Système d'aide adaptatif à base de traces - Karim Sehaba - Érudit
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Document generated on 04/17/2020 11:20 p.m. Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire International Journal of Technologies in Higher Education Système d’aide adaptatif à base de traces Karim Sehaba Volume 9, Number 3, 2012 Article abstract The objective of this work is to develop an adaptive help system based on URI: https://id.erudit.org/iderudit/1012890ar interaction traces. It consists in considering the traces left by the users as DOI: https://doi.org/10.7202/1012890ar knowledge sources that the system can use in order to generate adapted help to the target user. In this context, we have proposed models for representing See table of contents trace, user profile and adaptation knowledge. We have also proposed a method of knowledge extraction from a trace-based management system (TBMS) representing the activity traces of several users. The application domain of this work is the help in using an e-learning platform in the context of the VCIel Publisher(s) training. CRÉPUQ ISSN 1708-7570 (digital) Explore this journal Cite this article Sehaba, K. (2012). Système d’aide adaptatif à base de traces. Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire / International Journal of Technologies in Higher Education, 9 (3), 55–70. https://doi.org/10.7202/1012890ar Tous droits réservés © CRÉPUQ, 2012 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/
IJTHE • RITPU Système d’aide adaptatif Karim Sehaba à base de traces Université Lumière Lyon 2 karim.sehaba@gmail.com Compte rendu d’expérience Résumé Abstract L’objectif de notre travail est de développer un The objective of this work is to develop an adap- système d’aide adaptatif à base de traces d’inte- tive help system based on interaction traces. It raction. Il s’agit de considérer les traces laissées consists in considering the traces left by the users par les utilisateurs comme sources de connaissan- as knowledge sources that the system can use in ces que le système peut exploiter pour générer des order to generate adapted help to the target user. In aides adaptées à leur utilisateur cible. Dans ce ca- this context, we have proposed models for repre- dre, nous avons proposé des modèles permettant senting trace, user profile and adaptation knowled- de représenter les traces, le profil utilisateur et les ge. We have also proposed a method of knowledge connaissances d’adaptation. Nous avons également extraction from a trace-based management system proposé une méthode d’extraction de connaissan- (TBMS) representing the activity traces of several ces d’adaptation à partir d’une base de traces repré- users. The application domain of this work is the sentant les activités de plusieurs utilisateurs. Le do- help in using an e-learning platform in the context maine d’application de notre travail concerne l’aide of the VCIel training. à l’utilisation d’une plateforme d’apprentissage en ligne dans le cadre de la formation VCIel (Visuali- Keywords sation et conception infographiques en ligne). Help based on sharing experiences, help personali- Mots clés zation, interaction traces, adaptive system, e-lear- ning Aide basée sur le partage d’expériences, person- nalisation des aides, trace d’interaction, système adaptatif, apprentissage en ligne 2012 - International Journal of Technologies in Higher Education, 9(3) 55 www.ijthe.org
RITPU • IJTHE similaire à celle de l’utilisateur aidé. En outre, le plus souvent, l’utilisateur aidé ne décrit pas avec Introduction précision le contexte de sa situation de blocage, de même que l’utilisateur aidant peut ne pas préciser Dans la plupart des environnements informatiques, le contexte de sa solution. C’est pourquoi plusieurs l’aide aux utilisateurs est prédéfinie, par le concep- échanges sont parfois nécessaires pour que les uti- teur, en fonction d’un certain nombre de situations lisateurs, aidant et aidé, se comprennent. présupposées et ne tient pas compte des spécificités et de l’évolution des besoins des utilisateurs. Les Nous proposons une approche pour une aide concepteurs de l’aide sont ici censés avoir forma- adaptative basée sur les traces d’interaction. Par lisé l’ensemble des demandes et l’ensemble des tra- « trace », nous entendons un objet informatique re- jectoires d’usage. présentant l’historique des actions de l’utilisateur collectées en temps réel à partir de son interaction Ces environnements souffrent souvent de nombreux avec l’environnement informatique. Le principe est inconvénients, car ils ne permettent pas l’évolution de considérer ces traces, représentant l’activité des et l’adaptation des aides aux différentes situations utilisateurs, comme des sources de connaissances rencontrées dans la pratique. De plus, la conception que le système peut exploiter pour faire évoluer ses d’un système d’aide disposant d’une représentation stratégies d’aide et adapter ses réponses aux diffé- complète des besoins des utilisateurs avec lesquels rentes situations rencontrées. Ainsi, il s’agit d’uti- il interagit est très difficile, et parfois même impos- liser les expériences d’un utilisateur (u1), stockées sible, pour le concepteur. En effet, comme le souli- dans des traces modélisées, pour aider un autre uti- gne Gapenne (2006), si l’exhaustivité des systèmes lisateur (u2) en cas de blocage1. Cela suppose que d’aide est idéalement souhaitable, il apparaît en l’environnement informatique est capable d’enre- même temps que la complexité et le nombre des gistrer les actions des utilisateurs en utilisant des trajectoires d’usage que certains environnements capteurs plus ou moins évolués allant d’un clic de informatiques offrent rendent impossible la satis- souris à l’enregistrement vidéo. faction de cette contrainte. Dans ce cadre, nous nous intéressons à la probléma- Pour remédier à ces problèmes, et avec l’évolu- tique d’adaptation des traces aux caractéristiques tion des nouvelles technologies de l’information de leur utilisateur cible. Il s’agit de transformer la et de la communication, la plupart des éditeurs de trace de l’utilisateur u1 pour qu’elle soit adaptée au logiciels mettent à disposition des utilisateurs des profil de l’utilisateur u2. Cette adaptation est par- outils de communication et d’échanges tels que le ticulièrement nécessaire si les utilisateurs u1 et u2 forum, le clavardage, etc. Ces outils permettent aux n’ont pas les mêmes : utilisateurs de s’entraider par le biais du partage d’expériences. Néanmoins, même si ces outils sont • Capacités physiques et cognitives. Par ouverts, dans la mesure où chaque utilisateur peut exemple, u1 est voyant et u2 est mal ou non- solliciter une aide et/ou répondre aux sollicitations voyant; des autres utilisateurs, leurs usages dépendent des • Compétences du domaine. Par exemple, u1 motivations des utilisateurs. Également, les échan- est un expert Linux et u2, un débutant ou un ges que permettent ces outils sont généralement novice; non contextualisés et non structurés. Ils ne permet- tent donc pas la construction de connaissances fa- cilement réutilisables. En effet, les échanges entre Par blocage, nous entendons une situation où une l’utilisateur « aidé » et l’utilisateur « aidant » sont personne a un projet d’action (une tâche à réaliser, par exprimés en langage naturel; il est par conséquent exemple) dont les modalités de réalisation sont ignorées difficile de les traiter d’une manière automatique (ou oubliées) et où une aide censée rendre explicite ces afin d’aider d’autres utilisateurs dans une situation modalités est nécessaire. 56 2012 - Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire, 9(3) www.ritpu.org
IJTHE • RITPU • Préférences. Par exemple, u1 préfère mani- puler des systèmes à interfaces graphiques L’application de notre travail concerne la formation (GUI) et u2 préfère utiliser les lignes de VCIel2 (Visualisation et conception infographiques commande. en ligne). Il s’agit d’un Master 2 professionnel en- Dans ces conditions, une simple présentation de la tièrement en ligne et à distance. Notre objectif est trace de u1 à u2 peut ne pas être efficace pour ce de développer un système d’aide à base de traces dernier. permettant aux tuteurs et aux apprenants de s’en- traider par le biais du partage de traces. L’aide porte L’adaptation des traces peut porter sur le contenu ici sur l’utilisation de la plateforme de cours SPI- de la trace, sa présentation et ses modalités d’inte- RAL3. raction. Cet article se focalise sur l’adaptation des modalités d’interaction. Nous considérons ces der- Cet article est organisé comme suit : la section 2 nières comme la façon de faire pour réaliser une ac- présente et discute le fondement de notre approche tion (définition de Martin, 1995) et nous adoptons d’aide à base de traces; la section 3 décrit la théorie la formalisation de Nigay (2001) qui considère la de la trace sur laquelle est basée notre proposition; modalité comme un couple : la section 4 présente l’architecture générale du sys- tème d’aide que nous proposons; la section 5 dé- • Dispositif physique – Un ou plusieurs médias taille les formalisations que nous avons proposées qui permettent l’acquisition ou la diffusion pour la représentation des traces, le profil de l’utili- des informations; sateur et les connaissances d’adaptation; la section 6 • Langage d’interaction – Un ensemble d’ex- présente le principe des méthodes d’adaptation de pressions bien formées et significatives pour trace et d’extraction de connaissances d’adaptation l’environnement informatique. que nous proposons; la section 7 décrit le cadre ap- En effet, pour que l’utilisateur réalise une tâche plicatif de notre travail qui concerne le développe- donnée, il agit par des actions sur un ou plusieurs ment d’un système d’aide à base de traces dans le dispositifs physiques (ou médias) à l’aide d’un cadre de la formation VCIel; la section 8 présente langage d’interaction. L’objectif est de proposer une conclusion et des perspectives. à l’utilisateur cible la modalité la plus appropriée en fonction de son profil afin de favoriser la convi- Nécessité d’un système d’aide vialité du système. Cet article traite précisément de adaptatif deux problématiques, à savoir : Avec l’évolution des environnements informati- • Comment adapter les traces à leur utilisateur ques, la conception des systèmes d’aide est plus cible. Pour cela, nous proposons des modèles que jamais nécessaire afin de permettre aux utili- et des outils permettant de transformer les sateurs grand public d’en faire usage de manière traces pour qu’elles soient directement acces- efficace, sans avoir à fournir un effort d’apprentis- sibles à leurs utilisateurs cibles; sage spécifique. En effet, comme le montrent les • Comment extraire les connaissances d’adap- statistiques de Netcraft4, le nombre de sites Web tation à partir de traces. Pour cela, nous est en constante augmentation, et pour répondre au proposons des outils permettant d’analyser besoin d’un accès ubiquitaire à l’information, les plusieurs traces afin d’extraire des règles utilisateurs utilisent divers dispositifs pour accéder d’adaptation. au contenu de ces sites : assistant numérique per- sonnel, téléphone mobile, tablette tactile, etc. Com- me l’expliquent Capobianco et Carbonell (2006), 2 http://vciel.univ-lyon2.fr http://spiralconnect.univ-lyon1.fr http://news.netcraft.com 2012 - International Journal of Technologies in Higher Education, 9(3) 57 www.ijthe.org
RITPU • IJTHE ploi (Boullier et Legrand, 199) (un texte, sur sup- cette richesse du contenu et des modalités d’accès port papier ou numérique, décrivant les éléments entraîne une complexité d’utilisation. En outre, les d’une situation et proposant des actions à réaliser) logiciels grand public se multiplient et les versions ou l’aide des logiciels (Capobianco et Carbonell, successives d’un même logiciel se succèdent à un 2006). rythme soutenu. Ainsi, d’une version à la suivante, Dans le cadre des environnements informatiques, aux fonctionnalités de plus en plus nombreuses un système d’aide est considéré comme une famille et difficiles à mettre en œuvre s’ajoute parfois un d’outils logiciels destinés à accompagner l’aidé changement profond de l’interface, comme c’est le dans l’appropriation et l’usage des objets informati- cas dans les dernières versions des logiciels de bu- ques (Gapenne, 2006). Ainsi, un tel système d’aide reautique commercialisés. doit rendre explicites les modalités d’appropriation Pour faire face à cette complexité, l’aide a suscité de et d’usage des différents services de l’environne- nombreuses recherches dans différents domaines : ment informatique. Dans ce cadre, plusieurs études l’ergonomie, les sciences du langage, les sciences (voir Capobianco et Carbonell, 2006) ont démontré cognitives et l’informatique. En ce sens, la no- que les systèmes d’aide sont généralement ignorés tion d’aide a fait l’objet de plusieurs publications, ou rarement consultés. Selon ces études, les novi- notamment dans le numéro spécial « Systèmes ces préfèrent recourir à la formation pour acquérir d’aide : enjeux pour les technologies cognitives » les connaissances nécessaires à l’utilisation des lo- de la revue Intellectica en 2006, ou au colloque Ti- giciels, et les utilisateurs occasionnels font appel à dilem (TICE et didactique des langues étrangères et leurs collègues pour sortir d’une situation de blo- maternelles : la problématique des aides à l’appren- cage. tissage) en 2006 (Foucher et Pothier, 2007). Malgré Plusieurs raisons expliquent ce constat, notam- cet intérêt, il est apparu qu’une confusion régnait à ment l’écart entre le point de vue de l’utilisateur propos de cette notion. En effet, l’usage du terme et celui du concepteur de l’aide. En effet, une des « aide » s’est généralisé, comme le souligne Gapen- conditions déterminantes de l’efficacité des aides ne (2006), à un ensemble de situations et d’outils est la compatibilité entre deux représentations : la parfois très hétérogènes : l’aide aux personnes en vision du concepteur qui les automatise sous forme situation de handicap, les systèmes d’aide à la dé- de fonctions logicielles et celles des utilisateurs qui cision, la fonction d’aide dans les logiciels grand auront à utiliser ces aides. Comme le souligne Le- public, les aides au travail, etc. Cette confusion plat (1998), l’origine de cet écart vient du fait qu’il s’explique en partie par les diverses acceptions de est difficile d’anticiper de manière très précise les cette notion selon le domaine d’étude et aussi par la compétences des utilisateurs cibles, en particulier proximité de la notion d’aide avec l’assistance, la si l’aide est envisagée dans un système grand pu- substitution, la suppléance (Gapenne, 2006) ou la blic, et par conséquent, ces compétences supposées facilitation (voir Mille, Caplat et Philippon, 2006). peuvent être superflues ou sous-estimées. Dans Gapenne (2006), l’auteur propose de définir En ce sens, certaines études, comme celle de Sel- l’aide comme une relation spécifique entre deux len et Nicol (1990), ont montré que les utilisateurs agents, l’aidé et l’aidant, dont la mise en œuvre novices éprouvent des difficultés à comprendre et la dynamique ont pour effets l’appropriation et les messages d’aide, généralement formulés dans l’usage d’un schème nouveau pour l’aidé et une les termes du modèle conceptuel du logiciel. Ces mise à l’épreuve d’un parcours didactique pour utilisateurs avaient des difficultés à se construire l’aidant. Cette aide peut prendre plusieurs formes une représentation suffisamment fidèle des fonc- telles que les procédures (De Brito, 2006) (un en- tionnalités des logiciels (Capobianco et Carbonell, semble d’opérations et/ou d’actions à exécuter dans 2006). le but d’atteindre un but donné), les modes d’em- 58 2012 - Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire, 9(3) www.ritpu.org
IJTHE • RITPU Pour combler ces lacunes, nous proposons un sys- tème d’aide à base de traces. Il s’agit de considérer Théorie de la trace les traces d’interaction laissées par les utilisateurs comme une source de connaissances que le systè- Le contexte scientifique de notre travail est basé me peut exploiter pour générer des aides adaptées sur la théorie de la trace développée par l’équipe aux utilisateurs cibles. Dans ce contexte, une trace SILEX5. Par définition, une trace est un ensemble est une séquence de toutes les actions de l’utilisa- d’observés temporellement situés. On appelle « ob- teur pour réaliser une tâche donnée. Le principe servé » toute information structurée issue d’une consiste à utiliser les expériences des uns pour observation. Dans notre cadre de recherche, les aider d’autres utilisateurs en situation de blocage. observés sont générés à partir de l’observation des Cette approche a l’avantage de réduire l’écart entre interactions entre l’utilisateur et l’environnement la vision du concepteur, d’une part, et celle des uti- informatique. Chaque observé possède un type, dé- lisateurs et la réalité du terrain, d’autre part. fini par le modèle de trace, et peut être en relation Dans ce cadre, cet article s’intéresse précisément à avec d’autres observés de la même trace. Formel- la problématique de l’adaptation des traces au profil lement, un observé possède un sujet, l’utilisateur de son utilisateur cible. En effet, même si on peut observé durant la phase de collecte, et un ensem- supposer que les traces sont à la fois disponibles et ble d’attributs/valeurs qui caractérisent l’événe- accessibles, il semble peu probable qu’elles puis- ment observé. Le modèle de trace définit les types sent aider l’utilisateur cible par une simple visua- d’observés et les types de relations qui composent lisation. Une exploitation directe ne peut intervenir la trace. On appelle « trace modélisée », notée M- que dans une situation identique ou très proche de Trace, toute trace issue d’un processus de collecte, la situation dans laquelle la trace a été créée. Ainsi, composée d’observés situés et conforme à un mo- notre objectif est de transformer les traces partagées dèle de trace. par l’utilisateur aidant (ou source) pour qu’elles soient adaptées aux compétences, aux préférences 5 http://liris.cnrs.fr et aux capacités de l’utilisateur aidé (ou cible). Figure 1. Système de gestion de base de traces 2012 - International Journal of Technologies in Higher Education, 9(3) 59 www.ijthe.org
RITPU • IJTHE Sehaba et Prié (2011) et Cram, Jouvin et Mille Afin de faciliter la gestion et l’exploitation des tra- (2007), ou a posteriori (pour un bilan ou un retour ces, SILEX a développé un système de gestion de d’expériences, tel que dans Champalle, Sehaba, base de traces (SGBT) (Laflaquière, 2009; Settouti, Mille et Prié (2011). 2011)). Ce système permet le stockage, la transfor- mation et la visualisation des traces modélisées. Architecture générale Comme le montre la figure 1, durant la phase de collecte, le SGBT récupère les événements fournis Comme le montre la figure 2, l’architecture du sys- par des sources de traçage (par exemple, capteur tème d’aide que nous proposons est composée de logiciel, enregistreur de frappe, etc.) et les repré- quatre modules : une base de traces, des connais- sente dans une trace première. Cette dernière est sances d’adaptation, des profils utilisateurs et un issue directement du système de collecte. Généra- module d’adaptation. Ce système permet de collec- lement, les traces premières sont difficilement ex- ter les traces des utilisateurs et de les stocker dans ploitables du point de vue de leur quantité et de leur une base de traces. Une trace est une séquence de qualité. En effet, les traces premières contiennent toutes les actions de l’utilisateur pour réaliser une un grand nombre d’informations parfois inutiles, et tâche donnée où chaque action, dans l’environne- des filtrages sont nécessaires pour pouvoir les ex- ment informatique, est représentée par un observé ploiter. Également, les informations de ces traces typé. sont de très bas niveau et donc souvent difficiles à Les traces stockées dans la base vont permettre comprendre. C’est pourquoi le SGBT propose des à l’environnement informatique de disposer des mécanismes de transformation permettant de gé- connaissances qu’il peut mobiliser pour aider ses nérer des traces de haut niveau à partir des traces utilisateurs. Pour cela, le système d’aide doit sé- premières. lectionner la ou les bonnes traces qui permettent à Le SGBT permet également la visualisation des l’utilisateur de réaliser sa tâche en cas de blocage. traces pour que l’utilisateur puisse interagir avec La ou les traces sélectionnées doivent ensuite être elles. Cette visualisation peut être en temps réel adaptées à leur utilisateur cible en fonction de son (pour l’apprentissage réflexif, tel que dans Clauzel, profil. L’aide fait suite à une demande explicite de l’utilisateur qui perçoit une difficulté particulière. Figure 2. Architecture générale du système d’aide 60 2012 - Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire, 9(3) www.ritpu.org
IJTHE • RITPU Dans les prochaines sous-sections, nous présentons le principe des principales fonctions du système connaissances d’adaptation. Le processus d’adap- d’aide, à savoir la collecte, la sélection et l’adap- tation est détaillé dans la section « Adaptation des tation des traces ainsi que l’extraction de connais- traces et extraction de connaissances ». sances à partir d’une base de traces. Tout au long de ces sous-sections, nous ferons référence aux diffé- Extraction de connaissances rentes parties de la figure 2. Le module d’adaptation est également chargé d’ex- Collecte des traces traire des connaissances d’adaptation à partir des traces. Pour cela, ce module analyse l’ensemble Initialement, les utilisateurs interagissent avec l’en- des traces stockées dans la base de traces. Il s’agit vironnement informatique pour réaliser leurs tâches de déterminer, pour chaque type d’action, l’ensem- (1). L’environnement enregistre leurs actions, ainsi ble des modalités qui peuvent être utilisées pour sa que les modalités d’interaction utilisées pour réali- réalisation, ainsi que l’ensemble des conditions (re- ser chacune de ces actions, dans des traces adoptant latives au profil) qui doivent être respectées pour la formalisation présentée dans la section « Forma- chacune de ces modalités. Le processus d’extrac- lisations ». Ces traces sont ensuite stockées dans la tion de connaissances est présenté dans la section base de traces (2). « Adaptation des traces et extraction de connais- Cette base sera interrogée par le système chaque sances ». fois qu’un utilisateur fera appel à l’aide pour sortir Formalisations d’une impasse. Sélection des traces Dans cette section, nous présentons les formalisa- tions que nous proposons pour la représentation L’aide consiste à présenter à l’utilisateur la succes- des traces, le profil utilisateur et les connaissances sion d’actions qu’il doit réaliser pour atteindre ses d’adaptation. objectifs en cas de blocage. Pour cela, le système Trace d’interaction d’aide doit sélectionner la ou les bonnes traces qui lui permettent de combler ses besoins. Cette sélec- Une trace T est une séquence de toutes les actions tion peut être manuelle ou automatique. de l’utilisateur, ainsi que des modalités utilisées, La sélection manuelle est basée sur une recherche pour réaliser une tâche donnée. Formellement, par mots clés. Elle consiste à chercher dans la base T = de traces la ou les traces dont la description contient un ou plusieurs mots saisis par l’utilisateur. La sé- • u : l’utilisateur tracé, lection automatique est basée sur une méthode pré- • task : une description de la tâche de l’utilisa- dictive dont le principe consiste à inférer, à partir teur tracé, des premières actions de l’utilisateur, l’ensemble • oi : un observé de la trace. Chaque oi est un des traces qui couvrent ces actions. couple oi = (Ai, Mi), où : Ai est une action de l’utilisateur, sachant que cha- Adaptation des traces que action Ai possède un type, noté Ai , qui définit Une fois que la trace pertinente pour l’utilisateur sa structure par un ensemble d’attributs (a1, a2, … cible est sélectionnée de la base de traces, elle sera am). Par exemple, l’action « écrire une date » peut transformée par le module d’adaptation (3), en te- nant compte de son profil et en se basant sur les avoir comme type écrire_ date (dd, mm, yyyy), et l’action « déplacer un fichier » peut avoir comme 2012 - International Journal of Technologies in Higher Education, 9(3) 61 www.ijthe.org
RITPU • IJTHE où chaque propriété pi appartient à un des compo- sants suivants : type déplacer _ fichier (fichier, dossier_cible). • Capacités physiques et cognitives telles que Mi est une modalité d’interaction. La notion de mo- les capacités sensorielles, l’attention, la mé- dalité ayant diverses acceptions selon le domaine morisation, etc., d’étude (voir par exemple Bellik, 1995; Bernsen, • Compétences du domaine telles que la maî- 1996; Martin, 1995), il est par conséquent difficile trise de l’utilisateur des commandes Linux, de trouver une définition qui fasse l’unanimité. En MS-DOS, etc., se basant sur Sehaba (2011), nous considérons une • Préférences telles que les couleurs préférées, modalité comme un couple (Nigay, 2001) : dis- le style d’apprentissage, etc. positif physique et langage. Par exemple, l’action vi est la valeur de la propriété, avec vi ∈ [0, 1]. Par déplacer _ fichier peut être réalisée selon les exemple, la capacité de vue d’un utilisateur non- modalités suivantes : voyant est pvue = 0, et la capacité de vue d’un utili- sateur sans déficience visuelle est pvue = 1. • ls fichier dossier_cible sous Linux, • cp fichier dossier_cible sous MS-DOS, Le profil utilisateur peut être défini par l’utilisateur lui-même en remplissant les valeurs des différentes • glisser-déplacer sous GUI Windows. propriétés, ou généré automatiquement à partir de Nous avons supposé, dans notre formalisation, que l’analyse de ses traces d’interaction comme dans chaque trace représente l’activité de l’utilisateur Hussaan (2010). pour réaliser une tâche donnée. Néanmoins, en pratique, le système collecte toutes les actions de Connaissances d’adaptation l’utilisateur sans faire la distinction entre celles qui font partie de la même tâche et celles qui n’en font Une connaissance d’adaptation permet au système pas partie. Pour cela, c’est le SGBT (présenté dans de choisir, pour chaque action de la trace, la bonne la section « Théorie de la trace ») qui assure le pas- modalité en fonction des propriétés du profil de sage, par des transformations manuelles ou auto- l’utilisateur cible. matiques, entre la trace première (contenant toutes les activités de l’utilisateur sur l’application) et les Le principe est d’associer à chaque type d’action traces associées aux tâches. Ai une ou plusieurs facettes, chacune étant définie par un mode et une modalité. Le mode définit les Profil utilisateur conditions dans lesquelles la modalité peut être réa- lisée. Ces conditions portent sur le profil de l’uti- C’est en fonction des propriétés du profil que le lisateur. La modalité définit le dispositif physique module d’adaptation va transformer la trace sélec- et le langage d’interaction permettant de réaliser tionnée pour qu’elle soit conforme à son utilisateur l’action. Formellement, la connaissance d’adapta- cible. Le profil intervient également dans le pro- cessus d’extraction de connaissances. Il permet de tion de Ai est : déterminer les conditions dans lesquelles une mo- dalité donnée peut être appliquée. Ai { Formellement, le profil P d’un utilisateur donné est Facette1 : un ensemble de propriétés pi qui caractérisent l’uti- Mode1 : lisateur : Modalité1 : < media1, langage d’interaction1> P = {p1 = v1, p2 = v2, … pn = vn} Facette2 : 62 2012 - Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire, 9(3) www.ritpu.org
IJTHE • RITPU Mode2 : Modalité2 : Adaptation des traces et extraction de connaissances … } Dans cette section, nous présentons le principe de nos méthodes d’adaptation de traces et d’extraction Telle que pour chaque facette j : de connaissances d’adaptation. • mji ∈ P : propriété du profil, Adaptation des traces • Iji ⊆ [0, 1] : intervalle de valeurs, • wji : poids de la propriété mji dans le mode de L’adaptation des traces est un processus de trans- la facette j. formation qui permet de générer à partir d’une tra- Le mode exprime des contraintes sur les propriétés ce T, de la base de traces, une autre trace avec des du profil, où chaque contrainte indique l’interval- modalités adaptées à son utilisateur cible. le auquel doit appartenir la valeur de la propriété Le principe du processus d’adaptation est d’asso- ainsi que le poids de la propriété dans le mode. Par cier à chaque action de la trace T la modalité qui exemple, la connaissance d’adaptation de l’action maximise la similarité entre son mode et le profil « afficher le contenu d’un dossier » ( ACD i ) peut de l’utilisateur cible. Le choix de la mesure de si- être : milarité est tout à fait crucial pour une bonne exé- cution du processus d’adaptation. Il s’agit en effet ACD i { de trouver la meilleure adéquation entre le profil de l’utilisateur et la modalité à associer à chaque Facette1 : action. Bisson (2000) présente un état de l’art sur Mode1 : les fonctions de similarité. Modalité1 : Le but du processus d’adaptation n’est pas d’exécu- Facette2 : ter automatiquement les traces transformées, mais de permettre à l’utilisateur cible de savoir com- Mode2 : ment il peut procéder pour réaliser ses tâches. Pour Modalité2 : l’exécution des traces, en plus du profil, d’autres critères doivent être pris en compte tels que les dis- Facette3 : positifs physiques disponibles, la cohérence entre Mode3 : le langage d’interaction sélectionné et les logiciels accessibles dans l’environnement informatique de Modalité3 : l’utilisateur cible, etc. } Extraction de connaissances d’adaptation Cette connaissance peut être définie par le concep- teur ou générée automatiquement à partir de l’ana- L’objectif est d’extraire des connaissances d’adap- lyse des traces d’interaction. Ce dernier cas est pré- tation concernant les modalités d’un type d’action senté dans la section suivante. Ai à partir des traces stockées dans la base de traces. Le principe de la méthode d’extraction de connaissances consiste à : 2012 - International Journal of Technologies in Higher Education, 9(3) 63 www.ijthe.org
RITPU • IJTHE Algorithme d’extraction Chercher dans la base de traces l’ensemble de connaissances des utilisateurs qui ont réalisé une action de type Entrée : base de traces, seuil proche ε de 0. Ai en utilisant une modalité Mi, Sortie : connaissances d’adaptation • Déterminer, dans les profils de ces utilisa- teurs, les propriétés qui sont très proches ou Pour (chaque action Ak de type Ak dans la base de identiques, trace) faire • Affecter ces propriétés au mode modei associé E = L’ensemble des modalités associées à à la modalité Mi de Ai , l’action Ak • Ajouter la facette (modei, Mi) à la connais- Pour (chaque modalité ∈ E) faire sance de Ai , puis Construire la matrice M • Refaire le même raisonnement pour toutes les Modej = {} modalités associées aux actions de type Ai . Pour (chaque colonne pj de la Formellement, pour tous les observés ok = (Ak, Mk) matrice) M faire de la base de traces, on définit la matrice M = (vij) si ((max(v1j, …, vmj) – où 1 ≤ i ≤ m et 1 ≤ j ≤ n, avec : min(v1j, …, vmj))< alors • m : le nombre d’utilisateurs qui ont réalisé X = moyenne (v1j, l’action Ak avec la modalité Mk, …, vmj) • n : le nombre de propriétés du profil utilisa- teur, mode j = mode j ∪ { pj ∈[x− ε,x+ ε]} • vij : la valeur de la propriété pj de l’utilisateur ui. fin Par la suite, on applique l’algorithme suivant : fin Ajouter la facette au type Ak fin fin 64 2012 - Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire, 9(3) www.ritpu.org
IJTHE • RITPU Cadre applicatif : formation VCIel L’application que nous visons dans ce travail ce qui est très contraignant et coûteux pour l’admi- concerne la formation VCIel (Sehaba et Metz, nistrateur, souvent préoccupé par d’autres tâches. 2011). VCIel6 (Visualisation et conception infogra- phiques en ligne) est un Master 2 entièrement en En outre, le contenu de certaines fonctions n’est ligne et à distance. Il vise à former des profession- pas adapté à tous les apprenants. En effet, chaque nels dans les domaines de la production multimédia année, VCIel accueille à distance une vingtaine et les technologies de l’Internet, l’infographie 2D- d’étudiants, en formation initiale ou en formation 3D et la conduite de projet. continue, provenant de différents pays. Cette di- versité de provenance, tant géographique qu’ins- Les apprenants de cette formation accèdent aux titutionnelle, nécessite des mécanismes adaptatifs différents modules de la formation à travers la pla- afin que le système d’aide puisse adapter ses répon- teforme SPIRAL7 (Renaut, Batier, Flory et Heyde, ses selon les spécificités de chaque apprenant : ses 2006). Cette dernière met à disposition des utilisa- compétences, son rythme d’apprentissage, sa façon teurs des outils collaboratifs permettant des échan- d’apprendre, etc. ges synchrones et asynchrones entre les différents étudiants et entre les étudiants et leurs tuteurs. Afin L’objectif de notre travail dans ce cadre applicatif de faciliter l’utilisation de cette plateforme par les était de développer un module permettant aux tu- tuteurs et les apprenants, SPIRAL dispose d’un teurs et aux étudiants de s’entraider par le biais de système d’aide offrant une description détaillée de partage de traces. Ce module devait être capable ses principales fonctionnalités telles que l’inscrip- de transformer la trace d’un utilisateur donné pour tion d’un étudiant à un module, l’activation d’une qu’elle soit adaptée à l’utilisateur cible en tenant ressource (clavardage, forum, etc.), l’affichage des compte de son profil. statistiques de connexion, etc. Dans le cadre de cette formation et sur la base des Le système d’aide de cette plateforme est organisé modèles présentés dans cet article, nous avons dé- sous forme d’un ensemble de briques. Chaque bri- veloppé une application qui permet aux étudiants que possède un identifiant, un nom, une description de s’entraider par le biais du partage d’expérien- et un ensemble de fonctions. Chaque fonction per- ces. Cette application a été implémentée en JAVA met aux utilisateurs (tuteurs ou apprenants) ne maî- J2EE. Les profils des utilisateurs et les connais- trisant pas la plateforme d’être guidés dans leurs sances d’adaptation sont stockés dans des fichiers actions pour réaliser leurs tâches. XML. Le kTBS8 (kernel for Trace Base System) a été utilisé pour stocker les traces d’interaction. Les Les statistiques montrent que les fonctions d’aide données du kTBS sont codées en RDF9 (Resource sont très peu consultées bien que les utilisateurs Description Framework). L’interface de cette ap- aient des difficultés à utiliser certaines fonction- plication est basée sur les technologies JavaScript nalités de la plateforme. Ils préfèrent souvent faire et CSS appel au responsable de la formation ou à leurs col- lègues pour sortir d’une situation de blocage plutôt que de consulter l’aide. Une des raisons qui expli- que ce faible engouement réside dans le fait que le contenu de l’aide ne couvre pas toutes les fonction- nalités de la plateforme. En effet, l’aide SPIRAL est gérée par l’administrateur qui peut créer, modi- fier ou supprimer des briques et/ou des fonctions, 8 Le kTBS est un prototype du SGBT (système de gestion 6 http://vciel.univ-lyon2.fr de base de traces) : http://liris.cnrs.fr/sbt-dev/ktbs http://spiralconnect.univ-lyon1.fr 9 http://www.w.org/RDF 2012 - International Journal of Technologies in Higher Education, 9(3) 65 www.ijthe.org
RITPU • IJTHE Figure 3. Interface de création de connaissances d’adaptation Cette interface permet à chaque utilisateur d’intro- La figure présente un exemple d’une trace parta- duire son profil, de partager ses traces avec d’autres gée et le résultat de sa transformation. Ces deux tra- utilisateurs, de recevoir les traces des autres utili- ces sont stockées dans le kTBS. Comme le montre sateurs et, si nécessaire, de transformer ces traces cette figure, les traces peuvent être visualisées dans afin qu’elles soient adaptées à son profil. Quant à différents formats : HTML, RDF, TTL, etc. (1). La l’administrateur, il peut créer, modifier ou suppri- trace de la figure .A a été créée par l’utilisateur mer manuellement des connaissances d’adaptation Bob et stockée dans sa base (nommée user_1) avec et extraire ces connaissances automatiquement à l’identifiant t_ (2). Cette trace représente l’activité partir des traces stockées dans le kTBS. de l’utilisateur Bob. Il s’agit de déplacer, compi- La figure montre l’interface qui permet de confi- ler et exécuter un fichier LaTeX. Faute de place, la gurer les connaissances d’adaptation. Cette interfa- figure ne montre que deux observés : déplacer un ce correspond au compte de l’utilisateur « K.Seha- fichier () et compiler un fichier LaTeX (). Les ba ». En tant qu’administrateur, cet utilisateur peut actions de cette trace sont effectuées avec des com- gérer les connaissances d’adaptation et les profils mandes Linux. Cette trace a été partagée avec l’uti- des utilisateurs. Les modèles de ces derniers ont lisateur Alice, puis transformée en tenant compte été présentés dans les sections « Formalisations ». de son profil (Alice possède peu de connaissances Comme le montre la figure, cette interface est com- concernant les commandes Linux et MS-DOS, et posée de deux parties : la première partie permet préfère utiliser l’interface graphique). de sélectionner un type d’action, puis de visualiser ses facettes. La deuxième partie permet de manipu- ler la modalité et le mode de la facette sélectionnée dans la première partie. Ainsi, l’administrateur peut créer ou modifier la modalité de la facette (média et langage d’interaction) et/ou son mode (propriétés et leurs intervalles). 66 2012 - Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire, 9(3) www.ritpu.org
IJTHE • RITPU Figure 4. Exemple d’une trace et résultat de sa transformation Pour cela, pour tout observé de la trace partagée, le système a associé la modalité qui maximise la similarité entre son mode et le profil d’Alice. Com- me le montre la figure 5, pour l’observé move_file (déplacer fichier), le système a calculé les simila- rités entre le profil d’Alice et les différents modes de la connaissance d’adaptation du type d’action « move_file ». Ainsi, le système a sélectionné la modalité GUI (interface graphique) parce qu’elle est la plus proche du profil d’Alice. 2012 - International Journal of Technologies in Higher Education, 9(3) 67 www.ijthe.org
RITPU • IJTHE Figure 5. Exemple « calcul de similarité » Le résultat de cette transformation a été stocké dans capacité à faire évoluer le contenu de l’aide d’une la base d’Alice (nommée user_) avec l’identifiant manière dynamique ainsi qu’à générer des aides t_, comme le montre la figure 5.B. Tous les obser- adaptées au profil de leur utilisateur cible. Ainsi, vés de cette trace ont été transformés avec des mo- nous avons proposé des modèles de représentation dalités adaptées [voir (6) et ()] au profil d’Alice de traces, de profil utilisateur et de connaissances (commandes GUI). d’adaptation. Nous avons également proposé des méthodes d’adaptation de traces et d’extraction de Conclusion connaissances d’adaptation à partir d’une base de traces. Cet article tente d’apporter une réponse à la problé- L’application de notre travail concerne la formation matique de compatibilité entre la vision du concep- VCIel. Il s’agit de proposer une aide adaptative à teur de l’aide et les compétences effectivement base de traces permettant de faciliter l’utilisation de requises des utilisateurs. En effet, plusieurs études la plateforme SPIRAL. (Capobianco et Carbonell, 2006; Leplat, 1998) po- sent le problème de l’écart entre ces deux représen- Nous travaillons actuellement sur la validation de tations, ce qui explique en partie les difficultés ren- notre approche par des expérimentations sur des contrées par les utilisateurs des systèmes d’aide. traces issues de cette plateforme. Également, nous sommes intéressés par le partage d’expériences en- Dans ce travail, nous avons proposé une approche tre utilisateurs avec et sans handicaps. d’un système d’aide à base de traces. Il s’agit de considérer les traces d’interaction comme des sour- ces de connaissances que le système peut utiliser pour aider ses utilisateurs en cas de situation de blo- cage. L’avantage de cette approche réside dans sa 68 2012 - Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire, 9(3) www.ritpu.org
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