Country Music, Rock'n'Roll, Blues - craponne american tours bailey dee elvis 68'special . . .
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... depuis 1985 Country Music, Rock’n’Roll, Blues John Belushi craponne american tours Dan Aykroyd bailey dee elvis 68'special . . . Numéro GRATUIT 3 eme Trimestre 2018 132
Cet été a été particulièrement difficile pour notre association avec la disparition de notre ami et collaborateur Gilbert Béreau que nous allons être p. 3 Gilbert Béreau amenés à évoquer par ailleurs. p. 5 American Tours On dit souvent que l’été est la saison de la musique, cela a été vrai en cette année 2018. Ceci est lié à l’habitude p.10 Bailey Dee prise par des petits lieux, notamment des bars de proposer p.11 Craponne des concerts à leurs clients qui apprécient de boire un verre en écoutant de la musique. Les consommateurs p.16 Elvis Comeback sont satisfaits, les musiciens un peu moins dans la mesure ou les cachets sont bien souvent très limités. p.18 Country Mirande Tout le monde n’est pas intermittent du spectacle. Et p.19 Galettes puis il y a les grosses machines que sont les festivals avec des budgets conséquents qui laissent rêveurs. Ce p.25 Pin Up sont souvent des gens qui passent en radio qui occupent p.26 News les programmations et le public suit ce qu’il entend à la radio. Dans la musique qui nous intéresse, Sur la p.26 Nécrologie route de Memphis, les festivals qui tournent autour du rock and roll sont peu nombreux, ceux qui ont une p.29 Dates de Concerts programmation blues le sont beaucoup plus et parfois p.31 Bons Plans associés au jazz et en plus ils ont su se rapprocher de festivals offrant notamment des artistes grand public, p.32 Annonces comme Cognac ou Cahors. Et la country music ? Personne p.33 Contact n’osera prétendre que la country music n’est pas en perte de vitesse. Pas de vraies têtes d’affiches dans l’hexagone cet été, American Tours a bien mis des artistes country canadiens à l’affiche mais cela reste marginal. Quant à Craponne sur Arzon, sa programmation même très country a été un peu étouffée par le groupe rock Status Quo, il y a bien de nombreux festivals country de moindre envergure mais cela ne suffit pas à inverser le mouvement. Quant à vous, lecteurs, nous espérons que vous avez pris votre dose de musique et que cela vous a aidés à aborder la rentrée sans oublier de continuer à consommer que ce soit en concerts ou en cds, sachant que les divers téléchargements font aujourd’hui partie de la façon de se nourrir de musique. Gérard e-mail : gerard.desmeroux@cegetel.net Sur La Route de Memphis n°132 Page 2
Gilbert Béreau de Mérignac en Pierre Vinel. Il a d’ailleurs fait un Gironde était devenu un des long compte rendu que l’on retrouve éléments principaux de Sur la route dans le numéro 131 de Sur la Route de Memphis. D’abord simple abonné de Memphis. Et puis quelques jours à partir de 2006, il s’est ensuite après, début mai donc, il m’a dit être investi en écrivant des compte- fatigué et ne pas se remettre de ce rendus de concert et des chroniques périple dans l’Ain. Ce fut le début de de cds. Écrire, c’était l’activité la dégradation de sa santé, quelques principale de Gilbert, il écrivait jours plus tard il a annoncé avoir « encore et toujours et adressait 3 crabes » dans son organisme et, à ces dernières années ses écrits à partir de là, son état n’a cessé de se différentes revues et publications, dégrader jusqu’à son décès le 16 août Sur la Route de Memphis étant 2018. Il laisse une femme, Marylou cependant sa priorité. Pour écrire, il et un fils Yannick. Il a été incinéré faut de la matière et pour cela son le 27 août 2018, entouré par ses érudition en matière musicale était nombreux amis et copains et un trio considérable mais, cela ne suffisant de blues acoustique. Plus que jamais, pas, il fréquentait des concerts, bien l’expression, « tu nous manques déjà souvent plusieurs fois par semaine et pas uniquement » est à l’ordre du jour. en matière de blues, il appréciait toutes sortes de Gérard musique, de la musique classique comme du jazz et bien sûr du rock and roll ou de la country music. Bien chers parents, amis et copains de Gilbert, Ayant une certaine facilité à entrer en contact avec Alors que nous habitions à 6 km l'un de l'autre, les gens et en particulier les musiciens il faisait lui à Mérignac et moi à Pessac, nous nous sommes ainsi le plein d’anecdotes et de renseignements connus à Lavardac à l'occasion du festival de qu’il partageait avec ceux qui voulaient l’entendre country-rock d'octobre 2011 ; ce festival, organisé ou le lire. Il s’est ensuite investi dans le festival par une équipe autour de Gérard Desméroux, country de Lavardac et s’est fait accompagner par s'est arrêté en 2012 après 14 années d'existence. son copain Jean Pierre Vinel, chargé de prendre des Gilbert était accompagnateur et chauffeur des photos, d’abord à Lavardac puis sur bien d’autres vedettes qui venaient au festival mais c'est au manifestations. Il était comme ça, Gilbert, toujours bar, au final du 3ème jour du festival, que nous avenant, toujours prêt à échanger, à plaisanter avec avons fait connaissance car je souhaitais acheter quiconque voulait bien se laisser approcher par du Buzet qui était sponsor du Festival. Dès notre celui que nous avions surnommé par chez nous, rencontre 2 éléments, la musique et le vin, allaient l’Ignoble du bordelais. Gilbert était aussi quelqu‘un nous rapprocher pendant 7 ans. Par la suite vinrent qui aimait la vie, toujours prêt à se mettre à table, s'ajouter la marche et une certaine conception de toujours prêt à jouer du tire bouchon, en résumé la politique. un bon vivant dont la compagnie était agréable. Gilbert, né le 02 février 1946 à Mérignac, a fait Il écrivait mais il parlait aussi avec un débit de sa carrière professionnelle dans les télécoms et paroles qui submergeait ses interlocuteurs quel notamment France télécoms en tant que technicien que soit l’endroit où il se trouvait. Une tchatche supérieur et chef de projets de nombreuses infernale comme on dit par chez nous. Fin avril il installations en France et à l'étranger ; il a était donc allé au festival Good rockin tonight à beaucoup voyagé pour son travail et en a profité Attignat / Bourg en Bresse (01) avec bien-sûr Jean pour découvrir de nombreux Pays (Argentine, USA, Sur La Route de Memphis n°132 Page 3
Liban, Vietnam …). musiciens -pour écrire des articles, valoriser Très jeune il s'est intéressé à la musique et notamment leur travail et pour leur indiquer des lieux à la musique américaine : principalement blues, possibles de concerts- ainsi qu'avec de nombreux rockabilly, Jazz, country, soul ainsi qu'à la bonne spectateurs qu'il tenait informés par courriels chanson de langue française. Il a acheté ses premiers des principaux concerts du mois dans la région disques dès l'âge de 15-16 ans notamment chez des bordelaise et au delà. disquaires bordelais bien achalandés puis en fonction Ayant, depuis 2009, avec quelques amis un groupe de ses déplacements en France et à l'étranger. Il est informel de marche hebdomadaire, il nous a rejoint devenu progressivement comme Bernard Boyat, avec Marylou en 2015 et a assuré le pilotage des malheureusement disparu prématurément, une sorties du groupe à partir d'avril 2017. véritable encyclopédie de la musique. Jusqu'à la découverte de son cancer, il n'avait eu Depuis son départ à la retraite -il y a une quinzaine aucune maladie importante ni accident de santé... d'années- il a consacré une part importante de son la veille de sa mort, le 15/16 août, bien que très temps à accroître ses connaissances sur les différentes affaibli, il pensait que sa santé irait mieux dans musiques en vue d'archiver et quelques mois et nous étions classer de nombreux musiciens et plusieurs à le penser tant sa de réaliser des articles (Compte- volonté de vivre était grande ; il rendu et critique de concerts et est mort dans son sommeil. de CD) pour plusieurs revues de C'est une cruelle perte pour sa country-rock (Route de Memphis) famille, ses amis et la musique et de Blues mais aussi pour un américaine mais il était un blog crée par Alain MALLARET opposant déterminé au système (un des fondateurs de la revue de politico-économique américain. rock BIG BEAT) et enfin depuis Lecteur assidu de Sud-Ouest et une année et demie pour radio du Canard Enchaîné, il aimait country family de Montpellier faire quotidiennement des (GERARD VIEULES). Il a été Sudoku voire des mots fléchés. Il un acteur efficace pour l'accueil aimait la vie, la bonne bouffe et et l'échange avec de nombreux les bonnes bouteilles mais n'était musiciens à l'occasion des festivals pas croyant. de Lavardac (country-rock) puis de Pour ses copains & amis c'était Léognan (Jazz & Blues) où je l'ai « un super bonhomme, passionné, entraîné et cela jusqu'au dernier enthousiaste et chaleureux », festival de juin 2018. « grandement apprécié pour Par ailleurs, en ma compagnie sa culture musicale, ses traits -photographe pour les revues pour lesquelles d'humour, sa gentillesse, l'homme en général », « Gilbert écrivait-, depuis 7 ans, il a participé en tant sa fougue manquera dans le paysage bordelais... » que spectateur actif à de très nombreux concerts ainsi que « sa bonne humeur et son sourire ». Mais et festivals à travers la France (notamment "Good aussi pour ceux qui te connaissaient bien ton fichu Rock'in tonignt" à Attignat, "Equiblues" à St caractère et ta mauvaise foi. Agrève, American Tours Festival, soirées de la Cale Gilbert tu es irremplaçable avec tes qualités et tes à Villeneuve/lot, ...) et en région bordelaise (une défauts ! centaine/an). Nous avons soutenu le MARINE Repose en Paix .... BAND CLUB jusqu'à sa mise en sommeil en .... nous nous retrouverons peut être un jour ! 2017 et Gilbert a établi des relations étroites avec JEAN PIERRE VINEL Francis VIDAL, de l'association « Allez les filles » pour l'informer d'artistes susceptibles d'intéresser “I remember him, I'm so sorry for your loss. He was le festival RELACHE. a dear man” Il a su tisser des liens avec de très nombreux Rosie Flores Sur La Route de Memphis n°132 Page 4
L’été est propice aux Festivals, il y en a une multitude, il y en a pour tous les goûts, mais il en est un qui a attiré notre attention depuis des années et qui ne cesse de se développer, c’est celui de Tours qui se déroule au début juillet. C’était donc les 13, 14 et 15 juillet la douzième édition de l’AMERICAN TOURS Festival. ls © Robert Descombe L’esprit reste à peu près le même année après année mais il y a toujours quelques modifications, quelques améliorations qui rendent l’ensemble toujours attrayant. Cette édition 2018 a vu une fréquentation une fois de plus en hausse et il est évident que les Harley Davidson occupent le terrain, c’est de plus en plus un rassemblement Harley avec attractions et animations autour des motos. Première modification notable, le regroupement des points boissons et « bouffe » en un même lieu. Combien sont-ils ? 150, peut être 200 mais pas de problème, cela fonctionne très bien, il faut dire que la chaleur de ce week-end a largement poussé à la consommation sans parler de la finale de la coupe du monde de football diffusée sur le site. Il faut dire que certains bars n’ont pas hésité à mettre de la musique et à même se lancer dans des karaokés, avec un public enthousiaste. Le « quartier bouffe, boissons » une affaire qui marche notamment avec son lot de produits originaux. Du coup, les autres stands ont été réunis dans les différents halls pour des vêtements, des produits américains des objets vintage, entre autres… Des voitures américaines, des trucks bien préparés, un camp militaire façon seconde guerre mondiale sans oublier les fameux tracteurs pullings à la puissance phénoménale tirant des charges aussi loin que possible dans un vacarme infernal, etc, etc. Et le rodéo ? chevaux, vaches, parade, superbe spectacle qui ravi le public à chaque représentation. Rester en équilibre précaire sur des animaux nerveux n’est pas chose facile. Bien sûr, dans cette histoire il ne faut pas oublier les danseurs avec pas moins de 4 lieux pour cela, la salle country avec ses profs pour différents cours, et même des concerts, une seconde salle country a été ouverte cette année, il y a aussi le plancher réservé au boogie, bop, jump, en extérieur qui n’a pas désempli pendant 3 jours, et dans le hall vintage, devant la scène l’espace destiné au bon vieux rock and roll avec les tenues parfois très fifties, ça Sur La Route de Memphis n°132 Page 5
virevolte dans tous les sens . Ceci étant dit, sans cependant pouvoir tout citer des attractions, il y a donc aussi les amateurs de musique, autre élément important de la manifestation. Une grosse trentaine de concerts mais la question se pose de savoir lesquels choisir compte tenu des 4 scènes, compte tenu aussi des horaires. Comme d’autres, la nécessité de choisir a été source de frustration. Il est Little Rena & the Frenchies bien d’autres formations dignes d’intérêt mais le programme oblige d’être ailleurs. C’est ainsi que sont passés sans notre présence des gens de qualité comme Nico Duportal, Charlie Thompson ou la sympathique formation de Ray Collins, sans oublier les Spunnyboys et bien d’autres. Pour commencer, le vendredi 13 juillet, du côté du Hall Vintage, LITTLE RINA AND THE FRENCHIES, un groupe local plus swing qu’autre chose avec saxe très présent mais aussi contrebasse, batterie, clarinette et tout ce qu’il faut pour que ça bouge afin d’ouvrir les hostilités. On reconnait « Fujyama mama » de Wanda Jackson ou « Want you to be my baby ». Et puis ce vendredi sur la grande scène: LENNY KRAVITZ pour changer de style. En exclusivité française avant la sortie d’un nouvel album Lenny est venu faire le show, tout simplement. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, Lenny est présent, très présent, envoie des riffs de guitare avec force et interprète des chansons bien tournées qui font réagir le public qui n’hésite pas à suivre Lenny sur nombre de morceaux, la marque d‘un vrai chanteur. Un long spectacle avec des morceaux comme « It’s enough », Cora Lynn “Again”, « Are you conna go my way » ou « I belong to you ». Lenny a fait le show et quel show devant environ 20 000 personnes. Le 14 juillet, il fallait aussi faire des choix et pour commencer, CORA LYNN, très présente sur la scène française, notamment en région parisienne, accompagnée par le gratin des musiciens rock and roll de la capitale dont Alex Mazzolini à la guitare. Nouvelle chanteuse mais déjà une sacrée expérience et une aisance qui facilite le contact avec le public. Elle avoue un goût prononcé pour Brenda Lee mais Janis Martin est aussi à son répertoire. On reconnait Lenny Kravitz « Blues in my soul », « My babe », « He wanna go » Sur La Route de Memphis n°132 Page 6
et autre “Bo Diddley”. Cora Lynn a fait passer un bon moment à ceux qui étaient présents au Hall Vintage. Du côté du Hall western et rodéo, Rien dans to folk, Buffalo C Wayne mais surtout SUBWAY COWBOYS qui a su attirer l’attention des amateurs de musique américaine ces dernières années, multipliant les concerts qui se révèlent toujours très attractif, ils se sont produits les 3 jours du festival, avec une dose de Hank Williams, une autre de Johnny Cash et enfin un peu de rock and roll. On note « Lonesome train », « Get rythm », Honky tonk man », « Lonesome me » et autre « Mamas dont let your babies grow up to be cowboy »… Ce 14 juillet était aussi la journée CANADIAN COUNTRY et GORD escombels BAMFORD est passé sur la grande scène en extérieur après avoir été présent lors de la première édition en 2009. Gord connait un certain succès au Canada, il a bourlingué D intensément entre Nashville et le Canada où il a obtenu rt de nombreuses récompenses. Il a fait les premières obe parties de Kenny Rogers, Don Williams, Tim Mc Graw et © R très logiquement Terri Clark. Gord est un ford Gord Bam chanteur cool , il est accompagné de 5 musiciens dont 3 guitaristes et évoque parfois George Strait. On a © Robert Descombels droit à des morceaux originaux comme « Summer time », « All about her » ou « Life is good » et des reprises telles que « Folsom prison blues », « When the devil got to Georgia » et même « Breaking the wall » de Pink Floyd . C’était la vedette country de l’American Tours festival… Il a bénéficié du public de Deep Purple qui allait prendre le relais. Ce sont plus de 20 000 personnes qui étaient présentes pour les anglais de DEEP PURPLE qui annonçait sa dernière tournée ce qui Dan Davidson peut laisser perplexe dans la mesure ou le groupe a annoncé que ce serait sa dernière mais… longue tournée, dans la mesure aussi ou la carrière du groupe a été constitué par de multiples tournées dans le monde entier. La composition du groupe de 5 musiciens a aussi évolué sans cesse avec toujours un égal succès. Deep Purple est considéré comme un groupe anglais à l’origine du hard rock mais on peut aussi simplement parler d’un groupe de rock comme il est apparu à Tours. C’est Ian Gilllan qui assure le chant, Den Airey est aux claviers, Roger Glover à la basse, Steve Morse à la guitare et Ian Paice seul membre d’origine du groupe est à la batterie. Leur ls © Robert Descombe concert s’est terminé avec leur version de « Hush » et bien sûr l’inévitable « Smoke on the water ». Mais de la musique, il y en avait encore ce samedi soir avec à la salle country, Dan Davidson qui n’a semble-t’il pas suscité un grand enthousiasme et Deep Purple ensuite MEGHAN PATRICK,une jeune et jolie blonde, canadienne elle aussi, entourée de 4 musiciens Sur La Route de Memphis n°132 Page 7
efficaces avec notamment un bon travail du dobro. Elle pratique une country musique proche de la la country pop de Nashville et on a apprécié sa version de « Jolène » arrangée à sa manière. Dommage que la sonorisation n’ait pas été à la hauteur pour ce concert tardif. Dimanche 15 juillet, encore © Robert Descombels une journée intense, très intense avec son lot d’animations mécaniques, rodéo, danse et… la finale de football sur grand écran. Il faut ensuite faire une fois de plus des choix pour les concerts. Le Hall Vintage a permis de voir et d’entendre : BAILEY Meghan Patrick DEE, une jeune femme de Chicago avec une belle énergie et même une certaine rage de chanter, jouer de la guitare électrique et un solide accompagnement marqué par par la présence de 2 saxes et l’inévitable contrebasse pour ce genre de musique bien rock and roll avec notamment du Wanda Jackson au programme. « Let’s have a party » chante Bailey et c’est bien de ça qu’il s’agit. Une bonne surprise. Après le match de foot ball, c’est enfin celle que de nombreux amateurs attendaient : IMELDA MAY ! Une Imelda qui s’était imposée ces d e r n i è re s années comme la plus grande chanteuse de rock and roll de la planète avec ses scombels interprétations mais aussi avec e Bailey De © Robert De son look très fifties. Sauf qu’un changement s’est produit récemment, Imelda a changé de look et de style musical devenant une chanteuse pop comme il y en a des quantités. Bien sûr elle reste très sexy, bien sûr, elle chante toujours très bien mais la fougue des dernières années a laissé la place à un répertoire que l’on qualifiera de mélancolique. En provenance de son dernier album : « When it’s my time », « Human », « Sixth time », « Bad habit », « Black tears », Leave me lonely », « Should have been you » . On a cru Imelda May un instant qu’Imelda allait revenir à de bonnes Sur La Route de Memphis n°132 Page 8
vieilleries avec le blues “Rolling and tumbling” et le tube “I’m crying” mais le guitariste © Robert Descombels n’était pas dans l’esprit, même chose lorsqu’elle a entrepris de faire « Mayhem » puis « Johnny Got a boom Imelda May boom », les nouveaux arrangements du groupe qui accompagne Imelda ont dénaturé les tubes. Et pour nous surprendre elle a chanté « Et moi, et moi, et moi » de… Dutronc , Jacques de son prénom et a fini le concert avec un extrait d’ »Allumer le feu »….. Et pour parachever le festival, un magnifique feu d’artifice, intense, Imelda May long et coloré du meilleur effet. Ainsi s’est terminé l’American Tours avec la mélodie des moteurs de Harley Davidson venant juste troubler la quiétude nocturne. Ce festival a été une fois de plus une réussite avec une fréquentation record et un grand nombre d’animations les plus diverses et avec une belle brochette de concerts des plus variés dont certains resteront gravés dans les mémoires…. et que dire de l’organisation, impressionnante et sans faille. Sur La Route de Memphis n°132 Page 9
Une découverte et une surprise, Bailey a répondu à nos questions. Routes du rock : D’où je ne connaissais pas jusque viens-tu ? là. J’ai une importante Bailey Dee : Je vis à Chicago collection de disques dans l’Illinois. Chicago est vinyle.J’aime écouter ces la ville de Chess Records, disques en stéréo quand je Vee Jay, Delmark, et autres le peux. institutions musicales. Routes du rock : Pourquoi joues-tu de la musique des Routes du rock : Quels sont années 50 et 60. tes meilleurs souvenirs de ta Bailey Dee : Depuis que carrière musicale ? j’étais petite fille j’ai été Bailey Dee : Il y en a attirée par la musique tellement. Dans les souvenirs des années 40, 50 et les plus récents, jouer en 60, elle était énergique, Europe pour la première elle traduisait une fois. Jouer loin de chez moi, forme d’innovation, un m’a beaucoup appris. Des musiciens intéressants changement social, une chose tellement différente. dans différents pays. Jouer en première partie J’ai trouvé ces musiques passionnantes, c’est de Wanda Jackson est un de mes meilleurs difficile de ne pas avoir envie de les pratiquer. souvenirs. Mais pour être franche, chaque fois que je joue, je me fais de nouveaux amis et cela fait Routes du rock : Que considères-tu comme tes de nouvelles expériences, c’est cela qui fait mes principales influences ? Bailey Dee : Mes influences sont variées. Il meilleurs souvenirs. faut dire d’abord que ma première influence est celle de mes parents qui m’ont encouragée à être Routes du rock : Tes projets ? chanteuse musicienne. Musicalement c’est plus Bailey Dee : J’écris de la musique, je fais des compliqué, il y en a plusieurs et cela nécessiterait tournées et je suis fatiguée… Il n’y a jamais un des pages et des pages, mais je peux d’abord moment tranquille quand on est musicien. citer Sister Rosetta Tharpe pour mon jeu de guitare électrique, les Collins Kids pour leurs 45 tours vinyle (Ruby Records) Bailey Dee a écrit superbes harmonies vocales, leur façon de faire les deux titres de ce 45 tours, “Tip toe Boogie” de la guitare et d’occuper la scène. Gene Vincent et “Too long”. Elle assure sérieusement sur le plan et Cliff Gallup qui pour moi, ont façonné le vocal et l’accompagnement est bien ficelé par 4 son rockabilly. Et puis toutes les reines, Wanda musiciens dont l’excellent saxe Tony Bryan. C’est Jackson, Janis Martin, Charlene Arthur, Sarkie juste du rock and roll, du bon rock and roll Moore, Etta James, Sugar pie De Santo et bien Bailey Dee and the Late night Bait, un cd 5 titres d’autres trop nombreuses pour les nommer toutes. dont 4 originaux dus à Bailey Dee et une reprise Routes du rock: Qu’est-ce que tu écoutes chez toi, de Marie Mc Coy : « Hurts me to my heart » qui ans ta voiture ? date de 1954 . « Rhythm in here » est bien rock Bailey Dee ; J’aime acheter les albums des groupes and roll, « Last lonely night » a un côté bluesy, avec lesquelles je joue dans les festivals. C’est “Vooddo” met la guitare solo en avant et “Hurts un très bon moyen pour découvrir de nouvelles me to heart” privilégie la voix et sonne très musiques et de nouvelles formations , de gens que fifties. Voilà ce qui peut se faire à Chicago. Sur La Route de Memphis n°132 Page 10
l Vine e Pierr n s Jea to pho Craponne sur Arzon, haut lieu de la country music en France, le festival initialement créé à Dore l’Eglise en 1988, est installé à Craponne sur Arzon depuis 1993, accueillant au fil des années grâce à une notoriété européenne, une fréquentation conséquente qui a cependant tendance à s’éroder quelque peu ces dernières années. Pour cette édition 2018, public moyen le vendredi et aussi de façon surprenante le samedi. Le dimanche a connu lui un franc succès dû il faut le reconnaître à la présence du groupe rock Status Quo. Craponne sur Arzon a abandonné l’appellation Country Rendez vous, la country étant en régression en France pour le nom de The Green Espace fortement mis en avant par la festival mais sans grand attrait pour le public qui se pose encore des questions sur cette appellation. Le festival, c’est aussi un changement de présidente et aussi un désaccord avec les commerçants locaux qui a amené la ville cette année à être dépourvue de décorations et réduite à un minimum d’animations, ce qui a changé l’ambiance générale. Tout cela a créé un certain trouble chez les festivaliers, ceci d’autant plus que Status Quo, groupe rock, était la tête d’affiche du festival. Que l’on se rassure, le festival est resté à prédominance country. aussi le chant avec une voix agréable, Sam Hunt assure la guitare d’accompagnement. Il a mis une chemise blanche ornée de roses qui fait son effet. Nous sommes dans un registre country et même country des plus classiques avec une voix faite pour cela. Il interprète essentiellement des titres de sa composition parmi lesquelles « Angeleno », « Jesus take the wheel » et « Tender heart » pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Sam Hunt nous avait accordé une interview dans le dernier numéro de Sur la route de Memphis (Numéro 131). Un vendredi soir à l’ambiance positive que la suite ne va pas démentir avec THE NICKEL SLOTS Sam Outlaw venus eux aussi de Californie et propres à entrer en interaction avec le public. Ils existent depuis Vendredi 27 juillet, début du festival avec une dizaine d’années et ont enregistré 4 albums seulement 3 formations (qui ont joué plus longtemps) et sont venus plusieurs fois en Europe, notamment et pour commencer APPALOOSA, un groupe du sud en Belgique ? Comment qualifier leur musique ? ouest avec Karim comme leader, chanteur, guitariste. Il a une réelle expérience et maîtrise bien son sujet. Et puis il y a le répertoire, des morceaux choisis de Vince Gill, Brad Paisley, Josh Turner : « Baby’s gone home to mama », et des classiques comme « Sweet home Alabama », « Mistery train » et autre «Proud Mary ». Le public a ainsi retrouvé des morceaux déjà entendus et a globalement apprécié le groupe français. Une bonne façon d’attaquer le festival. Puis ce fut un des principaux moments de cette édition avec SAM HUNT/OUTLAW, le californien accompagné par une pedal steel du meilleur effet, 1 basse, une batterie, deux guitares électriques dont Molly qui assurera The Nickel Slots Sur La Route de Memphis n°132 Page 11
TOMMY ASH, elle aussi originaire de Californie. Elle est jeune (Née en novembre 1987), elle est jolie, elle a une fort bonne voix et surtout elle sait très bien s’en servir, autant d’éléments à même d’effectuer un concert très agréable. Avec Tommy Ash , pas de confusion, un peu comme Sam Outlaw la veille, on est dans un registre country, rien à voir avec la soupe pop de Nashville, Tommy chante de la country classique pour notre plus grand plaisir avec une pedal steel, basse, batterie, Benjamin le mari (français) de Tommy à la guitare solo et Tommy à la guitare acoustique, autant d’éléments propres à enjoliver l’ensemble. Bien des titres originaux comme « Radio man » » ou les solides « Sinner’s blood » ou « The rockin ain’t cha mama » mais aussi de bien Tommy Ash réussies reprises comme ‘ Under you spell again » (Buck Owens) et « Working man blues » (Merle Americana serait on tenté de Haggard). Un des meilleurs moments dire avec un cocktail fait de du festival et un concert des plus rock and roll, de country et country. Tommy Ash, un nom à retenir. même de musique celtique. Elle nous avait accordé une interview On remarque surtout le parue dans le numéro 131 de Sur la route charisme du chanteur leader de Memphis. Pas de raison de s’arrêter Tony Brusca qui distille pas mal d’humour et en si bon chemin, le groupe suivant MIKE puis il y a un guitariste Steve qui lui ne manque pas AND THE MOONPIES en provenance d’Austin, lui d’énergie, bouge beaucoup et se fait nettement Texas, va se faire country, mais avec une musique rock and roll. Le batteur, Chris, est lui aussi très nettement plus musclée et la présence d’une pedal virulent, le groupe est complété par Paul à la basse. steel en première ligne et beaucoup de guitares. Des Un groupe soudé, énergique et visiblement heureux compositions originales comme « Beaches of Biloxi d’être là et de jouer ensemble. Des titres originaux » ou « Road crew » mais aussi quelques reprises de essentiellement comme « The devil’s chain gang » ou George Strait ou de Merle Haggard. S’il était un « On the wall ». Une bonne façon de terminer cette temps ou des morceaux comme « Jambalaya » ou journée du vendredi. « Folsom prison blues » revenaient fréquemment dans le festival, c’est aujourd’hui « Working Samedi 28 juillet, le festival promet man blues » que l’on a le plus entendu. Dans sa 5 concerts, ce qui une fois de plus apparait peut être excessif. Cela commence avec NEWTON, une formation bluegrass, élément essentiel de Craponne depuis toujours. Bien sûr, le bluegrass nécessite banjo ,guitare, basse, mandoline ( très bien) et une chanteuse (Vickie), cette dernière étant depuis peu avec le groupe du leader JR Williams et des titres comme « I want to go back to my baby » ou « Take a train ». Une prestation qui ne soulèvera pas vraiment l’enthousiasme. Il en Mike & the Moonpies et Jean Pierre Vinel sera tout autrement avec la suivante, Sur La Route de Memphis n°132 Page 12
wanna be allright », « Peace will come » qui a connu un certain succès à Memphis ainsi que « Don’t give up » en rappel. Expérience plutôt concluante que d’aborder un style tout à fait différent. Et que dire de GUNWOOD, trio français constitué de musiciens aguerris qui évoluent entre pop, folk et autres, un mélange qui en incitera certains à aller se coucher un peu plus tôt. Dimanche 29 juillet. Le public est nettement plus nombreux que les jours précédents. Il faut dire que les activités de STATUS QUO n’ont pas été très nombreuses ces dernières années et donc l’occasion de les voir plutôt rare. La journée a débuté ave une formation française nommée LOOLIE AND THE SURFING ROGERS, venant d’Île de France avec un EP et un album à son actif. Nous sommes dans un registre sixties à la fois rock and roll mais aussi quelque peu surf et soul, Loolie chante rock and roll mais la couleur de l’ensemble est façonnée par le sax de Mathias qui est très présent quelle que soit l’interprétation. Des morceaux originaux comme « November rain » ou « Do you understand » mais aussi des reprises comme « My babe » ou « Hound dog », une bonne introduction pour un après midi un peu plus rock. Changement avec BLUE WATER HIGHWAY, un groupe venu du Texas avec au chant Zach et Southern Avenue Catherine qui occupe également le clavier. On peut politique d’ouverture le festival a proposé ensuite SOUTHERN AVENUE, un groupe soul de Memphis avec sa chanteuse Tierinii Jackson qui chante haut et bouge beaucoup, il existe bien des formations de ce genre mais Southern Avenue a réussi à accrocher le public et à se faire une place à Memphis haut lieu de la musique noire, signant même avec le label Stax pour son premier disque. Tierinii attire les regards , elle est accompagnée à la batterie par sa sœur Tikyna. Comme cela arrive souvent c’est l’orgue qui constitue un des éléments essentiels de l’accompagnement même si la guitare solo est elle aussi très en vue. Tout ça pour un répertoire de titres originaux comme « What did I do », « I Loolie & the Surfing Rogers Sur La Route de Memphis n°132 Page 13
de juste un peu plus de 60 minutes. Craponne a eu l’occasion d’accueillir une bande d’anciens qui ne se produisent que rarement sur scène et qui ont gardé une sacrée énergie après bien des années de service. Mais la journée n’était pas finie puisque c’est GAELLE BUSWELL qui devait conclure le festival. Pas de problème, Gaelle a du métier, elle occupe la scène et manifeste une aisance propre à accrocher le public. Des années et des années de pratique, trois albums depuis 2014, des Status Quo tournées dans le monde entier, USA parler de country mais aussi d’orchestre de variété. compris, elle a évolué passant d’un blues On se demande d’ailleurs pourquoi le choix de rock a une musique aujourd’hui plus rock notamment nombreuses reprises alors qu’ils ont enregistré un sous l’influence de son guitariste Michel Jeloum qui album et 2 EP. C’est donc une prestation plutôt en fait beaucoup. On reconnait bien des titres de sympathique sans être renversante, on reconnaît au son dernier album, Gaelle interprète « I don’t need passage : « Bring it on home to me », « Fever », « nombody », « Wonderland » »Dreams set me free », « Stand by me » ou « Nobody than you ». Freedom tonight » et autre « Selfish game », le tout Et puis vint STATUS QUO qui faut-il le rappeler avec une bonne dose d’énergie. était attendu par une grande partie du public. Un Gaelle a su conserver le public jusqu’à la fin du Status Quo 2018 qui n’a plus grand-chose à voir concert. Elle a ensuite mené le bœuf final du avec le groupe né prés de Londres en 1967. Au bout festival avec divers musiciens présents ce jour là, du compte évoquer Status Quo est relativement notamment avec une interprétation à rallonge de « simple aujourd’hui, le groupe fait du rock, une Proud Mary »( Interview Gaelle Buswell dans le musique simple et carrée dominée par des guitares numéro 126 de Sur la route de Memphis). électriques d’une efficacité redoutable, toujours En conclusion de cette édition 2018 , comme l’ont prêtes à en découdre…et le public aime ça ! Le leader dit les organisateurs, le festival a pris un virage, est depuis l’origine , Francis Rossi, reconnaissable à celui-ci a fait plus ou moins ouvertement utiliser sa Fender de couleur verte, il a aussi pour lui une beaucoup de salive avant et en fera encore d’autre dose d’humour qui le rend sympathique. Si on peut après. On peut dire que la fréquentation a été moins dire, Francis Rossi mène la danse et n’hésite pas à importante en 2018 qu’en 2017, année marquée par envoyer du lourd. Les autres suivent sans trembler et la présence d’Emmylou Harris, les stands ont eux le public n’a pas le temps de souffler. Ils envoient aussi été moins nombreux cette année. Quant à la la grosse artillerie de leurs gros programmation, il serait simple de succès accumulés au fil des années. dire qu’il y en a eu pour tous les A leur répertoire donc : « Whatever goûts, trop simple peut être. Tout you want », « Rain », « Softer ride d’abord, il faut bien reconnaître que », « Hold you back » sans oublier la partie country a été conséquente les morceaux de bravoure comme « avec de bien bonnes choses comme In the army now » (« Les enfoirés ») Sam Outlaw et Tommy Ash ; ou « Rockin all around the world » d’autres un peu moins originales. et en rappel le « Bye bye Johnny » Mais ce sont les prestations hors de Chuck Berry. Du Chuck Berry country qui ont marqué le festival, comme le faisaient de nombreux Status Quo bien sûr mais aussi groupes sans les années 60. A Southern Avenue sans oublier signaler aussi que le public a eu Gaelle Buswell ou Gunwood. C’est l’occasion de chanter à tue tête avec curiosité que nous attendons en accompagnement du groupe. Le le festival 2019 pour un virage qui seul regret, c’est la durée du concert Gaelle Buswell n’est pas sans risques. Sur La Route de Memphis n°132 Page 14
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Elvis Presley est encore et toujours présent dans l’actualité musicale, d’une part grâce à sa maison de disques : RCA et ses succursales, d’autres part grâce au travail et à l’investissement de l’Elvis Presley Enterprise, gérée principalement par Lisa Marie et Priscilla Presley. Il ne se passe pas une année sans que soit réalisé un nouvel album avec de nouveaux arrangements, de nouveaux accompagnements ou un quelconque album live, sans oublier les albums à thème. Cette année 2018, est l’occasion de re-découvrir, le fameux concert TV de 1968. En 1968, Elvis se rend compte qu’il n’est plus le « maître étalon » de la musique américaine , il entend bien que le public est sensible aux musiques venues d’Angleterre et en particulier aux Beatles. Quelle que soit l’opinion du Colonel Parker, Elvis, s’est dit qu’il fallait faire quelque chose s’il voulait conserver sa couronne de King. Les années 60 ont é t é marquées pour Elvis par une grosse vingtaine de films et autant de disques d’un intérêt très moyen. Elvis ne se satisfaisait pas d’une telle situation. Afin de toucher le public le plus large possible, le choix a alors été fait d’une émission de télévision. Les négociations ont été longues et complexes, le Colonel Parker souhaitant une émission axée sur Noël, Elvis n’étant pas très favorable à cette émission de télé, sans parler des différents producteurs et réalisateurs aux idées divergentes. C’est ainsi que l’essentiel de cette émission a été enregistré du 27 au 30 juin 1968 dans les studios de la NBC à Burbank à proximité de Los Angeles. Chaque partie a été filmée et enregistrée plusieurs fois, et c’est donc un montage qui a été diffusé le 3 décembre 1968, laissant ainsi de côté bien des inédits. Sur La Route de Memphis n°132 Page 16
Une partie est définie par la prestation en cuir noir, elle-même divisée en 2 partie une avec Elvis debout sur une petite scène assimilable à un ring de boxe avec un Elvis bougeant beaucoup et un public autour de la scène, une autre avec Elvis assis et autour de lui des musiciens tels que Scotty Moore et DJ Fontana mais aussi Charlie Hodge, Alan Fortas ainsi que des musiciens locaux : Mel Blaine, Mike Daisy, Tonemy Tedesco. Ceci apparait comme une improvisation décontractée avec toujours du public essentiellement féminin tout autour. Après le cuir noir qui constitue le point fort de cette prestation, il y a aussi une séquence gospel avec des choristes, une séquence plus country avec « Guitar man », une autre plus moderne avec « Big boss man » et El v i s faisant du karaté, etc… le spectacle se terminant avec le superbe « If I can dream » qui se veut un morceau d’espoir qui grimpera dans les classements musicaux. Pour en revenir à la séquence dite « Cuir noir », il faut souligner la fougue d’Elvis, il a l’air en pleine forme, heureux de vivre et de partager avec les copains et le public. Il bouge beaucoup, il n’hésite pas à faire quelques plaisanteries. Du très grand Elvis ! Évidemment tous ses succès des années 50 y passent avec une voix extraordinaire et une rage que l’on ne lui connaissait plus. Tout y passe de « That’s all right mama » à « Jailhouse rock » en passant par « Hound dog », « Trouble » , « Don’t be cruel », « Heartbreak hotel » , « All shook up » et des improvisations autour de « Baby what you want me to do ». Un orchestre avec une multitude de cuivres souligne le tout. Peu de morceaux lents mais « Love me tender » met en évidence la classe de la voix d’Elvis. La classe et aussi la puissance qui fait du « Comeback special » une œuvre unique. Bien évidemment, un 33 tours vinyle a été réalisé dans la foulée de la diffusion, un 33 tours qui aujourd’hui nous semble bien limité avec ses 45 minutes de musique. Depuis, ce show télé à été ré-édité maintes et maintes fois. Le plus copieux et intéressant étant « Elvis 68 comeback special De luxe edition DVD » en 2004 avec pas moins de 3 DVDs et environ 7 heures de musique. Après les cds, les dvds, ELVIS COME BACK 68 sort au cinéma en France chez CGR . 77 copies ont été distribuées dans l’hexagone. Le film a été réalisé en cette année 2018 . Cela commence par un long entretien entre Steve Binder réalisateur du show télé et Priscilla Presley/Beaulieu qui racontent comment le projet a vu le jour. Ensuite nous avons droit au show télé dans toute sa splendeur et donc sur grand écran. Un monument de la musique américaine, un Elvis Presley absolument phénoménal. Sur La Route de Memphis n°132 Page 17
Country In Mirande 2018 à oublier? Mais non, mais non ! Bien sûr la fréquentation n'a pas été celle que les organisateurs attendaient. Mais ne « jetons pas le bébé avec l'eau du bain ». Il y a toujours quelque chose à prendre en compte pour l'avenir. Ne revenons pas sur le pourquoi et le comment de cette « petite cuvée ». Ce qui compte maintenant c'est 2019. Nous pouvons quand même faire le point sur les concerts de cette 4ème édition. Encore une fois, même si tout n'était pas country, la qualité était au rendez-vous. Dommage pour ceux qui ont boudé Country In Mirande 2018. Le jeudi 12 juillet de l’humour au milieu de la ERIK SITBON & THE GHE tempête (ce qui était bienvenu GHOST BAND ouvrait la soirée, cette année). Légèreté et gravité sa musique et ses musiciens nous s’entrecroisent au rythme des ont permis de voyager du rock à guitares, des banjos et de la la country, du folk à l'américana. pedal steel, le tout porté par Pas facile de jouer devant si la voix chaude et puissante de peu de public... Mais leur envie Vivien Searcy. et leur professionnalisme ont Et maintenant 2019 ! Samedi dépassé cet obstacle. Suivirent 1er septembre le Conseil ensuite les allemands du groupe d'Administration s'est réuni BUN JON & THE BIG JIVE. au siège pour entériner la Avec eux, retour aux soirées des Kristyn Harris démission, ou plutôt le départ à années 40-50‘ pour danser le la « retraite » annoncé, de Roger Lindy et le Boogie. Bon ! Palomba l'un des deux co-présidents. Après avoir fait Vendredi 13 juillet beaucoup attendaient le le bilan de ces quatre festivals, de son investissement retour de KRISTYN HARRIS en France. Ils n'ont pas ainsi que celui de Ghislain Grimal et des membres du été déçus, sa gentillesse, son professionnalisme et sa C.A., il remet « les clefs du camion » à Ghislain Grimal joie de vivre ont suffi à illuminer la salle Beaudran... qui reste seul président après le vote des membres du Dommage que certains aient voulu lui voler la vedette C.A. Ghislain Grimal présente son projet d'un festival sur scène! Les espagnols de DEAD BRONCO, même si réduit pour 2019 à 3 jours afin de préparer au mieux leur qualité musicale n'est pas à remettre en cause, ont une nouvelle organisation, tant au niveau des concerts été l'erreur de casting de cette édition 2018. que des diverses animations. Il informe les membres Samedi 14 juillet, c'était la soirée rock, du C.A. de son souhait de faire rentrer au C.A. les boogie avec les deux grands pianistes que sont MIKE chefs de commissions, afin que les informations SANCHEZ et DENIS MAZHUKOF... Que rajouter si circulent mieux et que ce qui aura été décidé soit ce n'est que l'un comme l'autre ont inondé la scène de appliqué par tous. L'association CIM32 va reprendre la salle Beaudran de leur talent. directement la partie programmation en prenant des Dimanche 15 juillet, les organisateurs avis de professionnels et de personnes compétentes. avaient fait le choix d'un seul concert UNE CHOSE EST SÛRE… LA PROGRAMATION : VIVIEN SEARCY, la suédoise SERA 100% COUNTRY MUSIC. d'origine américaine, a été pour Alors j'entends des « esprits beaucoup la révélation de ce festival. chagrins » qui disent que c'était Vivien fait s’entrecroiser le son de la mieux avant. Ou pour d'autres Country avec celui des années 70, que CIM32 essaie de racheter les tout en amenant une touche moderne. errances de l’ancien festival, qui La chanteuse évoque les dures leçons ne sont pas imputables à cette de son passé, sa vision du monde association. Alors, attendons avec qui a évolué avec le temps, ainsi que impatience la programmation 2019 l’art difficile de conserver son sens Vivien Searcy ROLAND ARNAL – Valence d’Agen Sur La Route de Memphis n°132 Page 18
* 1 étoile : Passable (pour amateur) ** 2 étoiles : Moyen (peu original) *** 3 étoiles : Bien (mérite d'être écouté) **** 4 étoiles : Très bien (achat justifié) Chroniqueur : ***** 5 étoiles : Super (indispensable) Gérard Desméroux BILLY RAY AND for going » qui clôture l’album. Pour peaufiner LORA REYNOLDS le tout l’accompagnement est tout en finesse, la Country music love affair guitare électrique est bien présente mais sans le (BLR Records) moindre excès et de la même façon, le piano est **** C’est une évidence, voilà toujours en embuscade, omniprésent et discret, un album comme on en l’accompagnement sert d’écrin à l’ensemble. fait plus aujourd’hui. Difficile de choisir un titre plutôt qu’un autre Il Un enregistrement comme il s’en faisait il y y a bien « As a dancer » dans l’esprit des grands a quelques décennies avec une importance anciens, un côté Johnny Cash avec « In cockls donnée aux voix et des instruments calibrés a memory », « Like into the bird » qui sonne pour soutenir et enjoliver les voix. Ensuite, il quelque peu western et tant d’autres qui sonnent faut effectivement des chansons bien tournées comme de la country music classique mais sans mais pas de problème dans la mesure où Billy pour cela que le son soit dans le passé. Billy Ray Reynolds sait faire et l’a prouvé depuis bien Ray et Lora font de la musique d’aujourd’hui. longtemps. Billy Ray Reynolds est né en 1943 Arrivé à la fin de l’album, un seul désir celui à la limite de la Floride et du Mississippi. Il se de le réécouter. On peut vraiment le dire, un cd souvient avoir vu Hank Williams sur scène avant pour les amateurs de country, les vrais amateurs de faire partie de diverses formations dans son de country, à consommer sans modération. plus jeune âge. Mais l’aventure de Billy Ray s’est ensuite développée dans les années 60 lorsqu’il DIERKS BENTLEY est devenu guitariste de Waylon Jennings et a The Mountain commencé à écrire des chansons pour celui-ci. (Capitol Nashville) Puis, sa réputation d’auteur compositeur s’est *** confirmée puisqu’il a écrit pour Johnny Cash, Dierks Bentley est depuis Tanya Tucker et bien d’autres, récemment pour quelques années un des Toby Keith. Il demeure aujourd’hui à proximité chefs de file de la country de son lieu de naissance, à Pensacola en Floride. music aux Etats Unis. C’est en 2002 qu’il a entrepris une carrière Il reste méconnu en France malgré sa venue à solo, « Country music love affair » est son 4 Craponne sur Arzon en 2008. Il est un gros ème album. Sa femme Lora est aussi chanteuse vendeur de disques mais aussi un des maîtres de et parle des influences de Tammy Wynette et la scène country américaine avec Luke Bryan, Dolly Parton. Ils en sont donc arrivés à cet album Garth Brooks et Kenny Chesney. Chaque album qui fait la part belle à l’un comme à l’autre et ils est attendu avec une certaine impatience pour l’ont bien fait. Billy Ray a une voix un peu grave découvrir quelle voie il a décidé de prendre. Il comme cela sied aux chanteurs de country, il est a fait partie de ces chanteurs qui se sont faits évident que cela fait parfois penser à un certain plus pop et plus rock que country pendant Johnny Cash quant à Lora, elle s’exprime d’une longtemps mais ce nouvel album, le 9ème depuis voix claire qui fait merveille. Ils alternent les 2003, semble aborder une nouvelle politique morceaux, se retrouvant tous les deux sur « Time musicale. Il y a bien sûr des morceaux musclés, Sur La Route de Memphis n°132 Page 19
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