Stratégie Cleantech Suisse - 15 octobre 2010
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Mandataire Association swisscleantech, Thunstrasse 82, boîte postale 1009, 3000 Berne www.swisscleantech.ch Mandaté Foundation for Global Sustainability, Minervastrasse 99, 8032 Zurich www.ffgs.org Auteurs Franzsiska Barmettler, FFGS Nick Beglinger, FFGS Christian Zeyer, FFGS Accompagnement rédactionnel Christina Braun, FFGS Mike Kramer, FFGS Impression Neidhart + Schön Group Neidhart + Schön Group propose des solutions de communication complètes depuis une source unique, sous une forme imprimée ou numérique. Ses prestations englobent plaquettes d’entreprise, brochures de produits, publi- cations financières et solutions CI/CD. Depuis le 1er Janvier 2010 Neidhart + Schön Group produit dans le nouveau centre d’impression Comprinta, aux portes de Zurich à Schwerzenbach, en collaboration avec d’autres imprimeries. Ce centre d’impression, sous l’appelation ‚Hightech et écologie’, cumule les superlatifs en terme d’efficacité énergétique, de protection du climat et d’équipement technique et est à même de répondre aux exigences au plus haut niveau d’une production médias durable. www.nsgroup.ch www.comprinta.ch Traduction 24translate.ch Édition Novembre 2010 Il est permis d’utiliser des citations et extraits de la Stratégie Cleantech Suisse en indiquant la source suivante: swisscleantech (2010): Stratégie Cleantech Suisse. www.swisscleantech.ch Le contenu de cette étude n’engage que les auteurs.
Avant-propos Les défis actuels que sont le réchauffement climatique, l’épuisement des ressources naturelles et la pollution montrent impitoyablement qu’un changement de paradigme en faveur d’une économie durable – en faveur de Cleantech - est incontournable. Quel rôle doit jouer la Suisse dans ce processus? Fera-t-elle partie des gagnantes ou des perdantes d’une économie mondiale en transformation? Des décisions importantes l’attendent à cet égard: la révision de la loi sur le CO2 (en cours), les négo- ciations sur le climat menées par l’ONU, qui ambitionne un nouvel accord post-Kyoto (décembre 2010), et les accords sur l’électricité et l’énergie avec l’UE (en cours). Si nous voulons que la Suisse reste un pays compétitif où il fait bon vivre, nous devons considérer les défis actuels comme une opportunité. Notre pays doit ouvrir la voie, prendre les prochaines décisions au service du développement durable et se positionner en tant que meilleur acteur Cleantech sur la scène internationale. Les conditions sont favorables. Nous possédons de multiples atouts: infrastruc- tures de qualité, savoir systémique, compétitivité, la popularité de la ‚marque Suisse’, et bien plus encore. Mais pour réussir, encore faut-il saisir les opportunités qui se présentent. Cleantech est l’avenir de l’économie suisse. Nous sommes un pays novateur dont les habitants se tournent vers l’avenir. Transférons notre savoir et notre expérience. Nous en tirerons qui plus est des avantages économiques. Il est temps de penser aux générations futures et d’appliquer la Stratégie Cleantech Suisse. Participez vous aussi! Nick Beglinger Bertrand Piccard Président, swisscleantech Président, comité patronal swisscleantech Directeur, FFGS Président, Solar Impulse
SOLAR IMPULSE Exemple d’une application de Cleantech: un avion solaire, qui peut voler jour et nuit sans aucun carburant. Solar Impulse est un projet phare en termes d’innovations dans les domaines de l’énergie photovoltaïque, la technologie des batteries et des matériaux légers et de haute technologie. En même temps Solar Impulse est également un symbole d’une solution de système, ce qui est typique pour Cleantech: tout est conçu pour la fonctionnalité et pour minimiser la consommation énergétique.
Remerciements La FFGS et swisscleantech tiennent à remercier toutes les personnalités du monde économique, politique et scientifique qui ont enrichi la Stratégie Cleantech Suisse de leurs citations (dans l’ordre alphabétique): Prof. Dr. Patrick Aebischer, président de l’Ecole Polytechnique Mario Lütolf, directeur de la Fédération suisse du tourisme Fédérale de Lausanne EPFL Jacques-André Maire, conseiller national PS et co-président Dr. Sibyl Anwander, responsable qualité / durabilité Coop du groupe parlementaire Cleantech Josiane Aubert, conseillère nationale PS Peter Malama, conseiller national PLR et directeur de Martin Bäumle, conseiller national PVL l’association professionnelle de Bâle-Ville Walt Beglinger, président de la Foundation for Global Hugo Meier, gérant de Cobiax Technologies SA Sustainability FFGS Dr. Josef Meyer, directeur commercial de Tetra Pak (Suisse) SA Cornelia Brandes, présidente de l’association Cité de l’énergie Roger Nordmann, conseiller national PS Prof. Dr. Lucas Bretschger, professeur d’économie des Ruedi Noser, conseiller national PLR ressources à l’EPF de Zurich Dr. Bruno Oberle, directeur de l’Office fédéral de Pascale Bruderer Wyss, présidente du conseil national l’environnement OFEV Sep Cathomas, conseiller national PDC Prof. Dr. Ursula Renold, directrice de l‘Office fédéral de la Hans Dellenbach, directeur financier Emerald Ventures SA formation professionnelle et de la technologie OFFT Verena Diener Lenz, conseillère aux Etats PVL Dr. Kathy Riklin, conseillère nationale PDC René Estermann, directeur de Myclimate Kurt Schär, directeur de Biketech SA Laurent Favre, conseiller national PLR Barbara Schmid-Federer, conseillère nationale PDC Dr. Stephan Feige, gérant htp St. Gallen Johann Schneider-Ammann, conseiller fédéral Dr. Peter Flückiger, conseiller auprès de Egon Zehnder Simonetta Sommaruga, conseillère fédérale International Ltd. Dr. Walter Steinmann, directeur de l’Office fédéral de Erika Forster-Vannini, présidente du Conseil des Etats l’énergie OFEN Dr. Daniele Ganser, professeur d’histoire contemporaine à Dr. Klaus Tschütscher, chef du gouvernement de la l’université de Bâle principauté Liechtenstein et président du conseil de la Jean-Daniel Gerber, secrétaire d’Etat du secrétariat d’Etat à fondation LIFE l’économie SECO Thomas Vellacott, membre de la gérance et responsable Dr. Bastien Girod, conseiller national PES programme WWF Suisse Christian Häuselmann, cofondateur swisscleantech Robert Völki, responsable du développement stratégique, Hugues Hiltpold, conseiller national PLR SIG André Hoffmann, vice-président du conseil de surveillance Daniel Wiener, membre de la direction de ecos Roche Holding SA Prof. Dr. Rolf Wüstenhagen, professeur pour la gestion des Dr. Tony Kaiser, Trialogue Energie Suisse énergies renouvelables de l‘Université de Saint-Gall Dr. Ruedi Kriesi, vice-président de l’association Minergie® Dr. Ursula Wyss, présidente du groupe parlementaire PS Moritz Leuenberger, conseiller fédéral Dr. Marco Ziegler, principal McKinsey & Company Doris Leuthard, présidente de la Confédération Suisse Nous aimerions également remercier toutes celles et ceux qui ont contribué, par leur relecture atten- tive et leurs nombreux enrichissements du contenu, à l’élaboration de la stratégie dévoilée ici.
Table des matières Résumé 13 1. Pourquoi faut-il une Stratégie Cleantech Suisse? 21 1.1. La durabilité est un facteur concurrentiel de plus en plus pertinent 23 1.2. Une perspective à long terme est payante 23 1.3. Cleantech améliore la qualité de l’économie dans son ensemble 25 1.4. La Suisse dispose déjà de nombreux atouts Cleantech 25 1.4.1. Savoir et talent répondent présents 25 1.4.2. Leadership dans l’innovation et la formation professionnelle 26 1.4.3. Excellente compétitivité et compétence systémique 26 1.4.4. D’ores et déjà en pole-position dans le Cleantech 26 1.4.5. La propreté: une question d’image et un sens aigu de la durabilité 27 1.5. Les 5 objectifs clés d’une Stratégie Cleantech Suisse 28 1.5.1. Accroître la sécurité de l’approvisionnement, augmenter l’efficacité des vecteurs énergétiques et des ressources 28 1.5.2. Créer des emplois attrayants 28 1.5.3. Assurer un niveau de vie élevé 28 1.5.4. Tirer profit des marchés globaux Cleantech en forte croissance à court et à long terme 29 1.5.5. Contribuer au développement durable sur une échelle globale 29 2. Les facteurs de réussite d’une Stratégie Cleantech Suisse 31 2.1. L’approche isolée: seulement des mesures de promotion 33 2.2. L’approche globale: des mesures de promotion combinées à des objectifs prédéfinis et des conditions-cadres 33 2.3. Les 5 raisons en faveur d’une approche globale 35 2.3.1. Le marché suisse comme modèle pour des compétences systémiques 35 2.3.2. La promotion de l’innovation par des voies raccourcies 36 2.3.3. Un thème positif bienvenu 36 2.3.4. Tout processus de transformation a besoin de temps 36 2.3.5. Nécessité et avantages d’une perspective à long terme 37 2.4. Le “made in Switzerland“ comme facteur de réussite 37
3. Domaines ciblés et points d’action de la Stratégie Cleantech Suisse 41 3.1. Les 10 domaines ciblés de la Stratégie Cleantech Suisse 43 3.2. Les trente points d’action (PA) de la Stratégie Cleantech Suisse 45 3.2.1. Coordination, information et mise en réseau (PA 1 à 4) 45 3.2.2. Recherche et formation (PA 5 à 10) 46 3.2.3. Financement (PA 11 à 14) 48 3.2.4. Objets pilotes et démos (PA 15 à 16) 50 3.2.5. Promotion des exportations et des sites (PA 17 à 18) 50 3.2.6. Echange de quotas d’émission et collaboration au développement (PA 19 à 20) 51 3.2.7. Objectifs nationaux volontaristes (PA 21 à 24) 52 3.2.8. Engagement en faveur d’objectifs internationaux (PA 25 à 26) 54 3.2.9. Mesures d’incitations et internalisation systématique en Suisse (PA 27 à 28) 56 3.2.10. Coopération internationale (PA 29 à 30) 57 3.3. Vue d’ensemble des domaines ciblés et points d’action de la Stratégie Cleantech Suisse 58 3.4. Mise en œuvre et financement 59 4. Le monde économique et l’Etat dans un nouveau partenariat 61 5. L’examen de l’opportunité 67 6. Conclusions 73 79 7. L’association économique swisscleantech
Table des abréviations Description Abrévation Agence des énergies renouvables et de l’efficacité énergétique AEE Meilleure technologies disponibles / Best Available Technology BAT Border Tax Adjustment BTA Centre pour le développement durable CCRS et l’entrepreneuriat responsable de l’Université de Zurich Mécanisme de développement propre / Clean Development Mechanism CDM Agence de la Confédération pour la promotion de l’innovation CTI Direction du développement et de la coopération DDC Département fédéral de l’environnement, DETEC des transports, de l’énergie et de la communication Département fédéral des affaires étrangères DFAE Département fédéral de l’économie DFE Durabilité et constructions publiques eco-bau École polytechnique fédérale EPF Système communautaire d’échange de quotas d’émission EU ETS Foundation for Global Sustainability FFGS Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat GIEC International Foundation for the Built Environment IFBE Conférence de coordination des services de la construction KBOB et des immeubles des maîtres d’ouvrage publics Knowledge and Innovation Communities KIC Le réseau pour une économie durable öbu Office fédéral de l’énergie OFEN Office fédéral de l’environnement OFEV Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie OFFT Office fédéral de la statistique OFS Organisation des Nations Unies ONU Petites et moyennes entreprises PME Formation pour le développment durable SANU Secrétariat d’Etat à l’économie SECO Union européenne UE Fonds mondiaux pour la vie sauvage / World Wildlife Fund WWF
Table des figures Figure 1. Les trois principes directeurs essentiels de la Stratégie Cleantech Suisse 16 Figure 2. Aperçu des principes directeurs, domaines ciblés et points d’action 17 Figure 3. FFGS Modèle d’un marché économique durable 24 Figure 4. WEF Global Competitiveness Index 26 Figure 5. Perception de la Suisse à l’étranger 27 Figure 6. Les trois principes directeurs essentiels de la Stratégie Cleantech Suisse 34 Figure 7. Approche pour un positionnement global la marque Suisse 38 Figure 8. Effet des domaines ciblés sur les domaines innovation, marketing et crédibilité & identité 44 Figure 9. Vue d’ensemble des domaines ciblés et points d’action de la Stratégie Cleantech Suisse 58 Figure 10. Partenariat du monde économique et de l’Etat dans les 10 domaines ciblés 63
Résumé
“Une coordination et une synergie des efforts suisses en matière de Cleantech de la part de ’Etat ainsi que des mondes économique et scientifique sont capitales pour créer la transparence, favoriser l’innovation et aider finalement le concept Cleantech à percer.“ Prof. Dr. Patrick Aebischer, président de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne EPFL Les défis et tendances mondiaux que sont la croissance de la population, la progression du niveau de vie, l’épuisement des ressources naturelles et le réchauffement climatique ont pour effet que la ges- tion économe des ressources et la production sans émissions polluantes gagnent en importance pour la compétitivité économique. Cleantech1, dans le sens d’une gestion durable d’une manière générale, est considéré comme un critère de qualité et joue donc un rôle croissant dans la réussite économique. DEFINITION Cleantech comprend, tous secteurs confondus, tous les produits, presta- tions de services, processus, modèles d’affaires et étapes de création de valeur en amont qui apportent une contribution déterminante à une économie durable. Cette contribution se traduit par une meilleure efficacité des ressources, une diminution du besoin en surface naturelle, une réduction des émis- sions polluantes, une atténuation d’autres impacts négatifs sur l’environnement ainsi que des changements sociaux favorables. L’économie suisse se trouve dans une excellente position pour tirer profit de cette évolution. Parmi ses atouts, citons les connaissances systémiques Cleantech de l’économie, l’expérience régulatrice de l’Etat et des facteurs de réussite comme l’innovation, la formation professionnelle et la compétitivité. La Suisse est également dotée d’un grand savoir-faire en aménagement du territoire, architecture, technologie du bâtiment, gestion de l’eau et des eaux usées, recyclage et valorisation des déchets, mobilité publique et gestion financière durable. Pour mettre à profit cette grande opportunité économique et politique nous devons adopter une stratégie systématique, orientée vers l’avenir et entièrement favorable à l’économie durable. Pour cette raison, l’association économique swisscleantech2 a chargé la Foundation for Global Sustainability FFGS3 de développer la ‚Stratégie Cleantech Suisse’. La stratégie Cleantech réunit les réflexions de fond, les objectifs et les points d’action selon des entreprises suisses qui pensent et agissent au service de la durabilité. 1 Cleantech est défini par swisscleantech selon la fondation FFGS (http://www.ffgs.org/cleantech) 2 Association économique swisscleantech (http://www.swisscleantech.ch) 3 Foundation For Global Sustainability [fondation pour le développement durable mondial] (http://www.ffgs.org) Stratégie Cleantech Suisse 15
“Cleantech est dans le monde actuel une nécessité absolue. C’est le seul moyen efficace pour réduire la consommation de nos ressources naturelles. Seul de cette manière nous sommes en mesure de nous baser sur des procédés de fabrication d’avenir et de valoriser de nouvelles sources d’énergie. La Suisse doit impérative- ment saisir cette chance.“ Doris Leuthard, présidente de la Confédération Suisse La Stratégie Cleantech Suisse a vocation à être appliquée en complément du plan de mesures Cleantech de la Confédération (Plan directeur Cleantech Suisse4) et d’autres activités nationales et régionales dans ce domaine; l’objectif étant de positionner le pôle scientifique et économique suisse comme leader mondial dans le domaine Cleantech. Concrètement, la stratégie Cleantech poursuit les cinq objectifs suivants pour la Suisse: 1. Accroître la sécurité de l’approvisionnement, augmenter l’efficacité des vecteurs énergétiques et des ressources 2. Créer des emplois attrayants 3. Assurer un niveau de vie élevé 4. Tirer profit des marchés globaux Cleantech en forte croissance à court et à long terme 5. Contribuer au développement durable sur une échelle globale La stratégie Cleantech stipule qu’il faut une approche globale comprenant trois axes d’impulsion, pour atteindre les objectifs: Figure 1. Les trois principes directeurs essentiels de la Stratégie Cleantech Suisse Un accent sur Cleantech Cleantech est reconnu, communiqué et systématiquement promu en tant que facteur de réussite 1 central de l’économie suisse. Des objectifs clairement définis L’accent sur Cleantech est étayé par des objectifs clairement définis et quantifiables, par ex. en ce 2 qui concerne les émissions de CO2 ou la part des énergies renouvelables, ainsi que d’autres dépendances des ressources et taux de pollution, d’un produit ou service. Un cadre adapté La Suisse mise sur des conditions générales nationales transparentes afin de garantir l’internalisa- 3 tion systématique des coûts à charge de l’environnement (externalités), de récompenser claire- ment la durabilité et de promouvoir la disposition à innover ainsi que la sécurité de planification. Les auteurs sont convaincus que seul un calcul systématique de tous les coûts, donc une prise en compte correcte de toutes les externalités négatives (par example les émissions de CO2, par le cadre législatif) permettra une gestion durable à la hauteur des défis d’aujourd’hui. Cette démarche favori- sera la transparence et la prévisibilité des décisions d’investissement des entreprises et créera des incentives claires pour des innovations. La durabilité est systématiquement récompensée. 4 Rédaction: DFE (OFFT, SECO) en collaboration avec le DETEC (OFEN, OFEV) (http://www.cleantech.admin.ch)
“Le défi majeur du 21e siècle est de poser des fondations durables pour notre société. Cleantech est un élément central pour cette transformation et pour la réduction de notre empreinte écologique.“ André Hoffmann, vice-président du conseil de suveillance Roche Holding SA La révision actuelle de la loi sur le CO2 en est un exemple concret. La Suisse devrait se fixer un objectif climatique ambitieux et viser d’ici 2020 une réduction totale de 40% des émissions (année de réfé- rence: 1990), dont la moitié par l’instauration de mesures efficaces et d’un cadre réglementaire transparent en Suisse. L’autre moitié devrait être obtenue par des mesures à l’étranger5. La fixation de cet objectif doit être accompagnée par une communication résolue et une participation active de la Suisse à l’aboutissement d’un accord international. Alors que les trois axes d’impulsion ont un caractère général et s’appliquent à tous les secteurs d’activité, nous proposons dans une seconde étape dix domaines ciblés et trente points d’action concrets. Ils ont pour objectif de créer des institutions ou, en tant que projets clairement définis, de donner des impulsions initiales ciblées. Figure 2. Aperçu des principes directeurs, domaines ciblés et points d’action Principes directeurs Domaines ciblés Points d’action Un accent sur Cleantech Coordination, PA 01 Centre de coordination Cleantech 1 information et mise en réseau PA 02 Service d’information suisse Cleantech PA 03 Base de données des projets d’innovation et d›entreprises suisses Cleantech PA 04 Evénements nationaux et internationaux Recherche et formation PA 05 Orientation de la recherche sur Cleantech PA 06 Programmes de formation, mesures de réorientation et de formation continue PA 07 Collaboration internationale à la recherche Cleantech PA 08 Instituts de recherche Cleantech PA 09 Accent sur Cleantech dans les parcs technologiques PA 10 Parcs nationaux d’innovation Cleantech Financement PA 11 Instruments financiers pour la promotion de Cleantech PA 12 Promotion d’investisseurs Cleantech PA 13 Organisation internationale dans le domaine du financement Cleantech PA 14 Plate-formes d’investisseurs avec accent sur le Cleantech Objets pilotes et démonstrations PA 15 Objets pilotes et démonstrations Cleantech PA 16 Régions-tests de grande envergure Promotion des exportations PA 17 Promotion des exportations et des sites pour Cleantech et des sites PA 18 Présence sur des marchés cibles et soigneusement sélectionnés Echange de quotas d’émission PA 19 Mesures dans le domaine de l’échange des quotas de CO2. et collaboration au développement PA 20 Imbrication des réductions d’émissions, de la promotion économique et de l’aide au développement Des objectifs clairement Objectifs nationaux volontaristes PA 21 Orientation stratégique de la politique climatique suisse définis PA 22 Objectif de réduction du CO2 de 20% en Suisse 2 PA 23 Objectif de réduction du CO2 de 20% à l’étranger PA 24 Objectifs supplémentaires dans d’autres domaines du développement durable Engagement en faveur d’objectifs PA 25 Rôle au Mexique et par la suite internationaux PA 26 Valeurs cibles pour d’autres conventions Cleantech importantes Un cadre adapté Systèmes d’incitations et internali- PA 27 Internalisation systématique des coûts externes en Suisse 3 sation systématique en Suisse PA 28 Normes/prescriptions minimales et promotion sélective à l’aide de finances publiques Coopération internationale PA 29 Elaboration de conditions générales dans le cadre de l’ONU PA 30 Collaboration bilaterale active avec des autorités 5 S’il semble que l’objectif va être dépassé en Suisse, il est possible d’ajouter les excédents de réduction correspondants à l’objectif étranger, afin d’atteindre l’objectif total des 40%.
“De Bruxelles à Pekin en passant par Washington, la Suisse devrait être associée à Cleantech.“ Christian Häuselmann, cofondateur swisscleantech La forte identification des produits et services Cleantech avec la marque Suisse constitue ici un facteur de réussite important. Le passé a démontré que ce positionnement de marque revêt une sig- nification majeure pour l’économie suisse sur le marché mondial6. Notre ambition est que la Suisse soit à l’avenir réputée aussi bien pour Cleantech (‚Switzerland is Cleantech’) que pour son tourisme, ses montres et son chocolat. Des qualités déjà attribuées à la Suisse – propreté, innovation, précision et le bon fonctionnement des systèmes – offrent des conditions optimales pour y parvenir. Une bonne coordination et un nouveau partenariat étroit entre l’économie et l’Etat sont essentiels pour réaliser ce projet. Les défis résident avant tout dans l’information, la communication et la mise en réseau. Il faut veiller à ce que les réglementations, la formation et la promotion soient adaptées suffisamment tôt à l’évolution de l’économie. De plus, il faut garantir que les problèmes trouvent des solutions efficaces et que les objectifs fixés créent des incitations économiques, permettent un posi- tionnement sur l’échiquier international et soient à la fois réalistes et réalisables. Les associations économiques et le monde scientifique assument ici une fonction de passerelle importante. L’application de la Stratégie Cleantech Suisse offrira des nombreuses opportunités au lieu de produc- tion et de recherche qu’est notre pays, pour les générations d’aujourd’hui et de demain. 6 Parmi les exemples d’un positionnement réussi de la Suisse avec un degré d’identification élevé, citons l’horlogerie / joaillerie, le chocolat, le secteur bancaire, le fromage et le tourisme. Parmi les qualités des biens et services suisses, mentionnons notamment la fiabilité, l’excellente qualité, la longévité et la haute valeur technologique; cf. IfM HSG & htp Saint-Gall (2010): Swissness Worldwide. 18 Stratégie Cleantech Suisse
1. Pourquoi faut-il une Stratégie Cleantech Suisse?
“Cleantech rend le bien-être et la durabilité possibles. Le monde économique et politique doit donc miser systématiquement sur Cleantech.“ Barbara Schmid-Federer, conseillère nationale PDC Le monde est confronté à de nouveaux défis. En tant qu’état et espace économique, la Suisse dispose des meilleures conditions requises pour contribuer de manière décisive aux solutions et mettre en plus cette stratégie à son propre profit. 1.1. La durabilité est un facteur concurrentiel de plus en plus pertinent Les produits et services peu polluants et efficaces dans leur gestion des ressources et énergies s’avèrent de plus en plus compétitifs. Du Stern Report7 aux études les plus récentes du Trialogue Energie Suisse8, de Lucas Bretschger (EPF)9 ou de McKinsey & Company10, tous arrivent à la même conclusion: la dura- bilité11 (et donc Cleantech12) constitue un facteur concurrentiel de plus en plus important. Parmi les raisons de cette évolution, citons surtout les facteurs suivants: • L’épuisement des ressources et des prestations environnementales, d’où une hausse des prix • La dépendance de l’économie (politique de sécurité, environnement) vis-à-vis des sources d’énergie fossiles • Des lois et conventions nationales et internationales qui offrent à leur tour de grandes opportu- nités de marché à fort développement international pour des solutions durables (Cleantech) • La sensibilité croissante des consommateurs, la concentration sur la qualité de vie (et non le volume de consommation) ou l’effet modérateur sur les frais de santé 1.2. Une perspective à long terme est payante L’économie durable est la bonne voie. C’est aujourd’hui déjà un fait largement reconnu en Suisse, par le monde politique13 comme par les associations économiques des différentes tendances, y compris par economiesuisse14. Mais il n’y a toujours pas de réponse claire à la question de savoir comment amener un changement de paradigme vers un système qui intègre les frais extérieurs dans le calcul des coûts. Peut-on l’atteindre avec des mesures purement volontaires de la part d’entreprises, en tant qu’un aspect du ‚marché libre’, ou faut-il des conditions-cadres pour l’ensemble de la société? 7 Nicholas Stern (2007): The Stern Review Report: the Economics of Climate Change. Cambridge University Press, Cambridge. 8 Trialogue Energie Suisse (2009): Stratégie énergétique 2050, rapport de base (http://www.energietrialog.ch). 9 Lucas Bretschger et al. (2010): How rich is the 2000 Watt Society? CER-ETH, Zurich. 10 McKinsey & Company (2010): Le facteur concurrentiel de l’énergie, opportunités pour l’économie suisse (http://www.mckinsey.ch). 11 La durabilité désigne ici le ‚développement durable’ au sens de la définition de la FFGS (http://www.ffgs.org/sustainability). 12 Cleantech est défini par swisscleantech selon la fondation FFGS (http://www.ffgs.org/cleantech) (voir aussi le Résumé p. 15). 13 Des déclarations dans ce sens se retrouvent dans les positions de l’OFFT, OFEV, OFEN, DFAE et SECO. 14 Cela s’illustre par ex. par la mise en place d’un nouveau groupe de travail ‚Plate-forme économie-technologie-envir- onnment’. Stratégie Cleantech Suisse 23
“Ceci aussi est de la concurrence: surenchérir par des prestations écologiques et prouver ainsi que développement durable rime avec rentable.“ Moritz Leuenberger, conseiller fédéral Les auteurs sont d’avis que la promotion volontaire de Cleantech au niveau des entreprises constitue certes une condition extrêmement importante pour la réussite à long terme de l’économie suisse, mais ne suffira pas. Ces mesures de promotion au sein des entreprises doivent être complétées et donc soutenues davantage par des objectifs précis et des conditions-cadres établies en toute transparence par l’Etat. Surtout dans le domaine du changement climatique, la défaillance du marché se manifeste clairement et est un fait largement reconnu15. La logique sous-jacente est manifeste. Des mécanismes du marché permettent une répartition opti- male des ressources à court terme16. Mais les objectifs à long terme, comme la réduction du CO2 d’ici 2020 ou 2050 (donc sur une ou plusieurs décennies), doivent être fixés par l’Etat en établissant des conditions-cadres réglementaires / légales qui prennent en compte les générations futures. Ces con- ditions indiquent une direction à l’évolution du marché et créent des impulsions pour une réalisation à long terme des objectifs fixés. Il ne s’agit en aucune manière de créer davantage de prescriptions. Au contraire: certaines réglementations existantes peuvent être simplifiées ou supprimées. Au final, il s’agit d’avoir moins de prescriptions, mais qui établiront des lignes directrices clairement définies, afin de promouvoir à moyen et long terme la transparence et la prévisibilité des décisions d’investissement. Figure 3. FFGS Modèle d’un marché économique durable17 s-cadres écolo ition giq d u on e C Libre marché Conditions-cadres sociales 15 ‚Climate change is the greatest and widest-ranging market failure ever seen’ (The Stern Review, 2007 – pour le compte du gouvernement britannique, Sir Nicholas Stern, ancien vice-président de la Banque mondiale) 16 C’est justement parce que les marchés fonctionnent de manière efficace qu’ils gaspillent des ressources peu coûteuses, voire gratuites (par ex. émissions de CO2). Le marché n’a donc, par définition, aucune raison de réduire les émissions de CO2, qui ne lui coûtent rien. 17 Veuillez consulter le site suivant pour l’éboration sur ce modèle: (http://www.ffgs.org/sustainability) 24 Stratégie Cleantech Suisse
“On doit réaliser la synthèse entre les intérêts de l’économie et ceux de l’environnement. Avec Cleantech c’est possible!“ Hugues Hiltpold, conseiller national PLR 1.3. Cleantech améliore la qualité de l’économie dans son ensemble Si les conditions-cadres établies sont claires et transparentes aux yeux du marché, celui-ci peut donner naissance à la solution la plus intéressante pour l’économie nationale, dans les limites de ces ‚lignes directrices’. Cette solution s’appelle Cleantech. Cleantech désigne des biens, services et pro- cessus qui s’intègrent dans un cadre durable. Grâce à l’éco-innovation, donc à des améliorations qualitatives dans le sens de la durabilité, la gamme des produits passe du ‚nocif pour l’environne- ment’ (polluant / non durable) au ‚respectueux de l’environnement’ (non polluant / durable). Clean- tech concerne donc tous les secteurs et chaque maillon de la chaîne de création de valeur. C’est pourquoi la Stratégie Cleantech ne relève pas non plus de la politique industrielle. Il s’agit de pro- mouvoir non seulement une branche, mais de viser et de soutenir une amélioration qualitative de tous les secteurs économiques. C’est l’ensemble de l’économie qui tire profit d’une telle amélioration qualitative. Les effets positifs escomptés concernent non seulement l’industrie productrice, mais toute l’économie nationale. De nombreux domaines importants pour la Suisse, comme le tourisme, le textile, l’industrie pharmaceu- tique et la gestion financière, peuvent directement tirer profit d’une stratégie Cleantech. Cleantech permet donc de créer des synergies fortes pour les atouts suisses existants et de s’appuyer systémati- quement sur elles pour construire l’avenir. 1.4. La Suisse dispose déjà de nombreux atouts Cleantech La Suisse dispose d’une excellente situation de départ pour se positionner dans le domaine Cleantech. Il y a cinq raisons principales à cela; en voici une explication succincte. 1.4.1. Savoir et talent répondent présents La Suisse dispose déjà d’une multitude d’organisations internationales et d’universités de premier rang. En tant que pays autodeterminé au cœur de l’Europe, avec un niveau de vie élevé et un bon fonctionnement des conditions-cadres administratives, la Suisse est un pôle d’attraction très intéres- sant pour les travailleurs hautement qualifiés. Plusieurs études18 l’attestent. Dans le domaine Clean- tech, cette situation de départ constitue un facteur concurrentiel tout à fait déterminant, en raison de la croissance internationale fulgurante et des besoins tout aussi croissants en main d’œuvre qualifiée ainsi que du haut niveau de connaissances exigé. 18 Concernant le niveau de vie, les conditions-cadres et la réputation internationale, cf. p.ex. IfM HSG & htp Saint-Gall (2010): Swissness Worldwide (http://www.ifm.unisg.ch). Pour les institutions et l’attractivité du marché de l’emploi, cf. p.ex. World Economic Forum (2010): The Global Competitiveness Report 2009-2010 (http://www.weforum.org). Voir également: (http://www.mercer.com/qualityofliving). Stratégie Cleantech Suisse 25
Toute la société est concernée par Cleantech: investisseurs, banques, institution- nels, PME, start-up et jeunes chercheurs, politiques, instituts de recherche, hautes Ecoles, privé/public.“ Josiane Aubert, conseillère nationale PS 1.4.2. Leadership dans l’innovation et la formation professionnelle En tant que leader dans l’innovation19, la Suisse est prédestinée à développer et implémenter de nouvelles technologies propres. Dans les écoles supérieures (universités et écoles polytechniques) ainsi que les écoles professionnelles, il existe un niveau de formation élevé, doublé d’un lien fort avec la pratique. Le système dual de formation professionnelle encourage les connaissances pratiques techniques et garantit la qualité nécessaire à la mise en œuvre des applications Cleantech (manifeste par ex. dans le domaine du bâtiment, cf. Minergie20). Figure 4. WEF Global Competitiveness Index21 Facteur de l’innovation Classement (global) Capacité d’innovation 3 Qualité des institutions de recherche 1 Dépenses des entreprises pour Recherche & Développement 1 Collaboration entre Hautes Ecoles & Economie (R&D) 2 1.4.3. Excellente compétitivité et compétence systémique La compétitivité avérée22 et le bon fonctionnement des structures de la Suisse offrent la garantie d’une mise en œuvre qui tienne la route sur le marché. Premier fournisseur mondial de machines complexes et dotée de multiples compétences systémiques (par ex. construction, transports, déchets, eau), la Suisse dispose des moyens et conditions nécessaires pour développer encore ses atouts et les faire fructifier en pionnière Cleantech. 1.4.4. D’ores et déjà en pole-position dans le Cleantech La Suisse peut d’ores et déjà afficher des performances avérées dans les domaines les plus variés, avec une grande pertinence Cleantech, par exemple dans les transports publics, l’éco-construction 19 La Suisse est classée en tête dans le European Innovation Scoreboard (EIS, 2009) (http://www.proinno-europe.eu). 20 http://www.minergie.ch 21 World Economic Forum (2010): The Global Competitiveness Report 2010-11 (http://www.weforum.org). 22 World Economic Forum (2010): The Global Competitiveness Report 2010-11 (http://www.weforum.org). 26 Stratégie Cleantech Suisse
“La place économique suisse peut s’appuyer sur une image positive dont peut surtout profiter l’aspect Cleantech. Il convient d’y promouvoir en outre l’innovation et la recherche. L’économie en bénéficiera directement.“ Dr. Stephan Feige, gérant htp St. Gallen (nouvelles constructions et rénovations) ou l’agriculture biologique. Par ailleurs, elle dispose de tech- nologies de pointe dans le domaine du recyclage et de la gestion des déchets, la protection contre les émissions et l’épuration des eaux usées. Le fameux Environmental Performance Index (EPI) de l’Université de Yale23 illustre à souhait l’efficacité de ces prestations. D’après l’EPI, la Suisse se classe première en 2009 et seconde en 2010. Elle marque aussi depuis quelque temps le développement international de produits financiers durables24. 1.4.5. La propreté: une question d’image et un sens aigu de la durabilité Grâce aux performances avérées, la Suisse jouit d’ores et déjà d’une bonne réputation dans le do- maine des technologies environnementales. On la qualifie également de pays soucieux de la propreté. D’après l’étude ‚Swissness Worldwide 2010’ de l’Université de Saint-Gall, 87% des représentants d’entreprises étrangères interrogés perçoivent la Suisse comme un pays avec beaucoup de nature et de jolis paysages25. La durabilité fait aussi partie de la constitution suisse et la conscience environnemen- tale de la population est supérieure à la moyenne26. Figure 5. Perception de la Suisse à l’étranger25 beaucoup de nature et des jolis paysages cosmopolite stabilité politique culture diverse bon system social riche de traditions sympathie élevée La Suisse L'Allemagne hospitalier démocratique Le Japon Les Etats-Unis niveau de vie elevé 23 http://epi.yale.edu/ 24 Avec des entreprises comme Sarasin, Pictet, SAM, Inrate, Emerald Technology Ventures, New Value ou Credit Suisse, toutes des organisations classées au premier rang mondial dans le domaine des investissements durables et établies en Suisse. 25 IfM HSG & htp St. Gallen (2010): Swissness Worldwide (http://www.ifm.unisg.ch). 26 UNIVOX (2009): Rapport environnement 2009, (http://www.gfs-zh.ch/?pid=3). Stratégie Cleantech Suisse 27
“Le domaine Cleantech est important aux yeux de l’Office fédéral de l’énergie parce que nos objectifs dans le domaine de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables ne sont réalisables qu’avec une économie excellente et orientée vers l’innovation.“ Dr. Walter Steinmann, directeur de l’Office fédéral de l’énergie OFEN 1.5. Les 5 objectifs clés d’une Stratégie Cleantech Suisse Les objectifs de la Stratégie Cleantech Suisse prennent en compte les dimensions économique, écolo- gique et sociale d’un développement durable. Voici une analyse des cinq raisons principales en faveur d’une Stratégie Cleantech Suisse. 1.5.1. Accroître la sécurité de l’approvisionnement, augmenter l’efficacité des vecteurs énergétiques et des ressources La pénurie grandissante va entraîner des luttes de plus en plus acharnées pour la répartition des ressources naturelles. Aujourd’hui déjà, des terres immenses sont achetées et explorées sur des mar- chés lointains, en vue d’en assurer les ressources27. Il y aura des raréfactions, des hausses de prix ainsi que des normes et conventions mondiales. Les pays et régions qui misent dès à présent sur l’efficacité réduisent leur dépendance vis-à-vis des ressources et augmentent leurs futures marges. Les énergies renouvelables permettent de réduire en Suisse les dépenses pour l’import d’énergie, de diminuer le risque de futures hausses des prix et difficultés d’approvisionnement et de générer davantage de création de valeur locale par des investissements dans le pays. Bref, Cleantech apporte de la sécurité et de l’indépendance. 1.5.2. Créer des emplois attrayants Cleantech crée de nouvelles branches professionnelles et des emplois attrayants, de manière immé- diate, durable et locale. Surtout si Cleantech est pris dans le sens d’un nouveau paradigme, il offre des opportunités dans divers domaines économiques aux grandes entreprises ainsi qu’aux PME suisses, caractérisées par leurs spécialisations très variées et leur enracinement local. Il en résulte des emplois supplémentaires porteurs d’avenir pour des personnes de tout niveau de formation. Comme ces tâches apportent un avantage économique, mais aussi écologique mesurable, Cleantech peut servir de facteur de motivation important dans la formation et la formation continue. 1.5.3. Assurer un niveau de vie élevé Beaucoup d’innovations Cleantech entraînent des améliorations directes de la qualité de vie. Les ré- ductions des nuisances sonores et d’autres émissions ont par exemple des incidences immédiates sur 27 La Chine et plusieurs Etats du Moyen-Orient pratiquent, surtout en Afrique, une politique d’acquisition agressive (forêts/ plantations/mines de matières premières). Cf. p.ex. Richard Ingwe et al. (2010): The New Scramble for Africa. In: Journal for Sustainable Development in Africa, Vol. 12, No. 3. 28 Stratégie Cleantech Suisse
“Ce sont justement les personnes convaincues de la performance des marchés qui devraient se garder de considérer que l’adaptation à des restrictions écologiques est excessivement chère, indésirable voire impossible.“ Prof. Dr. Lucas Bretschger, professeur d’économie des ressources à l’EPF de Zurich la santé. En outre, la concentration sur Cleantech se joint à l’agriculture et au tourisme dans l’image de marque suisse et crée pour ces secteurs un nouveau pilier porteur de l’économie suisse. Cleantech concerne aussi directement l’industrie financière. Une spécialisation dans des placements durables dégage de nouvelles opportunités et des sources de bénéfice inédites. De surcroît, Cleantech permet de créer un thème positif pour la place économique suisse. 1.5.4. Tirer profit des marchés globaux Cleantech en forte croissance à court et à long terme Les mégatendances mondiales entraînent une demande à long terme pour des méthodes de produc- tion efficaces ainsi que des produits et services propres. Dotée de ses nombreux atouts, la Suisse peut profiter fortement de la croissance dans le domaine Cleantech, au niveau économique, et se range d’ores et déjà parmi les premiers fournisseurs de solutions intégrées Cleantech. Ainsi, l’économie dans son ensemble et le marché de l’emploi suisse en particulier pourront bénéficier d’une croissance durable à long terme et garder des marges intéressantes. Une étude de Booz & Company auprès de 25 cadres de l’industrie mécanique suisse28 a montré que la Suisse entrevoit justement dans Cleantech ses plus gran- des opportunités de croissance dans l’industrie de fabrication, y compris les tech- nologies de transport, les nouveaux matériaux et les énergies renouvelables. 28 1.5.5. Contribuer au développement durable sur une échelle globale Bien qu’elle dispose de très bonnes conditions de départ, la Suisse n’est pas en mesure de résoudre seule les problèmes globaux du 21e siècle. Mais notre haut niveau de développement nous permet de lancer des changements et de jouer le rôle de modèle sur la scène internationale. Renforcé en outre par la neutralité politique et la tradition diplomatique de la Suisse, ce statut de modèle nous per- mettra de motiver d’autres pays à prendre des mesures qui vont dans le même sens. A cet égard, le transfert de technologies et les labels de qualités crédibles (par exemple Minergie) jouent un rôle important au niveau économique. L’ensemble ouvre la voie à une collaboration globale durable. 28 Booz & Company and Swiss-American Chamber of Commerce (2010): A Renaissance at Risk, Threats and Opportunities for Swiss Manufacturing (http://www.booz.com/media/file/Swiss_Manufacturing_Report_34.pdf). Stratégie Cleantech Suisse 29
2. Les facteurs de réussite d’une Stratégie Cleantech Suisse
“La politique environnementale est une politique des ressources et donc une politique économique.“ Dr. Bruno Oberle, directeur de l’Office fédéral de l’environnement OFEV La situation de départ pour la Stratégie Cleantech Suisse a été exposée. Se pose à présent la question de savoir comment il faut concevoir une telle stratégie pour qu’elle porte ses fruits. A cet égard, on peut faire la distinction entre deux principes directeurs. 2.1. L’approche isolée: seulement des mesures de promotion Dans l’approche isolée, on tente de stimuler l’économie par des mesures dans des domaines comme l’innovation et le marketing, afin de développer un positionnement Cleantech. Mais on renonce en même temps à soutenir ce développement par des objectifs prédéfinis et des mesures de pilotage, c’est-à-dire des conditions générales. Les instruments politiques classiques de ce principe directeur sont le soutien de la recherche, l’aide à l’exportation et la promotion de la place économique à l’aide, rappelons-le, de ressources de l’Etat. Selon swisscleantech, cette approche se fonde sur l’hypothèse erronée que la promotion de Cleantech Suisse (c’est-à-dire la politique économique) et la politique du climat et des ressources suisse29 rep- résentent deux domaines politiques indépendants. Des conditions-cadres, comme la fixation d’un prix pour le CO2, sont considérées comme une charge pour l’économie et non comme des impulsions pour des technologies d’avenir ou comme un avantage concurrentiel. L’internalisation des coûts ex- ternes n’est pas du tout prise en compte dans cette optique. Les évolutions dans le passé indiquent en outre que des mesures purement volontaires ne suffisent pas dans le temps pour réaliser les pro- grès prévus (réalités liées à l’épuisement des ressources naturelles, au réchauffement climatique). Les auteurs considèrent donc que l’approche isolée n’est ni adaptée, ni efficace. 2.2. L’approche globale: des mesures de promotion combinées à des objectifs prédéfinis et des conditions-cadres Dans une approche globale, l’innovation et le marketing sont intégrés à des conditions-cadres qui soutiennent une économie durable et offrent une sécurité de décision. Elle n’équivaut ni à un pilota- ge de l’économie par l’Etat, ni à la création d’une multitude de lois. Par quelques lignes directrices clairement définies et conçues à long terme, il s’agit de donner des impulsions ciblées et de récom- penser ainsi les initiatives Cleantech de manière systématique et durable. Une stratégie efficace est seulement possible dans une approche globale. C’est pourquoi la Stratégie Cleantech Suisse comprend les trois principes directeurs essentiels qui sont décrits ci-dessous et se renforcent mutuellement. 29 Au sens plus large, cela s’applique aussi à la politique environnementale dans sa globalité. Stratégie Cleantech Suisse 33
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