Stratégie du Cluster Protection, Niger 2022 2023
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Stratégie du Cluster Protection, Niger 2022 - 2023 1. Cadre stratégique au Niger pour la protection La stratégie du cluster protection est en ligne avec la stratégie de protection de l’Equipe Humanitaire Pays de 2022 et avec le plan de réponse humanitaire de 2022 du Niger, dont 3 objectifs stratégiques sont directement liés à la protection. Elle se fonde sur l’approche basée sur les droits, l’approche communautaire et celle basée sur l’intégration de l’âge, du genre et de la diversité. Cette stratégie prend en compte les quatre domaines de responsabilité de la protection au Niger : protection de l’enfance (PE) ; violence basée sur le genre (VBG) ; lutte antimines humanitaire (LAMH) ; terres, biens et propriété (TBP). Elle couvre en plus de Niamey, les quatre régions en crise de Diffa, Tillabéri, Maradi et Tahoua. Chaque région adoptera un plan d’action en lien avec cette stratégie. Ces plans d’actions régionaux auront pour objectif de prioriser les interventions de protection et les activités de coordination selon leurs contextes respectifs. Ceux-ci sont en lien avec les plans opérationnels et termes de référence de chaque Groupe de Travail de Protection (GTP). Un plan de 1
travail est adopté par le cluster protection national afin de définir les priorités en termes de coordination pour soutenir la mise en œuvre de ces plans d’actions régionaux et de la stratégie nationale du cluster protection. Celui- ci reprend également les actions du cluster protection prévues dans le plan d’action de la stratégie de protection de l’Equipe Humanitaire Pays. Elle va s’articuler sur : ❖ Établir des objectifs stratégiques clairs et articuler des actions conjointes via un plan de mise en œuvre pour répondre aux besoins de protection des personnes affectées par la crise ; ❖ S’assurer qu’un mécanisme de coordination des activités de protection est en place. 2. Analyse du contexte socio-politique et sécuritaire Le Niger est affecté depuis plus d’une décennie par des crises et chocs récurrents, notamment la sécheresse, les conflits armés, les épidémies, qui ont été accentués depuis 2020 par l’urgence sanitaire liée à la pandémie de la COVID 19 et les inondations qui se sont généralisées sur toute l’étendue du pays. La zone de crise était circonscrite initialement dans la région du lac Tchad (région de Diffa) à la suite de l’activisme des éléments de Boko Haram. Depuis 2017, l’instabilité a pris une nouvelle dimension avec l’implication des crises transfrontalières qui ont affecté les régions de Tillabéri et Tahoua frontalières du Mali, puis le sud de la région de Tillabéri avec la détérioration de la situation que connaît le Burkina Faso depuis 2018. Au début de l’année 2019, la situation s’est dégradée également dans la région de Maradi à la frontière avec le Nigéria, cette crise s’étendant entre 2020 et 2021 dans la bande sud de la région Tahoua frontalière avec le Nigéria. Cette situation de crise sécuritaire et humanitaire qui a perduré en 2021 continue de fragiliser les mécanismes de protection de la population en entraînant d’importants déplacements forcés de civils. Même si au courant de l’année 2021 les autorités administratives ont entamé une campagne pour le retour volontaire des populations déplacées dans leurs localités d’origine, le tissu socio- économique continue à se détériorer et le nombre d’incidents de protection ne cesse d’augmenter dans presque toutes les régions affectées du Niger comme en témoignent les chiffres : au 31 décembre 2021, 4272 incidents de protection ont été collectés avec 1537 incidents de protection pour la région de Tahoua, 1484 incidents pour celle de Diffa, 518 pour la région de Maradi et 735 pour Tillabéri. 4002 cas de VBG ont été rapportés dont 653 à Diffa, 356 à Tahoua, 1222 à Maradi, 1184 à Tillabéri et 587 à Zinder. La détérioration de la situation sécuritaire est due à l’incursion de groupes armés non étatiques (GANEs), qui commettent de multiples exactions, comme le montre la récurrence des incidents de protection recensés par les acteurs humanitaires : vols/pillages, extorsions de biens, prélèvements de taxes (Zakat et dimes), enlèvements, enrôlements forcés dans les groupes armés, menaces, violences physiques, assassinats ciblés, pose d’engins explosifs improvisés par exemple. Les groupes armés ne s’en prennent pas seulement aux institutions et symboles de l’Etat mais certains d’entre eux cherchent à contraindre les communautés sous leur influence à adhérer à leur cause en neutralisant ainsi toute dissidence à travers la terreur, tandis que d’autres s’approvisionnent sur le dos de la population civile. Outre l’activisme des groupes armés dans la zone, la situation sécuritaire est également affectée par la criminalité ou banditisme. Des groupes criminels ou des personnes profitent de la faible présence de forces de défense et sécurité dans certaines zones pour commettre des crimes et délits à l’encontre des populations comme des vols, extorsions ou agressions physiques par exemple. Par ailleurs, la fragmentation sociale basée sur les distinctions entre populations sédentaires et nomades, agriculteurs et éleveurs et les rivalités interethniques est aussi une source de tensions historiques exacerbée par le 2
conflit, notamment dans la région de Tillabéri. L’accès aux ressources naturelles de plus en plus limitées est une cause de tensions sociales supplémentaires. Enfin, certaines tensions communautaires sont soutenues par les groupes armés qui ciblent certaines ethnies et entraînant ainsi les représailles vis-à-vis des ethnies non ciblées qui sont considérées comme de connivence avec les GANES. La reconstitution des liens sociaux, la transformation des conflits et la mise en place d’une base forte pour le processus de réconciliation figurent parmi les principaux défis à relever. De ce fait, une réponse à la crise passerait aussi par un renforcement des services et systèmes de protection à travers les actions curatives et de renforcement de l'environnement protecteur. Du fait de l’insécurité croissante, les déplacements forcés de populations tant transfrontaliers qu’à l’intérieur même du pays dans les régions de Diffa, Tillabéri, Tahoua et Maradi se sont traduits par une vulnérabilité accrue des populations concernées en termes de protection. Ces déplacements n’ont pas cessé de s’amplifier depuis le début de l’année 2021 en raison de l’intensification des opérations militaires, l’activisme des GANEs et l’application graduelle de l’état d’urgence qui couvre certains départements de Tillabéri et de la région de Diffa, se traduisant par certaines mesures qui limitent la circulation des véhicules (moto, etc.). Le déplacement met à mal les mécanismes communautaires de protection et contraint les personnes à quitter leur source de revenu souvent lié à l'accès à leur terre. Sans activités génératrices de revenus ni appui communautaire, ces populations s'exposent à de grands risques de protection car elles ne peuvent plus couvrir les besoins de leurs ménages. Ceci est aussi accentué par les effets des inondations. Au 08 août 2022, 57 607 personnes (6605 ménages) ont été affectées par les inondations consécutives aux fortes précipitations enregistrées depuis juillet dans les huit régions du pays (à l’exception de Niamey), selon les autorités nigériennes.1 La crise de protection qui touche le pays concerne également des milliers de migrants, de demandeurs d’asile et de réfugiés de l’Afrique de l’Ouest et centrale, qui peuvent être exposés à des abus, violations de leurs droits, violences basées sur le genre ou exploitations. Le Nord du Niger reste une plaque tournante des migrations, les routes migratoires de plus en plus dangereuses amenant les passeurs à contourner la ville d’Agadez en empruntant d’autres voies plus isolées et à risque élevé. Les enfants sont particulièrement vulnérables et subissent de nombreux incidents de protection comme les abus/viol et exploitations sexuelles et économiques, les mariages forcés, le travail des enfants, le recrutement et l’association dans les groupes armés ainsi que la séparation et l’abandon. Selon la DREN (Direction Régionale de l’Education Nationale) via le Cluster Education, Au 30 juin 2022, 890 écoles sont fermées, et plus de 73,832 élèves dont 36,330 filles qui fréquentaient ces écoles sont exposés à des potentiels risques de protection. 91 % des écoles fermées sont localisées dans la seule région de Tillabéri, soit 784 écoles. Cette fermeture des écoles résulte de l’insécurité et les attaques contre les établissements scolaires de la part des GANEs ou des menaces à l’encontre du personnel. Les populations sont également confrontées au manque de documentation juridique et civile et à des difficultés pour enregistrer les nouveau-nés, notamment dans les sites de déplacés internes, du fait de l’inaccessibilité de certains sites et la méconnaissance de l’importance des documents civile par certains parents. Ce risque expose particulièrement les déplacés se trouvant dans des zones urbaines ou semi urbaines où les contrôles de police/FDS sont très fréquents. En l'absence de documentation, les faits les plus couramment rapportés sont les tracasseries, taxation illégale ou encore les arrestations arbitraires. 1 https://reliefweb.int/report/niger/ocha-niger-flash-update-1-bilan-des-inondations-au-niger-au-08-aout-2022 3
Les violences basées sur le genre se sont accrues en conséquence du déplacement et de l’effondrement des mécanismes traditionnels de prévention. Les mariages d’enfant et/ou forcés (33%), les viols (11%) les agressions physiques (18%) le déni de ressources (25%) sont les plus récurrentes. Les femmes et les enfants sont les plus affectées mais également les personnes âgées, et les personnes souffrant d’un handicap. Avec la poursuite des déplacements dans la région de Diffa, les risques de protection liés aux droits de logement, terre et biens (LTB) augmentent et pourraient résulter dans l’expulsion des familles. Ces expulsions ou nouveaux déplacements interrompent les processus d’achèvement de solutions durables et d’autonomisation. Les premiers incidents causés par des engins explosifs improvisés (EEI) remontent à février 2015 à Diffa et à mai 2019 à Tillabéri, les deux régions les plus contaminées du Niger. Depuis lors, la situation s'est rapidement détériorée de concert avec la forte présence de GANEs et les incidents sont devenus de plus en plus fréquents. Bien qu’elles ne soient pas les premières visées, les communautés locales n'ont pas été épargnées. Les victimes s'exposent par inadvertance aux EEI, qui sont à la fois complexes et difficiles à détecter. La menace grandissante des engins explosifs, en particulier des EEI, risque d’aggraver les vulnérabilités existantes, de réduire la liberté de mouvement déjà limitée par la présence des GANEs, d’augmenter l’insécurité dans les zones touchées, et de constituer un danger direct pour les personnes vivant et se déplaçant dans les régions les plus instables du Niger, telles que Diffa et Tillabéri. 3. Vision Toutes les filles, les garçons, les femmes et les hommes affectés par les crises (sécuritaire, sanitaire, alimentaire, inondations, de déplacement forcé) jouissent de leurs droits fondamentaux, à travers les actions menées lors de toutes les phases de la crise et vers les solutions durables. Pour concrétiser cette vision, le Cluster protection adopte la définition de protection du Comité Permanent Inter Agence (CPIA) : « Toutes les activités visant à obtenir le respect des droits humains, en accord avec les textes et l’esprit des différents corps de lois, en particulier les Droits de l’Homme, le Droit International Humanitaire et le Droit des réfugiés ». 4. Mission Le Cluster/Groupe de Travail Protection au niveau des régions a pour mission de coordonner toutes les activités de protection aussi bien dans la phase humanitaire que dans la phase de transition vers le développement, en garantissant le respect des standards minimum de qualité et la prise en compte de la centralité de la protection dans l’action humanitaire au Niger. Le Cluster protection doit : ❖ Assurer la mise en place de mécanismes de coordination pertinents et inclusifs y compris dans la collecte et l’évaluation de protection, l’analyse et la gestion de l'information avec les groupes thématiques de protection, les autres secteurs humanitaires, les acteurs étatiques et ceux de développement. ❖ Assurer le partage en temps opportun des informations et des analyses de protection avec tous les acteurs intéressés en particulier les groupes thématiques et cluster régionaux des protections, l’inter cluster et les autres clusters humanitaires, l’Équipe Humanitaire Pays et les partenaires techniques et financiers pour une planification harmonisée et l’amélioration des réponses de protection. 4
5. Seuils d’intervention et ciblage Compte tenu de la centralité de la protection au sein de la réponse humanitaire, les seuils d’intervention et les critères de ciblage du cluster portent sur 75% des personnes en besoins déterminés par le PIN. De manière globale, le cluster protection a identifié deux catégories de bénéficiaires se trouvant dans le seuil de sévérité de 2-5, en tenant compte des besoins spécifiques liés à l’âge (enfants et personnes âgées), du genre, du handicap ainsi que de la diversité / capacité des acteurs de protection présents, il s’agit : ❖ Des civils déplacés internes, les sinistrés, retournés, population hôte, etc. exposés à un manque de protection (dans leur lieu habituel de résidence, au cours du déplacement, dans les sites de déplacement et/ou dans les zones de retour et de réinstallation), y compris les enfants non accompagnés ou séparés et les personnes handicapées ; ❖ Des personnes ayant subi des violations graves des droits humains y compris les six violations graves à l’encontre des enfants dans les conflits armés, les violences basées sur le genre, les violations du droit au logement, du droit à la liberté de mouvement et les personnes à risque des EEI et REG, des conflits communautaires, et privées de documentation civile. 6. Les grandes orientations de la réponse L’objectif général du Cluster Protection/des Groupes de Travail Protection est le suivant : Assurer l’intégration de la protection comme un objectif collectif, contribuer à la réduction de la vulnérabilité et améliorer la capacité de résilience des populations exposées aux risques de protection par le renforcement des actions de prévention et réponse. L’objectif général de protection cité ci-dessus sera réalisé à travers des actions qui peuvent être regroupées sous 16 objectifs spécifiques : Protection Générale Objectif Activité La revue des plans stratégiques sectoriels est effectuée pour assurer la centralité de la protection et une checklist pour chaque cluster est développée Objectif spécifique 1 : D’ici fin 2022, au moins Les missions conjointes de redevabilité/suivi sont effectuées 75 % des personnes dans le besoin bénéficieront d’interventions humanitaires La formation des acteurs sur la protection transversale, la axées sur la centralité de la protection et la redevabilité et les PSEA est organisée redevabilité. Les formations/sensibilisations des personnes y compris les autorités sur les sujets liés à la protection, le cadre légal sont effectuées Les réunions de coordination protection effectuées Objectif spécifique 2 : D’ici fin 2022, au moins Les actions de plaidoyer menées auprès des services compétents en 75% des personnes affectées vont bénéficier faveur des victimes de violations de droits humains des produits d’un mécanisme renforcé de Les rapports d'évaluation et d'analyse de la situation de protection collecte, d’analyse et de partage des données sont produits et publiés soutenant des actions de plaidoyer et de Les rapports mensuels analytiques de tendances de monitoring de mobilisation des ressources. protection sont produits et diffusés 5
Les mécanismes communautaires (gestion et traitement des plaintes/feedback, protection, redevabilité) sont mis en place/redynamisés et renforcés Les référencements et contre référencements sont effectués Les activités de sensibilisation sur la protection ciblant les Objectif spécifique 3 : D’ici fin 2022, au moins personnes atteintes et les acteurs communautaires sont réalisés 75 % des personnes dans le besoin jouiront Appui à la documentation civile et juridique des personnes d’une réponse de protection améliorée. déplacées Les activités de cohésion sociale sont effectuées Les personnes à besoins spécifiques (PBS) sont prises en charge Les activités d'appui psychosocial pour une prise en charge des traumatismes en général sont effectuées Protection de l’enfance Objectif Activités Objectif spécifique 4 : D’ici fin 2022, 463,486 Sensibilisation des communautés afin de prévenir les risques de enfants (76 %) dans les départements aux protection et faciliter la création d’un environnement protecteur besoins aigus jouissent des mesures préventives qui promeuvent un Renforcement des services de protection de l’enfance au niveau environnement protecteur. local (comités villageois de protection de l’enfant, Points focaux des directions régionaux de protection de l’enfant) en vue de la prévention et réponse aux violences, abus, exploitation et négligence dans le respect des normes standards et politiques de protection Objectif spécifique 5 : D’ici fin 2022, 32% des Renforcement de la réponse rapide adaptée aux enfants affectés enfants dans le besoin dans les départements par les conflits armés, y compris l’accès aux opportunités de aux besoins aigus, ont un accès amélioré aux réintégration communautaire services de prise en charge adaptée. Appui à l'accès aux services de soutien psychosocial aux enfants vulnérables Renforcement des capacités des acteurs clés de la protection de l'enfance en urgence Objectif spécifique 6 : D’ici fin 2022, le Mener des actions de plaidoyer auprès des services compétents en mécanisme de collecte, d’analyse et de faveur des enfants à risques et/ou victimes d'abus, violence, partage des données de protection de exploitation et négligence l'enfant visant l'amélioration du plaidoyer et du système de protection de l'enfant est Réalisation et production des rapports d'évaluation rapide et renforcé. d'analyse sur la situation de protection des enfants qui orientent les interventions des acteurs Violences basées sur le genre (VBG) Objectif Activité Objectif spécifique 7 : D’ici fin 2022, les Renforcement des capacités d'accueil et de prise en charge des cas femmes, hommes, filles, garçons et de VBG par les prestataires en vue d'améliorer la qualité des services personnes âgées (y compris les handicapés) aux personnes survivantes de VBG y compris pour les enfants et les dans le besoin ont accès à des services de adolescents et adolescentes et les personnes handicapées. prise en charge holistique dans le respect des 6
normes de sécurité, respect, confidentialité et de dignité. Objectif spécifique 8 : D’ici fin 2022, les Mise en place ou redynamisation et appui aux structures femmes, hommes, filles, garçons et communautaires de prévention et mitigation des risques de VBG personnes âgées (y compris les handicapés) incluant les femmes, les filles, les hommes et les garçons. résidant dans les sites des communes affectées dans les quatre régions touchées par la crise vivent dans un environnement de protection contre toute forme de VBG y compris les abus et exploitation sexuelles. Objectif spécifique 9 : D’ici fin 2022, les Appui aux survivantes des VBG et personnes à risques : femmes, filles, femmes, et filles survivantes de VBG adolescentes, et personnes handicapées pour le développement des bénéficient d’une réinsertion activités génératrices de revenus y compris l'insertion socioéconomique socioprofessionnelle dans les régions les plus affectées Objectif spécifique 10 : D’ici fin 2022, le Assurer la collecte et la gestion des données par l’outil de gestion de système de collecte et de gestion l’information sur les VBG dans des régions affectées d’information relative aux VBG est renforcé dans 100% des régions affectées par la crise. Lutte Anti Mines Objectif Activité Campagnes inclusives d'éducation aux risques conduites à Diffa et Objectif spécifique 11 : D'ici fin 2022, les Tillabéri et adaptées au public cible (femmes, hommes, filles, femmes, hommes, filles, garçons et garçons). Les campagnes incluent les sessions de sensibilisation personnes âgées et handicapées vulnérables directes et d'autres outils indirects sous différents formats tels que les vivant à Diffa et Tillabéri sont informés des brochures, messages radio etc. risques liés aux EEI, REG et mines et adoptent Sensibilisation et formation de leaders communautaires sur la un comportement sans danger, réduisant menace et les risques des engins explosifs afin qu'ils puissent ainsi le risque d'incidents. sensibiliser eux-mêmes les membres de leurs communautés. Création d'une base de données désagrégées gérée par la Commission Nationale pour la Collecte et le Contrôle des Armes Illicites (CNCCAI). Appui à la CNCCAI pour la collecte et la gestion des Objectif spécifique 12 : Les données liées aux données liées aux incidents et aux victimes causés par les incidents et aux victimes des EEI, REG et EEI/REG/mines sur l'ensemble du pays. Partage de ces données aux mines sont collectées, désagrégées et acteurs concernés de manière ad hoc et lors des réunions de la Task partagées avec les acteurs du secteur et les Force antimines. parties prenantes pour une meilleure analyse Utilisation des données harmonisées et partagées par la CNCCAI dans de la situation et planification de la réponse tous les documents stratégiques faisant référence à l'action contre la mieux axée sur les besoins menace posée par les engins explosifs. (e.g. comptes-rendus des réunions de la Task Force, rapports trimestriels du cluster protection, propositions de projets pour les bailleurs etc.) 7
Objectif spécifique 13 : D'ici fin 2022, des mécanismes d’assistance aux victimes, y compris le référencement/contre- Création de mécanismes inclusifs d'assistance aux victimes en référencement et la prise en charge sont mis coordination avec le secteur santé. en place afin de couvrir les besoins des victimes des EEI, REG et mines enregistrées. Logement Terre et Biens Objectif Activité Objectif spécifique 14 : D’ici 2022, faciliter l’accès au Sensibilisations et formations sur LTB foncier et autres ressources/biens aux populations des régions principalement affectées par la crise, à travers le Conseils juridiques et plaidoyers pour la protection des counseling et l’assistance juridique prodigués à 500 droits LTB personnes affectées. Prévention et gestion des conflits fonciers Objectif spécifique 15 : D’ici 2022, garantir la pleine Assistance légale pour la sécurité de tenure jouissance des droits de propriété à 1500 ménages appuyés par le conseil juridique. Objectif spécifique 16 : D’ici 2022, élaborer et mener une Plaidoyer pour faciliter l’accès temporaire/durable à la campagne de sensibilisation inclusive/formation dans les terre régions principalement touchées par le conflit foncier sur les rudiments. 7. Les responsabilités La protection de la population civile dont les déplacés internes demeure sous la responsabilité des autorités nigériennes. Cela est répertorié dans la loi n°2018-74 relative à la protection et à l’assistance aux personnes déplacées internes. Le cluster est co-dirigé par le ministère de l’Action humanitaire et de la gestion des catastrophes au niveau national et par les par les Directions Régionales de la Promotion de la Femme et Protection de l’Enfant (DRPF/PE) en région. Cependant, il sied de constater que cette loi est ignorée par certaines autorités surtout celles des régions. Le cluster maintient un lien étroit avec les autorités nigériennes pour atteindre ses objectifs. Les acteurs humanitaires viennent en appui au gouvernement qui assure la protection de sa population civile. Les organisations membres du cluster protection constituent des partenaires considérables dans la mise en place et la conduite de l’assistance en matière de protection. 8. Principes de référence Bon nombre de principes doivent être observés et de ce fait, guider les actions à mener pour réaliser les objectifs spécifiques. De façon holistique, ces principes aideront à s’assurer que la réponse humanitaire place la protection au centre de ses activités, respecte et reflète les rôles des différents acteurs humanitaires dans les régions concernées. Tous doivent être guidés par les principes d’humanité, de neutralité, d’indépendance et d’impartialité. Les acteurs humanitaires s’engagent à respecter les principes2 ci-après : 2 https://interagencystandingcommittee.org/system/files/2022- 03/IASC%20Operational%20Guidance%20on%20Data%20Responsibility%20in%20Humanitarian%20Action-%20February%202021%20%28French%29.pdf 8
a. Redevabilité aux populations affectées Du fait de leurs mandats respectifs, les acteurs humanitaires sont responsables et doivent rendre compte aux communautés affectées. Leurs actions doivent être basées sur des approches participatives et une approche de protection basée sur la communauté. Pour cela, il faut s’assurer de la participation des personnes âgées, des personnes avec handicap, des enfants et adolescents, des femmes enceintes et allaitantes ainsi que d’autres personnes ayant des besoins spécifiques de protection. Les acteurs humanitaires doivent aussi communiquer de façon transparente sur leurs activités et consulter la communauté et leurs leaders sur les décisions qui les affectent tout en respectant la confidentialité de l’information personnelle, ils doivent aussi mettre en place des canaux de communication sous différents formats et des mécanismes accessibles de gestion et traitement des plaintes des personnes affectées. b. Ne pas nuire (Do No Harm) Dans toutes les interventions les acteurs humanitaires doivent respecter le principe de « ne pas nuire », s’assurer que l’assistance est fournie de la manière à éviter et à minimiser les risques et les menaces sur les populations en quête de l’assistance et de porter une attention particulière aux les personnes plus vulnérables, telles que les femmes et les enfants ainsi que les personnes handicapées et âgées. Par leurs actions, les humanitaires ne doivent pas nuire ou exposer les civils dans les zones de conflits ou détruire l’environnement ou provoquer des tensions dans les communautés ou entre les communautés qui sont déjà en conflits. Ils doivent aussi se rassurer que leur action n’expose pas les personnes aux risques ou accroissent leurs vulnérabilités. c. L’égalité et la non-discrimination dans le contexte de la neutralité de l’action humanitaire Le seul but de l’assistance humanitaire est de sauver des vies humaines des civils tout en prêtant une attention particulière aux personnes vulnérables, de les assister et de les protéger où qu’ils soient sans aucune discrimination. En sus cela, l’assistance humanitaire ne doit jamais renforcer ou créer les inégalités parmi les civils affectés. d. Accès et espace humanitaire C’est la responsabilité du gouvernement de faciliter l’action humanitaire inclusive et l’accès aux populations affectées et d’assurer la protection des organisations humanitaires. Les organisations humanitaires ont le droit de fournir de l’assistance et de s’assurer que la population affectée en est réellement bénéficiaire. Cette assistance est fournie conformément au droit international humanitaire et aux principes humanitaires. e. Confidentialité L’objectif est d’assurer la confidentialité et la protection dans le partage des données et des informations entre les acteurs concernés travaillant dans le secteur de la protection. Un protocole de partage d’information entre les acteurs de protection est signé. 9. Monitoring et évaluation Un plan d’action de mise en œuvre de cette stratégie sera développé, reprenant les problèmes de protection, les activités prioritaires, les actions à mener, chacune avec le partenaire pour sa mise en œuvre ainsi que le délai imparti. Le Cluster protection s’engage à mettre en place des outils susceptibles de mesurer les objectifs stratégiques fixés, conformément au plan d’action et aux indicateurs définis dans le plan de réponse humanitaire par tous les acteurs, notamment disposant des projets sur la protection générale, la protection de l’enfant, la protection des personnes survivantes des violences sexuelles, la lutte anti-mines et sur l’accès aux Logement, Terre et Biens. Le GTP/Cluster Protection publiera un bilan annuel de son action et ses avancées pour promouvoir l’importance de la centralité de la protection dans les actions humanitaires sur le terrain au Niger. 9
Le Cluster protection s’engage à rassembler et partager les informations des différents acteurs concernant la réponse, les besoins et gaps de la protection et procéder à l’identification et à l’analyse de ces problèmes pour arriver à une analyse de l’évolution de la situation de la protection dans chaque région. Ainsi, au cours des réunions de coordination, des séances d’évaluation seront organisées avec tous les acteurs. Les défis, les contraintes seront identifiées afin de mener des actions d’orientation et de plaidoyer conséquent. Les outils de monitoring de performance serviront pour évaluer l’impact de l’action du GDT/Cluster protection. 10. La transversalité de la protection dans la réponse Les quatre principes de la protection transversale :3 (1) sécurité, dignité et éviter de nuire, (2) accès significatif, (3) redevabilité, (4) autonomisation et participation sont intégrés dans les programmes par les acteurs de protection, les autres secteurs, ainsi qu’au niveau stratégique. Les différents clusters existants au Niger s’impliquent dans la mise en place de ces principes. Les acteurs de protection, les autres secteurs et le leadership humanitaire sont formés sur la protection transversale. Une analyse des risques de protection – prenant en compte la dimension âge, genre et diversité, et sensible aux conflits, informe la réponse des autres secteurs. 11. Le rôle, fonctionnement et le mécanisme de coordination du cluster protection Le cluster protection promeut la mise en œuvre des réponses et des standards de protection adaptés au contexte du Niger, y compris les principes humanitaires auprès des acteurs de protection, et du leadership humanitaire. Afin d’assurer une réponse de protection dans les délais requis, les alertes d’incidents de protection sont partagées au cluster protection en temps réel, suivi d’une analyse rapide de protection qui est partagée avec les membres et qui informe les réponses. Les réponses de protection sont planifiées et coordonnées sur la base de l’analyse et des capacités disponibles, y compris par un travail de préparation à l’urgence. La gestion des cas par les acteurs de protection est fonctionnelle avec une identification, référencement et prise en charge des victimes, et ceci sans discrimination et en ligne avec les directives globales. La protection est prise en compte dans les mécanismes de réponse rapide et soutient la durabilité de la réponse. En effet, l’analyse profonde des causes, et le plaidoyer soutient la recherche de solutions sur le plus long terme par les acteurs humanitaires et de protection en accord avec les autorités et les acteurs de développement. A cette fin, les mécanismes de réintégration familiale et communautaire sont renforcés, et les questions d’accès et de restitution des terres et propriétés est intégrée dans la recherche de solutions. La gestion de l’information soutient la réponse et l’analyse du cluster qui communique sur les besoins de protection prioritaires auprès des donateurs et des partenaires techniques et financiers afin de mobiliser des ressources nécessaires. Le lead du cluster protection est assurée par l’UNHCR en l’occurrence le Représentant qui nomme un coordonnateur. Le Co-lead est assuré par le ministère de l’Action Humanitaire et de la gestion des Catastrophes (MAH/GC) qui a nommé un co-coordonnateur. Deux organisations assurent la co-facilitation. Le Cluster protection Niger est composé au niveau national de 2 sous-clusters : la protection de l’enfant sous le lead de l’Unicef, le VBG sous le lead de l’UNFPA et 2 task-forces : la lutte anti-mine sous le lead de UNMAS et Logement, Terre et Biens sous le lead de NRC. Les GTP et sous-groupes au niveau régional sont sous les leads des DRPE et DRAH et les co-lead des agences leads (UNHCR, Unicef, UNFPA). La cartographie du cluster protection est en annexe de ce document. Elle contient les organisations, leurs activités, leurs capacités de réponse et leurs zones géographiques d’intervention. Aussi une stratégie de désengagement est en annexe de ce document. 3 https://www.globalprotectioncluster.org/wp-content/uploads/GPC-PM_Toolkit-FRA-screen.pdf 10
Niveau National Cluster Protection Sous cluster Protection de Sous cluster Violences Task Force Anti Mine Groupe de (P) l’Enfance (SCPE) Basées sur le Genre Travail LTB (SCVBG) Groupe de Travail (GTP) Diffa Groupe de Travail Protection (Task Force LTB, Task Sous-Groupe de Travail PE Sous-Groupe de Travail VBG Force redevabilité et Task Force Monitoring de Protection) Groupe de Travail Tahoua Groupe de Travail Protection (PBS, PE et protection) Sous-Groupe de Travail PE Sous-Groupe de Travail VBG Groupe de Travail Tillabéri Groupe de Travail Protection (SGBV et protection) Sous-Groupe de Travail PE Sous-Groupe de Travail LTB Groupe de Travail Maradi Groupe de Travail Protection Sous-Groupe de Travail PE Sous-Groupe de Travail VBG Annexe 1 : Intégration dans les programmes réguliers (stratégie sortie) Cluster protection Niger/GTP Diffa, Tillabéri, Tahoua et Maradi Objectifs globaux de la stratégie de désengagement : ❖ Renforcer la réponse de la protection du Gouvernement dans les situations d'urgence occasionnant le déplacement forcé des personnes à l’intérieur de leur pays. Promouvoir l'appropriation par le Gouvernement de la coordination des activités liées à la protection et d'engager des consultations sur les mesures politiques et réglementaires visant à protéger les droits des personnes déplacées internes. Objectifs spécifiques de la stratégie de désengagement : ❖ Appuyer le renforcement des capacités des autorités gouvernementales sur la protection ; ❖ Promouvoir l'appropriation par le Gouvernement de la coordination et son rôle comme chef de file du Cluster de protection ; ❖ Plaider en vue d’initiation et de l’élaboration des lois nationales relatives à la protection des droits des personnes déplacées internes à travers le Ministère de la justice et des droits humains avec l‘implication active des acteurs au niveau régional et départemental ; ❖ Former des alliances avec des organisations de développement à long terme et des partenaires, tels que la Commission Nationale des Droits Humains, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et les donateurs, pour mener des interventions. AD 1) • Cartographie des parties prenantes et renforcement des capacités des acteurs nationaux, régionaux et locaux ; • Évaluer la capacité de chaque acteur à assumer les responsabilités actuellement assurer par la DRPE, notamment sur : i) la coordination, ii) la surveillance de la protection, iii) l'information et la collecte des données, le partage et la gestion des données (y compris les tableaux de bord, les bulletins, etc.) iv) l’analyse, v) plaidoyer, vi) sensibilisation, sensibilisation et formation sur la protection des personnes déplacées; Vii) 11
activités opérationnelles en faveur des personnes déplacées (prévention et réponse de la VBG, protection de l'enfance, personnes handicapées, conseils juridiques, soins psychosociaux, documentation, etc.) ; • Renforcer les capacités des autres organisations de la société civile et autres initiatives locales sur les outils de protection ; • Élaborer un plan d'action de renforcement des capacités (pluriannuel) qui comprend un outil ou un mécanisme pour mesurer la « réactivité » et la performance des acteurs nationaux en ce qui concerne l'adoption des capacités de protection des IDP et l'identification des solutions ; • Faire une analyse commune de la protection dans les plans de développement et de financement pour l'acteur national ; • Cartographier des sources de financement (existants et potentiels - traditionnels, nouveaux et inexploités, pour la protection et les solutions durables pour les IDP en envisageant d'approcher le PNUD, la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement ; • Déterminer si les sources de financement peuvent être mobilisées et canalisées vers des acteurs nationaux (régionaux ou locaux) ; • Élaborer une stratégie de collecte de fonds à l'appui des acteurs choisis pour le transfert, et aider, si nécessaire, à préparer les propositions initiales de financement ; • Plaidoyer, aux côtés des acteurs nationaux, pour la réalisation d'une analyse inclusive de protection commune dans les plans de développement et utiliser cette analyse de protection pour obtenir un financement. AD 2) • Promouvoir l'appropriation par le Gouvernement de la coordination et du rôle de leadership dans le Cluster de protection/Groupes de Travail Protection ; • La transition de ces autorités compétentes devrait être activement poursuivie à travers un système de coaching inter active et continue ; AD 3) • Faire une analyse des lois, des politiques, qui influent positivement et négativement sur la protection des personnes déplacées ; • Contribuer à travers un dialogue avec les autorités politique et législative sur le processus de la domestication de la Convention de Kampala d’octobre 2009 sur l’assistance et la protection des personnes déplacés internes en Afrique au Niger ; • Contribuer au renforcement des capacités des acteurs potentiels pour collaborer avec le GTP/cluster protection dans le domaine de la promotion et de développement des lois relatives à la protection des déplacés internes ; • Intégrer tout travail sur une loi ou une politique dans le cadre de la stratégie et des solutions pour les personnes déplacées internes. AD 4) • Travailler avec les programmes de développement (Gouvernement et ONG) qui intègrent les personnes déplacées ou qui travaillent dans les zones d’installation, de retour ou de relocalisation ; • Évaluer les mécanismes nationaux de prévention, de protection et de réponse relatifs aux droits de l'homme en vue de renforcer les capacités des structures locales et Gouvernementales ; • Exploiter les opportunités des financements des agences de développement tels que le PNUD, la Banque mondiale ou d'autres pour l’appui à l'approche de protection fondée sur les droits ; 12
• Intégrer la stratégie de désengagement / plan d'action dans la planification nationale en vue des solutions durables pour les déplacés internes ; • Assurer le renforcement du système du mécanisme de protection communautaire dans les zones d’installation, de retour et de relocalisation des personnes déplacées internes. 13
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