TRISTANEXPRESS NOVEMBRE2015 - LYCÉE TRISTAN CORBIÈRE
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2 Tristan Express Novembre 2015 Sommaire L' édito de la rédaction..............................................2 Actualités..................................................................3 à 10 Le portrait du jour....................................................11 Cinéma Night Call..................................................................12-13 What We Do In The Shadow......................................14-15 99 Francs..................................................................16 The Divide................................................................17 Les nuits de La Salamandre.......................................18 Musique Turbulences au Roudour...........................................19 Actualité musicale à Morlaix...................................20 Gengahr : A Dream Outside.................................21 Fuzz..........................................................................22 Ratatat......................................................................22 Littérature Edgar Allan Poe.........................................................23 Moins d’Enjoy, plus de Marie.....................................24-25 Jeux vidéo Smite , le renouveau du genre..................................26-27 Binding of Isaac:Rebirth...........................................28-29 Cuisine La recette de Camille...............................................30 BD …........................................................................31
3 Tristan Express Novembre 2015 Édito Vendredi 13 novembre 2015, milieu de soirée, ils ont encore frappé. En tant que lycéens, jeunes français, citoyens du monde, nous avons d'abord été tous consternés. Puis l'incompréhension et une certaine peur sont arrivées. Les minutes s'écoulent, le ventre noué, les vies d'innocents s'écroulent, la haine et la tristesse sont au plus fort. L'humanité ne tolère pas ces actes barbares et cruels. En tant que lycéens, nous aurions pu être les premiers touchés, là, un verre à la main sans se soucier du destin, de profiter de notre jeunesse et de notre ivresse. De danser, de crier, de se sentir vivant. Mais jamais on n'aurait imaginé voir couler le sang. La colère, la révolte devant ces personnes qui ne méritent aucun nom, simplement la condamnation, de mêler leurs actes inhumains à la religion. C'est comme revivre janvier dernier, ils ont voulu nous mettre à genoux, mais encore une fois nous sommes là. Unis, Ensemble, Solidaires. La nouvelle génération, c'est nous, et nous resterons toujours debout. Texte dit par Elsa Micheau et Margaux Dérédec lors de l'hommage aux victimes des attentats du 13 novembre
4 Tristan Express Novembre 2015 Récit d’un week-end à Paris Je me trouve par le plus grand des hasards à Paris en ce deuxième week-end de novembre 2015. Mon but premier était d’aller faire des portes ouvertes pour mon année post-bac. Mais dans la soirée tout bascule, et Paris sombre dans la terreur. Il est environs 21 heures quand j’apprends la nouvelle via les réseaux sociaux et la télévision. Tout commence avec les explosions au stade de France vers 21h17. Personne alors ne se doute de ce qu’il va se passer par la suite. Les choses se corsent à 21H30 avec les fusillades dans le 10ème arrondissement. Je ne réalise pas tout de suite l’ampleur des événements, je pense alors à un simple règlement de compte comme on peut parfois le voir aux informations. Mais non, c’est plus que ça. Tout s’enchaîne très rapidement : les explosions au stade de France, les fusillades simultanées, puis légèrement plus tard dans la soirée la prise d’otages du Bataclan. C’est à ce moment là que le défilé de voitures de pompiers et de police commence sous mes fenêtres, tous filant sirènes hurlantes. Je commence également à recevoir de nombreux messages des personnes sachant que je suis sur Paris : Suis-je dans la zone des attentats ? Suis-je bien en sécurité à l’intérieur de ma chambre ? Et mes proches, sont-ils eux aussi en sécurité ? Mais ce n’était que le début. On apprend qu’une prise d’otages tourne à l’horreur, les premiers témoignages de rescapés sont glaçants : à l’intérieur, les assaillants exécutent les blessés. On parle déjà de carnage. C’est à ce moment là que mes parents, restés à Morlaix, me contactent. Ils sont bien évidemment très inquiets et m’interdisent formellement de sortir. Au Bataclan, on atteint bientôt le maximum sur l’échelle de l’horreur. C’est finalement vers minuit vingt que le raid lance l’assaut. Pendant ce temps, j’essaye de prendre des nouvelles de toutes mes connaissances sur Paris. Tout le monde ne répond pas tout de suite. Dans ces moments là, la tension est à son comble. Je regarde en direct l’allocution du Président à la télévision à minuit. Son émotion est perceptible et résume bien, je pense, le sentiment d’effroi de tous à cet instant. Le lendemain Paris se réveille groggy, elle est meurtrie. Mes parents ne veulent pas que je sorte jouer l’aventurière mais je décide quand même de m’aventurer hors de chez moi. Je ne veux pas me laisser dicter ma conduite par ces meurtriers, leur faire croire qu’ils ont gagné et qu’ils peuvent faire régner la terreur sur Paris impunément. Mes portes ouvertes sont bien évidemment annulées mais je m’en fiche maintenant, l’heure n’est plus à ça. Les rues sont presque vides mais les lignes de métros, en majorité fermées hier soir, ont été rouvertes. Elles sont à l’image des avenues parisiennes : presque désertes. Mais certains parisiens font acte de résistance et s’installent en terrasse. Ce serait mentir que d’affirmer que je n’ai pas peur ce jour-là en marchant dans les rues de Paris. On s’imagine des choses bien évidemment, on commence à scruter les personnes autour de nous et à se demander « et si c’était mon tour ? » . J’apprends également vers midi que ma cousine se trouvait non loin du petit Cambodge. Deux amis à elle figurent parmi les victimes du Bataclan. La présence en masse de l’armée dans la ville, censée être rassurante, se révèle plus anxiogène qu’autre chose. L’impression d’être dans un Pays en guerre est là, ce que le premier ministre, Manuel Valls, confirmera plus tard dans la journée. « Nous sommes en guerre » martèle-t-il. Dans ces moments là, on se demande ce que nous, simple citoyens, pouvons faire pour agir, pour résister. Je prends la décision d’aller déposer des fleurs devant le petit Cambodge, un des restaurants attaqués. Cela ne fait même pas 24 heures que les fusillades ont eu lieu, ce n’est sans doute pas sans danger mais je tiens à le faire. Et surtout ne pas rester les bras croisés. Prendre le métro pour se rendre sur les lieux de l’attentat s’avère pesant. Les gens me fixent moi et mes roses blanches. J’ai l’impression que les gens ont du mal à accepter ce qui c’est passé. J’arrive finalement devant le petit Cambodge. Le Carillon, un des autres restaurants attaqués se situe en face à seulement quelques mètres. On peut apercevoir les impacts de balles sur les vitres et les murs. L’heure est à la commémoration. Devant les deux restaurants se trouve un gigantesque tapis de fleurs essentiellement blanches, ainsi que de très nombreuses bougies. On croise des personnes avec les larmes aux yeux, et on a vraiment du mal à réaliser que oui, c’est bien ici que s’est déroulé à peine une journée plus tôt un attentat terroriste. L’endroit grouille de journalistes avec leurs cameramans. Ils cherchent à attraper l’émotion des lieux, tout en ne parvenant pas à la retranscrire totalement.
5 Tristan Express Novembre 2015 C’est à ce moment là que je croise une première fois Martin Weill, journaliste au Petit Journal, la cigarette aux lèvres. Engoncé dans une parka kaki, il affiche des cernes impressionnantes, et semble particulièrement touché par le rassemblement des gens sur les lieux de l’attentats. C’est des gens comme lui, la trentaine, branchés, qui sont tombés sous les balles au Bataclan. Et c’est dans ce moment là que l’on réalise à quel point le métier de journaliste est dur. L’équipe du Petit Journal a perdu un membre de son équipe au Bataclan, Fanny Minot, qui était chargée du montage. Martin, même si il est endeuillé et épuisé, continu à effectuer son travail quoi qu’il arrive, et qui permet à tous les français de suivre les événements sans tomber dans le chaos total et la désinformation. Je lui dis rapidement bonjour. Je le revois quelques minutes plus tard. Je croise son regard et il vient vers moi et me demande si lui et son équipe peuvent m’interviewer. J’accepte. Faire entendre ma voix, montrer que je, on est là, et on le sera toujours, c’est très important. Que nous ne sommes pas la génération qui laissera la peur et l’oppression s’installer. Il me pose plusieurs questions auquel je m’efforce de répondre de mon mieux. Ça a parfois été dur de retenir mon émotion. A la fin, je le remercie pour le travail qu’il réalise. On ne se rend pas compte à quel point le métier de journaliste peut être dur. Il faut être constamment sur les charbons ardents, se préparer à pouvoir voir les pires horreurs. Le métier de reporter reste également un métier à risque, la liberté de la presse est aujourd’hui en recul dans le monde. Donc merci Martin. Je suis ensuite rapidement rentrée chez moi, je ne voulais gêner l’armée dans son travail et il se disait qu’il pouvait il y avoir d’autres attentats cette nuit. Fort heureusement, ce ne fut pas le cas et dimanche après midi, j’ai pu prendre le train et retourner à Morlaix. J’ai pu me voir rapidement lundi soir au Petit Journal de Canal, ça me semblait déjà si lointain. Je tiens à finir cet article en reprenant des mots beaucoup vus dans la presse ces derniers jours : Il faut continuer à vivre, danser chanter, rire. Ceci est notre meilleure réponse face à la barbarie. Ces gens là ne vivent que pour la haine et la destruction, vivons pour la joie et la fête. Les victimes de ces attentats étaient pour la plupart des jeunes gens, amateurs de la vie : sortir en terrasse, boire un verre entre amis, fumer une cigarette, ou aller à un concert. Ne répondons pas à la haine par la haine, ce serait les laisser gagner, leur montrer qu’ils peuvent nous atteindre et que recommencer nous ferait basculer un peu plus dans le chaos. Faisons leur l’affront d’être heureux et libres. Plaignons-les. Plaignons ces gens qui ne vivent que dans un monde fait de pillages, de haine et de morts. Plaignons ces gens qui ne connaîtront jamais le bonheur de l’amitié, de simples soirées entre amis, spontanées et joyeuses car ces choses pour eux sont impures, alors que c’est tout ce qu’il y a de plus beau. Plaignons les, eux qui vivent dans un constant monde d’obscurité, fait d’interdits et qui croient prêcher la parole d’un Dieu, qui si il existe, ne pourra que être dévasté face un tel déferlement de haine en son nom. Plaignons ces gens qui ne pourront jamais être aimés, car personne n’aimera jamais ces barbares, qui sont l’antithèse même de la vie. Plaignons-les et allons tous boire un verre en terrasse. Alice Guénolé
6 Tristan Express Novembre 2015 Les lycéens unis et mobilisés A la suite des attentats commis le vendredi 13 novembre 2015 à Paris par les islamistes radicaux du groupe de terroristes « Daesh », différents élèves du lycée ont entrepris de créer des événements sur le réseau social Facebook pour pouvoir réunir les lycéens ou personnes étant au lycée Tristan Corbière et procéder à deux hommages différents. Le premier de ces deux hommages nommé « Touche pas à ma France », en raison d'un hastag très répandu sur Twitter, a été créé le lendemain des attentats et a très vite compté plus de 400 participants. Il s'est tenu à 10h le lundi matin. De plus certaines personnes indiquant participer étaient extérieures au lycée. Cela montre la solidarité qui s'est mise en place sur les différents réseaux sociaux et le besoin d'hommage que nous éprouvons suite aux nombreuses victimes de ces attentats … La personne ayant créé cet événement est celle qui vous écrit cet article, c'est perturbant de devoir citer son nom alors je préfère faire ainsi. J'ai voulu créer cet événement, enfin, nous avons créé cet événement car si ça n'avait pas été moi, quelqu'un d'autre l'aurait fait, pour tout d'abord rendre hommage aux victimes, pour se réunir dans un esprit de solidarité, puis pour dénoncer ces terribles attentats en montrant que, nous lycéens, nous savons que l'amalgame musulmans = terroristes est faux et surtout qu'on ne peut mêler ces actes barbares à la religion. Avec l'aide d'Elsa Micheau, nous avons prononcé un discours pour ensuite entamer une minute de silence. Nous remercions tous les élèves, professeurs, personnels du lycée d'avoir rendu ce bel hommage, c'était beau et fort de nous voir tous réunis ainsi, encore merci ! Le second événement « Chatons la Marseillaise » a été lancé par Charles Deffein le week-end suivant les attentats. Il s'est tenu à 13h10 au sein du lycée. Un grand nombre de participants se sont aussi très vite manifestés, environ 250 personnes ! Charles organisait cet événement car certaines personnes ne pouvaient être présentes au rassemblement du matin et de plus, le but de ce second hommage était de réunir les lycéens autour d'un chant pour différencier de la minute de silence. La question du choix du chant s'est posée, en effet d'autres propositions on eu lieu comme « Le chant des partisans » mais la Marseillaise a été retenue car il fallait que toutes les personnes réunies puissent connaître les paroles. Néanmoins n'hésitez pas à aller écouter cet autre titre qui est aussi un chant patriotique et qui a été repris par le groupe Marseillais « Zebda ». Nous pouvons remercier Charles qui a pris l'initiative d'organiser ce rassemblement et nous élèves, enseignants, personnels d'y avoir participé ! Ce fut encore un bel hommage rendu pour montrer à quel point ces attentats nous ont tous touchés, que nous pensons aux victimes et que nous condamnons ces actes de terreurs. Comme partout en France une minute de silence fut aussi respectée à midi. Certains lycéens sont descendus pour l'effectuer devant la mairie de Morlaix, d'autres l'ont effectuée dans leur classe ou bien avec la présence du proviseur au self. Tous ces hommages accomplis sont la meilleure chose que l'on ait pu faire pour rendre hommage aux victimes, à Paris, à la France et au monde entier car d'autres pays subissent aussi les actes violents de ces terroristes. Margaux DEREDEC
7 Tristan Express Novembre 2015 Les hommages du sport dans le monde entier aux attentats de Paris Vendredi 13 novembre 2015, des barbares ont commis des attentats d’une violence extrême. Plusieurs lieux de rassemblements ont été touchés et le stade de France a lui aussi été dans le viseur de ces criminels. Effectivement, ce soir là, le match de football qui opposait la France à l’Allemagne avait lieu. Par chance, le stade n’a pas été touché, et les autorités malgré la menace qui pesait ont décidé de continuer la rencontre. Cependant, il n’y a pas eu d’interview de joueur ni d’entraineur à la fin du match par mesure de sécurité. Une atmosphère pesante et pleine d’incertitude planait quand les joueurs et le public ont appris cette triste nouvelle. Nous avons appris que la sœur d’Antoine Griezmann était au Bataclan , elle s’en est sortie saine et sauve mais cela ne fut pas le cas pour la cousine de Lassana Diarra qui a perdu la vie.. En soutien aux sportifs de l’équipe de France et pour rendre hommage à tout ceux ayant perdu la vie durant ces attentats, des sportifs du monde entier ont souhaité de diverses façons faire un geste montrant leur désarroi et leur fraternité. En voici quelques-uns : Football : Avec son club de Brescia, en ligue 2 Italienne, Leonardo Morosini a embrassé puis enfoui sa tête dans le drapeau bleu-blanc-rouge. L'Olympique de Marseille a momentanément fait la paix avec le PSG, les Ultras marseillais ont en effet posé sur un pont une grande banderole noire sur laquelle était inscrit le message : "Nous sommes Paris".
8 Tristan Express Novembre 2015 Tennis : Au Masters de tennis de Londres, qui a regroupé les 8 meilleurs joueurs du monde, toute la salle de l'O2 Arena portait les couleurs de la France. Une minute de silence aussi a été respectée avant le match entre Novak Djokovic et Kei Nishikori. Basket : En NBA, toutes les rencontres ont été précédées d'un moment de silence puis de l'hymne français comme au Madison Square Garden, pour le match entre les Knicks de New York et les Pelicans de la Nouvelle-Orléans avec deux Français, Alexis Acinja et Kevin Séraphin qui s'étaient fait une coupe de cheveux spéciale Paris. Football Américain : Toujours aux Etats-Unis, les footballeurs américains ont également transmis leurs pensées aux Français. En NFL, le championnat professionnel, mais aussi en championnat universitaire. Les joueurs de l'équipe de l'académie militaire, The Army, ont pénétré avec un drapeau français sur le terrain. Formule 1 : les pilotes ont effectué leur traditionnelle parade au GP du Brésil debout sur un camion-plateau dont les rambardes portaient un drapeau tricolore barré d'un ruban noir (que l'on retrouvera sur le podium après la course). Romain Grosjean avait lui un drapeau tricolore sur le bras gauche. Golf : Au tournoi de Shanghaï, en Chine, des drapeaux français avec un ruban noir ont été brandis sur le parcours alors que le numéro 1 Français, Victor Dubuisson arborait lui une tenue toute noire samedi 14 novembre. Et dernièrement, mardi 17 novembre, le match de football amical qui opposait la France à l’Angleterre à Wembley a quand même eu lieu. Les Anglais ont rendu un bel hommage à la France et à Paris en chantant la Marseillaise, la minute de silence respectée par 80000 spectateurs fut remplie d’émotion. Mais, surtout, le foot y a repris ses droits. Bien, que la France se soit inclinée 2 buts à 0 (but de Rooney et Alli), les spectateurs ont offert un formidable hommage à Lassanna Diarra dont la cousine à été tuée au Bataclan. Des applaudissements ont eu lieu lors de son entrée de jeu à la 57 ème minute. Le sport nous montre encore une fois ici qu’il est le symbole de beaucoup de fraternité et permet d’extérioriser toutes ces horreurs grâce au soutien et aux hommages de sportifs du monde entier. Encore merci à eux. Anouck Quéméneur.
9 Tristan Express Novembre 2015 LA COP21 : JUSQU'AU BOUT ? Source : climaginarium / Sorbonne Fluctuat nec mergitur : [le bateau] est battu par les flots mais ne coule pas. La devise de la ville de Paris, affichée place de la République ou proclamée sur les réseaux sociaux, semble incarner la volonté de résistance des citoyens, depuis l'horreur du 13 novembre, y compris en ce qui concerne la COP21. Un temps menacée pour raisons de sécurité, la conférence sur le climat aura bel et bien lieu du 30 novembre au 11 décembre, à Paris. Manuel Valls a annoncé, lundi 16 novembre sur RTL, qu'elle ne serait ni annulée ni reportée. Ce grand sommet diplomatique subira néanmoins des modifications. Le Premier Ministre a déclaré que la COP21 serait « réduite aux négociations ». La préfecture de Paris a donc annulé les grandes manifestations citoyennes : il n'y aura ainsi pas de marche pour le climat le 29 novembre, entre République et Nation. Idem pour celle qui devait clôturer la COP21, le 12 décembre. D'autres événements, tels la semaine de mobilisation et d'action, la ZAC (zone action climat) qui se tiendra à Paris du 7 au 11 décembre, sont maintenus. Au Quai d'Orsay qui évoque « une décision difficile », la coalition Climat 21, rassemblant une centaine d'ONG et d'associations, répond : « nous regrettons qu'aucune alternative n'ait été trouvée ». Sécuriser de tels rassemblements aurait requis d'importants effectifs policiers, eux-mêmes demandés partout en France, notamment sur les sites de la COP21 au Bourget. On peut cependant espérer une forte mobilisation internationale, d'après les ONG. La coalition Climat 21 a indiqué vouloir « montrer que la COP21 ne se fera pas qu'avec les négociateurs ». Transmettre l'engagement et les préoccupations des citoyens, tel est l'objectif des associations. Avaaz compte ainsi répandre des milliers de chaussures place de la République, symbolisant les pas des manifestants. POURQUOI LA COP21 ? Pourquoi, pourrait-on se demander, avoir maintenu la COP21, si elle présente des risques sécuritaires ? Ce serait oublier les enjeux immenses qu'elle porte. 2015 est, d'après Le Monde, « l'année de tous les records climatiques ». Pas de quoi se réjouir, cependant.
10 Tristan Express Novembre 2015 La concentration de C02 dans l'atmosphère atteint des niveaux inédits ; les prix du pétrole sont encore en baisse ; les climato-sceptiques sont légion : en témoigne le cas de Philippe Verdier, le monsieur météo de France Télévisions. Après l'échec du sommet de Copenhague en 2009, un accord international sur le climat est plus que jamais nécessaire. Le protocole de Kyoto, précédant texte climatique, expire en 2020. A l'ordre de la COP21, les fameux deux degrés. C'est l'objectif principal des Etats en matière de réchauffement climatique. Certains pays insulaires, plus gravement touchés par les catastrophes naturelles, réclament même une limite à 1,5 °C. Quand on sait que le Sénat Américain, majoritairement républicain et climato-sceptique, refusera probablement de voter l'accord si celui-ci est trop contraignant à son goût, les espoirs de consensus semblent minces. Reste aussi la question des pays émergents. Le développement durable leur assure le droit de concilier croissance économique et lutte contre le réchauffement. Les pays développés se sont donc engagés à leur fournir un soutien économique pour les aider à s'engager dans la transition écologique. Le Fonds Vert pour le Climat, piloté par l'ONU, concentre la majeure partie de ces financements. En juin dernier, sur les 10,2 milliards de dollars promis, seuls 4 avaient été véritablement récoltés. La forme de l'accord suscite des interrogations. Sera-t-il contraignant sur le plan juridique ? L'Union Européenne souhaite un véritable traité, posant la question de la ratification par tous les Etats -on pense notamment aux États-Unis. Les mécanismes de l'accord sont aussi à définir : comment mesurer les efforts des pays, jusqu'à quand faire porter le texte, faut-il y mettre un cadre juridique ? La COP21, événement attendu et porteur de grands espoirs, s'annonce un intense et délicat ballet diplomatique. Les décisions que prendront (ou pas) nos dirigeants auront un impact sur la planète entière. S'INFORMER SUR LA COP21 - émission spéciale sur France 4, diffusée le 17 novembre et disponible sur Youtube : « deux degrés avant la fin du monde » - numéro spécial de Télérama, '' Climat, Action !'', sorti le 21 novembre - article du Monde, '' tout comprendre aux négociations climatiques'' - Naomi Klein, '' tout peut changer, capitalisme et changement climatique'', éditions Actes Sud - '' Demain, le climat'', site internet mis en place par la Sorbonne. Vidéos de conférence scientifiques, mais aussi le Climaginarium, un espace consacré aux dessins et illustrations sur le climats LA COP21 A TRISTAN CORBIERE Des élèves de Tristan Corbière vont participer à une simulation diplomatique, organisée par l'ONU et le conseil régional de Bretagne. Intitulée ''Simul'Onu'', cet événement rassemble des élèves de toute la Bretagne qui vont recréer des négociations sur le climat. Chaque petit groupe d'élèves représente un pays; les quatre terminales ES de Tristan Corbière ont naturellement choisi le Sénégal, en raison des liens entre Morlaix et ce pays. Depuis quelques semaines, ils se préparent avec leur professeur de SES, M. Le Saint. Chacun a un rôle précis : « on a trois représentants et une huissière », explique Margaux Deredec, élève de Terminale ES 1 qui participe au projet. Le 8 décembre, ils se rendront à Quimper pour débattre du climat avec leurs homologues d'autres lycées bretons. Emma Robin
11 Tristan Express Novembre 2015 Portrait d'Aung San Suu Kyi « The lady » Augn San Suu Kyi alias « The lady » est une femme, enfin plutôt, une grande dame ! En effet, elle est considérée comme l'emblème de l'indépendance, de la liberté et de la paix dans le monde entier car elle lutte depuis 1988 contre le régime politique militaire de son pays natal, la Birmanie ou Myanmar. Voici son portrait. Née en 1945 en Birmanie, Aung San Suu Kyi est la digne héritière de son père, le général Aung San qui a été assassiné en 1947 car il était le leader de la libération de son pays... Cependant grâce à sa mère, diplomate en Inde et en Angleterre, elle lui doit toute son éducation pour lui avoir permis de réaliser son parcours d'études et d'avoir pu continuer à vivre en Angleterre où elle rencontrera son mari et aura deux enfants. Néamoins, en 1988, Aung San Suu Kyi doit retourner dans son pays natal au chevet de sa mère grandement malade. Elle va alors réaliser la souffrance qu'endure le peuple, et donc la situation de crise de son pays, la Birmanie. Indignée, mais non moins impuissante, elle va commencer son combat politique pour lutter contre le régime politique militaire. Influencée par la philosophie non violente de Gandhi, et par la lutte de Martin Luther King, elle crée avec l'aide d'amis la Ligue Nationale pour la Démocratie et entame une longue lutte pour instaurer des élections libres tout en lançant un appel à la liberté, à la démocratie ! Son parti va connaître un très grand succès populaire mais le régime en place va tout faire pour baisser son influence, en effet Aung San Suu Kyi va passer 14 ans de sa vie en résidence surveillée car si elle devait rentrer en Angleterre, elle n'aurait plus le droit de revenir en Birmanie. Néanmoins rien de cela n'empêche sa lutte, elle résiste vis à vis de l'opposition, et se fait alors surnommer « The lady ». En 1991 elle va recevoir le PRIX NOBEL DE LA PAIX, après avoir écrit un discours au nom de sa mère ; son combat est admiré de tous internationalement mais malgré cela, le régime continue de vouloir empêcher son succès auprès du peuple et ce n'est qu'en 2010 qu'elle arrêtera de vivre en résidence surveillée. Le régime commence à céder et elle est élue en 2012 député à l'assemblée, c'est une victoire pour le peuple qui lutte avec elle pour la libération et la liberté ! Aujourd'hui en 2015, le 8 novembre, son parti LND a connu une victoire écrasante aux élections et a obtenu 80% de sièges à l'assemblée ! La junte politique militaire cède, peu à peu, délicatement le pouvoir mais ce n'est que d'ici février-mars 2016 qu'une nouvelle ère pourra enfin commencer. Aung San Suu Kyi est aujourd'hui âgée de 70 ans et continue de mener son combat politique. C'est le combat d'une vie, un combat pour la liberté d'un pays, d'un peuple, pour accéder à une démocratie ce qui chez nous est acquis depuis plusieurs décennies ! Aung San Suu Kyi a lutté contre la violence non avec des armes mais avec des fleurs et des mots, c'est une grande dame. Margaux Dérédec
12 Tristan Express Novembre 2015 Nigth Call Bonjour, Causons d'accidents, de télé (poubelle?), et de profiteurs. T'inquiète, ça va devenir intéressant. Ce film est sorti en 2014 du chapeau de Dan Gilroy avec Jake Gyllenhaal. Et c'est un thriller. Donc c'est l'histoire d'un homme un tantinet dérangé et sans boulot. Et il s'appelle Lou ! (J'me moque pas, moi c'est Louis). Un jour, ou plutôt une nuit, il est témoin d'un accident sur l'autoroute et voit arriver... 1) la police. 2) les ambulances. 3) les pompiers. 4) des mecs avec des caméras qui filment les blessés graves pour pouvoir envoyer les vidéos aux chaînes d'infos et se faire du fric sur le dos de mecs sûrement morts. Évidemment c'est la réponse 4... Et non c'est la 2 !! Non en fait c'est bien la 4 (qu'est-ce qu'on se marre). Lou est très intéressé par ce petit business et décide donc d'y participer. Après, faut le regarder pour savoir la suite (logique). C'est un film choc donc "attention à la fragilité des personnes les plus sensibles" (attends, c'est pas l'inverse?). Et oui car on y rencontre des gens blessés, morts (même des enfants [il me
13 Tristan Express Novembre 2015 semble]) et des personnes à la moralité douteuse. Passons à présent à la critique du film si vous le voulez bien (t'as pas trop le choix en fait). Scénario franchement cool et bien foutu (wallah), l'histoire est prenante et intéressante (c'est pas tout les jours qu'on voit un film qui parle des dérives du reportage journalistique à sensation). Donc à peu près tous les acteurs jouent super bien (ça ne veux pas dire que les autres jouent mal), surtout Jake Gyllenhaal et sa performance qui rappelle celle de Christian Bale dans "American Psycho" (allez le voir aussi) la mise en scène est très intéressante avec ses nombreux plans larges et ses couleurs, et son ambiance dérangeante et glauque (presque Dark). Et nous, français, on aime les titres en français alors on à changé "Nightcrawler" en "Nigth Call" (peut-être plus simple à dire). Bon je ne vais pas vous retenir plus longtemps (ce serait quand même difficile avec un journal), allez voir ce film qui peut-être marrant pour certains, flippant pour d'autres ou les deux. Allez à plus ! Louis L'hostis Le Lay
14 Tristan Express Novembre 2015 What We Do In The Shadows Bonjour, Allons voir du côté de nos amis néo-zélandais pour une comédie de Jemaine Clement et Taika Waititi sur les vampires !! (Et oui)! Mais pas des vampires à la Twilight... Enfin si, justement, puisque nous sommes en compagnie de quatre vampires colocataires qui rassemblent à peu près tout les clichés des films de ce thème. On rencontre par exemple Petyr (à prononcer Peter) vieux de seulement 8000 ans qui réfère au fameux Nosferatu, ou Nick le jeune vampire "d'aujourd'hui" (le vampire con qui fait chier). Voilà sans plus attendre l'intrigue : Nous suivons donc (comme énoncé plus haut) quatre vampires colocataires dans un film maquillé en documentaire comptant leur vie de tous les jours (à la manière de l'émission "striptease" en France) parmi humains, sorcières, loup-garous et autres. Ce film est une pépite d'humour noir (qui fait plaiz) avec des acteurs et une mise en scène convaincante. Les effets spéciaux sont discrets mais toujours bien fait (ce qui fais toujours plaiz). Et le scénario est très cool lui aussi (et pas commun). Bref ce film est à voir au plus vite. Par contre amoureux de VF, passez votre chemin car vous n'en trouverez point.
15 Tristan Express Novembre 2015 Et petite anecdote sympathique (merci allociné) : dans le film il y a une scène où nos fameux vampires se battent vaillamment contre des loup-garous sur une colline. Pas n'importe quelle colline, celle là même qui a accueilli Peter Jackson et ses amis les hobbits pour la scène de traque des Nazguls dans la Communauté de l'Anneau. Ah et aussi Vladimir (un des colocs) est en fait également le réalisateur du film : Jemaine Clement. Voilà voilà. Louis L'Hostis Le Lay
16 Tristan Express Novembre 2015 99 Francs Bonjour, Laissez moi vous parlez d'un film sorti en 2007 de Jan Kounen parlant de pubs avec Jean Dujardin dans le rôle principal (là ça vous intéresse directement, non ?). Ceux qui me connaissent savent sûrement que je n'ai jamais pu me prononcer sur mon film préféré (car je n'en avais tout simplement pas), mais voilà que par une nuit d'été il est apparu. Je me suis dit "tiens je vais regarder un film", je regarde dans mon disque dur et je vois "99 Francs" et là j'essaye de me rappeler ce que c'est, mais impossible de m'en souvenir. Mais comme c'est le prochain sur ma liste (oui, j'ai une liste), je le mets. Et c'est alors qu'1 heure, 44 minutes et 27 secondes plus tard je suis à la fois choqué, émerveillé et pensif devant ce mot "Fin" qui apparaît à l'écran. En ce moment vous devez vous dire "mais de quoi ça parle p***n !!!" Et bien c'est l'histoire d'Oscar, un.... En fait, non, je ne vais pas vous dire car je pense que si je l'ai tant aimé, c'est que je n'en savais rien. Vous devez juste savoir que ce film est à mon sens un chef-d'œuvre, je m'explique : le scénario est super, les acteurs sont super, le montage est super, la musique est super, les décors sont super. Ce film touche à tout, il passe du délire psychédélique au dessin animé en passant par des scènes drôles ou au contraire émouvantes et qui relève toujours plus d'inventivité sur le plan scénique (la mise en scène quoi). Et surtout, ce film a un message ! Un message qui vous fera sûrement réfléchir (en tout cas, j'en ai pas dormi). Bref, 99 Francs est un film français à voir au plus vite sans hésiter. Par contre restez jusqu'à la fin du générique, il y a une petite scène post-générique bien sympa (non pas comme dans les films Marvel). Et puis si vous voulez voir notre Jean Dujardin national en Severus Rogue... Si si c'est lui ! Louis L'hostis Le Lay
17 Tristan Express Novembre 2015 The Divide Réalisé en 2012 par Xavier Gens, The Divide est un film de science-fiction catastrophe qui pousse notre naïveté et nos espoirs en l'humanité à bout. A New-York, le pire est arrivé, plusieurs bombes à caractère inconnu ont éclaté en ville. Radioactives ? Biologiques ? Ne pas le savoir n'enlèvera rien à l'horreur des événements suivant la catastrophe. Les 2heures de ce film se déroulent dans le sous-sol d'un immeuble en compagnie de 8 survivants d'origines et de profils différents. Et en particulier Eva, premier visage que l'on voit, première image du film, cette ancienne toxicame à la personnalité qui nous apparaît comme vide, est le seul personnage du film pour qui nous osons ressentir un peu d'affection. Les autres ? Laissez tomber.... On vit ces heures comme eux vivent les semaines, mois enfermés ensemble. Complètement coupés du reste du monde, les quelques éléments extérieurs (entre autre l'organisation qui semble s'opérer à l'extérieur) ne sont et ne seront jamais expliqués. Attendez-vous à sombrer lentement dans un enfer de démence où l'humanité est un doux mythe que l'on ne convoite plus. Entre la peur d'un manque de nourriture, le sentiment constant d'enfermement, les caractères trop différents et les cadavres dont il va falloir se débarrasser, on assiste impuissant à la perte de raison de tous, aux pires instincts animaux en action. Ce film pas excessivement sanglant n'est pas tant effrayant qu'extraordinairement malaisant. Après tout, dans une situation similaire à la leur..... il y a très peu de chance que, bien contrairement à eux, on puisse réussir à survivre dans la cohésion et l'harmonie la plus parfaite. Non, ce qui est réellement malaisant, c'est le réalisme étouffant de réactions à l'origine humaine à une situation exceptionnelle. Si les émotions et questionnements que nous apporte constamment ce film sont intenses, c'est à peu près tout ce qu'il apporte. Filmé banalement, des musiques qui nous plongent efficacement sans pour autant nous transporter et surtout des dialogues qui deviennent étrangement un peu moins ridicules lorsque le cap de la folie est passée. Dans l'ensemble, The Divide n'est pas un film agréable à regarder, mais les frissons de dégoût, d'appréhension et de peur qu'il nous offre sont à apprécier, on a rarement été aussi cruellement témoins de la fragiité de la conscience humaine, seule barrière aux pulsions que nous réfreinons quotidiennement. A voir donc ! Mais à revoir seulement si on est pris d'une curiosité malsaine.... Solange Colleter
18 Tristan Express Novembre 2015 Soirée « Retour vers le futur » à la Salamandre. Le 21 octobre, le cinéma La Salamandre repasse la trilogie de Robert Zemeckis, qui raconte les voyages dans le temps de Doc, un savant fou, et de son accolyte Marty, jeune adolescent. A 18h25, la file s’étend déjà devant la Salamandre. Le public semble assez éclectique: ados, adultes ayant sûrement connu la trilogie dans les années 80, et même de jeunes enfants. Dans la queue, des étudiants se demandent si le film est en anglais. Après vérifications, les voilà rassurés. On entendra bel et bien le fameux « that’s heavy! » de Marty en VO. Les minutes passent. 19h (en théorie le début du premier film) se rapproche, la file progresse lentement. La directrice de la Salamandre jette des regards préoccupés vers ceux qui patientent encore dehors ; on se demande si l’on parviendra à voir le film. Vers 19h15, la salle finalement pleine à craquer, on ferme les portes. Le spectacle peut commencer: exclamations ravies quand apparaît sur l’écran « Back to the future ». La suite se déroule parfaitement. Horloges, planche de skate, convecteur temporel, Delorean… Que l’on connaisse ou pas ces films cultes, l’humour et les péripéties sont universels. Les rires sont synchronisés: le père de Marty rend la salle hilare, tout comme les mimiques de Doc. Le silence est en revanche religieux lors des scènes cruciales: Marty parviendra-t-il à repartir en 1985 ? Restera-t-il coincé en 1955, époque qui ne connaît même pas le Coca Light ? Finalement, lorsque Doc lance son ultime réplique, cultissime : « Roads ? Where we’re going we don’t need roads! », c’est toute la salle qui éclate de rire et applaudit. LA NUIT PIXAR A LA SALAMANDRE Après les nuits Miazaki et Tim Burton, c’est cette fois les dessins animés qui seront à l’honneur. Mais pas n’importe lesquels: ceux du studio Pixar, un des maîtres de l’animation. On imagine combien il a dû être difficile de choisir parmi tous les films de la famille Pixar. C’est finalement cinq d’entre eux qui seront visionnés le 28 novembre, des nouveaux-nés (Vice-versa) aux ancêtres (Le monde de Nemo, Toy Story) . La billetterie sera ouverte à 20h, pour un début dès 20h30 avec Monstres et Compagnie. La soirée étant organisée en partenariat avec La Baie des Livres (le salon du livre jeunesse en pays de Morlaix), un petit- déjeuner sera offert à la fin de la nuit. Emma Robin
19 Tristan Express Novembre 2015 Turbulences au Roudour Le mercredi 28 octobre, au Roudour, se sont pressées pas moins de 1100 personnes. Venues savourer un concert exceptionnel organisé par Wart, les prestations de Jeanne Added puis de The Dø les ont comblées et secouées ! En première partie : Jeanne Added, chanteuse française au répertoire anglais, au même titre que ses amis de The Dø. Dès les premiers accords, le ton est donné : un univers sombre, des jeux de lumières étourdissants et une voix qui vous transporte. L'électron libre à la mèche blonde platine nous partage son énergie, le public est électrifié. Elle danse et chante, d'un bout à l'autre de la petite scène qui semble alors étriquée pour Jeanne, sa claviériste et sa batteuse. Les trois quarts d'heure de rock déchaîné s'achèvent par le titre « Suddenly », « I want to do it again » répète la chanteuse, et nous aussi ! Alors aucun ne semble se demander si Jeanne Added mérite ou non le titre de « révélation musicale », c'est une évidence. Il est 21h40, le public s'impatiente : le décor se monte petit à petit et l'installation d'un mystérieux rideau de fils blancs au dessus des instruments aiguise la curiosité. Le batteur, le bassiste et la claviériste font alors leur apparition, suivis de Dan et d'Olivia (le D et le O de The Dø). La chanteuse, vêtue d'une robe blanche structurée et de grosses baskets immaculées, les cheveux noirs en carré, a l'apparence d'une héroïne de manga. Quelques notes résonnent : le show commence, c'est l'effervescence parmi les spectateurs. Olivia, tout en chantant, joue son rôle de poupée japonaise en enchaînant les poses de karaté. Dan est à la guitare. Regards complices entre les membres du groupes puis « Anita, No ! », « Sparks », « Despair, Hangover & Ecstasy » entre autres titres se suivent. Jamais la fatigue ne se fait ressentir. Il est vrai que The Dø prend soin de garder son public éveillé : leur pop énervée est un remède de choc. La salle vibre et s’enivre de la voix d'Olivia, dansant et chantant à l'unisson. Un titre exclusif et explosif nous donne un avant-goût prometteur de leurs prochaines compositions. Aussi décoiffantes et brèves qu'une tornade, les 1h30 de concert passent à une vitesse fulgurante. Retour au calme avec « Nature will Remain ». Discrètement se faufile alors près de la scène une autre tornade, blonde platine cette fois. Jeanne Added, émerveillée, assiste aux dernières minutes de la prestation en tant que fan. Le groupe quitte la scène puis ne revient que le duo accompagné du guitariste, timidement. Dan s'installe au piano. Olivia à ses côtés nous explique qu'ils vont s'essayer à une chanson que jamais ils ne réussissent. On retient son souffle et une douce mélodie débute. Quelques minutes plus tard, tonnerre d’applaudissements : la chanson était parfaite. The Dø vient de prouver l'étendue de son talent. Laura Bourel
20 Tristan Express Novembre 2015 Actualité musicale à Morlaix Que vous aimiez le rock, le blues, le reggae, la folk ou même la pop, vous trouverez forcément votre bonheur dans les concerts organisés par la MJC de Morlaix et le Roudour en cette fin d'année 2015 ! La salle du Roudour, qui a accueilli ces derniers temps des artistes de renommée internationale tels que Christine and the Queens, ou The Do, a encore un programme riche pour les prochains mois. Allant de la musique centrafricaine avec Ray Lema et son spectacle Nzimbu, jusqu'au folk nordique avec la chanteuse Jenny Lysander, les concerts proposés par le Roudour explorent un vaste panel musical issu des quatres coins du globe. On pourra aussi y retrouver l'Outside duo, un « Celtic-two-men-show », alliant du folk celtique traditionnel à leur pop délirante, ainsi que les légendes de la folk irlandaise, The Dublin Legends, anciennement membres des célèbres « The Dubliners ». La salle accueillera également Clinton Fearon, un « vieux de la vieille » du reggae qui retrace, seul sur scène et en un concert, 45 années de musique jamaïcaine, à travers le ska, le rocksteady et le gospel. Plus intimiste, mais tout aussi active, la petite scène de la MJC accueille également des artistes variés, et propose des prix plus abordables (Pour un concert : 8 euros tarif plein, 5 euros pour les adhérents). L'association recevra en cette fin d'année deux artistes d'envergure : Mr. Bo Weavil one man band, un chanteur à la voix timbrée et puissante, qui après plus de 1200 concerts sur le vieux continent, et outre-atlantique, s'est imposé comme une référence de la scène blues européenne, ainsi que le duo anglais de country-blues Rag Mama Rag, puisant son inspiration dans la musique des années de la grande dépression aux USA. Dates des concerts : Ray Lema / Nzimbu - Samedi 5 Décembre, Roudour Outside Duo – Vendredi 15 Janvier, Roudour Peter Von Poehl et Jenny Lysander – Dimanche 31 Janvier, Roudour The Dublin Legends – Vendredi 22 Avril, Roudour Clinton Fearon – Vendredi 13 Mai, Roudour Rag Mama Rag – Vendredi 27 Novembre, 20h30, MJC Mr. Bo Weavil One Man Band – Vendredi 22 Janvier, MJC Jean-François Collec et Gabin Lucienne
21 Tristan Express Novembre 2015 GENGAHR : A DREAM OUTSIDE La musique de Gengahr ne se laisse pas définir facilement. On pourrait tout d’abord les prendre pour un énième groupe de pop anglaise, avec pour preuves les voix fluettes et guitares omniprésentes de leur premier album, A Dream Outside. She’s a witch, un de leurs derniers singles, est ainsi une ballade résolument pop, aux chœurs presque enfantins. La voix de Felix Bushe est en effet la principale caractéristique du groupe. Incroyablement aigüe, elle leur a même valu des comparaisons avec Radiohead. Une fan tweetait ainsi: « je ne pourrai pas chanter au concert de Gengahr demain, comment peut-on avoir une voix aussi aigüe ? ». Elle l’est d’ailleurs tellement que parfois elle semblerait fragile, presque fêlée. Sur Bathed in Light, probablement la plus belle chanson de l’album, les voix se font mélancoliques au possible. Car les chansons de Gengahr sont plus complexes qu’il n’y paraît. Ils maîtrisent l’art du décalage, des guitares lancinantes qui viennent bousculer le chant tranquille, des chansons tout à la fois primesautières et mélancoliques. A dream outside serait donc une bande-son quasi parfaite de ces jours d’automne. Une dernière précision. Quand on leur demande d’où vient ce nom de groupe si étrange, ils répondent à l’unisson: « Best Pokémon* ! ». Album A dream outside, sorti en mai 2015. * Gengahr est le nom anglais d’un Pokémon, Ectoplasma dans la version française. Emma Robin
22 Tristan Express Novembre 2015 FUZZ Ty Segall est un multi instrumentiste de talent. Malgré ses 28 ans, il a sorti 15 albums entre 2008 et 2015, aussi bien en solo qu’avec ses multiples collaborations. Et c’est justement d’une de ces collaborations dont je vais vous parler aujourd’hui. En 2011, il forme avec Charlie Moothart et Chad Ubovich le groupe Fuzz. Ils sortent leur premier album le 1er octobre 2011, un mélange de rock agressif et psychédélique avec une guitare tantôt saturée et distordue, tantôt mélodique et d’une incroyable virtuosité, en témoigne l’intro du morceau « Earthen Gates », avec une mélodie apaisante suivie d’un énorme riff bourrin au possible. Tout cela ponctué avec une batterie déchaînée à certains moments et la voix aérienne de Ty. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’écouter leur second album, mais au vu du premier, je ne peux que vous conseiller d’aller les écouter au plus vite !!! RATATAT Ratatat vient enfin de sortir son nouvel album cet été. Ce duo venu de New-York et se composant du guitariste Mike Stroud et du mixeur et bassiste Evan Mast a sorti le 17 juillet dernier l’album Magnifique avec un single plus qu’énorme, le morceau « Cream and Chrome » avec un riff de guitare énorme, un de leurs meilleurs à mon avis. La basse est plus présente à mon sens sur cet album avec des ponts uniquement à la basse et au clavier. L’album a aussi d’autres pépites, comme le morceau « Rome », avec ses riffs de guitare superposés les uns sur les autres, ou encore l’excellent morceau « Pricks of Brightness ». Gabin Lucienne
23 Tristan Express Novembre 2015 Edgar Alan poe - Nouvelles histoires extraordinaires Les amateurs de littérature le connaissent comme l'un des pères du fantastique et du roman policier, un précurseur du suspens et de l'horreur qui a marqué l'histoire grâce à son œuvre unique, noire et inquiétante, et les fans de South Park, comme le gothique originel. Je veux bien sur parler d'Edgar Alan Poe, le célèbre poète et nouvelliste américain, auteur d’œuvres mondialement connues et réputées comme le poème « Le Corbeau », ou les nouvelles Ligeia, La chute de la maison Usher et William Wilson. Je ne vais pas ici vous faire une liste de ses meilleurs textes, ni même vous raconter sa vie, car je ne ferais que recopier sa page wikipédia, et que vous pourrez très bien aller la lire vous-même si ça vous intéresse. Non, je veux seulement vous parler du livre avec lequel je l'ai découvert : Nouvelles Histoires Extraordinaires. Ce recueil de nouvelles est normalement la suite d' Histoires Extraordinaires, mais il n'est pas nécessaire de l'avoir lu pour comprendre les nouvelles qui s'y trouvent, puisqu'elles n'ont aucun lien direct entre elles. Ce qui frappe lorsqu'on commence à les lire, c'est l'ambiance de ces différentes histoires. Ce n'est jamais exactement la même, mais elle est toujours sombre, oppressante, et parfois même effrayante. Quel que soit le registre dans lequel on se trouve, le thème de la folie et de la mort ne sont jamais loin. La lecture de ce livre s'avère en fait justement être une véritable plongée dans la folie. Les premières nouvelles sont bien ancrées dans le monde réel, assez compréhensibles, et malgré la présence du fantastique, assez vraisemblables, mais au fur et à mesure qu'on tourne les pages, on quitte peu à peu ce monde : Chaque nouvelle est plus tordue que la précédente. On passe de l'histoire d'un nain unijambiste martyrisé par un tyran obsédé par les farces, à celle d'archéologues tenant une conversation de gentlemans autour d'une tasse de thé avec une momie vieille de plusieurs millénaires, pour finir avec une série de dialogues à peine compréhensibles, entre des personnages à peine identifiés. Mais ce qui fait la plus grande qualité de l’œuvre d'Edgar Poe (pas seulement ce livre, quasiment tous les autres qu'il a écrit), ce qui la rend si culte, et unique pour nous, c'est sans doute sa traduction en français ; effectuée par Baudelaire lui-même, elle ajoute au côté sombre et angoissant des histoires originelles le style unique du poète français, dont chaque phrase sent bon l'opium, l'absinthe et le spleen parisien. Remarquez, qui, mieux qu'un génie aux idées malsaines et morbides, aurait pu adapter la création d'un autre ? Bref, si vous aimez la science-fiction, le fantastique, ou les romans policiers, si vous aimez les histoires terrifiantes et la folie, et que vous n'avez jamais lu Edgar Poe, foncez. Vous ne serez pas déçus. Jean-François Collec
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