REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX - Jeudi 18 octobre 2018 Outre-mer - Mayotte
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A LA UNE BUDGET OUTRE-MER; Pages, 6, 25 à 26, 81 à 83. Outre-mer, les députés ultra-marins montent au feu sur le projet de loi de finances 2019. REFERENDUM; Pages, 7 à 13, 31, 63 à 67. Nouvelle-Calédonie, Pierre Frogier interpelle Edouad Philippe. Les indépendantistes « confiants » avant le référendum. CHLORDECONE; Pages, 34 à 39. Antilles, on ne pouvait pas dire en 1981 qu’on ne savait pas. IMMIGRATION; Pages, 41à 49. Mayotte, le Plan Mayotte encourage l’immigration clandestine critique le député Mansour Kamardine. MANIFESTATIONS; Pages, 50 à 55. Comores, Anjouan : Des informations aussi inquiétantes qu’incertaines. Le chef de l'ONU appelle au calme et au dialogue. 2
Nouvelle-Calédonie: les indépendantistes "confiants" avant le référendum Nouméa, France | AFP | jeudi 18/10/2018 - 06:08 UTC+3 | 409 mots Les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie se disent "confiants" à un peu plus de deux semaines du référendum d'autodétermination du 4 novembre, affirmant que "l'indépendance ne sera pas un saut dans le vide", ont déclaré mercredi les dirigeants du FLNKS. Temps fort de la campagne des indépendantistes, les ténors du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste), pour la plupart signataires des accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998) animaient mercredi soir à Nouméa une conférence-débat, en présence de quelque 200 personnes. Le député indépendantiste de Polynésie française, Moethai Brotherson, était également à leurs côtés. "Nous sommes là pour dire +n'ayons pas peur de la pleine souveraineté+. Nous sommes déjà un pays quasi- indépendant, nous exerçons de nombreuses compétences et il n'y a donc pas de saut dans le vide", a déclaré Paul Néaouytine, président de la province Nord et chef de file du Palika (FLNKS). "Nous sommes sereins et nous nous adressons à tous ceux qui sont sur la liste électorale référendaire (soumise à restrictions, ndlr) en leur disant +c'est votre pays, on a des choses à partager entre Calédoniens+", a-t-il également indiqué rappelant que dans l'Accord de Nouméa "l'Etat reconnait la vocation de la Nouvelle- Calédonie à la pleine émancipation". Largement autonome, l'archipel détient les pouvoirs dans tous les domaines, à l'exception du régalien (justice, défense, ordre public, monnaie, affaires étrangères) et de trois compétences (audiovisuel, contrôle de légalité, enseignement supèrieur), en discussion. Si le "Oui" à l'indépendance devait l'emporter le 4 novembre, ce qu'aucun sondage n'annonce, le FLNKS prône une période de transition, permettant "d'élaborer un partenariat entre le nouvel Etat - Kanaky-Nouvelle- Calédonie - et la France". Actuellement, les transfert financiers de l'Etat à l'archipel s'élèvent à environ 1,3 milliard d'euros par an. "On est confiant, on a eu 30 ans pour se préparer à l'indépendance. Il y a eu des avancées significatives dont il faut se servir pour se projeter vers l'avenir. Le statu quo est une impasse", a de son côté souligné Roch Wamytan, chef du groupe FLNKS et nationaliste au Congrés. M. Néaoutyine a en outre répété que le droit à l'autodétermination était inscrit dans l'accord de Nouméa, dans la constitution française et dans le droit international alors que la Nouvelle-Calédonie est depuis 1986 inscrite sur la liste des pays et territoires à décoloniser de l'ONU. Si le "non" l'emporte, le FLNKS souhaite conformément à ce que prévoit l'accord de Nouméa qu'un deuxième puis un troisième référendum d'autodétermination soient organisés d'ici au minimum 2022. cw/dar © Agence France-Presse 7
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17/10/2018 Un cycle de conférences pour décrypter les enjeux en Outre-mer Un cycle de conférences intitulé « les Outre-mer vus par leurs acteurs » se tiendra de novembre 2018 à janvier 2019. Une opération à l’initiative de la Direction Générale des Outre-Mer (DGOM), de l’Institut Libre d’Etude des Relations Internationales (ILERI), en collaboration avec la Communauté du Pacifique (CPS). Il s’agira de confronter des points de vue entre acteurs de terrain et dégager des pistes concrètes de développement dans les 4 océans sur les thématiques suivantes : environnement, innovation, développement géo-économique et intégration(s) régionale(s). Au total, quatre conférences seront déclinés autour des grands enjeux internationaux des outre-mer le temps d’un semestre universitaire. Programme des conférences 7 Novembre 2018 : La France 2è espace maritime, pour quoi faire ? ILERI (auditorium) • 20bis Jardins Boieldieu, La Défense 28 Novembre 2018 : Cultures ultramarines & intégration régionale DGOM (salle Félix Éboué) • 57 boulevard des Invalides, Paris 7ème 19 Décembre 2018 : Energies & environnement dans les outre-mer ILERI (auditorium) • 20bis Jardins Boieldieu, La Défense 30 Janvier 2019 : Entreprendre, innover & valoriser en outre-mer DGOM (salle Félix Éboué) • 57 boulevard des Invalides, Paris 7ème 14
18/10/2018 17/10/2018 Martinique: Emmanuel Macron ne veut plus de l’écusson aux quatre serpents sur l’uniforme des gendarmes © Facebook Gendarmerie de Martinique Les gendarmes de Martinique devront, à la demande du président de la République, arborer « un écusson plus neutre » et remplacer « l’emblème aux quatre serpents », vestige du passé esclavagiste, visible sur leur uniforme, a indiqué le préfet de la Martinique. Fin septembre, lors de son déplacement en Martinique, le chef de l’Etat avait été interpellé lors d’une conférence de presse sur cet emblème bleu et blanc aux quatre serpents qui symbolise la Martinique sur l’uniforme des gendarmes, mais qui est surtout un symbole imaginé en 1663 par le roi de France et utilisé sur les drapeaux de la marine marchande et notamment des navires qui se livraient à la traite négrière transatlantique. Le chef de l’État avait reconnu qu’il ne connaissait « pas l’existence » de ce symbole. La décision de supprimer cet écusson « a été prise assez rapidement par le président. Il avait été assez réceptif », a expliqué mardi le préfet de Martinique Franck Robine, sur l’antenne de la radio RCI, confirmant une information parue sur le site d’informations locales Makacla.com. « Nous en avons discuté dans la voiture juste après la conférence de presse. Il a voulu comprendre, comprendre notamment ce qui se disait à propos de l’emblème. Et en fin de journée il a pris sa décision », a ajouté le préfet. Le préfet a aussi adressé mardi soir un courrier au député du Sud Jean-Philippe Nilor, qui « avait appelé son attention sur l’écusson porté par les gendarmes affectés en Martinique ». « Le président de la République dans un souci d’apaisement, a demandé à la gendarmerie d’adopter un autre emblème », a confirmé Franck Robine. Depuis plusieurs dizaines d’années, cet écusson a suscité beaucoup de critiques. En juillet dernier, plusieurs députés ultramarins avaient co-signé un amendement à intégrer dans la loi de révision de la constitution pour demander le retrait de ce pavillon des édifices et des uniformes publics. 15
Saint-Martin: le jeune braqueur photographié avec Macron condamné pour possession de drogue Marigot, France | AFP | mercredi 17/10/2018 - 22:49 UTC+3 | 372 mots Un des deux jeunes hommes, qui avaient posé fin septembre avec Emmanuel Macron à Saint-Martin sur une photo controversée, a été condamné mercredi à huit mois de prison dont quatre avec sursis pour détention de stupéfiants et rébellion, a constaté un journaliste de l'AFP. Celui qui avait expliqué au chef de l'Etat qu'il sortait de prison pour un braquage, a été interpellé vendredi dernier en possession de 25 pochons de cannabis, soit environ 20 grammes. Le 30 septembre, Emmanuel Macron s'était invité chez le jeune homme à Quartier d'Orléans à Saint-Martin, l'exhortant à trouver du travail "pour faire les travaux et reconstruire. (...) il ne faut pas rester comme ça, faire des bêtises. Les braquages c'est fini, ta mère mérite mieux que ça", lui avait-il recommandé. Le chef de l'Etat avait posé avec le jeune homme et son cousin, tous deux torse nu, pour un selfie. Sur la photo, le cousin avait fait un doigt d'honneur, créant la polémique en métropole. Emmanuel Macron avait ensuite assuré qu'il aimait "chaque enfant de la République, quelles que soient ses bêtises". Mercredi, le jeune homme de 22 ans était également poursuivi pour rébellion et violences. Mais il a été relaxé pour les faits de violences. Selon les gendarmes, il s'est débattu lors de son interpellation, sans porter de coups. Le prévenu est reparti libre du tribunal correctionnel de Marigot mais est convoqué fin septembre devant le juge d'application des peines. Il a expliqué à l'audience qu'il gardait la drogue pour un ami et a assuré regretter son acte. Il était en état de récidive pour des faits similaires commis en février 2016. Mercredi soir, le député RN Gilbert Collard a twitté: "Visiblement, les leçons de Macron au petit ange de SaintMartin n'ont eu aucun effet: il vient d'être arrêté pour possession de stupéfiants". Début octobre, le parquet de Guadeloupe avait démenti plusieurs rumeurs circulant dans les médias et les réseaux sociaux sur le passé judiciaire des deux jeunes. Il avait notamment indiqué que "les informations relayant la proximité d'un des deux individus avec le chef d'un gang armé contrôlant le trafic de cocaïne avec la Guyane" n'étaient "corroborées à ce jour par aucune investigation judiciaire actuelle ou passée conduite par le parquet de Basse-Terre". krz-caz/jk/cam © Agence France-Presse Un bébé se noie dans un accident de pirogue en Guyane Cayenne, France | AFP | mercredi 17/10/2018 - 23:00 UTC+3 | 309 mots Une enfant de moins de deux ans a péri noyée lundi lors du chavirage d'une pirogue familiale sur la rive "française" du Maroni, fleuve frontière entre la Guyane et le Suriname, a-t-on appris mercredi auprès de la gendarmerie. Les faits se sont produits dans l'ouest de la Guyane, non loin du village amérindien de Taluen. La pirogue est le moyen de déplacement unique voire primordial pour les dix mille habitants vivant le long du Maroni, long de plus de 600 km. "Le moteur de la pirogue s'est arrêté" au moment de traverser un rapide, "la pirogue a chaviré, la maman qui tenait sa petite-fille l'a lâchée", a expliqué la gendarmerie. Huit personnes étaient à bord. De même source, "des Brésiliens" présents au même endroit "ont récupéré la famille mais pas le bébé". Le corps de l'enfant a été retrouvé mardi matin lors de recherches menées par la gendarmerie. "Les sauts (rapides, ndlr) présents dans nos fleuves peuvent se montrer intraitables et les traverser s’avère être un exercice périlleux", a expliqué mercredi le président de la collectivité territoriale de Guyane (CTG) Rodolphe Alexandre, présentant ses condoléances. Ce type d'accident est extrêmement rare. La Guyane est actuellement en saison sèche, ce qui complexifie les déplacements fluviaux notamment avec l'émergence de bloc rocheux. 350 pirogues navigueraient quotidiennement sur le fleuve pour le transport de passagers côté guyanais. Depuis plusieurs années, la direction régionale de l'environnement et de l'aménagement soutient un projet de sécurisation de onze passages dangereux sur la moitié du Maroni. Chiffré en 2013 à 4 Millions d'euros, ces travaux n'ont pas encore réalisés, a constaté une journaliste de l'AFP. Tous les aménagements du Maroni par la France sont soumis à un accord préalable du Suriname, car plusieurs rapides sont situés sur le territoire surinamais, mais aussi car depuis 1915 une réciprocité prévaut pour les opérations d'aménagement sur ce fleuve-frontière. mb/caz/cam © Agence France-Presse 16
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17/10/2018 L’Edito d’Erick Boulard: Lucette Michaux-Chevry, la fin d’une certaine époque A 90 ans, Lucette Michaux-Chevry a annoncé son retrait prochain de la vie politique. Pendant près de 70 ans, elle aura marqué la vie publique guadeloupéenne, mais également nationale et pesé sur les débats et les problématiques ultramarins. Que restera t-il de son expérience ? Retour sur le parcours exceptionnel, mais tumultueux de celle qui a été considérée comme une bête politique. Un parcours et une longévité exceptionnels Clap de fin pour Lucette Michaux-Chevry qui a annoncé son retrait définitif de la vie politique à l’issue de son dernier mandat. Celle qui est encore aujourd’hui, à 90 ans, et jusqu’en 2020 présidente de la communauté d’agglomération «Grand Sud Caraïbes », mettra ainsi fin à 70 années de vie politique. « Dame de fer », « seul homme politique de la Guadeloupe », entre autres comparaisons accolées à son itinéraire, Lucette Michaux- Chevry aura fait la pluie et le beau temps au sein de la vie publique guadeloupéenne de longues années durant. Une carrière bien remplie et une longévité exceptionnelle qui l’ont amenée à occuper tous les postes électifs locaux possibles et jusqu’à la position de Secrétaire d’Etat puis de ministre déléguée sur le plan national. D’abord en 1986 lors d’une première cohabitation dans le gouvernement dirigé par son ami Jacques Chirac, puis en 1993 au sein du cabinet Balladur, sous la seconde cohabitation de l’ère mitterrandienne. Lucette Michaux-Chevry en tant ministre déléguée chargée de l’Action humanitaire et des Droits de l’homme, sortant du conseil des ministres, dans la cour du palais de l’Elysée, le 2 avril 1993, à Paris, France. (Photo by Michel BARET/Gamma-Rapho via Getty Images) Spécialiste des premières fois Auparavant, cette avocate de formation qui avait débuté sa carrière à gauche de l’échiquier politique – au Parti socialiste – et qui en avait démissionné pour protester contre les « ambigüités » du parti sur le statut de l’île, aura ravi tous les sièges locaux, jusqu’à devenir incontournable, pour ne pas dire omnipotente sur la scène politique guadeloupéenne. Elle fut tour à tour conseillère municipale, conseillère générale, présidente du Conseil général, puis présidente de la région Guadeloupe, non sans en avoir été députée et sénatrice. Parfois en même temps à l’époque bénie pour les élus qui pouvaient cumuler à loisir plusieurs mandats. Lucette Michaux-Chevry aura aussi été la femme politique des premières fois. Première femme de France à occuper le poste de présidente d’un département; Première femme d’outre-mer à détenir un maroquin ministériel. Bref, son parcours aura indéniablement marqué la scène politique locale et nationale. Toute-puissance électorale Mais il y a aussi un envers à ce beau décor. Car ce personnage central de la vie publique locale aura fait l’objet de bien de débats et de controverses notamment quant à son mode de gouvernance et à ses différents positionnements jugés alambiqués, ambigus voire incohérents. Ses succès électoraux, sa toute-puissance qui ont fabriqué en série des obligés et des affidés ayant eu besoin d’elle pour se faire élire, sa mainmise sur la droite locale et ses amitiés en haut lieu du pouvoir ont pu lui faire accroire qu’elle était intouchable et immortelle politiquement. Par ailleurs, son franc- parler, la véhémence de ses propos, ses admonestations, son caractère bien trempé voire son autoritarisme réel ou supposé ont provoqué de nombreuses inimitiés et peut-être quelques ennuis avec la justice. 27
17/10/2018 Jacques Chirac et Lucette Michaux-Chevry en voyage aux Antilles à l’occasion des élections présidentielles le 31 mars 1988, France. (Photo by Philippe GIRAUD/Gamma-Rapho via Getty Images) Duplicité Enfin, Lucette Michaux-Chevry a là aussi initié une première. C’est elle qui la première a théorisé le fameux concept du « en même temps » dont use et abuse aujourd’hui la « sphère macronienne ». L’élue guadeloupéenne est une adepte du double discours. Un langage usité en Guadeloupe avec de forts accents autonomistes et patriotiques sur la « Guadeloupe d’abord » et la nécessité de faire en sorte que les Guadeloupéens « prennent en main leurs affaires ». Une position d’ailleurs défendue au travers de son parti « Objectif Guadeloupe » au sein duquel elle portera le fer contre les socialistes locaux, allant jusqu’à prôner avec les indépendantistes le oui au référendum portant sur l’évolution institutionnelle préconisant la substitution de la région monodépartementale en collectivité unique. Un comble quand on sait – ironie du sort – que son principal rival d’alors, le socialiste Victorin Lurel militait pour le non et défendait au contraire le statu-quo. L’autre langage est à usage national. Car, en même temps, qu’elle criait haro sur les élus et l’etablishment hexagonaux accusés de ne rien comprendre aux affaires guadeloupéennes, la parlementaire guadeloupéenne tenait sur le plan national un discours conforme aux pensées et aux idéaux de son parti de l’époque -L’UMP – dont la volonté uniformisatrice et assimilationniste était mise en avant. Une duplicité que les électeurs guadeloupéens finiront par sanctionner puisque « Gran Madanm la », dont la parole était jusque là « d’évangile » subira son premier gros revers électoral. Les Guadeloupéens opposant à une très large majorité une fin de non recevoir à une modification du statut de leur île. Boucler la boucle Un coup de semonce qui sera le prélude à sa défaite aux régionales qui verra l’avènement de son ennemi juré, Victorin Lurel. Celui-ci aura tiré les bénéfices de son positionnement net et franc sur l’évolution du statut de la Guadeloupe. Dès lors, Lucette Michaux-Chevry se retirera sur son Aventin et son pré-carré dans sa bonne sa ville de Basse-Terre où elle se fera élire et réélire jusqu’à ce qu’elle décide de passer la main à sa fille, Marie- Luce Penchard à la tête de l’édilité. Encore une histoire de famille. Mais, quand on a animé la vie publique locale pendant tant d’années, on ne s’en détache pas comme cela et Lucette Michaux-Chevry, fidèle à elle même, s’octroiera la présidence de la communauté d’agglomération de Basse-Terre. Histoire de boucler la boucle tranquillement. Marie-Luce Penchard qui habille de l’écharpe de maire Lucette Michaux-Chevry après l’élection municipales en mars 2014 © France- Antilles Guadeloupe Un exemple à suivre ? Au final, que retiendra t-on de l’expérience politique de Lucette Michaux-Chevry ? Son parcours et sa longévité exceptionnels ? Ses actions au sein des différentes assemblées qu’elle a dirigées ? Sera t- elle jugée à l’aune de sa gestion des affaires guadeloupéennes ? Ses prises de positions iconoclastes ? Ses dérives autoritaires ? Celle qui a été considérée comme une bête politique peut -elle être érigée en modèle, en référence ? Peut- elle être un exemple à suivre sinon en pensée du moins en action et en comportement ? Rien n’est moins sûr car aujourd’hui, l’heure est à rechercher au meilleur moyen d’articuler entre le profond désir de renouvellement de la classe politique et l’expérience nécessaire à l’exercice du pouvoir. Et dans ce cadre, Lucette Michaux-Chevry représente sans aucun doute la fin d’une certaine époque . Erick Boulard 28
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17/10/2018 Pollution au chlordécone aux Antilles: « On ne pouvait pas dire en 1981 qu’on ne savait pas » © Préfecture de Martinique « On ne pouvait pas dire en 1981 qu’on ne savait pas », a affirmé mardi, en ouverture du colloque scientifique sur le chlordécone en Martinique le professeur Luc Multigner de l’Inserm, auteur de plusieurs études sur la pollution de ce pesticide cancérogène aux Antilles. Le colloque scientifique international sur le chlordécone s’est ouvert mardi matin à Schoelcher en Martinique. Pendant deux jours une quarantaine d’experts vont partager leur savoir sur ce pesticide qui, selon les spécialistes, a pollué la Martinique et la Guadeloupe pour les 600 prochaines années. Luc Multigner, qui a réalisé plusieurs études sur cette pollution en Guadeloupe, a ouvert ce colloque avec un retour sur l’histoire de ce pesticide utilisé aux Antilles jusqu’en 1993 pour lutter contre les charançons dans les bananeraies, et notamment ses impacts sur l’environnement et la population aux Etats-Unis dénoncés en 1975. Luc Multigner a souligné l’étendue des connaissances scientifiques sur le sujet à l’époque, prouvant que le danger de la molécule pour l’environnement et la santé a été très tôt avéré. Les Etats-Unis ont interdit le produit dès 1977. Agir pour réduire l’exposition Durant son discours d’une demie-heure, devant une salle comble, il a présenté les enjeux du colloque : « qui, quand, comment, pourquoi ? Il faudra apporter des réponses », a-t-il insisté. « On ne peut pas agir sur le danger, c’est la propriété intrinsèque de la molécule, donc on va agir pour réduire l’exposition (…) grâce aux connaissances, on peut agir », a-t-il expliqué. « J’ai échangé avec des élèves en Martinique, ils m’ont dit :on a 20 ans, on est au lycée agricole et on entend parler du chlordécone pour la première fois maintenant », a ajouté le professeur Multigner. « Ca veut dire que toute une génération passe toute sa scolarité sans savoir ! », s’est-il indigné. « Il faut communiquer et éduquer les plus jeunes et leur apprendre à vivre avec une situation qui va durer des décennies. C’est à nous de nous adapter à eux, pas l’inverse », a-t-il insisté. Avec AFP 37
17/10/2018 Laliwonday 1. LE CONTEXTE La population de la Martinique se trouve confrontée à un grave problème de santé publique à savoir la pollution d’un part importante de ses sols agricoles et domestiques au chlordécone. Les conséquences sanitaires sont une explosion de cas de malformations chez les nouveaux nés, de problèmes de fertilité et une augmentation vertigineuse des cas de cancer de la prostate mettant la région au premier rang mondial. 2. LA PROBLEMATIQUE Les instances politiques, socioprofessionnelles et administratives ont t’elles pris la mesure de la catastrophe sanitaire et ont elles fourni une réponse adaptée à cette situation? Certes des mesures" cosmétiques "ont été prises : * Mise en place d’une cartographie des sols géolocalisés contamines avec degré de pollution * Etablissement de LMR (limite maximale résiduelle) dans les produits agricoles. * Analyse des sols gratuite pour tout particulier voulant évaluer son jardin créole. Ces mesures nécessaires sont-elles suffisantes pour contenir la propagation des produits contamines impropres a la vente publique. ? Peut-on s’en remettre à la sagesse du monde agricole pour s’assurer de la prise en compte de la nécessité d’éviter de commercialiser tout produit suspecté d’être contaminé. * Les professionnels regrettent l’élaboration de cette carte car disent-ils, cela va stigmatiser certains agriculteurs exploitant en zone contaminée. Une telle réaction montre que l’on ne peut nullement faire confiance à ces producteurs de la FDSEA, qui vont jusqu’à nier l’existence du chlordécone. Selon eux, c’est une invention des « bleu blanc rouge » …comprenne qui voudra. * Autre remarque d’un président de la chambre d’agriculture : le cancer de la prostate n’est pas dû au chlordécone mais à la consommation trop importante de champagne par la population...Gag ?... L’Etat joue-t-il son rôle de garant en matière de santé publique ? A t’il mis les moyens suffisants pour endiguer la diffusion de denrées impropres à la consommation sur les marchés. 3. EXPERTISE DE LA DÉFAILLANCE DE L’ETAT Il convient d’illustrer ce propos par un cas concret : Prenons une parcelle au morne rouge E27… cette parcelle est sur la carte des sols identifiée comme jaune/orange c’est a dire moyennement/fortement chlordécone. On constate que depuis l’installation de Mr manuel jean baptiste par le biais d’un bail en 01/2006 celui-ci a eu l’autorisation de cultiver des racines et légumes plein sol, avec élevage de bovins et moutons. Cela est-il concevable ? La récolte puis la vente sur les marchés s’effectue pendant 12 ans sans qu’aucun contrôle puisse émettre le moindre veto. C’est vrai que ce monsieur a sa famille fortement impliquée dans les instances représentatives agricoles de la Martinique. Ainsi, Il a fallu l’annulation de son bail et son expulsion par le tribunal pour constater l’installation de ce monsieur en tant que squatter tout en poursuivant sa production et vente de racines. Le premier malaise est que les consommateurs dorment en toute quiétude, pensant que les autorités font tout ce qui est en leur pouvoir pour que toute production vendue soit digne d’être consommée. Or il n’en n’est rien !… Là où ce cas devient exemplaire, de nouveaux locataires se sont installés grâce à un nouveau bail rural le 23/04/2018 avec toujours la présence de ce squatter sur le terrain. Compte tenu de la présence du chlordécone, un projet alternatif jardin/foret compatible a été élaboré par les nouveaux locataires. Leur première action a été de faire analyser les racines produites par ce squatter et de constater une production de 250 Kg de patates douces impropre à la vente car la teneur en chlordécone 38
17/10/2018 dépasse le taux maximal autorise de 11,5 fois. Pourtant cette production a été écoulée. Ces analyses ont été fournis à la répression des fraudes, à la gendarmerie et au procureur de la république, ce, malgré des tentatives d’empêchement des prélèvements tentées par Mr manuel Jean-Baptiste sur les agents de la FREDON. Ces analyses ont pu être faites grâce à la présentation du nouveau bail par les locataires. En effet, il est dit que seul un exploitant peut procéder à l’analyse de sa production en cas de doute de sa part (site de la DAAF). Pourtant, fort du soutien des instances représentatives du monde agricole (FDSEA, SAFER,Chambre d’agriculture) aidé de membres de l’ASSAUPAMAR, association d’activistes écologistes, ce squatteur a organisé après la récolte des patates douces contaminées, une replantation le 12:/08 /2018 illégale de nouvelles patates. Cette manifestation a eu lieu en présence des caméras de Martinique 1ere, aux sons des tambours avec drapeaux indépendantistes brandis. Cherchez l’erreur ? Le 14/08/2018 une information de la gendarmerie signale que l’ensemble des plaintes a été classé sans suite par le procureur de la république... Sommes nous dans une zone de non droit ? Si tel est le cas, il est opportun que la population sache qu’il n’y a pas de sécurité alimentaire en Martinique…c’est donc à la population de se réveiller pour dénoncer ces fieffés coquins qui passent entre les mailles du système. La population est-elle impuissante devant cet empoisonnement encouragé par la démission de l’autorité politique?. Que faut-il de plus pour voir l’état jouer son rôle de garant de la sécurité alimentaire de la population ? Faut-il porter plainte contre l’état pour non-assistance à personne en danger.? A ce jour, on constate tout un nouveau champ de 4000 m2 d’ignames prêts à être récolté sur cette parcelle. Les nouveaux locataires ont demandé une analyse urgente la Fredon mais celle-ci se fait désirer. La DAAF a été averti et sommé d’agir en prenant toutes mesures de police appropriée. Apres une semaine sans rien, les ignames ont été récoltées et écoulées. Que peut faire de plus le citoyen devant autant d’immobilisme ? Malgré tous les lanceurs d’alerte, on peut se demander si L’ASSAUPAMAR, la chambre d’agriculture, La FDSEA, la SAFER et la DAAF, tous venus en soutien de ce squatteur, ont-ils été abusés ? Ou plus particulièrement, mettons nous le doigt sur le fonctionnement opaque de corporations ou instances qui pourraient laisser entrevoir un comportement "mafieux" ? Le réseau d’influence d’un squatteur peut-il anéantir le système de vigilance mis en place par les autorités compétentes en la matière ? Certes, une chose est sure, c’est qu’en ce qui concerne Mr manuel jean baptiste, ce fieffé coquin qui continue de sévir en toute impunité, il commet l’infraction de : * Délit de tromperie * Défaut de traçabilité * Mise en danger de la vie d’autrui 4. NOUS EXIGEONS DE L’ETAT UN SYSTÈME DE CONTRÔLE AVEC DES MOYENS A LA MESURE DE L’AMPLEUR DE LA CONTAMINATION. Par cet exemple, on peut affirmer de la légèreté dans la prise en compte du traitement du problème de santé publique. Pourquoi tant de passivité de la part du préfet et du procureur de la république ? Ce fonctionnement a un gout de “république bananière” comme le contexte l’indique. Ceux qui ont trempé dans la diffusion de ce poison et qui versent leurs larmes de crocodiles participant de l’émotion de la population face à ce problème, ne peuvent se dédouaner et être ceux qui œuvrent pour sa résolution. Leur préoccupation première est profits et subventions. Seule une réaction des autorités politiques visant à faire un audit de tout le système de production et commercialisation des produits agricoles pourra effacer les défaillances passées. Des contrôles renforcés à tous les niveaux...On n’en attend pas moins...1 . Suffit-il à l’Etat de reconnaître sa part de responsabilité dans cette catastrophe sanitaire pour ensuite se dédouaner de la mise en place de mesures préventives et de sauvegarde en matière de santé publique ? C’est la mise sous tutelle de tout le secteur productif agricole qui semble une réponse valable à la mesure du désastre sanitaire. La sante publique passe t'elle au second plan sous les tropiques ? Thierry Lesel Lanceur d'alerte 39
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Le Journal de Mayotte 18/10/2018 « Le Plan Mayotte encourage l’immigration clandestine », critique le député Mansour Kamardine Le député LR qui avait passé une nuit avec les femmes bloquant le service d’immigration ne critique pas l’absence d’avancées du Plan avenir pour Mayotte, mais son orientation même : « Il profite aux étrangers ». Exemples des établissements scolaires et du logement locatif, à l’appui. Par Anne PERZO - Mansour Kamardine : "Le Plan Mayotte ne parle pas aux Mahorais" Pour l’instant, seul le préfet et Délégué du gouvernement fait des points réguliers, comme ce fut le cas encore ce mercredi, sur les avancées en matière de sécurité du Plan avenir pour Mayotte. C’est d’ailleurs le seul axe qu’agrée le député Mansour Kamardine, « la sécurité, c’est le seul point de respiration ». Quant au reste, il critique un Plan fait « pour les étrangers ». Il appuie son propos par deux exemples : « Sur le plan scolaire, nous avons assez d’établissements pour scolariser les enfants mahorais. Donc, les 500 millions d’euros prévus au plan sont orientés vers les clandestins, et ne suffiront même pas au regard des kwassas qui arrivent chaque nuit. Si je reprends les chiffres de la ministre des outre-mer d’arrivées quotidiennes de 120 personnes, je peux dire que depuis le 21 mars (date de l’arrêt des reconduites), 20.000 clandestins ont touché nos côtes. Ce Plan encourage l’immigration clandestine ». Autre exemple, le logement : « Les Mahorais ont l’habitude d’être propriétaires, aucun n’ira dans un locatif social. » Ce fut le raisonnement jadis, mais, bien que très aidés par les communes, beaucoup de pouvaient rembourser les échéances et devaient quitter leur logement, « mais c’est précisément parce que l’Etat n’a pas mis en place les allocations comme elles existent en métropole. On nous explique que cela peut générer un appel d’air, mais pas davantage que les arrivées actuelles. » Pas de mesures structurelles Une des banderoles des collectifs Bien que le préfet le démente à chacune de ses interventions, pour Mansour Kamardine ces deux mesures prouvent que « tout est fait pour une régularisation à l’échelle industrielle. Les Mahorais veulent bloquer le Service des étrangers car on sait très bien par exemple que les demandeurs d’asile qui n’ont pas obtenu leur statut, reste sur le territoire. » Une problématique nationale. Il évoque les 8 Sri Lankais renvoyés immédiatement par le préfet de La Réunion, ainsi que les 18 migrants de l’Aquarius péniblement acceptés par la France, « et on voudrait que Mayotte prenne toute la misère humaine ! » En matière de titre de séjour d’exception, qui n’autorise pas un détenteur de titre à quitter Mayotte, nous l’avons interrogé sur son action de parlementaire : « Les propositions que nous avons faites avec le sénateur Thani ne sont jamais passées. Il faut attendre le prochain texte sur l’immigration pour tenter de nouveau. » Un Plan qui « ne parle pas » non plus au développement de Mayotte : « Nous attendons une piste longue, un 3ème quai à Longoni, des routes, le développement du numérique, des équipements sportifs… des infrastructures pour l’île qui créeraient des emplois ». Même chose pour les minimas sociaux, « il nous faut un vrai plan de convergence. » Il revient sur le taux de moitié de population en situation irrégulière, « Mayotte est un territoire généreux, nous accueillerons tous les étrangers arrivant ici par une voie légale ». Anne Perzo-Lafond Lejournaldemayotte.com 42
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18/10/2018 Immigration | Heurts à Jacaranda La tension est encore montée d’un cran hier. Des manifestantes entendant bloquer Jacaranda ont provoqué des altercations avec des patients qui attendaient pour une consultation. Des insultes et des coups ont été échangés mais la situation a rapidement été maîtrisée par les forces de l’ordre. Dans la journée, les différents collectifs ont annoncé qu’ils mèneraient de nouvelles actions "prochainement". "Tu viens faire quoi ici, clandestin ? Rentre chez toi !" Il n’est pas même 8h du matin que le ton monte ce mercredi entre la douzaine de manifestantes comptant bloquer le centre de consultations Jacaranda et les patients, notamment Comoriens, qui attendent de voir un médecin. Des mouvements de foule se créent et les deux parties s’invectivent voire s’insultent, se poussent. Un homme sur ses béquilles proteste vigoureusement. Une manifestante porte un coup avec son sac à main sur une personne qui se révoltait. Les forces de l’ordre, sécurisant une des rues menant au service des migrations et de l’intégration depuis plusieurs jours, interviennent rapidement, cherchent à ramener le calme, à éviter de nouveaux heurts et maîtrisent sans violence une des manifestantes virulentes. La police parvient à disperser sur le trottoir d’en face les patients et à isoler plus loin la douzaine de femmes à l’origine des heurts. Dès que l’altercation éclate, le personnel du centre de consultations se met en droit de retrait. Ainsi, tôt dans la matinée, hier, les grilles du premier centre de dispensation de soins primaires de l’île étaient-elles baissées. 45
18/10/2018 Mardi, "une dizaine de personnes se sont introduites dans le dispensaire de Jacaranda" et "ont menacé les personnes présentes : femmes, enfants, personnes âgées et personnel hospitalier, en les invectivant et leur ordonnant de sortir des salles de soins et d'attente", s’indignent Médecins du Monde et la Cimade par voie de communiqué, évoquant des insultes et des bousculades ainsi que l’évacuation de "plus de 80 personnes (…) présentes depuis l’aube afin de pouvoir bénéficier des soins auxquels elles ont droit"." Il est intolérable qu’une poignée de personnes puisse empêcher le fonctionnement des services de l’État, particulièrement ceux participant à l’accès aux soins", déclarent fermement les deux associations. "Prêt à tout" Choqué, insulté ce mercredi matin, un Comorien, présent sur le territoire depuis 15 ans, marié à une Mahoraise et père de quatre enfants français, venait faire vacciner un de ses fils."On me dit que je n’ai pas le droit d’être là, je ne comprends pas", explique cet homme en situation régulière. "Moi, je suis prêt à payer pour faire vacciner mon fils en libéral mais on me dit de venir à Jacaranda (…) mais c’est fermé tous les jours", constate- t-il. L’homme continue de témoigner : "La vie de mes enfants est en danger", estime ce père de famille qui rappelle que la vaccination est obligatoire. "Aujourd’hui, je n’étais pas préparé. Mais demain, je me prépare physiquement et psychologiquement. Je suis prêt à tout, même à aller à Majicavo (en prison, ndlr)", avertit-il. "Là, on est en guerre", juge ce Grand comorien qui trouve ces actions "inadmissibles" et supplie sa femme "d’aller ailleurs", de quitter l’île et ce, depuis plusieurs années. Contactée, la direction du Centre hospitalier de Mayotte (CHM) n’a pas souhaité s’exprimer. Jacaranda a rouvert dans la matinée de mercredi, sous surveillance policière. "Le mouvement n’est pas mort, il avait été suspendu" Hier, les membres des différents collectifs ont donné une conférence de presse à Mamoudzou afin d’indiquer que des actions auraient lieu "très prochainement". "Le mouvement n’est pas mort, il avait été suspendu", ont- ils affirmé. S’ils sont restés très évasifs sur le contenu de ces prochaines manifestations de mécontentement, ils ont averti les associations (La Cimade, Médecins du monde), qu’ils considèrent "mahorophobes" : "Elles ont intérêt à avoir le derrière propre", ont-ils menacé, sous-entendant qu’ils disposaient d’informations démontrant que ces structures pratiquaient une forme de discrimination envers les Mahorais. Ils ont en outre indiqué avoir pris "toutes les mesures nécessaires pour faire comprendre que nos frontières sont poreuses" et ont déclaré qu’ils mèneraient "une action ciblée contre l’État". Les collectifs estiment également que les "mots du préfet" ont "manqué de considération" et ont été "méprisants" lorsque Dominique Sorain aurait déclaré que "La Réunion, ce n’est pas Mayotte " par rapport au refoulement des Sri-lankais de l’île sœur, au début de ce mois. "Sur l’application du droit, il se permet de dire que La Réunion, ce n’est pas Mayotte (…) alors qu’il nous rabâche qu’on est Français", ne décolèrent pas les membres des collectifs. Ils se sont également dit outrés du délogement des manifestantes devant le service des migrations et de l’intégration et ont accusé sans la nommer "une élue de notre territoire, du sud de Mayotte (Roukia Lahadji, maire de Chirongui, ndlr)" d’en être à l’initiative. Ils ont revendiqué le droit à manifester et le droit "de réclamer qu’une mission régalienne (le contrôle des frontières) soit assurée de manière sérieuse" à Mayotte. Enfin, ils se sont montrés inquiets de l’impact que provoqueront "forcément" les troubles politiques à Anjouan, évoquant l’arrivée "ces dernières 48 heures de 12 barques". Jugeant que l’État ne respecte pas les engagements pris suite au dernier mouvement de lutte contre l’insécurité, les différents collectifs ont donc annoncé riposter très bientôt : "Nous (le) ferons comprendre au Préfet de manière très sévère". 46
17/10/2018 Mayotte: échauffourées entre manifestants mahorais et patients comoriens Des échauffourées entre des Mahorais protestant contre l’immigration clandestine et des patients comoriens ont eu lieu mercredi devant le centre de consultations Jacaranda de Mamoudzou (chef-lieu) alors que les manifestants tentaient de bloquer l’entrée de ce service. Un peu avant 8h00, des heurts ont éclaté entre des patients comoriens attendant pour une consultation médicale et une douzaine de manifestants mahorais. Ces derniers tentent de bloquer depuis plusieurs jours le service des migrations et de l’intégration de la préfecture, non loin du dispensaire. Le service des migrations, qui a été bloqué pendant plusieurs mois par des Mahorais protestant contre l’immigration clandestine en provenance des îles voisines des Comores, a rouvert partiellement vendredi avec l’aide des forces de l’ordre. Ces nouveaux heurts interviennent alors qu’une violente crise politique sur l’île voisine d’Anjouan, située à 70 km des côtes mahoraises, fait craindre à la population du 101e département français un afflux encore plus important de migrants. Chaque année, Mayotte effectue entre 18.000 et 22.000 reconduites à la frontière, avait rappelé le préfet de l’île Dominique Sorain en mai dernier, « ce qui représente la moitié des reconduites qui sont faites en France ». Déjà sur place pour sécuriser la zone sensible du service des migrations, les forces de l’ordre sont rapidement intervenues, notamment lorsqu’une manifestante a porté un coup avec son sac à main sur un patient comorien qui protestait. « Je suis tellement choqué et énervé », a témoigné un Comorien, qui dit être présent sur le territoire depuis 15 ans, marié à une Mahoraise et père de quatre enfants, qu’il venait faire vacciner. « La vie de mes enfants est en danger (…) On me dit que je n’ai pas le droit d’être là, je ne comprends pas », a-t-il déclaré. Mardi déjà, « une dizaine de personnes se sont introduites dans le dispensaire de Jacaranda (…) et ont menacé les personnes présentes : femmes, enfants, personnes âgées et personnel hospitalier, en les invectivant et leur ordonnant de sortir des salles de soins et d’attente », ont dénoncé Médecins du Monde et la Cimade, association de défense des droits des étrangers, par voie de communiqué. Après l’altercation de mercredi matin, le personnel du dispensaire a exercé son droit de retrait, a indiqué la police, et les grilles ont été baissées Avec AFP 47
17/10/2018 Mayotte : échauffourées entre manifestants mahorais et patients comoriens en marge du blocage d'un dispensaire Des échauffourées entre des Mahorais protestant contre l'immigration clandestine et des patients comoriens ont eu lieu mercredi devant le centre de consultations Jacaranda de Mamoudzou (chef-lieu) alors que les manifestants tentaient de bloquer l'entrée de ce service. © Sophie Lautier / AFP Un peu avant 8h00, des heurts ont éclaté entre des patients comoriens attendant pour une consultation médicale et une douzaine de manifestants mahorais. Ces derniers tentent de bloquer depuis plusieurs jours le service des migrations et de l'intégration de la préfecture, non loin du dispensaire. Le service des migrations, qui a été bloqué pendant plusieurs mois par des Mahorais protestant contre l'immigration clandestine en provenance des îles voisines des Comores, a rouvert partiellement vendredi avec l'aide des forces de l'ordre. Mayotte : des manifestants jettent du piment sur les forces de l'ordre Ces nouveaux heurts interviennent alors qu'une violente crise politique sur l'île voisine d'Anjouan, située à 70 km des côtes mahoraises, fait craindre à la population du 101e département français un afflux encore plus important de migrants. Intervention des forces de l'ordre Chaque année, Mayotte effectue entre 18.000 et 22.000 reconduites à la frontière, avait rappelé le préfet de l'île Dominique Sorain en mai dernier, "ce qui représente la moitié des reconduites qui sont faites en France". Déjà sur place pour sécuriser la zone sensible du service des migrations, les forces de l'ordre sont rapidement intervenues, notamment lorsqu'une manifestante a porté un coup avec son sac à main sur un patient comorien qui protestait. "Je suis tellement choqué et énervé", a témoigné un Comorien, qui dit être présent sur le territoire depuis 15 ans, marié à une Mahoraise et père de quatre enfants, qu'il venait faire vacciner. "La vie de mes enfants est en danger (...) On me dit que je n'ai pas le droit d'être là, je ne comprends pas", a-t-il déclaré à l'AFP. Fermeture du service Mardi déjà, "une dizaine de personnes se sont introduites dans le dispensaire de Jacaranda (...) et ont menacé les personnes présentes : femmes, enfants, personnes âgées et personnel hospitalier, en les invectivant et leur ordonnant de sortir des salles de soins et d'attente", ont dénoncé Médecins du Monde et la Cimade, association de défense des droits des étrangers, par voie de communiqué. Après l'altercation de mercredi matin, le personnel du dispensaire a exercé son droit de retrait, a indiqué la police à l'AFP, et les grilles ont été baissées. 48
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