PAROLE DE CHERCHEURS Astronomie p.4 - ACTIONS CNRS IRN NANO - Twitter CNRS Rio
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Sciences Amérique du Sud n.06 - Février 2020 PAROLE DE ACTIONS CNRS TOUT UN CHERCHEURS IRN NANO PROGRAMME Astronomie p.4 ANDES p.8 CLIMAT AMSUD p.22
2 EDITORIAL 4 PAROLE DE CHERCHEURS le souffle du « Vent Solaire » | ARGENTINE 8 ACTIONS CNRS IRN NanoAndes | ARGENTINE 12 LUMIÈRE SUR... Sciences sans frontières : Interview d’Olga Anokhina | AMERIQUE DU SUD 16 L’Observatoire Pierre Auger fête ses vingts ans | ARGENTINE 20 TOUT UN PROGRAMME Lancement du progamme CLIMAT AmSud | AMERIQUE DU SUD 22 ÉVÉNEMENTS Café Scientifique | BRÉSIL 23 Symposium CNRS/Fiocruz | BRÉSIL 24 Lancement de deux projets à Montévideo | URUGUAY 26 Réunion des acteurs de la coopération scientifique | BRÉSIL Photo: Laura Person 1
Editorial 2020 : 10 ans déjà ! En 2020 le bureau du CNRS à Rio va fêter ses 10 ans. Ouvert en 2010, il avait pour objectif de développer la coopération scientif i- que avec le Brésil. Son périmètre d’action s’est élargi au Cône Sud (Argentine, Chili, Uruguay) en 2016, puis à l’ensemble de l’Amé- rique du Sud en 2019. Cette nouvelle attribution off re une vision plus globale des changements et des tendances actuelles de l’ac- tivité scientif ique et technologique de ce continent qui, malgré une grande instabilité politique, économique et sociale, possède un énorme potentiel humain. Face aux diff icultés que rencontrent actuellement les chercheurs de cette zone, la collaboration avec la France constitue pour eux un soutien et un repère important car elle s’inscrit dans la durée, quel que soit le contexte socio-politique des pays de la région. La grande majorité des pays d’Amérique du Sud ayant une longue tradition de coopération culturelle et scientif ique avec la France et avec le CNRS, il est essentiel de préserver et d’amplif ier nos re- lations, historiquement privilégiées, qui sont soutenues et réaff ir- mées par les projets de coopération dans les différents domaines de la science. Il est important également d’avoir une approche plus globale de la coopération, en unissant les actions de diffé- rents organismes de recherche et de différents services de coo- pération. La richesse de la collaboration des pays d’Amérique du Sud avec le CNRS est bien représentée dans ce numéro. Ainsi, l’article de Laura Steren dans le cadre des Actions met en lumière des liens 2
particulièrement forts qui unissent la France et plusieurs pays sud- américains dans le domaine des nanosciences. L’importance de collaboration multilatérale Sud-Sud incluant la France est également mise en relief dans Tout un programme. Cette rubrique présente un nouveau programme CLIMAT AmSud qui vient compléter deux autres outils existants STIC et MATH Am- Sud qui fonctionnent sur le même modèle, en réunissant les équi- pes de recherche sud-américaines avec des laboratoires f rançais. Le lancement conjoint de deux projets –IFUP, Institut Franco- -Uruguayen de Physique et IFUMI, Institut Franco-Uruguayen de Mathématiques de leurs Interactions– témoigne d’une vitalité sin- gulière de la coopération de la France avec l’Uruguay. L’Argentine est également à l’honneur dans ce numéro : la cé- lébration de 20 ans d’existence de l’Observatoire Pierre Auger en novembre 2019 a constitué un événement important dans l’agen- da de coopération scientif ique f ranco-argentin. Dans la rubrique Parole de chercheurs César Bertucci, chercheur au CONICET et responsable du LIA (IRP) f ranco-argentin MAGNE- TO, évoque ses recherches sur un phénomène météorologique singulier : « le vent solaire » qui interagit avec les différents ob- jets du système solaire comme des planètes, des astéroïdes, des comètes… Enf in, à l’instar de la coopération Sud-Sud, structurée par certains programmes de collaboration avec la France comme CLIMAT AmSud, des pays européens cherchent également à partager leurs expériences de coopération avec les pays de la zone et no- tamment avec le Brésil, comme l’illustre la Réunion des organis- mes scientif iques et des agences de f inancement européens et étrangers qui s’est tenue à São Paulo le 26 novembre 2019. L’année 2020, l’année anniversaire du bureau, va certes annoncer de nouveaux déf is mais sera très riche en projets, événements et coopérations. Olga Anokhina Directrice du Bureau CNRS Rio 3
Parole de chercheurs | Argentine LE SOUFFLE DU « VENT SOLAIRE » LA MÉTÉOROLOGIE DE L’ESPACE PROCHE ET LOINTAIN Cesar Bertucci cbertucci@iafe.uba.ar Cesar Bertucci est chercheur au CONICET (Conseil national de la re- cherche scientifique et technique). Il travaille à l’IAFE (Institut d’Astro- nomie et de Physique de l’Espace) qui dépend du CONICET et de l’Uni- versité de Buenos Aires. Ses travaux portent principalement sur l’étude expérimentale des champs magnétiques et des plasmas dans le système solaire et plus particulièrement sur les corps atmosphériques faiblement magnétisés. L e lancement de la sonde soviétique tout le système solaire jusqu’à la l’hé- Spoutnik en 1957 a marqué le début de liopause où il rencontre les vents des l’ère spatiale. À partir de ce moment, étoiles voisines. l’humanité s’est lancée à la découver- te de l’entourage proche et lointain de la Terre et a commencé à évaluer L ors de son voyage interplanétaire, le vent solaire interagit avec les diffé- l’impact de l’environnement spatial sur rents objets du système solaire : planè- notre planète. tes, lunes, comètes, astéroïdes avec L des conséquences qui dépendent des es scientifiques ont identifié la sour- propriétés physiques de ces objets tel- ce des phénomènes énergétiques du les que la présence d’un champ mag- Soleil, au-delà de l’effet de son rayon- nétique intrinsèque et/ou la présence nement (la lumière). En effet, outre les d’une atmosphère. ondes électromagnétiques qui com- posent le rayonnement solaire, notre étoile libère un vent de plasma, c’est à D epuis 1957, plusieurs milliers de satellites envoyés dans l’espace ont dire, un gaz ionisé et magnétisé connu fourni des mesures visant à compren- sous le nom de ‘Vent Solaire’. Le vent dre les relations entre le Soleil et les solaire se déplace à une grande vitesse objets du système solaire à partir des (plusieurs centaines de km/s) dans processus physiques qui ont lieu lorsque 4
Baker, CC BY-SA 3.0 IGO Crédit : ESA/A. La météorologie de l’espace utilise les mesures des satellites et des modèles numériques afin d’étudier l’impact de l’activité solaire sur la Terre et sur d’autres planètes le vent solaire interagit avec les at- phère de l’objet. Dans ce dernier cas mosphères et les champs magnétiques le vent solaire érode l’atmosphère en de ces objets. La manifestation la plus provoquant l’échappement des parti- évidente de cette interaction est la cules (molécules et atomes) d’origine formation, autour des objets les plus planétaire dans l’espace. Par exemple, massifs (notamment, des planètes), de le taux d’échappement atmosphérique régions appelées « magnétosphères » actuel de Mars est de 2-3 kg d’hydro- où l’écoulement du vent solaire est gène et oxygène combinés par secon- fortement perturbé. de. Ceci implique que la planète rouge aurait pu perdre au cours de son his- L e type de magnétosphère dépend toire l’équivalent en eau d’un océan planétaire de 23 mètres de profondeur. fortement de la présence ou l’absen- Le Laboratoire International Associé ce d’un champ magnétique généré par l’objet. Dans le cas des objets magnéti- sés tels que la Terre, Mercure, Jupiter, (LIA/IRP) MAGNETO, basé à Buenos Saturne, Uranus et Neptune, la mag- Aires en Argentine, s’intéresse aux pro- nétosphère est la région où le champ cessus physiques qui ont lieu dans l’en- magnétique de l’objet est plus fort que tourage électromagnétique de la Terre celui du vent solaire alors le champ et d’autres planètes. Ce projet réunit des magnétique planétaire devient une chercheur.e.s argentin.e.s et français.es sorte de bouclier magnétique qui met appartenant respectivement au CONI- l’atmosphère de l’objet à l’abri du vent CET et au CNRS qui étudient des pro- solaire. Si, par contre, l’objet n’est pas cessus clés intervenant dans l’échange suffisamment magnétisé (tels sont les d’énergie de matière entre le vent solai- cas de Mars et de Venus, de la Lune, re et les environnements magnétosphé- de Titan ou encore de Saturne), le riques et atmosphériques des planètes vent solaire est détourné par l’atmos- Terre et Mars et du satellite Titan. 5
Parole de chercheurs | Argentine L es activités du LIA MAGNETO s’or- multi-satellites tels que Cluster, The- ganisent autour de trois axes thémati- mis ou la plus récente Magnetospheric ques : MultiScale (MMS), ou encore mono- -satellitaires comme la sonde Parker La turbulence et la reconnexion Solar Probe fournissent des mesures magnétique en tant que mécanismes d’une qualité sans précédent qui per- de dissipation de l’énergie dans le vent mettent d’accéder à des échelles inex- solaire. plorées et de valider des modèles de turbulence. Le transfert de l’énergie et la quan- tité de mouvement dans les magnétos- phères planétaires. La reconnexion est un autre mécanis- me fondamental qui contribue à la dissi- pation de l’énergie dans le vent solaire à La météorologie de l’espace : l’im- partir d’une reconfiguration des champs pact des évènements solaires extrê- magnétiques dans des régions très exi- mes sur les magnétosphères. gües de l’espace. Ce processus est à l’origine des phénomènes tels que les 1. Systèmes fortement corrélés sous-orages magnétiques où le champ magnétique terrestre subit une reconfi- La turbulence est un phénomène uni- guration globale en quelques heures en réponse aux perturbations du vent so- versel qui contribue fortement à la dis- sipation de l’énergie dans les gaz et les laire, et dont la manifestation la plus visi- fluides. Aujourd’hui, plusieurs missions ble est l’occurrence des aurores polaires. Crédits : C.Bertucci Les membres du LIA MAGNETO lors du Kick-off meeting à Buenos Aires en février 2018 6
2. Magnétosphères planétaires D eux types d’obstacles peuvent frei- D es données de sondes spatiales et ner l’écoulement du vent solaire autour des modèles numériques mis en pla- d’une planète : son champ magnétique ce permettent de reconstituer toute et/ou son ionosphère (la couche supé- la chaîne de processus associés aux rieure ionisée de l’atmosphère). Dans événements solaires extrêmes. Il y a le premier des cas, le champ magnéti- un intérêt croissant de la communau- que génère une cavité dominée par le té scientifique à approfondir la com- champ magnétique planétaire qui pro- préhension des évènements extrêmes tège l’atmosphère de l’érosion du vent et de leur impact afin de protéger non solaire. Dans le cas des planètes non seulement l’intégrité des systèmes magnétisées, le vent solaire interagit spatiaux mais aussi les différents types directement avec leurs ionosphères et d’organismes vivants. L exosphères en provoquant l’échappe- ment de particules d’origine planéta- e projet MAGNETO a démarré ses ire dans l’espace. Autour de Mars, cet activités en 2018 et réunit une ving- échappement est suffisamment im- taine de chercheurs et chercheuses portant pour imaginer que la planète appartenant aux laboratoires suivants : aurait pu perdre une grande partie de l’eau qui traversait, hypothétiquement, En Argentine : sa surface autrefois. Des mécanismes responsables de l’échappement at- Instituto de Astronomía y Física del mosphérique peuvent être identifiés Espacio (Université de Buenos Aires / notamment grâce aux données de la CONICET) sonde Mars Atmosphere et Volatile Departamento de Física de l’Univer- EvolutioN (MAVEN). sité de Buenos Aires 3. Météorologie de l’espace Departamento de Ciencias de la At- mósferas y Los Océanos de l’Université L’écoulement du vent solaire est varia- de Buenos Aires ble en fonction du cycle solaire (11 ans). En France : Lorsque les éruptions solaires atteignent un maximum d’activité, elles deviennent Laboratoire d’Atmosphères, Milieux de plus en plus fréquentes et énergéti- Observations spatiales, Guyancourt ques en générant des éjections de masse coronale (EMC) qui se propagent rapide- Institut de recherche en Astrophi- ment à travers le système solaire. L’im- que et Planétologie, Toulouse pact des EMC sur les magnétosphères et les atmosphères des corps du système Laboratoire de physique de plasmas, solaire peut avoir des conséquences très École Polytechnique, Palaiseau significatives telle qu’une augmentation du taux d’échappement atmosphérique. 7
Actions CNRS |Amérique du Sud IRN NANOANDES Nanomatériaux et nanostructures pour l’énergie et la santé LAURA STEREN steren@tandar.cnea.gov.ar ALAIN IBANEZ alain.ibanez@neel.cnrs.fr Dans le cadre d’une initiative origi- d’écoles thématiques dans diffé- rentes villes d’Amérique du Sud. De- nale entre les pays d’Amérique du Sud et la France, l’IRN NanoAndes a été puis 2011, grâce à l’effort conjoint créé en 2017 afin de réunir les travaux de chercheurs français et de la ré- sur la synthèse des nanomatériaux et gion sud-américaine, des écoles des nanostructures et sur leurs appli- d’été NanoAndes ont été organi- cations dans les domaines de l’éner- sées à Carthagène (Colombie), Quito gie et de la santé. La construction de (Équateur), La Paz (Bolivie), Mérida ce réseau NanoAndes s’est appuyée (Venezuela), San José (Costa Rica) et sur des coopérations antérieures Cali (Colombie) et ont accueilli plus dans le domaine des nanosciences du de 300 étudiants latino-américains. Laboratoire International Franco-Ar- L’apport de l’association Puya de gentin de Nanosciences (LIFAN). Raimondi (France) fut essentiel dans la création et la consolidation des écoles NanoAndes. 1. Contexte Le réseau NanoAndes, qui a pré- D epuis la création du Labora- toire International Franco-Argentin cédé la création de l’IRN, est né en de Nanosciences-LIFAN en 2009, 2010, suite à une première rencontre l’Institut des Nanosciences de Pa- à Lima (Pérou) entre des chercheurs ris (Sorbonne Université - CNRS, d’Amérique du Sud et de France. France) et l’Instituto de Nanoscien- L’objectif premier de ce réseau fut de cia y Nanotecnologia [l’Institut des mener des actions conjointes dans le Nanosciences et de la Nanotechno- domaine de la formation de jeunes logie] (CNEA-CONICET, Argentine) professionnels de la discipline à tra- ont développé des recherches en vers des échanges et l’organisation commun dans des domaines allant 8
Crédits : L.Steren Participants à l’École NanoAndes, Buenos Aires, Argentine 2017 des nanosciences appliquées à la NanoAndes a été créé en 2017, avec spintronique en passant par la na- l’objectif de développer deux princi- nophotonique et les surfaces. Entre paux types d’actions : la formation et 2009 et 2016, plus de 50 chercheurs la coopération scientifique. ont été impliqués dans ce laboratoire international mixte, plus de 40 mis- sions d’étudiants de second cycle et L a constitution de l’IRN a eu lieu à Cali, en Colombie, en 2016. À la fin de de chercheurs ont eu lieu entre les l’école NanoAndes, un workshop a deux pays, quatre ateliers théma- été organisé durant lequel les cher- tiques ont été réalisés (deux en Ar- cheurs de la Bolivie, du Pérou, du gentine et deux en France) et plus de Costa Rica, de l’Équateur, de la Co- 60 articles ont été co-publiés. lombie, de l’Argentine et de la France ont présenté les activités de leurs la- 2. La création de l’IRN NANO- boratoires et institutions. La consti- tution d’un réseau de chercheurs ANDES s’est alors imposée comme la solution C’est dans ce contexte, que l’IRN la plus appropriée pour promouvoir la coopération scientifique interna- 9
Action CNRS | Amérique du Sud tionale entre les pays membres. Les prennent, d’une part, l’organisa- pays signataires de l’IRN sont l’Ar- tion annuelle de l’école thématique gentine (CONICET, UBA), la Colombie NanoAndes en France et dans les pays (Univ. del Valle), le Pérou (CONCY- d’Amérique du Sud et, d’autre part, la TEC, Fac. Ingenieria Lima), le Costa participation de jeunes chercheurs Rica (LANOTEC San Jose) et la France aux écoles d’été organisées par les (Institut des Nanosciences de Paris, pays membres de l’IRN (ESONN-Gre- Institut Neel et laboratoire SYMMES noble, Master Nanomat-Paris, Sol- à Grenoble), mais des chercheurs de Gel school-Buenos Aires...). la Bolivie, du Chili, du Mexique, de l’Équateur, du Brésil et du Venezuela participent également régulièrement L a coopération scientifique est, quant à elle, assurée par des missions aux activités. de courte durée dans les laboratoires L en France et en Amérique du Sud des e projet scientifique de l’IRN s’arti- membres du réseau et, notamment, cule autour de trois axes : via la mobilité des jeunes chercheurs. L’élaboration et le développe- 3. Actions ment de nanomatériaux fonction- nels au moyen d’outils physiques et chimiques; L ’IRN a commencé officiellement ses activités en 2017 avec l’organi- L’application aux domaines de la sation de l’école thématique et du récupération et de la conversion de workshop NanoAndes à Buenos Aires, l’énergie et au défi de l’éco-efficacité en Argentine. Plus de cinquante étu- pour l’utilisation optimisée de l’éner- diants ont participé à cette première gie et des ressources naturelles; école. Ces étudiants venaient des quatre coins de l’Amérique du Sud : L’Application au domaine de la mé- du Costa Rica au Brésil, en passant decine (nanomédecine) et aux études par le Chili, l’Équateur, la Colombie, toxicologiques des nanomatériaux. le Pérou, Cuba, le Venezuela et l’Ar- gentine. “ LES ENSEIGNEMENTS ONT PORTÉ SUR LE L ’évènement s’est déroulé dans les locaux de l’Université de Buenos DÉVELOPPEMENT Aires et de la Commission Nationale DE NOUVEAUX à l’Énergie Atomique (CNEA) et a été NANOMATÉRIAUX, DE organisé en cours théoriques et pra- tiques ainsi qu’en tables rondes. Les LEUR SYNTHÈSE À LEUR enseignements ont porté sur le déve- CARACTÉRISATION ” loppement de nouveaux nanomaté- riaux, de leur synthèse à leur carac- Les activités de formation com- térisation et se sont terminés par la 10
Crédits : L.Steren Étudiants dans la salle blanche de l’Institut de nanoscience et de nanotechnologie CNEA-CONICET (Buenos Aires). École NanoAndes, Argentine, 2017 présentation d’applications dans les chercheurs et jeunes chercheurs, domaines de l’énergie et de la santé. le réseau a favorisé d’autres actions Les ateliers pratiques ont été réalisés comme l’échange d’étudiants de dans les laboratoires des institutions troisième cycle, notamment par le organisatrices (Université de Bue- financement de stages pour les étu- nos Aires et Institut de Nanoscience diants de master et de doctorat ; la et de Nanotechnologie CNEA-CONI- réalisation de programmes docto- CET-INN) et ont traité de sujets allant raux conjoints ; la participation de de la synthèse chimique des nanopar- doctorants dans les écoles d’été or- ticules à la fabrication de leurs dispo- ganisées par les membres du réseau sitifs dans la Salle Blanche de l’INN. dans leurs pays respectifs ; la visite de professionnels dans des labora- A près l’école d’été, le workshop a toires français et latino-américains et l’organisation de workshops sur donné lieu à la présentation orale de plus de trente travaux par les des thèmes spécifiques (Ex. MATE, membres du réseau et les invités. Les Paris 2018). Le écoles thématiques et workshops sui- vants se sont déroulés en 2018 à Mon- réseau international de re- terrey (Mexique) et en 2019 dans les cherche IRN NanoAndes est un pro- villes de Concepción et de Santiago jet enrichissant qui fournit un cadre (Chili). Les prochaines manifestations attractif et efficace pour la création auront lieu dans la ville de Lima (Pé- de nouvelles collaborations scienti- rou) en octobre 2020. fiques transatlantiques, entre les la- boratoires français et latino-améri- Outre les réunions annuelles des cains membres du réseau. 11
Lumière sur... | Amérique du Sud SCIENCES SANS FRONTIÈRES, INTERNATIONALISATION DE LA RECHERCHE : INTERVIEW D’OLGA ANOKHINA OLGA ANOKHINA OLGA.ANOKHINA@CNRS.FR Olga Anokhina a débuté son mandat en tant que directrice du bu- reau du CNRS de Rio en septembre dernier. À l’occasion du 2 ème Forum de l’Internationalisation qui s’est tenu à Brasilia du 10 au 12 septembre 2019, elle s’est exprimée sur les enjeux actuels de l’internationalisation de la recherche. L’entretien a été réalisé par Vanessa Vieira (Secrétariat de Communication - Université de Brasilia). Selon vous, compte-tenu du thème nalisation de la science moderne. du forum, quelle est la principale contribution que vous souhaitez S’y ajoutent des publications OPEN mettre en avant? ACCESS toujours plus nombreuses, accessibles gratuitement et instanta- Aujourd’hui, dans le monde globalisé, nément dans tous les coins du globe, la science n’a plus de frontières. même dans des endroits les plus re- culés et précaires où l’achat et même Ainsi, on voit de nombreuses co-publi- le simple envoi postal de livres est cations des chercheurs provenant de difficile voire impossible. L’internatio- différents pays, un grand nombre de nalisation de la science moderne est colloques internationaux co-organi- incontestablement renforcée par des sés par des institutions de deux ou de programmes scientifiques de coopé- plusieurs pays auxquels assistent des ration de différente nature (bilatéraux, chercheurs du monde entier. Dans de multilatéraux, européens, internatio- nombreuses disciplines, ces colloques naux…). donnent lieu, à leur tour, à des publi- cations des actes, ce qui perpétue le Enfin, une chose essentielle pour « cercle vertueux » de l’internatio- construire la science de demain est 12
l’existence de bourses de doctorat en - être le point de contact privilégié du cotutelle qui, d’une part, enrichissent CNRS pour les questions européennes le jeune chercheur par la découverte et internationales (institutions étran- de différentes traditions et approches gères, MEAE, MESRI et autres institu- scientifiques et, d’autre part, donnent tions françaises) lieu, souvent, à de nouvelles collabora- tions et à de nouvelles connexions entre - établir des partenariats gagnant-ga- les chercheurs des deux pays qui enca- gnant en fonction des priorités scienti- drent le doctorant. fiques et géographiques ; Selon le Centre National de la Re- - accroître la visibilité et l’attractivité cherche Scientifique, quelles sont les du CNRS ; nouvelles tendances/défis globaux po- sés pour l’internationalisation scienti- - développer la concertation avec ses fique et technologique? partenaires académiques. Le CNRS fait de l’internationalisation En sa qualité de l’un des organismes de sa priorité. Il existe donc, au sein du recherche le plus important au monde, CNRS, sous la direction du Directeur le CNRS a créé huit bureaux qui le Général, Délégué à la Science, un dé- représentent à l’étranger (https:// partement spécifique – La Direction international.cnrs.fr/) et dont les ac- Europe de la recherche et coopéra- tions couvrent une très grande partie tion internationale (DERCI) – qui est du territoire mondial : Rio de Janeiro, chargée de mettre en place la poli- Washington DC, Pretoria, Bruxelles, tique scientifique du CNRS à l’inter- Pékin, New Delhi, Singapour, Tokyo. national. Ses principales missions Les bureaux du CNRS à l’étranger ef- consistent à : fectuent une veille scientifique et 13
Lumière sur... | Amérique du Sud technologique et structurent la col- - le soutien à la mobilité internatio- laboration scientifique du CNRS avec nale des chercheurs(euses) et des doc- des partenaires stratégiques dans les torant(e)s rattachés à des laboratoires zones dont ils sont responsables. Avec CNRS (par exemple à travers les pro- l’aide des bureaux du CNRS à l’étranger, grammes comme IEA). le CNRS mène les actions suivantes qui favorisent l’internationalisation de la Enfin, il faut souligner que le CNRS science : exerce une très forte attractivité pour des chercheurs du monde entier et - l’animation d’un réseau d’unités de que de nombreux chercheurs du CNRS recherche à l’étranger. Affichant une sont d’origine étrangère (17% des cher- forte ambition européenne et inter- cheurs permanents du CNRS sont nationale, le CNRS s’appuie sur le ré- étrangers). Ils apportent au monde seau d’unités de recherche à l’étranger scientifique français non seulement unique au monde. Ces unités sont soit leur vision du monde et de la science, proprement CNRS (IRL), soit sont gé- enrichie par leur expérience person- rés en partenariat avec le Ministère de nelle différente, mais aussi, souvent, la l’Europe et des Affaires Étrangères : connexion avec le réseau scientifique UMIFRE (http://www.umifre.fr/). de leur pays d’origine. - le soutien aux programmes de re- cherche dans le cadre des outils de “ LE CNRS CONSIDÈRE coopération internationale : accords LA COOPÉRATION AVEC de coopération bilatéraux, IRN, IRP, DES PAYS D’AMÉRIQUE IRL, IEA. DU SUD COMME UNE - l’accompagnement à la recherche de PRIORITÉ STRATÉGIQUE ” financements européens sur projets. Les offres de financement interna- Selon le Centre National de la Re- tional et européen sont extrêmement cherche Scientifique, quelles sont les compétitives. Des dispositifs comme potentiels qui peuvent être mis en le programme de recherche et d’in- évidence dans le cadre de la coopéra- novation de l’Union européenne pour tion scientifique entre la France et le 2014-2020, Horizon 2020, conjuguent Brésil/Amérique Latine? l’excellence scientifique, le lien avec le monde industriel et les défis sociétaux. Le CNRS considère la coopération avec Il est évident que tous les chercheurs des pays d’Amérique du Sud comme ne sont pas préparés à répondre à ce une priorité stratégique. D’ailleurs, type de demande. Pour les aider dans pour cette même raison, le bureau du leurs démarches en les accompagnant CNRS qui a été ouvert à Rio de Janei- dans toutes les phases de l’élaboration ro en 2010 pour promouvoir, initiale- de leurs projets, le CNRS met à leur ment, la coopération scientifique fran- disposition des réunions d’information co-brésilienne, possède aujourd’hui, et le personnel spécialement dédié. en 2019, une vocation beaucoup plus 14
Lumière sur... | Amérique du Sud étendue qui vise à développer la col- de recherche (CNRS-IMPA) en mathé- laboration avec tous les pays du conti- matiques Jean-Christophe Yoccoz basé nent d’Amérique du Sud. Pour ce faire, à Rio de Janeiro. outre les instruments généraux que le CNRS met en place avec l’ensemble de Cette unité, qui a été créée en 2006 pays étrangers (IRN, IRL, IRP et IEA), dans la dynamique du réseau fran- il existe un grand nombre de pro- co-brésilien en mathématiques, réunit grammes spécifiques de coopération aujourd’hui une cinquantaine de cher- qui peuvent être bilatéraux ou encore cheurs en mathématiques en se plaçant avoir une portée régionale, comme au meilleur niveau dans, au moins, trois par exemple MATH Amsud et STIC branches d’excellence : les systèmes Amsud, qui ont déjà fait leurs preuves, dynamiques, les équations aux dérivées ou encore CLIMAT Amsud, qui sera partielles et la géométrie. Le mathéma- initié en 2020. Ces programmes ont ticien brésilien Artur Ávila, lauréat de bien entendu la vocation de favoriser la médaille Fields en 2014 et qui a long- la coopération de la France AVEC les temps été chercheur au CNRS, incarne pays d’Amérique du Sud mais aussi, parfaitement la fructueuse coopération ENTRE les pays de ce continent. Dans franco-brésilienne. ce cas précis, la France –et le CNRS Olga Anokhina, Directrice du bureau du CNRS qui participe activement à ces pro- de Rio de Janeiro, 2019 grammes– joue un rôle de catalyseur dans la coopération internationale qui se déplace de l’axe classique bilatéral Nord-Sud vers l’axe multilatéral de portée régionale Nord-Sud-Sud. Enfin, les pays d’Amérique du Sud re- çoivent un nombre très important de missions de chercheurs du CNRS et notamment dans le domaine des Photo: Laura Person sciences humaines et sociales. Souhaiteriez-vous aborder une autre question qui n’aurait pas été formulée ci-dessus? Dans la coopération scientifique du CNRS avec des pays d’Amérique du Sud, le Brésil occupe une place de première importance. Il existe de nombreux pro- grammes de coopération scientifique franco-brésiliens mais je voudrais en donner ici un seul exemple embléma- tique : un IRL, laboratoire international 15
Lumière sur... | Argentine L’OBSERVATOIRE PIERRE AUGER FÊTE SES VINGTS ANS L’équipe de l’Observatoire Pierre Auger, le plus grand détecteur de rayons cosmiques au monde, a célébré les vingt ans de l’Observa- toire à Malargüe, province de Mendoza, en Argentine, du 14 au 16 novembre 2019. L e 14 novembre, après l’accueil des invités et participants, le symposium la création de l’observatoire : plusieurs personnalités sont intervenues pour scientifique a débuté par des exposés rappeler l’importance de cette réali- rappelant la genèse de l’Observatoire sation hors norme dans la recherche Pierre Auger. Tout a commencé dans la internationale pour la vie scientifique tête de quelques physiciens, emmenés argentine et la province de Mendoza, par James Watson Cronin (prix Nobel ainsi que pour la ville de Malargüe. Puis de physique en 1980) de l’université de une sculpture érigée sur le campus de Chicago et par Alan Watson de l’uni- l’Observatoire a été dévoilée. versité de Leeds. Leur objectif était de créer un gigantesque observatoire pour étudier les rayons cosmiques d’ultra L ’Observatoire Pierre Auger couvre une superficie de 3000 km2 dans la haute énergie (RCUHE). Après des an- pampa argentine, au pied de la cordil- nées passées à rassembler d’autres phy- lère des Andes, à proximité de la ville siciens et ingénieurs, qui ont travaillé de Malargüe. Il est conçu pour étudier ensemble sur le projet, et à trouver l’en- les rayons cosmiques aux plus hautes droit idéal, les premiers prototypes ont énergies. Ce sont les particules les plus été lancés dès 2001, et la construction puissantes de l’Univers : leur énergie de l’Observatoire s’est achevée en 2008. dépasse les 1020 (des centaines de mil- L liards de milliards) électronvolts (eV). es journées des 15 et 16 novembre ont En comparaison, les particules étu- été consacrées à la visite des principaux diées dans les plus grands accéléra- détecteurs de l’Observatoire (détecteurs teurs, y compris celles accélérées par le de fluorescence et détecteurs Cheren- LHC au CERN à Genève, sont dix mil- kov à eau) et à la cérémonie célébrant lions de fois moins énergétiques. D’où 16
Credit: Observatoire Pierre Auger Cérémonie des 20 ans de l’observatoire Pierre Auger à Malargüe viennent-elles ? Quelle est leur nature ? Amarilla autour de Malargüe est un em- Comment atteignent-elles des énergies placement idéal, bénéficiant d’une at- aussi extrêmes ? L’objectif de l’Obser- mosphère claire où l’altitude, d’environ vatoire Pierre Auger est d’apporter des 1400m, permet de détecter les gerbes réponses à ces questions. avant leur extinction. Outre sa taille ex- ceptionnelle, l’Observatoire allie deux L ’étude des rayons cosmiques d’ul- tra haute énergie est difficile car il faut techniques complémentaires de dé- tection des grandes gerbes atmosphé- faire face à des défis expérimentaux. En riques : effet, le flux de ces énergies est trop faible pour permettre leur détection un réseau de 1660 détecteurs de directe au dessus de l’atmosphère. Ces particules, des cuves à effet Cheren- particules cosmiques sont donc obser- kov contenant chacune 12 tonnes d’eau, vées en analysant les cascades de mil- afin d’échantillonner le profil latéral des liards de particules secondaires qu’elles gerbes, c’est-à-dire le nombre de par- génèrent dans l’atmosphère et que l’on ticules traversant une surface donnée nomme « grandes gerbes atmosphé- à une certaine distance du coeur de la riques ». Leur flux ne dépassant pas gerbe, 1/km2/an au-delà de 1019 eV, il est né- cessaire de couvrir des surfaces de dé- 27 télescopes à fluorescence entou- tection gigantesques pour collecter un rant le réseau, détectant la faible lu- grand nombre d’événements. mière ultraviolette émise par les mo- lécules d’azote de l’atmosphère lors du L ’Observatoire Pierre Auger, ainsi nommé en l’honneur du physicien fran- passage des gerbes, afin d’échantillon- ner leur profil longitudinal, c’est-à-dire le nombre de particules en fonction de çais ayant étudié les grandes gerbes at- l’altitude. mosphériques dès 1938, est exploité par la collaboration éponyme, rassemblant plus de 400 scientifiques de 17 pays. La L ’utilisation conjointe de ces deux en- sembles de détection a permis à l’Ob- plaine des hauts plateaux de la Pampa 17
Crédits : X-ray: NASA/CXC/CfA/R.Kraft et al.; Submillimeter: MPIfR/ESO/APEX/A. Weiss et al.; Optical: ESO/WFI Image composite de Centaurus A, une des galaxies à noyau actif les plus proches de nous avec un trou noir central et des jets de plasma susceptibles d’accélérer des rayons cosmiques servatoire Pierre Auger de franchir un cules très massives. L’étude de la ré- saut autant qualitatif que quantitatif qui partition des directions d’arrivée des le place à la pointe des recherches dans rayons cosmiques a fourni la preuve ce domaine d’étude. Après une quin- que les plus énergétiques viennent zaine d’année de fonctionnement, les d’au-delà de notre galaxie, et les nom- analyses bénéficient d’une statistique breux résultats récents sont porteurs importante et d’une connaissance de d’espoir quant à la possibilité de mieux plus en plus précise des mesures réali- comprendre l’origine de ces particules sées. Cela permet d’obtenir, aujourd’hui, cosmiques d’énergie incroyablement des résultats remarquables et des avan- élevée. Pourtant, leurs sources n’ont cées scientifiques dans la compréhen- jusqu’alors pas été identifiées de façon sion des phénomènes de haute énergie formelle. liés aux processus les plus violents de l’univers. L e projet AugerPrime, conçu pour L améliorer les performances de l’Ob- a mesure du spectre des rayons servatoire, permettra d’apporter les cosmiques réalisée par l’Observa- éléments de réponse indispensables toire Pierre Auger couvre une grande pour élucider cette question. L’élément gamme d’énergie, allant de 31.016 à clé est l’ajout de détecteurs à scintilla- plus de 1020 eV. Plusieurs particularités tion sur chaque cuve à eau. Pour trai- ont été décelées comme par exemple ter les informations délivrées par ces la suppression brutale du flux pour deux types de détecteurs, une nou- une énergie supérieure à 51.019 eV. velle électronique d’acquisition et de Des limites sur les flux de photons et contrôle est développée par la collabo- de neutrinos d’ultra haute énergie ont ration Pierre Auger et les laboratoires permis d’éliminer la plupart des mo- impliqués (à l’exception des cartes, dèles pour lesquels les rayons les plus construites dans une société privée). énergétiques sont les produits de dé- Les nouveaux détecteurs sont en cours croissance de (hypothétiques) parti- d’installation sur le site de l’Observa- 18
Website http://www.auger.org/ toire, plusieurs sont déjà en fonction- fonctionnement de l’ensemble de l’Ob- nement. servatoire, et dans la construction du premier réseau de radio-détection sur Il’IN2P3 nitialement, des laboratoires CNRS de et de l’INSU étaient impliqués le site. Actuellement, trois laboratoires de l’IN2P3 sont membres de la collabo- dans le projet mais, depuis une quin- ration Pierre Auger : le LPNHE, l’IPNO, zaine d’années, seuls des laboratoires le LPSC. Ces deux derniers participent de l’IN2P3 sont associés : le groupe du activement à la réalisation du projet Au- LPNHE a été particulièrement actif dès gerPrime, tant pour la construction des la phase de création du projet. La France détecteurs à scintillation que pour le a clairement joué un rôle majeur dans la développement de la nouvelle électro- conception et dans la construction de nique. L cet observatoire hors normes via le PCC Collège de France (devenu l’APC par la es chercheurs de l’IN2P3 se sont tou- suite) et le LTFB (lNSU) lors du démar- jours fortement impliqués dans l’ana- rage du projet puis avec le LAL et l’IPNO lyse des données et leur interpréta- en 2000. Les laboratoires français ont tion et ont joué un rôle très important notamment réalisé l’essentiel de l’élec- dans l’obtention de résultats de grande tronique des détecteurs Cherenkov, qualité. Les objectifs de physique des ainsi que les algorithmes et programmes chercheurs français sont centrés sur informatiques essentiels au fonctionne- ceux qui ont motivé leur activité de re- ment de l’Observatoire. Le CC-IN2P3 cherche depuis les 15 dernières années. est devenu dès le début du projet le lieu Ils poursuivent leurs études de la dis- de stockage officiel des données d’Au- tribution des directions d’arrivée des ger ainsi que la première plateforme de rayons cosmiques, et celles concernant simulation. Les laboratoires du LPSC et leur spectre en énergie, sur toute la Subatech ont rejoint respectivement la gamme d’énergie accessible, et exploi- collaboration en 2006 et 2007 et ont teront de façon optimale les informa- pris en charge des responsabilités im- tions rendues disponibles par l’adjonc- portantes dans le contrôle et le suivi du tion des nouveaux détecteurs. Credit: Céline ANAYA-GAUTIER Un détecteur de particules à effet Cherenkov (cuve à eau de 3,6m de diamètre) 19
Tout un programme | Amérique du Sud LANCEMENT DU PROGRAMME CLIMAT AMSUD L es Programmes STIC et MATH Am- et MATH). Au côté du CNRS, ce nou- Sud ont été initiés par le MEAE (Mi- veau programme compte sur la parti- nistère de l’Europe et des Affaires cipation de centres de recherche fran- étrangères) respectivement en 2005 et çais de premier plan tels que le CIRAD, en 2007, par le biais de sa Délégation l’IRD, l’INRIA et l’INRA. Outre le Chili, régionale de coopération pour l’Amé- l’Argentine, la Bolivie, la Colombie, le rique du Sud (DRC), pour promouvoir Paraguay, le Pérou et l’Uruguay y sont la coopération scientifique entre les également associés. chercheurs français et les chercheurs sud-américains. L’INRIA, le CNRS et l’Institut Mines-Télécom sont associés E n octobre 2019, la réunion annuelle du comité STIC et MATH AmSud s’est aux programmes, co-évaluent et co-fi- déroulée à Asunción, au Paraguay. nancent les projets. Cette rencontre a permis de rassem- L bler, pour la première fois, les membres e succès de ces programmes et la du comité scientifique du nouveau volonté des différents partenaires à programme CLIMAT AmSud et de défi- dynamiser la coopération régionale nir conjointement les termes de l’appel sur des sujets de société actuels ont à projets. fait naitre, au cours de l’année 2019, un nouveau programme : CLIMAT Am- Sud construit autour de la probléma- Les principaux objectifs du pro- gramme CLIMAT AmSud sont : tique des changements climatiques. La CONICYT (Chili) assure le secrétariat La promotion et le renforcement général du nouveau Programme, avec de la collaboration et la création de l’appui d’une Volontaire Internationale réseaux de recherche et de développe- qui effectue une partie de sa mission ment par le biais du cofinancement de au sein de cet organisme (comme c’est missions de recherche entre les pays déjà le cas pour les programmes STIC 20
Credit: Jean Thèves Réunion annuelle des programmes STIC et MATH AmSud à Asunción sud-américains et la France. recherche, avec des missions d’une durée inférieure ou égale à 30 jours. La promotion de la mobilité des Les projets sélectionnés devront asso- jeunes chercheurs, à travers des sé- cier au moins un groupe de recherche jours de recherche, des échanges pour français et au moins deux équipes des la réalisation d’ateliers scientifiques, pays sud-américains. Un rapport in- d’écoles d’été et de la mobilité des étu- termédiaire sera présenté à la fin de la diants pour la réalisation de stages et première année du projet et un rapport de co-tutelles. final à l’issu du programme. C L’appel à projets est ouvert depuis le e nouveau programme permettra le développement de projets de re- cherche entre la France et l’Amérique 20 décembre 2019 et sera clôturé le 20 du Sud liés à la variabilité et au chan- avril 2020. Les projets seront ensuite gement climatique. Les projets sélec- évalués et sélectionnés dans la deu- tionnés seront financés durant deux xième partie de l’année pour un lance- ans (sur le même modèle que STIC et ment des travaux au début de l’année MATH AmSud). Chaque institution as- 2021. surera la mobilité de ses équipes de APPEL À PROJET OUVERT DU 20 DÉCEMBRE 2019 AU 20 AVRIL 2020 HTTP://STICMATHAMSUD.ORG/ LHOCHMANN@CONICYT.CL. 21
Événements | Brésil CAFÉ SCIENTIFIQUE : SÉDUCTION ET REPRODUCTION EN MILIEUX MARINS À l’heure où les séries de slows ont disparu des discothèques, et que l’Homme considère que les réseaux sociaux seuls peuvent réduire la difficulté de trou- ver un (ou une) partenaire sexuel(le), il convient de montrer qu’il existe dans la nature des exemples pour lesquels il est bien plus compliqué d’assurer une descendance. Il existe même un monde, celui du silence, où bramer comme un cerf pour attirer une femelle n’est pas possible. Il existe même des êtres vivants capables de donner des milliers, des millions de descendants sans bouger le moindre membre. L e 24 octobre 2019 Thierry Pérez s’est Pérez a amené le public à la découverte exprimé sur le thème de la séduction de l’inventivité des représentants de la et de la reproduction en milieu marin, biodiversité marine et a présenté des à l’occasion d’un café scientifique or- exemples d’art de la séduction et de la ganisé par le bureau du CNRS Rio, à la reproduction chez de nombreuses es- Bibliomaison du Consulat de France pèces. Ces méthodes sont empruntées de Rio de Janeiro. Thierry Pérez est di- à nos plus proches cousins vertébrés, recteur de recherche au CNRS au sein adeptes des parades amoureuses, mais de l’Institut Méditerranéen de Biodi- aussi à nos plus lointains parents qui versité et d’Écologie Marine et Conti- ont développé des stratagèmes repro- nentale (IMBE). Il est spécialisé dans ductifs ayant évolué depuis plus de l’étude d’un groupe d’organismes pré- 500 millions d’années. De la nage du sents dans toutes les mers du monde mérou, à la méthode « sneaker » du –les éponges–, ce qui le conduit à tra- poisson lune en passant par la danse vailler dans le monde entier. Depuis de la cellule charriante des éponges de nombreuses années, il mène ses et la parade des requins, cette confé- recherches au Brésil dans le domaine rence a permis de connaitre de ma- de la biodiversité des éponges. Il est nière ludique ce qui se passe dans les aujourd’hui directeur du Laboratoire profondeurs de la mer. International Associé franco-brésilien MARRIO (LIA - IRP) créé en 2013, ré- sultat de collaboration entre le CNRS, La conférence a réuni près de 40 per- sonnes. Le public, curieux et conquis, l’UFRJ et l’UERJ. a pu interagir avec Thierry Pérez dans L ors du café scientifique, Thierry une session de questions/réponses à la suite de cette présentation. 22
Événements | Brésil SYMPOSIUM FIOCRUZ/CNRS : UN ACCORD SIGNÉ Gustavo Matta (Coordinateur exécutif du réseau Zika Sciences Sociales, Fiocruz), Jean-Paul Guilhaumé (Consul de France à Rio de janeiro), Nísia Trindade Lima (Présidente de la Fiocruz), Olga Anokhina (Directrice du bureau du CNRS en Amérique du Sud), Wilson Savino (Coordinateur des Stratégies d’Intégration Régionale et Nationale, Fiocruz), Paulo Buss (Coordinateur du Centre de Relations Internationales en Santé, Fiocruz), Marie Gaille (Directrice Adjointe Scientifique CNRS-INSHS) (Photo : Peter Ilicciev – Fiocruz) La Fondation Oswaldo Cruz (Fiocruz) général du Fiocruz Global Health Cen- est une institution de recherche et de ter. Le symposium, qui a duré 3 jours et développement en sciences biologiques a qui réuni des chercheurs de Fiocruz et fondée par l’épidémiologiste Oswaldo du CNRS, a été divisé en quatre thèmes : Cruz, à Rio de Janeiro en 1900. Elle est considérée comme l’une des principales la santé environnementale, santé hu- institutions de recherche en santé pu- maine et biodiversité ; blique au monde et a pour mission de promouvoir la santé et la qualité de vie les questions de santé mondiale, les à travers le partage de connaissances migrations et les épidémies mondiales ; et de technologies. La Fiocruz a une longue tradition de coopération avec l’accès aux soins de santé et aux sys- différents organismes français dont le tèmes de santé, aux politiques publiques CNRS et l’Institut Pasteur, entre autres. et aux soins pour les populations vulné- La Fiocruz et le CNRS ont organisé du rables ; 16 au 18 octobre 2019 à Rio de Janeiro un le partage des expériences en ma- symposium intitulé «A Health Coopera- tière de bases de données sur la santé, tion Agenda». L’événement s’est ouvert de parcours de soins et de bioéthique. avec la signature d’un accord de coopé- ration technique, scientifique et techno- Cet événement s’inscrit dans le cadre logique par la présidente de la Fiocruz, des célébrations du 120e anniversaire Nísia Trindade Lima et la directrice du de la Fiocruz et du 80e anniversaire du bureau du CNRS en Amérique du Sud, CNRS. Il visait à renforcer le partenariat Olga Anokhina. La signature de l’accord entre les deux institutions et à créer de a été suivie d’une conférence de Paulo nouvelles possibilités de collaborations Buss, pédiatre, sanitariste et coordinateur scientifiques. 23
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