Résultats de l'enquête Ad-femina - Accueil spécifique des femmes en addictologie

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Résultats de l'enquête Ad-femina - Accueil spécifique des femmes en addictologie
Le point sur la recherche en cours

                        Résultats de l’enquête
                        Ad-femina
                        Accueil spécifique des femmes
                        en addictologie
                        Les femmes présentant des addictions
             Carine     comptent parmi les publics vulné-
             Mutatayi   rables prioritairement identifiés par les              Dispositifs et programmes adressés aux
                        récentes stratégies gouvernementales et                femmes présentant des conduites addictives.
                        européennes [1, 2]. Minoritaires dans les              Focus sur l’année 2017
                        services de prise en charge spécialisés,
                        elles représentent respectivement 23 % et
                        18 % du public vu en centres de soins,
                        d’accompagnement et de prévention
                        en addictologie (CSAPA) et en centres
                        d’accueil et d’accompagnement à la
                        réduction des risques pour usagers de
                        drogues (CAARUD) [3, 4]. Or ces femmes
                        témoignent, davantage que les hommes,
                        de nombreux facteurs de vulnérabilité            comptent une large proportion d’entités
                        sociosanitaire (antécédents suicidaires,         qui n’ont pas monté de tels dispositifs. Ce
                        comorbidité psychiatrique et surmorta-           sont les activités de ces 80 structures ou
                        lité liée aux stupéfiants, monoparentalité,      services qui, détaillées à travers le question-
                        violences, etc.) et rapportent une plus          nement d’Ad-femina, sont présentées ici.
                        grande crainte du stigmate [5-8]. Face à ces     Ces réponses émanent de 23 CAARUD,
                        situations, qui peuvent être exacerbées lors     37 CSAPA en ambulatoire associatif (23)
                        de la grossesse ou quand des enfants sont        ou hospitalier (14), 4 CSAPA avec soin
                        impliqués, des services d’addictologie ont       résidentiel ainsi que de 5 services d’addic-
                        parfois développé des modalités d’accueil        tologie hospitaliers, 5 ELSA et 6 autres
                        spécifiques aux besoins des femmes (voir         structures sociales ou de santé.
                        encadré). Ces réponses particulières sont
                        de diverses natures : de l’intervention          Malgré des limites tenant à son carac-
                        ponctuelle à la mise en œuvre d’un cadre         tère non exhaustif, l’enquête Ad-femina
                        de suivi et d’une prise en charge adaptée.       fournit des éléments précieux pour l’ana-
                        Ici, pour une simplification de langage, le      lyse transversale des principes d’interven-
                        terme générique d’accueils ou accom-             tion de l’accueil féminin en France. Elle
                        pagnements féminins a été retenu pour            interroge les modalités de mise en œuvre,
                        désigner cette variété d’approches.              les publics bénéficiaires comme les acteurs
                                                                         de terrain impliqués. L’ensemble de ces
                        En 2018, l’OFDT a lancé l’enquête en             points sont développés dans ce numéro de
                        ligne Ad-femina afin de dresser un tableau       Tendances.
                        des dispositifs d’addictologie spécifiques
                        aux femmes proposés en 2017, en France.          QQ   Des accueils orientés vers
                        L’étendue de ces réponses étant méconnue,             les mères, d’autres vers
                        le questionnaire a été adressé à l’ensemble           « la femme »
                        des structures d’addictologie, avec le soutien
                        de plusieurs réseaux professionnels natio-       Au sein des 80 accueils féminins recen-
 Mars 2019              naux du champ (cf. méthodologie p. 5).           sés par l’enquête, deux grands champs
                        Ainsi, 146 CAARUD et 425 CSAPA en                d’action se distinguent :
                        métropole et dans les outre-mer, mais aussi      n Le premier est celui de l’accompagne-
30

                        quelque 320 équipes de liaison et de soins       ment de la maternité et de l’aide à la
                        en addictologie (ELSA) et 350 services           parentalité, incluant les réponses délivrées
                        d’addictologie hospitaliers ont été invités à    dans le cadre du suivi périnatal. Dans
                        participer à l’enquête, sur la base du volon-    l’effectif étudié, 31 accueils féminins ont
                        tariat. À l’issue de la campagne de collecte     cette orientation et sont désignés comme
                        menée au printemps 2018, 338 structures          « accueils maternels ».
                        ont fait un retour, soit un taux de participa-   n Le second champ, s’il n’exclut pas le
                        tion s’élevant à 26 %. Parmi elles, 137 décla-   travail sur le lien mère-enfant, s’attelle
                        raient avoir déjà mis en œuvre un accueil        surtout à traiter les vulnérabilités obser-
                        féminin, dont 80 (24 % des répondants)           vées chez les femmes présentant des
                        étaient engagées sur ce terrain en 2017.         addictions, aux plans physique, psycho-
                        Il est probable que les non-répondants           logique et social, notamment les situa-
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      tions d’emprise, voire d’oppression, de
      la part de proches (conjoints, parents)
      et la stigmatisation fréquemment
      perçue par ces femmes. Au nombre                       Prise de conscience et dispositifs pionniers
      de 49 dans l’enquête Ad-femina, ces                    Pour certaines structures d’addictologie, l’engagement dans l’accueil féminin
      accueils, moins centrés sur la maternité               résulte d’une prise de conscience : la sous-représentation des femmes au sein de
      que sur d’autres spécificités du public,               leur file active n’est pas le seul reflet d’une réalité épidémiologique mais résulte
      sont qualifiés ici d’accueils « femmes »               aussi de freins singuliers bridant leur recours aux services d’aide.
      pour les distinguer du terme générique                 Les dispositifs pionniers spécifiques aux femmes en addictologie voient le jour
      d’accueils féminins.                                   en France dès la fin des années 1970. Principalement tournés vers les usagères
                                                             enceintes, ils demeurent jusqu’à aujourd’hui marginaux dans le paysage de l’offre
      Les deux tiers des dispositifs renseignés              de soins. L’urgence de la protection de l’enfant à naître n’est pas l’unique moteur,
      fonctionnent depuis moins de six ans au                la grossesse constituant, dans les trajectoires de ces femmes, un événement
      moment de l’enquête, ce qui peut être                  propice à une meilleure prise en charge sanitaire de leur addiction [9]. Vers le début
      mis en lien avec le caractère récent des               des années 2010, de nouvelles formes d’accueil médicosocial en addictologie se
                                                             développent, intégrant les besoins particuliers liés aux spécificités de genre afin
      orientations institutionnelles à l’égard               d’améliorer l’accès aux soins des femmes et la continuité des prises en charge.
      du public-cible. En effet, près de la                  Pour ces dispositifs, il s’agit de mettre en place une démarche proactive intégrant
      moitié de ces accueils féminins ont été                diverses dimensions de la féminité pour la création du lien et une clinique adaptée
      mis en place il y a moins de deux ans                  dans un contexte de prédominance masculine historique des files actives [7, 10-12].
      (37). En revanche, neuf, principalement
      des accueils « femmes », rapportent une
      expérience supérieure à dix ans.

      La plupart de ces dispositifs fonctionnent
      en ambulatoire (65, soit 81 %, dont           l’alcool (cité par 79 % des accueils),            de prévention, l’écoute ou l’approche
      quatre par le biais de visites à domicile),   les opioïdes (68 %), le tabac (58 %), le          motivationnelle. La moitié d’entre elles
      alors que 12 s’insèrent dans un cadre         crack ou la cocaïne (49 %). Le canna-             renforcent leur travail de développement
      résidentiel, parfois externalisé dans une     bis est mentionné dans 14 % des cas. Le           de compétences psychosociales (CPS),
      structure partenaire. Neuf structures sur     plus souvent, les bénéficiaires ne sont           d’aide au sevrage, de suivi thérapeutique
      dix ont adapté leur fonctionnement            pas ciblées au regard de critères socio-          (traitements de substitution aux opioïdes
      pour développer un accompagnement             économiques, judiciaires ou de santé.             (TSO), soutien psycho-médical). Quatre
      spécifique aux femmes parallèlement à         Cependant, certains dispositifs ont une           dispositifs sur dix misent sur la diffusion
      un accueil général mixte. Seules neuf         orientation spécifique. Ainsi, 18 sont            de conseils ou de matériels de réduction
      structures (3 CAARUD, 3 CSAPA,                pleinement consacrés aux femmes                   des risques et des dommages (RdRD)
      1 ELSA, 1 clinique et 1 protection            enceintes et à leurs nouveau-nés et 13            et le repérage précoce et l’interven-
      maternelle et infantile (PMI)) travaillent    ne s’adressent qu’à des femmes ayant              tion brève (RPIB). Un quart visent à
      auprès d’une file active exclusivement        des enfants jeunes (4 à 10 ans) ou en             améliorer l’appropriation des mesures de
      ou majoritairement féminine, depuis           bas âge (moins de 3 ans). En outre, deux          réduction des risques et des dommages
      plus de dix ans pour six d’entre elles        équipes travaillent auprès de femmes              (RdRD) parmi les usagères (figure 1).
      dont quatre au-delà de vingt ans. Les         prostituées. Même s’il n’y a guère de
      deux tiers des accueils féminins ont          sélection sur l’âge des usagères, rares           Près de la moitié des accueils féminins
      formalisé leur action dans le projet          sont les accueils ayant reçu des mineures         fournissent une aide socio-adminis-
      d’établissement (30 d’entre eux) ou           (8).                                              trative pour l’ouverture de droits et
      un protocole d’intervention écrit (35),                                                         l’insertion (44 %) ou mettent l’accent
      alors qu’un quart relèvent d’un proces-       La moitié des dispositifs prévoient un            sur l’aide socio-éducative (43 %)
      sus informel.                                 cadre d’accueil pour les accompagnants            (tableau 1). Une douzaine, dont huit
                                                    des bénéficiaires. Ainsi, 28 sont ouverts         accueils « maternels », veillent à l’héber-
      QQ   Des polyconsommatrices,                  aux enfants des usagères, six n’étant             gement de leurs bénéficiaires. Un tiers
           dépendantes et peu suivies               habilités à recevoir que des enfants de           des dispositifs accordent une aide
                                                    moins de 3 ans. Dans huit dispositifs, les        pratique à leurs destinataires, de façon
      En 2017, les 80 dispositifs d’accueil         accompagnants sont parfois des adoles-            ponctuelle ou pour parer aux urgences.
      étudiés ont reçu 2 643 femmes. Pour un        cents. Le décompte des enfants concer-            La médiation et la coordination auprès
      tiers des accueils « femmes » et les deux     nés s’avère complexe. Les 18 accueils             des services de soins de droit commun
      tiers des accueils maternels, une large       qui parviennent à l’estimer comptabi-             sont des composantes importantes
      partie de leurs bénéficiaires n’étaient       lisent 261 enfants accueillis avec leur           du travail pour 40 % des équipes. Des
      pas suivies auparavant par les équipes.       mère. De plus, 24 dispositifs (dont               travaux antérieurs ont déjà souligné le
      Améliorer la capacité de repérage             la moitié des 31 accueils maternels)              caractère chronophage de ces tâches
      précoce des femmes dans le besoin             associent plus ou moins directement les           cruciales [7, 11].
      est central pour un tiers des équipes,        conjoints des bénéficiaires, 16 intégrant
      celles-ci intervenant souvent en situa-       le couple dans la prise en charge offerte.        Logiquement, environ la moitié des
      tion de crise. La difficulté à mobiliser      Enfin, neuf sont ouverts aux parents des          accueils maternels assurent fréquem-
      les femmes, en particulier sur le long        usagères bénéficiaires.                           ment des suivis périnataux et trois
      terme, est soulignée.                                                                           sur dix proposent des consultations
                                                    QQ   Renforcer la prise                           gynécologiques. Ces services ne sont
      Comme la population féminine globale               en charge médicosociale…                     proposés qu’à la marge parmi les autres
      reçue en addictologie [8], ces usagères                                                         types d’accueil. Les accompagne-
      sont majoritairement polyconsomma-            Quatre dispositifs sur dix – dont une             ments maternels se distinguent par la
      trices, dépendantes, et présentent de         majorité d’accueils « maternels »                 prédominance des priorités assignées
      nombreuses comorbidités et vulné-             (18 vs 11) – s’emploient d’abord à                à l’initiation d’une prise en charge des
      rabilités au plan sociofamilial. Les          renforcer la prise en charge addictolo-           addictions (pour 18 d’entre eux) et à
      substances le plus souvent impliquées         gique. Le cas échéant, les trois quarts des       une meilleure santé de la mère et de
      dans leur orientation vers le soin sont       équipes mettent l’accent sur les conseils         l’enfant/fœtus (17) (figure 1).

  2
QQ   … ou mieux préparer                      Figure 1. Principaux objectifs de santé des accueils addictologiques féminins
     au soin
Inscrits dans une mission générale                                                  « Renarcissisation »                                                        33                                    7
                                              Développement des compétences personnelles ou sociales
de RdRD et de prise en charge, les                                                                                                        20                                      15
                                                                                            Socialisation
accueils féminins poursuivent des                                                                                                          22                              8
                                                          Initiation d’une prise en charge des addictions
objectifs intermédiaires variés. Un                                                                                     8                                      18
                                               Mise en lien avec des acteurs sociosanitaires ou éducatifs
peu plus de la moitié des équipes (43)                  Meilleure capacité de reconstruction (résilience)
                                                                                                                                 13                                  11

mettent à profit le cadre particulier de                  Meilleure santé de la mère et de l’enfant/fœtus 3
                                                                                                                                     15                              8

l’accueil féminin pour déployer des                                                                                                             17
                                                                    Appropriation de mesures de RdRD
modalités de soin complémentaires aux                                                                                           12                         7
                                                                               Meilleure santé physique
suivis thérapeutiques et autres mesures                                                                                         12                         7
                                                   Renforcement des liens mère-enfant, de la parentalité
préventives. Dès lors, il s’agit de prépa-                                                                          6                                13

rer psychologiquement les femmes à                                              Meilleure santé mentale                     11                   14

s’engager ou à se maintenir dans une                                           Gain d’autonomie sociale         3           4

prise en charge. De nombreux accueils                                                             Autres 3                  3

« femmes » centrent leur action priori-                                                                     0               5             10              15         20   25           30        35        40
tairement sur cet objectif.
                                                                                                                Accueils « femmes » (n=49)                                     Accueils maternels (n=31)

« Renarcissisation »
et la resocialisation                         Source : Ad-femina, OFDT 2018

La moitié des accueils féminins
cherchent à améliorer l’image que
leurs bénéficiaires ont d’elles-mêmes.         Tableau 1. Services proposés par les accueils addictologiques féminins, hors traitement
Ce mécanisme, communément quali-               des addictions et RdRD
fié de « renarcissisation » par les acteurs
du champ, prime parmi les 49 accueils                                                                   Accueils                                           Accueils              Ensemble %
« femmes », cité par les deux tiers                                                                   « femmes »                                          maternels
(figure 1). Pour cette même catégo-                                                                             (n = 49)                                       (n = 31)            (n = 80)
rie, contribuer à une meilleure socia-
lisation figure au deuxième rang des           Aide à l’insertion ou socio-adminis-
objectifs poursuivis (mentionnés par                                                                                21                                              14                      35            44
                                               trative (ouverture de droits, etc.)
22 accueils). S’ensuit l’amélioration des
compétences personnelles ou sociales           Aide socio-éducative                                                 20                                              14                      34            43
(20). Cet objectif-ci est un enjeu fort
également pour la moitié des accueils          Médiation, coordination entre
maternels (15) tout comme le renfor-           secteurs spécialisés ou de droit                                     18                                              14                      32            40
                                               commun
cement des liens mère-enfant et des
compétences parentales (13).                   Aide pratique ponctuelle ou d’urgence                                16                                              11                      27            34

Sur l’ensemble des accueils féminins,          Consultations de médecine                                            10                                               6                      16            20
près du tiers s’attachent à améliorer la       somatique (généraliste, podologie…)
résilience – capacité de reconstruction        Hébergement                                                          4                                                8                      12            15
psychologique – de leurs bénéficiaires,
nombre de ces femmes faisant face à des        Aide juridique                                                       6                                                2                      8             10
psychotraumatismes liés à des violences
familiales, conjugales ou autres.              Activités plus spécifiques de l’accueil féminin
Au-delà, d’autres objectifs de santé et
la médiation avec le système de soins
global sont avancés, chacun par moins          Suivi de grossesse ou périnatal                                      5                                               13                      18            23
d’un tiers des équipes.
                                               Consultations de gynécologie                                         6                                                9                      15            19
Le rapport à soi au cœur des échanges
                                               Accompagnement psychologique                                         7                                                4                      11            14
                                               (incluant le socio-esthétisme)
Bien que toutes les équipes relèvent
de structures de soins, la moitié              Autre (kinésithérapie, ostéopathie,
d’entre elles n’abordent pas directe-                                                                               2                                                0                      2             3
                                               conseils sur l'alimentation)
ment le sujet de la santé avec leurs
publics, mettant à profit le temps de          Source : Ad-femina, OFDT 2018
l’accueil féminin pour évoquer des
questions connexes plus spécifiques
(tableau 2). Au vu des priorités souli-       « femmes », qui sont 80 % à en faire                                              La vie de couple et la santé sexuelle
gnées, il n’est guère surprenant que          mention contre un peu plus d’un tiers                                             sont discutées régulièrement dans quatre
les échanges avec les bénéficiaires des       des accueils maternels.                                                           accueils « femmes » sur dix.
accueils féminins abordent le plus
souvent l’estime de soi et les compé-         Les équipes sont aussi nombreuses à                                               Les emprises et les violences conju-
tences individuelles, dans la moitié des      travailler la question de la parentalité, celles                                  gales ou familiales sont fréquemment
accueils maternels et les deux tiers des      s’adressant aux mères ou futures mères                                            évoquées par un tiers des accueils,
accueils « femmes ». La représentation        davantage que les autres (les deux tiers vs la                                    dans ceux à valence maternelle un
de soi, de la féminité et le rapport au       moitié). Dans un tiers des accueils mater-                                        peu plus souvent que dans les autres.
corps sont des sujets prédominants, en        nels, les intervenants évoquent également                                         Dans l’ensemble, 20 % des équipes
particulier dans le cadre des accueils        le « projet d’enfant » avec les patientes.                                        convoquent les expériences psycho-

                                                                           3
130
traumatiques des femmes dans les               Tableau 2. Principaux sujets abordés avec les bénéficiaires des accueils addictologiques
réflexions engagées. Enfin, les diffi-         féminins
cultés de la vie professionnelle ou des                                                                Accueils                                   Accueils
études dans un contexte de consom-                                                                   « femmes »                                  maternels                  Ensemble %
mations excessives ou encore la prosti-
tution sont des sujets plus marginaux,                                                                      (n = 49)                              (n = 31)                   (n = 80)
mentionnés par environ 15 % des                Image de soi, « féminité »,
répondants.                                                                                                     39                                    11                       50       63
                                               rapport au corps

Les trois quarts des équipes, en particu-      Compétences individuelles,                                       33                                    17                       50       63
                                               estime de soi
lier des accueils « femmes », organisent
des activités de groupe, un tiers d’entre      Parentalité, vie de famille                                      24                                    20                       44       55
elles privilégiant cette approche collec-
tive (figure 2).Trois sur dix mettent en       Santé globale                                                    21                                    14                       35        44
place des groupes de parole. Les ateliers      Emprise ou violences conjugales,                                 14                                    11                       25        31
de socio-esthétisme (soins esthé-              familiales
tiques auprès de populations fragili-          Vie de couple, sexualité, santé
sées comme support relationnel et de           sexuelle                                                         18                                    5                        23        29
revalorisation de l’image de soi) sont
mobilisés davantage encore (43 %), en          Psychotraumatisme                                                11                                    6                        17        21
particulier par les accueils « femmes »        Contraception                                                    9                                     7                        16        20
qui sont la moitié à en organiser.
L’adaptation aux publics féminins est          Projet d’enfant                                                  4                                     10                       14        18
aussi caractérisée par l’organisation          (projection en tant que mère)
d’ateliers pratiques ou d’apprentissage        Vie professionnelle et usages
domestique (cuisine, couture, etc.),                                                                            6                                     5                        11        14
                                               de drogues
qui concernent près d‘une vingtaine            Prostitution                                                     5                                     5                        10        13
d’accueils. La proposition d’activi-
tés culturelles, physiques ou sportives        Autres : économie domestique,
concourt au travail sur le bien-être et        précarité, mal-être au travail, droits                           8                                     5                        13        16
le rapport au corps. Dans une moindre          des femmes, stigmatisation, etc.
mesure, des expériences de médiation           Source : Ad-femina, OFDT 2018
artistique ou de jeu de rôle sont égale-
ment rapportées. De manière générale,
l’ensemble de ces animations soutient
le développement de l’estime de soi et        Figure 2. Activités spécifiques proposées par les accueils addictologiques féminins
des compétences psychosociales chez
le public-cible.                                             RDV individuels d’écoute,                                  18                                        20
                                                            de conseil ou de discussion
Parmi les métiers mobilisés dans les                       Ateliers de socio-esthétisme                                      24                                        10
accueils existants, certains se distinguent                   Groupes de parole dirigés               11                                 9
des fonctions communément assurées                 Ateliers pratiques, d’apprentissage :                   14                                4
                                                   cuisine, couture, customisation, etc.
en services d’addictologie et appuient
                                                         Activités ou sorties culturelles
les réflexions engagées quant au rapport                                                               11                            6

au corps, à l’image ou à l’estime de soi :               Rencontres, groupes informels               10                          5

socio-esthéticiennes (13), notamment          Ateliers d’activités physiques et sportives       6               5
dans le cadre d’accueil « femmes »,                              Ateliers de sophrologie        7                   4
art-thérapeutes ou comédiens (8),                               Pas d’activité spécifique 2  4
éducateurs jeunes enfants (EJE, 6),                   Ateliers « de mise en situation », 3    3
sages-femmes ou gynécologues (5),                                           jeux de rôles
                                                  Autres (séjour thérapeutique,groupe 3
éducateurs sportifs (4), sophrologues              de parole non dirigé, vide-dressing)
                                                                                            0

(3), ostéopathes (2) ou autres praticiens                      Hypnose, hypnothérapie 2 1
(ergothérapie, kinésithérapie, psycho-          Ateliers bien-être, danse, yoga prénatal 2 1
motricité ou diététique).                                          Médiation artistique 2 0
                                                                                            0       10 5            10       5           15      20        25          30       35      40
QQ   L’accessibilité :
     un enjeu fort                                                                                  Accueils « femmes » (n = 49)                                Accueils maternels (n = 31)

L’un des enjeux de l’accueil féminin
est d’aller au contact des usagères de        Source : Ad-femina, OFDT 2018

drogues pour leur faciliter l’accès aux
dispositifs et encourager leur demande
de soin. Il s’agit en premier lieu de faire   mais aussi du public ciblé, afin de faire                                 des équipes ou d’autres profession-
la promotion de ce type de service.           connaître leurs dispositifs et de contre-                                 nels de la structure (pour 71 % des
                                              carrer la stigmatisation des structures                                   dispositifs), ainsi que par cooptation
Communiquer sur l’offre d’accueil             d’addictologie. La communication et                                       ou bouche-à-oreille entre usagères
spécifique                                    la coordination intersecteurs figurent                                    (46 %). L’orientation via des parte-
                                              parmi les principaux enjeux identifiés                                    naires externes du secteur social
Un tiers des structures, associatives un      à ce jour par 40 % des équipes.                                           et sanitaire de droit commun ou
peu plus souvent qu’hospitalières (36 %                                                                                 de l’addictologie est aussi relati-
vs 30 %), mènent un travail important         Généralement, les      bénéficiaires                                      vement fréquente (40 %). Trois
de communication en direction des             découvrent l’existence des accom-                                         dispositifs sur dix fournissent une
professionnels du champ sociosanitaire        pagnements féminins par le biais                                          aide d’urgence – en distribuant des

                                                                                                                                                                                              4
130
      accessoires d’hygiène et de beauté,          Parmi eux, six proposent aux mères              différenciée). Au final, seul un tiers
      des vêtements, plus rarement des             des activités adaptables à la présence          (24) des 80 répondants estiment que
      vivres – qui contribue à instaurer le        d’enfants. Cinq disposent d’un person-          le déploiement de l’accueil féminin
      contact ou à maintenir le lien avec          nel se consacrant à l’accueil des enfants       se déroule dans de bonnes condi-
      les femmes ciblées.                          (pour les occuper, les divertir, les            tions. Un quart des entités déplorent
                                                   écouter) et un service intègre pleine-          un manque de soutien institutionnel
      Des aménagements                             ment leur présence en mobilisant un             ainsi que des représentations défavo-
      pour encourager les recours                  professionnel pour la consultation des          rables à leur égard. Une dizaine d’entre
                                                   enfants.                                        elles pointent une insuffisance des
      Afin d’encourager le recours au                                                              ressources humaines et du budget.
      dispositif, les acteurs procèdent à des      QQ   Une offre peu répandue
      aménagements de temps ou d’espace,                                                           Enfin, près de la moitié des équipes
      voire réorganisent les activités du          La structuration de réponses spéci-             soutiennent l’idée d’un réseau profes-
      service. Il est crucial de proposer aux      fiques aux femmes en addictologie               sionnel d’échange spécifique sur
      femmes et à leurs enfants un environ-        reste rare. Ce caractère exception-             l’accompagnement féminin. L’un
      nement relativement serein par               nel peut être imputé à la relative              des premiers sujets cliniques portés
      rapport au cadre d’accueil général en        nouveauté des préoccupations quant              au débat concernerait les moyens
      addictologie, souvent empreint d’une         à leur difficulté d’accès aux soins ou          d’accroche ou d’orientation à dévelop-
      certaine agressivité, liée principale-       à des freins factuels, voire idéolo-            per face aux comportements d’évite-
      ment à la prédominance des usagers           giques (non-adhésion à une réponse              ment des femmes.
      masculins [13]. Ainsi, 45 structures
      (56 %) aménagent des temps spéci-
      fiques par rapport à leur accueil
      général mixte, que ce soit des horaires
      (9), des jours précis (7) ou les deux (27,
      34 %). Certaines équipes (17) mettent
      en place l’accueil sur une large ampli-
      tude horaire. Une quinzaine, relevant
      de CAARUD pour les deux tiers,                          Méthodologie
      viennent à suspendre l’accueil de la
      file active masculine durant les activi-                L’enquête Ad-femina, adressée prioritairement aux équipes d’addictologie
      tés d’accueil féminin.                                  en CSAPA, CAARUD, ELSA, consultations hospitalières, etc., documente
                                                              les cadres d’intervention mis en œuvre en 2017, le profil des publics reçus
      Pour 28 % des équipes (22), la réacti-                  et les caractéristiques des opérateurs. Élaborée avec la participation
      vité – leur capacité de réponse dans des                d’acteurs du champ, l’enquête s’appuie sur un questionnaire en ligne qui
      délais courts, généralement inférieurs                  a pu être rempli en plusieurs étapes et a été diffusé via la base d’adresses
      à une semaine – est cruciale. Le délai                  de l’OFDT et par plusieurs réseaux nationaux du champ de l’addictologie
      d’attente moyen, de 6 jours, est lié au                  auprès de leurs adhérents (cf. « Remerciements »).
      caractère le plus souvent périodique
      de cet accueil spécifique. Alors que                    À l’issue de la campagne de collecte, du 1er mars au 15 mai 2018,
      dix dispositifs offrent un accompa-                     338 structures ont fourni un retour, avec des taux de participation
      gnement féminin permanent ou quasi                      variables selon le type de structures : 56 % des CSAPA avec soin
      quotidien, 21 fonctionnent plutôt de                    résidentiel, 51 % des CAARUD, 36 % des CSAPA en ambulatoire
      façon hebdomadaire et 11 selon une                      associatifs et hospitaliers, 13 % des ELSA, 12 % des services d’addic-
      fréquence mensuelle. Neuf accompa-                      tologie hospitaliers et 7 % des
      gnements féminins sont mis en œuvre                     services de soins de suite et de
                                                              réadaptation en addictologie
      de façon moins régulière dans l’année
                                                              (SSRA). Parmi ces 338 struc-
      (environ tous les deux à trois mois).
                                                              tures, 137 (41 %) ont rapporté
      Enfin, 18 dispositifs s’adaptent aux
                                                              une expérience préalable, dont
      demandes au sein de la file active mais
                                                              80 en 2017 (24 %). Ces 80 struc-
      affichent des délais d’attente inférieurs
                                                              tures porteuses qui ont détaillé
      à 15 jours.
                                                              leurs activités d’accueil féminin
                                                              en 2017 sont principalement
      Un quart des accueils féminins                          des CAARUD et CSAPA associa-
      décrits par l’enquête bénéficient                       tifs en ambulatoire (29 % pour
      d’une salle qui leur est réservée pour                  chaque catégorie) ou des CSAPA
      recevoir les participantes et un petit                  hospitaliers en ambulatoire
      nombre disposent d’un local ou d’un                     (18 %). Les autres catégories
      lieu extérieur à la structure (10 %).                   de répondants sont des services
      Quelques CAARUD ou CSAPA                                d’addictologie hospitaliers (6 %),
      en ambulatoire sont en mesure de                        des ELSA (6 %), des CSAPA
      proposer aux femmes une entrée ou                       avec soins résidentiels collectifs
      un accès distincts de ceux de l’accueil                 ou individuels (5 %) et autres
      général (6 %). D’autres misent sur                      (7 %, PMI, réseaux associatifs,
      la mobilité de l’équipe (visites à                      cliniques privées, etc.). De plus
      domicile, etc.) pour favoriser les                      amples détails sont fournis sur
      recours (23 %).                                         le site Internet de l’OFDT (www.
                                                              ofdt.fr/enquetes-et-dispositifs/
      Une douzaine de dispositifs addic-                      enquete-ad-femina/).
      tologiques maternels ou « femmes »
      (16 %) ont aménagé un espace de
      réception pour les enfants accompa-
      gnants (matériels et mobilier adaptés).

  5
QQ       Conclusion                                             dans les accueils « femmes » – socio-
                                                                        esthétisme, ateliers pratiques, activités                références
        Il est difficile d’avoir aujourd’hui une                        culturelles ou sportives, etc. –, qui sont                  bibliographiques
        connaissance précise du nombre de                               par ailleurs peu mobilisées en addic-
        structures ou de dispositifs d’addic-                           tologie. L’offre d’activités collectives
                                                                                                                               1. MILDECA, Alcool, tabac, drogues, écrans : Plan
        tologie engagés dans l’élaboration de                           distingue plutôt ces dispositifs d’accom-              national de mobilisation contre les addictions
        réponses spécifiques aux femmes. La                             pagnement féminin, qui sont nombreux                   2018-2022, Paris, Mission interministérielle de
        Fédération Addiction en recense 55 au                           à poursuivre des objectifs psychosociaux.              lutte contre les drogues et les conduites addic-
        sein de son réseau national. L’enquête                                                                                 tives, 2018, 130 p.
        Ad-femina documente les activités                               Environ 2 650 femmes ont été reçues                    2. CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE, Stratégie
        de 80 accueils féminins en activité en                          dans ces 80 dispositifs en 2017, un                    antidrogue de l’UE (2013-2020), Bruxelles, Conseil
        2017, principalement en CSAPA et                                nombre encore modeste au regard des                    de l’Union européenne, 2012, 18 p.
        CAARUD. Compte tenu des faibles                                 quelque 72 000 femmes vues annuel-                     3. CADET-TAÏROU A., LERMENIER A. et GAUTIER
        taux de participation, le présent travail                       lement dans les CSAPA et CAARUD                        S., Profils et pratiques des usagers de drogues ren-
                                                                                                                               contrés dans les CAARUD en 2015, Saint-Denis,
        ne permet guère d’extrapoler l’activité                         [4, 14]. Comme l’ensemble des femmes                   OFDT, 2018, 56 p.
        des ELSA et des services d’addictologie                         des files actives des services spéciali-
                                                                                                                               4. PALLE C. et RATTANATRAY M., Les centres de
        hospitaliers dans ce champ. Bien que non                        sés, ces bénéficiaires sont majoritaire-               soins, d’accompagnement et de prévention en
        exhaustives, ces réponses fournissent                           ment polyconsommatrices, ont souvent                   addictologie en 2016. Situation en 2016 et évo-
        néanmoins un ordre de grandeur quant                            un usage problématique d’alcool et                     lutions sur la période 2005-2016. Analyse des
        à la part des dispositifs d’accueil féminin                     cumulent des vulnérabilités sociosani-                 données des rapports d’activité des CSAPA, Saint-
        en CSAPA et CAARUD au plan natio-                               taires, freinant leur demande de soins.                Denis, OFDT, 2018, 111 p.
        nal et des précisions utiles sur les modes                      Trouver les moyens de les amener                       5. ESCOTS S. et SUDÉRIE G., Revue de la littéra-
        d’intervention en jeu dans ces struc-                           vers le soin, en l’occurrence dans un                  ture : Femmes et addictions, Paris, Fédération
                                                                                                                               Addiction, 2013, 50 p.
        tures.                                                          accueil spécifique, le plus précocement
                                                                        possible et les maintenir dans un suivi                6. JAUFFRET-ROUSTIDE M., OUDAYA L., RONDY
                                                                                                                               M., KUDAWU Y., LE STRAT Y., COUTURIER E.,
        Cependant, cet effectif contraint à                             régulier sont parmi les principaux défis               EMMANUELLI J. et DESENCLOS J.-C., « Trajec-
        limiter l’analyse comparative à deux                            qu’affrontent les équipes. La moitié des               toires de vie et prises de risques chez les femmes
        sous-groupes, les dispositifs « femmes »                        dispositifs aménagent des temps, voire                 usagères de drogues », Médecine/Sciences,
        et « maternels », en rassemblant sous ce                        des espaces (salles, accès distincts) réser-           Vol. 24, HS n° 2, 2008, pp. 111-121.
        dernier terme les dispositifs axés sur la                       vés à l’accueil féminin afin d’accueillir              7. MUTATAYI C., Accueil addictologique et médico-
        périnatalité et ceux travaillant sur le lien                    les usagères, parfois avec leurs enfants,              social de femmes toxicodépendantes. Expérience
        mère-enfant. Par rigueur interprétative,                        dans un cadre serein, relativement isolé               en 2010-2011, Saint-Denis, OFDT, 2014, 35 p.
        les résultats relatifs à ces deux segments                      des usagers masculins.                                 8. BECK F., OBRADOVIC I., PALLE C., BRISACIER
        sont exprimés selon les effectifs observés                                                                             A.-C., CADET-TAÏROU A., DÍAZ-GÓMEZ C., LERME-
                                                                                                                               NIER-JEANNET A., PROTAIS C., RICHARD J.-B. et
        et non en pourcentages.                                         Un important travail d’information et                  SPILKA S., « Usages de drogues et conséquences :
                                                                        de sensibilisation est déployé auprès des              quelles spécificités féminines ? », Tendances, OFDT,
        Les accueils spécifiques de femmes en                           femmes ciblées, mais aussi en direction                n° 117, 2017.
        addictologie visent à améliorer leur                            des réseaux de soins locaux. En outre, le              9. SIMMAT-DURAND L., VELLUT N., JAUFFRET-

                                                                                                                                                                                                                                                  Crédits photographiques : © marjan4782 / © Gordan Jankulov (Fotolia.com) / © Camille Grangier (visuel Ad-femina)
        prise en charge. Dans ce but, ceux quali-                       fait que ces réponses spécifiques relèvent             ROUSTIDE M., MICHEL L., MOUGEL S., LEJEUNE C.
        fiés ici d’accueils maternels s’emploient                       généralement d’une démarche volon-                     et PLANCHE M., « Trajectoires de femmes en sortie
        à protéger l’enfant ou le fœtus (via un                         taire et formelle peut expliquer que seuls             des addictions : quelle place pour les grossesses ? »,
                                                                                                                               Psychotropes, Vol. 19, n° 3-4, 2013, pp. 35-60.
        suivi périnatal) et à consolider le lien                        une dizaine de sites pointent l’insuffi-
        avec la mère. Lesdits accueils « femmes »                       sance des ressources.                                  10. BETTENDORF C., Femmes et addictions, Paris,
                                                                                                                               Fédération addiction, 2012, 6 p.
        mènent un travail psychosocial autour
                                                                                                                               11. FÉDÉRATION ADDICTION, Femmes et addic-
        des principales vulnérabilités des parti-                       Si l’accueil médicosocial spécifique aux               tions. Accompagnement en CSAPA et CAARUD,
        cipantes pour initier ou soutenir leur                          femmes en addictologie a connu une                     Repère(s, Paris, Fédération addiction, 2016, 100 p.
        engagement dans le soin. Le renfor-                             certaine attention au cours des dernières              12. MUTATAYI C., « L’accueil de femmes en addic-
        cement de l’estime de soi (« renarcis-                          années, de la part des praticiens comme                tologie : une question d’accroches, entre aller-vers
        sisation ») et la (re)socialisation des                         des pouvoirs publics, il demeure un                    et guider-vers ? », L’Observatoire, n° 93, 2017, pp.
        bénéficiaires se révèlent des objectifs                         terrain d’innovation clinique. En outre, la            21-25.
        prioritaires communs aux deux types                             relative nouveauté du champ et la diffi-               13. BENOIT T. et JAUFFRET-ROUSTIDE M., « Amé-
        de dispositifs. Ces aptitudes sont perçues                      culté à le cerner par des outils quanti-               liorer la prise en charge des violences subies par
        comme étant de nature à consolider les                          tatifs invitent à poursuivre l’étude des               les femmes usagères de substances psycho-
                                                                                                                               actives ». Consultation de professionnels menée
        compétences parentales des usagères ou                          pratiques professionnelles en jeu, notam-              en septembre et octobre 2015 dans quatre villes
        leur inscription dans une prise en charge                       ment en mobilisant des méthodes socio-                 d’Europe : Paris, Rome, Madrid et Lisbonne,
        continue. À ce titre, une variété d’acti-                       logiques complémentaires à ce premier                  Strasbourg, Groupe Pompidou, 2015, 83 p.
        vités sont mises en œuvre, en particulier                       niveau d’analyse.                                      14. DÍAZ GÓMEZ C. et MILHET M., « Les CAARUD
                                                                                                                               en 2014. Couverture, publics et matériels de RdRD
                                                                                                                               distribués », Tendances, OFDT, n° 113, 2016, 6 p.

                À Christophe Palle de l’OFDT et à Cécile Bettendorf      alcoologie et addictologie), Dr Pierre Polomeni
Remerciements

                [10] qui par leur avis éclairé ont permis d’affiner      (ELSA France), Georges Martinho et Julie Baudillon
                la trame du questionnaire d’enquête. Aux profes-         (Fédération Addiction), Pr Amine Benyamina (Fé-       Directeur de la publication
                sionnels de CSAPA ou CAARUD qui ont accepté de           dération française d’addictologie), Dr Nicolas Bon-   Julien Morel d’Arleux
                tester son pilote : Rosine Réat (DAPSA), Odile Vitte,    net et Anne-Cécile Cornibert (Réseau de prévention    Comité de rédaction
                                                                                                                                                                                           Imprimerie Masson / 69, rue de Chabrol - 75010 Paris

                (CSAPA APS Contact), Emma Richaud (CAARUD                des addictions), Pr Mickael Naassila et Véronique     Christian Ben Lakhdar, Bruno Falissard, Virginie Gautron,
                Proses) et Pascale Barneau (CSAPA La Mosaïque).          Maffeo (Société française d’alcoologie).              Emmanuelle Godeau, Aurélie Mayet, Frank Zobel
                À Cristina Díaz Gómez, Anne de l’Eprevier et Ivana                                                             Rédactrice en chef
                                                                                                                                                                                                                                                  ISSN 1295-6910 / Dépôt légal à parution

                Obradovic pour leur relecture.                                                                                 Julie-Émilie Adès
                Aux équipes d’accueils addictologiques féminins                                                                Infographiste / Frédérique Million
                qui ont répondu à l’enquête Ad-femina.                                                                         Documentation / Isabelle Michot
                Aux réseaux et fédérations professionnels qui ont                     www.ofdt.fr                              Observatoire français des drogues
                soutenu la diffusion de l’enquête parmi leurs adhé-                                                            et des toxicomanies
                rents, en particulier :                                                                                        69, rue de Varenne - 75007 Paris
                Khafil Aymar Moudachirou (AIDES), Delphine                                                                     Tél. : 01 41 62 77 16
                Jarraud (Association nationale de prévention en                                                                e-mail : ofdt@ofdt.fr
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