deux cours qui n’étaient pas la psychologie et les beaux-arts : « Rien de mieux pour bordereaux comportant des codes de commande qui, offerts auparavant, soit archivistique et gestion de do- se cultiver! », confie-t-elle. Celle-ci prend même l’ini- sous l’agilité digitale des secrétaires, deviendront des cuments administratifs, afin d’être au même diapason tiative de promouvoir les collections de l’Université cartes perforées acheminées vers des salles réfrigérées que les stagiaires fraîchement diplômés qu’elle reçoit. ainsi que des productions issues de l’équipe du où règnent d’énormes ordinateurs, afin d’être traitées. Serpem, en communiquant avec divers organismes Parallèlement, comme pour s’imprégner d’une et établissements d’enseignement. L’ère des micro-ordinateurs personnels ne se fait parcelle de la richesse langagière qui s’échappe des œu- jour véritablement que dans les années 1980, facili- vres de la bibliothèque, elle ajoute quelques cours de Toujours dans cet esprit d’effervescence, elle assiste tant ainsi le travail qui demeure néanmoins confiné littérature à son parcours dans le cadre du baccalauréat à divers colloques et se charge d'obtenir des informa- à une dimension individuelle. Ultérieurement, la mise en littérature québécoise de l’UQTR, et y fréquente tions auprès des instances gouvernementales, par en réseau des ordinateurs de la bibliothèque permet des auteurs des 17e, 18e et 19e siècles. Ceux-ci ont tôt exemple en ce qui a trait à la Loi sur le droit d’auteur de créer un catalogage collectif, et d’accéder directe- Hélène Fréchette aide un étudiant dans sa recherche de diaposi- fait d’entrer en résonance avec son âme d’artiste et son pour les documents audiovisuels, très peu connue ment aux personnes-ressources dans l’ensemble des tives à l’audiovidéothèque de l’UQTR. « Il y avait aussi plusieurs lots côté plus léger. « Je pratiquais mes leçons de piano au à l’époque. Dès lors, Mme Fréchette se préoccupe établissements du réseau de l’Université du Québec. de diapositives à gérer car à l’époque, on faisait des diaporamas, pavillon Michel-Sarrazin, et allais m’amuser durant d'appliquer cette loi à la médiathèque; à titre Lorsque l’intégration d’Internet advient, la recherche bien avant les documents Power Point! », se souvient-elle. 8 connexion UQTR _ vol. 4 n° 4 _ juin 2012 Photo : Olivier Croteau vol. 4 n° 4 _ juin 2012 _ connexion UQTR 9
Dans le tourbillon de l’actualité Rédacteur de profession et poète Son travail au Département des lettres consiste et effectuer des relations de presse. Ma porte était universitaire notamment à agir comme secrétaire lors des assem- toujours ouverte et je suis content d’avoir participé, dans l’âme : grâce à sa plume bien blées départementales, à assister les professeurs dans En parallèle, Guy Godin poursuit son chemin au à ma façon, à leur formation », souligne celui qui, en aiguisée, Guy Godin a contribué leurs tâches et à faire en sorte que ceux-ci disposent sein de l’UQTR. Du poste de secrétaire administratif, plus de ses fonctions, complète à l’été 1989 une maî- des outils nécessaires pour enseigner. « Par exemple, il gravit rapidement l’échelle pour arriver au Secréta- trise en études littéraires à l’UQTR sous la gouverne à inscrire l’histoire de notre je me rappelle avoir contribué à faire cheminer des riat général, où il assiste le secrétaire général André généreuse mais exigeante du professeur Jean-Paul Lamy. commandes aussi diversifiées que quatre pianos pour Brousseau comme agent de recherche durant sept ans. université dans la mémoire col- les cours de musique, ou encore du marbre d’Italie En 1980, il traverse la porte du Rectorat afin d’œu- lective, en la transposant sur une pour un professeur d’arts; des achats qui n'avaient pas vrer auprès du recteur Louis-Edmond Hamelin, puis Le poète institutionnel exactement suivi la procédure habituelle... », précise accède au poste de directeur du Service de l’informa- Autant son travail de rédacteur que son amour multitude de supports institu- M. Godin avant d’ajouter, une goutte de nostalgie tion dans les années 1990 et, enfin, à celui de directeur pour l’écriture l’ont amené à travailler sur différents tionnels, publications, brochures dans le regard : « J'étais très heureux de faire ce travail, du Service des communications, une fonction qu’il documents relatant l’histoire de l’Université et des dont l'essentiel consistait à ce que la dynamique péda- occupe au moment de sa retraite en 1998. personnages qui ont façonné son évolution. Entre et documents divers. Retour sur gogique et d'apprentissage puisse s'exercer. » autres, mentionnons le livre Les chemins de l’Univer- Dès les premières années de son mandat au sité, signé par le recteur Louis-Edmond Hamelin, avec le parcours d’un homme dont C’est également à cette époque qu’il rencontre Rectorat, il doit préparer la venue d’un média univer- la collaboration de Guy Godin et Clermont Dion. le style littéraire s’est fondu avec le poète Gatien Lapointe, professeur de poésie sitaire. En compagnie de Normand Houde et Yvon à l’UQTR et fondateur des Éditions des Forges. « Ted » Marineau, il fait partie de l’équipe fondatrice Également, l’empreinte poétique de ce poète ins- la rigueur universitaire. Durant ses temps libres, le passionné d’écriture d’un nouveau journal, dont le numéro d’envol paraît titutionnel se lit dans les titres de publications qu’il a et de littérature, qui détient un baccalauréat en le 29 août 1983. Fait amusant, les premières parutions rédigées, telles que Lieu d’envol, qui retrace l’histoire _ Par Pierre Pinsonnault lettres, esquisse, travaille, peaufine des textes poétiques. portaient l’entête « Trouver un nom », l’objectif étant des personnages ayant donné leur nom à des pa- « M. Lapointe m’a demandé un jour s’il pouvait jeter d’inviter la communauté universitaire à présenter des villons de l’UQTR, Comme un vaisseau sur sa lancée, L’éveil du rédacteur un coup d’œil sur mes écrits... Après avoir lu mon suggestions pour cette nouvelle publication institu- un document qui porte un regard sur l’évolution de À la fin des années 1960, Guy Godin fait ses manuscrit, il décide de le publier. C’était le bonheur! », tionnelle qui résulte de la fusion de l'Informo et de notre université, et L'élan qui se brise, un hommage classes comme journaliste au quotidien raconte Guy Godin, dont le recueil de poésie intitulé La Semaine. C’est lors de la parution du 19 septem- in memoriam au poète Gatien Lapointe, décédé Le Nouvelliste, puis à La Presse où il écrit pour IOM est paru en 1971 aux Éditions des Forges. bre suivant qu’est consacré le nom En Tête, trouvé par prématurément. la rubrique des faits divers en rendant compte des Marise Breault, une étudiante au certificat en adminis- multiples déclinaisons de la vie nocturne montréalaise. tration de l’UQTR. Et la retraite n’a pas l’effet d’étouffer les élans créa- Pendant ce temps, en Mauricie, le projet d’université Un musée à Trois-Rivières : autre grand tifs du littéraire : de fait, il reste actif dans le domaine se concrétise et, à l’automne 1969, le jeune journaliste héritage de Gilles Boulet Au fil des ans, l’équipe du journal En Tête se pré- de la publication, notamment en tant que rédacteur dans la vingtaine apprend que l’UQTR a vu le jour Les compétences en rédaction de cet artisan cise, se transforme, évolue... Danielle Gascon, Suzanne en chef d’un journal d’opinion connu sous le nom dans sa région natale. de l'écriture ne passent pas inaperçues aux yeux du Pichette, Denise Lemarier, Céline Grenier et Rachel de L’Accent Grave. Ainsi en est-il de l’écriture, cette recteur Gilles Boulet. Un bon matin, ce dernier convo- Lemelin se joignent à Guy Godin pour en préparer passion qui fut sa profession. Au printemps 1970, par un hasard quasi contrôlé, que M. Godin afin de lui demander de mettre sa plume l’édition hebdomadaire. L’équipe se soude dans un ou peut-on dire par connaissances interposées, Guy à profit pour un projet sur lequel il travaille, à savoir contexte de production intense où la rigueur univer- Avec le recul de la retraite, Guy Godin affirme Godin rencontre Armand Guilmette, directeur du la création d’un musée à Trois-Rivières. D’ailleurs, peu sitaire apporte son lot de défis… et de cocasseries. encore sans équivoque : « L’Université, c'est ma vie! » Département des lettres de l’UQTR. Au terme d’une de gens aujourd’hui se rappellent que le Musée des L’ancien directeur du Service de l’information raconte : Et si l’Université est sa vie, sa plume représente l’outil discussion avec M. Guilmette, qui se cherche un arts et des traditions populaires du Québec – main- « Je me rappellerai toujours d’une coquille qui s’était ayant servi à bâtir les réalisations qui ont ponctué adjoint, il se retrouve à occuper le poste de secrétaire tenant le Musée québécois de culture populaire – fut glissée dans un discours du recteur publié dans En Tête. le parcours de cet homme de cœur et d’esprit. administratif dans ce qui constitue, à l’époque, le plus à l’origine une initiative de Gilles Boulet dans les Nous avions corrigé l’erreur à la mitaine sur les 5 000 gros département de la jeune université; en effet, y en- années 1970. exemplaires durant la fin de semaine… Je me souviens seignent au-delà d’une quarantaine de professeurs dans même fort bien de la coquille en question! » plusieurs disciplines : langue et littérature (française Ce n’est toutefois qu’à la fin des années 1980 Guy Godin : et anglaise), études classiques (grecques et latines), que le projet de musée trifluvien prend véritablement Dans son travail, Guy Godin apprécie aussi les linguistique, musique et arts plastiques. forme. M. Boulet, qui venait de quitter ses fonctions collaborations avec les professeurs, particulière- de président de l’Université du Québec, accepte de ment celle avec Benoît Leblanc, André Bougaïeff et « Je me suis tout de suite senti à ma place. Ce que relancer l'idée; il fait alors appel à Guy Godin une Claude Tousignant dans le cadre de la chronique Fiche j’y vivais concordait parfaitement avec l’image que je fois de plus pour ses habiletés rédactionnelles, ainsi linguistique et terminologique, qui, par ailleurs, donna un littéraire à l’UQTR me faisais de l’université : un lieu de rencontre entre des professeurs passionnés qui partagent leurs connais- sances et des étudiants qui veulent apprendre », qu’à Paul-Louis Martin, professeur d’ethnologie à l’UQTR, afin de préparer un canevas complet en vue de le présenter au gouvernement. Grâce à leurs lieu à la publication d’une série d’ouvrages intitulée Le Français en tête. se souvient Guy Godin. Se déclarant peu porté sur les efforts, le Musée voit enfin le jour dans la première Au nombre des souvenirs marquant sa carrière, honneurs personnels, celui-ci insiste néanmoins pour moitié des années 1990. « Ce fut un honneur pour le rédacteur se rappelle le contact avec les étudiants. dire que son « Grand Prix à l'Université » fut d'être moi que Gilles Boulet me recrute dans son équipe. Reconnu comme un homme accessible, M. Godin n’a En octobre 1971, lors du lancement du recueil de poésie de Guy « adopté » comme ami par le père Rodrigue Larue, Aujourd’hui, Trois-Rivières possède un beau musée jamais hésité à offrir ses conseils aux étudiants pour Godin, intitulé IOM. Sur la photo, on aperçoit dans l’ordre habituel, un Franciscain exemplaire et un chercheur impéni- et je suis vraiment fier d’avoir contribué à son implan- les aider à améliorer leurs communications avec les Gatien Lapointe, poète et professeur au Département des lettres, tent en études gréco-latines. « Le père Larue figure tation », confie celui qui fut l'auteur des fiches de pré- médias. « Les étudiants arrivaient enthousiastes et Gilles Boulet, recteur fondateur de l’UQTR, Guy Godin, Louisa très haut sur la liste des personnes exceptionnelles que sentation des artefacts de la toute première exposition voulaient faire parler de leurs projets. Ils venaient me Marceau Godin, la mère de celui-ci, et Armand Guilmette, directeur j'ai eu le bonheur de côtoyer à l'Université », exprime présentée lors de l'inauguration du Musée. demander des conseils pour publier un communiqué du Département des lettres de l’UQTR. M. Godin. 10 connexion UQTR _ vol. 4 n° 4 _ juin 2012 Photo : D. Jalbert / P. Gervais vol. 4 n° 4 _ juin 2012 _ connexion UQTR 11
Vous pouvez aussi lire