Tokyo - Paris Chefs-d'oeuvre du Bridgestone Museum Collection Ishibashi Foundation - Musée de l'Orangerie
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Tokyo – Paris Chefs-d’œuvre du Bridgestone Museum Collection Ishibashi Foundation 5 avril – 21 août 2017 Musée de l’Orangerie Jardin des Tuileries 75001 Paris Service de communication Chef du service : Amélie Hardivillier Responsable du Pôle presse : Marie Dussaussoy Attachée de presse : Silvia Cristini Téléphone : 01 40 49 49 20 Courriel : silvia.cristini@musee-orsay.fr presse@musee-orsay.fr 1
Sommaire 1. Communiqué de presse 5 2. Press release 7 3. Parcours de l'exposition 9 4. Liste des œuvres présentées 23 5. Publication 31 6. Programmation autour de l’exposition 41 7. Liste des visuels disponibles pour la presse 41 8. Mécènes de l’exposition 45 9. Partenaires Media 49 10. Musée partenaire 53 11. Informations pratiques 55 3
1. Communiqué de presse Tokyo – Paris Chefs-d’œuvre du Bridgestone Museum of Art de Tokyo Collection Ishibashi Foundation Musée de l’Orangerie Claude Monet (1840-1926), Nymphéas, 1903, huile sur toile 81,5 × 100,5 cm, don de Shôjirô Ishibashi, 1961, Inv. Gaiyo 22 5 avril – 21 août 2017 © Bridgestone Museum of Art, Ishibashi Foundation Exposition organisée par l’établissement public des musées d'Orsay et de l'Orangerie et la Ishibashi Foundation en collaboration avec Nikkei Inc., avec le soutien de JAPAN AIRLINES Les chefs-d’œuvre de la collection du musée Bridgestone sont issus du goût pour l'art de trois générations de la dynastie industrielle des Ishibashi. Le fondateur de l'entreprise Bridgestone, Shojiro Ishibashi (1889-1976), se singularise très tôt par sa passion pour les arts et notamment pour les arts occidentaux qu'il commence à collectionner dès la fin des années 1930. Il fait édifier un musée pour sa collection au cœur de Tokyo en 1952. Celui-ci propose au public des œuvres de la période impressionniste ainsi que des œuvres d'art moderne occidentales et japonaises. La collection a ensuite continué d'être enrichie par les nouvelles générations. La fondation Ishibashi conserve aujourd'hui plus de 2600 œuvres. À l'occasion des travaux de l'actuel musée et en attendant la livraison de nouveaux bâtiments, les chefs-d’œuvre de la collection seront montrés lors d'une unique étape occidentale au musée de l'Orangerie au printemps et à l'été 2017. Le parcours mettra notamment à l'honneur les œuvres de l'impressionnisme jusqu'à l'abstraction occidentale et orientale d'après-guerre, de Monet, Renoir et Caillebotte à Cézanne, Matisse, Picasso, Pollock et Shiraga. L'un des pivots de l'exposition sera aussi le lien permanent établi entre les œuvres, leurs acquéreurs et l'histoire du Japon moderne afin de donner aux visiteurs de nombreux éléments de contexte. Enfin, cette exposition trouve également sa place au musée de l'Orangerie à travers un jeu de miroir où la passion privée pour l'art a su se transformer en collection ouverte à tous les publics. L’exposition comporte six sections. La première intitulée « Une dynastie industrielle éprise d’art » donne des éléments de contexte sur la construction de la collection à travers le parcours de la famille Ishibashi, des débuts du fondateur Shojiro Ishibashi, à la construction du musée, jusqu’à l’enrichissement récent des collections. La seconde section, « Le premier goût pour la peinture yôga », témoigne des premières acquisitions d’œuvres japonaises de style occidental du fondateur de la collection, allant des peintres de Kurume jusqu’à Foujita. Le reste du parcours est construit de manière chronologico-thématique : de « L’impressionnisme au cœur de la collection » avec des œuvres de Renoir, Monet ou Sisley, au « post-impressionnisme dans la collection, de Cézanne à Toulouse-Lautrec » mettant à l’honneur ces peintres mais aussi Gauguin ou Van Gogh, à « L’art moderne dans la collection, de Matisse et Picasso à l’abstraction » à travers des toiles de ces artistes mais aussi par la sculpture comme celle de Brancusi, et enfin jusqu’à l’abstraction radicale de Soulages à Domoto dans une ultime section intitulée « Entre Orient et Occident : abstractions et figurations d’après-guerre ». Commissariat : Yasuhide Shimbata, conservateur en chef, Bridgestone Museum of Art de Tokyo, Ishibashi Foundation Kyoko Kagawa, conservatrice, Bridgestone Museum of Art de Tokyo, Ishibashi Foundation Cécile Girardeau, conservateur au musée de l’Orangerie Avec le concours spécial de Avec le généreux soutien de Partenariat media : ARTE, Le Figaro et France Culture 5
Autour de l’exposition Publication Tokyo – Paris. Chefs-d’œuvre du Bridgestone Museum of Art. Collection Ishibashi Foundation, catalogue de l’exposition Coédition musées d’Orsay et de l’Orangerie / Hazan, 192 pages, 35 € Visite inaugurale sous la conduite de Cécile Girardeau : Mercredi 19 avril à 18h30 Visites guidées : Mercredi et samedi du 15 avril au 19 août à 16h Visites en LSF : Samedi 29 avril à 11h et samedi 17 juin à 11h Cycles de conférences ▪ Monet et Clemenceau, le Japon pour horizon – Salle des Nymphéas Lundi 24 avril à 19h – Clemenceau et l’art japonais par Matthieu Séguéla, historien et enseignant-chercheur Mercredi 26 avril à 19h – Monet et le Japon par Matthieu Séguéla et Philippe Piguet, historien de l’Art ▪ Mercredi 10 mai à 19h – L’art occidental dans le Japon en guerre par Michaël Lucken, historien, directeur du Centre d’Etudes Japonaises de l’INALCO – Auditorium du musée de l’Orangerie ▪ Mercredi 17 mai à 19h (Conférence-lecture) – Claudel et le Japon : itinéraire diplomatique et artistique du Poète-Ambassadeur (1921-1927) par Pascal Lécroart, professeur de littérature, université de Franche-Comté et un comédien des Tréteaux de France – Auditorium du musée de l’Orangerie ▪ Mercredi 31 mai à 19h – Le goût pour l’occident, de la formation des peintres japonais à la constitution de collections d’art occidental au Japon par Cécile Girardeau, conservateur au musée de l’Orangerie – Auditorium du musée de l’Orangerie Concerts ▪ Vendredi 9 juin à 19h – Concert de piano dans les Nymphéas, par Aya Okuyama, piano / Okumura, Saint-Saëns, Miyake, Debussy… ▪ Vendredi 23 juin à 19h – Concert de Koto, cithare japonaise et Shakuhachi, flûte japonaise par Mieko Miyazaki, Suizan Lagrost / Kengyo, Miyagi, Yamamoto, Debussy, Satie… Une soirée au musée (18-30 ans) / Une bal(lade) japonaise Samedi 13 mai 2017 de 18h30 à 22h30 Dans un cadre privilégié, en dehors des heures d'ouverture au public, cette soirée est destinée aux 18-30 ans, étudiants ou non, accueillis par des médiateurs, étudiants en histoire de l’art qui se mettront à leur disposition pour commenter les œuvres exposées et répondre à leurs questions. Cette soirée propose aux visiteurs de découvrir une collection constituée par un collectionneur japonais passionné de peinture occidentale et de s’initier aux arts du pliage, du dessin par des ateliers de pratique artistique. Ateliers en famille à partir de 5 ans Kamishibai – Mercredi 31 mai à 15h et mercredi 28 juin à 15h Manga – Jeudi 19 avril, mercredi 10 mai, lundi 10 juillet, jeudi 20 juillet à 15h Origami – Samedi 29 avril et 13 mai à 15h, vendredi 7 juillet à 15h, lundi 17 juillet à 15h Week end famille – les 10 et 11 juin ▪ Ateliers – Manga – Samedi 10 juin à 10h30 et 15h et dimanche 11 juin à 14h30 et 15h ▪ Ateliers – Origami – Samedi 10 juin à 14h30 et dimanche 11 juin à 10h30 ▪ Spectacle en famille – Kamishibai : trois histoires courtes du pays du soleil levant – Samedi 10 juin à 16h30 et dimanche 11 juin à 16h30 Conte – L’île aux libellules Rakugo ou contes japonais, conté par Stéphane Ferrandez Samedis 22 avril, 20 mai, 24 juin, 8 juillet à 15h Au Japon, le merveilleux n’est jamais loin. Mukashi, mukashi, il y a bien longtemps, au tout début du monde, le Japon s’appelait encore Akitsu Shima : l’île aux libellules. À cette époque, les animaux avaient le pouvoir de se métamorphoser. Aka tombo, une petite libellule rouge, va raconter au premier empereur du Japon les secrets des forêts de ces îles. Partez en voyage avec eux, à la rencontre du légendaire japonais, où les tanukis et les renards s’amusent des hommes et rivalisent de malice pour jouer leurs plus belles farces. Nuit des musées / Sonorités japonaises Samedi 20 mai 18h30-minuit ▪ Concert Wadaiko, tambours japonais ▪ Concert Shamisen, luth japonaise et Shakuhachi, flûte japonaise Service de communication Amélie Hardivillier, chef du service de la communication Contacts pôle presse Marie Dussaussoy : 01 40 49 49 96 – marie.dussaussoy@musee-orsay.fr Silvia Cristini : 01 40 49 49 20 – silvia.cristini@musee-orsay.fr 6
2. Presse release Tokyo – Paris Masterpieces from the Bridgestone Museum of Art in Tokyo Ishibashi Foundation Collection Musée de l’Orangerie Claude Monet (1840-1926), Nympheas, 1903, oil on canvas 81.5 × 100.5 cm, donated by Shôjirô Ishibashi, 1961, Inv. Gaiyo 22 © Bridgestone Museum of Art, Ishibashi Foundation 5 April – 21 August 2017 Exhibition organised by the public establishment of the Musée d'Orsay and Musée de l'Orangerie, and the Ishibashi Foundation in collaboration with Nikkei Inc., with the support of JAPAN AIRLINES The masterpieces from the collection at the Bridgestone Museum are the result of the love of art of three generations of the Ishibashi industrial dynasty. The founder of the Bridgestone company, Shojiro Ishibashi (1889-1976), demonstrated early on in his career a passion for arts, and more particularly Western arts, which he began to collect as of the late 1930s. In 1952 he commissioned the building of a museum in the heart of Tokyo to house his collection. The museum displays Impressionist pieces as well as Western and Japanese works of modern art to the public. This collection was gradually enriched with each generation. The Ishibashi Foundation today conserves more than 2,600 works. During the current renovation work at the museum and while awaiting the completion of the new buildings, the masterpieces of the collection will be on display for a unique exhibition in the West at the Musée de l'Orangerie for the spring/summer 2017 season. The exhibition will notably give pride of place to works ranging from Impressionism to western and eastern post-war abstraction, from Monet, Renoir, and Caillebotte to Cézanne, Matisse, Picasso, Pollock and Shiraga. One of the pivotal points of the exhibition is also the permanent link established between the works, their buyers and the history of modern Japan, in order to give visitors background information. Lastly, this exhibition finds a mirror effect at the Musée de l'Orangerie, where a private passion for art has been transformed into a collection open to all audiences. The exhibition is composed of six sections. The first, entitled “An industrial dynasty with a passion for art”, gives some background about how the collection was built up by the Ishibashi family, from the early days of the founder Shojiro Ishibashi, to the construction of the museum, up to the recent enrichment of the collections. The second section, “An early passion for yôga paintings”, shows the founder’s early acquisitions of western style Japanese artworks, from the painters of Kurume up to Foujita. The remainder of the exhibition is laid out chronologically and thematically: “Impressionism at the heart of the collection” with works by Renoir, Monet and Sisley, “Post Impressionism in the collection, from Cézanne to Toulouse-Lautrec”, giving these painters pride of place along with Gauguin and Van Gogh, “Modern Art in the collection, from Matisse and Picasso to abstraction” with not only the paintings of these artists, but also sculpture from artists such as Brancusi, and finally moving to radical abstraction from Soulages to Domoto in a final section entitled “Between East and West: post-war abstraction and figuration”. Curators: Yasuhide Shimbata, chief curator, Bridgestone Museum of Art, Tokyo, Ishibashi Foundation Kyoko Kagawa, curator, Bridgestone Museum of Art, Tokyo, Ishibashi Foundation Cécile Girardeau, curator at the musée de l’Orangerie With the special support of With the generous support of Media Partners: ARTE, Le Figaro and France Culture 7
Around the exhibition Publication Tokyo – Paris. Masterpieces from the Bridgestone Museum of Art. Ishibashi Foundation Collection, exhibition catalogue Co-edition musées d’Orsay et de l’Orangerie / Hazan, 192 pages, €35 Inaugural tour by Cécile Girardeau Wednesday 19 April, 6.30pm Guided tours Wednesdays and Saturdays from 15 April to 19 August, 4pm Tours in French sign language Saturday 29 April, 11am, and Saturday 17 June, 11am Lecture cycles ▪ Monet and Clemenceau, Japan in Focus – Salle des Nymphéas Monday 24 April, 7pm – Clemenceau and Japanese Art by Matthieu Séguéla, historian, lecturer and researcher Wednesday 26 April, 7pm – Monet and Japan by Matthieu Séguéla and Philippe Piguet, Art historian ▪ Wednesday 10 May, 7pm – Western Art in Wartime Japan by Michaël Lucken, historian, director of the Centre for Japanese Studies at the INALCO – Musée de l’Orangerie, Auditorium ▪ Wednesday 17 May, 7pm (Lecture and reading) – Claudel and Japan: the diplomatic and artistic career of the Poet-Ambassador (1921-1927) by Pascal Lécroart, professor of literature, Université de Franche-Comté, and an actor with the itinerant theatre company Tréteaux de France –Musée de l’Orangerie Auditorium ▪ Wednesday 31 May, 7pm – The Taste for the West, from the training of Japanese painters to the creation of collections of Western art in Japan by Cécile Girardeau, curator at the Musée de l’Orangerie – Musée de l’Orangerie, Auditorium Concerts ▪ Friday 9 June, 7pm – Piano Concert in the Nympheas gallery, by Aya Okuyama, piano / Okumura, Saint-Saëns, Miyake, Debussy… ▪ Friday 23 June, 7pm – Concert for Koto, Japanese zither, and Shakuhachi, Japanese flute, by Mieko Miyazaki, Suizan Lagrost / Kengyo, Miyagi, Yamamoto, Debussy, Satie… An evening at the museum / ages 18-30 Saturday 13 May 2017, 6.30pm – 10.30pm In a privileged setting, outside public opening hours, this evening event is for 18-30 year olds, students and non-students, and is hosted by mediators - history of art students who will be available to talk about the works on display and to answer questions. This evening event offers visitors the chance to discover a collection formed by a Japanese collector who was passionate about Western painting, and to learn about the arts of folding and drawing. Family workshops, for 5 yrs + Kamishibai – Wednesday 31 May, 3pm and Wednesday 28 June, 3pm Manga – Thursday 19 April, Wednesday 10 May, Monday 10 July, Thursday 20 July, 3pm Origami – Saturday 29 April and 13 May, 3pm, Friday 7 July, 3pm, Monday 17 July, 3pm Family weekend – 10 and 11 June ▪ Workshops – Manga – Saturday 10 June, 10.30am and 3pm, and Sunday 11 June, 2.30pm and 3pm ▪ Workshops – Origami – Saturday 10 June, 2.30pm, and Sunday 11 June, 10.30am ▪ Family show – Kamishibai: three short stories from the land of the rising sun – Saturday 10 June, 4.30pm, and Sunday 11 June, 4.30pm Story – Dragonfly Island Rakugo or traditional Japanese tales, narrated by Stéphane Ferrandez Saturdays 22 April, 20 May, 24 June, 8 July, 3pm. In Japan, magic is never far away... Mukashi, mukashi, once upon a time, a very long time ago, when the world had just begun, Japan was still called Akitsu Shima: Dragonfly Island. At this time, animals had the power to change into something else. Aka tombo, a little red dragonfly, told the first emperor of Japan the secrets of the forests on these islands. Set off with them to meet the Japan of legend, where the tanukis and foxes make fun of men and mischievously compete to play the best tricks. Museum nights / Japanese sounds Saturday 20 May, 6.30pm - midnight ▪ Wadaiko Concert, Japanese drums ▪ Concert for Shamisen, Japanese lute, and Shakuhachi, Japanese flute Communications Dept. Amélie Hardivillier, Head of Communications Press Contact Marie Dussaussoy: +33 (0)1 40 49 49 96 – marie.dussaussoy@musee-orsay.fr Silvia Cristini: +33 (0)1 40 49 49 20 – silvia.cristini@musee-orsay.fr 8
3. Parcours de l’exposition Commissariat : Yasuhide Shimbata, conservateur en chef, Bridgestone Museum of Art de Tokyo, Ishibashi Foundation Kyoko Kagawa, conservatrice, Bridgestone Museum of Art de Tokyo, Ishibashi Foundation Cécile Girardeau, conservateur au musée de l’Orangerie Scénographie Cécile Degos Graphisme Laurent Fétis Conception de la lumière Carlos Cruchinha Cette exposition est organisée par le musée de l’Orangerie, Paris et le Bridgestone Museum of Art, Collection Ishibashi Foundation, Tokyo Sections de l’exposition Une dynastie industrielle éprise d’art Le premier goût pour la peinture yôga L’impressionnisme au cœur de la collection Le post-impressionnisme dans la collection, de Cézanne à Toulouse-Lautrec L’art moderne dans la collection, de Matisse et Picasso à l’abstraction Entre Orient et Occident : abstractions et figurations d’après-guerre 9
Amedeo Modigliani (1884-1920) Portrait d’homme, dit aussi Le Jeune Paysan, vers 1918 Huile sur toile, 73,4 × 50,3 cm Tokyo, Bridgestone Museum of Art © Bridgestone Museum of Art, Ishibashi Foundation 10
Une dynastie industrielle éprise d’art Shojiro Ishibashi (1889-1976) est un enfant de l’ère Meiji qui voit le Japon s’ouvrir au monde. Il est l’un des acteurs de la modernisation technologique fulgurante que connaît l’archipel nippon au tout début du XXe siècle. Reprenant le modeste atelier de confection textile familial, il se tourne progressivement vers le caoutchouc, et, sentant le frémissement de l’industrie automobile, se lance bientôt dans la fabrication de pneus. Il baptise lui-même l’entreprise Bridgestone, traduction littérale des deux idéogrammes qui composent son nom de famille : ishi signifiant « pierre » et bashi, « pont », faisant ainsi preuve d’une volonté de coexistence des cultures. Ayant fait bâtir une villa dans un style architectural occidental dans sa ville de Kurume, il souhaite rapidement décorer celle-ci d’œuvres d’art. Son premier goût le porte vers des peintures japonaises de l’école yôga, c’est-à-dire de style occidental, dont l’une des plus belles œuvres de Shigeru Aoki, Un présent de la mer, ouvre l’exposition. Puis, à la toute fin des années 1930, il commence à acquérir des œuvres d’art occidental, notamment impressionnistes. En 1952, il ouvre le musée Bridgestone, en plein cœur de la capitale japonaise, afin d’offrir ses chefs-d’œuvre à la vue de tous les tokyoïtes et visiteurs. Son fils, Kan’ichiro Ishibashi, ainsi que son petit-fils, Hiroshi Ishibashi, ont continué d’enrichir la collection l’ouvrant à l’art moderne jusqu’à l’abstraction d’après-guerre. Consolidant les liens créés entre nos deux musées depuis l’exposition « Debussy, la musique et les arts » en 2012, le musée de l’Orangerie est aujourd’hui fier de pouvoir présenter une sélection d’œuvres majeures du Bridgestone Museum of Art de Tokyo. Cette collection, avec son cœur impressionniste si remarquable, est le symbole du goût éclairé d’un collectionneur pour l’art occidental et français. Elle offre également un merveilleux écho au rêve du marchand et collectionneur Paul Guillaume qui a souhaité très tôt que les œuvres qu’il avait rassemblées soient offertes au regard du public dans le cadre d’un musée. Alors que nous célébrerons l’année prochaine les 160 ans des relations diplomatiques franco-japonaises, cette exposition symbolise les ponts qui peuvent exister entre ces deux cultures. 11
Shigeru Aoki (1882-1911) Un présent de la mer, 1904 Huile sur toile, 70,2 × 182 cm Tokyo, Bridgestone Museum of Art Don de Shôjirô Ishibashi, 1961 © Bridgestone Museum of Art, Ishibashi Foundation 12
Le premier goût pour la peinture yôga La peinture moderne japonaise de style occidental, ou yôga, occupe une place de choix dans la collection que Shojiro Ishibashi a constituée puisqu’il s’agit des premières œuvres qu’il a acquises à partir de la fin des années 1920. Ce style s’épanouit notamment au moment de l’ouverture du Japon durant l’ère Meiji. Les artistes japonais s’initient alors soit en Europe soit par des enseignements dispensés au Japon aux techniques et styles de la peinture occidentale. La peinture à l’huile est alors très prisée. Certains peintres très renommés du courant yôga attirent particulièrement l’attention de Shojiro Ishibashi comme Shigeru Aoki, dont nous présentons entre autres Paradis sous-marin, ou encore Hanjiro Takeji Fujishima avec sa pièce majeure intitulée Éventail noir, qui constitue également l’arrière-plan d’un célèbre portrait photographique mettant en scène Sojiro et l’artiste. Plusieurs œuvres de cette salle sont ainsi classées au Japon comme biens culturels importants et constituent des prêts exceptionnels. Jouissant d’une grande notoriété en Europe, le peintre Foujita fait aussi partie des acquisitions de Shojiro Ishibashi. La toile de l’artiste, Nature morte au chat, réalisée en France, fait le lien avec l’école de Paris représentée dans les collections du musée de l’Orangerie notamment par les peintres Soutine et Modigliani. 13
Camille Pissarro (1830-1903) Jardin potager au jardin de Maubuisson, Pontoise, 1878 Huile sur toile, 55,2 × 45,9 cm Tokyo, Bridgestone Museum of Art Don de Shôjirô Ishibashi, 1961 © Bridgestone Museum of Art, Ishibashi Foundation 14
L’impressionnisme au cœur de la collection « Les débuts de ma collection remontent aux environs de 1930 : si, au début, mon intérêt allait aux peintures à l’huile japonaises, s’élargissant peu à peu, il s’est étendu aux peintures et aux sculptures de l’Europe. Cependant les œuvres qui s’accordaient tout particulièrement à mon goût s’ordonnaient toutes autour d’un même centre : l’école française des Impressionnistes. En rassemblant ma collection, j’ai donc fait porter en ce sens le principal de mon effort. » Shojiro Ishibashi, fondateur de la collection, se remémorait ainsi les étapes de la construction de sa collection en 1962. La persévérance et l’énergie déployées par les trois générations de la famille Ishibashi nous permettent aujourd’hui d’admirer une variété d’œuvres d’une très grande qualité de la période pré-impressionniste et impressionniste avec des œuvres de Courbet, Corot ou Daumier jusqu’à des chefs-d’œuvre impressionnistes tels que Mademoiselle Georgette Charpentier assise de Renoir, un des rares autoportraits de Manet, Portrait de Manet par lui-même, un très beau portrait de Degas, Portrait de Léopold Levert, mais aussi plusieurs œuvres majeures de Monet de la période impressionniste aux Nymphéas, ainsi que des œuvres de Sisley et de Pissarro. L’une des dernières acquisitions du musée en 2011, Jeune homme au piano de Gustave Caillebotte, complète très élégamment cet ensemble. 15
Édouard Manet (1832-1883) Portrait de Manet par lui-même, dit aussi Manet à la Calotte, 1878-1879 Huile sur toile, 95,4 × 63,4 cm Tokyo, Bridgestone Museum of Art © Bridgestone Museum of Art, Ishibashi Foundation 16
Le post-impressionnisme dans la collection, de Cézanne à Toulouse-Lautrec Cet ensemble d’œuvres post-impressionnistes est composé de quelques-unes des plus belles pièces de la collection du musée Bridgestone de Tokyo. La Montagne Sainte-Victoire et Château Noir de Paul Cézanne acquise par le fondateur de la collection Shojiro Ishibashi est l’une des vues les plus marquantes de cette série du peintre et sert très souvent d’icône aux divers supports de communication du musée faisant d’elle une œuvre bien connue aujourd’hui du public japonais. Par ailleurs, un superbe autoportrait de Cézanne, Cézanne coiffé d’un chapeau mou, constitue aussi une des pièces remarquables de la collection autour de cet artiste. De même, il ne faut pas négliger la présence d’autres artistes, non moins célèbres, avec trois œuvres de Paul Gauguin, dont la très belle Nature morte à la tête de cheval qui rappelle l’influence capitale qu’ont pu avoir les œuvres japonaises dans la création artistique en Occident dans la seconde moitié du XIXe siècle et que l’on a coutume d’appeler « japonisme ». Enfin, deux autres grandes figures de la peinture complètent ce groupe, Vincent Van Gogh avec une œuvre précoce, Moulins et jardins à Montmartre, et Henri de Toulouse-Lautrec, avec une singulière et très belle grisaille, Au cirque : dans les coulisses. Quelques œuvres issues du cabinet d’art graphique du musée se mêlent opportunément à cette sélection avec des dessins de Cézanne ou encore de Gustave Moreau. 17
Paul Cézanne (1839-1906) Cézanne coiffé d’un chapeau mou, vers 1890-1894 Huile sur toile, 61,2 × 50,1 cm Tokyo, Bridgestone Museum of Art Don de Shôjirô Ishibashi, 1961 © Bridgestone Museum of Art, Ishibashi Foundation 18
L’art moderne dans la collection, de Matisse et Picasso à l’abstraction Si Shojiro Ishibashi fait l’achat de quelques-unes des pièces emblématiques de cette section consacrée à l’art moderne du début du XXe siècle, c’est plus à son fils Kan’ichiro Ishibashi ainsi qu’à son petit-fils Hiroshi Ishibashi que nous devons aujourd’hui sa structure et la manière dont elle s’est étoffée. L’aquarelle de Paul Signac, La Rochelle, est restée dans la mémoire familiale comme la toute première œuvre d’art occidental acquise par Shojiro Hishibashi et ornant le salon de leur demeure de Kurume. Elle annonce un goût pour des peintres plus modernes de Matisse à Picasso. Quelques œuvres marquantes se détachent comme un Picasso cubiste, Bouteille de marc de Bourgogne, verres, journal, ou un Picasso classique des années 1920, Saltimbanque aux bras croisés. Des toiles de Matisse des prémices du fauvisme avec le Nu dans l’atelier jusqu’à des œuvres de sa maturité telle que Nature morte – symphonie en rouge forment un ensemble remarquable. La collection d’œuvres modernes du musée Bridgestone, bien qu’elle laisse transparaître une prédilection pour une modernité « classique » et essentiellement figurative, va cependant jusqu’au seuil de l’abstraction avec des œuvres telles que Étude de dune pointilliste, crête à gauche de Piet Mondrian ou encore Île de Paul Klee. La présence d’œuvres de Matisse, Picasso, le Douanier Rousseau, Soutine, Modigliani, De Chirico, offre également des points de passage avec les préférences du marchand et collectionneur Paul Guillaume dont les œuvres sont conservées au musée de l’Orangerie. Le hasard a d’ailleurs voulu que l’œuvre de Modigliani de la collection Ishibashi lui ait un jour appartenu. 19
Pablo Picasso (1881-1973) Saltimbanque aux bras croisés, 1923 Huile sur toile, 130,8 × 98 cm © Bridgestone Museum of Art, Ishibashi Foundation © Succession Picasso 2017 20
Entre Orient et Occident : abstractions et figurations d’après-guerre Cette section met à l’honneur l’art figuratif et abstrait de l’après Seconde Guerre mondiale. Elle est essentiellement le fruit des inclinations de la troisième génération de la famille Ishibashi sous la houlette d’Hiroshi Ishibashi. L’ouverture vers une abstraction radicale donne une rare ampleur à cette collection et mêle des artistes à la fois orientaux et occidentaux. Pour le versant figuratif, on trouve des œuvres de Jean Fautrier avec notamment une toile de sa saisissante série des Otages, Tête d’otage, mais aussi une sculpture issue de l’humanisme figuratif d’après-guerre du sculpteur Alberto Giacometti avec son Buste de Diego. L’abstraction gestuelle est à l’honneur avec une œuvre de Pollock et une autre de Hans Hartung pour la partie occidentale confrontées à celles de Shiraga et de Zao Wou-Ki. Ces œuvres frappent par leur force expressive et l’immersion qu’elles offrent au spectateur par leur format. Enfin, Orient et Occident semblent se rencontrer dans des toiles comme celle de Soulages ou de Domoto qui mêlent des références et des techniques issues des deux régions du monde. Cet ensemble témoigne du renouvellement du goût au sein de la collection Ishibashi et ouvre la voie à une radicalité et peut-être à de nouveaux horizons dans de futures acquisitions. 21
Jackson Pollock (1912-1956) Number 2, 1951, 1951 Huile sur toile, 96,9 × 66,2 cm © Bridgestone Museum of Art, Ishibashi Foundation © ADAGP, Paris 2017 22
4. Liste des œuvres presentées Toutes les œuvres présentées sont issues des collections du Bridgestone Museum of Art de Tokyo, Collection Ishibashi Foundation Une dynastie industrielle éprise d’art Fumio Asakura (1883-1964) Buste de M. Shôjirô Ishibashi, 1956 Bronze, H. 67 cm Saburô Miyamoto (1905-1974) Portrait de M. Shôjirô Ishibashi, 1969-1970 Huile sur toile, 72,6 × 60,6 cm Shigeru Aoki (1882-1911) Un présent de la mer, 1904 Huile sur toile, 70,2 × 182 cm Documentaires The Magnetism of Masterpieces, a documentary film celebrating the twenty-fifth anniversary of the founding of Bridgestone Tire Co., Ltd. Production: Ishibashi Kanichiro and the Bridgestone Gallery Film Committee (1956) Length: 6:22 minutes ©Bridgestone Museum of Art, Ishibashi Foundation The Ishibashi Collection Goes to Paris, documentary film Organizer: Agence des Musées Français Site: Musée National d’Art Moderne, Paris Dates: May 5 to June 24, 1962 Length: 7:15 minutes ©Bridgestone Museum of Art, Ishibashi Foundation Ishibashi Shojiro and Art (from the documentary film Ayumi) Produced by Takaba Takeshi (1976) Length: 1:53 minutes ©Takashi Takaba Le premier goût pour la peinture yôga Takeji Fujishima (1867-1943) Réminescence de l’ère Tempyo, 1902 Huile sur toile, 197,5 × 94 cm Shigeru Aoki (1882-1911) Paradis sous-marin, 1907 Huile sur toile, 180 × 68,3 cm 23
Shigeru Aoki (1882-1911) Marine, Mera, 1904 Huile sur toile, 36,6 × 73 cm Hanjirô Sakamoto (1982-1969) Trois chevaux paissant, 1932 Huile sur toile, 79,6 × 99 cm Sôtarô Yasui (1888-1955) Portrait de Mme F., 1939 Huile sur toile, 80 × 66 cm Takeji Fujishima (1867-1943) Éventail noir, 1908-1909 Huile sur toile, 63,7 × 42,4 cm Tsuguharu Fujita (1886-1968) Nature morte au chat, 1939-1940 Huile sur toile, 80,6 × 99,9 cm Fascicule contenant la liste des œuvres présentées à l’exposition inaugurale du Bridgestone Museum of art de 1952 Catalogue de l’exposition inaugurale Tokyo, Bridgestone Gallery 1952 Affiche de l’exposition inaugurale 1952 L’impressionnisme au cœur de la collection Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) Petite fille, 1887 Pastel sur papier, 60,8 × 46 cm Edgar Degas (1834-1917) Au foyer de la danse, 1895-1898 Pastel sur papier, 45,9 × 89,8 cm Edgar Degas (1834-1917) Après le bain, vers 1900 Pastel sur papier, 62,7 × 68,5 cm Edgar Degas (1834-1917) Portrait de Léopold Levert, vers 1874 Huile sur toile, 65 × 54 cm 24
Gustave Caillebotte (1848-1894) Jeune homme au piano, 1876 Huile sur toile, 81 × 116 cm Édouard Manet (1832-1883) Le Bal de l’Opéra, 1873 Huile sur toile, 46,7 × 38,2 cm Édouard Manet (1832-1883) Portrait de Manet par lui-même, dit aussi Manet à la calotte, 1878-1879 Huile sur toile, 95,4 × 63,4 cm Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) Mlle Georgette Charpentier assise, 1876 Huile sur toile, 97,8 × 70,8 cm Honoré Daumier (1808-1879) Don Quichotte et Sancho se rendant aux noces de Gamaches (Don Quichotte dans la montagne [les montagnes]), vers 1850 Huile sur panneau, 39,6 × 31,2 cm Camille Corot (1796-1875) La Jeune Femme dans le bois, 1865 Huile sur panneau, 54,7 × 38,9 cm Gustave Courbet (1819-1877) Cerf courant dans la neige, vers 1856 Huile sur toile, 93,5 × 148,8 cm Jean-François Millet (1814-1875) La Traite des vaches à Gréville, 1854-1860 Huile sur toile, 59 × 72,4 cm Eugène Boudin (1824-1898) Scènes de plage aux environs de Trouville, vers 1865 Huile sur toile, 35,7 × 57,7 cm Claude Monet (1840-1926) L’Inondation à Argenteuil, 1872-1873 Huile sur toile, 54,4 × 73,3 cm Camille Pissarro (1830-1903) Jardin potager au jardin de Maubuisson, Pontoise, 1878 Huile sur toile, 55,2 × 45,9 cm Alfred Sisley (1839-1899) Saint-Mammès et les coteaux de la Celle – matin de juin, 1884 Huile sur toile, 54,6 × 73,4 cm Alfred Sisley (1839-1899) Rue de village à Marlotte – femmes allant au bois, 1866 Huile sur toile, 65,2 × 92,2 cm 25
Claude Monet (1840-1926) Belle-Île, effet de pluie, 1886 Huile sur toile, 60,5 × 73,7 cm Claude Monet (1840-1926) Nymphéas, 1903 Huile sur toile, 81,5 × 100,5 cm Claude Monet (1840-1926) Nymphéas, temps gris, 1907 Huile sur toile, 100,6 × 73,5 cm Claude Monet (1840-1926) Crépuscule à Venise, vers 1908 Huile sur toile, 73 × 92,5 cm Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) Terrasse à Cagnes, 1905 Huile sur toile, 46,3 × 55 cm Le post-impressionnisme dans la collection, de Cézanne à Toulouse-Lautrec Paul Gauguin (1848-1903) Les Foins, 1889 Huile sur toile, 55,4 × 46,2 cm Paul Gauguin (1848-1903) Nature morte à la tête de cheval, 1886 Huile sur toile, 49 × 38,5 cm Paul Gauguin (1848-1903) L’Aven, 1888 Huile sur toile, 72,9 × 92,2 cm Paul Cézanne (1839-1906) Baigneurs au repos, vers 1875-1877 Aquarelle et encre sur papier, 13 × 21,7 cm Paul Cézanne (1839-1906) Baigneurs, vers 1897-1900 Crayon et aquarelle sur papier, 12,6 × 21 cm Paul Cézanne (1839-1906) Cézanne coiffé d’un chapeau mou, vers 1890-1894 Huile sur toile, 61,2 × 50,1 cm Paul Cézanne (1839-1906) Montagne Sainte-Victoire et Château Noir, vers 1904-1906 Huile sur toile, 66,2 × 82,1 cm 26
Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901) Au cirque : dans les coulisses, vers 1887 Huile sur toile, 67 × 60 cm Gustave Moreau (1826-1898) La Toilette, vers 1885-1890 Aquarelle avec rehauts de gouache sur papier, 33 × 19,3 cm Vincent Van Gogh (1853-1890) Moulins et jardins à Montmartre, 1886 Huile sur toile, 48,2 × 39,5 cm Auguste Rodin (1840-1917) Faunesse debout, vers 1884 Marbre, H. 71 cm L’art moderne dans la collection, de Matisse et Picasso à l’abstraction Émile-Antoine Bourdelle (1861-1929) Pénélope, 1909 Bronze, H. 118,8 cm Ossip Zadkine (1890-1967) Torse (Torso), 1951 Ébène, H. 131 cm Constantin Brancusi (1876-1957) Le Baiser, 1907-1910 Plâtre, H. 28 cm Henri Rousseau (1844-1910) L’Herbage, 1910 Huile sur toile, 46 × 55,3 cm Amedeo Modigliani (1884-1920) Portrait d’homme, dit aussi Le Jeune Paysan, vers 1918 Huile sur toile, 73,4 × 50,3 cm Pablo Picasso (1881-1973) Bouteille de marc de Bourgogne, verres, journal, 1913 Huile sur toile avec papiers collés (huile, sable et journal sur toile), 46,3 × 38,4 cm Pablo Picasso (1881-1973) Corrida : cheval blessé, 1923 Huile sur toile, 19 × 24 cm Pablo Picasso (1881-1973) Saltimbanque aux bras croisés, 1923 Huile sur toile, 130,8 × 98 cm 27
Pablo Picasso (1881-1973) Tête de femme, 1923 Huile et sable sur toile, 46,1 × 38,1 cm Maurice Denis (1870-1943) La Bacchanale, décor pour le magasin « Le Tigre royal » à Genève, 1920 Huile sur toile, 99,2 × 139,5 cm Giorgio De Chirico (1888-1978) Troubadour, date inconnue Huile sur toile, 62,4 x 49,8 cm Paul Signac (1863-1935) La Rochelle, date inconnue Aquarelle et crayon sur papier, 20,8 × 27 cm Henri Matisse (1869-1954) Collioure, 1905 Huile sur carton, 24,5 × 32,4 cm Henri Matisse (1869-1954) Nu dans l’atelier, 1899 Huile sur papier marouflé sur toile, 66,3 × 50,5 cm Henri Matisse (1869-1954) La Jacquette rayée, 1914 Huile sur toile, 123,6 × 68,4 cm Henri Matisse (1869-1954) Figure au corselet bleu, 25 juin 1935 Huile sur toile, 46 × 33 cm Henri Matisse (1869-1954) Nature morte – symphonie en rouge, 1927 Huile sur toile, 52 × 64 cm Raoul Dufy (1877-1953) Nature morte aux fruits, vers 1915-1920 Huile sur toile, 38,2 × 45,9 cm Pierre Bonnard (1867-1947) Paysage d’été, dit aussi Paysage de Vernon, 1929 Huile sur toile, 63,4 × 62,4 cm Paul Klee (1879-1940) Île, 1932 Huile et sable sur panneau, 55,2 × 85,2 cm Piet Mondrian (1872-1944) Étude de dune pointilliste, crête à gauche, 1909 Huile et crayon sur carton, 29,6 × 39,1 cm 28
Chaïm Soutine (1894-1943) Le Grand Arbre dans un village du Midi, vers 1924-1925 Huile sur papier, 49,8 × 60,6 cm Entre Orient et Occident : abstractions et figurations d’après-guerre Joan Miró (1893-1983) Peinture, 1927 Huile sur toile, 24,1 × 33 cm Jean Fautrier (1898-1964) Spires, 1963 Huile sur papier marouflée sur toile, 59,9 × 73,1 cm Signé en bas à droite : Fautrier. 63 Jean Fautrier (1898-1964) Tête d’otage, 1945 Huile sur papier marouflée sur toile, 34,2 × 26,4 cm Kazuo Shiraga (1924-2008) Konto, 1990 Huile sur toile, 145,5 × 97 cm Pierre Soulages (né à 1919) Peinture, 26 mai 1969, 1969 Huile sur toile, 72,9 × 54,1 cm Wou-Ki Zao (1920-2013) 07.06.85, 1985 Huile sur toile, 114,8 × 195,2 cm Hans Hartung (1904-1989) T 1963 K7, 1963 Acrylique sur toile, 180 × 111 cm Hisao Domoto (1928-2013) Solution de Continuité no 9, 1964 Huile et acrylique sur toile, 199,7 × 150,7 cm Kazuo Shiraga (1924-2008) Kannon Fudara Jodo, 1972 Huile sur toile, 130,3 × 194 cm Jackson Pollock (1912-1956) Number 2, 1951, 1951 Huile sur toile, 96,9 × 66,2 cm Alberto Giacometti (1901-1966) Buste de Diego (tête plate), 1955 Bronze, H.55 cm, fonte de 1955-1956 29
Claude Monet (1840-1926) Crépuscule à Venise, vers 1908 Huile sur toile, 73 × 92,5 cm Tokyo, Bridgestone Museum of Art Don de Shôjirô Ishibashi, 1961 © Bridgestone Museum of Art, Ishibashi Foundation 30
5. Publication Catalogue de l’exposition Tokyo – Paris Chefs-d’œuvre du Bridgestone Museum Collection Ishibashi Foundation Catégorie : catalogue d’exposition bilingue Format : 192 pages, 216 x 288 mm relié, 100 illustration environ Coédition : musée de l’Orangerie/Hazan Prix TTC : 35€ Parution librairie : Avril 2017 Les chefs-d’œuvre de la collection du musée Bridgestone sont issus du goût pour l’art de trois générations de la dynastie industrielle des Ishibashi. Le fondateur de l’entreprise Bridgestone, Shojiro Ishibashi (1889-1976), se singularise très tôt par sa passion pour les arts et notamment pour les arts occidentaux qu’il commence à collectionner dès la fin des années 1930. Il fait édifier un musée pour sa collection au cœur de Tokyo en 1952. Celui-ci propose au public des œuvres de la période impressionniste ainsi que des œuvres d’art moderne occidentales et japonaises. La collection a ensuite continué d’être enrichie par les nouvelles générations. La fondation Ishibashi conserve aujourd’hui plus de 2 500 œuvres. À l’occasion des travaux de l’actuel musée et en attendant la livraison de nouveaux bâtiments, les chefs- d’œuvre de la collection seront montrés lors d’une unique étape occidentale au musée de l’Orangerie au printemps et à l’été 2017. Le parcours mettra notamment à l’honneur des œuvres de l’impressionnisme jusqu’à l’abstraction occidentale et orientale d’après-guerre, de Monet, Renoir et Caillebotte à Cézanne, Matisse, Picasso, Pollock et Shiraga. L’un des pivots de l’exposition sera aussi le lien permanent établi entre les œuvres, leurs acquéreurs et l’histoire du Japon moderne afin de donner aux visiteurs de nombreux éléments de contexte. Enfin, cette exposition trouve également sa place au musée de l’Orangerie à travers un jeu de miroir où la passion privée pour l’art a su se transformer en collection ouverte à tous les publics. Sommaire Préface du président des musées d’Orsay et de l’Orangerie Entretien avec le président de la fondation du Bridgestone Museum Collectionneurs japonais de peinture moderne française au début du XXe siècle jusqu’à la création de la collection Ishibashi - Atsushi Miura Les premières œuvres de Claude Monet au Japon : la Voie du tableau - Matthieu Séguéla La collection Ishiashi et le musée Bridgestone - Yasuhide Shimbata La collection de peinture moderne japonaise dans la collection Ishibashi - Kyoko Kagawa La France et le Japon - Cécile Girardeau Les « modernes japonais » - Tsuyoshi Kaizuka Impressionnisme - Cécile Girardeau Postimpressionnisme - Cécile Girardeau Une modernité classique - Cécile Girardeau Figurations et abstractions d’après-guerre - Cécile Girardeau Annexes Liste des œuvres Bibliographie Index des noms propres 31
6. Programmation autour de l’exposition Visites guidées VISITE INAUGURALE Sous la conduite de Cécile Girardeau, commissaire de l’exposition Mercredi 19 avril à 18h30 → Gratuit dans la limite des places disponibles. Sur réservation: 01 44 50 43 01 VISITES GUIDEES DE L’EXPOSITION Mercredi et samedi du 15 avril au 19 août à 16h → 6€ / 4,50€ en plus du billet d’entrée VISITES EN LSF Samedis 29 avril et 12 juin à 11h → Achat en ligne ou sur place minimum 15mn avant le début de la visite Durée : 1h30 - 6€ / 4,50€ Alfred Sisley (1839-1899) Saint-Mammès et les coteaux de la Celle – matin de juin, 1884 Huile sur toile, 54,6 × 73,4 cm Tokyo, Bridgestone Museum of Art Don de Shôjirô Ishibashi, 1961 © Bridgestone Museum of Art, Ishibashi Foundation 32
Cycles de conférences → Gratuit, sur réservation : 01 44 50 43 01 MONET ET CLEMENCEAU, LE JAPON POUR HORIZON CLEMENCEAU ET L’ART JAPONAIS Lundi 24 avril à 19h Par Matthieu Séguéla, historien et enseignant-chercheur Salle des Nymphéas Georges Clemenceau n’a pas seulement été un homme d’État ami du Japon dans le domaine diplomatique. Très tôt, il s’est passionné pour l’art de ce pays : grand collectionneur d’estampes et de céramiques, amateur de la cérémonie du thé et admirateur d’œuvres bouddhiques, le Tigre a également été un « faiseur » de musées d’art asiatique dans le Paris de la Belle-Epoque. Par son originalité et son altruisme, son japonisme a rejoint celui des artistes de son temps, de Manet à Monet. C’est ce Clemenceau esthète et acteur du dialogue des cultures que Matthieu Séguéla vous invite à découvrir. MONET ET LE JAPON Mercredi 26 avril à 19h Par Matthieu Séguéla et Philippe Piguet, historien de l’Art Salle des Nymphéas Une importante collection d’estampes japonaises, un pont enjambant le bassin aux nymphéas dont le modèle est extrait de l’une d’elles, des photographies le représentant en compagnie d’une collectionneuse de noble lignée... Si Claude Monet ne s’est jamais rendu au Japon, c’est le Japon qui est venu à lui. Le Maître de l’Impressionnisme a créé un lien singulier et intemporel avec le pays du Soleil Levant. Des ateliers de Giverny à la collection Ishibashi, des Nymphéas du Musée de l’Orangerie à ceux de l’île de Naoshima, cet héritage est aujourd’hui encore au cœur des échanges artistiques entre la France et le Japon. Dialogue à propos d’une passion que Monet a conjuguée à ses préoccupations picturales pour développer les termes d’une esthétique prospective. L’ART OCCIDENTAL DANS LE JAPON EN GUERRE Mercredi 10 mai à 19h Par Michaël Lucken, historien, directeur du Centre d’Etudes Japonaises de l’INALCO Auditorium du musée de l’Orangerie Le cœur de la collection Ishibashi a été constitué au cours de la période extrêmement troublée qu’a connue le Japon entre l’invasion de la Mandchourie (1931) et la fin de l’occupation américaine (1952). Comment était perçu l’art occidental à l’heure de l’ultranationalisme ? Fut-il rejeté ou continua- t-il au contraire à circuler et servir de modèle ? Quelles furent les conséquences de la guerre sur le marché de l’art et les œuvres en général ? 33
PAUL CLAUDEL ET LE JAPON : ITINERAIRE DIPLOMATIQUE ET ARTISTIQUE DU POETE- AMBASSADEUR (1921 – 1927) Mercredi 17 mai à 19h Par Pascal Lécroart, professeur de littérature, université de Franche-Comté, Responsable du Pôle Arts et Littérature dans le laboratoire ELLIADD (EA 4661) L’attrait de Paul Claudel (1868-1955) pour l’Extrême-Orient relève primitivement d’une culture fin-de- siècle bien connue, partagée par bon nombre d’artistes de sa génération. En devenant diplomate de carrière, l’écrivain aura cependant les moyens de mener une exploration approfondie. Vice-consul puis consul en Chine de 1895 à 1909, il a l’occasion de visiter une première fois le Japon, en juin 1898, qui lui offre une révélation poétique majeure. Sa première nomination comme ambassadeur au Japon treize ans plus tard ne pouvait donc que le satisfaire, lui ouvrant des horizons artistiques et esthétiques nouveaux inséparables de sa mission diplomatique. L’enjeu de la conférence sera d’analyser cet écheveau particulièrement fertile à travers le dialogue interculturel entrepris. LE GOUT POUR L’OCCIDENT, DE LA FORMATION DES PEINTRES JAPONAIS A LA CONSTITUTION DE COLLECTIONS D’ART OCCIDENTAL AU JAPON Mercredi 31 mai à 19h Par Cécile Girardeau, conservateur au musée de l’Orangerie Cette conférence reviendra sur l’importance du lien qui se noue à partir de l’Ere Meiji avec l’art occidental à la fois à travers la formation des peintres japonais à cette époque mais également autour de la constitution de collections d’art occidental au Japon. 34
Concerts → Gratuit, sur réservation : 01 44 50 43 01 Durée : 1h Concert de piano dans les Nymphéas Vendredi 9 juin à 19h Par Aya Okuyama, piano Œuvres de Okumura, Saint-Saëns, Miyake, Debussy… Concert de Koto, cithare japonaise et Shakuhachi, flûte japonaise Vendredi 23 juin à 19h Par Mieko Miyazaki, Suizan Lagrost Œuvres de Kengyo, Miyagi, Yamamoto, Debussy, Satie… Une soirée au musée / 18-30 ans Bal(lade) japonaise Samedi 13 mai 2017 de 18h30 à 22h30 En partenariat avec l’Ecole du Louvre → Accès gratuit Dans un cadre privilégié, en dehors des heures d'ouverture au public, cette soirée est destinée aux 18-30 ans, étudiants ou non, accueillis par des médiateurs, étudiants en histoire de l’art qui se mettront à leur disposition pour commenter les œuvres exposées et répondre à leurs questions. Cette soirée propose aux visiteurs de découvrir une collection constituée par un collectionneur japonais passionné de peinture occidentale et de s’initier aux arts du pliage, du dessin par des ateliers de pratique artistique. Activités en famille Ateliers en famille À partir de 5 ans → Sur réservation : 01 44 50 43 01 Durée : 2h – 7 € pour tous Kamishibai Mercredi 31 mai et mercredi 28 juin à 15h L’art du théâtre de papier s'est développé au Japon au début du XXe siècle. Il pourrait être considéré comme l'ancêtre du dessin animé. Les participants apprendront à réaliser des planches illustrées pour créer une histoire tout en couleurs ! Manga 35
Jeudi 19 avril, mercredi 10 mai, lundi 10 juillet et jeudi 20 juillet Apprendre à réaliser une page de manga. Si l’on connaît les mangas pour en avoir déjà lu, on ne connaît pas forcément la méthode de réalisation. En vous inspirant de chefs-d’œuvre de la collection du musée de l’Orangerie, vous découvrirez les étapes de création et réaliserez votre propre manga en adoptant les techniques des mangakas professionnels et quel que soit votre niveau de dessin ! Les participants apprendront à dessiner visages et expressions sous plusieurs angles, ainsi que les mouvements du corps. Ils réaliseront une petite histoire de manga (scénario, personnages, storyboard, planche). Origami Samedi 29 avril et 13 mai, vendredi 7 juillet et lundi 17 juillet à 15h L’origami est un art ancestral japonais qui consiste à réaliser mille et un sujets (fleurs, animaux, objets etc. …) par pliage d’une seule feuille de papier sans couper. Au cours des ateliers que nous organisons, vous réaliserez, guidés par un professionnel, des pliages que vous pensiez être incapables de réussir. Durant ces ateliers, l’animateur vous parlera de l’histoire de l’origami, de l’invention du papier et vous initiera aux bons gestes qui vous permettront de réaliser un origami dont vous pourrez être fiers. Fumie Hihara Shamisen © D.R 36
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