ROUEN METROPOLE (76) Le sport de haut-niveau comme axe de valorisation du territoire métropolitain - FICHE D'IDENTITE - ANDES
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Recueil d’expériences : Sport & Intercommunalité ROUEN METROPOLE (76) Le sport de haut-niveau comme axe de valorisation du territoire métropolitain FICHE D’IDENTITE • Spécificités : Territoire urbain et rural; sport professionnel avec des équipes phares • Nombre de communes : 71 • Nombre d’habitants : 499 570 habitants soit 752/km² • Budget prévisionnel 2018 : Investissement : 1 400 000 à 300 000 000 € - Fonctionnement : 3 632 650 € • EPCI type : Métropole • Compétences obligatoires : Développement et aménagement d’équipements sportifs d’intérêt métropolitain • Compétences facultatives : Organisation de manifestations et évènements sportifs d’intérêt métropolitain, soutien au sport professionnel et de haut- niveau, soutien aux activités et actions sportives d’intérêt métropolitain • Coordonnées : 14 Bis Avenue Pasteur 76006 ROUEN - 02 35 52 68 10 CONTEXTE Territoire situé à seulement une centaine de kilomètres de Paris, cette proximité géographique autrefois perçue comme une faiblesse, constitue désormais un atout pour accueillir des manifestations sportives d’envergure et sportifs sur son territoire. La Métropole se caractérise par une ville centre de taille modérée comparativement aux autres métropoles (MAPTAM), pour autant elle n’en n’est pas moins active dans le champ du sport. Le reste du territoire est marqué par un ensemble de « petites communes ». À noter également la présence d’un nombre important de pratiquants de « Sports américains », à l’image du Basket-ball, du Hockey sur glace (une équipe Champion d’Europe) et du Baseball (une équipe 10 fois championne de France et participant à la Champion League) dont la portée médiatique est encore faible. PRISE DE LA COMPETENCE SPORT L’intercommunalité s’est appropriée la gestion d’équipements sportifs en 2014, au moment de son passage au statut de Métropole. C’est en partie grâce à ce nouveau rayonnement qu’une réelle politique sportive s’est construite avec des moyens financiers à la hauteur de ses ambitions. La construction d’installations d’envergure et l’accueil d’équipes sportives professionnelles ont été des éléments moteurs dans cette nouvelle dynamique.
Recueil d’expériences : Sport & Intercommunalité COMPETENCES « OBLIGATOIRES ET FACULTATIVES » : UNE COMPLEMENTARITE DES ACTIONS La métropole a souhaité prendre la compétence « Grands équipements majeurs du territoire » comprenant le stade de football « Robert Diochon » (8300 places assises, dont la rénovation est prévue en 2017), la piscine d'Elbeuf, la patinoire et la piscine de Cléon ainsi que la création et la gestion du Kindarena (salles de 6000 et une de 1000 places assises). Au-delà, la compétence dite facultative « Soutien aux activités et actions sportives d’intérêt métropolitain » a été adoptée. Elle se décline sous différents champs d’action dont notamment le soutien : au sport professionnel, aux manifestations sportives, au sport et handicaps. Tout cela figure dans une délibération (en annexe) qui précise les critères et les modalités de soutien de la métropole. DEMARCHE & PROCESSUS Ce choix s’explique par la difficulté pour les communes d’entretenir et de gérer ce type d’équipement en raison notamment des dépenses financières que cela engagent. « La ville de Rouen et les autres communes ne sont pas dimensionnées pour accompagner du sport professionnel ou de haut niveau ». La prise en charge des grands équipements sportifs majeurs a été rapidement acceptée par les communes. Tout cela a fait l’objet de discussion car « tout se fait en concertation, il n’y a aucune discussion à Rouen Métropole qui se fait au forceps ». Au-delà, Rouen Métropole s’est aperçue qu’il était plus cohérent de mobiliser des subventions pour soutenir les équipes professionnelles et de haut niveau dès lors que les équipements où s’entrainent ces dernières sont sous compétence métropolitaine. Rouen Métropole devient ainsi le 1ier partenaire public du territoire pour les équipes sportives professionnelles. Dans le cadre de la fusion avec d’autres intercommunalités, il a été fait le choix d’ « assurer la continuité de leur histoire ». Ainsi, les équipements sous la gestion d’anciennes structures ont été naturellement repris par la Métropole avec l’objectif que cela puisse s’harmoniser au fil du temps. LES GRANDS AXES DU PROJET SPORTIF, FACTEURS DU RAYONNEMENT DE LA METROPOLE LE SPORT PROFESSIONNEL COMME ELEMENT MAJEUR DE LA POLITIQUE SPORTIVE La prise de compétence « équipements sportifs » est un élément central du soutien et du développement du sport professionnel sur le territoire. Si Rouen Métropole a voulu en faire une dimension clef de sa politique sportive c’est d’abord pour se placer dans le prolongement des communes qui assurent le développement du sport de masse. « On est le relai des communes qui financièrement ne peuvent pas accompagner le sport de haut niveau ».
Recueil d’expériences : Sport & Intercommunalité L’un des grands projets aujourd’hui, est d’accompagner et de donner les infrastructures qui permettent aux clubs professionnels de se développer dans des conditions propices. Des grilles d’attribution de subvention ont été élaborées pour soutenir dans chaque discipline l’équipe qui évolue au plus haut niveau. Pour bénéficier d’une aide, les clubs professionnels ou de haut niveau doivent être concernés par l’un des critères suivants : - « Les clubs dont l’équipe première évolue dans un équipement métropolitain » - « Les clubs qui n’évoluent pas dans un équipement métropolitain mais dont les performances et le profil sportif contribuent au rayonnement du territoire ». Ces clubs recevront une subvention calculée sur un forfait de base et en fonction du niveau où joue l’équipe phare. Des « bonifications » pourront compléter ce montant pour des sports collectifs, des clubs de dimension métropolitaine ou encore selon le poids et la structuration du club rapporté à l’échelle de la Métropole. En 2016 ce sont 830 000 euros de subventions qui ont été attribuées pour le sport professionnel. D’autres équipes peuvent en bénéficier si elles évoluent au niveau de compétitions nationales en catégorie Senior. LE KINDARENA : UN EXEMPLE D’EQUIPEMENT DESTINE AUX EVENEMENTS D’ENVERGURES De la réflexion à la création L’initiative est née avant les années 2000 NAMING lorsque l’intercommunalité a été interpellée par Dans le but d’avoir les moyens d’assurer une équipe de basket-ball qui évoluait de Pro B l’accompagnement de clubs à Pro A en s’entraînant dans un gymnase de 3 professionnels ou d’organiser des 500 places. évènements d’envergure, la Métropole a Cette demande tenait du fait « qu’à ce niveau- conclu un partenariat avec Ferrero pour là », il leur fallait un équipement qui soit aux bénéficier d’une aide financière en normes imposées par les fédérations d’une échange du « Naming » de l’aréna en part, mais aussi qui leur permettent de « Kindarena ». En 2011, le groupe Ferrero proposer des prestations au niveau des a versé à la Métropole 200 K€, 300 K€ en exigences des partenaires (nombre de places, 2012, 500 K€ les 4 années suivantes et loge VIP…) pour bénéficier de retours financiers dès 2017 elle lui versera 420 K€ jusqu’à la adaptés à leur modèle économique d’équipe fin du contrat en 2021. Cela lui permet de professionnelle liées à leurs besoins dégager des ressources pour mieux (déplacement, équipements, équipe d’entraîneur accompagner et organiser des et personnel médical…). évènements à l’intérieur, ou de donner des subventions pour mettre De ce besoin, a émergé le projet de l’équipement à disposition des équipes construction d’une aréna de grande dimension résidentes. avec un nouveau modèle économique. Aujourd’hui, les clubs résidents (tennis de table en Pro A, basket Pro B et handball N3) bénéficient d’une infrastructure leur permettant de se développer dans des conditions plus propices et confortables, renforçant leur rayonnement.
Recueil d’expériences : Sport & Intercommunalité MANIFESTATIONS SPORTIVES L’organisation et l’accueil de manifestations sportives constituent l’une des principales motivations de la Métropole pour prendre la compétence des grands équipements et de futures d’installations sportives d’envergure. Cela lui permet de maîtriser l’accueil de certaines manifestations pour faire rayonner son territoire. Le sport professionnel et les grands évènements impactent fortement l’économie locale (tourisme). Lors des championnats du monde de Hand-ball en janvier 2017, ce sont près de 10 000 supporters allemands qui se sont déplacés pour soutenir leur équipe. Les Fédérations sportives reconnaissent l’engagement et les efforts entrepris par la métropole, ce sont elles désormais qui la sollicite pour leurs propres évènements. Evènements accueillis au KINDARENA, équipement métropolitain : • La Coupe Davis (2017) • Les Championnats du Monde de Handball (2017) • Le Championnat de France de Badminton (2016) • Le Perche Elite Tour (2014) Crédit photo : office de tourisme de Rouen En dehors de la pratique compétitive, les équipements métropolitains profitent au grand public au travers de l’organisation d’évènements comme c’est le cas des « Rendez-vous Sport » avec chaque mois des séances de Zumba et de Pilates au Kindarena. À chaque session, ce sont près de 300 personnes qui viennent pratiquer librement. L’accès gratuit et sans inscription favorise le succès de l’évènement. Les associations souhaitant animer des séances d’activités dans le cadre de la promotion du sport pour tous peuvent bénéficier d’une aide de la Métropole. En effet, elle peut mettre à disposition des équipements, du matériel voire participer financièrement pour couvrir le coût de l’encadrement. Rouen Métropole est aussi associée à des rassemblements en extérieur comme des marathons ou des regroupements de fitness ou de course à pied sur les quais de Seine.
Recueil d’expériences : Sport & Intercommunalité LA SUP’CUP Ce challenge multisports destiné à l’ensemble des étudiants du territoire est une initiative de Rouen Métropole et de la Conférence de l’Enseignement Supérieur de l’Agglomération de Rouen. Pendant quelques jours, trois universités sont rassemblées autour de différents tournois : volley-ball, aviron indoor, parcours aquatique ou encore un concours de chorégraphie. C’est l’occasion de diffuser les valeurs du sport comme la persévérance, la cohésion, l’entraide, ou la santé par le sport. SPORT & HANDICAP : UNE AIDE AUX ASSOCIATIONS ENGAGEES Un soutien qui s’appuie sur deux axes : - une aide à la rémunération d’éducateurs spécialisés dans la prise en charge de personnes en situation de handicap et à leur intégration au sein des clubs, - Une aide à l’achat d’équipements spécifiques. En 2016, c’est une enveloppe de 30 000 euros qui a été consacrée à des associations souhaitant investir dans du matériel adapté, c’est le cas notamment des clubs de rugby et de basket. L’aide a aussi permis à une association d’organiser une compétition, le tournoi de Hand’fauteuil qui a eu lieu en 2016, et où 9 équipes de toute la France ont pu se rencontrer. MOYENS ET OUTILS BUDGETS Le budget prévisionnel 2018 dédié au sport devrait s’élever entre 1400 000 € et 3 000 000 € en investissements et 3 632 650 € en fonctionnement. La partie investissement comprend notamment la rénovation du stade de rugby Robert Diochon (2 970 000 €) et l’ensemble des fonds de concours destinés aux espaces aquatiques (980 100 €). Le budget fonctionnement correspond essentiellement aux subventions accordées aux équipes professionnelles et de haut niveau (1 488 100 €), au soutien aux manifestations sportives (270 000 €) et au marché de prestation de services et plus spécifiquement en actions de communication (1 012 900 €). UN FONDS DE SOUTIEN A L’INVESTISSEMENT COMMUNAL AU SERVICE DES TERRITOIRES En 2015, la Métropole a mis en place un fonds de soutien à l’investissement communal (F.S.I.C.). Cette enveloppe dotée de 45 millions d’euros sur 5 ans est en quelque sorte un « coup de pouce » pour que les communes continuent d’investir. Ainsi, chaque commune peut solliciter une aide financière quel que soit la nature de son projet, (rénovation, accessibilité de bâtiments publics...). Cette aide à hauteur de 20% du montant du projet a déjà été utilisée pour rénover la patinoire de Rouen ou encore construire un terrain synthétique à Maromme. Le F.S.I.C n’est pas dédié exclusivement au sport, mais bien à l’investissement en général, il n’est donc pas évident de dissocier la part des projets sportifs.
Recueil d’expériences : Sport & Intercommunalité La volonté est de maintenir les communes dans le maillage territorial du sport, et donc de ne pas nécessairement reprendre tous les équipements, ce qui ne n’empêche pas la Métropole d’aider des projets difficiles à porter par les communes. De plus, en injectant de l’argent publique dans l’économie, elle participe au développement de l’emploi sur le territoire. En complément, un fonds de concours est tout particulièrement réservé à l’investissement d’équipements nautiques communaux majeurs dont l’activité dépasse un rayonnement communal et comprenant un bassin de 50m dédié aux compétitions. Le montant de l’aide pourra varier selon certains critères : taux de fréquentation par des communes extérieurs, possibilité d’organiser des compétitions nationales ou régionales, particularités techniques. Les deux fonds de concours peuvent être cumulables. MOYENS HUMAINS ET PROCESSUS – COMMISSION N°6 : ANIMATION – SPORT – CULTURE – SOLIDARITES – POLITIQUE DE LA VILLE – LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS La commission rassemble des citoyens 2 à 3 fois par an autour d’un objectif commun, celui d’évoluer dans les meilleures conditions possibles. Pour chaque projet/thématique, les participants font des propositions qui sont ensuite arbitrées par le conseil métropolitain (composé d’élus en charge des sports – répartition paritaire). Cette commission aborde de larges sujets en lien aussi bien avec le sport, la culture que la citoyenneté. Pour plus d’efficacité, la commission organise des ateliers sur des thèmes plus précis afin de re-centrer la réflexion et les échanges. Fédérer les clubs autour de projet communs pour mutualiser les moyens et les expériences Au sein de la métropole il y a une réelle volonté de faire travailler ensemble tous les acteurs du sport. C’est dans cet esprit qu’elle encourage les mutualisations et rapprochements de clubs par discipline pour qu’ils puissent monter des projets en commun et éviter de disperser les moyens. C’est le cas par exemple des 26 clubs de tennis de table qui se sont rassemblés pour développer un projet de territoire plus cohérent autour de clubs et d’une équipe phare. « C’est une culture qui n’existait pas sur la métropole : le fait que les gens se parlent, qu’ils montent des projets et contractualisent ensemble. Ce ne fut pas facile au début mais on voit que ça prend peu à peu. Aujourd’hui, on ne peut plus financer une multitude de projets qui ont le même but. Il faut les fédérer pour avoir une ambition commune ». BILAN DES PROJETS Un bilan prévu en fin de mandat permettra de suivre l’évolution des projets. D’ores et déjà, la métropole semble avoir rattrapé son retard en ayant conduit une « politique incitative ». En effet, le sport, secondaire jusqu’à présent, occupe désormais une place prépondérante dans la politique globale. L’inauguration du Kindarena a marqué un tournant en ouvrant des possibilités bien plus vastes en termes de sport professionnel et d’évènementiel. En devenant l’équipement le plus rayonnant du territoire et plus encore, il a aiguisé l’envie de tous d’accueillir des évènements d’envergure.
Recueil d’expériences : Sport & Intercommunalité PERSPECTIVES ELARGIR L’INTERET COMMUNAUTAIRE A CERTAINS EQUIPEMENTS Les équipements « uniques dans leur genre », les « plus grands », ou les « plus rayonnants » pourront un jour passer sous la compétence de la Métropole si les communes le souhaitent. En effet, certains équipements d’envergure accueillant des évènements de haut-niveau vont finir par nécessiter de lourds investissements et la Métropole est d’ores et déjà prête à en discuter avec les communes concernées pour que cela se fasse dans un consensus total. BASE ARRIERE AUX J.O. De par son expérience, ses équipements et sa proximité avec Paris, la Métropole s’est manifestée auprès de la Région Ile de France afin de se proposer comme lieu d’accueil et d’entraînement en amont des épreuves des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. PAROLE D’ELU M. David LAMIRAY : Vice-Président en charge des sports – Conseiller départemental – Maire de Marmonne La vigilance : il ne faut jamais oublier qu’un EPCI tel qu’une métropole est le regroupement de plusieurs communes et qu’il faut toujours être dans le respect de l’échelon communal. C’est à dire qu’il faut que tout cela soit fait en lien avec les communes et que ce soit des co-projets. On ne peut pas arriver et dire « c’est métropolitain », et imposer un grand projet, non. La réussite dépend en grande partie de la capacité de l’intercommunalité à fédérer les communes. En tout cas, c’est la ligne de conduite qu’on a donné chez nous, le sport de masse reste une compétence municipale, le maillage de proximité des associations sportives reste complétement de la compétence municipale. Parce que la commune est plus à même d’entendre et de rester à l’écoute de ces clubs. Néanmoins ces communes sont accompagnées quand elles ont une volonté d’investissement.
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