TRISTANEXPRESS NOVEMBRE2015 - LYCÉE TRISTAN CORBIÈRE

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TRISTANEXPRESS NOVEMBRE2015 - LYCÉE TRISTAN CORBIÈRE
1   Tristan Express   Novembre 2015
TRISTANEXPRESS NOVEMBRE2015 - LYCÉE TRISTAN CORBIÈRE
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                        Sommaire

    L' édito de la rédaction..............................................2

    Actualités..................................................................3 à 10

    Le portrait du jour....................................................11

    Cinéma
    Night Call..................................................................12-13
    What We Do In The Shadow......................................14-15
    99 Francs..................................................................16
    The Divide................................................................17
    Les nuits de La Salamandre.......................................18

    Musique
    Turbulences au Roudour...........................................19
    Actualité musicale à Morlaix...................................20
    Gengahr : A Dream Outside.................................21
    Fuzz..........................................................................22
    Ratatat......................................................................22

    Littérature
    Edgar Allan Poe.........................................................23
    Moins d’Enjoy, plus de Marie.....................................24-25

    Jeux vidéo
    Smite , le renouveau du genre..................................26-27
    Binding of Isaac:Rebirth...........................................28-29

    Cuisine
    La recette de Camille...............................................30

    BD …........................................................................31
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                                                    Édito

Vendredi 13 novembre 2015, milieu de soirée, ils ont encore frappé.
En tant que lycéens, jeunes français, citoyens du monde, nous avons d'abord été tous consternés. Puis
l'incompréhension et une certaine peur sont arrivées.
Les minutes s'écoulent, le ventre noué, les vies d'innocents s'écroulent, la haine et la tristesse sont au plus
fort.
L'humanité ne tolère pas ces actes barbares et cruels.
En tant que lycéens, nous aurions pu être les premiers touchés, là, un verre à la main sans se soucier du
destin, de profiter de notre jeunesse et de notre ivresse. De danser, de crier, de se sentir vivant. Mais jamais
on n'aurait imaginé voir couler le sang.
La colère, la révolte devant ces personnes qui ne méritent aucun nom, simplement la condamnation, de
mêler leurs actes inhumains à la religion.
C'est comme revivre janvier dernier, ils ont voulu nous mettre à genoux, mais encore une fois nous sommes
là.
Unis, Ensemble, Solidaires.
La nouvelle génération, c'est nous, et nous resterons toujours debout.

        Texte dit par Elsa Micheau et Margaux Dérédec lors de l'hommage aux victimes des attentats du 13
                                                                                              novembre
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                                      Récit d’un week-end à Paris

Je me trouve par le plus grand des hasards à Paris en ce deuxième week-end de novembre 2015. Mon but
premier était d’aller faire des portes ouvertes pour mon année post-bac. Mais dans la soirée tout bascule,
et Paris sombre dans la terreur.
Il est environs 21 heures quand j’apprends la nouvelle via les réseaux sociaux et la télévision. Tout
commence avec les explosions au stade de France vers 21h17. Personne alors ne se doute de ce qu’il va se
passer par la suite. Les choses se corsent à 21H30 avec les fusillades dans le 10ème arrondissement.
Je ne réalise pas tout de suite l’ampleur des événements, je pense alors à un simple règlement de compte
comme on peut parfois le voir aux informations. Mais non, c’est plus que ça. Tout s’enchaîne très
rapidement : les explosions au stade de France, les fusillades simultanées, puis légèrement plus tard dans la
soirée la prise d’otages du Bataclan. C’est à ce moment là que le défilé de voitures de pompiers et de police
commence sous mes fenêtres, tous filant sirènes hurlantes. Je commence également à recevoir de
nombreux messages des personnes sachant que je suis sur Paris : Suis-je dans la zone des attentats ? Suis-je
bien en sécurité à l’intérieur de ma chambre ? Et mes proches, sont-ils eux aussi en sécurité ?
Mais ce n’était que le début. On apprend qu’une prise d’otages tourne à l’horreur, les premiers
témoignages de rescapés sont glaçants : à l’intérieur, les assaillants exécutent les blessés. On parle déjà de
carnage. C’est à ce moment là que mes parents, restés à Morlaix, me contactent. Ils sont bien évidemment
très inquiets et m’interdisent formellement de sortir.
Au Bataclan, on atteint bientôt le maximum sur l’échelle de l’horreur. C’est finalement vers minuit vingt
que le raid lance l’assaut. Pendant ce temps, j’essaye de prendre des nouvelles de toutes mes connaissances
sur Paris. Tout le monde ne répond pas tout de suite. Dans ces moments là, la tension est à son comble.
Je regarde en direct l’allocution du Président à la télévision à minuit. Son émotion est perceptible et
résume bien, je pense, le sentiment d’effroi de tous à cet instant.
Le lendemain Paris se réveille groggy, elle est meurtrie. Mes parents ne veulent pas que je sorte jouer
l’aventurière mais je décide quand même de m’aventurer hors de chez moi. Je ne veux pas me laisser dicter
ma conduite par ces meurtriers, leur faire croire qu’ils ont gagné et qu’ils peuvent faire régner la terreur
sur Paris impunément. Mes portes ouvertes sont bien évidemment annulées mais je m’en fiche maintenant,
l’heure n’est plus à ça.
Les rues sont presque vides mais les lignes de métros, en majorité fermées hier soir, ont été rouvertes. Elles
sont à l’image des avenues parisiennes : presque désertes. Mais certains parisiens font acte de résistance et
s’installent en terrasse. Ce serait mentir que d’affirmer que je n’ai pas peur ce jour-là en marchant dans les
rues de Paris. On s’imagine des choses bien évidemment, on commence à scruter les personnes autour de
nous et à se demander « et si c’était mon tour ? » . J’apprends également vers midi que ma cousine se
trouvait non loin du petit Cambodge. Deux amis à elle figurent parmi les victimes du Bataclan.
La présence en masse de l’armée dans la ville, censée être rassurante, se révèle plus anxiogène qu’autre
chose. L’impression d’être dans un Pays en guerre est là, ce que le premier ministre, Manuel Valls,
confirmera plus tard dans la journée. « Nous sommes en guerre » martèle-t-il.
Dans ces moments là, on se demande ce que nous, simple citoyens, pouvons faire pour agir, pour résister.
Je prends la décision d’aller déposer des fleurs devant le petit Cambodge, un des restaurants attaqués. Cela
ne fait même pas 24 heures que les fusillades ont eu lieu, ce n’est sans doute pas sans danger mais je tiens
à le faire. Et surtout ne pas rester les bras croisés.
Prendre le métro pour se rendre sur les lieux de l’attentat s’avère pesant. Les gens me fixent moi et mes
roses blanches. J’ai l’impression que les gens ont du mal à accepter ce qui c’est passé.
J’arrive finalement devant le petit Cambodge. Le Carillon, un des autres restaurants attaqués se situe en
face à seulement quelques mètres. On peut apercevoir les impacts de balles sur les vitres et les murs.
L’heure est à la commémoration. Devant les deux restaurants se trouve un gigantesque tapis de fleurs
essentiellement blanches, ainsi que de très nombreuses bougies. On croise des personnes avec les larmes
aux yeux, et on a vraiment du mal à réaliser que oui, c’est bien ici que s’est déroulé à peine une journée
plus tôt un attentat terroriste. L’endroit grouille de journalistes avec leurs cameramans. Ils cherchent à
attraper l’émotion des lieux, tout en ne parvenant pas à la retranscrire totalement.
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C’est à ce moment là que je croise une première fois Martin Weill, journaliste au Petit Journal, la cigarette
aux lèvres. Engoncé dans une parka kaki, il affiche des cernes impressionnantes, et semble particulièrement
touché par le rassemblement des gens sur les lieux de l’attentats. C’est des gens comme lui, la trentaine,
branchés, qui sont tombés sous les balles au Bataclan. Et c’est dans ce moment là que l’on réalise à quel
point le métier de journaliste est dur. L’équipe du Petit Journal a perdu un membre de son équipe au
Bataclan, Fanny Minot, qui était chargée du montage. Martin, même si il est endeuillé et épuisé, continu à
effectuer son travail quoi qu’il arrive, et qui permet à tous les français de suivre les événements sans
tomber dans le chaos total et la désinformation. Je lui dis rapidement bonjour.
Je le revois quelques minutes plus tard. Je croise son regard et il vient vers moi et me demande si lui et son
équipe peuvent m’interviewer. J’accepte. Faire entendre ma voix, montrer que je, on est là, et on le sera
toujours, c’est très important. Que nous ne sommes pas la génération qui laissera la peur et l’oppression
s’installer. Il me pose plusieurs questions auquel je m’efforce de répondre de mon mieux. Ça a parfois été
dur de retenir mon émotion.
A la fin, je le remercie pour le travail qu’il réalise. On ne se rend pas compte à quel point le métier de
journaliste peut être dur. Il faut être constamment sur les charbons ardents, se préparer à pouvoir voir les
pires horreurs. Le métier de reporter reste également un métier à risque, la liberté de la presse est
aujourd’hui en recul dans le monde. Donc merci Martin.
Je suis ensuite rapidement rentrée chez moi, je ne voulais gêner l’armée dans son travail et il se disait qu’il
pouvait il y avoir d’autres attentats cette nuit. Fort heureusement, ce ne fut pas le cas et dimanche après
midi, j’ai pu prendre le train et retourner à Morlaix. J’ai pu me voir rapidement lundi soir au Petit Journal
de Canal, ça me semblait déjà si lointain.
Je tiens à finir cet article en reprenant des mots beaucoup vus dans la presse ces derniers jours : Il faut
continuer à vivre, danser chanter, rire. Ceci est notre meilleure réponse face à la barbarie.
Ces gens là ne vivent que pour la haine et la destruction, vivons pour la joie et la fête. Les victimes de ces
attentats étaient pour la plupart des jeunes gens, amateurs de la vie : sortir en terrasse, boire un verre
entre amis, fumer une cigarette, ou aller à un concert.
Ne répondons pas à la haine par la haine, ce serait les laisser gagner, leur montrer qu’ils peuvent nous
atteindre et que recommencer nous ferait basculer un peu plus dans le chaos. Faisons leur l’affront d’être
heureux et libres.
Plaignons-les. Plaignons ces gens qui ne vivent que dans un monde fait de pillages, de haine et de morts.
Plaignons ces gens qui ne connaîtront jamais le bonheur de l’amitié, de simples soirées entre amis,
spontanées et joyeuses car ces choses pour eux sont impures, alors que c’est tout ce qu’il y a de plus beau.
Plaignons les, eux qui vivent dans un constant monde d’obscurité, fait d’interdits et qui croient prêcher la
parole d’un Dieu, qui si il existe, ne pourra que être dévasté face un tel déferlement de haine en son nom.
Plaignons ces gens qui ne pourront jamais être aimés, car personne n’aimera jamais ces barbares, qui sont
l’antithèse même de la vie. Plaignons-les et allons tous boire un verre en terrasse.
                                                                                                 Alice Guénolé
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                                        Les lycéens unis et mobilisés

A la suite des attentats commis le vendredi 13 novembre 2015 à Paris par les islamistes radicaux du groupe
de terroristes « Daesh », différents élèves du lycée ont entrepris de créer des événements sur le réseau
social Facebook pour pouvoir réunir les lycéens ou personnes étant au lycée Tristan Corbière et procéder à
deux hommages différents.

Le premier de ces deux hommages nommé « Touche pas à ma France », en raison d'un hastag très répandu
sur Twitter, a été créé le lendemain des attentats et a très vite compté plus de 400 participants. Il s'est tenu
à 10h le lundi matin. De plus certaines personnes indiquant participer étaient extérieures au lycée. Cela
montre la solidarité qui s'est mise en place sur les différents réseaux sociaux et le besoin d'hommage que
nous éprouvons suite aux nombreuses victimes de ces attentats … La personne ayant créé cet événement
est celle qui vous écrit cet article, c'est perturbant de devoir citer son nom alors je préfère faire ainsi.
J'ai voulu créer cet événement, enfin, nous avons créé cet événement car si ça n'avait pas été moi,
quelqu'un d'autre l'aurait fait, pour tout d'abord rendre hommage aux victimes, pour se réunir dans un
esprit de solidarité, puis pour dénoncer ces terribles attentats en montrant que, nous lycéens, nous savons
que l'amalgame musulmans = terroristes est faux et surtout qu'on ne peut mêler ces actes barbares à la
religion.
Avec l'aide d'Elsa Micheau, nous avons prononcé un discours pour ensuite entamer une minute de silence.
Nous remercions tous les élèves, professeurs, personnels du lycée d'avoir rendu ce bel hommage, c'était
beau et fort de nous voir tous réunis ainsi, encore merci !

Le second événement « Chatons la Marseillaise » a été lancé par Charles Deffein le week-end suivant les
attentats. Il s'est tenu à 13h10 au sein du lycée. Un grand nombre de participants se sont aussi très vite
manifestés, environ 250 personnes !
Charles organisait cet événement car certaines personnes ne pouvaient être présentes au rassemblement
du matin et de plus, le but de ce second hommage était de réunir les lycéens autour d'un chant pour
différencier de la minute de silence.
La question du choix du chant s'est posée, en effet d'autres propositions on eu lieu comme « Le chant des
partisans » mais la Marseillaise a été retenue car il fallait que toutes les personnes réunies puissent
connaître les paroles. Néanmoins n'hésitez pas à aller écouter cet autre titre qui est aussi un chant
patriotique et qui a été repris par le groupe Marseillais « Zebda ».
Nous pouvons remercier Charles qui a pris l'initiative d'organiser ce rassemblement et nous élèves,
enseignants, personnels d'y avoir participé ! Ce fut encore un bel hommage rendu pour montrer à quel
point ces attentats nous ont tous touchés, que nous pensons aux victimes et que nous condamnons ces
actes de terreurs.

Comme partout en France une minute de silence fut aussi respectée à midi. Certains lycéens sont
descendus pour l'effectuer devant la mairie de Morlaix, d'autres l'ont effectuée dans leur classe ou bien
avec la présence du proviseur au self.
Tous ces hommages accomplis sont la meilleure chose que l'on ait pu faire pour rendre hommage aux
victimes, à Paris, à la France et au monde entier car d'autres pays subissent aussi les actes violents de ces
terroristes.

                                                                                              Margaux DEREDEC
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                  Les hommages du sport dans le monde entier aux attentats de Paris

Vendredi 13 novembre 2015, des barbares ont commis des attentats d’une violence extrême. Plusieurs
lieux de rassemblements ont été touchés et le stade de France a lui aussi été dans le viseur de ces criminels.
Effectivement, ce soir là, le match de football qui opposait la France à l’Allemagne avait lieu. Par chance, le
stade n’a pas été touché, et les autorités malgré la menace qui pesait ont décidé de continuer la rencontre.
Cependant, il n’y a pas eu d’interview de joueur ni d’entraineur à la fin du match par mesure de sécurité.
Une atmosphère pesante et pleine d’incertitude planait quand les joueurs et le public ont appris cette triste
nouvelle. Nous avons appris que la sœur d’Antoine Griezmann était au Bataclan , elle s’en est sortie saine et
sauve mais cela ne fut pas le cas pour la cousine de Lassana Diarra qui a perdu la vie..
En soutien aux sportifs de l’équipe de France et pour rendre hommage à tout ceux ayant perdu la vie
durant ces attentats, des sportifs du monde entier ont souhaité de diverses façons faire un geste montrant
leur désarroi et leur fraternité.
En voici quelques-uns :

Football : Avec son club de Brescia, en ligue 2 Italienne, Leonardo Morosini a embrassé puis enfoui sa tête
dans le drapeau bleu-blanc-rouge. L'Olympique de Marseille a momentanément fait la paix avec le PSG,
les Ultras marseillais ont en effet posé sur un pont une grande banderole noire sur laquelle était inscrit le
message : "Nous sommes Paris".
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Tennis : Au Masters de tennis de Londres, qui a regroupé les 8 meilleurs joueurs du monde, toute la salle
de l'O2 Arena portait les couleurs de la France. Une minute de silence aussi a été respectée avant le match
entre Novak Djokovic et Kei Nishikori.

Basket : En NBA, toutes les rencontres ont été précédées d'un moment de silence puis de l'hymne français
comme au Madison Square Garden, pour le match entre les Knicks de New York et les Pelicans de la
Nouvelle-Orléans avec deux Français, Alexis Acinja et Kevin Séraphin qui s'étaient fait une coupe de
cheveux spéciale Paris.

Football Américain : Toujours aux Etats-Unis, les footballeurs américains ont également transmis leurs
pensées aux Français. En NFL, le championnat professionnel, mais aussi en championnat universitaire. Les
joueurs de l'équipe de l'académie militaire, The Army, ont pénétré avec un drapeau français sur le terrain.

Formule 1 : les pilotes ont effectué leur traditionnelle parade au GP du Brésil debout sur un camion-plateau
dont les rambardes portaient un drapeau tricolore barré d'un ruban noir (que l'on retrouvera sur le podium
après la course). Romain Grosjean avait lui un drapeau tricolore sur le bras gauche.

Golf : Au tournoi de Shanghaï, en Chine, des drapeaux français avec un ruban noir ont été brandis sur le
parcours alors que le numéro 1 Français, Victor Dubuisson arborait lui une tenue toute noire samedi 14
novembre.

Et dernièrement, mardi 17 novembre, le match de football amical qui opposait la France à l’Angleterre à
Wembley a quand même eu lieu. Les Anglais ont rendu un bel hommage à la France et à Paris en chantant
la Marseillaise, la minute de silence respectée par 80000 spectateurs fut remplie d’émotion. Mais, surtout,
le foot y a repris ses droits. Bien, que la France se soit inclinée 2 buts à 0 (but de Rooney et Alli), les
spectateurs ont offert un formidable hommage à Lassanna Diarra dont la cousine à été tuée au Bataclan.
Des applaudissements ont eu lieu lors de son entrée de jeu à la 57 ème minute.

Le sport nous montre encore une fois ici qu’il est le symbole de beaucoup de fraternité et permet
d’extérioriser toutes ces horreurs grâce au soutien et aux hommages de sportifs du monde entier.

Encore merci à eux.

                                                                                        Anouck Quéméneur.
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                                     LA COP21 : JUSQU'AU BOUT ?

                                     Source : climaginarium / Sorbonne

Fluctuat nec mergitur : [le bateau] est battu par les flots mais ne coule pas.
La devise de la ville de Paris, affichée place de la République ou proclamée sur les réseaux sociaux, semble
incarner la volonté de résistance des citoyens, depuis l'horreur du 13 novembre, y compris en ce qui
concerne la COP21. Un temps menacée pour raisons de sécurité, la conférence sur le climat aura bel et bien
lieu du 30 novembre au 11 décembre, à Paris. Manuel Valls a annoncé, lundi 16 novembre sur RTL, qu'elle
ne serait ni annulée ni reportée.

Ce grand sommet diplomatique subira néanmoins des modifications. Le Premier Ministre a déclaré que la
COP21 serait « réduite aux négociations ». La préfecture de Paris a donc annulé les grandes manifestations
citoyennes : il n'y aura ainsi pas de marche pour le climat le 29 novembre, entre République et Nation.
Idem pour celle qui devait clôturer la COP21, le 12 décembre. D'autres événements, tels la semaine de
mobilisation et d'action, la ZAC (zone action climat) qui se tiendra à Paris du 7 au 11 décembre, sont
maintenus.
Au Quai d'Orsay qui évoque « une décision difficile », la coalition Climat 21, rassemblant une centaine
d'ONG et d'associations, répond : « nous regrettons qu'aucune alternative n'ait été trouvée ». Sécuriser de
tels rassemblements aurait requis d'importants effectifs policiers, eux-mêmes demandés partout en France,
notamment sur les sites de la COP21 au Bourget.
On peut cependant espérer une forte mobilisation internationale, d'après les ONG. La coalition Climat 21 a
indiqué vouloir « montrer que la COP21 ne se fera pas qu'avec les négociateurs ». Transmettre
l'engagement et les préoccupations des citoyens, tel est l'objectif des associations. Avaaz compte ainsi
répandre des milliers de chaussures place de la République, symbolisant les pas des manifestants.

POURQUOI LA COP21 ?

Pourquoi, pourrait-on se demander, avoir maintenu la COP21, si elle présente des risques sécuritaires ? Ce
serait oublier les enjeux immenses qu'elle porte.
2015 est, d'après Le Monde, « l'année de tous les records climatiques ». Pas de quoi se réjouir, cependant.
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La concentration de C02 dans l'atmosphère atteint des niveaux inédits ; les prix du pétrole sont encore en
baisse ; les climato-sceptiques sont légion : en témoigne le cas de Philippe Verdier, le monsieur météo de
France Télévisions.
Après l'échec du sommet de Copenhague en 2009, un accord international sur le climat est plus que jamais
nécessaire. Le protocole de Kyoto, précédant texte climatique, expire en 2020.

A l'ordre de la COP21, les fameux deux degrés. C'est l'objectif principal des Etats en matière de
réchauffement climatique. Certains pays insulaires, plus gravement touchés par les catastrophes naturelles,
réclament même une limite à 1,5 °C. Quand on sait que le Sénat Américain, majoritairement républicain et
climato-sceptique, refusera probablement de voter l'accord si celui-ci est trop contraignant à son goût, les
espoirs de consensus semblent minces.
Reste aussi la question des pays émergents. Le développement durable leur assure le droit de concilier
croissance économique et lutte contre le réchauffement. Les pays développés se sont donc engagés à leur
fournir un soutien économique pour les aider à s'engager dans la transition écologique. Le Fonds Vert pour
le Climat, piloté par l'ONU, concentre la majeure partie de ces financements. En juin dernier, sur les 10,2
milliards de dollars promis, seuls 4 avaient été véritablement récoltés.

La forme de l'accord suscite des interrogations. Sera-t-il contraignant sur le plan juridique ? L'Union
Européenne souhaite un véritable traité, posant la question de la ratification par tous les Etats -on pense
notamment aux États-Unis. Les mécanismes de l'accord sont aussi à définir : comment mesurer les efforts
des pays, jusqu'à quand faire porter le texte, faut-il y mettre un cadre juridique ?

La COP21, événement attendu et porteur de grands espoirs, s'annonce un intense et délicat ballet
diplomatique. Les décisions que prendront (ou pas) nos dirigeants auront un impact sur la planète entière.

S'INFORMER SUR LA COP21

- émission spéciale sur France 4, diffusée le 17 novembre et disponible sur Youtube : « deux degrés avant la
fin du monde »
- numéro spécial de Télérama, '' Climat, Action !'', sorti le 21 novembre
- article du Monde, '' tout comprendre aux négociations climatiques''
- Naomi Klein, '' tout peut changer, capitalisme et changement climatique'', éditions Actes Sud
- '' Demain, le climat'', site internet mis en place par la Sorbonne. Vidéos de conférence scientifiques, mais
aussi le Climaginarium, un espace consacré aux dessins et illustrations sur le climats

LA COP21 A TRISTAN CORBIERE

Des élèves de Tristan Corbière vont participer à une simulation diplomatique, organisée par l'ONU et le
conseil régional de Bretagne. Intitulée ''Simul'Onu'', cet événement rassemble des élèves de toute la
Bretagne qui vont recréer des négociations sur le climat. Chaque petit groupe d'élèves représente un pays;
les quatre terminales ES de Tristan Corbière ont naturellement choisi le Sénégal, en raison des liens entre
Morlaix et ce pays. Depuis quelques semaines, ils se préparent avec leur professeur de SES, M. Le Saint.
Chacun a un rôle précis : « on a trois représentants et une huissière », explique Margaux Deredec, élève de
Terminale ES 1 qui participe au projet. Le 8 décembre, ils se rendront à Quimper pour débattre du climat
avec leurs homologues d'autres lycées bretons.
                                                                                                  Emma Robin
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                               Portrait d'Aung San Suu Kyi « The lady »

                                                         Augn San Suu Kyi alias « The lady » est une femme,
                                                         enfin plutôt, une grande dame ! En effet, elle est
                                                         considérée comme l'emblème de l'indépendance, de
                                                         la liberté et de la paix dans le monde entier car elle
                                                         lutte depuis 1988 contre le régime politique militaire
                                                         de son pays natal, la Birmanie ou Myanmar.
                                                         Voici son portrait.
                                                         Née en 1945 en Birmanie, Aung San Suu Kyi est la
                                                         digne héritière de son père, le général Aung San qui a
                                                         été assassiné en 1947 car il était le leader de la
                                                         libération de son pays... Cependant grâce à sa mère,
                                                         diplomate en Inde et en Angleterre, elle lui doit toute
                                                         son éducation pour lui avoir permis de réaliser son
                                                         parcours d'études et d'avoir pu continuer à vivre en
                                                         Angleterre où elle rencontrera son mari et aura deux
                                                         enfants.

Néamoins, en 1988, Aung San Suu Kyi doit             retourner dans son pays natal au chevet de sa mère
grandement malade. Elle va alors réaliser la souffrance qu'endure le peuple, et donc la situation de crise de
son pays, la Birmanie. Indignée, mais non moins impuissante, elle va commencer son combat politique
pour lutter contre le régime politique militaire.
Influencée par la philosophie non violente de Gandhi, et par la lutte de Martin Luther King, elle crée avec
l'aide d'amis la Ligue Nationale pour la Démocratie et entame une longue lutte pour instaurer des élections
libres tout en lançant un appel à la liberté, à la démocratie !
Son parti va connaître un très grand succès populaire mais le régime en place va tout faire pour baisser son
influence, en effet Aung San Suu Kyi va passer 14 ans de sa vie en résidence surveillée car si elle devait
rentrer en Angleterre, elle n'aurait plus le droit de revenir en Birmanie.
Néanmoins rien de cela n'empêche sa lutte, elle résiste vis à vis de l'opposition, et se fait alors surnommer
« The lady ». En 1991 elle va recevoir le PRIX NOBEL DE LA PAIX, après avoir écrit un discours au nom de
sa mère ; son combat est admiré de tous internationalement mais malgré cela, le régime continue de
vouloir empêcher son succès auprès du peuple et ce n'est qu'en 2010 qu'elle arrêtera de vivre en résidence
surveillée. Le régime commence à céder et elle est élue en 2012 député à l'assemblée, c'est une victoire
pour le peuple qui lutte avec elle pour la libération et la liberté !
Aujourd'hui en 2015, le 8 novembre, son parti LND a connu une victoire écrasante aux élections et a
obtenu 80% de sièges à l'assemblée ! La junte politique militaire cède, peu à peu, délicatement le pouvoir
mais ce n'est que d'ici février-mars 2016 qu'une nouvelle ère pourra enfin commencer.
Aung San Suu Kyi est aujourd'hui âgée de 70 ans et continue de mener son combat politique. C'est le
combat d'une vie, un combat pour la liberté d'un pays, d'un peuple, pour accéder à une démocratie ce qui
chez nous est acquis depuis plusieurs décennies ! Aung San Suu Kyi a lutté contre la violence non avec des
armes mais avec des fleurs et des mots, c'est une grande dame.
                                                                                            Margaux Dérédec
12                                         Tristan Express                     Novembre 2015

                                                 Nigth Call

Bonjour,
Causons d'accidents, de télé (poubelle?), et de profiteurs. T'inquiète, ça va devenir intéressant. Ce film est
sorti en 2014 du chapeau de Dan Gilroy avec Jake Gyllenhaal. Et c'est un thriller. Donc c'est l'histoire d'un
homme un tantinet dérangé et sans boulot. Et il s'appelle Lou ! (J'me moque pas, moi c'est Louis).

Un jour, ou plutôt une nuit, il est témoin d'un accident sur l'autoroute et voit arriver...
1) la police.
2) les ambulances.
3) les pompiers.
4) des mecs avec des caméras qui filment les blessés graves pour pouvoir envoyer les vidéos aux chaînes
d'infos et se faire du fric sur le dos de mecs sûrement morts.
Évidemment c'est la réponse 4... Et non c'est la 2 !! Non en fait c'est bien la 4 (qu'est-ce qu'on se marre).
Lou est très intéressé par ce petit business et décide donc d'y participer. Après, faut le regarder pour savoir
la suite (logique). C'est un film choc donc "attention à la fragilité des personnes les plus sensibles"
(attends, c'est pas l'inverse?). Et oui car on y rencontre des gens blessés, morts (même des enfants [il me
13                                       Tristan Express                     Novembre 2015

semble]) et des personnes à la moralité douteuse. Passons à présent à la critique du film si vous le voulez
bien (t'as pas trop le choix en fait).

Scénario franchement cool et bien foutu (wallah), l'histoire est prenante et intéressante (c'est pas tout les
jours qu'on voit un film qui parle des dérives du reportage journalistique à sensation). Donc à peu près
tous les acteurs jouent super bien (ça ne veux pas dire que les autres jouent mal), surtout Jake Gyllenhaal
et sa performance qui rappelle celle de Christian Bale dans "American Psycho" (allez le voir aussi) la mise
en scène est très intéressante avec ses nombreux plans larges et ses couleurs, et son ambiance dérangeante
et glauque (presque Dark). Et nous, français, on aime les titres en français alors on à changé "Nightcrawler"
en "Nigth Call" (peut-être plus simple à dire). Bon je ne vais pas vous retenir plus longtemps (ce serait
quand même difficile avec un journal), allez voir ce film qui peut-être marrant pour certains, flippant pour
d'autres ou les deux. Allez à plus !

                                                                                        Louis L'hostis Le Lay
14                                              Tristan Express             Novembre 2015

                                            What We Do In The Shadows

Bonjour,
Allons voir du côté de nos amis néo-zélandais pour une comédie de Jemaine Clement et Taika Waititi sur
les vampires !! (Et oui)! Mais pas des vampires à la Twilight... Enfin si, justement, puisque nous sommes en
compagnie de quatre vampires colocataires qui rassemblent à peu près tout les clichés des films de ce
thème. On rencontre par exemple Petyr (à prononcer Peter) vieux de seulement 8000 ans qui réfère au
fameux Nosferatu, ou Nick le jeune vampire "d'aujourd'hui" (le vampire con qui fait chier). Voilà sans plus
attendre l'intrigue : Nous suivons donc (comme énoncé plus haut) quatre vampires colocataires dans un
film maquillé en documentaire comptant leur vie de tous les jours (à la manière de l'émission "striptease"
en France) parmi humains, sorcières, loup-garous et autres.

Ce film est une pépite d'humour noir
(qui fait plaiz) avec des acteurs et une
mise en scène convaincante. Les effets
spéciaux sont discrets mais toujours
bien fait (ce qui fais toujours plaiz). Et le
scénario est très cool lui aussi (et pas
commun). Bref ce film est à voir au plus
vite. Par contre amoureux de VF, passez
votre chemin car vous n'en trouverez
point.
15                                       Tristan Express                   Novembre 2015

Et petite anecdote sympathique (merci allociné) : dans le film il y a une scène où nos fameux vampires se
battent vaillamment contre des loup-garous sur une colline. Pas n'importe quelle colline, celle là même qui
a accueilli Peter Jackson et ses amis les hobbits pour la scène de traque des Nazguls dans la Communauté
de l'Anneau. Ah et aussi Vladimir (un des colocs) est en fait également le réalisateur du film : Jemaine
Clement. Voilà voilà.

                                                                                      Louis L'Hostis Le Lay
16                                          Tristan Express                      Novembre 2015

                                                   99 Francs

Bonjour,
Laissez moi vous parlez d'un film sorti en 2007 de Jan Kounen parlant de pubs avec Jean Dujardin dans le
rôle principal (là ça vous intéresse directement, non ?). Ceux qui me connaissent savent sûrement que je
n'ai jamais pu me prononcer sur mon film préféré (car je n'en avais tout simplement pas), mais voilà que
par une nuit d'été il est apparu. Je me suis dit "tiens je vais regarder un film", je regarde dans mon disque
dur et je vois "99 Francs" et là j'essaye de me rappeler ce que c'est, mais impossible de m'en souvenir. Mais
comme c'est le prochain sur ma liste (oui, j'ai une liste), je le mets. Et c'est alors qu'1 heure, 44 minutes et
27 secondes plus tard je suis à la fois choqué, émerveillé et pensif devant ce mot "Fin" qui apparaît à
l'écran. En ce moment vous devez vous dire "mais de quoi ça parle p***n !!!" Et bien c'est l'histoire d'Oscar,
un.... En fait, non, je ne vais pas vous dire car je pense que si je l'ai tant aimé, c'est que je n'en savais rien.
Vous devez juste savoir que ce film est à mon sens un chef-d'œuvre, je m'explique : le scénario est super,
les acteurs sont super, le montage est super, la musique est super, les décors sont super.

Ce film touche à tout, il passe du délire psychédélique au dessin animé en passant par des scènes drôles ou
au contraire émouvantes et qui relève toujours plus d'inventivité sur le plan scénique (la mise en scène
quoi). Et surtout, ce film a un message ! Un message qui vous fera sûrement réfléchir (en tout cas, j'en ai
pas dormi). Bref, 99 Francs est un film français à voir au plus vite sans hésiter.
 Par contre restez jusqu'à la fin du générique, il y a une petite scène post-générique bien sympa (non pas
comme dans les films Marvel).

Et puis si vous voulez voir notre Jean Dujardin national en Severus Rogue... Si si c'est lui !

                                                                                             Louis L'hostis Le Lay
17                                         Tristan Express                      Novembre 2015

                                                 The Divide

Réalisé en 2012 par Xavier Gens, The Divide est un film de science-fiction catastrophe qui pousse notre
naïveté et nos espoirs en l'humanité à bout. A New-York, le pire est arrivé, plusieurs bombes à caractère
inconnu ont éclaté en ville. Radioactives ? Biologiques ? Ne pas le savoir n'enlèvera rien à l'horreur des
événements suivant la catastrophe. Les 2heures de ce film se déroulent dans le sous-sol d'un immeuble en
compagnie de 8 survivants d'origines et de profils différents. Et en particulier Eva, premier visage que l'on
voit, première image du film, cette ancienne toxicame à la personnalité qui nous apparaît comme vide, est
le seul personnage du film pour qui nous osons ressentir un peu d'affection. Les autres ? Laissez tomber....
On vit ces heures comme eux vivent les semaines, mois enfermés ensemble. Complètement coupés du reste
du monde, les quelques éléments extérieurs (entre autre l'organisation qui semble s'opérer à l'extérieur)
ne sont et ne seront jamais expliqués. Attendez-vous à sombrer lentement dans un enfer de démence où
l'humanité est un doux mythe que l'on ne convoite plus. Entre la peur d'un manque de nourriture, le
sentiment constant d'enfermement, les caractères trop différents et les cadavres dont il va falloir se
débarrasser, on assiste impuissant à la perte de raison de tous, aux pires instincts animaux en action. Ce
film pas excessivement sanglant n'est pas tant effrayant qu'extraordinairement malaisant. Après tout, dans
une situation similaire à la leur..... il y a très peu de chance que, bien contrairement à eux, on puisse réussir
à survivre dans la cohésion et l'harmonie la plus parfaite. Non, ce qui est réellement malaisant, c'est le
réalisme étouffant de réactions à l'origine humaine à une situation exceptionnelle. Si les émotions et
questionnements que nous apporte constamment ce film sont intenses, c'est à peu près tout ce qu'il
apporte. Filmé banalement, des musiques qui nous plongent efficacement sans pour autant nous
transporter et surtout des dialogues qui deviennent étrangement un peu moins ridicules lorsque le cap de
la folie est passée. Dans l'ensemble, The Divide n'est pas un film agréable à regarder, mais les frissons de
dégoût, d'appréhension et de peur qu'il nous offre sont à apprécier, on a rarement été aussi cruellement
témoins de la fragiité de la conscience humaine, seule barrière aux pulsions que nous réfreinons
quotidiennement. A voir donc ! Mais à revoir seulement si on est pris d'une curiosité malsaine....

                                                                                               Solange Colleter
18                                           Tristan Express                 Novembre 2015

                            Soirée « Retour vers le futur » à la Salamandre.

Le 21 octobre, le cinéma La Salamandre repasse la trilogie de Robert Zemeckis, qui raconte les voyages
dans le temps de Doc, un savant fou, et de son accolyte Marty, jeune adolescent.

A 18h25, la file s’étend déjà devant la Salamandre. Le public semble assez éclectique: ados, adultes ayant
sûrement connu la trilogie dans les années 80, et même de jeunes enfants. Dans la queue, des étudiants se
demandent si le film est en anglais. Après vérifications, les voilà rassurés. On entendra bel et bien le
fameux « that’s heavy! » de Marty en VO.
Les minutes passent. 19h (en théorie le début du premier film) se rapproche, la file progresse lentement. La
directrice de la Salamandre jette des regards préoccupés vers ceux qui patientent encore dehors ; on se
demande si l’on parviendra à voir le film.
Vers 19h15, la salle finalement pleine à craquer, on ferme les portes. Le spectacle peut commencer:
exclamations ravies quand apparaît sur l’écran « Back to the future ».
La suite se déroule parfaitement. Horloges, planche de skate, convecteur temporel, Delorean… Que l’on
connaisse ou pas ces films cultes, l’humour et les péripéties sont universels. Les rires sont synchronisés: le
père de Marty rend la salle hilare, tout comme les mimiques de Doc. Le silence est en revanche religieux
lors des scènes cruciales: Marty parviendra-t-il à repartir en 1985 ? Restera-t-il coincé en 1955, époque qui
ne connaît même pas le Coca Light ?
Finalement, lorsque Doc lance son ultime réplique, cultissime : « Roads ? Where we’re going we don’t need
roads! », c’est toute la salle qui éclate de rire et applaudit.

                                       LA NUIT PIXAR A LA SALAMANDRE

Après les nuits Miazaki et Tim Burton, c’est cette fois les dessins animés qui seront à l’honneur. Mais pas
n’importe lesquels: ceux du studio Pixar, un des maîtres de l’animation. On imagine combien il a dû être
difficile de choisir parmi tous les films de la famille Pixar. C’est finalement cinq d’entre eux qui seront
visionnés le 28 novembre, des nouveaux-nés (Vice-versa) aux ancêtres (Le monde de Nemo, Toy Story) .
La billetterie sera ouverte à 20h, pour un début dès 20h30 avec Monstres et Compagnie. La soirée étant
organisée en partenariat avec La Baie des Livres (le salon du livre jeunesse en pays de Morlaix), un petit-
déjeuner sera offert à la fin de la nuit.

                                                                                                 Emma Robin
19                                         Tristan Express                     Novembre 2015

                                        Turbulences au Roudour

       Le mercredi 28 octobre, au Roudour, se sont pressées pas moins de 1100 personnes. Venues
savourer un concert exceptionnel organisé par Wart, les prestations de Jeanne Added puis de The Dø les
ont comblées et secouées !
                                     En première partie : Jeanne Added, chanteuse française au répertoire
                                     anglais, au même titre que ses amis de The Dø. Dès les premiers
                                     accords, le ton est donné : un univers sombre, des jeux de lumières
                                     étourdissants et une voix qui vous transporte. L'électron libre à la
                                     mèche blonde platine nous partage son énergie, le public est électrifié.
                                     Elle danse et chante, d'un bout à l'autre de la petite scène qui semble
                                     alors étriquée pour Jeanne, sa claviériste et sa batteuse. Les trois quarts
                                     d'heure de rock déchaîné s'achèvent par le titre « Suddenly », « I want
                                     to do it again » répète la chanteuse, et nous aussi ! Alors aucun ne
                                     semble se demander si Jeanne Added mérite ou non le titre de
                                     « révélation musicale », c'est une évidence.

       Il est 21h40, le public s'impatiente : le décor se monte petit à petit et l'installation d'un mystérieux
rideau de fils blancs au dessus des instruments aiguise la curiosité. Le batteur, le bassiste et la claviériste
font alors leur apparition, suivis de Dan et d'Olivia (le D et le O de The Dø). La chanteuse, vêtue d'une robe
blanche structurée et de grosses baskets immaculées, les cheveux noirs en carré, a l'apparence d'une
héroïne de manga. Quelques notes résonnent : le show commence, c'est l'effervescence parmi les
spectateurs. Olivia, tout en chantant, joue son rôle de poupée japonaise en enchaînant les poses de karaté.
Dan est à la guitare. Regards complices entre les membres du groupes puis « Anita, No ! », « Sparks »,
« Despair, Hangover & Ecstasy » entre autres titres se suivent. Jamais la fatigue ne se fait ressentir. Il est
vrai que The Dø prend soin de garder son public éveillé : leur pop énervée est un remède de choc. La salle
vibre et s’enivre de la voix d'Olivia, dansant et chantant à l'unisson. Un titre exclusif et explosif nous donne
un avant-goût prometteur de leurs prochaines compositions. Aussi décoiffantes et brèves qu'une tornade,
les 1h30 de concert passent à une vitesse fulgurante. Retour au calme avec « Nature will Remain ».
Discrètement se faufile alors près de la scène une autre tornade, blonde platine cette fois. Jeanne Added,
émerveillée, assiste aux dernières minutes de la prestation en tant que fan. Le groupe quitte la scène puis
ne revient que le duo accompagné du guitariste, timidement. Dan s'installe au piano. Olivia à ses côtés
nous explique qu'ils vont s'essayer à une chanson que jamais ils ne réussissent. On retient son souffle et
une douce mélodie débute. Quelques minutes plus tard, tonnerre d’applaudissements : la chanson était
parfaite. The Dø vient de prouver l'étendue de son talent.

                                                                                                   Laura Bourel
20                                         Tristan Express                   Novembre 2015

                                  Actualité musicale à Morlaix

        Que vous aimiez le rock, le blues, le reggae, la folk ou même la pop, vous trouverez forcément
votre bonheur dans les concerts organisés par la MJC de Morlaix et le Roudour en cette fin d'année 2015 !
        La salle du Roudour, qui a accueilli ces derniers temps des artistes de renommée internationale tels
que Christine and the Queens, ou The Do, a encore un programme riche pour les prochains mois. Allant de
la musique centrafricaine avec Ray Lema et son spectacle Nzimbu, jusqu'au folk nordique avec la chanteuse
Jenny Lysander, les concerts proposés par le Roudour explorent un vaste panel musical issu des quatres
coins du globe. On pourra aussi y retrouver l'Outside duo, un « Celtic-two-men-show », alliant du folk
celtique traditionnel à leur pop délirante, ainsi que les légendes de la folk irlandaise, The Dublin Legends,
anciennement membres des célèbres « The Dubliners ». La salle accueillera également Clinton Fearon, un
« vieux de la vieille » du reggae qui retrace, seul sur scène et en un concert, 45 années de musique
jamaïcaine, à travers le ska, le rocksteady et le gospel.
        Plus intimiste, mais tout aussi active, la petite scène de la MJC accueille également des artistes
variés, et propose des prix plus abordables (Pour un concert : 8 euros tarif plein, 5 euros pour les
adhérents). L'association recevra en cette fin d'année deux artistes d'envergure : Mr. Bo Weavil one man
band, un chanteur à la voix timbrée et puissante, qui après plus de 1200 concerts sur le vieux continent, et
outre-atlantique, s'est imposé comme une référence de la scène blues européenne, ainsi que le duo anglais
de country-blues Rag Mama Rag, puisant son inspiration dans la musique des années de la grande
dépression aux USA.

Dates des concerts :

Ray Lema / Nzimbu - Samedi 5 Décembre, Roudour

Outside Duo – Vendredi 15 Janvier, Roudour

Peter Von Poehl et Jenny Lysander – Dimanche 31 Janvier, Roudour

The Dublin Legends – Vendredi 22 Avril, Roudour

Clinton Fearon – Vendredi 13 Mai, Roudour

Rag Mama Rag – Vendredi 27 Novembre, 20h30, MJC

Mr. Bo Weavil One Man Band – Vendredi 22 Janvier, MJC

                                                                     Jean-François Collec et Gabin Lucienne
21                                        Tristan Express                    Novembre 2015

                                   GENGAHR : A DREAM OUTSIDE

La musique de Gengahr ne se laisse pas définir facilement. On pourrait tout d’abord les prendre pour un
énième groupe de pop anglaise, avec pour preuves les voix fluettes et guitares omniprésentes de leur
premier album, A Dream Outside. She’s a witch, un de leurs derniers singles, est ainsi une ballade
résolument pop, aux chœurs presque enfantins.
La voix de Felix Bushe est en effet la principale caractéristique du groupe. Incroyablement aigüe, elle leur a
même valu des comparaisons avec Radiohead. Une fan tweetait ainsi: « je ne pourrai pas chanter au
concert de Gengahr demain, comment peut-on avoir une voix aussi aigüe ? ».
Elle l’est d’ailleurs tellement que parfois elle semblerait fragile, presque fêlée. Sur Bathed in Light,
probablement la plus belle chanson de l’album, les voix se font mélancoliques au possible.
Car les chansons de Gengahr sont plus complexes qu’il n’y paraît. Ils maîtrisent l’art du décalage, des
guitares lancinantes qui viennent bousculer le chant tranquille, des chansons tout à la fois primesautières
et mélancoliques. A dream outside serait donc une bande-son quasi parfaite de ces jours d’automne.
Une dernière précision. Quand on leur demande d’où vient ce nom de groupe si étrange, ils répondent à
l’unisson: « Best Pokémon* ! ».

Album A dream outside, sorti en mai 2015.

* Gengahr est le nom anglais d’un Pokémon, Ectoplasma dans la version française.

                                                                                                 Emma Robin
22                                          Tristan Express                    Novembre 2015

                                                     FUZZ

Ty Segall est un multi instrumentiste de talent. Malgré ses 28 ans, il a sorti 15 albums entre 2008 et 2015,
aussi bien en solo qu’avec ses multiples collaborations. Et c’est justement d’une de ces collaborations dont
je vais vous parler aujourd’hui. En 2011, il forme avec Charlie Moothart et Chad Ubovich le groupe Fuzz. Ils
     sortent leur premier album le 1er octobre 2011, un mélange de rock agressif et psychédélique avec une
guitare tantôt saturée et distordue, tantôt mélodique et d’une incroyable virtuosité, en témoigne l’intro du
 morceau « Earthen Gates », avec une mélodie apaisante suivie d’un énorme riff bourrin au possible. Tout
cela ponctué avec une batterie déchaînée à certains moments et la voix aérienne de Ty. Je n’ai pas encore
eu l’occasion d’écouter leur second album, mais au vu du premier, je ne peux que vous conseiller d’aller les
                                             écouter au plus vite !!!

                                                   RATATAT

     Ratatat vient enfin de sortir son nouvel album cet été. Ce duo venu de New-York et se composant du
 guitariste Mike Stroud et du mixeur et bassiste Evan Mast a sorti le 17 juillet dernier l’album Magnifique
 avec un single plus qu’énorme, le morceau « Cream and Chrome » avec un riff de guitare énorme, un de
leurs meilleurs à mon avis. La basse est plus présente à mon sens sur cet album avec des ponts uniquement
     à la basse et au clavier. L’album a aussi d’autres pépites, comme le morceau « Rome », avec ses riffs de
        guitare superposés les uns sur les autres, ou encore l’excellent morceau « Pricks of Brightness ».

                                                                                                Gabin Lucienne
23                                         Tristan Express                     Novembre 2015

                       Edgar Alan poe - Nouvelles histoires extraordinaires

        Les amateurs de littérature le connaissent comme l'un des pères du fantastique et du roman
policier, un précurseur du suspens et de l'horreur qui a marqué l'histoire grâce à son œuvre unique, noire
et inquiétante, et les fans de South Park, comme le gothique originel. Je veux bien sur parler d'Edgar Alan
Poe, le célèbre poète et nouvelliste américain, auteur d’œuvres mondialement connues et réputées comme
le poème « Le Corbeau », ou les nouvelles Ligeia, La chute de la maison Usher et William Wilson.
        Je ne vais pas ici vous faire une liste de ses meilleurs textes, ni même vous raconter sa vie, car je ne
ferais que recopier sa page wikipédia, et que vous pourrez très bien aller la lire vous-même si ça vous
intéresse. Non, je veux seulement vous parler du livre avec lequel je l'ai découvert : Nouvelles Histoires
Extraordinaires. Ce recueil de nouvelles est normalement la suite d' Histoires Extraordinaires, mais il n'est
pas nécessaire de l'avoir lu pour comprendre les nouvelles qui s'y trouvent, puisqu'elles n'ont aucun lien
direct entre elles.
        Ce qui frappe lorsqu'on commence à les lire, c'est l'ambiance de ces différentes histoires. Ce n'est
jamais exactement la même, mais elle est toujours sombre, oppressante, et parfois même effrayante. Quel
que soit le registre dans lequel on se trouve, le thème de la folie et de la mort ne sont jamais loin.
        La lecture de ce livre s'avère en fait justement être une véritable plongée dans la folie. Les
premières nouvelles sont bien ancrées dans le monde réel, assez compréhensibles, et malgré la présence du
fantastique, assez vraisemblables, mais au fur et à mesure qu'on tourne les pages, on quitte peu à peu ce
monde : Chaque nouvelle est plus tordue que la précédente. On passe de l'histoire d'un nain unijambiste
martyrisé par un tyran obsédé par les farces, à celle d'archéologues tenant une conversation de gentlemans
autour d'une tasse de thé avec une momie vieille de plusieurs millénaires, pour finir avec une série de
dialogues à peine compréhensibles, entre des personnages à peine identifiés.
        Mais ce qui fait la plus grande qualité de l’œuvre d'Edgar Poe (pas seulement ce livre, quasiment
tous les autres qu'il a écrit), ce qui la rend si culte, et unique pour nous, c'est sans doute sa traduction en
français ; effectuée par Baudelaire lui-même, elle ajoute au côté sombre et angoissant des histoires
originelles le style unique du poète français, dont chaque phrase sent bon l'opium, l'absinthe et le spleen
parisien. Remarquez, qui, mieux qu'un génie aux idées malsaines et morbides, aurait pu adapter la création
d'un autre ?
        Bref, si vous aimez la science-fiction, le fantastique, ou les romans policiers, si vous aimez les
histoires terrifiantes et la folie, et que vous n'avez jamais lu Edgar Poe, foncez. Vous ne serez pas déçus.

                                                                                         Jean-François Collec
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