The EMPIRE BROADSWORD surfaces
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4 The EMPIRE BROADSWORD surfaces Like thousands of other wrecks in Baie de Seine, the EMPIRE BROADSWORD could have remained anonymous and have slowly disintegrated, 3 nautical miles off St Laurent-sur-mer right in front of a beach called Omaha at the time of her sinking. After the war, the State services marked with a green buoy the skele- ton of the ship intended for troops transport. Then many fishermen would meet at “la bouée verte” (the green buoy), forgetting its original name. The massive bulk of the ship had quickly become a den for bass, coalfish and various congers. In the 1970s, when sport diving started to develop rapidly, the wreck received new visitors : besides apnea divers who enjoyed the site, aqualung divers could visit the wreck and all its nooks, scattered about objects extracted from the iron structure. It was a time when diving often merged with scrap dealing as History had not yet paved the way for wreck protection. The creature was being plundered. As for History, it emerged later, when the veterans were getting older and their need to speak and tell could be felt. The English veterans were the first to be willing to tell about this part of History. Some forerunners like Mark James with his work D Day Wrecks, and trawlers fitted out for diving cruise from England like The White Horse, enabled english divers to explore the wreck from top to bottom much. Then television got involved, not directly shooting the wreck but the HMS Lawford and broadcasting a documentary in the UK questioning a man called Peter Patchett. He was the son of the Commandant of the BROADSWORD, the only Commandant of the ship : Eric Patchett. Peter had in his possession many documents inherited from his father and was also in relation with some veterans who had survived the sinking and gathered into an association. We can mention for instance John Langdon, Frank Warren, Ted Webb. We got in touch from that point. The meeting was full of emotion. For them. For us. We exchanged about our knowledge. They revealed their testimony, a bit like relieved of a burden, living again some moments with an unsuspected intensity with a brilliance in their wet eyes. We told them about what the ship had become and brought them some pictures and videos. This book is the result of these meetings and talks. Here, our wish is to thank our friends from the association of the Broadword veterans. Helene Caron, Yves Marchaland, Yves Marchaland in Reverend Langdon’s house at Ripon. Traduction : Cécile Corbes Hélène Caron, Yves Marchaland chez le Révérend John Langdon à Ripon.
5 L’EMPIRE BROADSWORD fait surface Comme des milliers d’autres épaves en Baie de Seine, l’EMPIRE BROADSWORD aurait pu rester anonyme et se désagréger lentement trois milles au large de St Laurent-sur-mer dont la plage s’appelait, au moment de son naufrage, Omaha Beach. Après la guerre, les services de l’Etat, plutôt que de ferrailler cette épave, marquèrent la carcasse du transport de troupes d’une bouée verte... De nombreux pêcheurs se rencontraient à « la bouée verte » Peter Patchett, John Langdon, oubliant le nom d’origine, la masse énorme du navire étant devenue Yves Marchaland. rapidement un repaire pour les bars, lieus et autres congres. Dans les années 1970, quand la plongée de loisir commence à prendre de l’essor, l’épave reçoit de nouvelles visites ; outre les apnéïstes qui fréquentent le lieu, ce sont les plongeurs en scaphandre autonome qui vont pouvoir examiner l’épave dans tous ses recoins et disséminer dans les foyers alentour des objets arrachés à sa tôle. C’est une époque où plongeur rime avec ferrailleur, mais c’est dans l’air du temps et l’histoire n’a pas encore fait son chemin : on se sert sur la bête. L’Histoire elle, va ressurgir un peu plus tard, lorsque les vétérans vieillis- sent et que le besoin de parler, de raconter se fait sentir. Mais les vétérans sont Anglais et ce sont les Anglais qui sont les premiers à vouloir la dire, cette histoire. An “Ever Ready” rasor, found on the Il y a des précurseurs comme Mark James avec son ouvrage « D Days Empire Broadsword’s wreck. Wrecks », mais aussi des chalutiers, comme le White Horse, aménagés Un rasoir « Ever Ready » trouvé sur l’épave de l’Empire Broadsword. pour des croisières-plongées au départ de l’Angleterre qui permettent aux « English Divers » d’explorer l’épave de fond en comble au grand dam de celui qui en a la concession sur place : Jacques Lemonchois. Puis la télévision s’en mêle. Non pas en filmant directement sur l’épave de L’EMPIRE, mais sur celle du H.M.S LAWFORD. Un reportage diffusé outre Manche qui interpelle un certain Peter Patchett. Il est le fils du commandant du BROADSWORD, le seul commandant que ce navire ait connu : Eric Patchett. Peter possède de nombreux documents hérités de son père, mais il est aussi en relation avec des vétérans du naufrage qui sont regroupés en association. Citons John Langdon, Franck Warren, Ted Webb. C’est donc par l’intermédiaire de la petite lucarne que nous Peter Patchett and his wife, with entrons en contact. Helene Caron and Yves Marchaland. Peter Patchett et sa femme avec La rencontre est pleine d’émotion. Pour eux. Pour nous. Nous échangeons Hélène Caron et Yves Marchaland. nos savoirs. Ils vont nous livrer leurs témoignages un petit peu comme une délivrance, revivant certains moments avec une intensité insoupçon- née et une petite flamme s’allumant dans des yeux humides. Nous allons leur raconter ce que le navire est devenu. Leur apporter des images et des films. Ce livre est le résultat de ces rencontres et dialogues à bâtons rompus. Que nos amis de l’association des vétérans du BROADSWORD en soient ici remerciés. Yves Marchaland
21 Mardi 6 juin Peu de temps avant minuit, le convoi est rejoint par une escorte armée, presque en silence, seulement visible dans le clair de lune. Pas un signal n'est échangé et on poursuit la route à vitesse maximum. Soudain au Sud-Ouest, des fusées éclairantes zèbrent le ciel, suivies de peu par les éclairs des bombes, et les bruits sourds des explosions se font entendre dans le lointain. Le tonnerre des canons allemands réplique. Ce sont les parachutistes largués sur les côtes normandes qui sont pris pour cible. Vers 3 h du matin le haut-parleur du bord réveille ceux qui dormiraient encore ! Les hommes s'alimentent et le jour pointe, l'aube permet d'a- percevoir les côtes à travers la brume de mer. Le vent souffle à 30 km/h et les creux oscillent entre 2 et 3 mètres. Les premiers avions passent au-dessus du convoi, ce sont des Typhoons se dirigeant vers la côte française. Plusieurs LST sont déjà là, sans avoir été repérés puisque aucune activité hostile n'est décelée. Tous les hommes sont maintenant A squadron of Typhoons flying over sur le pont, essayant de deviner la plage, lieu de leurs futurs exploits… France in search of ennemy units. Une escadrille de Typhoons survole la France à la recherche des colonnes ennemies. The first voyage of the EMPIRE BROADSWORD on 6th June. Leaving the Solent the ship sailed on the eastern flank of the fleet to arrive at dawn and drop anchor in front of Ouistreham. Document from the journal of Lieutenant Bourne. Le premier voyage de l’EMPIRE BROADSWORD le 6 juin. Parti du Solent, le bateau navigua sur le flanc Est de la flotte pour venir à l’aube mouiller devant Ouistreham. Document provenant du journal du Lieutenant Bourne.
29 De retour vers Cowes La BBC annonce déjà le succès du débarquement et le Capitaine Patchett s'adresse à l'équipage : « A vous tous, membres de l'équipage et artilleurs, je tiens à vous remercier pour votre participation à cette mémorable journée, je suis fier de vous ». Puis il donne l’autorisation que chaque marin ait droit à deux bouteilles de bière pour fêter l’évènement. En temps normal, l'alcool est interdit à bord, alors tout le monde profite de l'aubaine… After the conquest of the Normandy shores, A l'approche de la côte, le navire est survolé par plus de 200 Stirling supplies were brought in by various cargo tractant des Horsa, des planeurs chargés d'hommes ou de matériel ships, the most modest of which came beaching to unload. pour alimenter les têtes de pont. Les 4 bâtiments arrivent à Spithead, Après la conquête du littoral normand, le salués par les jets d'eau d'un chasseur de mines, mais les hommes trop ravitaillement s’effectue avec des cargos de toutes sortes dont les plus modestes épuisés, répondent d’un simple salut, oubliant peut-être la participation viennent s’échouer sur la plage. de ce bateau à la sécurisation du voyage. A 22 h 30, l'EMPIRE BROADSWORD jette l'ancre devant Cowes. Tous les hommes, harassés par cette journée s'effondrent sur leur couchette. Mercredi 7 juin Les yeux rougis par cette journée exténuante, l'équipage passe la journée à se reposer, après avoir effectué les tâches habituelles. Jeudi 8 juin Après une nouvelle nuit de repos, la forme est revenue pour tous. Les Marines s'affairent à réparer les dégâts occasionnés par les mitrailleuses allemandes dans les LCA et le bateau n'est plus consigné. Ceux qui ne sont pas de garde prennent la navette, le Liberty boat, pour se rendre à Cowes. Les boutiques sont petites et peu achalandées, les rues étroites et sombres, et pour couronner le tout, il pleut des cordes sans disconti- nuer. Une des seules distractions reste le cinéma ; en ces temps difficiles, même si le film n'est pas passionnant, il permet de se changer les idées… Alfred Hitchcock, a young film-maker serving his country, made several films depicting the difficulties of the war for the civilians. He was also one of the first to film the liberation of the concentration camps in the centre of Europe. The film “Lifeboat” was issued in 1944. Jeune cinéaste au service de la nation anglaise, Alfred Hitchcock réalise plusieurs films relatant la difficulté de la guerre vécue par les civils. Il est aussi un des premiers à filmer la libération des camps de concentration au centre de l’Europe. Le film « Lifeboat » est sorti en 1944. The gloomy railway station of Cowes reflected a country that was resisting but suffering too. La triste gare de Cowes est un reflet d’une Angleterre qui résiste mais qui souffre.
33 La 2 e traversée vers Omaha-Beach Samedi 10 juin Le BROADSWORD est encore à l'ancre. Les hommes sont calmes, beaucoup d'entre eux ont déjà fait la campagne d'Afrique du Nord. Ils se demandent ce qu'ils vont trouver de l'autre côté de la Manche. Ils discu- tent, jouent aux dés, aux cartes, regardent la côte, mais leurs pensées sont ailleurs… Quand ils jouent de l'argent, c'est avec les nouveaux billets imprimés aux Etats-Unis qui ressemblent aux dollars, des billets de 5, 10, 100 francs ou des marks allemands qui changent de main facilement et parfois jusqu'à 30 livres d'un coup. Enfin le convoi se forme et se met en route. Il y a là, le SS MONOWAI, un vieux bateau d'avant-guerre transformé en transport de troupes, l'EMPIRE SPEARHEAD, sister-ship du BROADSWORD, ainsi que 4 destroyers de la classe HUNT portant des canons de 4 inches. Un peu avant 13 h, trois sourdes explosions sont ressenties, et tout le monde se précipite sur le pont. Deux destroyers arborant le drapeau blanc à croix noire, signe de danger, décrivent des cercles autour du convoi. Ils ont localisé un écho suspect et lancent des charges sous- marines. Mais rien d'autre à signaler jusqu'à l'arrivée à Omaha. Personne ne semble attendre ce convoi et le navire amiral lui propose simplement de s'amarrer où il pourra ! Il est 15 heures. La mer est embouteillée de toutes sortes de navires, c'est incroyable. Le bruit des canons résonne derrière les collines de Vierville et de la fumée monte derrière les arbres. Vers 17 h, un contrordre est donné : direction Utah Beach, en face de Carentan et d'Isigny. Au passage, les épaves dont la proue ou les mâts émergent, semblent vouloir dissuader tout navire de s'aventurer dans des eaux si peu hospitalières. A l'arrivée à Utah, l'acti- vité redouble, les bateaux sont nombreux mais on voit aussi des épaves et des LCT échoués. Les 1 400 hommes sont débarqués grâce aux 9 LCA restants et à quelques LCM arrivés en supplément. Les Marines sont The accomodations of the troops became calmes, pas de cris, pas de chants, pas de salut. L'équipage de l'EMPIRE big enough on land to welcome entire qui les regarde débarquer, sait que la ligne de front est proche. Peut-être divisions to replace the troops of D-Day which were exhausted. le savent-ils aussi… Vers 22 h, le BROADSWORD repart s'ancrer au large, La tête de pont est maintenant la nuit est tranquille excepté le bruit lointain des explosions… suffisamment importante pour que les divisions arrivent en renfort afin de relever les troupes épuisées du Jour J.
34 Go back to Omaha-Beach Monday June 12th The convoy returning to England was made up this time of thirty ships, most of them Liberty ships, and left at 0800hrs. The EMPIRE BROADSWORD was designated the ship in command and took up position at the head, protected on all sides by an impressive fleet of destroyers. Once again the ROC was on alert, especially as the convoy was very slow. But enemy aircraft were no more visible than on the preceding crossing, and twelve hours later the ship tied up at Cowes. Saturday June 17th The third crossing of the EMPIRE BROADSWORD began with 1268 Americans on board. We were accompanied by the EMPIRE BATTLEAXE, but only one destroyer as escort, a very feeble protection against U-boat attacks. At sea the convoy joined SS GLENROY, the ULSTER MONARCH and the EMPIRE ANVIL, who were themselves escorted by 4 destroyers. It was much more reassuring especially as the convoy was transporting 10,000 men, 4000 on the GLENROY alone. This third voyage experienced no enemy attacks. Whilst the three other ships turned towards Utah, the EMPIRE BROADSWORD and the BATTLEAXE landed their troops at the official port of Omaha, in the 9 LCAs and once again it was necessary to call upon the ‘local’ LCMs. LCA launched from the EMPIRE The transfer of troops from the ship to the LCM was a difficult and dan- BROADSWORD during a training exercise gerous business. The men had to choose the best moment to jump into at Portsmouth in the spring of 1944. Mise à l’eau des LCA de l’EMPIRE the craft while they were hanging on to the fixed ladder attached to the BROADSWORD au cours d’un exercice ship’s side and while the LCM below was rising and falling some six feet d’entraînement à Portsmouth au printemps 1944. at a time. Towards 1800hrs the ship was making way to rendezvous the returning convoy but half an hour earlier the GLENROY had struck a mine in rejoining the convoy. Two tugs had already taken charge of her and she seemed likely to be able to return to England… HMCS PRINCE DAVID.
38 Always to Omaha Friday June 23rd Since the middle of the night the EMPIRE BROADSWORD had been on her fourth crossing, again to Omaha, in the company of two other troop transporters and three destroyers. Many other convoys were also making the voyage: LSTs full of various vehicles: lorries, jeeps, ambulances, bulldozers, tractors… Towards 1000 hrs the EMPIRE BROADSWORD reached Omaha, where there was still intense activity because of the enormous damage caused by the storm: the number of Arrival of blood by airplane, in special containers. wrecks was striking! The gale had begun on 19th June, blowing from Arrivée du sang par avion dans des the North-East with unusual force for three days and causing many conteneurs spéciaux. ships to be driven into each other whilst temporarily out of control. Causeways were out of order, phenix and breakwater sunk. In the face of such chaos the disembarkation of troops took place at Utah. There too the storm had left its traces. It had caused worse damage than that inflicted by the enemy. Once again the LCMs were called upon to assist the ship’s remaining nine LCAs in landing the troops. Around 1500hrs everything was completed. As usual there was a continuous ballet of Spitfires, Thunderbolts and Typhoons, as well as a number of Lightnings, Marauders and Bostons. The Dakotas kept up a regular ‘bus service’ between the two coasts, bringing in troops and stores and returning to England with wounded. Around 1600hrs seven of the nine EMPIRE BROADSWORD LCAs were secured in their davits, but the other two had not returned. Caught by the low tide they could not get back to the ship. Captain Patchett sent another LCA to recover the missing ones but it suffered the same fate: immobilised by a strong tidal range and rapidly appearing sandbanks. In the end they were recovered by the EMPIRE MACE which had empty davits. At that time there were only six on board the EMPIRE BROADSWORD. At 1800hrs the EMPIRE BROADSWORD took up its position in the convoy returning to Cowes. The fights and the storm left an impressive number of shipwrecks of all sizes on the beaches and lying in the seabed of the Normandy waters. It would take more than 20 years to clean them up. Les combats puis la tempête laissent un nombre impressionnant d’épaves de toutes tailles sur les plages et dans les eaux normandes. Il faudra plus de 20 ans pour les éliminer.
39 Toujours vers Omaha Vendredi 23 juin Depuis le milieu de la nuit le BROADSWORD effectue sa quatrième traversée, de nouveau vers Omaha, en compagnie de 2 autres transports de troupes et de 3 destroyers. De nombreux autres convois font également le trajet, des LST remplis de matériel divers : camions, jeeps, ambulances, bulldozers, tracteurs… Vers 10 h, le BROADSWORD atteint Omaha, où règne toujours une intense activité à cause des énormes dégâts causés par la tempête : le nombre d'épaves est impressionnant ! Le coup de vent a commencé le 19 juin, soufflant du Nord-Est avec une rare violence pendant 3 jours et drossant à la côte de nombreux bateaux. Les routes flottantes sont inutilisables, les pontons ont coulé ainsi que les défenses de béton et les brise-lames. Devant un The most severe cases were rapidly sent tel capharnaüm, le débarquement des troupes se fait à Utah. Là aussi la back to England. tempête a laissé des traces, elle a occasionné des dégâts largement Les cas les plus graves sont rapidement envoyés en Angleterre. supérieurs à ceux infligés par l'ennemi. Une fois de plus on fait appel aux LCM pour activer le débarquement des troupes. Vers 15 h, tout est terminé. Comme d'habitude, le ballet des Spitfire, Thunderbolt et Typhoon est continuel. S'y ajoute également celui des Lightning, des Maurauder, et des Boston. Des Dakota en nombre assurent des liaisons régulières entre les deux côtes. Ces « charters » amènent des troupes et du maté- riel, et permettent de rapatrier rapidement les blessés en Angleterre. Vers 16 h, 7 des 9 LCA de l’EMPIRE sont sécurisés sur leurs bossoirs, mais les 2 autres ne sont pas rentrés, coincés par la marée basse, incapables de regagner leur bateau. Le Capitaine Patchett envoie un autre LCA pour récupérer les manquants mais il subit le même sort : immobilisé par une marée à fort coefficient et des bancs de sable découvrant rapidement… Finalement, ils seront récupérés par l’EMPIRE MACE qui possède des bossoirs vides. A présent, il ne reste plus que 6 LCA à bord du BROADSWORD. A 18 h, l’EMPIRE trouve sa place dans le convoi de retour vers Cowes. Until the end of November 1944, the beaches and artificial harbours were used by the Allies to unload all sorts of special machines to the astonishment of the local population. Jusqu’à la fin novembre 1944, les plages et les rades artificielles servent aux Alliés pour débarquer toutes sortes d’engins spécialisés qui feront l‘étonnement des Normands.
42 The last way The EMPIRE BROADSWORD was following a route parallel to the coast, passing the wreck of the Liberty ship CHARLES MORGAN, sunk by a mine several days earlier. Patchett was more and more concentrated. The other ships in the convoy were in sight and the EMPIRE BROADSWORD was about to cross the buoy marking the departure channel when two explosions shook the ship. In the cabins, those who were resting on their bunks were thrown into the air. Objects were smashed against the insides of the ship, wounding sailors and gunners with varying degrees of seriousness. The ship took a list to port side and drawn men rushed on deck. The EMPIRE BROADSWORD had been hit by two mines and began to sink by the stern. A black smoke let off and spilt all over the ship. Twenty five minutes after the explosion, only the bows are still visible; the rescue boats are at the scene. These photos were taken by the doctor Surgeon Lieutenant J D Trethowan R.N.V.R. on board the EMPIRE BATTLEAXE which was to take most of the men of the EMPIRE BROADSWORD to England. Vingt-cinq minutes après l’explosion, seule la proue est encore visible ; les secours sont sur zone. Ces photos ont été prises par le Lieutenant J. D. Trethovan RNVR, médecin à bord de l’EMPIRE BATTLEAXE, qui ramènera la plupart des hommes du BROADSWORD en Angleterre. The Captain ordered one of the anchors to be ‘let go’ to try and stabilise her but by now water was pouring over the stern on the port side. Several men are reported missing. In the face of the severity of the damage, the captain realised that his ship was lost and immediately gave the order to ‘Abandon Ship’. Already vessels in the neighbourhood were sailing to give assistance. The EMPIRE BATTLEAXE was one. The marines lowered one of the LCAs on the port side, while those on the starboard side remained inaccessible. The life rafts had been thrown several tens of metres away under the shock of the explosion. The members of the crew who always wore a life-jacket jumped into the water, which was covered with debris and fuel, and tried to get far away from the ship as quickly as possible in order not to be sucked under as the ship was sinking. A fo’c’sle gangway. Une coursive du château.
43 Le dernier trajet L’EMPIRE fait route parallèlement à la côte. Le capitaine, par un des hublots de sa cabine, aperçoit la proue du liberty-ship CHARLES MORGAN qui émerge encore, coulé par une mine quelques jours plus tôt. Patchett redouble d’attention. Les autres navires du convoi sont en vue et le BROADSWORD va franchir la bouée qui marque le chenal de départ quand deux explosions secouent le bateau. Dans les cabines, ceux qui se reposent sur leurs couchettes sont projetés en l’air. Les objets se fracassent contre les parois du bateau, blessant marins et artilleurs plus ou moins grièvement. Le bâtiment prend immédiate- ment de la gîte par bâbord arrière, des hommes hagards se ruent sur le pont. L’EMPIRE touché par deux mines, commence à s’enfoncer par la poupe. Une fumée noire s’échappe des superstructures et envahit les différents ponts. The libertyship CHARLES MORGAN sinking by the stern. Le liberty-ship CHARLES MORGAN s’enfonce par l’arrière. Le capitaine se précipite à l’avant et jette l’ancre pour essayer de stabi- liser le navire. A présent, l’eau affleure la poupe par bâbord. Plusieurs hommes sont portés disparus. Devant la gravité des dommages, le capitaine réalise que son navire est perdu et donne immédiatement l’ordre d’évacuation. Déjà des bâtiments proches font route pour lui porter assistance. L’EMPIRE BATTLEAXE en fait partie. Des Marines mettent à l’eau un des LCA de bâbord, alors que ceux de tribord restent inaccessibles. Les radeaux de sauvetage ont été projetés à plusieurs dizaines de mètres sous le choc de l’explosion. Des hommes d’équipage vêtus comme toujours de leurs gilets de sauve- tage sautent dans l’eau couverte de débris et de carburant, et tentent de s’éloigner le plus vite possible du navire pour ne pas être aspirés par la masse de métal qui s’enfonce inexorablement dans les eaux troubles de la Manche.
47 Ainsi s’achève la carrière de l’EMPIRE BROADSWORD. Un destin à la fois glorieux et banal, celui de nombreux navires dans ces moments sombres faits d’angoisse et de gloire. Ces navires menés par des hommes dont le seul but était d’assurer leur mission : approvisionner le front en hommes et en matériel. L’EMPIRE BROADSWORD aura donc transporté et débarqué sans dommages jusqu’à cet instant fatal, un peu plus de 5 000 hommes, dont les destins se sont éparpillés jusqu’à Berlin. Sa carcasse repose à 3 milles nautiques des côtes de ce qui fut Omaha Beach, aujourd’hui redevenue St Laurent-sur-mer et Vierville. Par moins de 30 mètres de fond à marée haute, l’épave brisée en trois morceaux est couchée sur tribord. Epargnée par le ferraillage de l’après-guerre, elles est devenue le témoin silencieux d’une époque heureusement révolue et fait le bonheur des plongeurs qui ont ici le rare privilège de découvrir le bateau en assez bon état. Dans ce secteur géographique, c’est sûrement l’une des plus belles épaves à visiter en toute sécurité. After mast of the EMPIRE BROADSWORD. Mât arrière de l’EMPIRE. The stern winches. Les treuils de poupe. Sonar image from the rear of the EMPIRE BROADSWORD. Image sonar de l’arrière du BROADSWORD. The stern anchor. L’ancre de la poupe.
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