Théma - PROGRAMMES JEUNESSE : Offre et consommation octobre 2018 - Les Collections CSA
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Programmes jeunesse : offre et consommation Sommaire Sommaire ..................................................................................................................................................... 5 Introduction ................................................................................................................................................. 7 Le CSA garant d’une offre de programmes jeunesse adaptée aux jeunes publics 7 La méthodologie et le périmètre l’étude 9 I. État des lieux de l’offre de programmes jeunesse ................................................................... 12 Panorama général 12 L’offre de programmes jeunesse sur les chaînes de la TNT 15 1. L’offre d’animation des chaînes de la TNT en 2016 16 1.1. L’offre d’animation, en constante progression depuis 2008 ............................................. 16 1.2. Le volume total annuel et la répartition par chaîne .......................................................... 16 1.3. L’offre d’animation, majoritairement constituée de dessins animés courts..................... 17 1.4. L’offre de programmes des chaînes jeunesse constituée majoritairement d’animation ....................................................................................................................... 18 1.5. La prédominance de l’animation française........................................................................ 20 2. Les focus thématiques 22 2.1. Les programmes jeunesse, principalement diffusés en matinée sur les chaînes généralistes et toute la journée sur les chaînes dédiées .................................................. 22 2.2. Une programmation pour les enfants adaptée à tous les âges mais peu diversifiée en termes de genre ........................................................................................................... 23 2.3. Les programmes pour adolescents : une offre relativement limitée et difficilement identifiable ........................................................................................................................ 26 2.4. La complémentarité entre la programmation en linéaire, la télévision de rattrapage et les contenus numériques .............................................................................................. 27 II. La consommation des programmes par le jeune public .......................................................... 30 Méthodologie 31 1. Les programmes les plus regardés par les jeunes en 2016 32 1.1. Les programmes de la première partie de soirée sont les plus appréciés ........................ 32 1.2. Les programmes jeunesse populaires auprès des plus jeunes, le divertissement et la téléréalité auprès des plus âgés ................................................................................ 33 1.3. Chez les plus jeunes, l’animation française est appréciée en journée alors que la soirée est dominée par l’animation américaine..................................................... 35 5
Programmes jeunesse : offre et consommation 2. L’audience des jeunes au cours de la journée 35 2.1. Consommation journalière moyenne ................................................................................ 35 2.2. L’audience de la matinée ................................................................................................... 37 2.3. L’audience de l’après-midi ................................................................................................. 38 III. Un focus sur une semaine de programmes jeunesse .............................................................. 41 1. Périmètre et méthodologie 41 2. Les principaux constats par genre, pays d’origine, source et date de création 41 2.1. Une programmation constituée essentiellement de dessins animés courts, dont la moitié est d’origine française ............................................................................... 42 2.2. Une forte présence de créations originales, suivies d’adaptations littéraires et de reprises des programmes d’animation .................................................................... 42 2.3. Une programmation s’adressant surtout aux enfants ...................................................... 43 2.4. Une prédominance des créations récentes dans l’animation française............................ 44 3. Les principaux constats relatifs au contenu : cadre d’action et personnages 44 3.1. Une action se déroulant soit dans un lieu familier pour l’enfant, soit dans un univers fictif .................................................................................................. 44 3.2. Des programmes mettant en scène en grande majorité des groupes .............................. 45 3.3. Des personnages majoritairement humains, enfants ou adolescents, et plutôt masculins ............................................................................................................ 45 3.4. Des personnages courageux, intelligents et enthousiastes, mais aussi beaucoup d’anti-héros ..................................................................................... 46 3.5. Une représentation sexuée de certaines caractéristiques ................................................ 47 3.6. Un double degré de compréhension de certains dessins animés ..................................... 48 3.7. Une dimension éducative plus ou moins marquée ........................................................... 48 Conclusion et perspectives d’action .................................................................................................... 50 Annexe 1 : Répartition des cases jeunesse sur une semaine type 51 Annexe 2 : Critères d’analyse des programmes jeunesse 52 Annexe 3 : Contributions des syndicats des producteurs reçues par le Conseil 53 6
Programmes jeunesse : offre et consommation Introduction Le CSA garant d’une offre de programmes jeunesse adaptée aux jeunes publics Dans le cadre des missions qui lui sont confiées par la loi relative à la liberté de la communication du 30 septembre 1986, le Conseil assure un suivi des programmes diffusés sur les services de télévision et veille notamment à la qualité et à la diversité de ces programmes. À ce titre, il porte une attention particulière aux programmes destinés à la jeunesse qui favorisent l’apprentissage et l’épanouissement physique, mental et moral des enfants et des adolescents. Dans ce domaine, le Conseil encourage notamment le développement de la création française et européenne, à travers les obligations des chaînes relatives à la diffusion et au financement des œuvres d’animation. En outre, la protection des enfants et des adolescents vis-à-vis des programmes des services de communication audiovisuelle susceptibles de nuire à leur épanouissement est l'une des missions que les articles 1er et 15 de la loi ont confiées au Conseil supérieur de l’audiovisuel. Ainsi, le Conseil a pour mission d’assurer la protection du jeune téléspectateur contre les contenus préjudiciables et la pression publicitaire, la protection de la santé du jeune public, d’encadrer leur participation aux émissions de télévision, de développer l’éducation aux médias ainsi que de garantir la présence d’une offre de programmes jeunesse adaptée au jeune public et à son épanouissement. C’est dans le cadre de ces différentes missions que le groupe de travail « Protection de la jeunesse », présidé par Carole Bienaimé Besse et vice-présidé par Nicolas Curien, a souhaité établir un état des lieux des programmes jeunesse existants et analyser leur consommation par le jeune public. • Les précédentes réflexions sur les programmes jeunesse menées au CSA La présente étude s’inscrit dans le prolongement d’une réflexion menée depuis plusieurs années par le Conseil. En effet, en 2014, le CSA avait mené une réflexion sur les programmes les plus populaires auprès des jeunes afin de mieux cerner leurs pratiques des médias traditionnels et leur parcours entre les différents supports au cours d’une journée type. Le Conseil avait synthétisé et publié, en juin 2014, une étude sur la relation entre jeunes (adolescents et jeunes adultes) et les médias, qui abordait notamment la question de l’offre de programmes disponible dans les médias traditionnels pour cette catégorie du public. De cette étude est née l’idée de préparer une journée de réflexion sur l’offre de programmes pour les jeunes, qui réunirait différents acteurs et publics concernés par ce sujet. Tel fut l’objet du colloque « Les écrans et les jeunes : quelle place, quelle offre, quelles évolutions ? » organisé par le CSA le 9 décembre 2014. Par ailleurs, dans le cadre de la publication des « Chiffres clés 2014 de la télévision gratuite », un recensement de l’offre d’animation sur les chaînes de la TNT gratuite a été effectué. 7
Programmes jeunesse : offre et consommation Enfin, dans le cadre de l’application de sa délibération du 22 janvier 2013 relative aux jeux d’argent et de hasard, le Conseil s’est penché sur des programmes particuliers afin de déterminer si, au regard du faisceau de critères établi par la délibération, ceux-ci relèvent des programmes « présentés comme s’adressant aux mineurs ». Au-delà des programmes jeunesse, le Conseil s’intéresse également à la consommation de la télévision par les jeunes publics. Ainsi, il a récemment publié une étude économétrique visant à mieux comprendre la consommation des contenus vidéo sur internet et en particulier à apprécier son éventuel effet sur la consommation de télévision. L’étude ne propose pas une revue des programmes consommés respectivement à la télévision et sur internet par les jeunes publics. Elle cherche, par des analyses quantitatives, à mesurer d’éventuels effets de « vases communicants » entre la télévision et internet. • La promotion de la diffusion de programmes jeunesse par le CSA Le CSA assure notamment sa mission de garant d’une offre de programmes adaptée au jeune public grâce à des stipulations spécifiques au sein des conventions des chaînes. Parmi les chaînes de la TNT, certaines sont soumises à des obligations quantitatives de diffusion de programmes jeunesse ou de programmes d’animation. Ainsi, la convention de TF1 prévoit la diffusion d’au moins 750 heures de programmes jeunesse par an, dont au moins 650 heures de programmes d’animation. La convention de TFX (anciennement NT1) prévoit la diffusion de 150 heures de programmes jeunesse par an. D’autres chaînes ont l’obligation de diffuser des programmes jeunesse, sans que cette obligation ne soit précisément quantifiée (les chaînes de France Télévisions, ainsi que M6, TMC, NRJ12 et 6ter). Les programmes destinés à la jeunesse doivent être diffusés aux jours et heures auxquels ce public est disponible. Par ailleurs, les chaînes sont soumises à des obligations qualitatives. Ainsi, les conventions de TF1 et M6 stipulent que les programmes jeunesse doivent favoriser l’épanouissement physique, mental et moral des enfants et leur apporter des références utiles dans la construction et leur approche du monde. La convention de 6ter prévoit des obligations renforcées de diffusion de programmes jeunesse, avec la diffusion des émissions traitant de la santé, de l’alimentation et de l’éducation, ainsi que des programmes de découverte. Les chaînes « jeunesse » ont des obligations spécifiques qui se rapportent à leur programmation. Parmi les chaînes de la TNT, deux s’adressent en priorité au jeune public : France 4 et Gulli. Le cahier des charges de France Télévisions a été modifié en 2017 pour renforcer l’orientation de la ligne éditoriale de France 4 vers le jeune public. Il s’agit désormais d’une « chaîne de la jeunesse et de la famille, dont la vocation est de s'adresser aux enfants, aux jeunes et à leurs parents en contribuant à renforcer le lien entre ces générations. La programmation de France 4 accorde une place privilégiée aux programmes français et particulièrement aux œuvres françaises d'animation. Ses programmes favorisent notamment l'éveil, la curiosité et l'apprentissage de la citoyenneté en conjuguant approche éducative et divertissement ». Quant à la chaîne Gulli, sa programmation est destinée aux enfants de 4 à 14 ans et à leurs parents et vise à renforcer le lien entre les générations. En plus des obligations qualitatives similaires à d’autres chaînes, la chaîne est soumise à des obligations quantitatives de diffusion de certaines catégories de programmes (œuvres d’animation d’expression originale française, programmes de découverte). 8
Programmes jeunesse : offre et consommation • La promotion du financement des programmes d’animation par le CSA Le CSA encourage le financement de programmes d’animation à travers certaines stipulations conventionnelles. Ces stipulations contiennent notamment une obligation de consacrer une partie du chiffre d’affaires annuel net de la chaîne (ex : 0,6 % pour TF1, 1 % pour la chaîne M6, 10 % pour la chaîne Gulli) à des dépenses contribuant au développement de la production d’œuvres inédites d’animation européennes ou d’expression originale française, dont une partie est consacrée au développement de la production indépendante. • Une réflexion en lien avec les acteurs Dans le cadre de ses missions en matière de la protection du jeune public, le Conseil travaille en étroite concertation avec l’ensemble des acteurs concernés. Le Conseil a ainsi associé le secteur de la création à la présente réflexion sur l’offre de programmes jeunesse. Il a sollicité, sous forme d’un questionnaire, les contributions des syndicats de producteurs dont les adhérents sont susceptibles de produire des programmes jeunesse (SPFA, SPI, SPECT) afin qu’ils apportent leur éclairage sur la création de ces programmes. Les contributions reçues figurent en annexe. Au-delà même de ces premiers échanges, l’étude a vocation à constituer une nouvelle étape dans le dialogue constant que le Conseil mène avec les professionnels du secteur, qu’ils soient producteurs ou diffuseurs de programmes jeunesse. La méthodologie et le périmètre l’étude • Les différents genres de programmes jeunesse La notion de programmes jeunesse regroupe plusieurs genres. Il peut en effet s’agir des programmes d’animation qui se déclinent eux-mêmes en genres distincts : films d’animation, téléfilms d’animation, dessins animés courts (jusqu’à 30 minutes environ), programmes éducatifs d’animation. Au-delà de l’animation, certains programmes relevant des genres de la fiction audiovisuelle, des programmes éducatifs, des jeux, du documentaire ou des magazines, par exemple, peuvent également être qualifiés de programmes jeunesse. La qualification d’un programme en tant que « programme jeunesse » ne dépend donc pas nécessairement de son genre. • La difficile définition des programmes jeunesse Il n’est pas aisé de définir avec précision les programmes destinés à la jeunesse. Tout d’abord, la notion même de « jeunesse » n’est pas une conception figée sociologiquement mais représente un fait social dépendant de nombreux facteurs 1. Il a été décidé, dans le cadre de cette étude, de concevoir la notion de « jeunesse » comme regroupant les mineurs de 18 ans. En effet, l’article 15 de la loi du 30 septembre 1986 a confié au Conseil la mission de protéger les mineurs des 1 L’étude menée au CSA en 2014 sur le séquençage des pratiques médias des 13-24 ans démontre cette difficulté à borner en termes d’âges la catégorie des « jeunes » et recense les différentes méthodologies adoptées par les chercheurs sur le sujet. 9
Programmes jeunesse : offre et consommation programmes susceptibles de nuire à leur épanouissement. Il a donc semblé pertinent d’examiner l’offre de programmes destinés à l’ensemble de ce public. En outre, au sein même de cette catégorie légale que sont les personnes mineures, il existe plusieurs tranches d’âge dont les comportements et habitudes de consommation des programmes de télévision varient. La séparation entre ces différentes tranches d’âge est ténue. Une étude sur l’offre de programmes jeunesse doit donc nécessairement tenir compte de cette pluralité de publics cibles. À cette fin, le CSA dispose d’un outil lui permettant de qualifier au cas par cas un programme comme étant destiné aux mineurs. En effet, la délibération du 22 janvier 2013 relative aux jeux d’argent et de hasard énonce que les programmes des services de télévision présentés comme s’adressant aux mineurs, entendus comme enfants et adolescents, sont définis au regard du faisceau de critères suivant : - la conception du programme pour les enfants ou les adolescents. Pourront notamment être pris en compte la présence de personnages jeunes, les thématiques touchant les enfants et les adolescents, le langage employé, le cadre de l’action ; - la diffusion du programme à des horaires appropriés à ces publics ; - l’habillage spécifique du programme, l’identifiant comme s’adressant à ces publics ; - l’élaboration ou le suivi du programme par l’unité en charge de la jeunesse au sein du service ; - la promotion du programme par le service comme s’adressant à ces publics (site internet, communication dans la presse, communication professionnelle, présentation des programmes par la régie publicitaire, etc.). Enfin, il convient de distinguer les programmes destinés à la jeunesse des programmes dits familiaux. Ces programmes ont pour fonction de fédérer l’ensemble de la famille. Le jeune public n’en est pas la cible exclusive. Le Conseil considère traditionnellement que la distinction entre les programmes jeunesse et les programmes familiaux se fait en fonction des horaires de diffusion. Les programmes diffusés en soirée sont considérés comme étant davantage proposés à l’ensemble de la famille. L’étude se concentre en priorité sur les programmes jeunesse proprement dits. Il a donc été retenu, pour les objectifs de l’étude, d’examiner principalement l’offre de programmes diffusés au sein de la tranche horaire de 6 heures à 20 h 40, étant entendu que certains éléments de réflexion porteront également sur les programmes diffusés en soirée. • Les différents aspects de l’étude : l’offre de programmes jeunesse, leur consommation et leur contenu L’étude a pour objectif de présenter un état des lieux de l’offre de programmes jeunesse disponible. On rappellera toutefois que cette offre doit être adaptée au jeune public et à son épanouissement. À cette fin, il est apparu nécessaire de corréler l’étude de l’offre disponible avec celle des habitudes de consommation des publics cibles, sans pour autant préjuger de l’existence d’un lien direct de cause à effet entre l’offre de programmes et leur consommation. De même, il est apparu intéressant de compléter l’étude par une analyse plus qualitative du contenu de certaines catégories de programmes. 10
Programmes jeunesse : offre et consommation La première partie de l’étude expose la programmation jeunesse des chaînes de la télévision. À titre liminaire, elle dresse un état des lieux succinct de l’ensemble de l’offre jeunesse disponible sur les différents services de médias audiovisuels et évoque d’autres services proposant des programmes jeunesse. L’étude se concentre ensuite sur les chaînes de la TNT gratuite. En effet, cette base permet une analyse plus exhaustive fondée sur des données chiffrées et des vérifications matérielles. En outre, contrairement aux services payants, l’offre des chaînes de la TNT gratuite est accessible à l’ensemble des publics concernés. L’analyse de l’offre jeunesse des chaînes de la TNT comporte deux volets : o Une analyse quantitative portant sur les programmes d’animation diffusés sur une année ; o Une analyse fondée sur des constats, visant à compléter le premier volet et à mettre en lumière les principales tendances dans la programmation jeunesse des chaînes, au-delà de l’animation. La deuxième partie propose une analyse de la consommation des programmes par le jeune public, sur la même période que celle étudiée dans la partie précédente. La troisième partie propose un focus sur les programmes diffusés au cours d’une semaine sur les chaînes gratuites. Elle a pour objectif, d’une part, d’actualiser et de compléter les constats réalisés dans la première partie, et, d’autre part, de proposer une analyse qualitative plus poussée, sur la base d’une grille d’indicateurs, du contenu même des programmes proposés au jeune public, en particulier l’animation et la fiction. 11
Programmes jeunesse : offre et consommation I. État des lieux de l’offre de programmes jeunesse Panorama général Les programmes jeunesse sont proposés par de nombreux services de télévision, de médias audiovisuels à la demande ou encore sur des plateformes de partage de vidéo en ligne. Si l’offre disponible sur ces différents services peut difficilement être étudiée de manière exhaustive, il est important d’en tenir compte dans un contexte où les supports se diversifient et les modes de consommation changent, en particulier chez les jeunes publics. L’objet de cette partie liminaire est donc de présenter un état des lieux succinct de programmes jeunesse disponibles sur les différents supports. L’offre des chaînes de la TNT fera ensuite l’objet d’un examen plus détaillé : le choix de l’étudier plus précisément se justifie par plusieurs raisons. Tout d’abord, les données dont le Conseil dispose en matière de programmes diffusés sur les chaînes de la TNT et de leur consommation sont plus nombreuses et permettent de dresser un état des lieux complet. En outre, l’étude des programmes diffusés sur les chaînes de la TNT est représentative de l’ensemble de l’offre : les chaînes gratuites font partie des groupes audiovisuels éditant par ailleurs des chaînes payantes ou des services de vidéo à la demande, et ce sont elles qui soutiennent généralement le financement des programmes jeunesse ; les mêmes programmes circulent ainsi entre ces différentes chaînes. Enfin, l’offre des chaînes de la TNT est la plus accessible à l’ensemble des publics concernés. • Les chaînes de la TNT Sur la TNT, les programmes jeunesse sont diffusés par deux chaînes dédiées (Gulli et France 4), ainsi qu’au sein des cases spécifiques de plusieurs chaînes publiques et privées. L’offre de programmes jeunesse de ces chaînes fera l’objet d’un examen plus détaillé dans la partie suivante. • Les chaînes payantes thématiques Les chaînes thématiques jeunesse sont nombreuses et font toutes partie de groupes audiovisuels éditant plusieurs chaînes à destination du jeune public : Lagardère Active, Canal Plus, The Walt Disney Company, Turner Broadcasting System, Viacom et dans une certaine mesure le groupe AB. La plupart de ces chaînes s’adressent aux enfants et proposent essentiellement de l’animation. Il convient de préciser que les données relatives aux programmes diffusés en 2016 sont issues des rapports d’exécution adressées par les chaînes au CSA. Tout d’abord, les groupes Lagardère et Canal Plus, qui proposent déjà des programmes jeunesse sur leurs chaînes gratuites, éditent des chaînes payantes entièrement dédiées au jeune public. Au sein du groupe Canal Plus, la chaîne Piwi+ s’adresse aux 3-6 ans. En 2016, la programmation de la chaîne était majoritairement constituée d’animation dont plus de 6 000 heures ont été diffusées. Outre l’animation, la chaîne a diffusé des fictions à destination des enfants et des émissions de divertissement, dont certaines à portée éducative (par exemple, Les mondes de Zac et Zig). La chaîne Télétoon+ vise quant à elle les 6-10 ans. En 2016, elle a diffusé plus de 7 000 heures 12
Programmes jeunesse : offre et consommation d’animation mais aussi des jeux et des programmes de divertissement, ainsi qu’un certain nombre de fictions à destination du jeune public (Nowhere Boys, Alien Dawn). Le groupe Lagardère édite, en plus de la chaîne Gulli, trois chaînes s’adressant aux enfants. La chaîne Tiji, destinée aux 3-6 ans, diffuse majoritairement de l’animation (93 %, plus de 6 300 heures en 2016). La chaîne Canal J s’adresse aux enfants de 4 à 14 ans. Sa programmation est constituée à 80 % d’animation (plus de 7 000 heures en 2016), mais aussi à 11 % de fictions. Enfin, la chaîne thématique éphémère La chaîne du Père Noël est entièrement dédiée à l’univers de Noël et s’adresse au jeune public. Le groupe Disney propose une offre complémentaire sur trois chaînes thématiques : Disney Channel, destinée aux 8-12 ans et à leurs familles, Disney XD destinée aux 4-14 ans avec un cœur de cible composé de garçons de 6 à 9 ans et Disney Junior destinée aux 3-7 ans. Depuis juin 2017, la chaîne Disney Junior n’est plus conventionnée par le CSA. Si l’offre des chaînes Disney Junior et Disney XD se compose majoritairement d’animation (90 % et 88 % respectivement, en 2016), la chaîne Disney Channel, tout en proposant plus de 4 200 heures d’animation (48 %), diffuse également des œuvres de fiction audiovisuelle (plus de 2 700 heures, 32 %), ainsi que des téléfilms et des long-métrages. Depuis 2016, le groupe AB édite la chaîne Mon Science&Vie Junior. Il s’agit d’une chaîne de science destinée à la jeunesse dont la programmation est constituée de magazines et documentaires. Enfin, plusieurs chaînes jeunesse non conventionnées par le CSA sont diffusées en France. Appartenant au groupe Turner, les chaînes Boing, Cartoon Network et Toonami s’adressent aux 6-12 ans, Toonami étant spécifiquement consacrée à la thématique des super-héros. Au sein du même groupe, Boomerang vise les 3-7 ans et leurs parents. Les autres chaînes jeunesse diffusées en France appartiennent au groupe Viacom : Nickelodeon s’adresse aux garçons de 7-12 ans, Nickelodeon Teen aux filles de 8-14 ans (elle diffuse essentiellement des fictions) et Nickelodeon Junior aux enfants de 3-7 ans 2. En plus des chaînes destinées spécifiquement aux enfants, on relève également certaines chaînes thématiques visant les adolescents et les jeunes adultes : les chaînes musicales (M6 Music, NRJ Hits, MTV ou encore Trace Urban), les chaînes consacrées aux mangas ou aux jeux vidéo (Game One, J-One, Mangas), ou les chaînes à programmation diversifiée mais visant cette catégorie de public dans leurs conventions, telles que AB1 (adolescents et jeunes adultes), MCM (public masculin de 15 à 34 ans) et jusqu’en août 2016, June TV 3 (public féminin de 15 à 34 ans). Il est intéressant de noter qu’à l’exception de certaines chaînes musicales, les chaînes s’adressant aux adolescents et jeunes adultes sont éditées par les mêmes groupes audiovisuels que les chaînes pour enfants, en l’occurrence les groupes Lagardère, AB et Viacom. 2 Source : Le guide des chaînes numériques 2017, http://www.csa.fr/Etudes-et-publications/Le-guide-des- chaines-numeriques/Guide-des-chaines-numeriques-2017 3 La diffusion de ce service s’est arrêtée au 31 août 2016. Depuis, le groupe Lagardère édite la chaîne Elle Girl, destinée également au public féminin mais âgé de plus de 18 ans, selon la convention de la chaîne. 13
Programmes jeunesse : offre et consommation • La vidéo à la demande Certains groupes audiovisuels développent leur programmation à destination de la jeunesse en proposant des services de vidéo à la demande par abonnement. C’est le cas notamment du groupe TF1, avec le service TfouMax, ou encore de l’offre jeunesse des services MyCanal et SFR Play. En plus des programmes déjà diffusés sur les antennes des chaînes de ces groupes, les services de vidéo à la demande proposent un choix plus étendu de dessins animés et de films pour enfants, mais aussi des tutoriels et des programmes éducatifs et de découverte. De manière générale, l’offre de programmes jeunesse disponibles en vidéo à la demande par abonnement est importante. En effet, selon l’étude réalisée récemment par le CSA et le CNC sur la vidéo à la demande par abonnement en France 4, 23 % des services de Vàda actifs en France en 2017 sont spécialisés dans les contenus jeunesse. Cette étude relève par ailleurs que depuis 2014, la création de services dédiés aux programmes jeunesse s’est fortement accélérée. Sur l’ensemble des services, la part des programmes jeunesse représente en volume (en nombre d’épisodes) entre un tiers et la moitié des catalogues. On relève enfin que Netflix propose le nombre le plus important de programmes destinés à la jeunesse : 257 titres en juin 2017. • Les plateformes de partage de vidéo en ligne Un grand nombre de programmes jeunesse est disponible sur les plateformes de partage de vidéo en ligne, en particulier sur YouTube. La plupart des services de télévision gratuits et payants proposent des contenus jeunesse – parfois des programmes, mais surtout des bonus tels que des web-séries, des tutoriels ou des clips en lien avec les programmes – sur leurs chaînes YouTube. C’est le cas des chaînes du groupe Lagardère (Gulli, Tiji, Canal J), du groupe Canal Plus (Piwi+, Télétoon+) ou encore des chaînes Disney et Nickelodeon. En outre, les chaînes de télévision proposent des contenus jeunesse sur les chaînes dédiées à une offre spécifique (les chaînes Zouzous et Ludo, la chaîne Tfou) ou à un programme spécifique (par exemple, la chaîne T’Choupi) Les plateformes de partage de vidéo en ligne sont aussi un moyen pour les services de télévision de proposer des contenus sans lien avec leur programmation en linéaire et de toucher des jeunes publics très présents sur internet. Ainsi, la chaîne M6 ne propose pas de déclinaison de ses émissions jeunesse sur la plateforme YouTube mais dispose de chaînes conçues pour un public ciblé et qui proposent un contenu exclusivement disponible sur internet. Par exemple, la chaîne YouTube Rose carpet est destinée, d’après le site internet de M6, aux jeunes filles de 13 à 24 ans et les principaux thèmes traités sont la beauté et la mode. La chaîne compte actuellement plus d’un million d’abonnés pour 375 vidéos publiées. Enfin, la plateforme YouTube elle-même a lancé l’application intitulée YouTube Kids (en novembre 2016 pour la France) destinée spécifiquement aux enfants, avec des programmes dédiés (par exemple, Masha et Michka, Petit Ours Brun, Oggy et les cafards) et des paramètres particuliers, en comparaison des autres chaînes YouTube, en matière de contrôle parental et de publicité. 4 CNC/CSA, La vidéo à la demande par abonnement en France : Marché et stratégies des acteurs, 2018. 14
Programmes jeunesse : offre et consommation • La télévision de rattrapage Les éditeurs des chaînes gratuites et payantes développent leurs services de télévision de rattrapage, permettant aux enfants et à leurs parents de retrouver les programmes à l’heure qui leur convient. D’après l’étude du CNC sur le marché de l’animation, la consommation de programmes jeunesse en télévision de rattrapage est en forte croissance : ainsi, en 2016, ils totalisent près de 2 milliards de vidéos vues. Cet intérêt pour les programmes jeunesse en télévision de rattrapage peut s’expliquer par des conditions de visionnage plus sécurisantes pour les parents. En effet, la TVR offre non seulement la faculté de regarder les programmes au moment de son choix mais aussi permet de limiter l’exposition aux écrans par rapport au nombre d’épisodes. La pression publicitaire est aussi habituellement moins forte en télévision de rattrapage. Les chaînes payantes sont disponibles en rattrapage sur téléviseur (par exemple, Disney Channel Replay) ou sur internet (par exemple, Piwi+ via le service My Canal). Il en est de même pour les chaînes gratuites dont l’offre de rattrapage sera examinée plus en détail dans la partie suivante. • Les programmes disponibles sur mobile et tablette Les chaînes gratuites comme payantes sont de plus en plus accessibles via les supports mobiles tels que smartphone et tablette. Des applications spécifiques permettent d’accéder aux programmes jeunesse sur ces supports, en linéaire ou en rattrapage : par exemple, les applications Ludo et Zouzous de France Télévisions, Tfou de TF1, les applications Gulli et My J du groupe Lagardère, ainsi que les différentes applications des chaînes Disney. L’offre de programmes jeunesse sur les chaînes de la TNT À titre liminaire, il convient de rappeler que l’étude n’a pas pour objectif de vérifier le respect par les chaînes de leurs obligations conventionnelles. En raison de certains choix méthodologiques, notamment concernant les horaires de diffusion, les données présentées peuvent ne pas correspondre à celles figurant dans d’autres études ou dans les bilans des chaînes de télévision. Le premier volet porte exclusivement sur les programmes d’animation. Il est construit à partir de la base de données du Conseil recensant les diffusions des programmes sur les chaînes de la TNT. Tous les programmes jeunesse n’y étant pas référencés comme tels 5, il a été décidé que l’aspect quantitatif de l’étude ne porterait que sur l’animation. Dans la mesure où un certain délai est nécessaire pour le référencement des diffusions dans la base de données et que l’étude devait présenter une année complète, l’année 2016 a été choisie comme période d’analyse, l’indexation de 2017 n’étant pas terminée au moment de la réalisation de l’étude. Enfin, comme évoqué ci- dessus, les données recueillies concernent les diffusions entre 6 heures et 20 h 40. 5 Le référencement étant effectué sur la base des genres ou de la nomenclature Médiamétrie, les séries, les films hors animation, ainsi que certains programmes éducatifs ne sont pas identifiés comme étant des programmes spécifiquement destinés à la jeunesse. 15
Programmes jeunesse : offre et consommation Le deuxième volet porte sur les autres aspects de la programmation jeunesse, présentés par focus thématiques qui s’appuient sur les bilans des chaînes de télévision ainsi que des vérifications matérielles. Dans cette partie, certains constats de 2016 ont été actualisés lorsque cela semblait nécessaire. Les éléments relatifs aux programmes disponibles en rattrapage portent, quant à eux, sur la période où des vérifications ont été effectuées sur ces services. 1. L’offre d’animation des chaînes de la TNT en 2016 1.1. L’offre d’animation, en constante progression depuis 2008 L’offre de programmes d’animation a augmenté de plus de 30 % entre 2008 et 2016. En 2014, cette offre a connu une très forte progression en volume horaire, avec près de 1 000 heures d’animation supplémentaires diffusées. Cette augmentation est principalement due à la nouvelle ligne éditoriale de la chaîne France 4 mise à l’antenne à partir du 31 mars 2014. Afin de mesurer l’évolution de l’offre d’animation, ont été recensés dans le graphique ci-après les programmes diffusés sur les chaînes de la TNT (hors Canal+) sur la base de 24 heures de diffusion. Volume annuel de programmes d'animation (24 h sur 24) 14000 13500 13653 13484 13000 12500 12000 12178 12009 11500 11000 10500 10459 10000 2008 2010 2012 2014 2016 Source : CSA 1.2. Le volume total annuel et la répartition par chaîne 11 149 heures d’animation ont été proposées au jeune public en journée (entre 6 heures et 20 h 40) par les chaînes de la TNT en 2016 6. France 4 et Gulli diffusent chacune près d’un tiers de l’offre totale d’animation, autour de 3 500 heures de diffusion. La moitié des programmes d’animation sont diffusés sur les antennes de France Télévisions (5 682 heures). Les chaînes du groupe TF1 ont proposé 814 heures d’animation en journée en 2016, soit plus de 7 % de l’offre et le groupe M6, avec 686 heures d’animation, a représenté plus de 6 % de l’offre. 6 Les chaînes C8 (D8), CSTAR (D17), RMC Découverte, Chérie 25 et HD1 n’ont proposé aucune offre d’animation en journée en 2016. France Ô a diffusé un seul programme court (1 minute environ). 16
Programmes jeunesse : offre et consommation Volume annuel de l'animation jeunesse par chaîne en journée en 2016 (hors habillage) France 2 France 3 1192h; 11% France 3 Gulli France 4 3437h; 31% France 5 TF1 France 4 TMC 3592h; 32% NT1 Numéro 23 M6 Canal + W9 332h; 3% NRJ12 TF1 6ter 192h; 2% 740h; France 5 6ter 893h; 8% NRJ12 6% 190h; 2% Canal + W9 TMC Numéro 23 52h; 0,5% M6 444h; 4% NT1 Gulli 71h; 1% Source : CSA 1.3. L’offre d’animation, majoritairement constituée de dessins animés courts La grande majorité de l’offre d’animation proposée sur les chaînes de la TNT est constituée de dessins animés courts. Ce sont généralement des épisodes des séries d’animation, d’une durée de 5 à 30 minutes environ. Il est intéressant de noter que les téléfilms d’animation et les programmes éducatifs d’animation occupent une place aussi résiduelle que l’habillage animé des cases jeunesse. La part des programmes éducatifs parmi l’offre d’animation est par ailleurs faible. Ce constat doit cependant être nuancé car certains programmes éducatifs pour les enfants ne sont pas des programmes d’animation et certains dessins animés tels que Dora l’exploratrice ont une visée ludo- éducative. 17
Programmes jeunesse : offre et consommation Animation par genre, toutes chaînes confondues 1% 1% 1% 2% Dessins animés Films d'animation Téléfilms et court-métrages d'animation Habillage Programmes 95% éducatifs/magazines Source : CSA 1.4. L’offre de programmes des chaînes jeunesse constituée majoritairement d’animation Sans pouvoir quantifier l’offre de programmes jeunesse hors animation sur toutes les chaînes de la TNT, il est possible d’analyser la programmation des chaînes jeunesse. Ainsi, la répartition par genre des programmes diffusés sur Gulli et France 4 est la suivante : 18
Programmes jeunesse : offre et consommation Programmation en journée des chaînes jeunesse en 2016 Gulli France 4 15% 3% 8% 3% 10% 2% 3% 16% 62% 9% 66% Dessins animés Films d'animation Téléfilms d'animation Programmes éducatifs d'animation Fictions audiovisuelles Films Magazines Documentaires Jeux Divertissements Spectacle Sport Autres (publicité, message d'intérêt général, autopromotion…) Source : CSA Avec deux tiers de leur programmation consacrés à l’animation, les offres de Gulli et France 4 présentent une vraie similitude. Elles se différencient cependant sur certains points. France 4 propose une part importante de documentaires (10 %). Toutefois, certains ne sont pas à destination de jeune public et visent plutôt l'ensemble de la famille (p.ex. Une saison au zoo ou des documentaires sur l’histoire). On notera par ailleurs que l’analyse de la programmation sur toute l’année ne permet pas de tenir compte des particularités de programmation de France 4, qui diffuse des programmes tout public ou familiaux l’après-midi du samedi et du dimanche. Contrairement à Gulli, France 4 propose des programmes de sport (3 %), alors que Gulli propose davantage de jeux (3 % contre moins de 1 % sur France 4). Si les deux chaînes diffusent des fictions en journée, leur place dans la programmation de Gulli est relativement plus importante (16 % contre 9 % sur France 4). 19
Programmes jeunesse : offre et consommation 1.5. La prédominance de l’animation française Les œuvres d’animation diffusées sur les chaînes de la TNT sont majoritairement des œuvres européennes 7 : Répartition de l'offre d'animation par pays d'origine 3%1% Europe (UE) Amérique du Nord et Amérique du Sud 33% Asie 63% Autres (Europe hors UE, Océanie…) Source : CSA Toutefois, la répartition des programmes d’animation par pays d’origine montre que les œuvres européennes autres que françaises sont peu présentes. En effet, les chaînes diffusent majoritairement des œuvres d’animation françaises et étrangères hors UE. Ce constat est valable pour les chaînes jeunesse comme pour les autres chaînes. On note que la proportion des programmes étrangers est moins élevée sur les autres chaînes, au profit notamment des programmes européens qui restent cependant minoritaires : Origine de l’animation sur les chaînes jeunesse et les chaînes généralistes France 4 Gulli Les autres chaînes France 41% 48% 39% 33% Europe hors France 53% 53% Etranger 13% 11% 8% Source : CSA 7 La prédominance des œuvres d’animation d’origine européenne, et notamment française, sur les chaînes de la TNT peut être liée aux obligations conventionnelles de certaines chaînes. En effet, il leur est demandé de consacrer une partie de leur chiffre d’affaires annuel net (ex : 0,6 % pour TF1, 1 % pour la chaîne M6, 10 % pour la chaîne Gulli) à des dépenses contribuant au développement de la production d’œuvres inédites d’animation européennes ou d’expression originale française. En plus des obligations relatives à la production, Gulli a par ailleurs une obligation quantitative de diffusion des œuvres d’expression originale française. 20
Programmes jeunesse : offre et consommation La France est ainsi le premier producteur d’œuvres d’animation diffusées sur les chaînes de la TNT, avec 5 792 heures de diffusion 8 : 10 pays producteurs les plus représentés (en volume horaire) Australie 43h Russie 71h Japon 144h Corée du Sud 152h Luxembourg 168h Danemark 359h Canada 596h Royaume-Uni 687h Etats-Unis 3198h France 5792h Source : CSA Enfin, les œuvres d’expression originale française représentent plus de la moitié des œuvres d’animation diffusées sur les chaînes de la TNT : Les oeuvres d'expression originale française 48% EOF 52% Non EOF Source : CSA 8 À noter par ailleurs une faible part de l’animation japonaise sur les chaînes françaises, alors que le Japon était traditionnellement très présent dans le secteur. 21
Programmes jeunesse : offre et consommation 2. Les focus thématiques 2.1. Les programmes jeunesse, principalement diffusés en matinée sur les chaînes généralistes et toute la journée sur les chaînes dédiées • Les cases jeunesse des chaînes de la TNT : une programmation matinale Les chaînes TF1, M6, France 3, France 5 et C8 diffusent leurs programmes jeunesse au sein de cases spécifiques facilement identifiables par le jeune public, chaque jour d’antenne dans une tranche matinale plus ou moins étendue : - TFOU, la case jeunesse de la chaîne TF1, est diffusée tous les jours de la semaine et le samedi de 6 h 25 à 8 h 30 environ (et jusqu’à 10 h 20 le dimanche) ; - M6 Kid, la case jeunesse de M6, est proposée les jours où les enfants vont à l’école, de 7 h 10 à 9 heures environ, du lundi au vendredi ; - Ludo, la programmation jeunesse de France Télévisions destinée aux 6-12 ans, est diffusée sur France 3 du lundi au vendredi de 6 heures à 8 h 50, et les weekends de 6 heures à 11 heures environ ; - Zouzous, l’offre de France Télévisions destinée aux 3-6 ans, est à l’antenne de France 5 de 6 h 30 à 9 heures environ en semaine, jusqu’à 10 heures le samedi et jusqu’à 8 heures le dimanche. - depuis la rentrée 2017, C8 diffuse des programmes jeunesse au sein de la case intitulée C8 Cartoon, tous les jours de 6 h 30 à 8 heures la semaine, de 6 h 30 à 7 h 30 le samedi et de 6 h 30 à 9 heures le dimanche. L’objectif de cette nouvelle case est de faire concurrence aux cases jeunesse des chaînes TF1 et M6. Deux chaînes proposent une case d’animation matinale certains jours seulement de la semaine : - Cartoon+, la case animation de Canal+, est diffusée de 6 h 50 à 8 heures environ, le weekend et pendant les vacances scolaires ; - NRJ12 a une case d’animation certains dimanches matin aux alentours de 10 heures, au sein de laquelle la chaîne diffuse la série animée American Dad. Toutefois, cette série vise principalement un public adulte, même si elle peut être regardée par les adolescents. Par ailleurs, sans constituer une case identifiée par un habillage d’antenne spécifique, NT1 diffuse des programmes jeunesse (essentiellement de l’animation ainsi que des séries comme Violetta), dans la matinée du mercredi, du samedi et du dimanche. La chaîne diffuse également le matin le programme Les défis d’Alfridge. Certaines cases jeunesse sont diffusées à des horaires prolongés en période de vacances scolaires : - TFOU sur TF1 jusqu’à 11 heures environ ; - M6Kid sur M6 de 6 h 30 à 9 h 30 environ ; - Ludo sur France 3 jusqu’à 12 heures (sous l’intitulé spécifique « Ludo vacances »). Il apparaît donc que les cases identifiées « jeunesse » sont désormais proposées exclusivement le matin 9. En effet, M6Kid a été la dernière case jeunesse du mercredi après-midi (supprimée en 2004) ; les cases de fiction jeunesse de fin d’après-midi ont été supprimées à la rentrée 2007 au 9 Annexe 1 : Répartition des cases jeunesse sur une semaine type. 22
Programmes jeunesse : offre et consommation bénéfice d’un recentrage de l’offre jeunesse sur les cases du matin 10. Ainsi, il a déjà été relevé en 2014 que seules les chaînes jeunesse – Gulli et France 4 – proposaient de l’animation l’après-midi 11. • Gulli et France 4 : une programmation essentiellement consacrée à la jeunesse Identifiées comme chaînes jeunesse, Gulli et France 4 proposent des programmes pour la jeunesse toute la journée. À noter toutefois que France 4 diffuse, dès 19 heures, des programmes essentiellement tous publics (magazines, documentaires comme Une saison au zoo ou encore des séries comme Un gars, une fille ou Doctor Who). Cette programmation tous publics et/ou familiale débute dès le début d’après-midi les week-ends. Gulli poursuit sa programmation jeunesse jusqu’en première partie de soirée pour ensuite laisser place à une programmation familiale, avec notamment des long-métrages et documentaires. Si le matin les chaînes destinées à la jeunesse proposent essentiellement de l’animation, dans l’après-midi, les fictions, programmes de divertissement et magazines s’y ajoutent. 2.2. Une programmation pour les enfants adaptée à tous les âges mais peu diversifiée en termes de genre • Une offre adaptée aux différentes tranches d’âge - Des contenus adaptés On remarque que les chaînes proposent des programmations jeunesse adaptées à tous les publics entre 3 et 12 ans. Ainsi, les chaînes privées diffusent des programmes destinés aux plus petits (Barbapapa, Oum le dauphin, Peppa Pig), aux moyens (Totally Spies, Les blagues de Toto), et aux plus grands (séries Power Rangers, Ultimate Spider-Man). Sur les chaînes du groupe France Télévisions, l’offre se scinde en deux cases en fonction de la tranche d’âge. Ainsi, la case « Ludo » sur France 3 est dédiée aux 6-12 ans et propose notamment les dessins animés tels que Les lapins crétins, Les as de la jungle, Super 4 alors qu’une case jeunesse spécifiquement destinée aux enfants de 3 à 6 ans dénommée « Les Zouzous » (Peppa Pig, Sam le pompier, Bob le bricoleur, etc.) est diffusée sur la chaîne France 5 et sur France 4. - Des durées adaptées L’offre est adaptée aux différentes tranches d’âges non seulement en termes de contenu, mais également de durée des programmes. En effet, la durée des programmes jeunesse semble être volontairement adaptée aux capacités de concentration et au niveau d’attention des jeunes enfants. Divers constats ont permis de mettre en évidence une durée particulièrement courte des dessins animés, les épisodes proposés aux plus jeunes dépassant rarement le quart d’heure. Dans la majorité des cas, la durée d’un épisode varie entre 5 minutes (Barbapapa, Peppa pig) et 11 minutes (Pat’Patrouille, Sam le pompier). 10 Adolescents/jeunes adultes et médias : le séquençage des pratiques médias des 13-24 ans, CSA 2014. 11 Chiffres clés 2014 de la télévision gratuite. 23
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