Soutien chrétien pour le pays d'Israël

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Soutien chrétien pour le pays d'Israël
Soutien chrétien pour le pays d'Israël
Conférence, le 23 février 2019 à 20h, au CMLK, Nîmes

Introduction
La question posée dans l’annonce de cette soirée : « Quelle est au juste notre relation, en tant que
chrétiens, avec le peuple juif ? Et avec le pays d’Israël ? Comment cette relation devrait-elle
s’articuler ? »
Certain chrétiens s’intéressent au judaïsme, d’autres soutiennent la cause de l’état d’Israël, d’autres
encore s’inspirent de la manière dont les Juifs dits messianiques expriment la foi en Jésus le Messie,
la plupart des fidèles dans les Eglises ne se sent pas très concernée, semble-t-il, de ces sujets.
Quelle est au juste notre relation, en tant que chrétiens, avec le peuple juif ? Et avec le pays d’Israël ?
Et comment cette relation devrait-elle s’articuler ? Par la solidarité et la collaboration ? Le dialogue ?
Le soutien à l’état d’Israël (ce que l’on appelle le « sionisme chrétien ») ? Le témoignage et
l’évangélisation ?
Impossible d’aborder tous les aspects dans une seule soirée. Il en faudrait une douzaine !
Je dois choisir.
Le sujet de pour ce soir est : un regard chrétien sur le pays d’Israël. Le sujet est de l’actualité, car on
parle beaucoup de l’antisémitisme, et de son nouvel visage, l’antisionisme. C’est à dire, la critique
exagérée à l’endroit de l’État d’Israël qui nourrit la haine des Juifs.
Pour trouver des réponses équilibrées à ces questions, Evert Van de Poll va revisiter les bases
bibliques, mais aussi l’histoire des relations entre chrétiens et Juifs, notamment de ceux qui ont
activement soutenu le retour des Juifs dans leur pays. Et finalement décrire une prise de position
pro-Israël équilibrée, fondée sur la Bible.

1. Quelques passages bibliques clés
Genèse 12 – L’alliance avec Abraham. Entre Dieu, un peuple et un pays. Cette alliance est
   inconditionnelle et éternelle
Esaïe 43,8 – L’une des promesses prophétiques les plus claires concernant le retour au pays, des
   quatre coins du monde
Romains 9,5 et 15,8 – Les promesses « sont » pour le peuple juif. Christ est venu pour « confirmer »
   les promesses faites aux pères
Romains 11,16 à 27 – Israël n’est pas rejeté. Les chrétiens des nations sont « greffés » sur Israël.
   Promesse du futur salut de « tout Israël », et de la venue du Sauveur « de ou à Sion » (cf. Mt
   23,37)
Romains 11,28 à 31 – La vocation d’Israël est irrévocable. Maintenant Dieu veut manifester sa
   miséricorde envers son peuple aux travers des croyants (les chrétiens)

2. Sionisme biblique, traditionnel, et moderne

Tenakh (Ecritures, « Ancien » Testament)
Le désir le plus important dans les Écritures est le désir de Dieu. Le deuxième désir est le désir du
pays.
Promesses prophétiques du retour (par ex. Ésaïe 43, Jérémie 16:14-15, Ézéchiel 36-37), le
rétablissement du peuple juif dans le pays, et la relation renouvelée avec l’Éternel.

Nouveau Testament et Église primitive
L’attente du rétablissement du peuple juif dans le pays, selon les prophéties, est en règle générale
sous-entendu. Parfois exprimée de façon explicite (Luc 21,19 ; Actes 3,21) .
Cette attente est aussi présente chez les premiers pères de l’Église : Irénée (†202), Tertullien (160-
225).
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Changement, lien entre Église et le peuple juif est rompu
Depuis Justin Martyr et Origène (184-254). Théologie du remplacement, promesses réinterprétées et
appliquées à l’Église.

Terre sainte au lieu de terre promise
Au 4e siècle, un nouvel regard sur la terre. Des lieux saints, gérés par l’Église. Lieux de pèlerinage.
Construction des Églises. L’idée de la terre sainte
Notion biblique et juive est plutôt : terre promise. La terre est sainte dans le sens d’être mis à part
pour le peuple. Tant que le peuple est en exil, le pays est « terre promise ».
Les vestiges du temples sont un endroit souvenir de la présence du Nom de l’Éternel dans le temple,
et un endroit de prière pour l’accomplissement de la promesse.

Judaïsme (rabbinique)
Le judaïsme retient le sionisme biblique. Attente du rétablissement du peuple dans le pays, en lien
avec la venue du Messie. Cette espérance est un élément majeur de la liturgie et des fêtes juives.
« L’année prochaine à Jérusalem ».

Sionisme moderne
Définition : permettre le retour des Juifs dans la diaspore au pays de leurs ancêtres, le pays d’Israël
(appelé « Palestine » à l’époque), et créer un foyer national, une patrie, un pays indépendant.
Ce projet s’inscrit dans l’espérance d’Israël, le futur rétablissement du peuple dans son pays, mais
prend une forme non religieuse.
Rabbi Kalisher (1795-1874) : il faut prendre notre destin en main : retour au pays avant, et pas après
la venue du Messie
Au 19e siècle plusieurs mouvements vont naître pour fonder des colonies en terre d’Israël – à
l’époque, ce territoire fait partie de l’Empire ottoman (turque)
Le retour commence à prendre forme
Est-ce que le sionisme moderne est un mouvement « nationaliste » ? On le dit souvent. Or, c’est
plutôt une réaction à l’antisémitisme raciste au 19e et 20e siècle !
Une réaction aussi à l’assimilation, que beaucoup de juifs ont choisie. Finalement, l’identité du
peuple disparaîtra, il n’y aura plus de peuple en tant que tel.
Important : les Juifs sont un peuple, une nation, une ethnie, pas seulement une religion (p. ex.
« Français de confession juive »). Pour exister et pour survivre, ils ont besoin d’un pays.
Achat des terres. (Pas de vol !)
Résurrection de l’hébreu comme langue vernaculaire
Caractère non religieux.
Moses Hess (Rome et Jérusalem, 1862) était socialiste, comme Léo Pinsker (Auto-emanzipation,
1882)
Théodor Herzl (fondateur de l’organisation sioniste, 1897) était libéral et non-religieux.
Congrès sioniste mondial à Bâle (1897).
« A Bâle, j’ai fondé l’état juif »
« Dans 5 ans, sinon dans 50 ans, notre rêve sera réalisée »
Soutien des chrétiens protestants évangéliques. J’y reviens

Sionisme réalisé, raison d’être l’État d’Israël
Plan de partage de Palestine, voté par l’ONU, 1947 (50 ans après Bâle !). Les Juifs l’acceptent, les pays
arabes limitrophes le rejettent.
Établissement de l’état d’Israël, 1948. Sa raison d’être est le sionisme, c’est à dire le pays est le
« foyer national pour le peuple juif ».
Loi du retour : un droit de tous les Juifs partout dans le monde.
Guerre d’indépendance 1948, lignes de l’armistices entre Israël et « les territoires » (Cisjordanie et
Gaza)
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Guerre de six jours 1967, guerre de Yom Kippour 1973, Guerres au Liban (années 1980), Intifada et
émeutes dans les territoires. Accords d’Oslo 1992 – administration Palestinienne d’une partie des
territoires.

Territoire du mandate brittanique 1920 Plan de partition 1947        Avant et après la Guerre
                                                                     d’indépendance 1948

Jérusalem avant et après la Guerre
des six jours 1967

3. Réactions côté juif
Depuis les débuts du mouvement sioniste moderne (19e siècle)

A-sionisme
Chez ceux qui préfèrent l’assimilation

Antisionisme
Chez la plupart des Juifs orthodoxes. Selon eux, le retour au pays est prémature, un projet laïque

Sionisme non-religieux
Sionisme religieux
Rabbin Kook, Martin Buber

Après 1948
Soutien généralisé de toute la communauté juive, pratiquant et non pratiquant
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Sauf une minorité parmi les harédim (ultra-orthodoces) qui sont antisionistes pour des raisons
théologiques, religieuses (e.g. la communauté Neturei Karta)

4. Réactions côté chrétien
Par rapport au mouvement sioniste moderne (19e siècle) et l’établissement de l’État d’Israël

A-sionisme
Pour ces chrétiens, le sionisme n’a pas de signification particulière du point de vue théologique ou
sur le plan pratique.
Sur fond de théologie du remplacement (supersessionisme) qui soutient que depuis la venue de
Jésus, le peuple juif n’a plus de rôle à jouer dans le dessein de Dieu. L’ancien Israël cède la place à
l’Église, le nouvel Israël.
Par conséquent, les promesses de prophètes concernant leur retour au pays et leur rétablissement,
national et spirituel, sont à réinterpréter (allégoriquement) et à spiritualiser, afin de les appliquer à
l’Église. Sauf les jugements ! De ce point de vue, le retour des Juifs et l’état d’Israël n’ont rien à voir
avec la Bible, ni avec le plan de Dieu.

Antisionisme.
Rejet du projet sioniste, et de la raison d’être de l’État d’Israël.
Chez des chrétiens arabes au Moyen Orient (pas tous !), pendant longtemps chez beaucoup de
catholique et encore chez beaucoup d’orthodoxes et Églises « orientales ».

Prosioniste (« sionisme chrétien »)
Aussi appelée « pro-Israël », ou « sionisme chrétien ». Le dernier terme est utilisé depuis les années
1970 pour le soutien chrétien au projet sioniste et à l’état d’Israël
Définition de soutien chrétien au pays d’Israël :
« L’activité chrétienne pour affirmer la Parole de Dieu concernant son alliance éternelle avec le peuple
juif et leur retour à Sion. Le soutien au droit du peuple juif à une existence nationale renouvelée,
conforme aux promesses de Dieu à leur égard qui sont écrites dans la Bible. Plus particulièrement, le
soutien chrétien pour l’état d’Israël » (Joel Baker, 1985).

Les adhérents de la théologie dispensationiste sont en règle générale prosionistes. Cf. l’annexe.

5. Le « sionisme chrétien » dans l’histoire

Les protestants et la redécouverte de la Bible, XVIe siècle
Courant « évangélique » : puritains, piétistes, plus tard les mouvements de réveil.
Nouvelle lecture de l’AT – l’élection du peuple juif demeure, les promesses prophétiques restent en
vigueur telles qu’elles ont été données au peuple d’Israël. Cela devient tout un courant, appelé
« restaurationisme »

« Restaurationisme » XVIe au XXe siècle
Attente du rétablissement du peuple dans son pays, et de son renouveau spirituel (relation
renouvelé avec Dieu, reconnaissance de Jésus le Messie).
Actions concrètes pour aider le retour des Juifs au pays, et pour témoigner de l’Évangile.
Exemple : Isaac Newton (oui, le scientifique qui a découvert la loi de la gravité). « Etant donné les
prophéties de Daniel et de l’Apocalypse, les Juifs ont le devoir de retourner au pays et de rebâtir
Jérusalem. »
Deux éléments clé
L’eschatologie (vision des derniers temps) : avant le retour du Christ, il aura des signes avant-
coureurs, dont notamment le rétablissement du peuple juif dans le pays et l’accomplissement des
promesses à leur égard.
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Le philosémitisme (amitié et soutien pratique par rapport Juifs) : Basé sur Genèse 12. Bénédiction
pour ceux qui bénissent Israël, malédiction pour ceux qui maltraitent les Juifs. Le rôle des nations
maintenant est de favoriser le retour des Juifs au pays.

Projets de soutien
Projets de soutien au retour des Juifs au pays et aux colonies en « terre sainte » (évangéliques,
notamment au Royaume-Uni, mais aussi en Allemagne et ailleurs).
Dirigeants politiques évangéliques, prosionistes :
William Wilberforce et Lord Shaftesbury (auteurs de la loi qui a aboli l’esclavage dans l’empire
britannique). Ils ont œuvré pour que la Grande Bretagne intervienne au Moyen Orient, et aide les
Juifs à créer un foyer national dans leur pays, appelé « Palestine » à l’époque.
Aide financier important pour permettre aux Juifs d’acheter des terres.
Colonies chrétiennes en terre d’Israël pour être solidaires avec les Juifs qui s’y installent.
William Hechler, pasteur anglais à Vienne, soutien important de Théodor Herzl.
Le couple Stafford (auteur de l’hymne It is well with my soul). Clinique Stafford.

Herzl and Hechler

Le restaurationisme va inspirer des générations de politiciens, dont Lloyd George, et Lord Balfour, et
va les conduire à la Déclaration de Balfour qui est à la base de l’État d’Israël d’aujourd’hui.
Pendant la Première Guerre Mondiale, les Britanniques combattent les Ottomans au Moyen-Orient
et chassent les derniers du pays de Palestine.
Déclaration de Balfour (au nome du gouvernement du premier ministre Lloyd George) en 1917, qui
fait une promesse à l’organisation sioniste de Théodor Herzl : le pays de Palestine deviendra le foyer
national des Juifs ».

6. Engagement après 1945, changement après 1967

Après la Shoa et l’établissement de l’état d’Israël (1945-1948).
Les protestants sont en général prosioniste.
Pour des raisons politiques (p. ex. Jacques Ellul) : Israël est le modèle démocratique pour la région
Pour des raisons théologiques : cet état et la présence juive dans le pays s’inscrit dans
l’accomplissement des promesses prophétiques et dans le plan de Dieu
Autre raison : la prise de conscience de l’antisémitisme des Églises et leur rôle dans la Shoa, ce qui
conduit à des demandes de pardon, et à des œuvres de soutien, entre autres à l’état d’Israël
Beaucoup de catholiques, les orthodoxes et les Églises orientales très réticents, voir opposés à Israël.
Leur théologie de la terre sainte et des lieux saints y est pour qq chose !

Changement après 1967. Clivage entre dialogue et pro-sionisme
Protestants et catholiques : rejet de la théologie du remplacement, reconnaître que l’alliance avec le
   peuple juif demeure. Fini la mission d’évangéliser les Juifs. Appel au dialogue.
On reconnait l’état d’Israël, mais on prend de plus en plus ses distances avec le sionisme et la
   politique d’Israël.
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Catholiques et protestants « œcuméniques » : dialogue avec le judaïsme mais solidarité avec les
   palestiniens, les nouveaux « victimes » de « l’injustice » et de « l’occupation » israéliennes.
Protestants évangéliques : beaucoup d’entre eux restent solidarité avec Israël, mais une minorité
   grandissante va soutenir la cause palestinienne et devenir très critique envers Israël (comme c’est
   la cas des Églises protestantes arabophones dans la région).
   En règle générale pas d’intérêt pour le dialogue avec le judaïsme

7. Les évangéliques divisés également
Aujourd’hui les évangéliques sont divisés au sujet du pays d’Israël.

Les pro-Israël
Solidaires avec les Juifs, contre l’antisémitisme,
Example important : l’Ambassade international chrétien à Jérusalem (AICJ, fondée en 1980), suite
au déplacement des ambassades occidentales de Jérusalem à Tel Aviv. Elle a commencé les
« Célébration pendant la fête des Tabernacles », une vitrine du soutien évangélique pour Israël et le
monde entier. Elle a aussi organisé des congrès sioniste chrétien (le premier en 1985).

Les « trop pro » :
Idéalisent tout ce qui est « Israël » et cautionnent tout ce que fait son gouvernement
Prise de positions politiques prononcées, tendances à relier tous les évènements au « plan de Dieu
des derniers temps ». Elle ne représentent pas l’ensemble des évangéliques « pro Israël », loin de la

Les a-sionistes et les indifférents
Pas de prise de position pour ou contre le sioniste, plutôt de l’indifférence. On n’en parle pas (« car le
sujet est trop polémique »). Posture devenue majoritaire
Nouvelles formes de la théologie de remplacement qui amènent à une indifférence à l’égard des
menaces qui pèsent sur Israël, à l’égard de l’antisémitisme.

Les anti-Israël
Ces évangéliques s’opposent explicitement, et parfois fortement, aux prosionistes. Ils ne voient
aucun lien entre Israël et les promesses bibliques. Mettent l’accent sur une théologie de justice
sociale. Critiques sévères à l’égard d’Israël et une solidarité a priori avec les Palestiniens – considérés
comme les victimes de l’injustice d’Israël.

8. Position prosioniste équilibrée
De ma part, je considère que la position prosioniste est justifiée par la Parole de Dieu. Donc je plaide
pour un soutien chrétien au peuple juif et au pays d’Israël.
Rappelons la définition de cette approche, que l’on appelle parfois « sionisme chrétien ».
« L’activité chrétienne pour affirmer la Parole de Dieu concernant son alliance éternelle avec le peuple
juif et leur retour à Sion. Le soutien au droit du peuple juif à une existence nationale renouvelée,
conforme aux promesses de Dieu à leur égard qui sont écrites dans la Bible. Plus particulièrement, le
soutien chrétien pour l’état d’Israël »
Mais je plaide aussi pour une position équilibrée, afin d’éviter une attitude pro-Israël qui revient à
cautionner tout ce que le gouvernement israélien fait, et à passer sous silence les besoins de la
population arabe, palestinienne.
Aujourd’hui dans le monde évangélique, de plus en plus de théologiens, de responsables d’Eglise et
d’organismes chrétiens cherchant une voie entre les deux extrêmes mentionnés ci-dessus, un via
média entre prosionisme exagéré et indifférence, voire antisionisme.
Tout un réseau est en train de se créer autour de ce l’on appelle le New Christian Zionism, le sionisme
chrétien nouveau.
       Plusieurs colloques et publications. Par exemple à « ma » Faculté de théologie à Louvain, une
       série de colloques dont les textes sont publiés par mes collègues : Hendrik Koorevaar et Mart-
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Jan Paul The Earth and the Land (editors), Studies about the Value of the Land of Israel in the
      Old Testament and Afterwards. Edition Israelogie 11. Berlin: Peter Lang, 2018
      Une publication importante : Gerald McDermott (ed.), The New Chrétien Zionism: Fresh
      Perspectives on Israel and the Land. Downers Grove, Illinois: IVP Academic, 2016
      Dans la même lignée, l’Alliance évangélique mondiale et le Congrès juif américain sont en train
      de créer une Commission mixte judéo-évangélique, pour défendre ensemble les intérêts et les
      droits des Juifs, soutenir l’état d’Israël, et promouvoir la collaboration et le dialogue entre Juifs
      et évangéliques.

Qu’est-ce que cette position équilibrée ? En voici une description :

Considérations
    1. Nous savons que l’état d’Israël, où vivent également plus de 2 millions de non-Juifs, est ce
       que protège le peuple d’Israël. Le soutien pour cet état et ce peuple s’érode partout dans le
       monde. Israël se trouve dans une région de mouvements et de gouvernements qui veulent
       sa destruction. Beaucoup d’évangéliques commencent à retirer leur soutien, en utilisant les
       mêmes arguments erronées que les protestants œcuméniques. C’est pourquoi il lest grand
       temps que les chrétiens plaident la cause du peuple juif dans leur pays.
    2. L’état d’Israël protège non seulement ses habitants juifs mais aussi les droits des minorités
       non-juives, plus qu’ailleurs. Il y a des raisons légales pour défendre la cause d’Israël.
    3. Nous savons que l’état d’Israël, où vivent également plus de 2 millions de non-Juifs, est ce
       que protège le peuple d’Israël. Le soutien pour cet état et ce peuple s’érode partout dans le
       monde. Israël se trouve dans une région de mouvements et de gouvernements qui veulent
       sa destruction. Beaucoup d’évangéliques commencent à retirer leur soutien, en utilisant les
       mêmes arguments erronées que les protestants œcuméniques. C’est pourquoi il lest grand
       temps que les chrétiens plaident la cause du peuple juif dans leur pays.
    4. L’état d’Israël protège non seulement ses habitants juifs mais aussi les droits des minorités
       non-juives, plus qu’ailleurs. Il y a des raisons légales pour défendre la cause d’Israël.
    5. Ajoutons que cet évènement surprenant est le point culminant de la présence juive continue
       dans le pays, une histoire qui a durée au moins trois mille ans.
    6. A part ses arguments, nous devons fonder notre soutien à l’état d’Israël sur un argumentaire
       théologique. Nous devons montrer de façon théologique que le peuple d’Israël continue
       d’avoir une signification dans l’histoire de la rédemption et que le pays d’Israël, qui est au
       cœur des promesses de l’alliance, continue d’être important dans les desseins providentiels
       de Dieu.

Argumentaire théologique :
    1. Le peuple et le pays d’Israël sont au cœur du récit de la Bible (Tanakh et NT). Contrairement
       à la manière traditionnelle dont l’Église présente le récit du salut. Là, Israël ne sert que
       d’illustration des mauvaises voies à éviter.
    2. Nous croyons que la Bible affirme que Dieu sauve le monde par Israël et l’Israélite parfait. La
       Bible serait incohérente et le salut serait impossible sans Israël.
    3. Nous proposons que l’histoire du salut est continu tout au long de la Bible : le peuple et le
       pays d’Israël continuent d’avoir une signification théologique.
    4. Nous sommes convaincus que le retour des Juifs du monde entier vers leur pays, et leurs
       efforts d’établir un état-nation après deux millénaires de séparation du contrôle du pays, fait
       partie de l’accomplissement des prophéties bibliques.
    5. Nous croyons que les Juifs ont besoin d’une patrie en Israël, et qu’ils le méritent – pas pour
       déplacer d’autres mais pour accepter et développer ce que la communauté internationale –
       les Nations Unies – ont ratifié en 1948.
    6. L’acceptation de l’État hébreu ouvre la voie à une bénédiction pour tous ses voisins,
       permettant de travailler ensemble, dans la perspective de Genèse 12 et d’Esaïe 19
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7. Réconciliation judéo-arabe, à commencer par les croyants juifs et arabes

Nous ne disons pas que…
    1.   L’état d’Israël est un pays parfait.
    2.   Ce pays ne devrait pas être critiqué pour ses fautes.
    3.   Cet état est nécessairement le dernier état juif que nous allons voir avant la fin des temps.
    4.   Nous connaissons, ou pouvons connaître, le planning des évènements à venir ou le schéma
         politique qui se déroulera avant ou pendant les derniers jours – en cela nous ne suivons pas
         le dispensationisme sommes pas

Nous ne disons pas non plus que le sionisme moderne...
    1.   est juste une forme de nationalisme
    2.   était au départ un mouvement chrétien
    3.   revient à voler les terres des autres
    4.   serait une forme de racisme
    5.   a voulu créer un état juif sous forme de théocratie

9. Antisionisme et antisémitisme

Critiques envers Israël, tout en étant prosioniste
Prosioniste ne veut pas dire que l’on ne peut pas critiquer les actions du gouvernement, des autorités
et de l’armée d’Israël. Bien au contraire. Par ailleurs, de nombreux Israéliens expriment des critiques.
Allez voir sur la chaîne de télé I-24 par exemple. Ils ont des opinions politiques très diverses !
Certains organismes israéliens défendent la cause des palestiniens devant la justice (p. ex. B’Tselem).
Mais tout cela ne met pas en cause l’existence même de l’état d’Israël, on n’est pas contre l’idée de
base du sionisme.

Critique vis-à-vis de la politique d’Israël, parfois appelée « antisionisme »
Une partie de l’électorat israélien est contre le partage des terres comme il se fait actuellement, et
contre l’implantation de colonies en Cisjordanie – tout comme .
Cela s’appelle parfois antisionisme, mais c’est plutôt une critique envers certains courants sionistes,
tant que l’on ne veut pas que l’État d’Israël en tant que tel disparaisse.

Antisionisme
Si l’on s’en prend à l’existence d’Israël, là il est question d’antisionisme à proprement parler. On va
jusqu’à nier aux Juifs le droit d’avoir un pays, un « foyer national ». Le fond de leur pensée et de leurs
actions et que l’état d’Israël en tant qu’état juif ne devrait pas exister.
Antisionisme ne veut pas dire : être contre la politique du gouvernement israélien, ou contre tel ou
tel aspect de l’état d’Israël, mais .
Il existe plusieurs formes d’antisionisme. Par exemple l’antisionisme religieux de certains groupes
orthodoxes s’opposant à l’état d’Israël pour des considérations théologiques : cet état est laïque, ne
respecte pas la Torah, et n’a donc pas lieu d’être. Ou bien : cet état est une anticipation humaine du
rétablissement du peuple dans le pays sans plus attendre la venue du Messie.
Mais ces groupes de Juifs religieux ne sont certainement pas antisémites !

Antisionisme radical, antisémite
L’antisionisme devient antisémite, quand les détracteurs de l’état d’Israël versent dans les registres
de l’antisémitisme traditionnel. Par exemple celui du bouc émissaire : « notre misère, c’est la faute
des Juifs ».
Ou bien, ils parlent d’un complot des sionistes et leurs complices capitalistes contre notre société,
contre le monde musulman, contre…
Parfois, ils comparent la politique d’Israël envers les Palestiniens à ce que les Nazis ont fait aux Juifs
pendant la Shoa.
Alors là, l’antisionisme est une forme d’antisémitisme.
On peut parler d’antisionisme radical, ou bien d’antisionisme anti-juif
Il conteste la légitimité de l’existence d’Israël. On ne se contente pas de réclamer un état palestinien
à coté d’Israël, ou un état unique, mais on réclame un état unique judéo-arabe et binational. On
parle d’Israël en termes d’impérialisme, colonialisme, racisme, fascisme, apartheid, nazisme. On dit
qu’Israël continue à exister grâce à des fores obscures, comme le « lobby juif »…

10. Exemple : « Israël tue des enfants »

Une déclaration baptiste
Nous faisons partie de la FEEBF, et la FEEBF fait partie des Alliances baptistes mondiale et
européenne.
Pendant le congrès de la FEEBF, en mai 2018 à Lyon, plusieurs vœux ont été proposés. Pas de vœu
adopté pour féliciter l’État d’Israël avec son 70e anniversaire (1948-2918).
Par contre, la FEEBF a mis sur la page dédiée au Congrès 2018 les vœux adoptés, ainsi
qu’une Déclaration sur la situation israélo-palestinienne, que la FEEBF prend pour son compte.
Déclaration sur la situation israélo-palestinienne, que la FEEBF prend pour son compte.
Là on trouve des critiques exagérées et unilatérales à l’égard de l’état hébreu.
Dans le premier paragraphe, la déclaration évoque même une image à connotation antisémite,
 « En tant que dirigeants de l’Alliance baptiste mondiale et de la Fédération baptiste européenne (qui
inclut le Moyen-Orient), nous voulons exprimer notre grave préoccupation face aux tensions accrues
entre Israël et la Palestine qui ont entraîné la violence et de nombreux civils palestiniens, y compris
des enfants innocents, à Gaza ces derniers jours. »
Aucun mot de critique envers les leaders et les parents palestiniens qui mettent leurs enfants en
première ligne des affrontements, souvent pour provoquer les réactions violentes de la part des
soldats israéliens. Mais quel parent va envoyer ces enfants d’abord ?!
On ne parle que des enfants victimes, sans que cette information soit vérifiée.

Cela rejoint une image classique de l’antisémitisme
Aujourd’hui, c’est un classique dans la guerre des images dans les média : « Israël tue des enfants ».
Voilà l’accusation relayée par des réseaux sociaux et des sites antisionistes. Images à l’appui.
Images souvent truquées, par ex. l’enfant « tué » par un soldat israélien – Charles Enderlin 2002
Mais les informations ne sont pas vérifiées, et souvent fausses. Mais la phrase est efficace, elle fait
mouche, car elle rejoint une vieille accusation antisémitisme en Europe chrétienne et au Moyen-âge :
« les Juifs » ont tué des enfants chrétiens pour utiliser leur sang pendant leur célébration de
pessah ».

Cf. l’image vraie, de l’enfant juif tenu au bout portant par les soldats allemands lors de l’insurrection
du ghetto de Varsovie (1944).
L’inversion de cette image par la campagne médiatique contre Israël.

                                              « La Palestine ensanglantée – encore un enfant tué par
                                              Israël »
                                               Les autorités d’Israël ont trouvé que cette photo fut
                                              prise quelques années auparavant, après un accident de
                                              route dans le nord d’Israël, où une voiture a fauché un
                                              enfant, qui est mort par la suite. Cf. l’annexe plus loin.

Autre exemple : Mort d’un garçon palestinien de 12 ans, tué devant les caméras.

Images relayées par France 2 (le journaliste Charles Enderlin) en 2000.
Images fausses et « diffamation de sang », selon Israël. On ne voit pas d’où est venu le tir, ou le
caillou. On ne sait pas si l’enfant est mort ou blessé, et quelle en fut la cause.

Un autre exemple est le « Programme œcuménique d’accompagnement en Palestine et en Israël »
(COE). Cf. les annexes plus loin

11. Faut-il à élargir la définition de l’antisémitisme à l’antisionisme radical ?
Faut-il à élargir la définition de l’antisémitisme à l’antisionisme, c’est à dire l’antisionisme radical ?
En France, l’antisémitisme est un délit.
Le négationnisme également.
Il faut veiller à ce que toute critique de la politique israélienne ne soit pas taxée d’antisémitisme.
La liberté d’expression est l’un des droit de l’homme, un droit fondamental.
Comment faire la part des choses ?
Selon la définition de travail, adopté par l’Alliance internationale pour la mémoire de la Shoa (l’IHRA)
dont la France est membre, et par le parlement européen de l’UE,

     L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs, qui peut être exprimée sous forme de
     haine envers les Juifs.
Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme s’adressent à des individus juifs
     ou non juifs et / ou à leurs biens, à des institutions communautaires juives et à des
     établissements religieux.

Selon les critères de l’IHRA, l’antisionisme est une forme moderne de l’antisémitisme dans les quatre
cas suivants :

    1) Quand la revendication de remplacer l’état d’Israël par un état unique judéo-arabe et
       binational relève non te la recommandation, mais de l’impératif catégorique
    2) Lorsqu’on distingue Israël d’autres États, lui réservant un traitement inégalitaire, lui
       demandant par exemple d’adopter des comportements qui ne sont pas attendus des autres
       démocraties
    3) Lorsqu’on condamne l’ensemble des communautés juives (par exemple celle vivant en
       France) au nom des actions de l’état d’Israël
    4) Lorsque sont utilisés des symboles et des images associés à l’antisémitisme pour désigner les
       Israéliens.

Tout cela, sous couvert d’antisionisme, c’est de l’antisémitisme. Hors de ces cas, on peut être
antisioniste sans être antisémite.

Dans son discours devant le diner annuel du CRIF, le 20 février 2019 à Paris, Emmanuel Macron a
affirmé qu’il faut mettre en œuvre la définition de l’antisémitisme adoptée par l’ Alliance
internationale pour la mémoire de la Shoa (IHRA).

12. Comment mettre en pratique ?

Prier
Les dirigeants politiques en Israël
La communauté juive en Israël, sécurité, ouverture envers Dieu
La communauté arabe en Israël et dans les territoires, leurs dirigeants.

Plaidoyer et rectifier
Défendre la cause d’Israël
Contre la désinformation : rectifier les propos injustes autour de nous

Soutien pratique
Tourisme
Produits d’Israël
Marquer les jours de commémoration (Fête de l’indépendance) ou des moments douloureux en
Israël (attentats), messages à la communauté juive près de nous.
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