PAROLE DE CHERCHEURS Anthropologie p.4 - ACTIONS CNRS FICHE UMI : CNRS Rio
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Sciences Amérique du Sud n.05 - Août 2019 PAROLE DE ACTIONS CNRS TOUT UN CHERCHEURS FICHE UMI : PROGRAMME Anthropologie p.4 LFCA p.10 ECOS p.20
2 EDITORIAL e d u b u reau 4 Le si t PAROLE DE CHERCHEURS e n A m é ri que Nouveaux enjeux de la «religion CNRS des orisha» | BRÉSIL du Sud 10 ACTIONS CNRS .c n rs ri o. o rg www Fiche UMI : LFCA | CHILI 14 LIA IFUP : Institut Franco-Uruguayen de Physique | URUGUAY 16 LUMIÈRE SUR... Entretien avec Olivier Fudym, directeur du bureau du CNRS de Rio | AMERIQUE DU SUD 20 TOUT UN PROGRAMME Programme ECOS : Un programme pour la mobilté des chercheurs | AMERIQUE DU SUD 22 ÉVÉNEMENTS Les 80 ans du CNRS à Santiago du Chili | CHILI 26 «Swing the Brain», quand la musique fait swinguer vos neurones | BRÉSIL Photo: Laura Person 30 Assises Franco-Colombiennes de l’ESRI-COLIFRI 2019 | COLOMBIE 2 1
ditions, on ne peut que se réjouir que les chercheurs inscrivent le plus souvent leurs collaborations scientifiques dans la durée et la confiance mutuelle, en dépit des aléas politiques et économiques conjoncturels. C’est ainsi que, dans la rubrique « Parole de Chercheurs », Stefania Capone évoque les nouveaux enjeux de la religion des Orishas et étu- die les phénomènes de transnationalisation qui s’y développent. Dans le cadre des Actions CNRS, nous nous intéressons aux horizons lointains, avec la présentation du Laboratoire de Recherche Interna- tional (IRL, ex UMI) Franco-Chilien d’Astronomie (LFCA) qui travaille sur des thèmes aussi variés que le trou noir central de notre galaxie, la naissance et la mort des étoiles ou encore les planètes en formation. Mais aussi aux échelles atomiques avec l’Institut Franco-Uruguayen de Physique. Lumière sur… est décliné sous la forme d’un entretien pour évoquer le Photo: Laura Person rôle d’un bureau à l’étranger tel que le nôtre. Tout un programme est consacré au programme ECOS, dédié à financer des projets de mobi- lité des chercheurs entre la France et l’Amérique du Sud. Le premier semestre 2019 a été riche en évènements scientifiques dans notre région. Tout d’abord, la commémoration des 80 ans du CNRS à Santiago du Chili, qui a permis de réunir pour la première fois Editorial une grande partie du réseau CNRS en Amérique du Sud, et à notre Di- recteur Général Délégué à la Science de souffler les bougies, au cours du séminaire « Le CNRS en Amérique du Sud - Une histoire d’inté- Eh bien voilà, ça devait arriver : ma mission de directeur du bureau gration scientifique pour aborder les défis du futur ». C’est aussi dans CNRS pour l’Amérique du Sud touche à sa fin et cet éditorial des ce contexte qu’ont eu lieu au Brésil une série d’évènements de diffu- « Nouvelles CNRS Rio » est donc le dernier que j’écris. Quel bo- sion scientifique soulignant la profonde relation entre Arts et Sciences nheur ce fut depuis plus de quatre ans d’accompagner tous ces : avec « Swing the Brain », conférence-concert qui a permis de mettre chercheurs dans leurs activités scientifiques, projets, savoirs, pas- en exergue l’effet de la musique sur nos émotions. sions et disciplines si diverses… Bien entendu CNRS Rio continue ses activités, et le bureau sera dirigé par Olga Anokhina, linguiste, Les « Assises franco-colombiennes – COLIFRI 2019 » se sont tenues chercheuse à l’Institut des Textes et Manuscrits Modernes (ITEM, à Medellín, en Colombie, du 12 au 14 juin 2019, ont mis en évidence avec UMR 8132 CNRS/ENS) à compter du 1er septembre 2019. plus d’un millier de participants une forte dynamique de croissance de la coopération scientifique et universitaire entre les deux pays. Le Au Brésil, les budgets des université subissent des coupes drastiques premier IRP du CNRS en Colombie y a été signé, ainsi que le nouveau et, Ricardo Galvão, directeur de l’Institut National de Recherches Spa- programme régional CLIMAT AmSud. tiales brésilien (INPE) a été limogé, suite à la publication de chiffres alarmants sur l’avancement de la déforestation en Amazonie en juillet. Je pars maintenant vers de nouveaux horizons et profite de l’occasion Ces évènements mettent en lumière la tentation du gouvernement pour remercier le CNRS et toutes les équipes franco-sud-américaines d’une mise sous tutelle des résultats scientifiques, révèle une grande pour ces années si actives et enrichissantes. méfiance à l’égard des chercheurs, et fait craindre une restriction au li- bre accès aux données de la communauté scientifique. Dans ces con- Olivier Fudym Directeur Bureau CNRS Rio 2 3
Parole de chercheurs | Brésil Babá Flávio de Oyá avec l’Egungun Ologbojo, pendant le Festival mondial de Sangó à Oyó NOUVEAUX ENJEUX DE LA “RELIGION DES ORISHA” Les connexions diasporiques Photo : Babá Flávio de Oyá entre le Brésil et le Nigéria STEFANIA CAPONE stefania_capone@yahoo.com Spécialiste des religions d’origine africaine dans les Amériques, Stefania Capone a développé depuis le début des années 2000 les études sur les processus de transnationalisation religieuse en France. Directrice de recherche au CNRS et membre du Centre d’Études en Sciences Sociales du Religieux (CéSor, EHESS), elle a mené des recherches sur le candomblé au Brésil, la santería ou religion lucumí à Cuba et aux États-Unis, le culte d’Ifá au Brésil, ainsi que la religion yoruba au Nigeria. Grâce à l’appui de l’Institut des Sciences Humaines et Sociales du CNRS, elle bénéficie d’un financement dans le cadre du pro- gramme « Soutien à la mobilité internationale-2019 » qui lui a permis de réaliser une première mission au Nigeria en février et une deuxième mission au Brésil du 8 avril au 8 juin 2019, afin d’ac- compagner des initiés brésiliens qui ont décidé de se soumettre à des nouvelles initiations en Afrique. dans les religions afro-atlantiques, bale qui met en scène des acteurs D l’Afrique et le Brésil, tels Pierre grâce au développement d’In- issus de différents contextes : les epuis la publication de mon Verger qui a été le messager entre ternet et des voyages interconti- initiés dans le candomblé parta- premier ouvrage sur le processus deux mondes jusqu’à sa mort en nentaux, a profondément modifié geant leur allégeance rituelle entre de construction de la tradition au 1996. Mais cette approche cultu- les liens entre les communautés les prestigieuses maisons de culte sein du candomblé brésilien, mon raliste visait surtout à confirmer religieuses « diasporiques » et la de Bahia et les lignages de baba- parcours intellectuel a été marqué l’« africanité » des rituels afro- « Terre-mère ». Aujourd’hui, les lawo (devins) nigérians et cubains, par une ouverture progressive, -brésiliens, légitimant les maisons changements en acte dans le implantés au Brésil depuis le dé- mais inéluctable, vers des terrains de culte considérées comme plus champ religieux afro-brésilien ne but des années 1990, mais aussi les autres que le Brésil. D’autres cher- proches des origines africaines. peuvent être appréhendés autre- pratiquants d’autres variantes de la cheurs ont étudié les liens entre L’émergence de réseaux d’initiés ment que dans une approche glo- « religion des orisha » qui tissent 4 5
Parole de chercheurs | Brésil L’étude des religions afro-brési- Mon des liens inédits entre Afrique et qui font l’objet d’une négociation Amériques. complexe sur le plan rituel dans actuelle mission de re- les différents contextes d’implan- liennes n’a jamais pu se faire qu’en cherche au Brésil vise à analyser D epuis la fin des années 1990, tation. Dans mes écrits, j’ai mon- termes de réseaux, non seule- ment entre ces deux pays, mais les connexions transnationales qui relient les pratiquants de la j’ai développé une approche tré comment, dans le cas des re- comparative qui, du Brésil, m’a ligions afro-américaines, le « local aussi entre les différents centres, « religion des orisha » des deux amenée à m’intéresser à Cuba, » n’a jamais pu faire l’économie détenteurs des traditions afri- côtés de l’Atlantique (Etats-Unis, aux Etats-Unis, et plus récem- d’un ailleurs (l’Afrique, mais aussi caines sur le sol américain. Ce Cuba, Brésil et Nigeria). Les don- ment aux retombées de ces les métropoles coloniales). Dans sont les lieux de référence de nées recueillies au Nigeria et au mouvements au Nigeria. Grâce le cas des religions afro-brési- cette tradition – de ces racines Brésil montrent comment la re- à cet élargissement de focale, liennes, l’approche transnationale – qui, aujourd’hui, se multiplient ligion des orisha n’a de sens que j’ai pu entreprendre l’étude des est même imposée par les maté- et s’opposent. La diffusion de la dans ce cadre élargi qui inclut les réseaux transnationaux des re- riaux ethnographiques, puisque religion des orisha a ainsi entraî- Amériques et l’Afrique, mais aussi ligions afro-américaines ou « l’objet est déjà construit, histori- né la formation de réseaux de l’Europe, dans une configuration afro-atlantiques » (Brésil, Cuba, quement, de façon « transnatio- parenté religieuse qui dépassent inédite d’échanges et d’emprunts Etats-Unis, Europe, Nigeria). nale ». On peut, en effet, parler de aujourd’hui les frontières natio- rituels qui bouleverse complète- Cela m’a amenée à m’interroger « transnationalisme » au sein de nales pour donner naissance à des ment les visions classiques de ces sur les processus de diffusion de ces religions depuis au moins la communautés transnationales. religions, mettant en avant des pratiques, de valeurs et de dis- fin du XIXe siècle, avec les allers et On distinguera alors deux types variantes réafricanisées et parfois cours sur la tradition africaine retours des initiés du candomblé de « diaspora religieuse » : l’une, réethnicisées des pratiques ri- entre le Brésil et le Nigeria. « primaire », qui fait référence aux tuelles d’origine yoruba. communautés de culte les plus anciennes, comme celles du can- “ ETUDIER LES DONNÉES Photo : Stefania Capone domblé bahianais ou de la santería RECUEILLIES AU NIGERIA cubaine, et l’autre, « secondaire », ET AU BRÉSIL MONTRENT constituée par les communautés COMMENT LA RELIGION les plus récentes, comme celles DES ORISHA N’A DE SENS du batuque argentin, de la san- QUE DANS CE CADRE tería aux États-Unis, du candom- ÉLARGI QUI INCLUT LES blé réafricanisé ou du culte d’Ifá AMÉRIQUES ET L’AFRIQUE, au Brésil. L’étude des parcours re- MAIS AUSSI L’EUROPE ” ligieux des initiés et des processus Pour cela, il est nécessaire de de construction de leur carrière religieuse a permis de mettre en évidence des caractéristiques suivre des acteurs rituels qui communes à l’ensemble des va- vivent leur engagement religieux riantes religieuses de la diaspora « de façon transnationale, entre Bré- secondaire ». sil et Nigeria ou entre Etats-Unis Visite de l’Ooni d’Ilé-Ifè au Quai du Valongo (Rio de Janeiro), en juin 2018 6 7
Parole de chercheurs | Brésil Photo : Iyá Nilsia et Cuba. Pendant ma mission au cas d’une chef de culte brésilienne, Brésil, j’ai pu interviewer des ini- Iyá Nilsia, qui, après l’avoir accueilli tiés brésiliens qui ont inclus, dans dans sa maison de culte lors de sa leurs trajectoires religieuses, de visite au Brésil, a reçu de l’Ooni le nouvelles initiations au Nigeria. titre de Iyalodé Osun World Wide C’est le cas de Marta de Sangó, (chef des femmes initiées à Oshun une initiée dans une maison de dans le monde entier). Ce titre lui candomblé liée au culte des Egun- a permis d’être acceptée parmi gun (les ancêtres divinisés) de l’île les hauts dignitaires liés au trône d’Itaparica (Bahia) qui a été initiée d’Oduduwa, l’ancêtre de tous les à nouveau dans le culte de Sangó Yoruba, en lui octroyant un rôle en Afrique. En 2018, elle a été sou- central dans l’établissement des mise aux 17 jours d’initiation dans liens entre Ilé-Ifè et le Brésil. la communauté Alaka d’Oyó. Ville fondée dans les années 1830, après Mais ces liens rituels transa- la chute de l’ancienne capitale de tlantiques sont aussi sujets aux l’empire yoruba, l’actuelle Oyó est tensions qui structurent l’histoire l’un des plus importants centres yoruba et qui sont revécues dans du culte des orisha au Nigeria. Le les communautés religieuses Rite de confirmation du titre d’Iyalodé Osun World Wide à Ilé-Ifè roi d’Oyó, l’Alaafin, est le principal de la diaspora. Ainsi, ces deux gardien des traditions religieuses royaumes yoruba s’opposent au- tionalisées. L’étude des retombées commencé à modifier la façon par yoruba avec le roi d’Ilé-Ifè, l’Oo- jourd’hui aussi sur le terrain reli- de ces nouvelles allégeances dans laquelle ces pratiques religieuses ni, qui s’est rendu, en juin 2018, au gieux, Oyó défendant les familles les communautés de culte que ces sont appréhendées et leurs liens Brésil pour recréer les liens entre traditionnelles du culte des orisha initiés brésiliens, nouvellement avec une culture nationale (cu- Brésil et Nigeria. et Ilé-Ifè propageant le culte d’Ifá réinitiés au Nigeria, dirigent à João baine ou nigériane). Étudier les des babalawo. Les initiés dans le Pessoa, Bahia ou Belo Horizonte, processus de transnationalisation Ces deux monarques – l’Alaafi- culte d’Ifá, sorte d’intellectuels m’a permis de saisir les enjeux lo- des religions d’origine africaine – nincarnant traditionnellement le de la religion yoruba, jouent, en caux de cette transnationalisation au Brésil, au Nigeria ou aux États- pouvoir politique et militaire de effet, un rôle fondamental dans religieuse. Mais les liens complexes Unis – nous oblige ainsi à prendre l’ancien empire yoruba et l’Ooni les différentes tentatives d’unifi- entre le Brésil et la Terre-mère ne en compte les tensions entre les le pouvoir spirituel dans la ville cation et standardisation de la « se limitent pas au Nigeria, puisque différentes variantes de la religion considérée le berceau de la « race religion des orisha ». Pendant ma beaucoup d’initiés se réclament des orisha – brésiliennes, cubaines yoruba » – développent à présent mission au Brésil, j’ai pu accompa- d’autres « traditions yoruba », en et nigérianes – qui contribuent leurs réseaux d’influence dans les gner la confrontation très acérée mettant en avant La Havana ou aujourd’hui à redessiner l’espace communautés religieuses de la « entre initiés dans ces deux cultes, Matanzas (Cuba) comme de nou- d’interconnaissance et d’échange diaspora » au travers des initia- où les prises de positions des rois velles terres sacrées. Les récents rituel que Paul Gilroy a appelé « tions et de la distribution de titres yoruba ont un impact direct dans voyages au Nigeria de leaders re- Atlantique noir ». rituels (oyé) aux étrangers. C’est le les pratiques religieuses transna- ligieux cubains-américains ont 8 9
Fiche LFCA Unité Mixte UMI 3386 Gaspar Galaz (Directeur de l’insti- Le Chili s’appuie sur une communau- tut d’Astrophysique de la PUC) et té d’astronomes jeune et croissante Internationale Santiago Ricardo Demarco (Directeur du dé- et le développement et accès à des CNRS partement d’Astronomie de l’UdC). sites astronomiques au sol majeurs La mission première du LFCA est comme les radiotélescopes ALMA, le de promouvoir et soutenir des col- Very Large Telescope (VLT), le Large laborations dans le domaine de l’As- Synoptic Survey Telescope (LSST), tronomie entre la France et le Chili. le Cherenkov Telescope Array (CTA) Les statuts du Laboratoire ont ré- ou dans un futur proche l’Extremely 1.En Bref cemment été renouvelés en mai 2019 Large Telescope (ELT). Le Chili est dans le cadre des 80 ans du CNRS et devenu au fil des ans un centre de de la consolidation de ses partena- recherche astronomique stratégique riats stratégiques à l’international. et incontournable. 3. Activités de recherche Tutelles A 1er janvier 2012 Directeur Date de création Andrés Escala, ujourd’hui, le LFCA est dirigé par (directeur du département d’Astro- aescala@das.uchile.cl Institut CNRS de rattache- ment: INSU un comité de direction composé nomie de l’UdeC) et Gaël Chauvin 8 Mai 2019 Directeur adjoint d’Andrés Escala (Directeur du dépar- (Directeur Adjoint du LFCA). En plus Date de Gaël Chauvin, Universidad de Chile tement d’Astronomie de l’Université des professeurs et des étudiants des renouvellement gael.chauvin@univ-greno- Pontificia Universidad du Chili et du LFCA), Gaspar Galaz trois universités chiliennes (UC, PUC ble-alpes.fr (directeur de l’institut d’Astrophy- et UdeC), le Laboratoire s’appuie sur Católica de Chile sique de la PUC), Ricardo Demarco la présence de quatre chercheurs Universidad de Concepción 2. Présentation L e Laboratoire Franco Chilien pour En chiffres l’Astronomie (LFCA) a été fondé en 2012 par le Centre National de la (en 2019) Recherche Scientifique (CNRS) en France et les trois grandes universi- tés chiliennes : l’Université du Chili Chercheurs du “ LE CHILI EST DEVENU (UC), l’Université Pontificale Catho- 4 CNRS affectés AU FIL DES ANNEES UN lique du Chili (PUC), et l’Université de CENTRE DE RECHERCHE Concepción (UdC) sous l’impulsion ASTRONOMIQUE de Denis Mourard (Directeur Adjoint Scientifique responsable de la divi- 1 Post-Doc STRATEGIQUE ET sion Astronomie-Astrophysique de INCONTOURNABLE “ 6 Photo : ESO/C. Malin l’INSU), Guido Garay (Directeur du Doctorants département d’Astronomie de l’UC), 10 Les antennes du téléscope ALMA 11
Fiche Unité Mixte Internationale| Chili Website Adresse http://www.das.uchile.cl/ Université du Chili FCLA-UMI/ Camino El Observatorio 1515 Santiago du Chili, Chili caractérisation fine de vingt jeunes ALMA (ESO/NAOJ/NRAO), S. Andrews et al.; NRAO/AUI/NSF, S. Dagnello systèmes solaires en formation avec Laura Perez (UC) dans le cadre du relevé DSHARP obtenus avec les ra- diotélescopes ALMA. Gaël Chauvin s’intéresse quant à lui à une phase plus évoluée lorsque les systèmes ESO/L. Calçada/ACe Consortium exoplanétaires sont déjà formés avec pour but d’explorer et de disséquer les architectures planétaires et les propriétés physiques et atmosphé- riques des exoplanètes géantes. Il est notamment l’un des pionniers de l’imagerie directe d’exoplanètes grâce à l’utilisation de techniques observationnelles de pointe sur les Dôme de l’ELT - ESO grands télescopes au sol (optique adaptative, coronographie, imagerie différentielle, spectroscopie 3D...). permanents du CNRS, Luc Dessart, malgré plus de 4000 exoplanètes Au sein du Laboratoire, il contribue Myriam Benisty, Gaël Chauvin et connues à ce jour, de nombreuses notamment avec Patricio Rojo (UC) et Stéphane Blondin, ainsi que sur un questions fondamentales concernant Resultats de disques protoplanetaires Laura Perez (UC) à la recherche et à programme visiteur pour appuyer la formation des planètes géantes ou la caractérisation physique et atmos- les séjours collaboratifs en France celle de la vie restent encore en sus- phérique des jeunes Jupiters imagés. d’importants efforts pour observer et au Chili des membres des deux pens. Finalement, lors de ces dernières ces événements soudains et vio- communautés. Plusieurs thèmes de recherches sont abordés allant de l’étude de l’expansion de notre Uni- Dans ce contexte, Myriam Benisty années, un champ de recherche clef lents dans le cadre de grands rele- vés internationaux (ePESSTO, AS- est une experte mondialement re- du LFCA a porté sur les explosions SASN, PAN-STARRS...), des travaux vers, du trou noir dans la région cen- connue des phases initiales de la stellaires (ou plus généralement les théoriques et de modélisation sont trale de notre galaxie, de la formation formation planétaire et particulière- mécanismes de super novae). Ces menés par Luc Dessart et Stéphane et la mort des étoiles, la naissance et ment de l’observation dans le rayon- phénomènes catastrophiques très Blondin pour expliquer les proprié- les propriétés physiques des planètes nement proche infrarouge et millimé- courts et extrêmement puissants tés physiques et spectroscopiques en formation, jusqu`à la recherche trique des disques protoplanétaires, sont particulièrement intéressants de ces événements astronomiques des conditions favorables pour la disques de poussières et de gaz au pour étudier l’Univers lointain. Les exceptionnels en intégrant la com- formation de la vie. sein desquels les planètes géantes super novae représentent par ail- pŕéhension fine des mécanismes L puis telluriques vont se former au leurs de véritables fabriques pour la d’effondrement de coeurs stellaires, ’existence des exoplanètes est bout de quelques millions d’années. synthèse d’éléments lourds (oxygène, d’explosions thermonucléaires et de seulement connue depuis 25 ans et Elle est notamment co-auteur de la silicium, soufre, fer...). En parallèle pertes de masse. 12 13
Actions CNRS |Uruguay LIA IFUP inertiel (équation de Navier-Stokes) ultrasons par renversement temporel pour étudier des systèmes granulaires Physique de l’interaction forte (sédiments granulaires, transition de Institut Franco-Uruguayen de (QCD) : Nous nous intéressons à dif- férentes propriétés physiques dans le jamming). Physique régime de grande distance (souvent appelé non-perturbatif), en particu- En collaboration avec l’institut Cle- mento estable et l’Institut Pasteur à lier le diagramme de phase de la ma- Montevideo, nous étudions des ma- MATHIEU TISSIER tière nucléaire (en lien avec les plasma ladies neurodégénératives à l’aide de tissier@lptmc.jussieu .fr Website quark-gluon) ainsi que certaines pro- méthodes d’imagerie fonctionnelle du ARTURO LEZAMA http://ifup.lptmc.jussieu.fr/ priétés des mésons (constante de dé- cerveau par ultrason. alezama@fing.edu.uy sintégration) Nous développons des méthodes L es collaborations scientifiques Les institutions signataires de la Symétrie conforme dans le régime critique de modèles tridimensionnels innovantes d’imagerie Doppler ultra- rapide, avec des applications à l’ima- entre la France et l’Uruguay sont an- convention sont le CNRS, Sorbonne : dans le voisinage d’une transition du gerie cardiovasculaire ciennes : une partie significative des Université, Université Paris-Nord second ordre, les propriétés statis- physiciens actifs en Uruguay avaient l’ESPCI, en France, l’Universidad de la tiques présentent une invariance sous réalisé tout ou partie de leur doc- República et le PEDECIBA (Programa 3. Spectroscopie laser et la- dilatation. Il est probable qu’un groupe torat en France ( 15 % environ). Ces de Desarrollo de las Ciencias Básicas), de symétrie plus grand soit également sers aléatoires dans des ma- liens se sont consolidés avec le temps en Uruguay. Des membres d’autres réalisé : le groupe conforme. Nous tériaux poreux et de nombreux projets de recherche structures sont également impliqués cherchons à démontrer que ces sy- sont menés en parallèle dans les deux (Université Côte d’Azur, Université métries sont effectivement présentes La collaboration est spécialisée dans pays, ce qui a donné lieu à de nom- Grenoble Alpes, Université Paris Dide- dans des modèles de physique statis- l’étude des propriétés spectrosco- breuses cotutelles de thèses et pro- rot, Ecole Polytechnique, ...). tique simples (modèle d’Ising en 3 di- piques d’atomes confinés dans des ca- grammes de mobilité (de type ECOS- mensions) et utilisons ces symétries vités (cellules micrométriques, milieux sud ou PICS du CNRS par exemple). Les collaborations scientifiques entre supplémentaires pour calculer des poreux etc.). Nous projetons d’étu- La création du LIA IFUP (Institut la France et l’Uruguay s’orientent au- grandeurs physiques (exposants cri- dier des situations où les pièges ont Franco-Uruguayen de Physique) en tour de 3 axes principaux : tiques, etc). une structure bi-dimensionnelle. Par 2019 permet de donner une visibilité ailleurs, nous nous intéressons aux institutionnelle plus forte à ces col- 1. Systèmes fortement corré- fluctuations de la lumière : la colla- laborations. Les objectifs principaux 2. Acoustique ultrason boration cherche actuellement à fa- recherchés par cette action sont : lés. briquer un laser aléatoire à l’aide de Nous avons trois axes de recherche : vapeur atomique confinée dans une La collaboration utilise les méthodes Participer à la formation des jeunes cavité passive. Nous utilisons la focalisation des physiciens; de théorie des champs pour étudier Consolider des collaborations différents problèmes physiques : existantes; Physique statistique hors de l’équi- Crédits : Gabriela Suna Favoriser l’apparition de nouvelles libre : la collaboration étudie des pro- collaborations. blèmes de croissance de surface (équa- tion de Kardar-Parisi-Zhang) et des écoulements turbulents dans le régime 14 15 La faculté d’ingénierie de Montevideo, Uruguay
Lumière sur... | Amérique du Sud INTERVIEW D’OLIVIER FUDYM : directeur du bureau du CNRS de Rio OLIVIER FUDYM Photo: Laura Person OLIVIER.FUDYM@CNRS.FR AUTEUR : LAURA PERSON LAURA.PERSON@CNRS.FR Olivier Fudym, termine un mandat de 4 ans et demi en tant que directeur du bureau CNRS de Rio de Janeiro qui couvre l’en- semble de l’Amérique du Sud. Nous avons souhaité nous entre- Olivier Fudym devant le mur de la science à Rio de Janeiro tenir avec lui afin d’avoir un aperçu de la coopération du CNRS dans cette région du monde. la diversité des recherches dans cette vrait y avoir sa place. C’est ce qui s’est région du monde, de façon à piquer la passé avec le programme Guyamazon curiosité de ceux qui ont déjà un regard (Programme franco-brésilien de re- Quel a été votre rôle au cours de votre de représentation du CNRS à l’étranger vers l’Amérique du Sud, et de montrer à cherche en Amazonie) par exemple. mandat au bureau du CNRS à Rio ? ont été mis en place après avoir fait le ceux qui collaborent dans la région, la Il y a d’autres actions où l’on peut être constat que nos chercheurs travaillent diversité des recherches, et aussi, peut- plus incitatifs sur le long terme : par la En Amérique du Sud, l’activité du CNRS énormément dans le monde et que être, d’inciter quelques chercheurs à mise en contact de chercheurs, par l’or- est importante, riche et variée. Cette cela pouvait être bien d’avoir un point venir découvrir la région. Pour cela il ganisation de workshops et d’ateliers à diversité thématique, la rend parfois d’appui, pour les aider à régler des pro- fallait une revue de qualité que les gens l’occasion de la venue de délégations où plus diffuse et moins visible qu’un projet blèmes pratiques et pour soutenir nos aient envie de lire, un objet qui attire en cherchant à inciter des connexions concentré sur un seul domaine ou bien unités internationales. C’est plus une l’œil. thématiques…etc. Ces dernières an- identifié thématiquement comme c’est vision diplomatique que politique. Au nées par exemple, nous avons essayé le cas par exemple avec l’INRIA au Chili sens où on fait plutôt de la diplomatie Outre cette newsletter, quelles ac- de développer les partenariats publics/ ou l’institut Fraunhofer à Campinas. Au scientifique, on est là pour améliorer et tions avez-vous mis en place ces der- privés parce qu’on s’est rendu compte cours de ces dernières années, l’un de entretenir de bonnes relations avec les nières années ? qu’il y avait un manque de liens entre mes rôles a notamment été de réussir à institutions locales, pour accompagner l’industrie et la recherche au Brésil. On bien mettre en lumière cette richesse et les chercheurs et pour les conseiller. La position de directeur de bureau est a ainsi créé une commission R&D avec de faire émerger un réseau. assez spéciale parce que nous n’avons la chambre de commerce Franco Brési- Comment vous est venue l’idée de pas de moyens autonomes pour mettre lienne. Quel est l’intérêt, pour le CNRS, d’un mettre en place cette newsletter ? en place des programmes ou des pro- bureau de ce type à l’étranger ? jets. Nous pouvons être incitateurs et Quelque part, votre rôle consiste à On est déjà tous saturés de newslet- encourager des actions. Nous pouvons faire le lien entre les personnes, les Je pense qu’on est avant tout des obser- ters. On s’est donc posé la question : « aider à développer et appuyer une de- institutions et les sujets ? vateurs. D’une façon générale, le rôle du A quoi cela servirait-il ? » « A quel pu- mande de chercheur déjà existante. Et bureau est d’avoir une expertise de la blic cela serait-il destiné ? ». On a pensé cela peut être opportuniste si, en faisant Absolument. Et l’un des aboutissements région. Un bureau représente un formi- que c’était important de faire connaitre de la veille, on se rend compte qu’il y a de ces 4 années au bureau de Rio est la dable point d’observation. Les bureaux aux chercheurs français, la richesse et un projet intéressant et que le CNRS de- réunion que nous avons fait au Chili en 16 17
mai, dans le cadre des 80 ans du CNRS absolu d’arrogance est également un augmentation exponentielle du nombre (Evènement « Le CNRS en Amérique du des points majeurs si on ne veut pas que de missions et de projets et là on est plus Sud » à Santiago). Nous avons réuni le les interlocuteurs se ferment. Je pense dans une stagnation. Sur le long terme, réseau sud-américain du CNRS pour aussi que pour être directeur du bureau les chercheurs qui se connaissent, qui la première fois, ce qui a permis de en Amérique du Sud, être chercheur ou sont amis, qui travaillent ensemble de- mettre les chercheurs en contact et de enseignant chercheur est absolument puis 15 ans vont continuer à travailler voir quelles sont les thématiques qui se fondamental. Ici tous les grands prési- ensemble. Mais ce ne sont pas nos outils recoupent. Ce type d’actions permet dents d’institutions de recherche, di- à nous qui vont soutenir la recherche de mettre en avant l’immense diver- recteurs de fondations, recteurs … sont brésilienne. On peut ponctuellement Photo: Laura Person sité géographique et thématique des issus du monde académique. Parler de aider des collaborations à se mainte- recherches du CNRS en Amérique du pair à pair est essentiel. nir mais ça ne permet pas de sauver les Sud et de réfléchir à la façon dont on meubles si tout s’effondre. Et c’est vrai peut profiter de cette énergie dispersée Quels sont les enjeux d’une repré- qu’on ne sait pas très bien vers où va le pour la rassembler et faire en sorte que sentation du CNRS à Rio et en Amé- Brésil, il y a quand même une réduction les gens collaborent. Je pense qu’il est rique du Sud ? drastique des financements, une volon- important de favoriser les approches té de casser les universités fédérales, transdisciplinaires et régionales de fa- Même si l’Amérique du Sud ne compte recherche perde en productivité et en de limiter leurs financements voire de çon à pouvoir aborder les grands enjeux que 4% des missions du CNRS dans le qualité. Et donc que nos collaborations les privatiser. Jusqu’où cela peut-il aller de société qui sont à la fois globaux, monde, ça représente malgré tout une s’assèchent un petit peu. Si nos parte- ? On est bien incapable de le dire au- locaux et pluridisciplinaires. Sur l’en- densité de collaborations importante. Il naires n’ont plus les moyens de travail- jourd’hui. Oui, pour le Brésil, je pense semble de la région, bien qu’il y ait des y a environ 2000 missions vers l’Amé- ler, il devient moins intéressant pour qu’il y a de quoi être inquiet. écosystèmes très différents, il y a une rique du Sud par an et 150 projets où le nos chercheurs de monter des colla- culture latine commune, des enjeux de CNRS investit directement des moyens. borations avec le Brésil. Bien sûr il y a Qu’en est-il dans les autres pays de ressources naturelles, de biodiversi- Si on rajoute les grands observatoires, une solidarité et une confiance établies la zone ? té, de préservation d’espace, des pro- les campagnes d’observations mari- sur le long terme entre les chercheurs blèmes de changements climatiques. times, les grands instruments, il y a donc on peut compter quelques années L’Argentine est également en crise, on Il y a beaucoup de sujets sur lesquels quand même un grand nombre de pro- sur un soutien. Mais à long terme si la ne sait pas ce qui va se passer. Mais les chercheurs peuvent se rassembler. jets qui méritent d’être accompagnés. recherche ici s’effondre, cela sera beau- d’une façon générale, on observe une Beaucoup de personnes travaillent en Ça c’est un des enjeux. Il y a un autre en- coup plus difficile. Cependant, ce qu’on certaine continuité du nombre de pro- mathématiques, SHS, astrophysique, jeu c’est qu’il y a de grands sujets comme observe jusque-là c’est que cette année jets. Au chili, tous les projets ont le vent physique, biologie, écologie ou biologie par exemple l’Amazonie, la biodiversité, et l’année dernière, il y a une croissance en poupe : en biologie marine, en as- marine, sur l’ensemble des pays de la ré- le climat ou la ville, où il y a un champ du nombre de projets, les collabora- trophysique, en mathématiques, tous gion et ces méthodes et problématiques d’investigation énorme. tions franco-brésiliennes sont plutôt les projets emblématiques fonctionnent se recoupent plutôt bien, et de nom- dans une dynamique d’augmentation ce bien, et on s’y sent très soutenus. On ne breuses connections sont possibles. Comment la coopération du CNRS qui est intéressant et positif. Mais la si- sent pas que ça va s’arrêter même s’il en Amérique du Sud a-t-elle évolué tuation politique étant ce qu’elle est au peut y avoir un peu d’instabilité avec la Est-ce qu’en Amérique du Sud, l’im- lors des dernières années ? Et com- Brésil, soutenir de façon institutionnelle mise en place du nouveau ministère de portance du réseau est plus vraie qu’ail- ment sera-t-elle amenée à évoluer ? une coopération a des limites. Et il est la recherche et un important rebrassage leurs pour un directeur de bureau ? légitime de se demander comment tra- des financements pour les centres d’ex- Le Brésil par exemple, est dans une si- vailler avec ce nouveau gouvernement. cellence mais globalement je suis plutôt En Amérique Latine, on a besoin de tuation difficile depuis quelques années, confiant. En Colombie on voit que ça gagner la confiance des interlocuteurs politiquement et économiquement. On Êtes-vous plutôt optimiste pour le démarre bien, qu’il y a un intérêt réci- d’une façon qui passe beaucoup par l’af- peut donc craindre que la chute drama- futur de la recherche au Brésil ? proque, il y a un soutien politique très fectif. Peut-être plus que dans d’autres tique des moyens chez nos partenaires fort du développement de la coopéra- régions du monde. Au Brésil, le manque brésiliens fasse que la Mon optimisme est relatif. J’ai vu une tion universitaire et scientifique. 18 19
Tout un programme | Brésil PROGRAMME ECOS s’adressent aux chercheurs confirmés pour une durée comprise entre 14 et bien d’aide à l’éducation supérieure), Un programme pour la 31 jours. Au Pérou, c’est le CONCYTEC (Consejo Nacional de Ciencia, Tecno- Le coût du transport jusqu’en Amé- logia e Innovación Tecnológica) mobilité de chercheurs rique du Sud pour les doctorants, ainsi que les frais de séjour pour 4. Quelques chiffres des séjours doctoraux en France des 1. Naissance du programme appuyer des projets d’excellence en matière de collaboration scienti- jeunes originaires d’Amérique du Sud n’excédant pas trois mois. Le programme ECOS c’est : L e programme et le premier comi- fique. Il finance pendant trois ans les échanges entre les chercheurs sous 3. Qui finance ? Au Chili, 56 projets en cours dont té ECOS (Evaluation-orientation de 40 projets impliquant une UMR du la forme de missions de courte durée E la COopération Scientifique) ont été CNRS. 18 sont des nouveaux projets créés en décembre 1992 par déci- (2 semaines en moyenne) et de stages n France, c’est le Ministère de lancés en 2019, sion des Ministères français chargés de perfectionnement pour les jeunes l’Europe et des Affaires étrangères des Affaires Etrangères, de l’Educa- chercheurs en formation (principale- (MEAE) et le Ministère de l’Enseigne- En Argentine, 39 projets en cours tion Nationale et de la Recherche. ment Doctorat). Trois critères majeurs ment Supérieur, de la Recherche et de dont 32 impliquant une UMR du Plusieurs pays d’Amérique du Sud sont pris en compte dans la sélection l’Innovation (MESRI) à travers le co- CNRS. 12 sont des nouveaux projets ont rapidement bénéficié de ce pro- des projets : la qualité scientifique, la mité “ECOS-Sud” (ou “ECOS-Nord”) lancés en 2019, gramme. Pour répondre à ce rapide complémentarité et synergie, l’impli- qui se chargent de financer ce pro- développement, le Comité ECOS est cation de jeunes chercheurs en for- gramme. L’organisme en charge du En Uruguay, 8 projets en cours devenu ECOS-Sud depuis 1997 en se mation (Doctorat, Master 2). À la fin financement pour les pays sud-amé- dont 5 impliquant une UMR du CNRS spécialisant sur la région du Cône de la deuxième année un rapport in- ricains diffère dans chacun des pays : (un seul AAP en 2017), Sud (Argentine, Chili et Uruguay) tan- termédiaire doit être rendu pour faire dis qu’était créé un comité jumeau, état du bon déroulement du projet. Le En Argentine, c’est le Ministerio de En Colombie, 15 projets en cours ECOS-Nord, destiné à développer les compte rendu final doit comprendre Educación, Cultura, Ciencia, Tecno- dont 9 impliquant une UMR du CNRS programmes concernant le Mexique, : un résumé des principaux résultats, logía y Innovación Productiva et le (pas d’AAP en 2016). 8 sont des nou- la Colombie, le Pérou (depuis 2019) et une synthèse de la production scien- Consejo Nacional de Investigaciones veaux projets lancés en 2019 le Venezuela. Ce dernier a dû aban- tifique (thèses, articles, participa- Científicas y Técnicas (CONICET) – donner le programme ECOS faute de tions à des congrès), les perspectives équivalent argentin du CNRS –, Soit au total 118 projets dont 86 (73%) financement, et a été remplacé par le de développement de la coopération impliquant une UMR du CNRS. Sur réseau Marcel Roche (signé en Mai suite au projet, l’impact éventuel sur Au Chili, c’est la Comisión Nacional ces 118 projets en cours, 38 (un tiers) 2018 ). les demandes de financement de pro- de Investigación Científica y Tecnoló- ont débuté en 2019. jets dans chaque pays (ex : résultats gica (CONICYT), favorisant une ANR côté français). 2. Comment ça marche ? En Uruguay, c’est l’Universidad de L e partenariat commence au niveau Le programme finance : la República, HTTP://WWW.UNIV-PARIS13. des établissements et des équipes Le coût du transport vers l’Amé- d’universitaires et de chercheurs qui En Colombie, c’est COLCIENCIAS FR/COFECUB-ECOS/ rique du Sud pour les Français et (Institut colombien pour le dévelop- élaborent ensemble un projet scien- les frais de séjours en France des pement des sciences et des techno- APPEL À PROJET OUVERT tifique dans lequel leur implication chercheurs d’Amérique du Sud pour logies) et le ministère de l’Education intellectuelle doit être équivalente. les missions dédiées au développe- D’AVRIL À MI-JUIN nationale, ICETEX (Institut colom- Le programme ECOS est destiné à ment du projet. Ces financements (CALENDRIER INDICATIF) 20 21
Photo : CMM Photo : CMM De gauche à droite : Ingnacio Sánchez Díaz, Recteur de la PUC Chile, Roland Dubertrand, Ambas- sadeur de France au Chili, Alain Schuhl, Directeur Général Délégué à la Science du CNRS, Ennio Vivaldi Véjar, Recteur de l’Université du Chili Événements Cérémonie officielle des 80 ans du CNRS au sein de l’Ex-Congrès National du Chili à Santiago LES 80 ANS DU CNRS À Latine, s’est déplacée pour partici- de l’Université Catholique du Chili per à l’événement. Guy Perrin, DAS (PUC) ont souligné l’importance SANTIAGO DU CHILI à l’INSU et Martine Hossaert, DAS à l’INEE, représentant les instituts et la richesse de cette coopération franco-chilienne. Les accords de re- porteurs des deux UMI renouvelées nouvellement de l’UMI EBEA (Evo- Le CNRS en Amérique du Sud à cette occasion, ont également fait lutionary Biology and Ecology of Une histoire d’intégration scientifique pour aborder les le déplacement. La première journée Algae), de l’UMI LFCA (Laboratoire défis du futur s’est déroulée le 8 mai dans la salle Franco-chilien pour l’Astronomie) et de l’ex-congrès chilien, où se sont du LIA ANDES (Translation of hanta tenues trois conférences ouvertes viruses defining a therapeutic target) Première aussi de renforcer les collaborations rencontre du réseau avec les institutions sud-améri- au grand public abordant l’astrono- ont alors pu être signés par les au- CNRS en Amérique du Sud, l’événe- caines. À cette occasion, une délé- mie observationnelle, les sciences du torités. climat et les sciences des données S ment des 8, 9, 10 mai 2019 - co-or- gation du CNRS composée d’Alain Intervenant à cette occasion, Alain ganisée par le Bureau du CNRS à Rio Schuhl, Directeur Général Délégué uite à la signature des accords, de Janeiro, les partenaires univer- à la Science, de Patrick Nédellec, la journée s’est clôturée par un rap- sitaires chiliens et l’Ambassade de Directeur de la DERCI (Direction Schuhl, Directeur général délégué pel de l’histoire des relations fran- France eu Chili - a eu lieu à Santiago de l’Europe de la Recherche et de à la science du CNRS, Roland Du- co-chiliennes par Rafael Correa, du Chili dans le cadre des 80 ans du la Coopération Internationale), de bertrand, Ambassadeur de France Recteur de l’Université O’Higgins, CNRS. Il s’agissait de regrouper les Jean Thèves, Adjoint au Directeur au Chili, Ennio Vivaldi Véjar, Rec- une présentation des activités du acteurs majeurs de la coopération de la DERCI et d’Antonia Alcaraz, teur de l’Université du Chili (UChile) CNRS à l’international et de ses nou- du CNRS en Amérique du Sud mais Chargée de Coopération Amérique et Ignacio Sánchez Díaz, Recteur veaux outils pour renforcer la pré- 22 23
Événements Table Ronde 3 : thématique « Climat – Eau – Biodiversité », qui a permis d’aborder les domaines liés aux sciences du climat et de ré- fléchir aux thématiques qui seront abordées lors de la COP 25, Table Ronde 4 : liens entre les sciences des données et du cli- mat dans une approche interdis- ciplinaire, une réflexion autour des problèmes qui se situent au carre- four de la science des données et des défis actuels pour l’étude du changement climatatique et de ses impacts Photo : Olivier Fudym Table Ronde 5 : les interactions entre recherche publique et re- cherche privée, dont le but était Rencontre de la délégation du CNRS avec Hervé Le Treut et le Ministre chilien de la Science : d’évaluer les opportunités et en- Affiche réalisée pour la rencontre Andrés Couve jeux de ce type de collaboration et sence internationale du CNRS par dés lors de tables rondes, les jour- de voir comment intégrer les coo- pérations internationales dans un Organisée pour clôturer l’évène- ment, une rencontre entre les res- Patrick Nédellec, et une intervention nées des 9 et 10 mai. Elles ont eu lieu contexte contractuel entre une ponsables de LIA et d’UMI en Amé- sur l’Archéologie du désert d’Ataca- au sein de l’Université Pontificale du entreprise et une équipe de cher- rique du Sud s’est tenue le vendredi ma par Lautaro Nuñez, professeur Chili et de l’Université du Chili. Une cheurs. après-midi et a permis d’échanger à l’Université Catholique du Nord vingtaine de chercheurs et profes- sur les possibilités de faire émer- (UCN). En parrallèle de l’évènement, sionnels ont présenté leurs travaux ger des projets et une dynamique Alain Schuhl, Olivier Fudym et Hervé lors de cinq tables rondes portant commune. Plusieurs défis du CNRS Le Treut ont rencontré le nouveau chacune sur un thème particulier : en Amérique du Sud ont été mis en Ministre de la Science, Technologie, avant, notamment l’augmentation de et Innovation, Andrés Couve. Herve Table Ronde 1 : diffusion de la la visibilité du CNRS sur le territoire, Le Treut est climatologue, spécia- science et défis de la diffusion le renforcement de la proximité du liste de la simulation numérique du scientifique, qui avait pour objectif Photo : Alexis Lenoir réseau et l’amélioration des rela- climat, membre de l’Académie des de réfléchir à comment mieux par- tions avec les instances institution- sciences et directeur de l’Institut tager les résultas de recherche au nelles. L’un des leviers d’action en- Pierre-Simon-Laplace. Il a ainsi pu grand public, visagé serait la création d’un réseau échanger avec le ministre en vue de CNRS en Amérique du Sud. Cette la COP 25 qui se tiendra au Chili en Table Ronde 2 : défis liés aux première réunion a permis de sou- décembre 2019. sciences des données, afin d’échan- Réunion des responsables d’UMIs et de LIAs ligner l’intérêt qu’il peut y avoir sou- ger sur les défis actuels et futurs Cinq thèmes ont ensuite été abor- liés à la science des données, vent à aborder la coopération dans une approche régionale. 24 25
Événements La conférence-concert « Swing the d’Emmanuel Bigand (Violoncelle), Steve Duong (1er violon), Marguerite Dehors Brain » est un parfait mélange entre (2eme violon) et Jean-Christophe Haller une conférence assurée par Emma- (Alto). En complément, le Rolling String nuel Bigand, professeur en psychologie Quartet développe différentes interac- cognitive et directeur du Laboratoire tions avec le public (percussions, test Photo : CNRS d’Etude de l’Apprentissage et du Déve- d’anticipation de la musique etc...) per- loppement (LEAD), Université de Bour- mettant à celui-ci de participer active- gogne - CNRS UMR 5022, alternant et ment au spectacle. La représentation se des interventions musicales assurées déroule en actes autour de trois problé- par le Rolling String Quartet composé matiques distinctes. ACTE I ACTE 2 ACTE 3 Représentation du spectacle « Swing the Brain » Que se passe-t-il dans Pourquoi les humains Est-ce que la musique Événements notre cerveau quand jouent-ils de la musique « transforme » notre SWING THE BRAIN nous écoutons de la musique ? ? cerveau ? Quand la musique fait La de stimuler notre cerveau et d’amé- dimension scientifique de la liorer son fonctionnement au cours swinguer nos neurones conférence permet de répondre à ces questions tout en présentant un de notre vie. argumentaire musical. Les bienfaits de la musique sur des patients at- L a musique peut également jouer Dans le cadre des 80 ans du CNRS, le bureau de Rio – en partenariat avec sur nos émotions, une même mu- teint de maladies telles que Alzhei- sique jouée avec des rythmiques l’Institut Français du Brésil, l’Institut Moreira Salles de São Paulo et le Mu- mer ou Parkinson, sur des élèves et tonalités différentes permet de seu do Amanhã de Rio de Janeiro – a organisé la venue d’Emmanuel Bigand, en échec scolaire ou encore sur les modifier complétement la réaction professeur en psychologie cognitive et directeur du Laboratoire LEAD. nourrissons ont ainsi pu être déve- qu’elle suscitera chez l’auditeur. Les loppés. exemples des rhapsodies tsiganes Emmanuel était accompagné d’un quatuor à corde français, le Rolling String Cette Quartet (composé d’Emmanuel Bigand, Steve Duong, Jean-Christophe Hal- illustrent parfaitement cet exemple ler et Marguerite Dehors) pour la représentation de leur spectacle « Swing conférence permet éga- puisque les changements de rythmes the Brain » entre le 3 et le 9 juin 2019. lement de montrer la capacité de et d’ambiance incessants nous trans- notre cerveau à anticiper la musique portent d’une émotion à une autre au Ce spectacle propose, pendant deux heures, un panorama des différents ou à simplifier des morceaux dit « fil de la musique. C’est au travers de effets de la musique sur notre humeur, nos émotions, nos capacités d’ap- compliqués » en des morceaux plus ces différents exemples scientifiques prentissage ou de mémorisation, illustré par un répertoire varié incluant simples : travail qui est d’ailleurs et musicaux qu’Emmanuel Bigand et Mickael Jackson, les Rolling Stones, Daft Punk ou encore Anton Webern. présenté comme des mathématiques le Rolling String Quartet nous font musicales. La musique, au même voyager dans les méandres du cer- titre que les mathématiques, permet veau humain. 26 27
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