Pharmacologie et kinésithérapie - EMMANUELLECARRÉ-PHARMACIEN,GROUPEMENTSUD, HCL ANNE-LAUREYAILIAN-INTERNEPHARMACIE, HCL - C3R Lyon

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Pharmacologie et
kinésithérapie
E M M A NUELLE C A R R É – PH A R M ACI EN, GRO U PE M ENT S U D, H C L
A N N E - LAUR E YA I L I A N – I N TE RNE PH A R M AC IE, H C L
1 ER F É V R IER 2 0 1 8
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PLAN
• Focus sur :
  • Les antalgiques
   • Physiopathologie et types de douleurs
   • Quelle classification ?
   • Principaux médicaments

 • Les anticoagulants

 • Les toxines botuliniques

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Douleur et prise en
charge médicamenteuse

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Contexte physiopathologique du patient
 •Situation clinique :
  • Douleur aigue
  • Douleur chronique

 •Contexte spécifique :
   •   Post-opératoire
   •   Soins
   •   Cancer
   •   Pathologie douloureuse chronique
   •…

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Types de douleur
•Douleur aiguë : signal d’alarme, vive, immédiate et souvent de courte durée
   • Douleur aiguë : le symptôme
     • Installation récente                                           «La douleur aiguë alarme,
                                                                   la douleur chronique désarme»
     • « Utile » : fonction protectrice
     • Mécanisme unifactoriel
     • Objectif thérapeutique curatif
•Douleur chronique : persistante, évolution depuis 3 à 6 mois
   • Douleur chronique : le syndrome
     • Inutile, destructrice
     • Mécanisme plurifactoriel
     • Objectif thérapeutique ré-adaptatif
     • PEC en Centre de la Douleur

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Types de douleur
• Plusieurs mécanismes physiopathologiques
  • Douleur nociceptive : stimulation excessive des nocicepteurs
    ◦ Hyperstimulation des voies de la nociception
    ◦ Par un processus pathologique actif au niveau périphérique
    ◦ 90% des douleurs
 • Douleur neuropathique : lésion du système nerveux périphérique ou central

 • Douleur mixte : douleur nociceptive + douleur neuropathique

 • Douleur psychogène : description d’une douleur luxuriante, imprécise ou variable,
   sémiologiquement atypique

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Types de douleur
 Autres types de douleurs :
  ◦ Douleur cancéreuse : composante nociceptive, neuropathique, psychogène
  ◦ Accès douloureux paroxystique : augmentation transitoire de la douleur ressentie
    par le patient qui présente une douleur de base relativement bien équilibrée
  ◦ Douleur provoquée par les soins : induite par le soignant, douleur aiguë, répétitive
    voire quotidienne

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Evaluation de la douleur
Bilan complet : ancienneté de la douleur, localisation, intensité, facteurs de
soulagement et d’aggravation, manifestations associées, impacts sur la qualité de vie.
Outils d’autoévaluation :
 ◦   Echelle Visuelle Analogique (EVA)
 ◦   Echelle Verbale Simple (EVS)
 ◦   Echelle Numérique (EN)
 ◦   Echelle DN4
Outils d’hétéroévaluation :
 ◦ ECPA (Echelle Comportementale pour Personnes Agées)
 ◦ Doloplus
 ◦ Algoplus

Dimension psychologique : BEDS (Brief Edinburgh Depression Scale)

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Classification des antalgiques (OMS) - 1986
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                                    Palier 2                              Antalgiques
                              Antalgiques                                Opioïdes forts
        Palier 1
                             Opioïdes faibles
      Antalgiques                                                            Morphine
    non morphiniques                                                         Fentanyl
                                   Codéine
       Paracétamol                                                        Hydromorphone
                                   Tramadol
         Aspirine                                                           Oxycodone
                                Dihydrocodéine
       Autres AINS           Paracétamol + codéine
       (ibuprofene,                                                          Méthadone
                            Paracétamol + tramadol
       kétoprofène)      Paracétamol + Opium + Caféine
         Nefopam
                                Douleurs                                     Douleurs
          Douleurs          modérées à intenses
    faibles à modérées                                                intenses à très intenses

                             Associations                                                   10
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Nouvelle classification des antalgiques
 optimisation de la PEC thérapeutique de la douleur
• Première classification de l’OMS : mise en parallèle intensité́ douloureuse et efficacité́ (palier III dans
  les cancers)
• Paliers I, II et III de l’OMS ne répondent plus aux attentes des cliniciens
    • Douleurs variées
    • Mécanisme et expression clinique variables
     une seule stratégie thérapeutique insuffisante
• Apparition de nouveaux concepts
    • Stratégie du palier III puis du II puis du I dans les douleurs aiguës
    • Concept des douleurs neuropathiques
    • Nouveaux médicaments non intégrés dans les paliers I, II, III de l’OMS.
 Abandon conseillé de la terminologie des paliers de l’OMS
 Utilisation d’une nouvelle classification faisant référence au mécanisme sous-jacent de la douleur

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Nouvelle classification antalgiques
ANTINOCICEPTIFS                                                      Non opioïdes : paracétamol, AINS
pour les douleurs nociceptives                                      Opioïdes : morphine, oxycodone, hydromorphone,
                                                                     fentanyl
ANTIHYPERALGESIQUES                                                  Antagoniste NMDA (kétamine)
pour les douleurs neuropathiques centrales                          Antiépileptiques : gabapentine, prégabaline, lamotrigine
                                                                     Néfopam
MODULATEURS DES CONTROLES DESCENDANTS                                Antidépresseurs tricycliques
INHIBITEURS                                                          Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la
pour les douleurs neuropathiques                                    noradrénaline
MODULATEURS DE LA TRANSMISSION ET DE LA                              Anesthésiques locaux
SENSIBILISATION PERIPHERIQUE                                         Carbamazépine, oxcarbazépine, capsaïcine
pour les douleurs neuropathiques périphériques
pour les douleurs mixtes (nociceptives et                           Tramadol
neuropathiques)
D’après D. Lussier et P. Beaulieu (IASP Press, Pharmacology of Pain, 2010)

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Intérêts de la nouvelle classification
•Intègre tous les médicaments, y compris ceux initialement développés pour d'autres indications

•Evite une corrélation entre intensité de douleur et une classe d'antalgiques

•Classe les médicaments en fonction de leur mécanisme d'action

•Evolutive, permettant d'intégrer de nouvelles molécules

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Initiation d’un traitement antalgique
•Quelques règles de base
 • Initier un traitement à petites doses et monter progressivement « Start slow et go slow »
   surtout pour les patients « fragiles »

 • Débuter par des formes LI si besoin, et relayer par des formes LP si douleurs constantes

 • Adapter le traitement d'emblée au mécanisme de la douleur

 • Prudence avec les opioïdes

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Antalgiques non opioïdes
  ◦ Paracétamol
Antalgique, antipyrétique
Effets Indésirables : atteintes hépatiques (cytolyse)
Posologie habituelle : 1g/prise tous les 4h, jusqu’à 4g/jour
3g si
AINS
Ex : Ibuprofène ADVIL, Diclofénac VOLTARENE, Acide niflumique NIFLURIL,
ketoprofène KETUM…
•Anti-inflammatoire, antalgique, antipyrétique,
•Effets indésirables : troubles digestifs, syndromes hémorragiques, insuffisance rénale
 fonctionnelle…
•Précautions : âges extrêmes, antécédents d’ulcère, contre-indication grossesse,
•Interactions médicamenteuses

•Plusieurs voies d’administration possibles : injectable, orale et locale

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Opioïdes faibles (1)
Douleurs d’intensité modérée à intense

Association antalgique périphérique + antalgique central faible
 ◦ Paracétamol-Codéine (500mg+30mg)
   ◦ Posologie de 1 à 2 cp par prise, sans dépasser 6 à 8 cp par jour (au moins 6 heures)
   ◦ 60 mg de codéine = 10 mg de morphine
   ◦ Attention à la dose de paracétamol

 ◦

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Opioïdes faibles (2)
◦ Tramadol (seul ou association) : voie PO, IV (400mg/24h) TOPALGIC, ZAMUDOL, IXPRIM
  ◦ Effets indésirables : troubles digestifs, hypoglycémie
  ◦ 50 mg de tramadol = 10 mg de morphine
  ◦ Débuter par 50 à 100 mg 2 fois par jour, forme LP toutes les 12h, forme LI toutes les 6h

Association antalgique périphérique + antalgique central faible
 ◦ Paracétamol, Opium, Caféine            LAMALINE
 ◦ 3 à 5 gélules par jour, 1 à 2 prises sans dépasser 10/j (au moins 4 heures)
 ◦ Effets indésirables : excitation, insomnie, constipation

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Opioïdes forts (1)
Agissent sur les récepteurs opioïdes (µ) centraux

  ◦ Morphine : référence internationale
  ◦ Fentanyl
  ◦ Méthadone
  ◦ Oxycodone
  ◦ Hydromorphone

  Voie orale à privilégier

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Opioïdes forts (2)
Forme à libération prolongée (retard)
Forme à libération immédiate
Différentes voies :
 ◦ Voie transdermique
 ◦ Voie transmuqueuse
 ◦ Voie rectale
 ◦ Voie injectable : dysphagie totale, vomissements, coma, urgence, contrôle
   ◦ Discontinue par 4h
   ◦ Continue au PSE, PCA.

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Opioïdes forts (3)
◦ Effets indésirables
  ◦ CONSTIPATION => Traitement laxatif systématique, et surveillance des selles
  ◦ Nausées et vomissements (5%)
  ◦ Somnolence
  ◦ Rétention aiguë d’urines
  ◦ Sueurs
  ◦ Xérostomie (bouche sèche)

◦ Interactions médicamenteuses
  ◦ Majoration des effets sédatifs, avec les médicaments sédatifs

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Titration de la morphine orale
Dose initiale
Jusqu’à soulagement du patient
Titration ultérieure
 ◦ Si soulagement efficace mais trop d’EI : adapter

Points clés
 ◦ Ne pas s’attarder sur une posologie inefficace
 ◦ Pas de limite supérieure si le contrôle des effets indésirables est suffisant

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Rotation des opioïdes
o Possibilité de passer d’un opioïde A à un opioïde B, voire à un opioïde C, pour revenir à un opioïde A
  ◦ Exemple : Oxycodone versus morphine

But
 ◦ Améliorer le contrôle de la douleur et/ou la tolérance chez les patients avec effets indésirables rebelles
   résistant à un traitement symptomatique adéquat
Quand ?
 ◦ Effets secondaires incontrôlables (après analyse de leurs causes et de l’état physiologique du patient)
 ◦ Analgésie insuffisante malgré l’augmentation des doses
Bases pharmacologiques
 ◦ Interactions différentes avec les récepteurs
 ◦ Métabolisme différent (métabolites actifs ou non)
 ◦ Accoutumance croisée partielle entre les opioïdes

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Signes de surdosage des opioïdes
◦ Somnolence
◦ Myoclonies
◦ Confusions, hallucinations visuelles, cauchemars
◦ Pauses respiratoires
◦…
◦ Coma

  => Prescription NALOXONE

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Autres
Nefopam
   ◦ Dose max 120mg/24h
   ◦ Voie IV : 20mg toutes les 4 heures
   ◦ Voie IM : 20mg toutes les 6 heures
Antalgique
Effets Indésirables : Sueurs, palpitations, somnolence, nausées
Mettre le patient en décubitus pour éviter la survenue des effets indésirables
Associations à prendre en compte : autres médicaments anticholinergiques

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Autres
MEOPA
◦ Mélange Equimoléculaire Oxygène / Protoxyde d’azote
 ◦ Action en 3 minutes
 ◦ Effets indésirables
   • Euphorie
   • Modifications des perceptions sensorielles
   • Rêves
   • Paresthésies (Bouches et Mains)
   • Approfondissement de la sédation
   • Sensations vertigineuses
   • Nausées

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Principe de prescription des antalgiques
En fonction du mécanisme de la douleur
Si douleurs intenses,
◦ Commencer d’emblée par un antalgique fort
◦ Pas de dose maximale pour la morphine!

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Objectifs d’un traitement de fond efficace
◦ Absence d’une douleur de fond ou douleur d’intensité faible

◦ Respect du sommeil

◦ Moins de 4 accès douloureux par jour avec une efficacité des traitements > à 50 %

◦ Activités habituelles possibles ou peu limitées par la douleur

◦ Effets indésirables des traitements mineurs ou absents

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Antalgiques: les grands principes
Par voie orale : privilégier la voie non invasive

À intervalles réguliers
 ◦ Selon la pharmacocinétique des spécialités
 ◦ Ne pas attendre la réapparition de la douleur pour donner la dose suivante
 ◦ Répartition au cours du nycthémère permet une analgésie sans passage à vide, en évitant les EI liés aux hautes doses

Selon l’intensité des douleurs
De façon adaptée aux besoins individuels
 ◦ Pas de dose standard: valider les attentes et les besoins de chaque patient

Avec un souci constant du patient
 ◦ Informer le patient
 ◦ Observance
 ◦ Expliquer les douleurs et les traitements au patient, les règles de prise, prévenir les EI
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Douleur neuropathique
Douleur secondaire à une lésion ou une maladie affectant le système somato-sensoriel
Dans le cancer : douleurs mixtes ++
Zona, diabète, pathologies neurologiques…
Les traitements
  Approche globale individualisée
◦ Anti-dépresseurs tricycliques (Anafranil®, Laroxyl®)
◦ Anti-épileptiques (gabapentine Neurontin®, prégabaline Lyrica®)
◦ Opioïdes forts (recommandations de grade A de l’HAS)
◦ Locaux :
  ◦ Emplâtre de lidocaïne (Versatis®)
  ◦ Capsaïcine (dégénerescence réversible des terminaisons nerveuses

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Zoom sur les accès douloureux
    paroxystiques (ADP)
Les ADP: épidémiologie et étiologies
                 40-80% des patients cancéreux1

                 Etude ADEPI² (France, 2010) : 85,3% des
                 patients cancéreux présentent des ADP

1. Mercadante S, Radbruch L, Caraceni A et al (2002). Episodic (breakthrough) pain. Consensus conference of an Expert Working Group of the European Association for Palliative Care. Cancer,
   94, 832-9.
2. Caractéristiques et traitements des accès douloureux paroxystiques (ADPc) chez les patients cancéreux : résultats de l’enquête ADEPI, P. Poulain et al. Douleurs: évaluation, diagnostic,
   traitement. Volume 13, Issue, September 2012, Pages 163–168

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Les ADP: définition
Chez le patient présentant des douleurs d’origine cancéreuse , les ADP sont une exacerbation
         transitoire et de courte durée de la douleur, d’intensité modérée à sévère.
 Ils surviennent sur une douleur de fond contrôlée par un traitement opioïde fort efficace.

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Prise en Charge des ADP
La majorité des ADP, quel que soit le mécanisme physiopathologique, répond au citrate de fentanyl

Fentanyl transmuqueux, dit à « Libération Immédiate » (surtout si l’ADP s’installe en moins de 10 min)
Morphine ou Oxycodone, dites à « Libération Normale », si:
 ◦ L’ ADP s’installe en plus de 10 min
 ◦ La durée de l’antalgie souhaitée est > 2h

Non pharmacologique : à envisager parallèlement (application de chaud/froid, massage, relaxation, …)

Techniques interventionnelles à envisager (TENS, blocs nerveux, cimentoplastie, radiofréquence, …)

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Les citrates de fentanyl :
un traitement de choix de la majorité des ADP
Chronobiologie des ADP:
◦ 2/3 des patients ont des ADP ≤ 60 min (ADEPI)
◦ 43% des ADP surviennent en moins de 3 min (Portenoy)
◦ La moitié des ADP surviennent en moins de 15 min (Davis)

Les fentanyls:
◦ Délais d’action en 10-15 min
◦ Durée d’action de 60-90 min

Morphine LI ou oxycodone LI:
◦ Délai d’action d’environ 45 min
◦ Durée d’action de 4h

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Meda Pharma
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                                              Prostrakan

                                           Archimedes
              Teva
                               (+ promotion Mundipharma)      Céphalon

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Fentanyls transmuqueux : principes d’utilisation
Initier avec la dose la plus faible possible (pas de corrélation entre la dose d'opioïde de fond
et la dose soulageant un ADP)

Faire une titration: l’intensité de la douleur étant très variable d’un ADP à l’autre, il est
illusoire de croire que tous les ADP pourront être tous traités par une seule et même dose
fixe. L’objectif est donc de rechercher la plus petite dose efficace bien tolérée.

Réévaluer précocement la douleur, son soulagement et les EI.

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VERSATIS lidocaïne
•Emplâtre médicamenteux (10 cm x 14 cm) : 700 mg de lidocaïne

•Indiqué dans le traitement symptomatique des douleurs neuropathiques post-zostériennes

•Application sur la zone douloureuse une fois par jour, pendant une période maximale de 12h/24h

•Si nécessaire, emplâtre découpé à la taille requise avec des ciseaux avant d’enlever le film protecteur

•Au total, utilisation maximum de 3 emplâtres en même temps

•Application sur peau sèche et non irritée (après cicatrisation des vésicules de zona)

•Efficacité du traitement évaluée au bout de 2 à 4 semaines

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QUTENZA capsaïcine (1)
•Patch cutané à 179 mg (14 cm x 20 cm)
•Réservé aux centres spécialisés dans la prise en charge de la douleur
•Indication : traitement des douleurs neuropathiques périphériques chez les adultes, seul ou en
 association avec d'autres médicaments antidouleur
•Posologie
  • Appliquer sur les zones cutanées les plus douloureuses – Max 4 patchs/cure
  • Rq: zone douloureuse déterminée et délimitée par un marquage
  • Application de 30 (pied)- 60min, à répéter au besoin tous les 90 jours
•Contre-indication
  • Hypersensibilité
  • Ne pas utiliser sur une peau lésée ou irritée, sur le visage, le cuir chevelu ou à proximité/sur
    les muqueuses

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QUTENZA capsaïcine (2)
•Mode d’action
La capsaïcine entraîne:
        - Si application ponctuelle : Libération substance P
         Exacerbation de la sensation de douleur
        - Si application chronique: une déplétion des terminaisons nerveuses sensitives en
        substance P
         Réduction de la transmission des sensations douloureuses

Effet réversible de la capsaïcine en quelques semaines

Culture générale: la capsaïcine est une substance naturelle du piment rouge

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Administration du QUTENZA®
Surveillances
 ◦ Pression artérielle : avant, pendant et après application toutes les 15 mn
 ◦ Douleur : avant, pendant et après application par échelle de douleur

Informations au patient
 ◦ Risque accru de réactions cutanées locales transitoires et d’irritation des yeux et des muqueuses
 ◦ Sensibilité de la zone traitée (au chaud, à l’eau, au soleil, à la transpiration…) et rougeur pendant
   quelques jours
 ◦ risque de diminution temporaire de la fonction sensorielle (détection du chaud, sensibilité aux
   objets pointus…)
 ◦ Soulagement possible dès J1, effet optimal dans les 15J

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Manipulation/Elimination
•Eviter le contact direct avec les patchs de QUTENZA, la compresse, le gel nettoyant ou les
 ciseaux après utilisation
           port de gants en nitrile (dans le kit)
•L’inhalation de capsaïcine peut faire tousser et éternuer
          ventilation de la pièce +/- masque/lunette de protection (dans le kit)
•Ne pas tenir les patchs à proximité des yeux et des muqueuses
•Elimination des patchs utilisés et non utilisés et tout autre matériel qui ont été en contact de
 façon sécurisée

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Infiltrations de
  corticoïdes
Généralités (1)
•Infiltrations = injections corticoïdes dans l’articulation
•Action anti-inflammatoire et antalgique
•Injection articulaire = action prolongée
•Indications : arthrite inflammatoire et arthrose périphérique en poussée
•Pas d’injection en dehors des périodes d'inflammation
•Rarement plus de 3 infiltrations par an dans la même articulation

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Généralités (2)
•Geste technique nécessitant une formation (rhumatologues et radiologues)
•Aiguille directement dans l'articulation (et non autour) afin d'injecter le produit
•Techniques d’imagerie si articulation difficile d’accès (télé-radioscopie, échographie, scanner)
•Peu d'articulations relèvent d'un traitement local
  • Genou
  • Hanche
  • Base du pouce (rhizarthrose)
  • Certaines articulations au niveau de la colonne vertébrale (niveau lombaire)
•Utilisation également dans une arthrose survenue à la suite d'un traumatisme de la cheville, du
 poignet ou dans l'arthrose de l'épaule

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Effets secondaires et contre-indications
•Risque infectieux
  ◦ Défaut d'asepsie de la peau
  ◦ Erreur de manipulation de l'aiguille, du produit ou de la seringue
  ◦ Signes cliniques : 36 à 48 heures après l'injection par un malaise général et une température élevée
•Réaction douloureuse immédiate au point d'injection : provoquée par le produit et disparaît
 généralement en 24 à 36 heures maximum
•Contre-indications
 • Éviter en cas de : herpes ou zona (en cours), maladie infectieuse (en cours), diabète, hypertension mal
   équilibrée
 • L'infiltration peut générer une poussée d'ulcère, à rechercher dans l’interrogatoire du médecin
 • Répétition des infiltrations de corticoïdes peut entraîner une insuffisance surrénale à l'arrêt des injections ou, à
   l'inverse, un hypercorticisme (sécrétion excessive de cortisol) en cas de poursuite

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Anticoagulants et
risques associés
Anticoagulants à disposition
Héparines
Héparines non fractionnées
• Héparinate de sodium
• Héparinate de calcium
Héparines de bas poids moléculaire                             Autres anticoagulants injectables
• Daltéparine sodique                                          • Fondaparinux sodique
• Enoxaparine sodique                                          • Danaparoïde
• Tinzaparine sodique                                          • Argatroban
• Nadroparine calcique
                                                                        Anticoagulant Oraux Directs
                                                               Inhibiteur direct de la thrombine
              Anti Vitamines K                                 • Dabigatran
• Warfarine                                                    Inhibiteurs direct du facteur Xa
• Fluindione                                                   • Rivaroxaban
• Acénocoumarol                                                • Apixaban
                                                               • Edoxaban

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AVK
•Médicaments à marge thérapeutique étroite  ajustement thérapeutique délicat
•Surveillance par INR
•Effets indésirables :
  • Hémorragies, saignements (hématomes, hémorragies digestives, gingivorragies,
    épistaxis…) ++
•Alimentation équilibrée pour éviter interactions (aliments contenant vitamine K)
•Attention à l’automédication

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Anticoagulants oraux directs
•Inhibition spécifique et directe des facteurs de la coagulation
•Anticoagulants à action rapide
•Posologie en fonction indication
•Utilisation à dose fixe
•Pas de suivi biologique
•Précautions : insuffisance rénale, patient âgé, interactions médicamenteuses
•Effets indésirables : risque hémorragique (moindre que AVK)

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E CARRE, AL YAILIAN - 1ER FÉVRIER 2018   54
Toxine botulinique
Généralités
•Toxine botulinique
  • Structure moléculaire unique
  • Neurotoxine de Clostridium botulinum + protéines annexes non
    toxiques
•Injection dans un muscle
  Blocage de la libération d’acétylcholine aux terminaisons
    nerveuses
  Réduction des contractions excessives du muscle

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Indications (1)
►Spasticité des membres supérieurs et/ou inférieurs
État de tonus musculaire accru avec exagération des réflexes tendineux profonds.

  Étiologies :
    Accident Vasculaire Cérébral
    Blessé médullaire
    Sclérose en Plaques
    Parkinson
    Traumatisé crânien
    Enfants atteints d'une paralysie cérébrale
    ...

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Indications (2)
►Troubles de l'oculomotricité (strabisme, paralysies oculaires récentes, myopathies
 thyroïdienne récentes)
►Blépharospasme
  Fermeture forcée involontaire des paupières affectant un œil ou les deux yeux
  Les spasmes peuvent entraîner la fermeture complète des paupières, avec cécité fonctionnelle
   bien que les yeux et la vision soient normaux
►Spasme Hémifacial
  Trouble neuromusculaire avec contractions involontaires fréquentes des muscles d’un côté de
   la face
►Torticolis spasmodique
  Contractions musculaires involontaires ou des spasmes intermittents des muscles cervicaux
►Hyperhidrose axillaire sévère ayant résisté aux traitements locaux et entraînant un
 retentissement psychologique et social important

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Indications (3)
     ►Hyperactivité détrusorienne neurologique conduisant à une incontinence urinaire non
      contrôlée par un traitement anticholinergique (blessés médullaires et patients atteints de
      sclérose en plaques)
           L’hyperactivité détrusorienne neurologique est définie par l'International Continence Society comme : l'existence
            de contractions du détrusor non inhibées, spontanées ou provoquées au cours de la phase de remplissage de la
            vessie, d'origine neurologique.

     ►Hyperactivité vésicale idiopathique avec symptômes associés chez l’adulte

           L'hyperactivité vésicale est un syndrome clinique caractérisé par un besoin irrépressible d'uriner (urgenturie) avec
            ou sans incontinence, le plus souvent associé à une pollakiurie et une nycturie, en l'absence d'infection urinaire ou
            d'une pathologie locale organique évidente susceptibles d'engendrer ces symptômes.

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Indications (4)

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Indications hors AMM
ORL : les troubles de la salivation, la dysphagie, le bruxisme, les myoclonies vélo
pharyngées, les dystonies oro-mandibulaires

Ophtalmologie : l’entropion, le larmoiement anormal

Gastroentérologie : dysphagie cricopharyngée, achalasie, obésité, dysfonction du
sphincter d’Oddi, gastroparésie, fissure anale

Douleurs chroniques : douleurs ostéo-articulaires réfractaires aux traitements de
référence, douleurs pelviennes chroniques, migraine chronique

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Principaux produits commercialisés
BOTOX® (onabotulinumtoxinA) du laboratoire ALLERGAN

DYSPORT® (abobotulinumtoxinA) du laboratoire IPSEN PHARMA

XEOMIN® (incobotulinumtoxinA) du laboratoire MERZ

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Conseils au patient
•Possible effets indésirables, liés à la diffusion de la toxine à distance du site d’injection (très rares décès)
•Possibles symptômes liés au mécanisme d’action de la toxine botulinique dans les heures ou semaines
 suivant l’injection
  • Aggravation de la faiblesse musculaire
  • Dysphagie
  • Dyspnée
•Nécessité d'une prise en charge médicale immédiate en cas de troubles de la déglutition, de troubles du
 langage ou de troubles respiratoires
•En cas de dysphagie sévère, possibilité́ de fausses routes, qui peut parfois nécessiter une intervention
 médicale et la mise en place d’une alimentation naso-gastrique.
•Suivi continu des effets indésirables ++

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Merci pour votre attention

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