REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX - Jeudi 18 octobre 2018 Outre-mer - Mayotte

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REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX - Jeudi 18 octobre 2018 Outre-mer - Mayotte
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    REVUE DE PRESSE
ET DES RESEAUX SOCIAUX
     ˂˂ Outre-mer ˃˃
  Jeudi 18 octobre 2018

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A LA UNE
 BUDGET OUTRE-MER;
Pages, 6, 25 à 26, 81 à 83.
Outre-mer, les députés ultra-marins montent au feu sur le
projet de loi de finances 2019.
 REFERENDUM;
Pages, 7 à 13, 31, 63 à 67.
Nouvelle-Calédonie, Pierre Frogier interpelle Edouad Philippe.
Les indépendantistes « confiants » avant le référendum.
 CHLORDECONE;
Pages, 34 à 39.
Antilles, on ne pouvait pas dire en 1981 qu’on ne savait pas.
 IMMIGRATION;
Pages, 41à 49.
Mayotte, le Plan Mayotte encourage l’immigration clandestine
critique le député Mansour Kamardine.
 MANIFESTATIONS;
Pages, 50 à 55.
Comores, Anjouan : Des informations aussi inquiétantes
qu’incertaines. Le chef de l'ONU appelle au calme et au
dialogue.

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L’OUTRE-MER
DANS LA PRESSE
MÉTROPOLITAINE

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Nouvelle-Calédonie: les indépendantistes "confiants" avant le référendum

Nouméa, France | AFP | jeudi 18/10/2018 - 06:08 UTC+3 | 409 mots

Les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie se disent "confiants" à un peu plus de deux semaines du
référendum d'autodétermination du 4 novembre, affirmant que "l'indépendance ne sera pas un saut dans le
vide", ont déclaré mercredi les dirigeants du FLNKS.

Temps fort de la campagne des indépendantistes, les ténors du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak
Socialiste), pour la plupart signataires des accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998) animaient
mercredi soir à Nouméa une conférence-débat, en présence de quelque 200 personnes. Le député
indépendantiste de Polynésie française, Moethai Brotherson, était également à leurs côtés.

"Nous sommes là pour dire +n'ayons pas peur de la pleine souveraineté+. Nous sommes déjà un pays quasi-
indépendant, nous exerçons de nombreuses compétences et il n'y a donc pas de saut dans le vide", a déclaré
Paul Néaouytine, président de la province Nord et chef de file du Palika (FLNKS).

"Nous sommes sereins et nous nous adressons à tous ceux qui sont sur la liste électorale référendaire (soumise à
restrictions, ndlr) en leur disant +c'est votre pays, on a des choses à partager entre Calédoniens+", a-t-il
également indiqué rappelant que dans l'Accord de Nouméa "l'Etat reconnait la vocation de la Nouvelle-
Calédonie à la pleine émancipation".

Largement autonome, l'archipel détient les pouvoirs dans tous les domaines, à l'exception du régalien (justice,
défense, ordre public, monnaie, affaires étrangères) et de trois compétences (audiovisuel, contrôle de légalité,
enseignement supèrieur), en discussion.

Si le "Oui" à l'indépendance devait l'emporter le 4 novembre, ce qu'aucun sondage n'annonce, le FLNKS prône
une période de transition, permettant "d'élaborer un partenariat entre le nouvel Etat - Kanaky-Nouvelle-
Calédonie - et la France". Actuellement, les transfert financiers de l'Etat à l'archipel s'élèvent à environ 1,3
milliard d'euros par an.

"On est confiant, on a eu 30 ans pour se préparer à l'indépendance. Il y a eu des avancées significatives dont il
faut se servir pour se projeter vers l'avenir. Le statu quo est une impasse", a de son côté souligné Roch
Wamytan, chef du groupe FLNKS et nationaliste au Congrés.

M. Néaoutyine a en outre répété que le droit à l'autodétermination était inscrit dans l'accord de Nouméa, dans la
constitution française et dans le droit international alors que la Nouvelle-Calédonie est depuis 1986 inscrite sur
la liste des pays et territoires à décoloniser de l'ONU.

Si le "non" l'emporte, le FLNKS souhaite conformément à ce que prévoit l'accord de Nouméa qu'un deuxième
puis un troisième référendum d'autodétermination soient organisés d'ici au minimum 2022.

cw/dar

© Agence France-Presse

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Le Figaro
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Un cycle de conférences pour décrypter les enjeux en Outre-mer

Un cycle de conférences intitulé « les Outre-mer vus par leurs acteurs » se tiendra de novembre 2018 à janvier
2019. Une opération à l’initiative de la Direction Générale des Outre-Mer (DGOM), de l’Institut Libre d’Etude
des Relations Internationales (ILERI), en collaboration avec la Communauté du Pacifique (CPS). Il s’agira de
confronter des points de vue entre acteurs de terrain et dégager des pistes concrètes de développement dans les
4 océans sur les thématiques suivantes : environnement, innovation, développement géo-économique et
intégration(s) régionale(s).
Au total, quatre conférences seront déclinés autour des grands enjeux internationaux des outre-mer le temps
d’un semestre universitaire.

Programme des conférences
7 Novembre 2018 : La France 2è espace maritime, pour quoi faire ?
ILERI (auditorium) • 20bis Jardins Boieldieu, La Défense
28 Novembre 2018 : Cultures ultramarines & intégration régionale
DGOM (salle Félix Éboué) • 57 boulevard des Invalides, Paris 7ème
19 Décembre 2018 : Energies & environnement dans les outre-mer
ILERI (auditorium) • 20bis Jardins Boieldieu, La Défense
30 Janvier 2019 : Entreprendre, innover & valoriser en outre-mer
DGOM (salle Félix Éboué) • 57 boulevard des Invalides, Paris 7ème

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    Martinique: Emmanuel Macron ne veut plus de l’écusson aux
           quatre serpents sur l’uniforme des gendarmes
© Facebook Gendarmerie de Martinique

                                            Les gendarmes de Martinique devront, à la demande du
                                            président de la République, arborer « un écusson plus neutre »
                                            et remplacer « l’emblème aux quatre serpents », vestige du passé
                                            esclavagiste, visible sur leur uniforme, a indiqué le préfet de la
                                            Martinique.

                                             Fin septembre, lors de son déplacement en Martinique, le chef de
                                             l’Etat avait été interpellé lors d’une conférence de presse sur cet
                                             emblème bleu et blanc aux quatre serpents qui symbolise la
Martinique sur l’uniforme des gendarmes, mais qui est surtout un symbole imaginé en 1663 par le roi de France
et utilisé sur les drapeaux de la marine marchande et notamment des navires qui se livraient à la traite négrière
transatlantique. Le chef de l’État avait reconnu qu’il ne connaissait « pas l’existence » de ce symbole.

La décision de supprimer cet écusson « a été prise assez rapidement par le président. Il avait été assez
réceptif », a expliqué mardi le préfet de Martinique Franck Robine, sur l’antenne de la radio RCI, confirmant
une information parue sur le site d’informations locales Makacla.com.

« Nous en avons discuté dans la voiture juste après la conférence de presse. Il a voulu comprendre, comprendre
notamment ce qui se disait à propos de l’emblème. Et en fin de journée il a pris sa décision », a ajouté le préfet.

Le préfet a aussi adressé mardi soir un courrier au député du Sud Jean-Philippe Nilor, qui « avait appelé son
attention sur l’écusson porté par les gendarmes affectés en Martinique ». « Le président de la République dans
un souci d’apaisement, a demandé à la gendarmerie d’adopter un autre emblème », a confirmé Franck Robine.

Depuis plusieurs dizaines d’années, cet écusson a suscité beaucoup de critiques. En juillet dernier, plusieurs
députés ultramarins avaient co-signé un amendement à intégrer dans la loi de révision de la constitution pour
demander le retrait de ce pavillon des édifices et des uniformes publics.

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Saint-Martin: le jeune braqueur photographié avec Macron condamné pour possession de drogue
Marigot, France | AFP | mercredi 17/10/2018 - 22:49 UTC+3 | 372 mots
Un des deux jeunes hommes, qui avaient posé fin septembre avec Emmanuel Macron à Saint-Martin sur une
photo controversée, a été condamné mercredi à huit mois de prison dont quatre avec sursis pour détention de
stupéfiants et rébellion, a constaté un journaliste de l'AFP. Celui qui avait expliqué au chef de l'Etat qu'il sortait
de prison pour un braquage, a été interpellé vendredi dernier en possession de 25 pochons de cannabis, soit
environ 20 grammes. Le 30 septembre, Emmanuel Macron s'était invité chez le jeune homme à Quartier
d'Orléans à Saint-Martin, l'exhortant à trouver du travail "pour faire les travaux et reconstruire. (...) il ne faut
pas rester comme ça, faire des bêtises. Les braquages c'est fini, ta mère mérite mieux que ça", lui avait-il
recommandé. Le chef de l'Etat avait posé avec le jeune homme et son cousin, tous deux torse nu, pour un selfie.
Sur la photo, le cousin avait fait un doigt d'honneur, créant la polémique en métropole.
Emmanuel Macron avait ensuite assuré qu'il aimait "chaque enfant de la République, quelles que soient ses
bêtises". Mercredi, le jeune homme de 22 ans était également poursuivi pour rébellion et violences. Mais il a été
relaxé pour les faits de violences. Selon les gendarmes, il s'est débattu lors de son interpellation, sans porter de
coups. Le prévenu est reparti libre du tribunal correctionnel de Marigot mais est convoqué fin septembre devant
le juge d'application des peines. Il a expliqué à l'audience qu'il gardait la drogue pour un ami et a assuré
regretter son acte. Il était en état de récidive pour des faits similaires commis en février 2016. Mercredi soir, le
député RN Gilbert Collard a twitté: "Visiblement, les leçons de Macron au petit ange de SaintMartin n'ont eu
aucun effet: il vient d'être arrêté pour possession de stupéfiants". Début octobre, le parquet de Guadeloupe avait
démenti plusieurs rumeurs circulant dans les médias et les réseaux sociaux sur le passé judiciaire des deux
jeunes. Il avait notamment indiqué que "les informations relayant la proximité d'un des deux individus avec le
chef d'un gang armé contrôlant le trafic de cocaïne avec la Guyane" n'étaient "corroborées à ce jour par aucune
investigation judiciaire actuelle ou passée conduite par le parquet de Basse-Terre".
krz-caz/jk/cam
© Agence France-Presse
Un bébé se noie dans un accident de pirogue en Guyane
Cayenne, France | AFP | mercredi 17/10/2018 - 23:00 UTC+3 | 309 mots
Une enfant de moins de deux ans a péri noyée lundi lors du chavirage d'une pirogue familiale sur la rive
"française" du Maroni, fleuve frontière entre la Guyane et le Suriname, a-t-on appris mercredi auprès de la
gendarmerie. Les faits se sont produits dans l'ouest de la Guyane, non loin du village amérindien de Taluen. La
pirogue est le moyen de déplacement unique voire primordial pour les dix mille habitants vivant le long du
Maroni, long de plus de 600 km. "Le moteur de la pirogue s'est arrêté" au moment de traverser un rapide, "la
pirogue a chaviré, la maman qui tenait sa petite-fille l'a lâchée", a expliqué la gendarmerie. Huit personnes
étaient à bord. De même source, "des Brésiliens" présents au même endroit "ont récupéré la famille mais pas le
bébé". Le corps de l'enfant a été retrouvé mardi matin lors de recherches menées par la gendarmerie.
"Les sauts (rapides, ndlr) présents dans nos fleuves peuvent se montrer intraitables et les traverser s’avère être
un exercice périlleux", a expliqué mercredi le président de la collectivité territoriale de Guyane (CTG)
Rodolphe Alexandre, présentant ses condoléances. Ce type d'accident est extrêmement rare. La Guyane est
actuellement en saison sèche, ce qui complexifie les déplacements fluviaux notamment avec l'émergence de
bloc rocheux. 350 pirogues navigueraient quotidiennement sur le fleuve pour le transport de passagers côté
guyanais. Depuis plusieurs années, la direction régionale de l'environnement et de l'aménagement soutient un
projet de sécurisation de onze passages dangereux sur la moitié du Maroni. Chiffré en 2013 à 4 Millions
d'euros, ces travaux n'ont pas encore réalisés, a constaté une journaliste de l'AFP. Tous les aménagements du
Maroni par la France sont soumis à un accord préalable du Suriname, car plusieurs rapides sont situés sur le
territoire surinamais, mais aussi car depuis 1915 une réciprocité prévaut pour les opérations d'aménagement sur
ce fleuve-frontière.
mb/caz/cam
© Agence France-Presse

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GUADELOUPE

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L’Edito d’Erick Boulard: Lucette Michaux-Chevry, la fin d’une certaine époque

A 90 ans, Lucette Michaux-Chevry a annoncé son retrait prochain de la vie politique. Pendant près de 70
ans, elle aura marqué la vie publique guadeloupéenne, mais également nationale et pesé sur les débats et
les problématiques ultramarins. Que restera t-il de son expérience ? Retour sur le parcours exceptionnel,
mais tumultueux de celle qui a été considérée comme une bête politique.

Un parcours et une longévité exceptionnels

Clap de fin pour Lucette Michaux-Chevry qui a annoncé son retrait définitif de la vie politique à l’issue de son
dernier mandat. Celle qui est encore aujourd’hui, à 90 ans, et jusqu’en 2020 présidente de la communauté
d’agglomération «Grand Sud Caraïbes », mettra ainsi fin à 70 années de vie politique. « Dame de fer », « seul
homme politique de la Guadeloupe », entre autres comparaisons accolées à son itinéraire, Lucette Michaux-
Chevry aura fait la pluie et le beau temps au sein de la vie publique guadeloupéenne de longues années durant.
Une carrière bien remplie et une longévité exceptionnelle qui l’ont amenée à occuper tous les postes électifs
locaux possibles et jusqu’à la position de Secrétaire d’Etat puis de ministre déléguée sur le plan national.
D’abord en 1986 lors d’une première cohabitation dans le gouvernement dirigé par son ami Jacques Chirac,
puis en 1993 au sein du cabinet Balladur, sous la seconde cohabitation de l’ère mitterrandienne.

                                Lucette Michaux-Chevry en tant ministre déléguée chargée de l’Action humanitaire et
                                des Droits de l’homme, sortant du conseil des ministres, dans la cour du palais de
                                l’Elysée, le 2 avril 1993, à Paris, France. (Photo by Michel BARET/Gamma-Rapho via
                                Getty Images)

                                Spécialiste des premières fois
                                 Auparavant, cette avocate de formation qui avait débuté sa carrière à gauche de
                                 l’échiquier politique – au Parti socialiste – et qui en avait démissionné pour
                                 protester contre les « ambigüités » du parti sur le statut de l’île, aura ravi tous
                                 les sièges locaux, jusqu’à devenir incontournable, pour ne pas dire omnipotente
                                 sur la scène politique guadeloupéenne. Elle fut tour à tour conseillère
                                 municipale, conseillère générale, présidente du Conseil général, puis présidente
                                 de la région Guadeloupe, non sans en avoir été députée et sénatrice. Parfois en
                                 même temps à l’époque bénie pour les élus qui pouvaient cumuler à loisir
                                 plusieurs mandats. Lucette Michaux-Chevry aura aussi été la femme politique
                                 des premières fois. Première femme de France à occuper le poste de présidente
                                 d’un département; Première femme d’outre-mer à détenir un maroquin
ministériel. Bref, son parcours aura indéniablement marqué la scène politique locale et nationale.
Toute-puissance électorale
Mais il y a aussi un envers à ce beau décor. Car ce personnage central de la vie publique locale aura fait l’objet
de bien de débats et de controverses notamment quant à son mode de gouvernance et à ses différents
positionnements jugés alambiqués, ambigus voire incohérents. Ses succès électoraux, sa toute-puissance qui ont
fabriqué en série des obligés et des affidés ayant eu besoin d’elle pour se faire élire, sa mainmise sur la droite
locale et ses amitiés en haut lieu du pouvoir ont pu lui faire accroire qu’elle était intouchable et immortelle
politiquement. Par ailleurs, son franc- parler, la véhémence de ses propos, ses admonestations, son caractère
bien trempé voire son autoritarisme réel ou supposé ont provoqué de nombreuses inimitiés et peut-être quelques
ennuis avec la justice.

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                                           Jacques Chirac et Lucette Michaux-Chevry en voyage aux Antilles à
                                           l’occasion des élections présidentielles le 31 mars 1988, France. (Photo by
                                           Philippe GIRAUD/Gamma-Rapho via Getty Images)

                                           Duplicité

                                           Enfin, Lucette Michaux-Chevry a là aussi initié une première. C’est
                                           elle qui la première a théorisé le fameux concept du « en même temps
                                           » dont use et abuse aujourd’hui la « sphère macronienne ». L’élue
                                           guadeloupéenne est une adepte du double discours. Un langage usité
en Guadeloupe avec de forts accents autonomistes et patriotiques sur la « Guadeloupe d’abord » et la nécessité
de faire en sorte que les Guadeloupéens « prennent en main leurs affaires ». Une position d’ailleurs défendue au
travers de son parti « Objectif Guadeloupe » au sein duquel elle portera le fer contre les socialistes locaux,
allant jusqu’à prôner avec les indépendantistes le oui au référendum portant sur l’évolution institutionnelle
préconisant la substitution de la région monodépartementale en collectivité unique. Un comble quand on sait –
ironie du sort – que son principal rival d’alors, le socialiste Victorin Lurel militait pour le non et défendait au
contraire le statu-quo. L’autre langage est à usage national. Car, en même temps, qu’elle criait haro sur les élus
et l’etablishment hexagonaux accusés de ne rien comprendre aux affaires guadeloupéennes, la parlementaire
guadeloupéenne tenait sur le plan national un discours conforme aux pensées et aux idéaux de son parti de
l’époque -L’UMP – dont la volonté uniformisatrice et assimilationniste était mise en avant. Une duplicité que
les électeurs guadeloupéens finiront par sanctionner puisque « Gran Madanm la », dont la parole était jusque là
« d’évangile » subira son premier gros revers électoral. Les Guadeloupéens opposant à une très large majorité
une fin de non recevoir à une modification du statut de leur île.
Boucler la boucle
Un coup de semonce qui sera le prélude à sa défaite aux régionales qui verra l’avènement de son ennemi juré,
Victorin Lurel. Celui-ci aura tiré les bénéfices de son positionnement net et franc sur l’évolution du statut de la
Guadeloupe. Dès lors, Lucette Michaux-Chevry se retirera sur son Aventin et son pré-carré dans sa bonne sa
ville de Basse-Terre où elle se fera élire et réélire jusqu’à ce qu’elle décide de passer la main à sa fille, Marie-
Luce Penchard à la tête de l’édilité. Encore une histoire de famille. Mais, quand on a animé la vie publique
locale pendant tant d’années, on ne s’en détache pas comme cela et Lucette Michaux-Chevry, fidèle à elle
même, s’octroiera la présidence de la communauté d’agglomération de Basse-Terre. Histoire de boucler la
boucle tranquillement.
                                           Marie-Luce Penchard qui habille de l’écharpe de maire Lucette
                                           Michaux-Chevry après l’élection municipales en mars 2014 © France-
                                           Antilles Guadeloupe
                                           Un exemple à suivre ?
                                           Au final, que retiendra t-on de l’expérience politique de Lucette
                                           Michaux-Chevry ? Son parcours et sa longévité exceptionnels ? Ses
                                           actions au sein des différentes assemblées qu’elle a dirigées ? Sera t-
                                           elle jugée à l’aune de sa gestion des affaires guadeloupéennes ? Ses
                                           prises de positions iconoclastes ? Ses dérives autoritaires ? Celle qui a
été considérée comme une bête politique peut -elle être érigée en modèle, en référence ? Peut- elle être un
exemple à suivre sinon en pensée du moins en action et en comportement ? Rien n’est moins sûr car
aujourd’hui, l’heure est à rechercher au meilleur moyen d’articuler entre le profond désir de renouvellement de
la classe politique et l’expérience nécessaire à l’exercice du pouvoir. Et dans ce cadre, Lucette Michaux-Chevry
représente sans aucun doute la fin d’une certaine époque .

Erick Boulard

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Pollution au chlordécone aux Antilles: « On ne pouvait pas dire en 1981 qu’on ne
savait pas »

                                                              © Préfecture de Martinique

                                                              « On ne pouvait pas dire en 1981 qu’on ne savait
                                                              pas », a affirmé mardi, en ouverture du colloque
                                                              scientifique sur le chlordécone en Martinique le
                                                              professeur Luc Multigner de l’Inserm, auteur de
                                                              plusieurs études sur la pollution de ce pesticide
                                                              cancérogène aux Antilles.

                                                              Le colloque scientifique international sur le
chlordécone s’est ouvert mardi matin à Schoelcher en Martinique. Pendant deux jours une quarantaine
d’experts vont partager leur savoir sur ce pesticide qui, selon les spécialistes, a pollué la Martinique et la
Guadeloupe pour les 600 prochaines années.

Luc Multigner, qui a réalisé plusieurs études sur cette pollution en Guadeloupe, a ouvert ce colloque avec un
retour sur l’histoire de ce pesticide utilisé aux Antilles jusqu’en 1993 pour lutter contre les charançons dans les
bananeraies, et notamment ses impacts sur l’environnement et la population aux Etats-Unis dénoncés en 1975.
Luc Multigner a souligné l’étendue des connaissances scientifiques sur le sujet à l’époque, prouvant que le
danger de la molécule pour l’environnement et la santé a été très tôt avéré. Les Etats-Unis ont interdit le produit
dès 1977.

Agir pour réduire l’exposition

Durant son discours d’une demie-heure, devant une salle comble, il a présenté les enjeux du colloque : « qui,
quand, comment, pourquoi ? Il faudra apporter des réponses », a-t-il insisté. « On ne peut pas agir sur le danger,
c’est la propriété intrinsèque de la molécule, donc on va agir pour réduire l’exposition (…) grâce aux
connaissances, on peut agir », a-t-il expliqué.

« J’ai échangé avec des élèves en Martinique, ils m’ont dit :on a 20 ans, on est au lycée agricole et on entend
parler du chlordécone pour la première fois maintenant », a ajouté le professeur Multigner. « Ca veut dire que
toute une génération passe toute sa scolarité sans savoir ! », s’est-il indigné.
« Il faut communiquer et éduquer les plus jeunes et leur apprendre à vivre avec une situation qui va durer des
décennies. C’est à nous de nous adapter à eux, pas l’inverse », a-t-il insisté.

Avec AFP

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Laliwonday

 1. LE CONTEXTE
  La population de la Martinique se trouve confrontée à un grave problème de santé publique à savoir la
pollution d’un part importante de ses sols agricoles et domestiques au chlordécone. Les conséquences sanitaires
sont une explosion de cas de malformations chez les nouveaux nés, de problèmes de fertilité et une
augmentation vertigineuse des cas de cancer de la prostate mettant la région au premier rang mondial.
 2. LA PROBLEMATIQUE
  Les instances politiques, socioprofessionnelles et administratives ont t’elles pris la mesure de la catastrophe
sanitaire et ont elles fourni une réponse adaptée à cette situation?
  Certes des mesures" cosmétiques "ont été prises :
  * Mise en place d’une cartographie des sols géolocalisés contamines avec degré de pollution
  * Etablissement de LMR (limite maximale résiduelle) dans les produits agricoles.
* Analyse des sols gratuite pour tout particulier voulant évaluer son jardin créole.
  Ces mesures nécessaires sont-elles suffisantes pour contenir la propagation des produits contamines
impropres a la vente publique. ?
  Peut-on s’en remettre à la sagesse du monde agricole pour s’assurer de la prise en compte de la nécessité
d’éviter de commercialiser tout produit suspecté d’être contaminé.
  * Les professionnels regrettent l’élaboration de cette carte car disent-ils, cela va stigmatiser certains
agriculteurs exploitant en zone contaminée. Une telle réaction montre que l’on ne peut nullement faire
confiance à ces producteurs de la FDSEA, qui vont jusqu’à nier l’existence du chlordécone. Selon eux, c’est
une invention des « bleu blanc rouge » …comprenne qui voudra.
  * Autre remarque d’un président de la chambre d’agriculture : le cancer de la prostate n’est pas dû au
chlordécone mais à la consommation trop importante de champagne par la population...Gag ?...
  L’Etat joue-t-il son rôle de garant en matière de santé publique ? A t’il mis les moyens suffisants pour
endiguer la diffusion de denrées impropres à la consommation sur les marchés.
 3. EXPERTISE DE LA DÉFAILLANCE DE L’ETAT
  Il convient d’illustrer ce propos par un cas concret :
   Prenons une parcelle au morne rouge E27… cette parcelle est sur la carte des sols identifiée comme
jaune/orange c’est a dire moyennement/fortement chlordécone. On constate que depuis l’installation de Mr
manuel jean baptiste par le biais d’un bail en 01/2006 celui-ci a eu l’autorisation de cultiver des racines et
légumes plein sol, avec élevage de bovins et moutons. Cela est-il concevable ? La récolte puis la vente sur les
marchés s’effectue pendant 12 ans sans qu’aucun contrôle puisse émettre le moindre veto.
   C’est vrai que ce monsieur a sa famille fortement impliquée dans les instances représentatives agricoles de la
Martinique. Ainsi, Il a fallu l’annulation de son bail et son expulsion par le tribunal pour constater l’installation
de ce monsieur en tant que squatter tout en poursuivant sa production et vente de racines.
   Le premier malaise est que les consommateurs dorment en toute quiétude, pensant que les autorités font tout
ce qui est en leur pouvoir pour que toute production vendue soit digne d’être consommée. Or il n’en n’est rien
!…
  Là où ce cas devient exemplaire, de nouveaux locataires se sont installés grâce à un nouveau bail rural le
23/04/2018 avec toujours la présence de ce squatter sur le terrain.
Compte tenu de la présence du chlordécone, un projet alternatif jardin/foret compatible a été élaboré par les
nouveaux locataires. Leur première action a été de faire analyser les racines produites par ce squatter et de
constater une production de 250 Kg de patates douces impropre à la vente car la teneur en chlordécone

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  dépasse le taux maximal autorise de 11,5 fois. Pourtant cette production a été écoulée. Ces analyses ont été
fournis à la répression des fraudes, à la gendarmerie et au procureur de la république, ce, malgré des tentatives
d’empêchement des prélèvements tentées par Mr manuel Jean-Baptiste sur les agents de la FREDON. Ces
analyses ont pu être faites grâce à la présentation du nouveau bail par les locataires. En effet, il est dit que seul
un exploitant peut procéder à l’analyse de sa production en cas de doute de sa part (site de la DAAF). Pourtant,
fort du soutien des instances représentatives du monde agricole (FDSEA, SAFER,Chambre d’agriculture) aidé
de membres de l’ASSAUPAMAR, association d’activistes écologistes, ce squatteur a organisé après la récolte
des patates douces contaminées, une replantation le 12:/08 /2018 illégale de nouvelles patates. Cette
manifestation a eu lieu en présence des caméras de Martinique 1ere, aux sons des tambours avec drapeaux
indépendantistes brandis. Cherchez l’erreur ?
  Le 14/08/2018 une information de la gendarmerie signale que l’ensemble des plaintes a été classé sans suite
par le procureur de la république... Sommes nous dans une zone de non droit ? Si tel est le cas, il est opportun
que la population sache qu’il n’y a pas de sécurité alimentaire en Martinique…c’est donc à la population de se
réveiller pour dénoncer ces fieffés coquins qui passent entre les mailles du système.
  La population est-elle impuissante devant cet empoisonnement encouragé par la démission de l’autorité
politique?. Que faut-il de plus pour voir l’état jouer son rôle de garant de la sécurité alimentaire de la population
? Faut-il porter plainte contre l’état pour non-assistance à personne en danger.? A ce jour, on constate tout un
nouveau champ de 4000 m2 d’ignames prêts à être récolté sur cette parcelle. Les nouveaux locataires ont
demandé une analyse urgente la Fredon mais celle-ci se fait désirer. La DAAF a été averti et sommé d’agir en
prenant toutes mesures de police appropriée. Apres une semaine sans rien, les ignames ont été récoltées et
écoulées. Que peut faire de plus le citoyen devant autant d’immobilisme ?
  Malgré tous les lanceurs d’alerte, on peut se demander si L’ASSAUPAMAR, la chambre d’agriculture, La
FDSEA, la SAFER et la DAAF, tous venus en soutien de ce squatteur, ont-ils été abusés ? Ou plus
particulièrement, mettons nous le doigt sur le fonctionnement opaque de corporations ou instances qui
pourraient laisser entrevoir un comportement "mafieux" ? Le réseau d’influence d’un squatteur peut-il anéantir
le système de vigilance mis en place par les autorités compétentes en la matière ?
  Certes, une chose est sure, c’est qu’en ce qui concerne Mr manuel jean baptiste, ce fieffé coquin qui continue
de sévir en toute impunité, il commet l’infraction de :
  * Délit de tromperie
  * Défaut de traçabilité
  * Mise en danger de la vie d’autrui
 4. NOUS EXIGEONS DE L’ETAT UN SYSTÈME DE CONTRÔLE AVEC DES MOYENS A LA
MESURE DE L’AMPLEUR DE LA CONTAMINATION.
  Par cet exemple, on peut affirmer de la légèreté dans la prise en compte du traitement du problème de santé
publique. Pourquoi tant de passivité de la part du préfet et du procureur de la république ? Ce fonctionnement a
un gout de “république bananière” comme le contexte l’indique. Ceux qui ont trempé dans la diffusion de ce
poison et qui versent leurs larmes de crocodiles participant de l’émotion de la population face à ce problème, ne
peuvent se dédouaner et être ceux qui œuvrent pour sa résolution. Leur préoccupation première est profits et
subventions. Seule une réaction des autorités politiques visant à faire un audit de tout le système de production
et commercialisation des produits agricoles pourra effacer les défaillances passées. Des contrôles renforcés à
tous les niveaux...On n’en attend pas moins...1 . Suffit-il à l’Etat de reconnaître sa part de responsabilité dans
cette catastrophe sanitaire pour ensuite se dédouaner de la mise en place de mesures préventives et de
sauvegarde en matière de santé publique ? C’est la mise sous tutelle de tout le secteur productif agricole qui
semble une réponse valable à la mesure du désastre sanitaire. La sante publique passe t'elle au second plan
sous les tropiques ?
 Thierry Lesel
 Lanceur d'alerte
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MAYOTTE

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Le Journal de Mayotte
                                                   18/10/2018

« Le Plan Mayotte encourage l’immigration clandestine »,
critique le député Mansour Kamardine
Le député LR qui avait passé une nuit avec les femmes bloquant le service d’immigration ne critique pas
l’absence d’avancées du Plan avenir pour Mayotte, mais son orientation même : « Il profite aux étrangers ».
Exemples des établissements scolaires et du logement locatif, à l’appui.

Par Anne PERZO
                                - Mansour Kamardine : "Le Plan Mayotte ne parle pas aux Mahorais"
                                Pour l’instant, seul le préfet et Délégué du gouvernement fait des points
                                réguliers, comme ce fut le cas encore ce mercredi, sur les avancées en matière
                                de sécurité du Plan avenir pour Mayotte. C’est d’ailleurs le seul axe qu’agrée le
                                député Mansour Kamardine, « la sécurité, c’est le seul point de respiration ».
                                Quant au reste, il critique un Plan fait « pour les étrangers ».
                              Il appuie son propos par deux exemples : « Sur le plan scolaire, nous avons
                              assez d’établissements pour scolariser les enfants mahorais. Donc, les 500
millions d’euros prévus au plan sont orientés vers les clandestins, et ne suffiront même pas au regard des
kwassas qui arrivent chaque nuit. Si je reprends les chiffres de la ministre des outre-mer d’arrivées quotidiennes
de 120 personnes, je peux dire que depuis le 21 mars (date de l’arrêt des reconduites), 20.000 clandestins ont
touché nos côtes. Ce Plan encourage l’immigration clandestine ».
Autre exemple, le logement : « Les Mahorais ont l’habitude d’être propriétaires, aucun n’ira dans un locatif
social. » Ce fut le raisonnement jadis, mais, bien que très aidés par les communes, beaucoup de pouvaient
rembourser les échéances et devaient quitter leur logement, « mais c’est précisément parce que l’Etat n’a pas
mis en place les allocations comme elles existent en métropole. On nous explique que cela peut générer un
appel d’air, mais pas davantage que les arrivées actuelles. »
Pas de mesures structurelles
                                     Une des banderoles des collectifs
                                  Bien que le préfet le démente à chacune de ses interventions, pour Mansour
                                  Kamardine ces deux mesures prouvent que « tout est fait pour une
                                  régularisation à l’échelle industrielle. Les Mahorais veulent bloquer le
                                  Service des étrangers car on sait très bien par exemple que les demandeurs
                                  d’asile qui n’ont pas obtenu leur statut, reste sur le territoire. » Une
                                  problématique nationale. Il évoque les 8 Sri Lankais renvoyés
                                  immédiatement par le préfet de La Réunion, ainsi que les 18 migrants de
l’Aquarius péniblement acceptés par la France, « et on voudrait que Mayotte prenne toute la misère humaine ! »
En matière de titre de séjour d’exception, qui n’autorise pas un détenteur de titre à quitter Mayotte, nous l’avons
interrogé sur son action de parlementaire : « Les propositions que nous avons faites avec le sénateur Thani ne
sont jamais passées. Il faut attendre le prochain texte sur l’immigration pour tenter de nouveau. » Un Plan qui
« ne parle pas » non plus au développement de Mayotte : « Nous attendons une piste longue, un 3ème quai à
Longoni, des routes, le développement du numérique, des équipements sportifs… des infrastructures pour l’île
qui créeraient des emplois ». Même chose pour les minimas sociaux, « il nous faut un vrai plan de
convergence. » Il revient sur le taux de moitié de population en situation irrégulière, « Mayotte est un territoire
généreux, nous accueillerons tous les étrangers arrivant ici par une voie légale ».
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

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18/10/2018

Immigration | Heurts à Jacaranda

La tension est encore montée d’un cran hier. Des manifestantes entendant bloquer
Jacaranda ont provoqué des altercations avec des patients qui attendaient pour une
consultation. Des insultes et des coups ont été échangés mais la situation a rapidement été
maîtrisée par les forces de l’ordre. Dans la journée, les différents collectifs ont annoncé
qu’ils mèneraient de nouvelles actions "prochainement".

"Tu viens faire quoi ici, clandestin ? Rentre chez toi !" Il n’est pas même 8h du matin que le ton monte ce
mercredi entre la douzaine de manifestantes comptant bloquer le centre de consultations Jacaranda et les
patients, notamment Comoriens, qui attendent de voir un médecin.

Des mouvements de foule se créent et les deux parties s’invectivent voire s’insultent, se poussent. Un homme
sur ses béquilles proteste vigoureusement. Une manifestante porte un coup avec son sac à main sur une
personne qui se révoltait. Les forces de l’ordre, sécurisant une des rues menant au service des migrations et de
l’intégration depuis plusieurs jours, interviennent rapidement, cherchent à ramener le calme, à éviter de
nouveaux heurts et maîtrisent sans violence une des manifestantes virulentes.

La police parvient à disperser sur le trottoir d’en face les patients et à isoler plus loin la douzaine de femmes à
l’origine des heurts. Dès que l’altercation éclate, le personnel du centre de consultations se met en droit de
retrait. Ainsi, tôt dans la matinée, hier, les grilles du premier centre de dispensation de soins primaires de l’île
étaient-elles baissées.

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18/10/2018

                                                 Mardi, "une dizaine de personnes se sont introduites dans le
                                                 dispensaire de Jacaranda" et "ont menacé les personnes
                                                 présentes : femmes, enfants, personnes âgées et personnel
                                                 hospitalier, en les invectivant et leur ordonnant de sortir des
                                                 salles de soins et d'attente", s’indignent Médecins du Monde et
                                                 la Cimade par voie de communiqué, évoquant des insultes et des
                                                 bousculades ainsi que l’évacuation de "plus de 80 personnes
                                                 (…) présentes depuis l’aube afin de pouvoir bénéficier des soins
                                                 auxquels elles ont droit"." Il est intolérable qu’une poignée de
                                                 personnes puisse empêcher le fonctionnement des services de
l’État, particulièrement ceux participant à l’accès aux soins", déclarent fermement les deux associations.

"Prêt à tout"

Choqué, insulté ce mercredi matin, un Comorien, présent sur le territoire depuis 15 ans, marié à une Mahoraise
et père de quatre enfants français, venait faire vacciner un de ses fils."On me dit que je n’ai pas le droit d’être
là, je ne comprends pas", explique cet homme en situation régulière. "Moi, je suis prêt à payer pour faire
vacciner mon fils en libéral mais on me dit de venir à Jacaranda (…) mais c’est fermé tous les jours", constate-
t-il. L’homme continue de témoigner : "La vie de mes enfants est en danger", estime ce père de famille qui
rappelle que la vaccination est obligatoire. "Aujourd’hui, je n’étais pas préparé. Mais demain, je me prépare
physiquement et psychologiquement. Je suis prêt à tout, même à aller à Majicavo (en prison, ndlr)", avertit-il.
"Là, on est en guerre", juge ce Grand comorien qui trouve ces actions "inadmissibles" et supplie sa femme
"d’aller ailleurs", de quitter l’île et ce, depuis plusieurs années. Contactée, la direction du Centre hospitalier de
Mayotte (CHM) n’a pas souhaité s’exprimer. Jacaranda a rouvert dans la matinée de mercredi, sous
surveillance policière.

"Le mouvement n’est pas mort, il avait été suspendu"

Hier, les membres des différents collectifs ont donné une conférence de presse à Mamoudzou afin d’indiquer
que des actions auraient lieu "très prochainement". "Le mouvement n’est pas mort, il avait été suspendu", ont-
ils affirmé. S’ils sont restés très évasifs sur le contenu de ces prochaines manifestations de mécontentement, ils
ont averti les associations (La Cimade, Médecins du monde), qu’ils considèrent "mahorophobes" : "Elles ont
intérêt à avoir le derrière propre", ont-ils menacé, sous-entendant qu’ils disposaient d’informations démontrant
que ces structures pratiquaient une forme de discrimination envers les Mahorais. Ils ont en outre indiqué avoir
pris "toutes les mesures nécessaires pour faire comprendre que nos frontières sont poreuses" et ont déclaré
qu’ils mèneraient "une action ciblée contre l’État".
Les collectifs estiment également que les "mots du préfet" ont "manqué de considération" et ont été
"méprisants" lorsque Dominique Sorain aurait déclaré que "La Réunion, ce n’est pas Mayotte " par rapport au
refoulement des Sri-lankais de l’île sœur, au début de ce mois. "Sur l’application du droit, il se permet de dire
que La Réunion, ce n’est pas Mayotte (…) alors qu’il nous rabâche qu’on est Français", ne décolèrent pas les
membres des collectifs. Ils se sont également dit outrés du délogement des manifestantes devant le service des
migrations et de l’intégration et ont accusé sans la nommer "une élue de notre territoire, du sud de Mayotte
(Roukia Lahadji, maire de Chirongui, ndlr)" d’en être à l’initiative. Ils ont revendiqué le droit à manifester et le
droit "de réclamer qu’une mission régalienne (le contrôle des frontières) soit assurée de manière sérieuse" à
Mayotte. Enfin, ils se sont montrés inquiets de l’impact que provoqueront "forcément" les troubles politiques à
Anjouan, évoquant l’arrivée "ces dernières 48 heures de 12 barques". Jugeant que l’État ne respecte pas les
engagements pris suite au dernier mouvement de lutte contre l’insécurité, les différents collectifs ont donc
annoncé riposter très bientôt : "Nous (le) ferons comprendre au Préfet de manière très sévère".

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17/10/2018

Mayotte: échauffourées entre manifestants mahorais et patients comoriens

Des échauffourées entre des Mahorais protestant contre l’immigration clandestine et des patients
comoriens ont eu lieu mercredi devant le centre de consultations Jacaranda de Mamoudzou (chef-lieu)
alors que les manifestants tentaient de bloquer l’entrée de ce service.

Un peu avant 8h00, des heurts ont éclaté entre des patients comoriens attendant pour une consultation médicale
et une douzaine de manifestants mahorais. Ces derniers tentent de bloquer depuis plusieurs jours le service des
migrations et de l’intégration de la préfecture, non loin du dispensaire. Le service des migrations, qui a été
bloqué pendant plusieurs mois par des Mahorais protestant contre l’immigration clandestine en provenance des
îles voisines des Comores, a rouvert partiellement vendredi avec l’aide des forces de l’ordre.

Ces nouveaux heurts interviennent alors qu’une violente crise politique sur l’île voisine d’Anjouan, située à 70
km des côtes mahoraises, fait craindre à la population du 101e département français un afflux encore plus
important de migrants. Chaque année, Mayotte effectue entre 18.000 et 22.000 reconduites à la frontière, avait
rappelé le préfet de l’île Dominique Sorain en mai dernier, « ce qui représente la moitié des reconduites qui sont
faites en France ».

Déjà sur place pour sécuriser la zone sensible du service des migrations, les forces de l’ordre sont rapidement
intervenues, notamment lorsqu’une manifestante a porté un coup avec son sac à main sur un patient comorien
qui protestait. « Je suis tellement choqué et énervé », a témoigné un Comorien, qui dit être présent sur le
territoire depuis 15 ans, marié à une Mahoraise et père de quatre enfants, qu’il venait faire vacciner. « La vie de
mes enfants est en danger (…) On me dit que je n’ai pas le droit d’être là, je ne comprends pas », a-t-il déclaré.

Mardi déjà, « une dizaine de personnes se sont introduites dans le dispensaire de Jacaranda (…) et ont menacé
les personnes présentes : femmes, enfants, personnes âgées et personnel hospitalier, en les invectivant et leur
ordonnant de sortir des salles de soins et d’attente », ont dénoncé Médecins du Monde et la Cimade, association
de défense des droits des étrangers, par voie de communiqué.

Après l’altercation de mercredi matin, le personnel du dispensaire a exercé son droit de retrait, a indiqué la
police, et les grilles ont été baissées

Avec AFP

                                                        47
17/10/2018

Mayotte : échauffourées entre manifestants mahorais et patients comoriens en
marge du blocage d'un dispensaire

Des échauffourées entre des Mahorais protestant contre l'immigration clandestine et des patients comoriens ont
eu lieu mercredi devant le centre de consultations Jacaranda de Mamoudzou (chef-lieu) alors que les
                                          manifestants tentaient de bloquer l'entrée de ce service.

                                             © Sophie Lautier / AFP

                                             Un peu avant 8h00, des heurts ont éclaté entre des patients comoriens
                                             attendant pour une consultation médicale et une douzaine de manifestants
                                             mahorais. Ces derniers tentent de bloquer depuis plusieurs jours le service
                                             des migrations et de l'intégration de la préfecture, non loin du dispensaire.
                                             Le service des migrations, qui a été bloqué pendant plusieurs mois par des
Mahorais protestant contre l'immigration clandestine en provenance des îles voisines des Comores, a rouvert
partiellement vendredi avec l'aide des forces de l'ordre.

       Mayotte : des manifestants jettent du piment sur les forces de l'ordre

Ces nouveaux heurts interviennent alors qu'une violente crise politique sur l'île voisine d'Anjouan, située à 70 km des
côtes mahoraises, fait craindre à la population du 101e département français un afflux encore plus important de
migrants.

Intervention des forces de l'ordre

Chaque année, Mayotte effectue entre 18.000 et 22.000 reconduites à la frontière, avait rappelé le préfet de l'île
Dominique Sorain en mai dernier, "ce qui représente la moitié des reconduites qui sont faites en France". Déjà sur place
pour sécuriser la zone sensible du service des migrations, les forces de l'ordre sont rapidement intervenues, notamment
lorsqu'une manifestante a porté un coup avec son sac à main sur un patient comorien qui protestait.
"Je suis tellement choqué et énervé", a témoigné un Comorien, qui dit être présent sur le territoire depuis 15 ans, marié
à une Mahoraise et père de quatre enfants, qu'il venait faire vacciner. "La vie de mes enfants est en danger (...) On me
dit que je n'ai pas le droit d'être là, je ne comprends pas", a-t-il déclaré à l'AFP.

Fermeture du service

Mardi déjà, "une dizaine de personnes se sont introduites dans le dispensaire de Jacaranda (...) et ont menacé les
personnes présentes : femmes, enfants, personnes âgées et personnel hospitalier, en les invectivant et leur ordonnant
de sortir des salles de soins et d'attente", ont dénoncé Médecins du Monde et la Cimade, association de défense des
droits des étrangers, par voie de communiqué. Après l'altercation de mercredi matin, le personnel du dispensaire a
exercé son droit de retrait, a indiqué la police à l'AFP, et les grilles ont été baissées.

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