Sabbar Artistiques : Ateliers réflexives féminins de Dakar - du 19 au 21 mars - Boell Calendar

 
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Sabbar Artistiques : Ateliers réflexives
féminins de Dakar – du 19 au 21
mars

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EDITO

Du 19 au 24 Mars, Dakar accueillera sa première édition des Sabbar Artistiques – les
Ateliers Réflexives Féminins de Dakar.

Les Sabbar sont un espace de dialogue, de partage artistique et de réflexion, entre
femmes africaines, afro-descendantes et noires.

À ce titre c’est plus de 30 invitées - Artistes, écrivains, chercheuses, juristes, militantes,
décideurs politiques et citoyennes - de tous horizons socio-culturels et politiques qui
ont été conviées à venir débattre, partager leur point de vue, leur parcours, leurs
savoirs, leurs créations et leurs émotions. Les Sabbar sont un espace où la parole libre
et les parcours singuliers seront mis en avant afin d’allier l’analyse à l’émotion, la
création à la transmission.

Les Ateliers Réflexives Féminins de Dakar se veulent une contribution à l’émergence
d’initiatives culturelles pluridisciplinaires où la femme occupe une place centrale :
exposition d'art contemporain, projections de films (documentaires, expérimentales et
fictions), panels littéraires et universitaires, performances artistiques, workshop et
débats de fond…

Cette première édition se veut comme le point Alpha d’un laboratoire féminin, où les
femmes d’Afrique se retrouvent, au Sénégal, avec leurs consœurs des autres
continents, dans un esprit d’inclusivité.

Les thématiques inaugurales de cette manifestation se concentreront sur les luttes
révolutionnaires et les luttes féministes post-68 et l’apport de ces dernières sur la
construction des identités de la femme africaine et femme noire dans le monde.

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À travers différents espaces culturels de Dakar, dans un esprit d’ouverture et de
coopération entre les acteurs culturels de notre ville, Les Sabbar Artistiques-Ateliers
Réflexives Féminins de Dakar auront à cœur de voir éclore de nouvelles perspectives
pour l’afro-féminisme et le Féminisme.

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CALENDRIER
MARDI 19 MARS : JOURNÉE D’OUVERTURE

Matinée - Fondation Heinrich Böll - de 10h30
à 13h30

Introduction aux thématiques des Sabbar Artistiques de Rama Thiaw & Mot de
Bienvenue son Excellence M. Stephan Röken, Ambassadeur d’Allemagne à Dakar

Ouverture
Projection du film Conakry de Filipa César,
Grada Kilomba & Diana McCarty (10 min) – 2013

Panel Mixte : Évolution des luttes politiques post-68
Aminata Sow Fall, Écrivain (Sénégal)
Soham El Wardini, Maire de Dakar (Sénégal)
Kidi Bebey, Journaliste (Cameroun/France)
Diana McCarthy, Auteure, Cyber Activiste (USA/Allemagne)
Felwine Sarr, Écrivain (Sénégal)

Modéré par Célia Sadaï, Chercheuse & Journaliste (Algérie/France)

Après-midi - Goethe Institut - de 14h30 à 17h30

Workshop Cinéma (part. 1)
Masterclass de Diana McCarty (USA) : « De l’Expérimental au Narratif, les différentes
écritures cinématographiques ».

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Soirée - Loman Art Gallery - de 19h00 à 22h30

Vernissage
Hélène Jayet, Anais Verspan, Mbali Dhalamini,
Celestina, Anna Karima Wane

Mots de Bienvenue des Partenaires et Invités d’Honneurs

Performances Artistiques
Slam - Samira (Sénégal)
DJ Set - Ibaaku eXtaz
Suivi d’un buffet dinatoire

MERCREDI 20 MARS : Luttes Féministes Africaines et Afro-Descendantes post
68

Matinée - Goethe Institut - de 10h à 13h

Workshop Cinéma (part. 2)
Masterclass de Diana McCarty (USA) : « De l’Expérimental au Narratif, les différentes
écritures cinématographiques ».

Matinée - Institut Français - de 10h00 à 13h00

Projection & Débat
Le bleu blanc rouge de mes cheveux de Josza Anjembe
Au fantôme du père de Marie Laurentine Bayala

Débat en présence de la Réalisatrice à l’issue de la projection

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Sofia de Meryem Benm'Barek

Après-midi - Musée Des Civilisations Noires - de 14h15 à 18h30

Projection & Débat
Marianne Noires de Mame-Fatou Niang

Panel-Débat Mixte : Convergence/Divergence des Luttes Africaines et Afro-
Descendantes (part. 1)
Laurentine Bayala, Réalisatrice (Brukina Faso)
Bintou Dembele, Danseuse (France)
Hiwot Admasu Getaneh, Réalisatrice (Éthiopie)
Mbali Dhlamani, Artiste (Afrique du Sud)
Marième Lo, Commerçante (Sénégal)

Modéré par Régina Sambou, Journaliste (Sénégal)

Soirée - Fondation Heinrich Böll - de 19h30 à 21h30

Panel-Débat Mixte (part. 2)
Jo Gustin Écrivain (Cameroun/France)
Aïcha Ouattara, Blogueuse (Côte d’Ivoire/Sénégal)
Ifrikia Kengué, Blogueuse (Congo Brazzaville)
Régina Sambou, Journaliste (Sénégal)
Dolores Bakela, Journaliste (France)

Modéré par Célia Sadaï, Chercheuse & Journaliste
(Algérie/France)

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JEUDI 21 MARS : Le Fond de l’Air est-il toujours rouge pour les artistes
femmes Africaines, Noires et Afro-descendantes ?

Matinée - Loman Art Gallery - de 11h à 13h

Panel Débat — Artistes : Traversées diasporiques et intersectionnalité
Hélène Jayet, Anais Verspan, Mbali Dhalamini,
Celestina, Anna Karima Wane

Après-midi & Soirée - Musée Des Civilisations Noires, de 14h00 à 22h

Projection & Débat : Focus USA
Daughters of the Dust de Julie Dash
Première Africaine
Débat en présence de Diana McCarty à l’issue de la projection

Noire Amérique de Caroline Blache
Première Africaine
Débat en présence de la Réalisatrice à l’issue de la projection.

Performances Artistiques
Bintou Dembele, Danseuse (France)
Performance surprise

Projection
Nyum Elucubris d’Anna Tjé (France/Cameroun)
The Beast de Samantha Neal (Afrique du Sud)

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Panel Mixte - Le fond de l’air est-il toujours rouge- quelle place pour les artistes
Africaines, Noires et Afro-descendantes, doivent-elles être à chaque fois des
militantes ?
Caroline Blache, Réalisatrice (France)
Diana McCarthy, Réalisatrice (USA)
Anna Karima Wane, Artiste (Sénégal)
Anaïs Verspan, Artiste (Guadeloupe)
Hélène Jayet, Photographe (France)

Modératrice : Devin Hentz, Chercheuse & Curatrice (USA)

Modératrice : Amy Sarr (Sénégal)

VENDREDI 22 MARS : Luttes politiques et Féminines - Convergence et
évolution

Matinée - Fondation Heinrich Böll - de 10h à 12h

Panel - Luttes féministes, espaces publiques et
religieux
Myriam Thiam, Militante et entrepreneure (Sénégal)
Fatou Sow, Sociologue (Sénégal)
Mireille -Tsheusi Robert, Auteur & Activiste (Belge)
Sarah Demart, Chercheuse & Sociologue (Belge)
Adama Sow, Journaliste & Militant (Sénégal)

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Matinée - Maison des Cultures Urbaines de Ouakam - de 12h30 à 14h30

Performances Artistiques - Street Art
Compagnie Gënji Hip Hop (Sénégal)
Samira (Sénégal)

Après-midi & Soirée - Institut Français - 15h à 22h30

Projection & Débat
Mayotte Hip Hop (R)évolution de Nadja Harek

Brotherhood de Meryam Joobeur
Première Sénégalaise.

Action Komandante de Nadine Angel Cloete
Débat en présence de la Réalisatrice à l’issue de la projection.
Première Sénégalaise.

New Eyes de Hiwot Admasu Getaneh
Débat en présence de la Réalisatrice à l’issue de la projection.
Première Sénégalaise

Rafiki de Wanuri Kahiu
Première Sénégalaise

Panel Mixte : Politisation- Sexualité et Genre ?
Hiwot Admasu Getaneh, Cinéaste (Ethiopie)
Mbougar Sarr, Ecrivain (Sénégal)
Nadine Angel Cloete, Cinéaste (Afrique du Sud)
Jo Gustin, Écrivain (Cameroun/France)
Fatou Kiné Diouf, Etudiante & Curatrice (Sénégal)

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Modératrice : Rama Thiaw, Cinéaste (Sénegal)

SAMEDI 23 MARS : RÉSISTANCE

Matinée - Goethe Institut - de 10h à 13h

Workshop Cinéma (part. 3)
Masterclass de Diana McCarty (USA) : « De l’Expérimental au Narratif, les différentes
écritures cinématographiques ».

Matinée - Institut Français - de 11h à 14h

Panel Mixte Littéraire. Figures de Résistances Littéraires : Style et parcours singuliers
Ken Bugul (Sénégal)
Kidi Bebey (Cameroun/France)
Ayesha Haruna ATTAH (Ghana)
Ndeye Fatou Kane (Sénégal)

Modératrice : Célia Sadaï

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Après-midi & Soirée - Maison Gorée Cinéma - de 15h à 23h

Panel Mixte : Dignes héritières de Mariama Bâ ou d’Audre Lorde : entre réalisme et
science-fiction
Ndeye Fatou Kane (Sénégal)
Jo Gustin (Cameroun/France)
Naziha Arebi (Libye)
Bisi Adjapon (Ghana)
Fatou Kandé Senghor (Sénégal)

Projection
Freedom Fields, de Naziha Arebi

DIMANCHE 24 MARS : JOURNÉE DE RESTITUTION

Matinée et après-midi - Ciné Banlieue
de 11h à 16h15

Projection & Débat
Congo, un médecin pour sauver les femmes d’Angèle Diabang
Suivit d’un Débat avec Aboubacar D. Sissako.

Between God and I, de Yara Costa

Le bleu blanc rouge de mes cheveux de Josza Anjembe

Brotherhood de Meryam Joobeur
The Beast de Samantha Nell

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Après-midi - Yoff - de 16h30 à 18h

Surprise collective des Sabbar

Soirée - Loman Art Gallery - de 18h30 à 22h

Clôture bohème
Fête de clôture
Finissage de l’exposition
Showcase musical

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THEMATIQUE 1 : LE FOND                                  DE L’AIR EST-IL
TOUJOURS ROUGE POUR                                     LES NOIRS ET
AFRICAINS

En 2018 nous avons fêté les 50 ans des révolutions de 1968 survenues un peu partout
dans le monde. Si Chris Marker dans son film (Le fond de l’air était rouge) a pour
ambition de retracer les montées des grandes utopies révolutionnaires des années 60
aux années 70, l’Afrique et les noirs sont les grands oubliés de cette œuvre magistrale,
lyrique et intelligente.

Il existe peu de documents visuels quant à cette époque pour le continent, les africains,
les noirs africains et ceux de la diaspora. Pourtant, au Sénégal par exemple, cette lutte
s’est faite autour de l’image emblématique de Omar Blondin Diop. Il est le fondateur du
premier parti politique libre en dehors du parti unique de Senghor, à savoir le Parti
Marxiste-Léniniste, parti qui émerge avec les grèves étudiantes qui commencent dès
1967.

Et tout comme certains universitaires, enseignants et syndicalistes, Blondin Diop et ses
camarades du parti vont se retrouver emprisonnés par le régime de Senghor avec la
complicité du gouvernement ex-colonial français.

Certains, comme Blondin Diop, trouveront la mort après des années de tortures et
maltraitances dans les geôles sénégalaises, tandis que d’autres en sortiront des années
plus tard, complémentèrent brisés. Mais en 1971, quelques mois après la mort du
leader de toute une génération, Blondin Diop le multipartisme sera acté et jamais plus
remis en cause. Normalien et acteur dans La Chinoise de Godard, Omar Blondin Diop
est une figure emblématique des révolutions de 68.

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Il est légitime 50 ans après de questionner son legs, ainsi que celui des autres militants,
penseurs et artistes qui ont lutté et donné leur vie pour notre Démocratie.

Que sont devenues les révolutions en Afrique et pour les Afro-descendants à travers le
monde ; le fond de l’air est-il toujours rouge, 50 ans après Mars 68 ?

Qu’est devenue l’image et la place de l’artiste militant- révolutionnaire en Afrique et à
travers le monde ?

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THEMATIQUE 2 : QUELLE PLACE POUR LES
AFRICAINES, LES AFRO-DESCENDANTES ET LES
FEMMES    NOIRES   50   ANS  APRÈS   LES
RÉVOLUTIONS ?
« Le succès ou l'échec d'une révolution peut toujours se mesurer au degré selon lequel
le statut de la femme s'en est trouvé rapidement modifié dans une direction
progressive. ».

Cette phrase est une citation d’Angela Davis, extraite de son livre ‘Women, Race and
Class’, paru en 1981, en pleine explosion des années Reagan - époque charnière car
celle du retour de l’ultra capitalisme dénommé avec euphémisme « Ultra Libéralisme ».
De ces années- là, le clivage entre classes aisées et pauvres va s’accroître
exponentiellement avec les mesures économiques néo-libérales prises de concert aux
USA, en Europe et dans le reste du monde. Sauf dans le bloc de l’Est, région qui se dit
communiste et qui résiste encore mais pas pour longtemps.

Et même si la chute du mur de Berlin n’arrive que 8 ans plus tard, en 1981 ; les théories
communistes de l’ex Black Panther, professeur de philosophie, et ouvertement
bisexuelle, ne font pas l’unanimité. Malgré des critiques élogieuses du New York Times,
son livre sort quasiment en catimini. Ses idées paraissent clairement postdatées avec
un arrière-gout de fin d’utopie avec le démantèlement total du mouvement des Black
Panthers

Pourtant, c’est cette même année que Kimberly Crenshaw sort diplômée d’une licence
en Art avant de s’orienter en Droit à Harvard, et de développer les années suivantes les
thèses d’Angela Davis ; pour à son tour créer les fameuses théories de
l’Intersectionnalité.

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Ces théories sont devenues incontournables aujourd’hui que ce soit en droit,
sociologie, mais aussi dans les nouvelles luttes féministes noires mais pas que, puisque
les théories de l’Intersectionnalité ont été également largement portées aux nuées dans
les milieux LGBT occidentaux.

Oui, aujourd’hui il est largement admis et reconnu que lorsqu’on est une femme noire
pauvre au Etats-Unis mais aussi en Europe, on est triplement discriminée, par sa classe
sociale, par son genre et enfin par sa couleur de peau. Admettre ces poly-
discriminations vis à vis des femmes noires était impensable il y a à peine 37 ans,
lorsqu’Angela Davis publiait son livre.

Lorsqu’on parlait de discriminations, cela était principalement focalisé sur la couleur de
peau.

On se référait là au fameux terme « Race » en anglais, qui englobe à la fois la notion de
couleur de peau et l’organisation pseudo-scientifique de catégorie fondée sur la
suprématie de la couleur blanche européenne sur le reste du monde, légitimant ainsi
l’exploitation de l’Humanité par l’Homme Blanc, Le Capitalisme et le Racisme.

Mais lorsqu’Angela Davis ou Webb du Bois se réapproprient le mot ‘Race’, il est surtout
sous-tendu de la notion de couleur de peau, plus exactement la peau noire. D’où dès
les années 20, le développement de ce qui sera nommé les ‘Race Films’, films et
productions destinés aux noirs exclusivement, fait par et pour. La fin de la seconde
guerre mondiale va peu à peu effriter cette industrie en intégrant de plus en plus de
noirs dans les productions américaines, jusqu’à sa disparition totale avec l’avènement
de la BlackExploitation. Un cinéma de noirs, fait par les noirs mais destiné à un public
universel.

Depuis quelques années, avec des figures prônant un renouveau du féminisme noir
avec des figures telles que Chimamanda Ngozi, de nouveaux mouvements ont vu le
jour.

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Et ce terme anglophone ‘Race’ semble revivre de beaux jours, dans la zone
francophone européenne, de la même manière que les ‘Race Films’, il décrit un
féminisme qui se voudrait européen et non-blanc, sous le terme Racisé-e ; d’autres
préférant le terme plus transversal d’Afro-Féminisme.
Mais sur le Continent africain, qu’en est-il de ces résurgences du féminisme et des
théories qui veulent repenser la femme noire africaine, arabo-africaine, touareg-
africaine, berbère-africaine, blanche-africaine ? Comment résonne la citation d’Angéla
Davis dans un continent jeune, à l’orée du cinquantenaire des révolutions de 1968 ?
Ces féministes africaines humanistes, loin d’adhérer à l’Afro-Féminisme, représenté
surtout par les femmes noires européennes et de la Diaspora, qui pour certaines donc
se définissent par l’avatar anglophone de racisé-e-s, ne sont plus audibles.
Loin également de se reconnaître dans le féminisme européen et blanc, où se situent
donc les femmes africaines ?
Car celles qui sont noires, pauvres et africaines, elles ne sont pas triplement
discriminées, mais bien quadruplement, parce qu’africaines. Et cette discrimination est
parfois faite par leurs propres consoeurs noires qui vivent en Europe. Et du fait qu’elles
sont nées et vivent sur le continent, elles n’ont pas le droit à la parole, on parle
constamment pour elles…
Car ce dont elles parlent, le matriarcat, la polygamie, la libération des femmes par elles
mêmes, dans d’autres système de pensées n’intéressent ni les médias mainstream, ni
les intellectuelles qui cristallisent l’attention à l’internationale. Elles ne sont audibles ni
dans leur pays, ni dans leur continent ni à l’international. Dans leur pays, ce sont les
intellectuels noirs qui parlent pour elles, lorsque ce ne sont pas leurs consoeurs
intellectuelles de la Diaspora, noires européennes ou noires américaines.
Les femmes africaines ne deviennent audible qui si elles s’élèvent au rang de célébrité
ou super star internationale comme Angélique Kidjo. Car ce qui provient du Continent
semble poussiéreux, passé de mode lorsqu’il s’attache de décrire les conditions de la
Femme.

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Et au même moment subsiste un autre mouvement qui vit un regain d’intérêt, l’Art
moderne venu d’Afrique. L’art Contemporain, qu’il s’exprime par la photo, la peinture,
les installations, les vidéos, attire l’intérêt des grandes galeries d’Arts, des fondations,
des revues ect…Aussi les femmes artistes africaines sont à la mode, elles sont
exposées. Mais qu'en est-il de ce qu’elles ont à dire et délivrer en qualité de réflexions
et pensées au monde ? Là encore leur voix semble inaudible…

Aussi dans ce paradoxe, il nous semble essentiel de redonner la voix aux femmes du
Continent, à travers ces journées artistiques et réflexives que sont les Ateliers.
Car, oui, il nous semble essentiel et fondamental de comprendre avec elles, si 50 ans
après les révolutions de mars 68, le rôle et le statut de la femme africaine s’en est
trouvé modifié d’une manière progressive.
C’est dans cette optique que nous prévoyions les Sabbar-Ateliers, et nous souhaitons
qu’ils constituent une première étape vers cette réflexion.

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PARTICIPANTES
                                                Arts Plastiques
Mbali Dhlamani – Afrique du Sud
Hélène Jayet - France
Amy Célestina Ndione - Sénégal
Anaïs Verspan – Caraïbes
Anna Karima Wane - Sénégal

                                        Littérature/Universitaire
Ken Bugul - Sénégal
Felwine Sarr - Sénégal
Mbougar Sarr - Sénégal
Aminata Sow Fall - Sénégal
Mireille -Tsheusi Robert- Belgique
Sarah Demart - Belgique
Ayesha Haruna Attah – Ghana
Kidi Bebey – Cameroun/France
Jo Gustin– Cameroun/France
Ndèye Fatou Kane – Sénégal
Bisi Adjapon (Ghana)

                                                          Danse
Bintou Dembele – Sénégal/France

                                                        Cinéma
Naziha Arebi – Lybie/Angleterre
Hiwot Admasu Getaneh - Ethiopie
Nadine Angel Cloete – Afrique du Sud
Diana Mc Carty – Etats-Unis/Allemagne
Nadja Harek – Tunisie/France

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Célia Sadaï– Algérie

                                         Blog / Nouvelles technologies/Média
Dolores Bakela – France
Ifrikia Kengué – Congo Brazzaville
Aïcha Ouattara – Côte d’Ivoire/Sénégal
Oumou Régina Sambou - Sénégal

                                                     Militantes & Citoyennes
Adama Sow - Sénégal
Myriam Thiam - Sénégal
Marième Lo - Sénégal
Khadija Roseau – Sénégal
Fatou Kiné Diouf - Sénégal

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PANELS REFLEXIVES

Mardi 19 Mars - Fondation Heinrich Böll de 10h30 à 13h30

Ouverture
Introduction aux thématiques des Sabbar Artistiques de Rama Thiaw & Mot de
Bienvenue son Excellence M. Stephan Röken, Ambassadeur d’Allemagne à Dakar

Panel Mixte : Introduction aux thématiques des Sabbar Artistiques & Évolution des
luttes politiques
Aminata Sow Fall, Kidi Bebey, Diana McCarthy, Soham El Wardini, Felwine Sarr

Mercredi 20 Mars - Musée des Civilisations Noiresde 16h à 18h

Panel-Débat Mixte : Convergence/Divergence des Luttes Africaines et Afro-
Descendantes
Laurentine Bayala, Bintou Dembele,Hiwot Admasu Getaneh, Mbali Dhlamani, Hélène
Jayet, Marième Lo

Mercredi 20 Mars - Fondation Heinrich Böll de 19h à 21h30

Panel-Débat Mixte - Convergence/Divergence des Luttes Africaines et
Afro-Descendantes
Jo Gustin, Aïcha Ouattara, Ifrikia Kengué, Régina Sambou, Dolores Bakela

                                                                                    21
Jeudi 21 Mars - Loman Art Gallery de 10h à 13h

Débats — Artistes : Traversées diasporiques et intersectionnalité
Hélène Jayet, Anais Verspan, Mbali Dhalamini,
Amy Celestina Ndione, Anna Karima Wane

Jeudi 21 Mars - Musée des Civilisations Noires de 20h30 à 22h

Panel Mixte - Le fond de l’air est-il toujours rouge- quelle place pour les artistes
Africaines, Noires et Afro-descendantes, doivent elles être à chaque fois des
militantes ?
Caroline Blache,Diana McCarthy,Anna Karima Wane, Anaîs Verspan

Vendredi 22 Mars - Fondation Heinrich Böll de 10h à 12h

Panel - Luttes féministes, espaces politiques et religieux
Myriam Thiam, Fatou Sow, Mireille Tsheusi Robert, Sarah Demart, Adama Sow

Vendredi 22 Mars - Institut Français de 19h à 22h30

Panel Mixte : Politisation- Sexualité et Genre ?
Hiwot Getaneh, Mbougar Sarr, Nadine Angel Cloete, Jo Gustin

Samedi 23 Mars - Institut Français de 11h à 14h

Panel Mixte Littéraire. Figures de Résistances Littéraires : style et parcours singuliers
Ken Bugul, Kidi Bebey, Ayesha Haruna Attah, Ndeye Fatou Kane

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Samedi 23 Mars - Maison Gorée Cinéma de 15h à 18h

Panel Mixte : Dignes héritières de Mariama Bâ ou d’Audre Lorde : entre réalisme et
science-fiction
Ndeye Fatou Kane,Jo Gustin, Naziha Arebi, Bisi Adjapon, Fatou Kandé Senghor,

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WORKSHOP
Cinéma

Masterclass - Diana McCarty
Sessions magistrales animées par la réalisatrice Diana Mc Carty au Goethe Institut de
Dakar « De l’Expérimental au Narratif, les différentes écritures cinématographiques ».

Photographie

Colored Only - Chin Up @Dakar - Hélène Jayet
Tout au long des Ateliers Réflexives, la photographe Hélène Jayet posera son objectif
sur les figures et les sourires de la féminité Dakaroise. Ainsi, elle offrira une relecture du
travail qu’elle mena à Paris avec la série Colored Only - Chin Up !

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CAMERAS NOIRES
Fondation Heinrich Böll

Mardi 19 Mars de 11h30 à 11h45

Conakry de Filipa César, Grada Kilomba & Diana McCarty

Institut Français

Mercredi 20 Mars de 10h à 11h30

Le bleu blanc rouge de mes cheveux de Josza Anjembe
Au fantôme du père de Marie Laurentine Bayala

de 11h30 à 13h30

Sofia de Meryem Benm'Barek

Vendredi 22 Mars de 15h à 16h30

Mayotte Hip Hop (R)evolution de Nadja Harek
Brotherhood de Meryam Joobeur

de 16h30 à 18h

Action Komandant de Nadine Angel Cloete

de 19h à 22h30

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New Eyes de Hiwot Admasu Getaneh
Rafiki de Wanuri Kahiu

Musée des Civilisations Noires

Mercredi 20 Mars de 14h30 à 18h30

Daughters of Dust de Julie Dash
Noire Amérique de Caroline Blache

Jeudi 21 Mars de 14h30 à 18h30

The Beast de Samantha Nell
Mariannes Noires de Mame-Fatou Niang

Maison Gorée Cinéma

Samedi 23 Mars à partir de 20h

Freedom Fields, de Naziha Arebi

Ciné Banlieue

Dimanche 24 Mars à partir de 15h

Congo, un médecin pour sauver les femmes d’Angèle Diabang
Between God and I de Yara Costa
Brotherhood de Meryam Joobeur
Le bleu blanc rouge de mes cheveux de Josza Anjembe
The Beast de Samantha Nell

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EMOTIONS ARTISTIQUES

L’exposition : Loman Art Gallery

Mardi 19 Mars de 19h00 à 22h30

Vernissage
Hélène Jayet, Anais Verspan,
Mbali Dhalamini, Amy Celestina Ndione, Anna Karima Wane

Performances artistiques
Slam - Samira (Sénégal)
DJ Set - Ibaaku eXtaz

Exposition ouverte jusqu’au 24 mars

Performances : Musée des Civilisations Noires

Jeudi 21 Mars 19h15 à 20h15

Danse
Bintou Dembele, Danseuse (France/Sénégal)
Performane surprise

Projection artistique
Nyum Elucubris d’Anna Tjé (France/Cameroun)

Suivi de projection & de débats/panels

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Spectacle : Maison des Cultures Urbaines de Ouakam

Vendredi 22 Mars 11h à 14h

Performances street art
Samira (Sénégal)
Compagnie Gënji Hip Hop (Sénégal)

Yoff

Dimanche 24 Mars de 16h30 à 18h

Surprise collective des Sabbar artistiques

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CATALOGUE DES FILMS
Conakry de Filipa César, Grada Kilomba & Diana McCarty (10 min) – 2013
Mis en scène à la Maison des Cultures du Monde à Berlin, Conakry est un plan
séquence filmé en 16mm qui voyage à travers le temps, l’espace et les medias afin de
revisiter un film d’archive issu des archives guinéennes de l’Instituto Nacional de
Cinema e Audiovisual (National Institut for Cinema and Audiovisual, INCA). L’extrait en
question documente une exposition mise en place par Amílcar Cabral au Palais du
Peuple à Conakry en 1972, qui faisait état du conflit contre le pouvoir colonial Portugais.
Pour le film, Filipa César a convié l’auteure et artiste Portugaise et l’activiste et auteure
radio Diana McCarty à réfléchir sur ses images et l’Histoire qu’elles véhiculent.

L’Auteure
Diana Mc Carty vit et travaille à Berlin. Elle est l’une des fondatrices de l’acclamée radio
pour artistes libres, Reboot.fm 88.4 FM et co-fondatrice de la newsletter Faces-I.
McCarty s’est depuis longtemps penchée sur les questions liées au féminisme radicale.

Le bleu blanc rouge de mes cheveux de Josza Anjembe (21 min) - 2016
À dix-sept ans, Seyna, une adolescente d'origine camerounaise, se passionne pour
l'histoire de la France, le pays qui l'a vue naître et dont elle est profondément
amoureuse. Son baccalauréat en poche et sa majorité approchant, Seyna n'aspire qu'à
une chose : acquérir la nationalité française. Mais son père, Amidou, s'y oppose
farouchement.

L’Auteure
Parallèlement à ses études, Josza est journaliste pour divers magazines de société et
d’actualité. Séduite par les histoires qu’elle entend et passionnée par l’image, elle rêve
secrètement d’affirmer son point de vue. En 2008, elle décide donc de se former et se
lance dans la réalisation de son premier documentaire « Massage à la camerounaise »,

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sélectionné en festivals et diffusé sur LCP. “Le Bleu Blanc Rouge de mes cheveux » est
son premier film de fiction.

Au fantôme du père de Marie Laurentine Bayala (52 min) - 2017
Claire Lagedemond est une métisse franco-burkinabè qui a grandi au village auprès de
sa grand-mère. Elle a été séparée de son père à 6ans. Agée aujourd'hui de plus de 40
ans, le désir de retrouver ce père devenu un fantôme pour elle, devient une obsession.
Sa quête identitaire la renvoie à son passé douloureux qu'elle partage avec son
géniteur tout en menant ses enquêtes. A côté, elle se bat pour que son fils dont le père
est absent, ne vive pas la même situation qu'elle.

L’Auteure
Marie Laurentine BAYALA a fait des études en communication et journalisme à
l’université de Ouagadougou. Après avoir obtenu sa maitrise, elle a poursuivi des
études cinématographiques à l’Université Gaston Berger (Sénégal) sanctionnées par un
Master 2 en réalisation documentaire de création. Laurentine a aussi eu l’opportunité
d’étudier le cinéma aux Etats-Unis après sa sélection au Hubert Fellowship Program en
2017.

Elle a réalisé au moins 9 films et se lance à présent dans la production avec sa maison
de production StorybiZ.

Sofia de Meryem Benm'Barek (90 min) - 2018
Sofia, 20 ans, vit avec ses parents à Casablanca. Suite à un déni de grossesse, elle se
retrouve dans l’illégalité en accouchant d’un bébé hors mariage. L’hôpital lui laisse 24h
pour fournir les papiers du père de l’enfant avant d’alerter les autorités…

Prix du meilleur scénario – catégorie Un Certain Regard – Festival de Cannes 2018

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L’Auteure
Meryem Benm’barek est née à Rabat. Elle a étudié la langue et les civilisations arabes à
l'Institut national des langues et civilisations orientales à Paris, avant d'intégrer le
département de la réalisation de l'INSAS à Bruxelles, en 2010. Elle y a réalisé cinq
courts métrages, notamment Nor (2013) et Jennah (2014), qui a été sélectionné pour
de nombreux festivals internationaux et a été retenu pour un Academy Award.
Benm’barek conçoit également des œuvres sonores et organise régulièrement des
expositions au Victoria and Albert Museum de Londres. Sofia (2018) est son premier
long métrage

Daughters of the Dust de Julie Dash (112 min) - 1992
Au début du XXe siècle, plusieurs générations de la communauté gullah – d’anciens
esclaves d’Afrique de l’Ouest qui ont conservé de nombreuses traditions de leurs
ancêtres yorubas – se sont battus, sur les Sea Islands, au large des côtes de Caroline
du Sud, pour défendre leur patrimoine culturel et leur folklore. En même temps, ils se
sont préparés à migrer vers le continent, et se sont ainsi encore davantage éloignés de
leurs racines. Daughters of the Dust a été le premier film réalisé par une femme afro-
américaine à sortir dans de nombreuses salles et a reçu des critiques enthousiastes lors
de sa première, en 1991.

L’Auteure
Julie Dash est une réalisatrice de films, clips musicaux et publicités, auteure et créatrice
de sites web née à New York. Elle a commencé à étudier le cinéma à Harlem en 1969,
avant d’entrer à l’American Film Institute et à l’UCLA, où elle a réalisé The Diary of an
African Nun (1977). Illusions (1982), un court métrage salué par la critique, a remporté le
prix du jury du meilleur film de la décennie de la Black Filmmakers Foundation. Son
premier long métrage, Daughters of the Dust (1991), est le premier film réalisé par une
femme afro-américaine à bénéficier d’une sortie en salles aux États-Unis. Son film The
Rosa Parks Story (2002), avec Angela Bassett, a été nominé aux Directors Guild
Awards.

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Noire Amérique de Caroline Blache - 2016
Les huit épisodes de cette web série plantent le décor d'une communauté afro-
américaine excédée et révoltée face aux injustices qui la meurtrissent: abus hérités de
l'esclavage et de la ségrégation, incarcération de masse, violences policières… Des
popstars mainstream aux militantes engagées, sans oublier les sportifs ou les vedettes
d'Hollywood, les personnalités se lèvent pour dénoncer cette invisibilité historique.

L’Auteure
Née en 1981 à 100 km de Paris, Caroline Blache est historienne, réalisatrice et
recherchiste-iconographe. Au sein de l’agence XYZèbre, son métier est de décrypter et
de rechercher des images belles et pertinentes, pour des films de fiction et
documentaires, des musées… Mêlant ses casquettes, elle a écrit et co-réalisé avec
Florent de la Tullaye la web série Noire Amérique (Black&Proud) diffusée sur Arte
Creative depuis octobre 2016.

Actuellement, en amont des recherches, elle travaille sur un projet lié aux
problématiques de mémoire et d’archive.

The Beast de Samantha Nell (20 min) - 2016
C’est une journée comme les autres au Village culturel Zulu. Shaka, la star favorite du
public exprime toute sa frustration auprès de ses collègues en même temps qu’il se
donne à voir aux touristes. Lorsqu’il ne parvient plus à se contenir, sa colère atteint des
proportions Shakesperiennes.

L’Auteure
La Sud-Africaine Samantha Nell est romancière et cinéaste. Elle est titulaire d’un MFA
de la Tisch School of the Arts Asia de la NYU obtenu à Singapour en 2014. Elle a
réalisé et produit des courts métrages sur quatre continents. Ses films ont été montrés
dans divers festivals, dont celui de Cannes, l’International Shortfest de Palm Springs et

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le festival international du film de Durban. Elle a participé en 2017 à Realness, résidence
panafricaine pour scénaristes. Le développement de Miles From Nowhere, son premier
long métrage, a reçu le soutien de la NFVF - National Film and Video Foundation.

Mariannes Noires de Mame-Fatou Niang (82 min) - 2016
Elles sont artistes, entrepreneures, intellectuelles, et nous parlent de leur quotidien, de
leurs aspirations et de leurs combats. Une chose ressort de ces entretiens : elles sont
françaises. Naturellement. Sans questions. Pourtant, leur francité baigne, naît et
s’épanouit dans des différences culturelles et esthétiques que la France a encore du
mal à intégrer. Mariannes Noires, ce sont sept récits qui s'enlacent et se font écho afin
de lever le voile sur une histoire, celle d'une France multiculturelle qui n’est plus à
imaginer, une France qui doute, hoquette et s’épanouit dans la vie de jeunes femmes
aux parcours à la fois atypiques et ordinaires.

L’Auteure
Mame-Fatou Niang enseigne la littérature française et francophone à Carnegie Mellon
University (Pittsburgh, USA). Mame-Fatou Niang s’intéresse aux questions urbaines
dans la littérature française contemporaine, ainsi qu’à l’étude de la diaspora noire en
Europe. Elle a publié plusieurs articles dans des revues telles que Vents Alizès ou
Présence Africaines, en rapport avec le féminisme et la place des femmes en littérature.

Mayotte Hip Hop (R)evolution de Nadja Harek (52min) - 2017
Il y a dix ans, le hip-hop à Mayotte n’existait pas, ou presque. Aujourd’hui, dans une
énergie qui rappelle les origines de cette culture en Occident, toute une jeunesse
mahoraise se fédère, par milliers, autour de ce mouvement.

Nadja Harek est allée à la rencontre des activistes de ce mouvement. Ils sont danseurs,
grapheurs, musiciens, associatifs, et ils permettent à une jeunesse française et pourtant
oubliée, de s’exprimer, de rêver. Le hip-hop se révèle être un moyen d’apprendre à

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croire en eux, à trouver place dans la société, à affirmer leurs rêves et leur identité. Ou
pour le dire autrement : une manière de naître à eux-mêmes.

L’Auteure
Née à Cluses en Haute-Savoie, Nadja a fait d’abord des études de Droit à l’université
de Grenoble puis des études de cinéma à l’université de Montpellier où elle a réalisé un
mémoire sur la culpabilité et l’expiation dans l’œuvre de Martin Scorsese.

À la fin de ses études, elle a rejoint le monde professionnel et a exercé les métiers de
régisseuse, cadreuse, monteuse, enseignante et formatrice. Elle a réalisé des
reportages institutionnels et des captations de spectacle de danse hip hop. Par la suite,
elle passera à la réalisation de ses propres films.

Brotherhood de Meryam Joobeur (25min) - 2018
Mohamed est secoué lorsque son fils rentre après une longue absence avec une
femme mystérieuse. La tension monte entre père et fils jusqu’au point de rupture.
Brotherhood explore la complexité des relations familiales et l‘effet destructeur des
préjugés.

L’Auteure
Meryam Joobeur est diplomée de l’École de Cinéma Mel Hoppenheim de Montréal.
Son premier documentaire Gods, Weeds & Revolutions (2012), qui explore la notion de
mémoire au travers de maladie d’Alzeihmer et la Révolution Tunisienne fut projeté à
l’international, et gagne de nombreuses récompenses. Meryam a participé au Réseaux
de Producteur du Festival de film de Carthage, au Berlinale Talents, au TIFF Talent Lab,
au Rawi Screewriters’ Lab et au Med Film Factory Directors’ Lab.

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Action Komandant de Nadine Angel Cloete (90 min) - 2016
Ashley Kriel, jeune activiste et figure centrale de la lutte de libération anti-apartheid, fut
tué par la police à l'âge de 20 ans, devenant ainsi un symbole de la résistance sud-
africaine. Connu comme le « Che Guevara des Cape Flats », la banlieue défavorisée de
Cape Town, Kriel organise des manifestations de protestation dans son école dès l'âge
de 13 ans. Ses nombreuses actions et son engagement profond ont contribué à
révolutionner la jeune classe ouvrière.

L’Auteure
Nadine Angel Cloete est une cinéaste indépendante. Son travail se concentre sur les
questions d’identité et d’histoire. Elle a réalisé diverses émissions pour la SABC ainsi
que trois court-métrages documentaires. Action Kommodant est son premier long-
métrage documentaire. Il reçut le Prix du Public au Encounters South African
International Documentary Festival, le Prix du Meilleur Documentaire à Africa in Motion,
2016. Il fut nominé aux BlackStar Film Festival, USA ainsi qu’au SAFTA.

New Eyes de Hiwot Admasu Getaneh (12min) - 2015
Au bord d’une rivière, lors d’une matinée a priori ordinaire, une jeune fille timide aperçoit
un couple en train de faire l’amour. Troublée, elle tente de se concentrer sur ce qu’elle
est en train de faire lorsque le couple rejoint la rivière pour se baigner. Elle n’arrive alors
pas à s’empêcher de regarder le corps nu de l’homme qui se lave. Son regard en est
transformé et elle observe tout ce qui l’entoure à travers le prisme de son nouveau
désir, transformant tout et tout le monde en objet sexuel. Elle entrevoit alors sa vie
sexuelle naissante et sa place en tant que femme...

L’Auteure
Hiwot Admasu Getaneh réalise son premier court-métrage, New Eyes en 2015. Celui-ci
fut projeté au Festival de Venise pour sa première ainsi qu’au Festival de Toronto. Hiwot
participe par la suite à de nombreux workshops et talent labs (TIFF, Addis to Cannes,

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Berlinale Talents...) Son dernier film documentaire, Letters from Ethiopia, est sorti en
2016.

Rafiki de Wanuri Kahiu (82 min) - 2018
À Nairobi, Kena et Ziki mènent deux vies de jeunes lycéennes bien différentes, mais
cherchent chacune à leur façon à poursuivre leurs rêves. Leurs chemins se croisent en
pleine campagne électorale au cours de laquelle s’affrontent leurs pères respectifs.
Attirées l’une vers l’autre dans une société kenyane conservatrice, les deux jeunes
femmes vont être contraintes de choisir entre amour et sécurité...

L’Auteure
Née à Nairobi, Wanuri fait partie de la nouvelle génération de conteurs Africains. Ses
récits et films ont connu un succès international. Ses films ont été projetés dans de
nombreux festival à travers le monde. Wanuri a écrit et réalisé six films. Rafiki est son
second long métrage.

Freedom Fields, de Naziha Arebi (97 min) - 2018
Tourné sur une période de cinq ans, Freedom Fields suit le parcours de trois femmes et
de leur équipe de foot dans la Libye post-révolution, alors que le pays sombre peu à
peu dans la guerre civile et que les espérances du Printemps Arabe se ternissent. À
travers les yeux de ces activistes accidentelles, on découvre la réalité d’un pays en
transition, où les récits intimes, les romances et les aspirations rencontrent l’Histoire.
Un film personnel sur l’espoir, la lutte et le sacrifice sur une terre où rêver est un luxe.
Une lettre d’amour à la sororité et le pouvoir d’une « équipe »

L’Auteure
Naziha Arebi est issue du monde du théâtre, qui fait l’objet de ses premières années
d’études supérieures. Elle se spécialise ensuite avec un “MA Screen” (formation au

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cinéma et à la télévision) lorsqu’elle effectue sa maîtrise au Central Saint Martin College
of Arts and Design.

Après ses études, elle s’installe en Libye afin de s’imprégner de la culture de son père.
Ses créations s’inscrivent dans une démarche aussi bien esthétique que documentaire.
Elle a réalisé des courts-métrages et films documentaires pour la BBC Media Action, la
Constitution libyenne, Al Jazeera et UN Women. Ses films ont été projetés au Festival
du film arabe aux Etats-Unis, ainsi qu’aux festivals du film de Tripoli, d’Edimbourg et de
MENA à Londres.

Congo, un médecin pour sauver les femmes d’Angèle Diabang (52 min) - 2014
Nobel de la paix 2018, le chirurgien congolais Denis MUKWEGE opère depuis quinze
ans, dans l’hôpital qu’il a fondé, des femmes victimes de sévices sexuels dans la
province du Sud-Kivu. Ce film, qui lui donne la parole, ainsi qu’aux soignants et à leurs
patientes, est un cri à la face du monde.

L’Auteure
Angèle Diabang est formée au Média Centre de Dakar (2003), à la FEMIS à Paris et à la
Filmakademie en Allemagne. En 2005, elle réalise « Mon beau sourire », son premier
film, très remarqué et plusieurs fois primé. Suivent quatre autres documentaires, dont «
Congo, un médecin pour sauver les femmes ». Angèle passe à la fiction avec ses court-
métrages « Ma coépouse bien-aimée » (sélection Clermont Ferrand 2019) et « Un air de
kora » (compétition officielle fiction court-métrage, FESPACO 2019).

Between God and I, de Yara Costa (60 min) - 2018
Karen est une jeune femme musulmane indépendante qui défend la charia sur l'île du
Mozambique, connue pour sa diversité. Mais elle est remplie de doutes et de
contradictions quant à son identité et à la communauté dans laquelle elle vit. Sur cette
île historiquement multiculturelle où les traditions sont profondément enracinées, un

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islam modéré a jusqu'à présent coexisté de manière harmonieuse avec les autres
religions. Mais "l'islam pur" de Karen ne tolère pas les anciennes pratiques et traditions
culturelles. À travers un aperçu intime de la vie de Karen, Entre Dieu et moi met en
lumière l'humanité des jeunes femmes qui font des choix religieux radicaux, et leurs
conséquences dans un contexte plus vaste de conflits religieux.

L’Auteure
Yara COSTA est une réalisatrice africaine qui travaille sur les questions d'identité. Son
travail reflète ses propres interrogations sur la réalité de l'Afrique contemporaine et à
travers le cinéma, elle souhaite partager sa vision du monde. Son premier film
"Pourquoi sont-ils ici? Histoires chinoises en Afrique" dessine le portrait de trois
immigrants chinois dans différentes régions d'Afrique. Après avoir terminé ses études à
l'école de cinéma de Cuba, elle a réalisé "The Crossing", un court- métrage qui traite
des tensions entre Haïti et la République Dominicaine, à travers le récit personnel d'un
étudiant haïtien de 16 ans qui traverse la frontière tous les jours pour aller à école.
"Entre Dieu et moi" est son premier long-métrage documentaire.

Nyum Elucubris par Anna Tjé (8 min)

Nyum Elucubris est l'histoire d'un arc-en-ciel sans limites. Le corps captif d'une enfant ;
sa noyade dans les profondeurs de l'océan avant son évaporation jusqu'aux confins de
la voie lactée. Pour devenir une puissante Supernova, Nyum Supernova.

Lorsqu’elle embarque pour le nouveau monde depuis le port négrier de Bimbia, à bord
du navire qui lui promet une vie de captivité et d’esclavage, Nyum, qui ne comprend
pas ce qui lui arrive n’a pas 8 ans et un corps déjà mutilé par les sévices et le viol.
Séparée de sa famille, traumatisée et effrayée par ses persécuteurs, elle ne rêve que
d’une chose, retrouver la lumière et les siens. Avec d’autres petites filles, elle décide de
sauter du navire, mais Nyambe leur promet bien plus que le repos dans les profondeurs
de l’eau...

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Qui est Nyum Supernova ? Une divinité africaine Bassa. Celle de la guérison, le pont
entre le monde des mortels et des immortels. Telle un arc-en-ciel, Nyum apparaît à
celles et ceux qui veulent bien daigner la voir. À travers une pratique de l’élucubration
dans un univers mêlant spiritualité et Disco-fantasmagorie, et une installation au delà du
temps, l’histoire de Nyum Elucubris, raconte un parcours de captivité, une praxis
cathartique, un vortex hétéroglossique et une quête d’émancipation par la renaissance
du corps et de l’esprit.

Encapsulée dans une immersion performative et un tesseract de lumière et pensé tel un
théâtre archipélique, Nyum Elucubris se présente ainsi comme une constellation de
chants, de danses, de rituels, d’images, d’objets sacrés et de conversations
chamaniques formant une disco madness. Comme un reflet entre des êtres et un corps
mutilé retrouvant sa lumière, son humanité et manifestant sa liberté.

L’Auteure :
Anna Tjé, née en 1989, vit et travaille à Paris, est une artiste-performeuse et co-
fondatrice de la revue littéraire et artistique Atayé
À travers une pratique transdisciplinaire et entre usage du corps et du geste, de la
poésie et du récit, de la musique, du textile, de l’objet, de l’image et des média, Anna
Tjé tente de déconstruire les mécanismes de survie et de guérison dans les dites
subcultures.

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