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Document generated on 10/10/2021 12:52 a.m. Magazine Gaspésie --> See the erratum for this article La Gaspésie british Jean-Marie Fallu La Gaspésie british Volume 51, Number 1 (179), March–June 2014 URI: https://id.erudit.org/iderudit/71126ac See table of contents Publisher(s) Musée de la Gaspésie ISSN 1207-5280 (print) 2561-410X (digital) Explore this journal Cite this article Fallu, J.-M. (2014). La Gaspésie british. Magazine Gaspésie, 51(1), 5–10. Tous droits réservés © Musée de la Gaspésie, 2014 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/
DOSSIER La Gaspésie british En 1763 – il y a 250 ans –, le Traité de Paris officialise la cession de la Nouvelle-France à l’Angleterre. Commence alors la colonisation britannique de la Gaspésie qui devient une terre d’accueil pour des Anglais, des Anglo-Normands, des Loyalistes, des Écossais et des Irlandais. Leur influence sera déterminante dans le développement de la péninsule. Comment a pris forme cette Gaspésie british? Quelle a été la contribution des anglophones au façonnement de l’identité gaspésienne? Les Anglais […] avaient apporté de leur ancienne mère Jean-Marie Fallu, patrie, en passant par la Nouvelle-Angleterre, ce respect des rédacteur en chef bois et des fleurs et ce besoin d’en vivre entourés. - René Lévesque, 19861. Très tôt après la Conquête, les Britanniques choisissent Gaspé Nicolas Cox, lieutenant-gouverneur de la Gaspésie, 1775-1794, responsable pour y établir leurs premiers colons. de l’établissement des colons britanniques. Image : Thomas Pye, 1866. Musée de la Gaspésie. Image : Musée de la Gaspésie. P1/16/1. Domination anglaise oublier celui du « bois d’ébène ». De niques encouragent diverses ethnies en Amérique leur nouvelle colonie américaine, les provenant du Royaume-Uni et de la A morcée après 1763, la colonisation Britanniques s’affaireront à exploiter côte est américaine à s’établir dans britannique de la Gaspésie se situe les ressources naturelles, surtout le la péninsule. Le peuplement britan- dans un contexte où la Grande- poisson et la forêt. nique s’étend de la baie des Chaleurs Bretagne2 amorce une ère de domina- jusqu’à la côte de Gaspé. Toutefois, tion mondiale. On parle déjà d’empire Le peuplement britannique peu d’anglophones prennent souche en britannique. La domination anglaise en Après 1763, les autorités britan- Haute-Gaspésie. Amérique se consolide au détriment de la France tout au cours du 18e siècle. Aux termes du Traité de Paris, 1713, Traité L’ Angleterre obtient Terre-Neuve, l’Acadie, la baie d’Hudson la France cède la Nouvelle-France à d’Utrecht et un protectorat sur les Iroquois. l’Angleterre au profit d’avantages éco- nomiques liés à des îles. Saint-Pierre 1755 : début de la déportation des Acadiens. et Miquelon lui donne accès aux bancs 1756-1763, 1758 : prise de Louisbourg et des postes de pêche à l’entrée de pêche de Terre-Neuve. Des îles antil- Guerre de du Saint-Laurent (Gaspé, Mont-Louis, Pabos, Miramichi). laises dont Saint-Domingue lui ouvrent Sept-Ans 1759 : prise de Québec. les marchés du sucre, du café, sans 1760 : capitulation de Montréal. Mars - Juin 2014 – MAGAZINE GASPÉSIE 5
Ancienne maison du juge John Gawler Hamilton L’ancienne maison de John Robinson Hamilton à New Carlisle. (1808-1870), avocat qui deviendra député du Photo : Jean-Marie Fallu, 2009. comté de Bonaventure à l’Assemblée législative du Bas-Canada en 1832, est bien caractéristique de l’aisance de la classe britannique dirigeante Le juge John Gawler Hamilton (1787-1868), dont il fait partie. un patriarche de la magistrature, a exercé sa Photo : Jean-Marie Fallu, 2009. fonction de juge durant quarante et un an. Image : collection Centre culturel et d’interprétation Kempffer, New Carlisle. la décennie 1770. Deux cents familles hautes terres, les « Highlands », qui se d’entre eux trouvent refuge princi- tournent vers l’élevage plutôt que l’agricul- Les Anglais palement à New Carlisle mais aussi ture. Dans la décennie de 1820, plusieurs Une proclamation de 1765 du gou- à Douglastown et à New Richmond. d’entre eux, dont les Fraser et les Cameron, verneur James Murray accordant des Considérés par le gouvernement anglais suivent le fermier William Cuthbert – ce terres gratuites aux officiers et soldats comme des réfugiés politiques, ils se dernier arrivé en 1812 – et s’installent licenciés encourage la venue des pre- voient accorder en privilèges des terres à New Richmond et le long de la rivière miers colons dans la baie de Gaspé, dont et des biens de subsistance. Cascapédia. Devenu entrepreneur fores- Félix O’Hara, Richard Ascah et John L’arrivée des Loyalistes est l’amorce tier, Cuthbert avec ses moulins et son Patterson. Des pêcheurs saisonniers d’une organisation administrative de chantier naval figure comme le pionnier de la Nouvelle-Angleterre, attirés par la Gaspésie dont plusieurs d’entre eux du développement économique à New des marchands de Québec ayant acquis tirent profit, faisant de leur place prin- Richmond. des seigneuries pour l’exploitation des cipale, New Carlisle, le centre adminis- L’exploitation de la forêt et de la pêche pêcheries, créent des habitats entre tratif de la région. au saumon attire d’autres entrepreneurs Percé et Gaspé. Ces Anglo-Américains, écossais le long des rivières Ristigouche, arrivés bien avant les Loyalistes, sont « Là où il y a des Matapédia et Métis. La présence écossaise les Annett, Ascah, Boyle, Baker, Coffin, gens de race noire » est signalée ailleurs à Broadlands, Kempt Miller, Patterson et autres. « À New Carlisle, certaines familles Road, Escuminac, Nouvelle, Caplan, New Loyalistes – bien avant l’abolition de Carlisle, Hopetown, Port-Daniel, Pointe- Les Anglo-Normands l’esclavage aux États-Unis – étaient Saint-Pierre et Gaspé. Pendant plus d’un siècle, l’exploita- accompagnées de leurs “ esclaves ” tion de la morue et sa mise en marché d’origine africaine. On faisait réfé- Une contrée sur les marchés internationaux sont rence à au moins trois familles des- aux allures d’Écosse prises en charge par des entreprises cendantes de race noire, sous toute Retrouvant dans ce pays cascapédien anglo-normandes, surtout la compagnie réserve : les Element, Woods, Smith. une contrée aux allures d’Écosse, jersiaise Charles Robin. Le peuplement Nos amis Mi’gmag nous disaient éga- ces colons y modèlent un paysage anglo-normand s’implante principale- lement que la désignation Mi’gmag habité tout à fait unique au Québec. ment dans les localités situées entre pour New Carlisle se traduisait L’ethnologue Paul-Louis Martin en Paspébiac et Rivière-au-Renard. Des comme suit : “ là où il y a des gens de a bien saisi les composantes : « les centaines d’employés émigrent alors race noire ”.4 » fermes à flancs de coteaux, comme en dans la région : commis, artisans, Écosse, les habitations éloignées des marins, ouvriers spécialisés.3. chemins et refusant la symétrie des Les Écossais rangs québécois, les allées de grands Les Loyalistes Entre 1800 et 1830, pas moins de 10 000 arbres et la riche verdure ceinturant À la suite de la Guerre d’Indépendance Écossais émigrent au Canada. La plu- les ‘‘homesteads’’, les bâtiments américaine, plusieurs colons restés part sont des paysans victimes de crises accrochés aux pentes n’offrant qu’un fidèles à l’Angleterre, des Loyalistes, successives du prix du blé et dépossédés petit pan de mur au vent dominant5.» immigrent en Gaspésie dès la fin de de leurs terres par les propriétaires des 6 MAGAZINE GASPÉSIE – Mars - Juin 2014
DOSSIER Les Irlandais Au Québec, 30 % de la population a du sang irlandais. En Gaspésie, par rap- port au nombre de familles souches britanniques répertoriées, les familles irlandaises sont, après les jersiaises, les plus nombreuses. Déjà au 18 e siècle, les Irlandais du sud (Waterford et Wexford) viennent pêcher sur les côtes terre-neuviennes à la belle saison. Dans les années 1770, ils forment une main-d’œuvre de première main lors de l’implantation de la compagnie Robin en Gaspésie, particulièrement à Percé. Avant la Grande Famine (1845-1849), La scierie Montgomery à New Richmond. Au décès de William Cuthbert en 1854, l’entreprise passe aux l’immigration irlandaise au Québec est mains de la famille Montgomery. Photo : une gracieuseté des Éditions GID. surtout rurale comme en Gaspésie. Lors de la Grande Famine, malgré la forte immigration au Québec peu d’Irlandais Les relations interethniques Sherwood à leur implantation à Gaspé s’installent en Gaspésie. Un cas pathé- Les vagues successives du peuplement juge ceux-ci difficiles à satisfaire et tique est ce navire, le Carrick, chargé britannique, ajoutées à la présence des instables. Le lieutenant-gouverneur du d’Irlandais qui se brise sur les récifs de Mi’gmaq, des Acadiens, des Français district de Gaspé, Nicolas Cox confie au Cap-des-Rosiers. Des 187 passagers, 48 et des Canadiens, caractérisent la gouverneur Haldimand qu’O’Hara ne fera survivent et s’installent au pays dont une Gaspésie par sa pluralité ethnique, plus d’arpentage pour les Loyalistes7. famille à Cap-des-Rosiers, les Kavanagh. une particularité régionale unique au La venue dans la région de Listuguj À la différence de certains immi- Québec. Parfois, les Britanniques sont de colons écossais et surtout de Loyalistes grants britanniques qui retournent chez regroupés dans une même communauté, après 1784, accentue les différends eux après avoir fait fortune en Gaspésie, mais souvent ils sont amalgamés avec interethniques relatifs à la propriété des les Irlandais s’installent généralement des francophones et des anglophones terres. Souvent, les titres de propriété pour de bon ici et ils s’intègrent faci- de différentes ethnies, d’où émerge leur seront accordés au détriment des lement à la population anglophone et une diversité ethnique, linguistique et Mi’gmaq et des Acadiens déjà installés, francophone. En raison de leur religion religieuse. Partageant les activités com- mais considérés comme squatters. commune, les Irlandais cohabiteront munes de la pêche et de l’exploitation Entre 1850 et 1920, les Britanniques plus facilement avec les francophones. forestière ainsi que les modes de vie connaissent une baisse démographique : de Leurs lieux d’établissement sont communs, les anglophones et franco- 50 % en 1850, la population anglophone ne Matapédia, le secteur Miguasha- phones apprennent à vivre ensemble représente plus que 25 % de la population Restigouche, Carleton, Maria, malgré diverses tensions qui subsistent. gaspésienne en 1920. Avec le déclin de la Cascapédia, New Richmond, Caplan, Quoique minoritaires, les anglo- pêche et de l’immigration, on constate que Port-Daniel, Newport, Pabos, Percé, phones imposent leur langue qui domine plusieurs familles de souche britannique Barachois, Douglastown, baie de Gaspé, les affaires et la vie publique. Les fran- s’assimilent aux francophones en raison de Cap-des-Rosiers, L’Anse-au-Griffon et cophones deviennent bilingues, ce qui leur religion (Irlandais catholiques) ou de Rivière-au-Renard. n’est pas le cas des anglophones. « Les mariages mixtes. Canadiens français apprennent et parlent Généralement, les Irlandais coo- presque tous l’anglais, soit dans les écoles, pèrent bien avec les francophones comme Les épouses de guerre soit dans la vie commune, mais […] les dans le cas de l’obtention d’une éducation Un dernier courant migratoire Écossais et les descendants des « loya- confessionnelle catholique. Quelques fois, britannique sera féminin. À la fin du listes » américains ne se donnent guère la des tensions se manifestent entre les deux dernier conflit mondial, plusieurs peine d’apprendre le français6. » groupes concernant la durée des sermons femmes anglaises quittent leur pays La recherche des meilleures terres en français et en anglais. pour suivre l’être aimé, un soldat par les Loyalistes crée parfois des ten- Sur le plan religieux, des tensions gaspésien. sions avec les familles déjà installées. font parfois surface surtout entre les Félix O’Hara qui a collaboré avec Justus catholiques et les protestants, mais Mars - Juin 2014 – MAGAZINE GASPÉSIE 7
DOSSIER Établissement agricole près de Hope Town en 1950. Les Loyalistes et les Écossais ont perpétué leur tradition agricole dans la Baie-des-Chaleurs. Photo : Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec. E9, D52-3, P148C. dans l’ensemble on affiche de part et Les anglophones et particulière- Une tradition qui d’autre une forme de tolérance teintée ment les Loyalistes sont les initiateurs favorise Noël d’indifférence8. de l’organisation administrative, éduca- Au temps des fêtes, il semble que les tive, judiciaire et politique de la région. anglophones fêtent davantage Noël L’influence britannique Très tôt (1788), New Carlisle devient que le Jour de l’An. « C’est à Noël L’influence britannique se déploie sous un centre administratif et judiciaire. que les Anglais pouvaient déjà les bien des angles touchant l’économie et Durant des décennies, les postes dans ouvrir (cadeaux) pour étrenner les la société en général. la magistrature et dans l’administration patins, les traîneaux, les skis pendant Les entreprises jersiaises dont la com- publique ne pourront être occupés que une semaine de plus, une précieuse pagnie Charles Robin marquent l’économie par des sujets britanniques. Un grand semaine de vacances! Car nous, il de la pêche, mais aussi le commerce du héritage politique des Britanniques est nous fallait nous morfondre jusqu’au détail avec la chaîne des magasins Robin. la démocratie parlementaire. Toutefois, Jour de l’An. À la française9. » Les Écossais et d’autres anglophones grâce à leur influence, les anglophones donnent le coup d’envoi à l’exploitation contrôlent pendant près de cent ans la Somme toute, le legs le plus impor- forestière et à la construction navale. députation gaspésienne. Comme ils sont tant des Britanniques à la Gaspésie, plus instruits que les francophones, ils n’est-il pas leur héritage culinaire? sont beaucoup impliqués et très influents Cap-Chat au service de sur le plan municipal. La tradition culinaire l’industrie britannique Au moment où les Américains repré- britannique À partir de 1850, le littoral nord- sentent une menace continuelle pour Plusieurs coutumes, produits et plats gaspésien vit au rythme de l’exploitation le Canada et que la Milice volontaire sont introduits ou popularisés par forestière en réponse notamment aux canadienne est créée, en 1855, la tradi- les anglophones, de telle sorte qu’on besoins de l’industrie britannique en tion militaire fortement ancrée chez les peut considérer que la cuisine des bois de construction et en bois de fuseau. Anglo-Gaspésiens incite ces derniers à Gaspésiens francophones est davantage En 1878, les compagnies Richardson lever des milices locales. d’inspiration britannique que française. et Russell, bénéficiant de capitaux L’aménagement du territoire gaspé- - Repas : anglais et de concessions forestières sien par les Britanniques est caractérisé - petit-déjeuner : toasts, muffins, scones, de 777 kilomètres carrés, s’installent à par la création de cantons (Townships) pancakes, galettes de pommes de terre Cap-Chat. Leur spécialité : le bois de qui prendront graduellement la place ou pommes de terre rissolées, fromages, fuseau. La transformation du bouleau du cadre seigneurial aboli en 1854 et œufs, jambon, saucisses, bacon. blanc répond à la demande de l’indus- par des changements dans la toponymie - dîner ou lunch : sandwiches. trie textile anglaise en bois très durs qui s’anglicise. - Tea Time (fin d’après-midi) : utilisés dans la fabrication de bobines L’apport des Irlandais à la musique pâtisserie et biscuits. et de fuseaux. traditionnelle est sans contredit une contri- - Boisson et alcool : thé, Scotch, rye, bution majeure à la culture gaspésienne. porto, whisky irlandais, gin anglais. 8 MAGAZINE GASPÉSIE – Mars - Juin 2014
DOSSIER fondant. De nouveaux légumes sont popularisés par eux, dont les tomates, les patates douces et les aubergines. Ils popularisent le Sea Pie, un plat venant d’Angleterre qui est un pâté de fruits de mer et de poisson. On connait aussi le Meat Pie, un pâté de viande. Mais étrangement, aux États-Unis on donne le même nom, soit Sea Pie, aux deux types de pâtés. Fait cocasse, ce plat sera appelé Six-Pâtes au Québec, associant le mot Sea Pie à six couches de pâtes. Parmi les accompagnements, les ketchups et les relishs occupent une place de choix. La tarte à la rhu- barbe nous vient d’eux ainsi que les galettes ou les biscuits à la cuillère, appelés Drops en Nouvelle-Angleterre, sans oublier les bonbons à la mélasse Le thé, produit typiquement britannique, est très apprécié des Gaspésiens, particulièrement (molasse’s candies). le « King Cole » dans la Baie-des-Chaleurs. Image : Musée de la Gaspésie. Fonds Legros – Conservation de la nature Canada. P250/7/6/4. Apports culinaires des Écossais - Produits qu’ils ont introduits : patates, - Pâtisseries : Plum Pudding, tartes, Un apport majeur de la cuisine écos- tomate, aubergines, bananes, rhu- beignets. saise a trait aux céréales dont la soupe barbe, sauce soya, cigares à l’orge et le gruau d’avoine. Autres - Plats : Apports culinaires des Anglais apports : le Jigget (gigot d’agneau), - Rosbif. Un plat typiquement anglais est leur le Cabbie Claw (morue avec sauce - La galette à la morue, emblème culi- fameux Fish & Chips faits surtout avec blanche aux œufs ou nappée de mou- naire de la Gaspésie, est une adap- de la morue et de la plie. tarde) et les Crappit Heads, des têtes tation britannique d’une tradition de morue farcies au gruau et aux foies mi’gmaq consistant à recouvrir une Apports culinaires de morue. Enfin, on doit aux Écossais boulette de saumon avec de la farine des Loyalistes les gâteaux aux fruits secs, les desserts de maïs. Fidèles à leurs traditionnels La plupart des Loyalistes étant des au caramel (butterscotch), les bonbons fish cakes, les Britanniques et les fermiers, leur cuisine en est une écossais, le toffee, les peppermints et Loyalistes remplacent la farine de paysanne. Comme accompagnements les caramels. maïs par la purée de pommes de terre et des viandes, ils font beaucoup usage le saumon par la morue fraîche ou salée. de légumes bouillis arrosés de beurre Mars - Juin 2014 – MAGAZINE GASPÉSIE 9
7. Réginald Day, « O’Hara, Félix », Dictionnaire Apports culinaires Apports culinaires des Jersiais biographique du Canada, 1801-1820, 1983, p. 702. des Irlandais Le plat jersiais le plus connu est leur 8. Lire le dossier « Je crois, tu crois, il croit…», La pomme de terre est une grande soupe aux poissons, le Chowder, mot Magazine Gaspésie, vol. 50, no 3 (178), novembre 2013-février 2014.. caractéristique de la cuisine irlan- venant de « tchauder » ou chaudrée en 9. Lévesque, Ibid., p. 80. daise : soupe aux patates, pâté aux Normandie, qui contient des morceaux 10.Michel Lambert, Histoire de la cuisine familiale patates (potato pie), patates rôties, de poisson bouillis, de l’oignon, du lard du Québec, volume 1, ses origines autochtones et européennes de la préhistoire au XIXe siècle, fricassée de patates (Potato stovies) salé et du lait. Québec, Les Éditions GID, p. 368-429. ou chiard de goélette. Ils ont popula- En plus de l’apport britannique risé les hachis de viande recouverts inestimable à la cuisine gaspésienne, Sources de pommes de terre dont le célèbre l’identité régionale se voit enrichie - Kenneth ANNETT, « British Influence in Gaspésia », Gaspésie, vol. 29, nos 3 et 4 (115-116), septembre- Sheepherderd’s Pie et le Scallop Pie de leurs coutumes et de leurs valeurs décembre 1991, p. 45-56. où la viande est remplacée par du dont le sens pratique des choses et le - Ray BAILLIE, Scottish Imprints in Quebec, poisson, le tout accompagné d’herbes souci de l’aménagement paysager et la Montréal, Price-Patterson Ltd., 2010, 301 p. - Sophie IMBAULT, Denis VAUGEOIS et Laurent et d’oignons. Le renommé stew irlan- conservation du patrimoine bâti. VEYSSIÈRE (Sous la direction de), 1763 : le traité dais se compose de morceaux de bœuf de Paris bouleverse l’Amérique, Québec, Septen- ou d’agneau qui sont bouillis, accom- 1. René Lévesque, Attendez que je me rappelle, trion, 2013, 420 p. Québec-Amérique, Montréal, 1986, p. 79. - Lucille H. CAMPEY, With Axe and Bible : the pagnés de carottes, de navets ou de 2. La Grande-Bretagne est fondée en 1707 par l’union Scottish Pioneers of New Brunswick, 1784-1874, rutabaga. Le chou, très populaire en du Royaume d’Écosse et du Royaume d’Angleterre, Toronto, Natural Heritage Books, 2007, 206 p. Irlande, est à la base du Corned Beef ce dernier ayant annexé le pays de Galles au 13e - M a r c D E S J A R D I N S e t a u t r e s , H i s t o i re siècle. Le Royaume-Uni (United Kingdom) devien- de la Gaspésie, Québec, IQRC, 1999, and Cabbage, correspondant à notre dra un État composé de quatre nations d’origine : 795 p. bouilli de chou, que les Irlandais l’Angleterre, l’Écosse, le pays de Galles et l’Irlande - J e a n - M a r i e FA L L U , U n e h i s t o i re d ’ a p - apprêtent avec du bœuf bouilli et du Nord. www.esuiscultive.com partenance – La Gaspésie, Québec, 3. Ce dossier fait peu de place aux Anglo-Normands des pommes. Le miel et la mélasse Les Éditions GID, 2004, 557 p. car ceux-ci ont déjà fait l’objet d’un dossier : « La - Michel LAMBERT, « La vraie nature de sont à la base de bien des desserts Gaspésie jersiaise », Magazine Gaspésie, vol. 49, la Gaspésie », Gaspésie Gourmande, irlandais. Le pain aux bananes sera no 1 (174), été 2012. 2008, p. 6-8. popularisé par eux. En Gaspésie, une 4. T é m o i g n a g e d e Va l é r i e G i l k e r q u i a - David A. WILSON, Les Irlandais au grandi à New Carlisle. Courriel à l’auteur, Canada, Ottawa, La Société historique originalité irlandaise consistera à 14 janvier 2014. du Canada, (Coll. Les Groupes ethniques du Canada, utiliser une algue nommée « Mousse 5. Paul-Louis Martin et Gilles Rousseau, La Gaspésie no 12), 1989, 26 p. d’Irlande » pour épaissir les sauces de Miguasha à Percé, Québec, Beauchemin / Édi- teur officiel du Québec, 1978, p. 72. salées ou sucrées ou les gelées au 6. Arthur Buies, « Dans la Gaspésie : retour gingembre10. d’excursion », dans La Revue des deux Frances, 14 novembre 1898, p. 101-109, cité dans Gaspésie, vol. 20, no 3 (79), p. 26-27. Vous avez des projets pour votre PME? Vous recherchez un produit financier adapté à votre réalité afin de bonifier la structure financière de votre entreprise? Découvrez nos solutions d’affaires conçues sur mesure pour répondre à vos besoins. Nos façons de faire se démarquent, car elles sont flexibles, rapides et simples. projet d’expansion acquisition d’entreprise Contactez nos experts au 1 800 404-7429 rachat d’actionnaires ou relève familiale augmentation du fonds de roulement www.fondsreg.com modernisation ou acquisition d’équipement financement d’actifs intangibles Marc Cayouette, directeur général mcayouette@fondsreg.com Sonia Langlois, conseillère à l’investissement slanglois@fondsreg.com 185, boul. York Est, Gaspé (Québec) G4X 4B5 10 MAGAZINE GASPÉSIE – Mars - Juin 2014
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