Mary Poppins Orchestre philharmonique de Strasbourg Frank Strobel - Samedi 3 novembre 2018 - 14h30 et 20h30 - Philharmonie de Paris

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GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE

          Mary Poppins
    Orchestre philharmonique
         de Strasbourg
         Frank Strobel
Samedi 3 novembre 2018 – 14h30 et 20h30
  Dimanche 4 novembre 2018 – 16h30
P H I L H A R M O N I E D E PA R I S
                          MUSÉE DE LA MUSIQUE

                                                         EXPO
                                                                 SITIO
                                                          JUSQ           N
                                                     27 JA U ’ AU
                                                          NV
                                                        2019 IER

                                                                             Licences E.S. n°1-1083294, E.S. n°1-1041550, n°2-1041546, n°3-1041547 –

                La joie de vivre du cinéma

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WEEK-END COMÉDIES MUSICALES (1)

Tandis que le Musée de la musique leur consacre une exposition, les
grandes comédies musicales s’invitent aussi au (ciné-)concert, revisitées par
des artistes d’aujourd’hui.

Le week-end s’ouvre sur un classique des films Disney, présenté pour la pre-
mière fois en ciné-concert. Cinq fois récompensé aux Oscars, notamment
pour la meilleure musique originale, Mary Poppins reste l’une des références
du film musical plus de soixante ans après sa sortie. L’occasion de redécouvrir
avec des yeux d’enfants cette comédie magique aux thèmes intemporels et
aux mélodies familières (samedi 3 novembre, 14h30 et 20h30, et dimanche
4 novembre, 16h30). La rencontre d’une danseuse de claquettes et d’un
chanteur musicien dans l’univers des chansons de Dick Annegarn : voilà le
programme de Atu et Atoi, spectacle jeune public interprété par la compagnie
Dans ses pieds, dans lequel un duo espiègle – deux personnages curieux –
s’empare de « Sacré Géranium », « Mireille », « Le Blues du bégayeur »,
« Hé hé hé… ». Joyeuse humeur et douce folie pour cette petite comédie
musicale sont au rendez-vous (samedi 3 et dimanche 4 novembre, 15h).

Classique parmi les classiques de la comédie musicale, West Side Story a indé-
niablement marqué des générations entières. L’ensemble de jazz aventureux
The Amazing Keystone Big Band réinterprète à sa manière les thèmes de
Leonard Bernstein avec des invités surprise (samedi 3 novembre, 20h30).
Danse et chant animent le Musée sur les pas de Fred Astaire, Ginger Rogers
et Liza Minnelli. De Broadway à Hollywood en passant par Cherbourg ou
Rochefort, les grands standards de la comédie musicale sont proposés dans
un concert-promenade intitulé Over the Rainbow (dimanche 4 novembre, à
14h30 et à 15h30).

Ce week-end dédié aux musicals s’achève sur une note rock. Artiste aussi exubé-
rante qu’imprévisible, Peaches est une véritable icône de la scène électro-punk.
La comédie musicale Jesus Christ Superstar, succès des années 1970, l’accom-
pagne depuis son adolescence, à tel point qu’elle s’est lancé le défi d’en inter-
préter l’intégralité des chansons sur scène, voyageant entre rôles masculins et
rôles féminins, accompagnée d’un pianiste (dimanche 4 novembre, 20h30).
WEEK-END COMÉDIES MUSICALES (1)

Samedi 3 novembre – 14h30 & 20h30                         Samedi 3 novembre
  Dimanche 4 novembre 16h30
                                               20H30                              CONCERT

                                CINÉ-CONCERT   THE AMAZING KEYSTONE BIG
MARY POPPINS                                   BAND JOUE WEST SIDE STORY
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE STRASBOURG         THE AMAZING KEYSTONE BIG BAND
FRANK STROBEL, DIRECTION                       BASTIEN BALLAZ, JON BOUTEILLER, FRED NARDIN
                                               ET DAVID ENHCO, DIRECTION ARTISTIQUE
Film de Robert Stevenson,
États-Unis, 1964, 138 minutes                  Leonard Bernstein
Musique de Richard M. Sherman                  West Side Story
et Robert B. Sherman
Presentation licensed by Disney Concerts.
© All rights reserved
                                                        Dimanche 4 novembre

Le concert du samedi à 20h30 est précédé       14H30 ET 15H30         CONCERT-PROMENADE
d’une rencontre à 18h30 avec N.T. Binh,                               AU MUSÉE
commissaire de l’exposition Comédies           OVER THE RAINBOW!
musicales.
                                               COMÉDIES MUSICALES
                                               LES VOIX ANIMÉES, ENSEMBLE VOCAL
                                               LUC COADOU, DIRECTION ARTISTIQUE
          Samedi 3 novembre
                                               TRIO REVISITING
         Dimanche 4 novembre                   LOUISE ROBARD, CHANT
                                               JOHN DEGOIS, DANSE
15H00                 SPECTACLE JEUNE PUBLIC   DOMINIQUE CARRÉ, GUITARE, CHANT
ATU ET ATOI
LA COMPAGNIE DANS SES PIEDS                    20H30                              CONCERT

NATHALIE ARDILLIEZ, CHANT, CLAQUETTES          PEACHES CHRIST SUPERSTAR
FRANÇOIS PUYALTO, CHANT, BASSE ÉLECTRIQUE
                                               PEACHES, CHANT
NATHALIE ANSQUER, MISE EN SCÈNE
                                               MATHIAS HALVORSEN, PIANO
                                               D’après Jesus Christ Superstar         Réservez dè
                                               d’Andrew Lloyd Webber
                                                                                      01 44 84 44
ACTIVI TÉS CE WEEK-END
                              EN LIEN AVEC COMÉDIES MUSICALES (1)
                                                                      EXPO
                                                                                  SITIO
      SAMEDI ET DIMANCHE                                DIMANCHE J U
                                                                     SQ
                                                                                              N
                                                                          U ’ A Uà 14h
      Visite guidée à 11h                                       27 enJAchanson
                                                        Un dimanche
      EXPOSITION                                                         NV
                                                        CHANTONS BERNSTEIN
      COMÉDIES MUSICALES                                                   201 IER
                                                        Atelier-exposition à 9
                                                                             14h30
      SAMEDI                                            COMÉDIES MUSICALES EN FAMILLE
      Music Session à 16h
      AUTOUR DE PEACHES

      Rencontre à 18h30
      N.T. Binh, commissaire de l’exposition
      Comédies musicales
      Animée par Thierry Lebon

                                      ET AUSSI CE WEEK-END

      Enfants et familles                               Adultes
      Concerts, ateliers, activités au Musée…           Ateliers, visites du Musée…

                                                                                                  Licences E.S. n°1-1083294, E.S. n°1-1041550, n°2-1041546, n°3-1041547 –

      La joie de vivre du cinéma

                    Vous avez la possibilité de consulter les programmes de salle en ligne,
ès maintenant              cinq jours avant chaque concert, à l’adresse suivante :
                                         www.philharmoniedeparis.fr
4 84 - PHILHARMONIEDEPARIS.FR
Pour en savoir plus sur les comédies musicales

Collège                               Conférence
La comédie musicale                   Une semaine, une œuvre
à l’écr an                            Gene Kelly et Stanley Donen : Singin’ in

Cycle de 7 séances, le jeudi de 15h   the Rain

à 17h                                 Mercredi 19 décembre 2018, de 15h à 17h.

du 8 novembre au 20 décembre 2018.    Tout public.

Tout public.

                                      Rencontre
                                      Patricia Ward Kelly
                                      Samedi 22 décembre, 19h. Entrée libre.
PROGRAMME

Mary Poppins
Film musical de Robert Stevenson (États-Unis, 1964, 138 minutes)
Musique de Richard M. Sherman et Robert B. Sherman

Orchestre philharmonique de Strasbourg
Frank Strobel, direction

Coproduction Orchestre philharmonique de Strasbourg, Philharmonie de Paris

                Presentation licensed by Disney Concerts. © All rights reserved

Durée du ciné- concert (avec entr acte) : environ 2h50.
L’œuvre

Mary Poppins, comédie musicale « presque parfaite »

Mary Poppins mesure les enfants avec un mètre ruban qui, en plus de leur
taille, indique leur caractère. Puis elle se mesure elle-même et le ruban
mentionne : « Presque parfaite en tous points. » À bien des égards, Mary
Poppins, sorti en 1964, est un film miraculeux dont le résultat est supérieur
à la somme de ses parties. Aucun participant à cette œuvre ne l’a par
la suite surpassée, en termes de réussite artistique, de popularité ou de
reconnaissance professionnelle.

Sa genèse a été « romancée » dans un des rares films consacrés à la pro-
duction d’une comédie musicale : Dans l’ombre de Mary – La Promesse
de Walt Disney (Saving Mr. Banks, John Lee Hancock, 2013), avec Tom
Hanks dans le rôle de Walt Disney et Emma Thompson dans celui de
la romancière qui inventa le personnage. Or la réalisation de Mary Poppins
réunit toutes les embûches susceptibles de survenir dans la création d’une
comédie musicale et qui, si elles sont surmontées, peuvent aboutir à une
œuvre « presque parfaite en tous points ».

Le roman et l’adaptation

Le premier livre de l’écrivaine Pamela L. Travers sur les aventures de Mary
Poppins, la nounou magique, date de 1934. Sous l’apparence d’un conte
de fées, c’est aussi une satire mordante de la société britannique et de
ses conventions sociales qui entravent l’éducation des enfants. C’est
aussi la critique d’un monde moderne guidé par des valeurs de profit et
d’appât du gain qui le mènent à sa perte : le roman est publié en pleine
crise économique et il a un énorme retentissement. Dès 1938, en France,
Jacques Prévert, scénariste à succès mais aussi poète surréaliste et sensible
aux questions sociales, travaille à un projet (non abouti) qui serait mis en
scène par Marcel Carné et porté par Arletty. C’est à la même période
que Walt Disney, après le triomphe de Blanche-Neige et les sept nains,
prend contact avec Pamela L. Travers pour tenter d’acquérir les droits
cinématographiques du roman, dont ses filles raffolent. Mais l’écrivaine

                                    9
considère les films d’animation avec mépris et refuse. Obstiné, Disney
revient périodiquement à la charge pendant des années. Au début des
années 1960, Pamela L. Travers, en mauvaise passe financière, accepte de
céder les droits d’adaptation à la condition expresse que le film ne soit
pas un dessin animé ! Elle obtient même un droit de regard sur le scéna-
rio ; pendant toute la préparation du film, elle ne cessera d’en critiquer
les partis pris : le personnage de Mary Poppins, qui contient des aspects
autoritaires ou déplaisants dans le roman, est édulcoré, et l’auteure n’aime
pas les chansons qui, selon elle, font diversion. Tenue à l’écart du tour-
nage, elle n’est même pas invitée à la première du film mais y assistera
quand même. Elle tentera alors de faire couper la séquence animée, ce
à quoi Walt Disney répondra : « Trop tard, le navire est déjà en mer ! »

Le scénario et les chansons

Depuis toujours, les longs métrages d’animation des productions Disney
sont conçus comme de véritables comédies musicales, intégrant séquences
chantées et dansées. Quand il lance ce projet, Walt Disney donne le livre
à deux auteurs de chansons à succès, les frères Richard et Robert Sherman.
Ils s’aperçoivent que l’ouvrage n’a pas d’intrigue à proprement parler :
c’est une suite d’aventures simplement reliées par la présence de Mary
Poppins et des enfants Banks. L’important étant davantage le thème que
l’histoire, les frères Sherman proposent donc que la musique serve de fil
conducteur en reliant entre eux divers épisodes ponctués chacun par une
chanson. Disney les fait travailler de concert avec les scénaristes du film,
Don DaGradi et Bill Walsh. La chanson « Feed the Birds (Tuppence a Bag) »
(« Nourrir les p’tits oiseaux »), une berceuse qui évoque la marchande de
graines pour les oiseaux à « deux sous le paquet », contient la morale de
la fable : quelques centimes suffisent pour changer notre vie et rendre
le monde meilleur. À la fin, ces « deux sous » provoquent un véritable
chaos financier dans la banque où travaille le père des enfants. Le mot
magique qui cristallise ce changement est « Supercalifragilisticexpialid
ocious », inventé par les frères Sherman pour exprimer la libération des
affects : lorsque Mr Banks arrive à le prononcer, il renoue avec sa famille
et propulse bientôt avec ses enfants des cerfs-volants qui font le lien
avec Mary Poppins dans le ciel.

                                      10
Les frères Sherman déplacent par ailleurs l’action des années 1930 (époque
de la sortie du livre) aux années 1910, période de l’enfance de Pamela L.
Travers où elle vécut elle-même les événements familiaux à l’origine
de son livre. Cela leur permet de faire référence, dans le style de leurs
chansons, à l’âge d’or du music-hall anglais. Ils revendiquent aussi l’idée
de faire de Mrs Banks (la mère des enfants) une suffragette plutôt qu’une
simple femme au foyer comme dans le roman. « C’est un film féministe ! »,
ajoutait Richard Sherman en décrivant l’indépendance et l’autorité dont
fait preuve Mary Poppins dans un monde dominé par les hommes.

La distribution

Le réalisateur Robert Stevenson a raconté que les premières idées de
casting pour le film, vite abandonnées, étaient Bette Davis (star alors
cinquantenaire et spécialisée dans des rôles antipathiques) pour Mary
Poppins et Danny Kaye (comique américain très populaire) pour Bert,
le narrateur du film, homme-orchestre, artiste de rue et ramoneur. Disney
fait le voyage de la Californie à New York où Julie Andrews, jeune chan-
teuse et actrice de théâtre qui s’est fait connaître en créant My Fair Lady,
se produit alors dans le spectacle Camelot. Elle n’a alors jamais fait de
cinéma. Sitôt qu’il la découvre, il lui propose le rôle de Mary Poppins.
Elle est enceinte et il lui promet d’attendre qu’elle ait accouché avant de
mettre le film en chantier ; il engage également son mari Tony Walton, tout
aussi novice en cinéma, pour participer aux décors et aux costumes du film.

« Walt Disney est venu voir le spectacle, puis il est venu me voir et m’a
demandé s’il pouvait revenir me voir en privé. Il m’a dit alors qu’il prépa-
rait un film à partir de Mary Poppins. Je ne connaissais pas le livre à ce
moment-là. Il m’a demandé si je voulais bien aller à Hollywood, avec mon
mari d’alors, pour voir à quel stade en était le projet. Cela semblait si inté-
ressant et Disney était si charmeur que nous sommes allés à Hollywood et
il nous a terriblement chouchoutés. À ce moment-là, j’ai vu le storyboard
du film. Il était exposé dans plusieurs pièces et vraiment on pouvait se
rendre compte du type de film que cela allait être. Il y avait aussi dans
le film ce côté vaudeville, dans les chansons notamment. Et j’ai senti tout
de suite que ce serait bien pour moi de le faire. »
(Julie Andrews, « Quatre octaves de voix », Comédies musicales, la joie de

                                     11
vivre du cinéma, entretien avec N. T. Binh, traduit de l’anglais par Christian
Viviani, catalogue officiel de l’exposition, Paris, Éditions de La Martinière
et Cité de la musique – Philharmonie de Paris, p. 110-113, 2018.)

De la même manière, Disney convainc Dick Van Dyke, vedette d’une
fameuse émission TV, d’accepter le rôle de Bert, après une formation
accélérée en accent « cockney » des faubourgs londoniens, ce qui lui sera
reproché par les puristes britanniques. « Mais mon coach était irlandais ! »,
s’excusera l’acteur par la suite.

Feu d’artifice visuel

Les trucages de Mary Poppins ont fait date dans l’histoire du cinéma,
qu’il s’agisse d’effets spéciaux à la prise de vue comme la suspension
des acteurs à des fils (l’envol des nounous, le thé servi au plafond), ou
d’effets visuels en postproduction bien avant l’apparition du numérique,
telle la longue séquence tournée sur fond jaune, plus tard incrustée
dans le dessin animé. Le film regorge aussi d’effets « invisibles » comme
l’extraordinaire reconstitution du panorama londonien par l’artiste Peter
Ellenshaw, spécialiste du « matte », décor miniature peint en trompe-l’œil.
Le dynamisme du film doit également beaucoup à la chorégraphie de
Marc Breaux et Dee Dee Wood, en particulier dans le passage en dessin
animé et dans l’acrobatique numéro des ramoneurs, « Step in Time »
(« Entrons dans la danse »).

Accueil et postérité

Sorti en 1964, Mary Poppins est une des rares comédies musicales
« originales » écrites directement pour le cinéma et non adaptée d’un
succès de Broadway depuis Gigi en 1958. Le film est un triomphe critique
et public, le plus important en date des studios Disney. Ses recettes
contribuent notamment à la construction de Disneyworld en Floride.
Le film glane treize nominations et cinq Oscars, dont deux pour les frères
Sherman (meilleure musique de film et meilleure chanson pour « Chim
Chim C ­ he-ree » ou « Chem cheminée » en français) et celui de la meilleure
actrice pour Julie Andrews. Il sera adapté sur scène avec succès en 2004,
à Londres puis à New York.

                                       12
Pour les fêtes de fin d’année 2018, les productions Disney programment
Le Retour de Mary Poppins. Cette suite met en scène Jane et Michael
Banks, adultes et désormais parents eux-mêmes. Le rôle de Mary Poppins
est confié à Emily Blunt et la mise en scène à Rob Marshall, le réalisateur
de Chicago (2002) :

« C’est très intimidant de tourner la suite d’un film aussi réussi, celui qui
a déclenché mon amour des comédies musicales. Je l’ai approché avec
trépidation ! […] J’ai compris plusieurs choses. Premièrement, P. L. Travers,
la romancière d’origine, a écrit huit livres sur Mary Poppins : il y avait
énormément de matière. Deuxièmement, il y a une musicalité naturelle
dans la conception de ce personnage qui apporte de la magie dans la vie
des gens. Troisièmement, si quelqu’un devait s’y atteler, autant que ce
soit fait avec goût, avec attention et dans le respect du film antérieur !
Mon but était de ne pas trahir l’original, tout en produisant moi-même
quelque chose d’original. L’action se déroule 25 ans plus tard, en 1935,
qui est la période exacte où les livres ont été écrits, pendant la crise éco-
nomique, ce qu’on sent en les lisant… Mais plus personnellement, l’une
de mes raisons de faire ce film, c’est que je voulais me souvenir d’une
époque plus innocente, la leçon du personnage étant : vous devez trouver
la joie de vivre dans une époque sombre, ce qui s’applique très bien au
monde actuel. L’optimisme de ce personnage nous enjoint à retrouver
l’enfant qu’il y a en nous. »
(Rob Marshall, « La comédie musicale ne peut pas mourir ! », entretien par
Yann Tobin, Positif no 692 « Spécial Comédies musicales », octobre 2018.)

N. T. Binh

                                    13
Les interprètes

Frank Strobel                                    Wagner, dont il a repris et recréé les
Frank Strobel croit en un art où les             œuvres. Sa conception très ouverte de
frontières des genres n’existeraient             la musique attire l’attention du com-
plus. Il travaille depuis des années aux         positeur russe Schnittke qui voit en
confins du cinéma et de la musique,              lui l’interprète idéal de ses pièces et
internationalement reconnu comme                 lui demande d’arranger une sélec-
chef, arrangeur, éditeur, producteur             tion de ses musiques de film. Cette
et musicien de studio. Figure incon-             collaboration est suivie d’enregistre-
tournable dans le domaine du ciné-               ments avec l’Orchestre symphonique
concert, il a donné au cinéma muet sa            de la Radio de Berlin (prix de la critique
place dans les maisons d’opéra et les            discographique allemande en 2005 et
salles de concert tout en se forgeant            2006). Frank Strobel reconstitue et édite
une réputation d’excellence dans un              également la partition de Prokofiev
répertoire de concert classique, roman-          d’Alexandre Nevski d’Eisentein, diri-
tique et du xxe siècle. Son enfance              geant l’Orchestre symphonique de
a pour cadre le cinéma de ses parents            la Radio de Berlin pour la première mon-
à Munich. À 16 ans, il met la main sur           diale de cette édition au Konzerthaus
la partition pour piano de la musique            de Berlin en 2004, avant une reprise
originale de Gottfried Huppertz pour             au Théâtre du Bolchoï de Moscou.
Metropolis de Fritz Lang, qu’il réarrange        En 2006, il dirige à la Semperoper de
et interprète pour accompagner ce                Dresde la Sächsische Staatskapelle
chef-d’œuvre du cinéma. L’arrangement            pour une projection du film de Robert
final de Metropolis jouera un rôle déter-        Wiene du Chevalier à la rose (1925),
minant dans sa carrière après la décou-          avec reconstitution de la partition ori-
verte d’une copie originale du film              ginale pour orchestre de Strauss. Film
en 2008 à Buenos Aires. La première              de science-fiction bien plus récent,
de la version restaurée a lieu lors de           Matrix est projeté au Royal Albert Hall
la Berlinale 2010 avec l’Orchestre sym-          de Londres en 2011, avec la musique
phonique de la Radio de Berlin placé             de Don Davis interprétée en direct par
sous sa direction. Frank Strobel est             Frank Strobel et l’Orchestre philharmo-
également demandé dans le monde                  nique de la NDR d’Hanovre. En 2014,
entier en tant que spécialiste des com-          à l’occasion de la commémoration du
positeurs de la fin du Romantisme tels           début de la Première Guerre mondiale,
que Schreker, Zemlinsky et Siegfried             il dirige l’Orchestre philharmonique

                                            14
de Radio France à la Salle Pleyel dans            originale d’œuvres de compositeurs
la musique fraîchement composée                   français de 1880 à 1920. Autres temps
par Philippe Schoeller pour le film               forts de la saison, il rend hommage
J’accuse d’Abel Gance de 1919. En                 au duo de légende Fellini-Rota et
2016, il reconstitue Ivan le Terrible             assure une fois de plus la direction
d’Eisenstein, donné pour la première              du concours de musique de film dans
fois avec la musique intégrale dans               le cadre du Zurich Film Festival avec
l’orchestration originale de Prokofiev            l’Orchestre de la Tonhalle – l’étroite
avec le Rundfunk-Sinfonieorchester                collaboration qui le lie à cet orchestre
Berlin au Musikfest de Berlin, suivi d’une        se poursuivra la saison prochaine avec
reprise avec l’Orchestre symphonique              trois autres projets. Enfin, en cette
de la Radio de Vienne en 2017. Une col-           année Bernstein, Frank Strobel dirige
laboration étroite et durable le lie à de         la première allemande du ciné-concert
nombreuses formations telles que les              On the Waterfront à la Komische
orchestres symphoniques de la Radio               Oper Berlin avec la musique origi-
de Finlande et de Francfort, l’Orchestre          nale du compositeur. Frank Strobel
symphonique de Göteborg, le London                travaille comme consultant auprès de
Symphony Orchestra, l’Orchestre                   la ZDF/Arte pour leur programmation
symphonique de la MDR de Leipzig,                 de cinéma muet. En 2000, il a lancé
l’Orchestre philharmonique de la NDR              avec Beate Warkentien l’European
d’Hanovre, l’Orchestre national de                FilmPhilharmonic Institute, référence en
Lyon, le Rundfunk-Sinfonieorchester               matière de recherche et d’interprétation
Berlin et l’Orchestre de la Tonhalle de           originale de musiques de film.
Zurich, ainsi qu’avec la Philharmonie
de Cologne, la Philharmonie de Paris              Orchestre philharmonique
et le Konzerthaus de Vienne. Au cours             de Strasbourg
de la saison 2018-2019, Frank Strobel             Placé sous la direction musicale et
dirige le Rundfunk-Sinfonieorchester              artistique de Marko Letonja depuis
Berlin dans la version reconstituée et            2012, l’Orchestre philharmonique
restaurée du J’accuse d’Abel Gance,               de Strasbourg – labellisé « Orchestre
créé en 2014 à la Salle Pleyel avec               national » en 1994 – est constitué de
la musique de Philippe Schoeller. Ceci            110 musiciens et compte parmi les for-
constitue le premier volet d’une série            mations majeures de l’Hexagone. Outre
consacrée au cinéaste dans le cadre               ses grandes saisons symphoniques,
du Musikfest de Berlin, laquelle se               il assure une partie des représentations
poursuivra l’an prochain avec le film             de l’Opéra national du Rhin, participe
muet épique La Roue et sa compilation             au Festival Musica et développe des

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projets inédits avec d’autres partenaires         Classical Music Award 2018 dans
strasbourgeois. Soucieux d’une large              la catégorie « opéra ». En phase avec son
diffusion de la musique, il mène d’im-            époque, l’Orchestre philharmonique de
portantes actions de décentralisation             Strasbourg – choisi pour jouer au cours
et une politique culturelle dynamique             de l’émission Prodiges sur France 2
à destination de toutes les classes               en 2017 – collabore régulièrement
d’âge. La phalange contribue égale-               avec Arte Concert pour la diffusion en
ment au rayonnement de Strasbourg                 direct et en streaming de certaines de
en France, se produisant régulièrement            ses prestations, jetant les bases d’une
à la Philharmonie de Paris et en Europe           véritable salle de concert virtuelle. Ainsi
dans les salles les plus prestigieuses            s’ancre dans le présent un orchestre
(KKL de Lucerne, Gasteig de Munich,               parmi les plus anciens du pays puisqu’il
Musikverein de Vienne, etc.). Depuis              fut fondé en 1855 avec, à sa tête, le chef
peu, l’Orchestre philharmonie que                 belge Joseph Hasselmans. Au fil de sa
Strasbourg a renoué avec les grandes              riche histoire, il a compté parmi ses
tournées internationales qui l’avaient            directeurs Hans Pfitzner (1907-1918),
par le passé mené au Japon, au Brésil             Guy Ropartz (1919-1929), Ernest Bour
ou en Argentine ; en juin 2017, il a ainsi        (1950-1963), Alain Lombard (1972-1983),
donné cinq concerts en Corée du Sud.              Theodor Guschlbauer (1983-1997), Jan
Une nouvelle tournée est en cours de              Latham-Koenig (1997-2003) et Marc
préparation. Fort d’une importante                Albrecht (2006-2011).
discographie, l’orchestre a été récom-            www.philharmonique.strasbourg.eu
pensé en 2006 par une Victoire de
la musique classique dans la catégorie            Premier violon super soliste
« enregistrement de l’année » pour un             Charlotte Juillard
CD consacré au compositeur Jean-Louis
Agobet. Il a récemment créé l’événe-              Premiers violons solistes
ment en gravant, sous la direction de             Philippe Lindecker
John Nelson et avec une éclatante                 Samika Honda
distribution où figurent Joyce DiDonato
et Michael Spyres, une version qui fait           Violons I
déjà référence des Troyens de Berlioz             Hedy Kerpitchian
(Erato / Warner Classics, 2017). Ce CD            Thomas Gautier
a été nommé « meilleur enregistrement             Patricia Schaefer
de l’année » par le New York Times et             Marc Muller
par l’International Opera Awards et               Serge Nansenet
a également été nommé Gramophone                  Tania Sakharov

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Claire Boisson                   Odile Siméon-Drevon
Fabienne Demigné                 Agnès Maison
Sylvie Brenner                   Boris Tonkov
Christine Larcelet               Anne-Sophie Pascal
Muriel Dolivet
Gabriel Henriet                  Violoncelles
Claire Rigaux                    Alexander Somov
Yukari Kurosaka                  Olivier Roth
Guillaume Roger                  Tanguy Rioche
Si Li                            Christophe Calibre
                                 Juliette Farago
Violons II                       Nicolas Hugon
Anne Werner                      Olivier Garban
Serge Sakharov                   Thibaut Vatel
Ethica Ogawa                     Paul-Édouard Senentz
Florence Kunzer                  Marie Viard
Odile Obser
Éric Rigoulot                    Contrebasses
Agnès Vallette                   Stephan Werner
Emmanuelle Antony-Accardo        Gilles Venot
Malgorzata Calvayrac             Thomas Kaufman
Alexandre Pavlovic               Claire Bidault
Katarina Richel                  Jean-Yves Benichou
Evelina Antcheva                 Isabelle Kuss-Bildstein

                                                              Licences E.S. 1-1083294, 1-1041550, 2-1041546, 3-1041547 – Imprimeur : Impro
Tiphanie Trémureau               Thomas Cornut
Ariane Lebigre                   Tung Ke
Étienne Kreisel
                                 Flûtes
Altos                            Sandrine François
Benjamin Boura                   Anne Clayette
Nicole Mignot                    Ing-Li Chou
Angèle Pateau                    Sandrine Poncet-Retaillaud
Jean Haas                        Aurélie Bécuwe
Florence Jemain
Françoise Mondésert
Ingrid La Rocca
Bernard Barotte

                            17
Hautbois                           Trombones
Sébastien Giot                     Nicolas Moutier
Samuel Retaillaud                  Laurent Larcelet
Guillaume Lucas                    Renaud Bernad
Pierre Carette                     Brian Damide
Jean-Michel Crétet
                                   Tuba
Clarinettes                        Micaël Cortone d’Amore
Sébastien Koebel
Jérémy Oberdorf                    Timbales et percussions
Jérôme Salier                      Denis Riedinger
Stéphanie Corre                    Norbert Jensen
Alain Acabo                        Stephan Fougeroux
                                   Olivier Pelegri
Bassons                            Grégory Massat
Jean-Christophe Dassonville
Rafael Angster                     Harpe
Philippe Bertrand                  Pierre-Michel Vigneau
Gérald Porretti
Alain Deleurence                   Musiciens supplémentaires
                                   Julien Lazignac (violoncelle)
Cors                               Zoltan Kovac (contrebasse)
Jérôme Hanar                       Émilien Lefèvre (cor anglais)
Alban Beunache                     Joë Christophe (clarinette)
Renaud Leipp                       Jean-Michel Tavernier (cor)
Rémy Abraham                       Roselyne Wieger (piano et célesta)
Sébastien Lentz                    Hideaki Tsuji (guitare et banjo)
Patrick Caillieret                 Marie-Andrée Joerger (accordéon)
Jean-Marc Perrouault

Trompettes
Vincent Gillig
Jean-Christophe Mentzer
Julien Wurtz
Daniel Stoll
Angela Anderlini

                              18
Si votre salon est trop petit
pour tous vos vinyles.

                                                   Crédit photo : Unsplash

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