Les enjeux de développement de la Guyane en regard de la stratégie " Europe 2020 " - Plan d'action Guyane
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Les enjeux de développement de la Guyane en regard de la stratégie « Europe 2020 » & Priorités de la stratégie régionale 25 juin 2013 Version 0 DOCUMENT EVOLUTIF Région Guyane Cité Administrative Régionale Carrefour de Suzinî Route de Montabo B.P. 7025 97307 Cayenne cedex Tél. : 0594 29 20 20 Fax : 0594 31 95 22 ¿Ш-ШЙШг
Sommaire 1. PLAN D'ACTION RUP - 2 0 1 4 - 2 0 2 0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 2. PERIMETRE DE L'EXERCICE. 12 3. U N E DEMARCHE ENCADRÉE...... 13 4. LA G U Y A N E : LES ENJEUX D ' U N TERRITOIRE C O N T R A S T E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Un taux de chômage important 13 De fortes potentialités mais de lourds défis à relever. 14 Un traitement fragmentaire parles POSE I 14 5. LES POTENTIALITÉS DE LA NOUVELLE ECONOMIE EN G U Y A N E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 L'innovation est au cœur de la stratégie « UE 2020 » 15 La connaissance, la valorisation et l'exploitation des écosystèmes amazoniens 17 ♦ Valorisation des ressources forestières : 17 ♦ A griculture et agrotransformation : 17 ·> Valorisation des ressources marines et ressources primaires : 18 ♦ Tourisme : 18 6. LES INSTRUMENTS DE LA STRATEGIE « EUROPE 2 0 2 0 » SONT-ILS SUFFISANTS POUR REPONDRE A U X NOMBREUX DEFIS QUE DOIT RELEVER LA GUYANE ? 19 La politique de cohésion 19 Les divers autres instruments communautaires 20 7. LA STRATEGIE REGIONALE.......... ....21 La dimension du rattrapage : satisfaire les besoins primaires essentiels 21 La dimension économique : promouvoir l'emploi local et le développement économique endogène 22 ♦ Utiliser la commande publique au service du développement 22 *î* Intégrer la Guyane dans son environnement régional 22 ♦ Soutenir et structurer les filières stratégiques pour la Guyane 22 ♦ Développer une économie verte et l'économie de la connaissance 23 La dimension sociale : garantir la cohésion de la société guyanaise et valoriser sa diversité 23 ♦ Valoriser la diversité culturelle autant que les échanges entre les cultures 23 ♦ Développer la pratique sportive de masse et le potentiel des Guyanais pour le sport de haut niveau 23 ί α dimension durable : « Tourner la Guyane vers la forêt » 23 8. ANNEXES................. .......25 ANNEXE 1 - Les enjeux prioritaires de la Guyane 27 ANNEXE 2 - Matrice des problématiques et enjeux de la Guyane 29 ANNEXE 3- Contexte et données clés 32 ANNEXE 4- Evaluations de potentiels d'activité et d'emploi à travers la valorisation des bio ressources guyanaises 33 ANNEXE 5 - Premiers éléments de recensement des besoins du territoire guyanais pour la période 2014-2020... 34
LaRêi/udon frlW&npi REGION REUMION www.regionreunion.com 2012 > 2033 1/8
RcGioN REUNI ON www.regionreunion.com INTRODUCTION Les régions ultrapériphériques (RUP) - la Guadeloupe, la Guyane française, la Martinique, la Réunion, Saint-Martin, les Açores, Madère et les îles Canaries - partagent des caractéristiques spécifiques définies à l'article 349 du TFUE. Au ler janvier 2014, Mayotte deviendra une région ultrapériphérique de l'UE. Elles constituent une réalité unique et forment un ensemble au sein de l'Union européenne, distinct des autres régions européennes, caractérisé essentiellement par : © un très grand éloignement par rapport au continent européen, renforcé par l'insularité, voire même par la double insularité ou par l'enclavement. I solées dans leurs espaces géographiques et largement excentrées des grands courants d'échanges, les RUP sont confrontées à l'impossibilité de tirer pleinement profit des avantages du marché de l'Union européenne ; © une étroitesse du marché local et donc la dépendance économique vis-à-vis d'un petit nombre de produits ; © des conditions topographiques et climatiques difficiles, taille réduite, vulnérabilité face au changement climatique et aux phénomènes météorologiques extrêmes ; β un voisinage de proximité exclusivement composé de pays tiers de l'UE ou un espace totalement isolé, deux enjeux stratégiques en tenues d'insertion et de coopération ; La permanence, le cumul et la combmaison de ces caractéristiques constituent des contraintes structurelles qui nuisent gravement au développement économique, social et territorial de ces 2/8
Latøiwiøn inríif'&irrpz RcGioN REUNION www.regIonreunIon.com Regions. Cette réalité justifie un traitement spécial et différencié. Si en droit, l'Europe reconnaît la situation singulière des RUP sur la base du statut de l'ultrapéripliérie, dans les faits, sa mise en œuvre reste mitigée. Pour cette raison, la Conférence des Présidents des Régions ultrapériphériques n'a de cesse de plaider en faveur d'un engagement politique renouvelé de la part des institutions européennes envers les RUP. La communication de la Commission du 20 juin 2012 intitulée « Les régions ultrapériphériques de l'Union européenne: vers un partenariat pour une croissance intelligente, durable et inclusive » actualise en cinq axes (accessibilité, compétitivité, insertion régionale, dimension sociale et changement climatique) la stratégie de développement qui accompagnera les RUP dans l'accomplissement des priorités de la Stratégie EUROPE 2020 en faveur d'une croissance intelligente, durable et inclusive. Aussi et dans un scénario accompli, il aurait été indispensable que soient « évalués systématiquement les effets des politiques européennes sur les RUP, notamment lors de la réalisation d'analyses d'impact» (Conclusions du Conseil du 14 juin 2010). Sur cette base, les spécificités de l'ultrapéripliérie auraient mérité d'être intégrées dans les propositions législatives de la Commission. Dans ce contexte, la Conférence des Présidents des RUP rappelle sa position exprimée à l'occasion de la XVIIIe Conférence qui s'est tenue à Horta (Açores) le 14 septembre 2012, et qui met en exergue la nécessité de franchir un pas supplémentaire dans la mise en œuvre de la stratégie telle que proposée par la Commission européenne en juin 2012, avec des instruments européens sectoriels appropriés et des ressources dédiées. Cette orientation exige des solutions pertinentes, 3/8
La RêmiLon ^^ REGION REUNION www. regīonreunīon.com 2032 >2013 l':*ïiu.tntp iii! U. fÀinlítcííW! di;. HrlÇíHii t)il):ipé¡:píi:!iía!¡n4 équilibrées, conjointes et cohérentes. La communication de la Commission propose d'élaborer un plan d'action1 à partir de priorités de développement, toutes politiques publiques conf ondues. Chaque plan d'action privilégiera pal- conséquent, une démarche synthétique, ascendante et évolutive, ciblant les besoins territoriaux et les réponses pour y fake f ace. Ne pas disposer à ce jour d'un cadre législatif et financier clairement établi, laisse planer nombres d'incertitudes. Au-delà de ces difficultés et au moment de se fixer un cap pour le développement des tenitoires sur 2014-2020, les RUP réaf f irment leur ambition de dynamiser leurs économies, de préserver leurs secteurs traditionnels, d'agir dans des domaines innovants et à haute valeur ajoutée, de créer des emplois et donc de s'inscrire résolument dans une dynamique de croissance. En présentant le plan d'action, les RUP démontrent leur volonté et leur implication dans l'accomplissement des axes de la Stratégie de l'UE en f aveur de l'ultrapériphérie. Cet exercice n'aura de sens, in fine, que si les instruments mis à disposition sont à la hauteur des ambitions affichées. Pour atteindre les résultats escomptés, les RUP doivent aussi pouvoir compter sur le soutien de toutes les parties prenantes impliquées. Cependant, il n'existe pas de modèle unique de développement. Si la valorisation des atouts des RUP doit être prise en compte, elle ne saurait à elle seule permettre de relever tous les défis qui se posent et de coniger les déséquilibres persistants. Les contraintes structurelles permanentes appellent un traitement différencié pour tenir compte des réalités des RUP. C'est la raison pour laquelle les RUP font valoir une logique territoriale qui leur est propre et qui 1 « (...) chaque RUP est invitée à élaborer un plan d'action définissant, via des objectifs et des étapes, la manière dont elle envis age de mettre en œuvre la s tratégie «Europe 2020», en tenant compte de s a s ituation individuelle et des différents instruments disponibles mentionnés dam la présente communication >>. " " " " " " ' — ■ - ' - ■ — — - — - — - - 4 / 8
ĹaRmnmi,. REGION REUNION www.reglonreunion.con eiSHlSilS constitue une opportunité d'application innovante des politiques européennes. Dans ce contexte et dans le calendrier des réformes des politiques pour la période 2014-2020, le plan d'action s'inscrit dans une approche coordonnée avec : © les stratégies des fonds européens (FEDER, FSE, FEADER, FEAMP) et les accords de partenariat pour 2014-2020 ; a les stratégies à développer dans le cadre d'autres programmes à fort impact territorial, tels que POSEI (agriculture et pêche) dont l'acquis doit être préservé pour l'avenir ; © toutes autres stratégies développées de façon transversale, que se soit à l'échelle européenne (notamment les programmes en faveur de la recherche, de l'environnement, de l'éducation) à l'échelle nationale (programme national de réforme par exemple) ou à l'échelle des territoires (schémas de développement économique, de transports, entre autres). La complémentarité et la cohérence des objectifs et des priorités du plan d'action s'apprécient également au regard de cadres législatifs horizontaux notamment sui- la politique commerciale commune, la concurrence, les marchés publics et l'environnement. UN PLAN D'ACTION PLACÉ SOUS LE SCEAU DE L'AMBITION ET DE L'EXIGENCE : Dans un contexte empreint d'incertitudes juridiques et financières, les Régions ultrapériphériques envisagent l'avenir pour garantir une reprise de la croissance, développer des emplois stables dans un contexte socio-économique aujourd'hui fortement dégradé. Cet exercice s'inscrit dans la continuité de leurs propres réflexions qui ont abouti à l'adoption de 5/8
La RémAÍon ^л^ REGION REUNI ON www.regionreunion.com ■Bį Memoranda en 2009 et en 2010, ainsi qu'à la publication de différentes contributions aux consultations publiques de la Commission européenne (cohésion territoriale, Stratégie Europe 2020, transports, aides d'État, recherche et innovation, marché intérieur, politique maritime, etc.). Le Mémorandum conjoint de mai 2010 adopte une approche novatrice et invite la Commission européenne à rechercher un triple équilibre à l'égard de ľ ultrapériphérie, tout en se basant sur la stratégie qu'elle a développée en 2004 sur la réduction du déficit d'accessibilité, l'amélioration de la compétitivité et l'insertion régionale : β Un équilibre entre les atouts et les contraintes structurelles ; © Un équilibre entre les volets internes et externes des politiques européennes afin d'éviter les incohérences au moment de leurs mises en œuvre ; ® Un équilibre entre l'adaptation des politiques européennes de droit commun et la déclinaison d'instruments sectoriels spécifiques. Le Mémorandum incite à ce que toutes les politiques de l'Union qui s'appliquent dans les RUP, intègrent une logique de cohérence territoriale qui aille au-delà du nouvel objectif dit « de cohésion territoriale » tel qu'érigé par le Traité de Lisbonne. Ahasi, les RUP peuvent constituer de véritables espaces pertinents d'expérimentation pour une mise en œuvre cohérente et intégrée des politiques de l'Union au niveau territorial, sur la base d'une gouvernance multi-niveaux (européen, national, régional). Les principes d'égalité des chances, de cohérence, de valorisation des atouts et de partenariat appelés « fondamentaux de Cayeime » constituent, depuis 1999, le socle de la stratégie de développement des RUP. Ils ont été complétés, en 2010, par deux nouvelles orientations qui sont les principes de proportionnalité et de réalité de ľultrapériphérie. 6/8
ĹaRémAwn., REGION ReuNiotn www.regionreunlon.conn Si au fil du temps la Commission européenne a mis en exergue les principes de valorisation des atouts et de partenariat au travers de communications adoptées en 2004 et en 2008, il est aujourd'hui nécessake de franchir un pas supplémentaire pour donner corps aux autres principes : égalité des chances, cohérence, proportionnalité et réalité. Plusieurs dimensions doivent servir de fil conducteur au cadre européen à établir pour 2014-2020 et irriguer de manière transversale toutes les politiques européennes : β Prendre en compte le statut de ľ ultrapériphérie de l'article 349 du TFUE, qui justifie, per se, une application adaptée, y compris dérogatoire, des politiques et actions de l'Union européemie aux RUP ; β Respecter les principes de réalité et d'égalité des chances des citoyens quel que soit leur lieu de résidence est primordial, surtout pour ce qui concerne l'accès aux équipements et services en réseaux (de type services d'intérêt économique général). On ne saurait par exemple, expliquer les différences de traitement des citoyens des RUP en termes de continuité territoriale ou numérique. Les services d'intérêt économique général constituent un exemple de persistance de discriminations y compris dans les secteurs les plus stratégiques comme le numérique, les transports, l'eau, l'énergie. © Mettre en œuvre les principes de cohérence et de proportionnalité : les révisions successives des aides d'Etat n'ont jamais intégré l'exigence de cohérence entre les différentes finalités des aides pourtant nécessaires pour les bénéficiaires potentiels. De même, la réglementation en matière environnementale portant notamment sur les émissions de gaz à effet de serre, dans le domaine du transport aérien, méritent une attention particulière au regard de la situation des régions ultrapériphériques pour éviter toute disproportion des impacts y afierents.
WSÜh Ща. REGION REUNI ON www.reglonreunion.com 2032 > aoi3 Dans cette optique et contrairement à l'orientation privilégiée dans la communication de la Commission européenne du 20 juin 20122, les fonds structurels ne sauraient réduire, seuls, toutes les disparités territoriales, encore moins répondre, seuls, aux besoins de financement qu'implique l'ambition commune d'ime stratégie rénovée de l'ultrapériphérie. La politique de cohésion exige une coordmation très étroite avec les autres politiques qui ont un fort impact territorial, dans un souci d'efficacité et de rationalisation des programmes à mettre en place. Le présent plan d'action va bien au-delà de cette exigence en traçant les voies d'une stratégie de projection qui soit au service d'une vitalité tenitoriale assumée. Mais рош se déployer à sa juste mesure, cette stratégie de projection n'est pas dissociable d'une stratégie d'expérimentation : Expérimenter, c'est adapter le cadre aux réalités de l'ultrapériphérie, c'est inventer de nouvelles formules qui, de façon pragmatique, permettent aux RUP d'inventer leur modèle économique de demain. A cette forte volonté exprimée au niveau régional doit désormais correspondre une véritable ambition européenne de l'ultrapériphérie. C'est dans cet esprit que ce Plan d'action s'inscrit : celui de fake prévaloir une logique d'activité et de responsabilité, seule garante d'un développement économique intelligent, durable et inclusif. 2 COM(2012) 287 Final 8/8
Г^х'"""4'---—-,. ■■ 0ŒAN å Monrognc ļ ã Capitale • Granda vilk © Ville ' %94,!^.^ ( /'^A ^. ■>r«fe4;^ . ч Centrëspot/a) yf3tStįLaurent=Ą. V,·.;.!.,/ Г""^4"' У " " « ■ ^ 4 · ■ Ч ':■ guyona/s ' в Cd/iwírŕ "SŞparoviîne. = ■ ■ -r - ' *- í V,^"^ ■ ■ l*_s \■ :; .'L ..v " ea Иегорогг intėinationol s Aíropon national li Aéiodmme "Ч (/ "К\ ' ( ţ%i \ ' -·'.·' ·'.·' .ö x > - 5^£ww^f c O i ,i't ' ' >î. } C S Mor''j Mor'· SS Moniíňiíyý'ÄiISBx : '"л .Mi)muWyý@>-BH\ * ''"'''^ f^·'»'"' =» ? .·''«■«' ^ ^ ' 4 \ - ^ / · ~ ' ν > π ^ 4 ^ ; » Rouie 'Ч^ i / ,..,., , )/»Sïmorito Vf·' r( Ciiroņ ^ f. į ļy -,: Sanť : ,ou ,.,„„„, ..W.., V ..., j . . B t e■AČtk.g. .γ;.·.«.. , , . l í . Ä :> ť :У\■^•¡'Ч ' k , ; >«u¿ff? φ ^ ?! · — Янгс V'·" '"·■· ť ©Espírance-.-r W; 'γ, ( ţls ; \ / ; \ ,· 'ч,„.,,=,^ \ ,' w-.-l ( ' ' A. ' f (''i'1 'i Kmv 'é W ш .... fwntlêrcpays Ftamière département S tyj 'Γ'5>' J·'. ļ ' ■ ^; )ì . /-'yfí· 'W-7 '■'· / --i'- ďOiatiue '' irj' "säiS-iauftJJ v t"» A i ΛΙοηΜοηω Kotita, V. ■ \ «Om.·' 'Sflfm-Gcoŕges.iť —ď a P a i c l l í o n fHanmaiws ■·, Bellcvue'dëMriinL ? Paia Ч rfe Ó blQQ m Intpì Βίέπνέ/ιοΕ^*"' rfeîOOàSOOm - ч mont ι ^s v » o u p ė Ęk í/c500ôeoom '830.ηι.· \ ^ ... ./"- Y ři ,ΜΟΜΓ : ...ļf'V f f i ^ į ţ i~ f f Gaui7iror,e¡ GoUíViíDf., : · BRESIL. 'íií /.Γ Λ \^: ШксПт,Лт- „ M o h l · . . ,:Ж Jr Μαία?) EJ L :į: ./*>■ > # / / ' ■.; Λ Д50т' ■· Ямата)· DJÍ5 πι V ./^ ^· y^ ·,?' V· / У / ч > Д" / A W W ^/ #-^ -i1·1 ■ %., Mf./VIÍfdraÁri m.MtiBwkàJ■ ΓΛΟπι·*" J- \
2n Périmètre de l'exercice Le 20 juin 2012, la Commission a publié une communication intitulée « les régions ultrapériphériques de l'Union européenne : vers un partenariat pour une croissance intelligente, durable et inclusive »,1 La Commission rappelle que la politique générale de l'Union, et en particulier la stratégie « Europe 2020 » doit être pleinement appliquée dans les RUP en tenant compte de leurs caractéristiques et contraintes particulières. La stratégie « Europe 2020 » vise un triple objectif :
6 i m N c mm 3,Une démarche encadrée En dépit de la reconnaissance de l'ultra périphéricité sur le plan juridique, de nombreux obstacles limitent la prise en compte des spécificités des RUP dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques européennes3. Dans le cas présent, les Régions sont invitées à appliquer la stratégie « Europe 2020 », élaborée pour répondre aux enjeux macro-économiques de l'Union. Pour ce faire, elles doivent utiliser des instruments de droit commun, avec des marges d'adaptation réduites4. Ainsi, la Commission qui dispose de leviers pour créer des outils spécifiques aux RUP {comme ce fut le cas dans le passé avec la création des POSEI) laisse aux Régions le soin d'innover dans le cadre étroit de plans d'action locaux destinés à mettre en œuvre la stratégie macro-économique de l'Union. Par ailleurs, tout plan local basé sur la mise en œuvre d'une démarche globale de développement serait confronté à « l'atomisation et à l'inadaptation de règlements et de mesures qui ne sont pas conçus pour faciliter la mise en œuvre d'une telle démarche, pourtant nécessaire à la mutation et au changement de modèle économique dans ces pays » 5 . Dans ce contexte, avant de décliner les axes de la stratégie régionale, il est important d'analyser les enjeux de développement de la Guyane en regard de la stratégie « Europe 2020 ». 4. La Guyane : les enjeux d p mi territoire contrasté aux de La Guyane présente une caractéristique commune à l'ensemble des RUP françaises qu'il convient de mettre en exergue. Cf « L'article 349 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne : Contribution à l'application du cadre dérogatoire au service d'un projet global de développement des régions ultrapériphériques » Serge Letchimy, 2013 4 A cet égard, le Président du Conseil régional de Guyane relève que la Communication de la Commission sur les RUP intervient après la publication de ses propositions réglementaires pour la politique de cohésion 2014 à 2020. (Cf « Position de la Région Guyane sur la stratégie de l'UE pour les RUP »22 octobre 2012). Ibid. p 4 13
En effet, au moment où ces régions sont invitées à décliner la politique économique de l'Union sur leur territoire, il est essentiel de rappeler le chômage structurel qui touche plus de 21% de la population guyanaise et un taux de 50% pour les actifs de 15-24 ans. En 2012, la Commission ajoute une priorité sociale à sa politique à l'égard des RUP pour promouvoir une « croissance inclusive », ce qui ouvre des perspectives pour un traitement différencié de ce chômage de masse. De même en 2013, a été annoncée une initiative communautaire pour lutter contre le chômage massif des jeunes. De fortes p o t e n t i a l ï t é s m a i s de l o u r d s défis à relever... La Guyane est confrontée à de lourds défis tout en jouissant d'une forte vitalité économique et démographique (Cf. chiffres clés en annexe) => Région européenne dans un espace sud-américain, frontières avec un pays tiers et un pays ACP => Une forte croissance économique (4% par an, contre 1% pour la Martinique...)6 mais décrochage de tous les indicateurs socio-économiques (perte de 20 points en 40 ans du PIB par habitant...) en lien avec le dynamisme démographique => Cohésion sociale fortement menacée compte tenu de flux migratoires non maîtrisés => Chômage structurel (rappel) => Forte pression sur les budgets des collectivités locales => Filières de production avec des potentialités => Un potentiel de développement des activités autour des télé-technologies (qui pourrait être un véritable vecteur pour l'attractivité du territoire) => Explosion du marché intérieur mais concurrence accrue => Disparités infra-territoriales (enclavement, tensions urbaines...) => Retard considérable sur le plan des infrastructures environnementales (eau potable, déchets...) => Richesses naturelles abondantes (biodiversité, forêt ressources minières..) mais difficultés d'accès à la ressource Un traitement fiagmentalre parles POSEI La Guyane présente de nombreuses spécificités en regard des RUP insulaires. Les Programmes d'options spécifiques à ľéioignement et à l'insularité destinés à soutenir le développement économique des RUP n'ont pas été pensés pour répondre aux Diagnostic territorial Guyane 14
caractéristiques de la Guyane. L'essentiel des financements concerne les cultures de rente (banane, canne à sucre) très marginales en Guyane. En 2009, alors que 273 millions d'euros ont été versés par le POSEI France, la Guyane n'en recevait que 1.823.732 €7. Or, dans notre région, les conditions du développement agricole sont particulièrement difficiles ; les besoins primaires sont énormes8 et laissent peu de marge de manœuvre financière pour le fonctionnement de l'exploitation. Les demandes récurrentes de la Guyane d'une meilleure prise en compte des cultures de diversification, d'une extension du champ du POSEI pêche et de la création d'un POSE! Forêt ont été relayées et étayées dans le Rapport de S. Letchimy de 2013. Mais, par delà ces enjeux, limités à des filières, d'un point de vue macro-économique la Guyane se trouve privée d'une manne financière considérable qui dans les autres DOM participe à la création de richesse et assure des milliers d'emplois, notamment pour des personnes peu qualifiées. A cet égard, puisque le fort taux de chômage de la Guyane est corrélé à un faible niveau de qualification, il est fondamental de soutenir des activités pouvant offrir des emplois à ce type de salariés. Cette donne doit être prise en compte dans la stratégie de développement de la Guyane. Nota pour rappel : + de 5.700 jeunes recensés au niveau de la Mission Locale Régionale de Guyane 50% de réussite au baccalauréat contre +75% au niveau de l'Hexagone La part de diplômés dans les plus de 15 ans représente 14,6% en 2009 contre 24,5% en France métropolitaine le L ' i n n o v a t i o n est am cœur de la stratégie « UE 2 0 2 0 » La stratégie « Europe 2020 » vise à créer les conditions favorables pour améliorer les performances économiques et sociales de l'Union européenne. Au cœur de cette stratégie se trouve l'innovation, « moyen exclusif d'atteindre les objectifs de croissance, d'emploi et de cohésion dans les économies développées »9. « Les politiques de l'Union européenne dans les régions ultrapériphériques : la Guyane en quête de sa singularité », Rapport d'information des sénateurs Georges PATIENT et Simon SUTOUR, 2013 Les nouvelles exploitations sont des terres conquises sur la forêt. 9 « Le défi de l'innovation, l'enjeu de la gouvernance » rapport du groupe de travail Diact/Commission DG régio, mars 2006 15
Par ailleurs, la Commission note que pour les programmes européens de la période 2014- 2020, le Feder viendra soutenir l'innovation « dans son sens le plus large ». Aujourd'hui l'économie de la connaissance en Guyane se heurte encore à des freins au premier rang desquels la nature du tissu économique10 : a Economie repliée sur le marché local B Une masse critique trop faible pour assurer une dynamique de fertilisation croisée entre recherche, enseignement et entreprises 0 Une économie basée sur des TPE/PME assez défavorable au développement de l'innovation B Difficulté à porter des démarches de R&D pour les acteurs privés a Peu de fonctionnement en réseaux ou clusters absents a Un secteur industriel privé atrophié (l'agro-alimentaire ne représente que 2% de la valeur ajoutée totale) B Les entreprises privées ont une capacité d'absorption limitée des innovations mais aussi des subventions dédiées. Dans le PO Feder 2007-2013, les entreprises ont très peu fait appel aux fonds structurels pour financer l'innovation et la R&D : « sur l'axe 1 du PO FEDER, celles-ci n'ont bénéficié directement que de moins de 10% des crédits UE fléchés sur cette ligne11. » Des moyens sont déployés pour améliorer l'environnement technologique des entreprises et favoriser la pénétration de l'innovation en leur sein : ainsi la Guyane a été l'une des premières régions ultrapériphériques à se doter d'une stratégie régionale d'innovation. Néanmoins, la Guyane arrive à se positionner dans des niches où elle tire profit de l'économie « intelligente ». On peut citer, la réussite exemplaire de l'implantation de la base de Kourou cumulant deux facteurs exceptionnels : un atout géographique décisif avec une contrainte politique donnant naturellement la préférence au seul territoire européen qui répondit à ce critère, et un développement largement financé sur crédits publics, donc largement affranchi d'une logique économique. 10 « Stratégie Régionale d'Innovation pour la Spécialisation Intelligente -Guyane », mai 2013 11 Ibid. p9 16
coimaissaiice, la l'exploitât amazoniens Ce domaine se base notamment sur : ♦ Valorisation des ressources forestières ; Cette filière économique est traditionnelle en Guyane mais connaît des problématiques de rentabilité et d'évaluation des impacts environnementaux. Le marché est très demandeur de bois d'origine tropîcale; produit sur un mode écoresponsable et, localement, d'adaptation de techniques maîtrisées pour les bois européens dans un contexte amazonien (lamellecolle, charpentes composites etc.). Des approches permettant de développer la gamme d'utilisation et les essences de bois non encore valorisées à l'échelon local sont donc à entreprendre. La filière a fait l'objet ces dernières années d'un effort important de structuration avec la création, en particulier, de l'interprofession bois qui regroupe l'ensemble des acteurs : production, première et seconde transformation ainsi que des entreprises connexes (bureaux d'étude structure, architectes...). De même des démarches sont engagées pour permettre l'utilisation de ces bois tropicaux dans un contexte réglementaires européen (écocertification en 2012, qualification technique d'essences locales etc..) avec, en particulier, un soutien technicoscientifique fort. Les demandes de ce secteur en matière de R&D sont globalement structurées et répondent à des besoins en termes de conquête de nouveaux marchés et/ou de gains de compétitivité. Citons à titre d'exemple : l'utilisation des télé technologies et des TIC pour diminuer les coûts d'exploitation forestière et les impacts environnementaux, les travaux entrepris pour des charpentes innovantes à base de bois tropicaux ou les tests de qualification de nouvelles essences. ♦ Agriculture et agro-transformation : L'agriculture et la transformation alimentaire ont été et restent une des bases du développement économique local. Audelà de l'avantage comparatif évident que possède la Guyane par rapport aux autres territoires européens (productions et transformation de produits tropicaux et amazoniens), le développement de ce secteur répond également à une demande forte en matière de réduction des importations, d'aménagement du territoire et surtout de la possibilité de diffuser de l'innovation de manière territorialisée en dehors des grands centres urbains qui concentrent les ressources scientifiques, techniques et financières. 17
ČUVANE ЩЩт Le secteur agricole en termes d'avantage comparatif doit en revanche faire face à l'export à une concurrence directe des pays voisins bénéficiant de facteurs de productions plus avantageux (disponibilité et accès au foncier, coûts de main d'œuvre, économies d'échelle etc.). Néanmoins, la Guyane, territoire européen possède ici un atout majeur de valorisation des savoirfaire européens en la matière auprès des pays voisins. Localement une capacité de recherche en agronomie est en cours d'acquisition, avec la mise en place de deux réseaux d'innovation et de transfert de technologie, issus des Etats Généraux de l'OutreMer (le Réseau d'Innovation Technique A gricole RITA pour les productions végétales et ICARE pour les productions animales). ♦ Valorisation des ressources marines et ressources primaires ; Autre secteur « historique » du territoire, la pêche (crevettes et poissons) et les exploitations minières (en particulier aurifères) sont à prendre en compte. Le domaine maritime en particulier connaît une forte dynamique ces derniers mois avec le lancement des premiers forages pétroliers prospectifs au large de la Guyane. La ressource halieutique en Guyane est de manière générale faiblement exploitée (contrairement à de nombreuses zones européennes) mais certaines espèces subissent de fortes pressions entropiques (comme l'Acoupa Rouge). Par ailleurs il est à noter une faible transformation locale des produits euxmêmes (consommation directe) ou des coproduits (en particulier prises accessoires). Le niveau général de connaissances sur le milieu marin reste faible. Le développement récent d'une stratégie de recherche sur le milieu marin devrait permettre une nette amélioration dans les années à venir. Le secteur minier représente quant à lui en valeur le premier secteur exportateur de Guyane. Des marges de compétitivité sont à développer en particulier dans le domaine du respect de la réglementation et de la diminution des impacts environnementaux pour lesquels quelques pistes de travail sont déjà à l'étude (revégétalisation des sites... ). ♦ Tourisme: Le potentiel touristique de la Guyane est important, en particulier en ce qui concerne la valorisation de son patrimoine naturel et de sa diversité culturelle. Le secteur peine néanmoins à se développer en particulier à cause des coûts importants (transport aérien Europe => Guyane) et de la concurrence d'autres pays dans le même secteur (CostaRica en particulier). 18
Les instruments de la stratégie « Ешгоре 2020 ils giiffiganfe p o w répondre aiix nombreux déf. doit releFer la Gttvane ? iene sion A partir de 1989, la politique de cohésion a constitué un véritable levier pour le développement de la Guyane. Toutefois, au fil des générations de programmes, les objectifs assignés à cette politique ont évolué en passant d'une logique de rattrapage à une logique de convergence. Les objectifs de la politique de cohésion centrés sur la compétitivité économique de l'Union peuvent à certains égards s'éloigner des enjeux prioritaires du développement de la Guyane. La Commission indique que la politique de cohésion sera le principal instrument de la Stratégie « Europe 2020 » . n Si, pour l'Union, seule l'économie intelligente est source de croissance, le modèle économique de la Guyane génère encore une très forte croissance (4% par an due principalement à la croissance de la population, ce qui induit un besoin d'infrastructures et d'équipements dans les domaines de l'éducation, de l'accès à l'eau potable, d'aménagement du territoire,... qui peinent à être satisfaits). Le modèle de croissance des régions ultrapériphériques, qui repose jusqu'alors sur la consommation intérieure, semble être à bout de souffle en raison, audelà de la situation conjoncturelle, de la saturation des marchés ; toutefois la Guyane échappe à ce constat13. L'obligation de concentration thématique de 50% des fonds sur des 4 objectifs de la Stratégie « Europe 2020 »14 risque de limiter l'atteinte de résultats en termes de bienêtre de la population, de performance économique et de création d'emplois. 12 COM (2012) 287 final. 13 S. Letchimy, 2013 14 Recherche et innovation, renforcement de la compétitivité des PME et soutien vers une économie à faible émission de C02, NTIC. 19
Dans une période de raréfaction des ressources publiques, il parait important de veiller à l'efficacité des investissements en confortant le potentiel de croissance de la Guyane basé sur les besoins primaires à satisfaire et l'expansion de son marché intérieur. ^ví^|řéIÍÍ::|||pr©che::ein foca]işanţ l'attentif ^^^^ 'р^ЩЩШ^ et de· śeeteŁJrs juges ďayenjŕj.. rrsęlįie 'äie': rtégllgër I I 1|еЩЩ|йШ>;Щ| '$iMefrs' stfÜGtü ręĮs·: de . ħandica ji φά J ; |ЕуШер|.;;: 1е5^||Щ|щ= Щ|||||§1Е11М|1е:;;|Ш:r'l§u|ġn^ é^fil|i|íiral^ : ''â?{tr^ Les divers autres instraments commimautaîres Les différents instruments des politiques communautaires dédiés à l'éducation, au transport, à l'énergie intelligente, à la recherche,... peuvent être mobilisés. La Région Guyane se donnera les moyens pour cette nouvelle période de recourir aussi aux autres instruments communautaires existants. En ce qui concerne la recherche, il est à noter que durant la période 2007-2013, plus de 40% des crédits Feder alloués concernaient la recherche fondamentale, ce qui est problématique, vu la finalité de développement économique de ce Fonds structurel : « il est visiblement peu fait appel localement aux financements nationaux (ANR en me particulier) ou communautaires {T PCRD) avec pour conséquence une utilisation forte du FEDER sur ce type de projet. »16. Cet exemple montre que le fléchage de crédits Feder en faveur de la recherche et l'innovation, tel que voulu par la Stratégie de Lisbonne, permet le financement de projets de recherche plus ou moins prioritaires au détriment d'autres projets économiques ne relevant pas de cette stratégie. 15 SL Letchimy, 2013 16 « Stratégie Régionale d'Innovation pour la Spécialisation Intelligente -Guyane », mai 2013 20
7В La stratégie régionale Pour faire des spécificités de la Guyane des atouts, il faut apprendre à bousculer les modèles de développement importés de l'Hexagone, et non adaptés aux réalités guyanaises. La stratégie pour la Guyane est composée de quatre strates complémentaires La d i m e n s i o n au r a t t r a p a g e : satisfaire les besoins p r i m a i r e s essentiels Le bienêtre des habitants de la Guyane, objectif premier de toute politique, dépend avant tout de la satisfaction de leurs besoins de base. 32 000 personnes n'ont pas accès à l'eau potable à domicile. 30 000 logements supplémentaires d'ici 2020 Un nourrisson a 3 fois plus de risques de mourir avant sa première année qu'en France hexagonale. Plus de 3 000 enfants sont non scolarisés. Ont été identifiés six (6) besoins essentiels dont la satisfaction laisse encore à désirer : © L'accès à l'eau potable, β L'accès à l'énergie, © L'accès à l'éducation, Θ L'accès à la santé, © L'accès au logement, © La nécessité du désenclavement, ou accès aux services élémentaires (assainissement, VRD, téléphone, internet, etc.). ■# 11 apparaît fondamental de mettre à niveau la Guyane dans chacun de ces domaines. Cette première strate est nécessaire à l'élaboration d'une seconde, celle qui garantit le développement économique endogène et l'emploi local. 21
í t m N e sg local et le déFelolopement économicpue e n d o g e n e Il s'agit de réduire la dépendance économique à l'égard de la France Hexagonale et développer les ressources locales et les échanges avec nos voisins. ♦ Utiliser la commande publique au service du d éveloppement La mise à niveau des infrastructures de base nécessite un investissement financier fort dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) et dans les domaines connexes. Il est possible d'utiliser cet effort pour dynamiser l'ensemble de l'économie de la Guyane pour un phénomène multiplicateur. En effet, le BTP induit un nombre important d'emplois, directement ou indirectement. Les entreprises doivent pouvoir investir et embaucher, afin que le secteur du BTP joue un rôle moteur dans l'économie locale. ♦ Intégrer la Guyane dans son environnement régional L'intégration économique de la Guyane dans son environnement régional répond à différents objectifs : 13 A ugmenter le pouvoir d'achat des Guyanais, B Dynamiser l'économie. и Exporter des produits à hautevaleur ajoutée et les savoirfaire français dans notre environnement régional (Surinam / Brésil) ♦ Soutenir et structurer les filières stratégiques pour la Guyane - L'agriculture, qui connaît un essor du nombre d'exportations, tant dans le maraîchage que dans l'élevage et les autres secteurs, malgré de lourds handicaps (foncier, financement, coût des intrants), et qui doit pouvoir s'appuyer sur la mise en place d'une filière agroalimentaire. La pêche, partagée entre la pêche industrielle au large et l'industrie de transformation, qui souffre d'un déficit de la ressource et de la faiblesse de professionnalisation. Le bois, filière qui connaît une difficulté d'accès aux zones mises en exploitation par l'Office National des Forêts. Les mines, notamment aurifères, dont certaines pourraient remplacer les exploitations illégales, et qui seront soumises à des contraintes environnementales et associées à un projet de développement local. La biodiversité, qui constituera le potentiel économique de demain, notamment par le tourisme, la pharmacopée,... 22
Le tourisme, qui doit réussir à dépasser l'obstacle que constituent les coûts des transports. Le spatial, en essayant de développer la part de valeur ajoutée produite localement. ♦ Développer une économie verte et l'économie de M connaissance La dimension, sociale : garantir la cohésion de la société guvanaise et valoriser sa diversité ♦ Valoriser la diversité culturelle autant que les échanges entre les cultures Valoriser la diversité des cultures et des identités tout en proposant un projet de société commun et des références communes dans lesquelles les Guyanais peuvent se retrouver. ♦ Développer la pratique sportive d e masse et le potentiel d es Guyanais pour le sport d e haut niveau Le sport, outre ses avantages en matière de santé publique, est un instrument important de valorisation de l'identité collective guyanaise. II.permet aussi de renforcer les échanges entre les communautés, les milieux sociaux, les générations et tous les segments de la société. Il contribue enfin à l'intégration de la Guyane dans son environnement régional et son rayonnement. La d i m e n s i o n d u r a b l e : v i v r e e n h a r m o n i e avec son e n v i r o n n e m e n t n a t u r e l et l e m a î t r i s e r Aucun projet de développement, de nos jours, ne peut s'envisager sans un rapport pleinement assumé avec son environnement. Mieux, sans une pleine valorisation de cet environnement, une parfaite symbiose entre la population et son environnement, une coappartenance de l'un à l'autre. Un axe résumé dans la formule qui consiste à « tourner la Guyane vers la forêt » ne doit pas être conçu uniquement en terme économique avec espoir de création d'emplois à court terme comme cela a souvent été envisagé car cette vision étroitement économiste risque d'être à courte vue. Il s'agit plus fondamentalement d'une question d'équilibre, de dynamisme et de cohésion sociale. 23
« Tourner la Guyane vers la forêt », c'est d'abord la tourner vers elle-même, la réconcilier avec elle-même ce qui est essentiel pour tout projet de développement qui se voudrait équilibré. Cette orientation stratégique est un vecteur important de cohésion sociale entre les différentes composantes de la population guyanaise dont certaines, les plus natives (amérindiennes-bushnengue) vivent au contact de cet environnement forestier. Egalement, vecteur non négligeable d'insertion dans l'environnement régional et continental, puisqu'elle permettra de favoriser des échanges dans les domaines de la production et de la connaissance. Enfin, et ce n'est pas le moindre, cette appropriation de la forêt est riche de potentialités dans les domaines de la connaissance et de la biodiversité. La recherche et les activités industrielles dans ces domaines sont par ailleurs un indubitable apport pour l'image d'excellence et d'avant-garde, de dynamisme et de modernité qu'elles pourront véhiculer, facteur d'attraction du territoire pouvant favoriser l'implantation d'activités de tous ordres. Il est capital, dans cette perspective de travailler à renforcer l'axe de la recherche et de l'enseignement en biodiversité du Pôle universitaire guyanais, de façon que les jeunes guyanais s'investissent au premier rang dans ce projet de développement de la Guyane, territoire du futur. En termes d'activités économiques sur le long terme, on peut parier que cette orientation permettra : o De développer l'autonomie énergétique de la Guyane o De développer des activités dans les domaines de la pharmacopée, des cosmétiques, de la médecine tropicale o De développer l'écotourisme o De promouvoir un développement équilibré du territoire. o D'être porteur d'un mode de vie et de nouveaux paramètres d'existences intégrant de préférence la qualité plutôt que cette quête effrénée du quantitatif qui constitue un cruel travers des sociétés modernes actuelles. La stratégie régionale de la Guyane ne pourra répondre aux enjeux de la Stratégie « Europe 2020 », qu'en y intégrant le préalable du rattrapage. 24
25
26
ANNEXE 1 - Łes евдемх prioritaires de la Guyane 2014/2020 et audelà : les défis à relever a Renforcer le pôle universitaire guyanais и De 2007-2013 : Lutter contre l'illettrisme B 270 classes de primaire construites Poursuivre le rattrapage des 5 collèges infrastructures scolaires pour faire face à Equipements pour 3 lycées la croissance démographique (avec un Début des travaux de l'Institut des Sports objectif visé de la totalité des enfants de haut niveau scolarisés) 0 2 Maisons Familiales Rurales Promouvoir l'apprentissage et la Extension des actions du Régiment du formation en alternance Service Militaire Adapté ■ Favoriser une meilleure adéquation Le campus universitaire de Trou Biran formations/besoins du territoire et des entreprises B Promouvoir la formation tout au long de la vie Logement social Infrastructures de base Poursuivre la dynamique d'investissement en infrastructures Faire face aux besoins en électricité (besoin de 1216 Gwh en 2015 soit +50% par rapport à 2010) / A ccompagner le développement d'une filière boisénergie (biomasse) Répondre aux besoins en matière de santé : praticiens et équipements Poursuivre les efforts sur le désenclavement du territoire (routier, fluvial, maritime) Développer les transports en milieu rural Poursuivre la sécurisation des voies fluviales S'ALIMENTER Satisfaire la demande locale en produits alimentaires Accompagner techniquement les agriculteurs Favoriser la recherche développement 27
Vous pouvez aussi lire