UN NEW DEAL POUR L'EUROPE - DIEM25
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INTRODUCTION 3 UN NEW DEAL POUR LA DÉMOCRATIE 4 I. UNE CONSTITUTION DÉMOCRATIQUE POUR L’EUROPE 4 II. TRANSPARENCE ET GOUVERNANCE OUVERTE 4 III. FAIRE RESPECTER LES DROITS FONDAMENTAUX 5 UN NEW DEAL POUR LES TRAVAILLEURS 6 I. GARANTIE D'EMPLOI 6 II. UN PACTE POUR LES TRAVAILLEURS EUROPÉENS 6 III. UN DIVIDENDE CITOYEN UNIVERSEL 7 UN NEW DEAL SOLIDAIRE 8 I. PROGRAMME DE SOLIDARITÉ 8 II. NORMES EUROPÉENNES DE SANTÉ 8 III. ETATS GÉNÉRAUX DE L’ÉDUCATION 9 UN NEW DEAL POUR LA NATURE, LE CLIMAT ET LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE EUROPÉENNE 10 I. PROGRAMME D’INVESTISSEMENT VERT 10 II. PACTE POUR LE CLIMAT 2030 10 III. UNE NOUVELLE POLITIQUE AGRICOLE COMMUNE (PAC) 11 UN NEW DEAL POUR LA ZONE EURO ET LES FINANCES PUBLIQUES DE L'UE 12 I. UN BUDGET DE L'UE REFORME 12 II. L'ELIMINATION DES PARADIS FISCAUX 12 III. UN EURO RÉFORMÉ 13 UN NEW DEAL POUR LES DEBITEURS ET LE SYSTEME FINANCIER 14 I. UN DROIT AU LOGEMENT POUR TOUS 14 II. UNE FINANCE REMISE AU PAS 14 II. UNE UNION BANCAIRE REALISEE 15 UN NEW DEAL POUR LES MIGRANTS, LES REFUGIES ET LES NOUVEAUX ARRIVANTS 16 I. UN SYSTÈME D’ASILE COMMUN POUR L’EUROPE 16 II. UN PROGRAMME D'INTÉGRATION ET D'INVESTISSEMENT 16 III. METTRE FIN À L'EUROPE FORTERESSE 17 UN NEW DEAL POUR LES ECHANGES COMMERCIAUX ET LE ROLE DE L'EUROPE DANS LE MONDE 18 I. COMMERCE EQUITABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE 18 II. PACTE DE PAIX ET DE SOLIDARITÉ 18 III. UN NOUVEAU BRETTON WOODS 19 UN NEW DEAL POUR LES FEMMES 20 I. EGALITÉ DE REMUNERATION ET PARITE DANS LA REPRESENTATION 20 II. CONVENTION SUR LES DROITS SEXUELS ET EN MATIERE DE PROCREATION 20 III. FIN DE LA VIOLENCE ET DE LA DISCRIMINATION 21 UN NEW DEAL POUR LA SOUVERAINETE TECHNOLOGIQUE 22 I. CONSTRUIRE LES COMMUNS NUMÉRIQUES 22 II. LA GOUVERNANCE OUVERTE 22 III. FOND EUROPÉEN POUR L'INNOVATION 23
Introduction ∗ Le Printemps Européen a été formé dans le but de faire renaître l’espoir dans le projet européen ∗ Notre mouvement s’unit derrière une vision commune de l’Europe en tant que lieu de démocratie, de durabilité, de prospérité et de solidarité. ∗ Nous appelons cette vision le New Deal Européen. ∗ Ce document explique les principes au cœur de ce New Deal Européen, ainsi que ses mesures-phares. Chaque pilier de ce programme offre des solutions immédiates aux crises sociales, économiques et écologiques que connaît l’Europe. ∗ Ensemble, ces piliers forment une vision à long terme d’un mode de vie durable. Le New Deal Européen fait la promotion d’un modèle de développement qui prend en compte les grands défis qui nous attendent: la raréfaction des ressources naturelles, l’automatisation du travail, la destruction de l’environnement par des polluants chimiques. Le Printemps Européen s’engage pour la mise en place de systèmes locaux de production et d’approvisionnement, et à préserver nos espaces naturels, notre héritage culturel, nos progrès sociaux et nos services publics. ∗ Le New Deal Européen présente une alternative au choix auquel les Européens sont confrontés: entre l’apathie et la colère, la technocratie et l’autocratie, entre ceux qui défendent l’Union Européenne telle qu’elle est aujourd’hui ou ceux qui en veulent la destruction pure et simple. ∗ Nous sommes conscients que la mise en place d’un programme ambitieux comme celui-ci posera des défis. Mais nous utiliserons l’opportunité des élections et nos mandats au Parlement Européen pour donner l’envie aux citoyens d’un bout à l’autre de l’Europe de rejoindre notre coalition pour un changement démocratique. Ce n’est que quand des millions de citoyens s’unissent que la demande de changement devient irrésistible. ∗ Il n’y a pas de temps à perdre: Rejoignez le mouvement pour un Printemps Européen!
Un New Deal pour la démocratie I. Une constitution démocratique pour l’Europe i. L’Europe appartient à ses citoyens — et les institutions européennes doivent être guidées par leurs voix. L’UE, qui était à l’origine un projet de paix et d’unité, est devenue un labyrinthe d’institutions, où des technocrates prennent des décisions à huis clos. Nous devons nous la réapproprier. ii. Nous appelons les peuples européens à se rassembler afin de rédiger une nouvelle constitution démocratique. Ce processus commencera par une Assemblée constituante européenne, à laquelle nous, Printemps Européen, donnerons l’envoi, au cours de la campagne pour les élections du Parlement Européen en mai 2019. Nous irons de ville en ville et de pays en pays pour demander aux citoyens ce qu’ils attendent d’une nouvelle Constitution Européenne. iii. À la suite des élections parlementaires de 2019, le Printemps Européen appellera au tout premier Referendum constitutionnel paneuropéen, qui posera aux citoyens la question suivante : « Voulez-vous une Assemblée constituante européenne, élue par tous les citoyens, qui ait le mandat d’élaborer un projet de nouvelle Constitution Européenne démocratique ? ». L’Assemblée sera composée de la manière suivante : 25% de ses membres seront tirés au sort parmi l’ensemble des citoyens européens, 25% seront élus directement par les citoyens, sur des listes transnationales, 25% représenteront les gouvernements des États membres, tandis que les 25% restants représenteront les territoires et les municipalités. Ce système permettra que toutes les composantes principales de la société européenne soient représentées et puissent agir en véritables autrices de la Constitution. Le but ultime sera une constitution qui consacre les droits de tous les citoyens et qui établisse de nouvelles règles pour que ces derniers exercent un contrôle sur l’avenir de l’Europe. II. Transparence et Gouvernance Ouverte i. La transparence est l’oxygène de la démocratie : le principe d’autogouvernement n’a aucune valeur réelle si les citoyens ne peuvent pas voir comment ils sont gouvernés. Actuellement, la plupart des institutions européennes sont fermées au public. En évitant que ses documents internes ne soient divulgués au public, le Conseil Européen viole les lois sur la transparence. Dans le même temps, des lobbyistes, porteurs d’intérêts privés, visent à influencer les décideurs politiques au détriment des intérêts supérieurs des citoyens. Beaucoup de gouvernements nationaux n’ont aucune obligation de révéler l’identité des lobbyistes qu’ils rencontrent, ainsi que les causes que défendent ces derniers. ii. Nous appelons de nos vœux l’introduction immédiate de nouvelles réformes pour la transparence dans les processus décisionnels de l’EU, qui obligent les leaders européens à répondre de leurs relations avec des porteurs d’intérêts privés. iii. Nous introduirons un Registre de Gouvernance Paneuropéen — un compte rendu unifié et exhaustif des rapports entre les intérêts privés et les mécanismes de prise de décision dans les institutions européennes - disponible et accessible en format numérique. Ce Registre rendrait publics les intérêts financiers de tous les membres du Parlement Européen, ainsi que de tous les fonctionnaires de l’UE, et de leurs partenaires. Le Registre comporterait également une liste exhaustive des lobbyistes, de leurs intérêts, de leurs interactions avec les politiciens, ainsi que des lois pour lesquelles ils ont plaidé au cours de ces mêmes conversations. Nous augmenterons les pouvoirs et les ressources de l’Ombudsman de l’Union Européenne, pour qu’il puisse enquêter sur tout cas d’abus ou de corruption impliquant des fonctionnaires de l’UE, des experts et des conseillers qui sera décelé par l’application du Registre. iv. En conclusion, le Registre publiera toute la documentation issue des procédures institutionnelles de l’UE, y compris les séances des Comités parlementaires, les
documents internes du Conseil, ainsi que leurs sources. Tout vote sera rendu public et tous les avis d’experts seront mis à disposition du public. III. Faire respecter les droits fondamentaux i. Le Traité sur l’Union Européenne pose comme principes le respect de la dignité humaine, l’État de droit et les droits démocratiques de chaque personne : les « Critères de Copenhague ». Cependant, dans bien des endroits de l’Union, l’on assiste à des violations systématiques de tels principes : l’érosion de la société civile, la remise en cause de l’indépendance du pouvoir judiciaire, et l’élimination de toute forme d’équité dans le processus électoral. ii. Nous renforcerons l’autorité des cours constitutionnelles nationales en les reliant à une Commission de Copenhague, un organe indépendant qui mènera des enquêtes sur les États membres de l’UE, en s’appuyant, comme base juridique, sur l’Article 2 du Traité de Lisbonne, qui garantit les valeurs démocratiques de l’Union Européenne. La Commission se composera de représentants des Cours Constitutionnelles et des Cours Suprêmes de l’Union, des Ombudsman et d’éléments de la société civile, ainsi que des mouvements pour les libertés civiques. Elle recevra des demandes de rapport de la part d’institutions européennes, mais elle aura également le pouvoir d’enquêter sur des violations des droits démocratiques et de l’État de droit. Dans le cadre de la nouvelle Constitution démocratique européenne, cette Commission ferait office de Cour constitutionnelle européenne et de garant de l’État de droit démocratique dans l’Union. iii. Mais la protection des droits démocratiques requiert que les citoyens aient les moyens de se battre pour leurs droits. Nous abolirons l’Article 51 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne, qui permet actuellement aux États membres d’ignorer cette même charte sans encourir aucune sanction. Nous contraindrons tous les États membres à respecter la charte et nous permettrons aux citoyens européens de saisir directement la Cour de Justice Européenne au cas où leurs propres États n’assureraient pas leurs droits fondamentaux.
Un New Deal pour les travailleurs I. Garantie d’emploi i. Tous les citoyens européens méritent de contribuer à la vie de leur communauté — sans craindre de tomber dans la pauvreté. Dans toute l’Europe, les travailleurs continuent de subir de hauts niveaux de chômage involontaire : des millions de jeunes ne parviennent pas à trouver d’emploi stable et bien rémunéré, et des millions de personnes âgées ont quitté prématurément le marché du travail. Le résultat est une hausse des niveaux de migration économique involontaire. Des jeunes Européens quittent massivement leurs pays natals, à la recherche d’opportunités économiques ailleurs, en abandonnant leurs foyers, leurs familles et leurs communautés. ii. Nous entendons appeler tous les pays européens à parvenir à un accord multilatéral qui permette de financer et de garantir un emploi pour chaque Européen dans son pays de résidence. De tels emplois seraient créés par les États Européens ou par les autorités locales, de telle sorte (a) qu’ils soient utiles et nécessaires à la communauté et (b) qu’ils ne constituent pas une manière d’éviter d’embaucher des travailleurs dans le cadre d’un contrat régulier. Ils seraient rémunérés au niveau d'un salaire minimum vital à l’échelle de chaque nation. La Garantie d’Emploi sera étroitement liée au Programme d’investissements verts, qui créera de nouvelles opportunités dans l’ensemble du continent, afin de reconstruire les infrastructures européennes et de contribuer à des projets de développement durable qui soient ancrés dans chaque communauté. II. Un pacte pour les travailleurs européens i. L’UE a garanti aux travailleurs le droit à la liberté de mouvement — mais elle leur a refusé le droit à un salaire égal, à des conditions de travail correctes et à des niveaux de vie décents. ii. Nous proposerons un Pacte pour les travailleurs européens afin de renforcer les droits des travailleurs dans toute l’Europe. Nous introduirons une nouvelle législation européenne sur le salaire minimum, qui inclue des critères de convergence des salaires dans l’Europe entière et qui s’appliquera notamment aux États membres où les accords collectifs n’existent pas, dans le but de créer un filet de sécurité pour amener tous les revenus du travail au niveau d’un salaire minimum vital. La législation sur le salaire minimum exigera une transparence totale en matière de rémunérations, afin d’assurer un salaire égal à travail égal. Elle appellera également de ses vœux l’harmonisation des cotisations sociales pour les salariés, afin de rendre impossible le dumping social entre pays de l’UE. iii. Mais l’augmentation des salaires ne sera pas suffisante — nous devons construire de meilleures conditions de travail pour tous. Nous proposerons la généralisation de la semaine de travail d’une durée maximale de 35 heures et des congés payés d’au moins 35 jours par an comme norme pour l’Europe entière. Pour combattre l’exploitation des travailleurs, nous établirons une Agence d’inspection du travail paneuropéenne, afin de veiller au respect du droit du travail de la part des employeurs, depuis l’équité des salaires jusqu’à la protection de la vie privée des travailleurs et à celle contre le harcèlement. Afin de promouvoir de meilleures négociations collectives, nous proposons d’instituer une Commission tripartite paneuropéenne qui permette, par-delà les frontières, aux travailleurs de dialogue entre eux, ainsi qu’avec leurs employeurs et avec l’Agence d’inspection du travail. Nous lutterons contre toutes les formes de souffrance sur les lieux de travail — y compris l’épuisement professionnel — en promouvant un schéma d’assurance maladie harmonisé, qui apporte de l’aide aux travailleurs en souffrance. iv. Notre Pacte vise non seulement à élever le niveau de vie au bas de l’échelle sociale, mais également à augmenter l’égalité à tous les niveaux. Nous mettrons en place une procédure de négociation qui réduise les écarts de salaire dans les entreprises, entre États, entre nations, ainsi que dans l’Europe entière. Nous encadrerons strictement les bonus d’entreprise et nous éliminerons les stock-options. Nous améliorerons et harmoniserons
les critères pour obtenir des allocations chômage, ainsi que le niveau de ces dernières, au niveau européen. Cela nous permettra de renforcer la capacité des Services Publics de l’Emploi à aider les demandeurs d’emploi à acquérir des compétences et à trouver un emploi décent. III. Un dividende citoyen universel i. Toutes les travailleuses et tous les travailleurs devraient profiter de la prospérité de l’Europe — et non seulement une minorité privilégiée. Au cours des 50 dernières années, un écart s’est creusé entre celles et ceux qui possèdent du capital et celles et ceux qui n’en possèdent pas. Le résultat est que, bien que la productivité soit à la hausse, la part des richesses totales qui est détenue par la moitié la plus pauvre des travailleurs est en baisse. A contrario, la richesse de l’Europe est accaparée par un petit groupe d’ultra riches, et elle est transférée d’une génération à l’autre. Aujourd’hui, plus de la moitié des millionnaires européens ont hérité leur fortune de leurs parents. ii. Nous appelons de nos vœux un nouveau fonds qui servirait de garantie pour un Dividende citoyen universel (DCU), à verser à chaque citoyen européen. Le DCU serait le fruit d’un Fonds Citoyen Européen, qui contiendrait (i) des actifs achetés par les banques centrales européennes, dans le cadre de leur programme d’assouplissement quantitatif, (ii) une part des actions émises par toute société lors de son introduction en bourse, (iii) les revenus issus des droits de propriété intellectuelle et d’autres monopoles de connaissances. Le DCU est entièrement fondé sur le statut de citoyen et il est garanti indépendamment du versement de toute forme d’allocations, d’indemnités de chômage et d’aides sociales.
Un New Deal Solidaire I. Programme de solidarité i. L’Europe a le devoir de défendre la solidarité, de soutenir nos voisins, à proximité comme dans l’ensemble du continent. Les mesures d’austérité ont réduit des millions d’Européens à la pauvreté et les ont contraints à des migrations subies. Notre union ne peut pas survivre si nous omettons de subvenir à leurs besoins essentiels et de leur assurer l’accès aux biens fondamentaux. ii. Nous pensons que l’Union Européenne doit revoir ses valeurs fondamentales et remplacer le principe de libre concurrence par celui de la solidarité. Pour mettre en pratique ce principe, nous proposons un Programme de Solidarité Pan-européen qui garantira l’accès aux biens fondamentaux à chaque résident de l’Union Européenne: 1) l’eau, 2) la nourriture, 3) le logement, 4) l’énergie. Ce programme financera une vaste initiative anti- pauvreté pour mettre un terme à l’insécurité alimentaire en Europe, et allouera plus de moyens à la construction de nouveaux logements sociaux, ce qui donnera aux familles la sécurité du logement et les protègera du sans-abrisme. iii. L’Europe de la solidarité a le devoir de protéger d’abord et avant tout les enfants. Le Printemps Européen mettra en place à l’échelle européenne un nouveau Plan d’Eradication de la Pauvreté Infantile, qui augmentera l’investissement en vue de protéger les enfants vulnérables et de leur offrir un meilleur accès à la santé et à l’éducation. II. Normes Européennes de Santé i. Les inégalités en matière de santé sont frappantes dans l’Union Européenne, surtout entre la “vieille” et la “nouvelle” Union Européenne. Elles sont visibles, non seulement pour ce qui est de l’espérance de vie, mais aussi l’espérance de vie en bonne santé. Nous devons créer les outils pour une convergence de la qualité de vie, et faire passer la santé en priorité. ii. Nous proposons de mettre en place des Normes Européennes de Santé. Ces normes se concentreront sur l’investissement en matière de santé dans les états membres (dans l’absolu et par habitant), leurs ressources (nombres d’infirmier.e.s, de médecins, d’hôpitaux par habitant), et la qualité du service. Nous allouerons des fonds de l’Union Européenne pour aider et soutenir les pays qui ont du mal à atteindre ces normes. iii. Nous introduirons aussi des réformes dans le secteur pharmaceutique. Le droit des brevets actuel profite aux entreprises plutôt qu’aux citoyens. Nous n’autoriserons des brevets que sur les méthodes de production, et non pas sur les substances. Au lieu de financer les seules phases initiales de la recherche et développement, l’UE s’engagera dans la procédure entière, y compris sa mise en place. Les brevets seront alors versés au Fonds Citoyen Européen. iv. Troisièmement, nous créerons un Centre Européen pour le Control des Maladies. Sa mission consistera à lutter contre les maladies pour lesquelles existent des vaccins, ainsi qu’à assurer une meilleure préparation pour faire face aux nouvelles maladies qui surgiront suite au changement climatique. III. Les États généraux de l’éducation i. Nous croyons que l’éducation devrait être universelle, publique, et libre des contraintes des intérêts capitalistes. Nous lutterons pour un système éducatif qui est multidimensionnel - il visera à renforcer la conscience de notre citoyenneté européenne et
soutenir les professeurs pour la conception de leurs propres programmes éducatifs au niveau local. ii. De la stratégie de Lisbonne de 2000, à la communication «Repenser l’éducation» de 2012, et jusqu’à l’actuelle Stratégie ET2020, l’éducation européenne s’oriente de plus en plus vers l’employabilité, la productivité et la compétitivité. Malgré l’autonomie constitutionnelle du secteur de l’éducation, les professeurs sont rarement des partenaires dans l’élaboration des politiques concernant l’éducation. Ce sont plutôt des organisations comme l’OCDE et l’UE qui façonnent nos politiques éducatives, et qui conçoivent le système pour soutenir le principe de l’esprit de concurrence. iii. Nous croyons que l’éducation est un bien destiné à tous et que tous les citoyens devraient pouvoir contribuer à le définir. Les écoles joueraient leur rôle au centre d’un tissu civique complexe, composé de bibliothèques, et de centres culturels et sportifs. L’objectif essentiel de ce tissu civique complexe serait le développement de citoyens européens interculturels ayant conscience de leurs identités plurielles, locales, régionales, nationales, européennes et mondiale, et ayant la capacité de les protéger. iv. Nous lancerons les États Généraux de l’Education partout en Europe, qui impliqueront les professeurs, les étudiants, les familles, les éducateurs, et les experts dans la création d’un nouveau système éducatif. Les États généraux de l’éducation mettront en place une éducation multidimensionnelle. Dans cette éducation, certaines problématiques et certaines méthodes resteront européennes, d’autres seront nationales, et d’autres encore seront régionales, pour ainsi assurer la souveraineté de certaines populations dans toutes les régions. Nous impliquerons les autorités régionales et municipales dans le transfert de fonds européens aux écoles. Cela assurera le financement des programmes centrés sur le point de vue local et sur une bonne interaction entre l’école et d’autres institutions culturelles. Afin de réduire la fuite des cerveaux, nous soutiendrons des investissements dans les universités ayant accepté la Charte de l’UE, ces investissements concerneront en particulier les régions en difficulté.
Un New Deal pour la nature, le climat et la transition écologique européenne I. Programme d’investissement vert i. Nous transformerons l’économie européenne afin de construire une prospérité verte partagée. Aujourd’hui, nous ne sommes pas préparés pour le changement climatique. De nombreuses communes manquent de ressources pour la transition vers des sources d’énergie plus durables. D’autres n’ont pas la capacité de protéger leurs citoyens des catastrophes environnementales. Ce n’est pas seulement un danger pour les citoyens européens, mais c’est aussi une occasion ratée de renouveler l'infrastructure du continent et d’inscrire la durabilité dans ce processus. ii. Nous réclamons un Programme de Relance Verte fondé sur l’investissement annuel de 500 milliards d’euros qui seront investis dans un programme de Transition, Transport et Energie Verts (TTEV). La TTEV sera financée entièrement à travers des obligations vertes émises par les institutions bancaires publiques d’investissement et soutenue par une alliance des Banques Centrales Européennes. Cette alliance pourra se tenir prête à intervenir dans les marchés obligataires secondaires dans le cas où les rendements de ces obligations vertes commenceraient à augmenter. Une nouvelle Organisation pour la Transition Verte Européenne (OTVE) consultera les communautés, les villes et les communes locales afin de développer et diriger les travaux et les projets paneuropéens nécessaires pour le programme TTEV. iii. A travers la TTEV, nous présenterons un Plan Antisismique Européen afin de protéger les citoyens et leurs communautés des dommages liés aux tremblements de terre. Ce nouveau plan transférera des fonds pour (i) la classification des risques sismiques et la création d’une cartographie des risques sismiques qui soit ouverte au public, (ii) le renouvellement des bâtiments de niveau élevé de vulnérabilité, et (iii) la construction de nouveaux bâtiments publics qui répondent aux normes antisismiques. II. Pacte pour le Climat 2030 i. L'Union européenne doit agir plus rapidement afin de respecter l'accord de Paris sur le climat et de protéger la planète du changement climatique incontrôlé. Pour y parvenir, il faut que nous soyons prêts à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour limiter l'augmentation de la température mondiale au cours de ce siècle à 1,5°C au maximum au- dessus des niveaux de l’ère préindustrielle. ii. À cette fin, nous adopterons des objectifs européens énergétiques et climatiques plus ambitieux afin d'atteindre, d'ici 2030, une réduction de 65% des émissions de gaz à effet de serre, l'adoption de 45% de l'énergie obtenue à partir de sources d'énergie renouvelables et l'économie de 40% de la consommation d'énergie. iii. Nous demanderons à l'Union Européenne de supprimer progressivement les subventions qui nuisent à l'environnement et au climat de la part des États membres de l'UE et de l'UE elle-même. Aujourd'hui, 11 pays et l'UE subventionnent le pétrole, le charbon et le gaz pour un montant d’au moins 112 milliards d'euros par an. Nous proposons d'élaborer de nouvelles procédures permettant de vérifier régulièrement le budget européen en ce qui concerne sa contribution à la réalisation de nos objectifs climatiques et environnementaux et la conformité de ses lignes de dépenses avec la durabilité. Tout cela au moyen d'outils participatifs, de mécanismes robustes de redevabilité, ou d'autres options disponibles. Une attention particulière sera accordée aux régions dépendantes du charbon pour s'assurer qu'il y a de nouveaux emplois dans les industries vertes pour chacun de ceux qui seront laissés pour compte dans les industries dépendantes des combustibles fossiles.
iv. Nous demandons une taxe paneuropéenne sur le carbone. Nous proposons un prix progressif du carbone basé sur le niveau de développement et les émissions d'un pays. Plus précisément, nous proposons un prix de référence du carbone basé sur l'IDH (Indice de Développement Humain) et le niveau d'émissions de CO². Pour un niveau d'IDH donné, les pays paieraient donc un prix du carbone basé sur un prix de référence fixé par une organisation multilatérale paneuropéenne. La fixation d'un tel prix du carbone serait conforme au principe de "responsabilités communes mais différenciées" de la Convention sur le climat. III. Une nouvelle Politique Agricole Commune (PAC) i. Nous pensons que les citoyens européens méritent une nouvelle Politique Agricole Commune (PAC) améliorée, en utilisant au mieux ce qui représente encore la plus grande partie du budget de l'Union Européenne, tout en travaillant à diminuer les subventions globales. ii. Afin de déployer une PAC réellement bénéfique, nous visons à réformer chaque pilier afin d'assurer non seulement la sécurité alimentaire, mais aussi des améliorations environnementales en ligne avec d'autres politiques environnementales, notamment la directive "Oiseaux et habitats", la directive-cadre sur l'eau, a directive “nitrates”, la directive "Pesticides", la directive "Réduction des émissions” et la stratégie pour le milieu marin. iii. Nous comprenons qu'une Europe de la biodiversité est une Europe plus résistante et résiliente. Notre mission n'est pas seulement de sauver la biodiversité de l'Europe de son déclin actuel, mais aussi de célébrer la valeur intrinsèque de la vie et d'exprimer la solidarité intergénérationnelle en offrant des opportunités aux générations futures. Afin d'honorer cette vision, nous nous engageons à accroître la contribution européenne au maintien et à la restauration de la nature et de la biodiversité au sein du réseau Natura 2000 des zones protégées, des territoires à haute valeur naturelle et de tous les corridors écologiques et zones tampons nécessaires. iv. Nous redirigerons le financement agricole de la PAC vers des pratiques agricoles écologiques et des pratiques durables similaires du point de vue environnemental avant 2025, également en utilisant le financement de la PAC pour soutenir le passage d'un élevage intensif à grande échelle à la culture maraîchère et la conservation de la nature.
Un New Deal pour la Zone Euro et les finances publiques de l’UE IV. Un budget de l’UE réformé i. Les citoyens sont en droit de faire entendre leur voix, démocratiquement, sur la question de la répartition des fonds alloués par l’UE. En effet, le budget de l’UE n’est pas uniquement crucial pour son développement économique, il permet également aux communautés de lancer des projets correspondant précisément à leurs besoins et à leurs aspirations. Ces fonds doivent par conséquent être répartis de façon réfléchie et équitable. ii. Nous appelons de nos vœux un budget réformé sur lequel s’exercera un contrôle plus démocratique au niveau local. Nous nous battrons pour que les citoyens puissent exprimer leurs préférences en matière de dépenses publiques de l’UE lors des élections européennes. Et nous permettrons aux citoyens de s’impliquer dès la phase initiale de la procédure budgétaire du Parlement Européen. iii. Mais il importe également d’accroître ce budget. Notre intention est d’introduire de nouveaux instruments de finance publique afin de permettre l’augmentation du budget de l’UE au-delà des contraintes existant actuellement. Nous exigerons une modification des traités pour nous libérer du carcan instauré par le Pacte de Stabilité et de Croissance, le Sixpack et le Pacte Budgétaire. Au travers de nos alliances avec les gouvernements nationaux, les autorités locales et les citoyens européens, nous mettrons fin aux contraintes inflexibles imposées à la dépense publique de l’UE. iv. En lieu et place, nous proposons un nouveau budget de l’UE qui servira à financer les programmes urgents que nous proposons dans le cadre de ce New Deal afin de combattre la pauvreté, construire une prospérité respectueuse de l’environnement, et aider les municipalités à intégrer les nouveaux arrivants. Le nouveau budget sera financé par les propres ressources de l’UE: nous développerons de nouvelles sources de revenus au service de cet ambitieux budget européen. Cela inclura une taxe carbone apte à inverser la courbe du changement climatique, une taxe sur les transactions financières, le gel des transactions au profit de bénéficiaires non identifiés ou non déclarés, l’introduction du principe d’imposition fiscal des européens dans leur Etat Membre et la création d’Eurobonds finançant de nouveaux projets d’infrastructure. Nous exposerons l’ensemble du projet de financement du budget de l’UE dans les mois à venir. V. L’élimination des paradis fiscaux i. Nous exigeons une vraie justice fiscale. Les systèmes fiscaux actuellement appliqués en Europe sont extrêmement inégalitaires. Les plus pauvres des citoyens européens sont soumis à la contrainte fiscale alors que l’élite fortunée et les multinationales esquivent leurs obligations fiscales et dissimulent leur patrimoine aux autorités européennes. La Commission Européenne estime à mille milliards d’euros la perte fiscale annuelle inhérente à l’évasion. Ces estimations ne prennent même pas en compte les choix de localisations fiscales intra-européennes qu’effectuent, sans aucune sanction, les multinationales en élisant résidence dans des Etats Membres à faible fiscalité. ii. Notre New Deal pour l'Europe interdira tous les paradis fiscaux au sein de l'UE - y compris la révocation des lois facilitant l'évasion fiscale au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Irlande et ailleurs. Nous nettoierons le secteur bancaire européen, avec une seule règle claire : les banques qui ne divulguent pas ce qu'elles font dans les paradis fiscaux ne pourront pas exercer leurs activités et n'auront pas accès aux lignes de crédit de la BCE. Faisant suite aux recommandations du comité CRIM du Parlement européen, le Printemps Européen fera des propositions pour amender les réglementations exigeant pleine transparence des institutions financières pour transmettre toutes les données sur leurs activités aux autorités de supervision des activités offshore.
iii. Dans ce but, nous inscrirons sur liste noire tous les paradis fiscaux identifiés hors de l’UE pour leurs activités d’évasion fiscale. Nous instaurerons une nouvelle Cour de Justice Economique apte à mener des investigations et à sanctionner les sociétés européennes et les individus disposant de comptes dans les paradis fiscaux figurant sur liste noire, notamment en confisquant leurs avoirs en cas de flagrants délits. VI. Un Euro réformé i. Afin de sauver l’Europe, nous nous devons de réformer l’Euro. Ces réformes sont essentielles non seulement pour réparer les économies brisées des pays de l’Eurozone mais également pour rééquilibrer l’économie du continent européen dans son ensemble. Notre New Deal offre l’opportunité d’instaurer un cadre monétaire commun pleinement intégré à destination de tous les pays européens et de restaurer un contrôle véritablement démocratique des politiques économiques. ii. Nous appelons de nos vœux le développement d’une Plateforme Publique de Paiements Numériques (PPPN) dans chaque pays européen. La PPPN permettra de créer un compte de réserve pour chaque contribuable. Chaque contribuable disposera d’un code PIN qui lui permettra d’effectuer des transferts à partir de leur compte de réserve en créditant celui d’un Etat — pour s’acquitter de ses obligations fiscales par exemple — ou le compte réserve de tout autre contribuable. Ce faisant, la PPPN donnera aux gouvernements nationaux une plus grande souveraineté fiscale qu’ils n’en ont au titre du Pacte Budgétaire Européen. iii. Par ailleurs, nous demandons la mise en place d’une Union Européenne de Compensation (UEC), basée sur une unité de compte numérique commune, au travers de laquelle tous les échanges commerciaux et de capitaux passeront et seront enregistrés dans un registre numérique transparent, et qui (a) en taxera, pour le compte de l’UE, les surplus et les déficits de manière symétrique et (b) utilisera ces fonds en les reversant au profit d’investissements nouveaux aux régions dont les investissements seraient jugés insuffisants au vu de la moyenne. iv. Enfin, nous souhaitons une conversion limitée de la dette publique, sachant que la dette publique d’un Etat Membre répondant aux critères de Maastricht sera alors financée par des obligations de la BCE, elles-mêmes refinancées par l’Etat Membre en question. Afin de protéger la BCE des pertes potentielles, (A) ces nouvelles obligations d’Etats Membres vis à vis de la BCE auront un rang senior par rapport aux autres obligations existantes de ces Etats et (B) la BCE bénéficiera d’une garantie du MES (Mécanisme Européen de Stabilité).
Un New Deal pour les débiteurs et le système financier I. Un Droit au Logement pour tous i. Le droit à un logement décent fait partie des droits de l’Homme — néanmoins des millions de familles en Europe font constamment face au risque d’expulsion. Rien qu’en Espagne plus de 600,000 familles sont confrontées aux saisies immobilières depuis la crise financière. Mais même dans les pays moins affectés par la crise, les expulsions ont atteint des records inégalés dans la course des propriétaires privés à la recherche d’un profit maximum. ii. Nous en appelons à un accord multilatéral entre pays européens pour la garantie de logement. Par le biais de notre Programme de Solidarité, nous financerons et garantirons un logement décent pour chaque européen dans son pays en restaurant les modèles d’habitats sociaux qui ont eu tendance à disparaître ces cinquante dernières années. iii. La garantie au logement pour tous inclura un moratoire sur les expulsions liées au non service de la dette, en proposant que lesdits propriétaires puissent rester dans leur logement en contrepartie du paiement d’un loyer raisonnable déterminé localement. Ce moratoire incitera les prêteurs à privilégier la renégociation des prêts immobiliers plutôt que les expropriations, évitant ainsi de déstabiliser une communauté risquant d’être ravagée par la ruine et les déplacements de personnes. II. Une Finance remise au pas i. La crise de l’Eurozone a mis en lumière la structure corrompue du secteur bancaire européen. Les banques ont fait faillite, la facture a été présentée aux contribuables, puis - pour gérer l’après-crise - de nouvelles institutions ont été mises en place sans qu’elles ne soient ni démocratiquement élues ni démocratiquement gérées. ii. Il est plus que temps de se pencher sur les problèmes interconnectés de l’excès de dette publique, de la croissance économique anémique de l’Europe et de la fragilité institutionnelle de l’Euro. Nous proposons la création d’un département du Trésor Européen qui viendra compléter les missions de la BCE et jouera le rôle de stabilisateur en cas de crise. Nous ferons également appel au Fonds Européen d’Investissement qui au titre de ses statuts est expressément habilité à avoir recours aux marchés financiers pour les projets en matière d’éducation, de santé et de développement urbain. Nous proposerons à la BCE que la “vieille dette publique” soit refinancée à des taux proches de zéro. La BCE doit tenir sa promesse de mettre fin à la crise de la dette publique. iii. Les institutions financières de l’Europe doivent appartenir à son peuple. Nous nous battrons pour que le Mécanisme Européen de Stabilité (MES ) soit placé sous la juridiction de l’UE, soit en changeant les Traités soit par le biais d’une réglementation annexe. Les objectifs de cette transition sont notamment (i) de s’assurer d’être en accord avec les lois de l’UE, (ii) de renforcer le rôle du Parlement Européen, et ce faisant, de renforcer la redevabilité démocratique du MES, (iii) d’éviter que le MES ne soit bloqué par des vétos abusifs en renforçant son indépendance, (iv) d’amélioration sa capacité à agir rapidement et de manière décisive pour combattre les facteurs d’instabilité économiques, et (v) de développer au sein de l’UE une alternative compétente et crédible au FMI. iv. Enfin, nous exigeons un nouveau cadre macroprudentiel afin de réduire les risques liés aux banques et encourager les investissements dans les banques européennes avec deux règles prudentielles à introduire immédiatement : premièrement, que le seuil de ratio de fonds propres pour les banques européennes ne soit pas inférieur à 15% de leurs actifs et deuxièmement que les actifs d’une banque ne puissent excéder 20% du revenu national du
pays dans lequel elle est domiciliée. III. Une Union Bancaire réalisée i. Les banques doivent être au service des peuples de l’Europe — et non le contraire. L’Europe aujourd’hui accueille un grand nombre de banques “zombies », dont les mauvaises habitudes ont conduit le continent européen à la crise, mais qui n’en ont jamais payé le prix. « Zombie” elles sont non seulement par leurs bilans chargés d’actifs non performants, mais également en raison de leurs modèles économiques incapables d’offrir quoique ce soit à l’économie européenne. Nous devons nous réapproprier ces banques pour nous assurer qu’elles remplissent leur mission véritable: aider à renforcer l’économie européenne, mieux gérer ses risques économiques et soutenir les Européens dans la construction de leur futur. ii. Nous réaliserons l’union bancaire en confiant les banques ayant failli, une par une, au Mécanisme Européen de Stabilité. Le MES, et non les gouvernements nationaux, sera alors en charge de restructurer, recapitaliser et liquider des banques en faillite. Nous proposons que les banques en faillite ne soient plus rattachées à une juridiction nationale mais à la compétence d’une nouvelle juridiction dédiée de l’Eurozone. La BCE sera en droit de nommer les membres de nouveaux conseils d’administration chargés de résoudre les difficultés et de recapitaliser lesdites banques. Dans ce dernier cas, le MES injectera le capital et les titres correspondant au capital investi seront la propriété du MES. Les restructurations de banques envisagées pourront comprendre des fusions, des réductions voire des liquidations de banque, sachant que tout sera mis en œuvre pour éviter d’affecter les dépôts. Une fois la banque restructurée et recapitalisée, le MES vendra les titres et recouvrera ses coûts engagés.
Un New Deal pour les migrants, les réfugiés, et les nouveaux arrivants I. Un système d’asile commun pour l’Europe i. Notre New Deal vise à créer une société mondiale plus juste, avec moins de conflits, moins d'inégalités et moins de causes de migration involontaire. Mais nous devons également être prêts à accueillir de nouveaux arrivants en Europe, à soutenir leur transition dans nos sociétés, et à construire un nouvel avenir ensemble. ii. Ce processus commence par des mesures d'urgence pour faire face à la crise humanitaire en Europe. Plus de 500 000 migrants sont arrivés en Europe par la Méditerranée au cours des deux dernières années, dont un sur quatre est un enfant. Nous devons nous unir pour formuler une réponse paneuropéenne efficace. iii. Nous demandons la mise en place d'un régime d'asile commun paneuropéen dans le plein respect du TFUE, de la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne, de la Convention de Genève et d'autres obligations de droit international. Le système exigera de tous les Européens qu'ils respectent le principe de non-refoulement protégé au niveau international, qui interdit à l'Europe de renvoyer des demandeurs d'asile dans un pays où ils risqueraient d'être persécutés. iv. Au contraire, les pays européens faciliteront la reconnaissance mutuelle des décisions en ce qui concerne les demandes d'asile ainsi que le transfert rapide des statuts de protection afin que les réfugiés et les demandeurs d'asile puissent s'installer où ils ont de meilleures perspectives d'emploi, des liens familiaux plus solides ou de meilleures compétences linguistiques. Nous demandons la mise en œuvre du programme commun de réinstallation des réfugiés de l'UE, qui apporte un soutien aux États membres qui se portent volontaires pour accueillir des réfugiés. v. Les centres de détention doivent être fermés. Les installations d'accueil doivent être améliorées. Et les autorités doivent garantir l'accès aux services de santé physiques et mentaux pour tous les nouveaux arrivants - le financement de l'UE étant subordonné au respect de ces règles. II. Un programme d'intégration et d'investissement i. Notre objectif n'est pas seulement d'accueillir les nouveaux arrivants, mais aussi de nouer des liens entre eux et les communautés dans toute l'Europe. Nous pensons que nous devons prendre en compte les droits et les besoins de ces communautés d'accueil au même titre que ceux des migrants. Sinon, aucun processus d'inclusion ou d'intégration n'est possible. L'intégration est au fond un processus bilatéral. ii. A ces fins, nous introduirons un nouveau programme d'intégration et d'investissement qui orientera les financements de l'UE vers les municipalités qui accueillent les nouveaux arrivants dans leurs communautés. De nouveaux financements seront réservés aux programmes qui soutiennent (i) l'intégration économique des nouveaux arrivants au sein des économies locales, (ii) la célébration des cultures, de tous les membres de la communauté, et (iii) les projets de logements sociaux mixtes qui permettent de combler le fossé entre ces communautés nouvelles et les communautés déjà établies. iii. Nous nous battrons également pour faire participer les nouveaux venus à la politique de l'UE dans leur lieu de résidence. Malgré le fait que des millions de migrants, de réfugiés et de nouveaux venus de l'UE paient leurs impôts, ils ne jouissent pas de la totalité de leurs droits de résidence. Ils sont exclus des décisions politiques qui déterminent fondamentalement leur avenir. Nous nous battrons pour que tous les nouveaux arrivants disposent du plein droit de vote après une période minimale de résidence, y compris le
droit de vote aux élections et référendums nationaux ainsi que le droit de se présenter aux élections. III. Mettre fin à l’Europe forteresse i. Tout en promouvant l'intervention contre les régimes autoritaires, de nombreux États membres continuent de négocier à la dérobée avec les despotes pour empêcher les demandeurs d'asile d'entrer en Europe. Nous devons créer de nouvelles voies de migration légale, et nous devons mettre fin à l'exportation du contrôle de la migration. ii. Nous nous battrons pour que les consulats de l'UE du monde entier soient autorisés à accorder des visas Schengen aux demandeurs d'emploi, créant ainsi des voies sûres, légales, et ouvertes aux nouveaux arrivants afin qu'ils puissent saisir les opportunités qui se présentent en Europe. Nous soutiendrons également la création d'un passeport humanitaire international pour les groupes de réfugiés les plus vulnérables. iii. Parallèlement, nous demandons l'abrogation de l'accord UE-Turquie sur les réfugiés, qui a remis en péril les demandeurs d'asile en les contraignant à retourner dans les pays qu'ils ont fui. Nous demanderons également la fin des accords avec les autorités locales et les milices libyennes, ainsi que la fin des accords pour la formation et l'équipement des gardes côtières libyennes. Il en va de même pour les accords détournés avec les gouvernements autoritaires et corrompus du Tchad et du Niger. iv. Nous demandons la mise en place d'une opération européenne de recherche et de sauvetage (OERS) visant à sauver, accueillir et intégrer les migrants en Europe. Dans le cadre de l'OERS, nous demandons la suspension immédiate de toute externalisation des frontières de l'UE et des contrôles des migrations, afin que l’UE se conforme à sa responsabilité de permettre à tous de demander une protection sur le territoire européen. Nous renforcerons la coopération avec les organisations internationales qui travaillent avec les réfugiés (HCR) et les migrants (OIM) ainsi que leur financement, tout en exigeant une plus grande responsabilité et une supervision plus stricte de la mise en œuvre de leurs principes dans leurs pratiques. Nous soutiendrons les organisations de la société civile qui travaillent avec les migrants et les migrants potentiels dans leurs pays d'origine et de transit.
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